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[Fic] La légende des Six samouraïs
Quadriforce
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[Fic] La légende des Six samouraïs posté le [11/01/2016] à 20:44

Nouvelle formule : moins de dialogues, plus de récit, mais toujours autant d'action ^^


Chapitre 16 : Des pierres et du sang



Spoiler :



Ils n'étaient plus que deux dans le couloir. Sasuke et Hanzo, les deux ennemis de toujours. Il ne prononcèrent pas une parole, c'était inutile. Ils s'étaient tellement affrontés par le passé que chacun connaissait l'autre, leurs lames remplaceraient les mots une fois encore.


Chacun sortit un kunai, et s'élança vers l'autre. Le couloir se couvrit bientôt des bruits des instruments qui s'entrechoquaient. Des sons métalliques qu'ils connaissaient bien. Avec l'agilité digne du rang de maestro ninja, ils parèrent leurs attaques respectives avec aisance. Les deux shinobis effectuèrent chacun un pas en arrière, comme pour marquer une pose.


– Pourquoi te battre ici ? Ton Passage Etroit ne fait que restreindre nos possibilités, Hanzo !


– Parce que tu crois que nous allons nous battre en bonne et due forme….glissa le ninja noir. Ce n'est pas une énième guéguerre de clan. Cette fois, notre honneur est en jeu. D'ailleurs je suis pressé ! Je vais t'achever maintenant !


Ses mains s'animèrent rapidement, composèrent divers signes qui s'enchaînèrent à un rythme continu.


– Ne me dis pas que tu vas encore….


– Tu ne peux plus lutter contre moi et mes nouvelles techniques….Art Ninjitsu Armure d'Immobilisation !!!


Un flash de lumière aveugla Sasuke. Quand il put ouvrir les yeux de nouveau, il sentit une petite douleur dans ses membres, comme un engourdissement soudain. C'était mauvais. L'autre allait surement profiter de ces quelques secondes d'inattention pour lui foncer dessus. Il fallait se préparer à esquiver. Pourtant, ses membres ne semblaient pas lui obéir.


– ?!


Il essaya encore mais rien à faire, il semblait paralysé.


– Tu es pris au piège. Mon sort immobilise le corps de celui qui le regarde.


Hanzo avança lentement vers lui. Il leva son bras vers le visage de Sasuke et lui arracha son masque.


– Pourquoi ?! demanda ce dernier. Pourquoi utilises tu des sorts interdits ? Tout ça pour me vaincre ? N'as tu donc plus de fierté, comme à l'époque où nos clans s'affrontaient dignement ?


– Pff….Tu es trop naïf, rétorqua le ninja sombre. Les temps ont changé. Nous ne sommes que des pions entre les mains du Grand Shogun Shien. Avec ta mentalité, tu resteras toujours un moins que rien. J'ai décidé de prendre les devants et de me démarquer, pour obtenir la place que je mérite dans le Régime. Même si pour y arriver, je dois faire ça.


Il jeta violemment le masque de Sasuke au sol. Avec sa main ainsi libérée. Il sortit le kunai de tout à l'heure de son dos. Il leva l'arme, et l'abattit violement sur l'autre shinobi.


L'entaille fut violente. Elle traversa le corps du ninja en diagonale, de l'épaule droite aux côtes de gauche. Hanzo retira son arme du corps de son adversaire. Un flot ininterrompu de sang jaillit alors de la plaie et vint arroser le couloir. Rapidement, les murs de pierre se tintèrent du liquide écarlate. Le blessé s'écroula alors au sol.


– Les Shien……murmura l'homme au sol. Ce sont eux qui ont accéléré notre lutte, hein ? Tu te souviens, Hanzo…..du temps de la dynastie Shiranui, quand nous faisions la paix….quand nous étions tous les trois, le maître, toi, et moi…………..?


Il regarda son rival qui tremblait dans son propre sang, à moitié conscient seulement.


– Cette époque est révolue depuis longtemps, se contenta t-il d'ajouter.


Il claqua des doigts. Deux ninjas apparurent alors de l'autre bout du corridor. Ils avancèrent d'un pas mal assuré, presque grotesque. L'un portait une tenue verte, l'autre un habit violet.

– Vous avez besoin de nous, maître ? couina celui en vert.


Ebisu, l'Arriviste. Vous qui ne savez pas vous battre correctement, vous allez servir à quelque chose. Transportez moi ça jusqu'à une cellule du premier sous sol. Faîtes en sorte qu'il reste vivant. Je veux l'achever moi même à mon retour.


– A voz ordres, zef ! Tout ze que vous direz, ze le ferai ! lança le Ninja d'Or Arriviste en attappant le pied de Sasuke.


– Bien, répondit son chef. Il est temps d'accomplir cette mission.


Il traversa le long couloir, jusqu'à de nouveau voir la lumière. Dehors, les combats avaient également cessé. Les cinq chevaux, chargés de caisses, broutaient patiemment en attendant qu'on leur donna l'ordre de partir au galop.


– Vous avez terminé ? demanda t-il à ses quatre hommes qui l'attendaient.


– Oui regardez, les ennemis sont là, répondit le Ninja Armure Eau.

Il présenta un pan de mur de la forteresse de pierre. Trois grandes taches rouges obscurcissaient l'endroit. Au pied de celles ci se trouvaient le Ninja Armé, le Ninja Blanc, et le Ninja Cramoisi. Mais ces couleurs ne signifiaient plus rien. Tous étaient écarlates, recouverts du liquide rougeâtre qui se vidait de leurs vaines. Aucun ne bougeait d'un pouce.


– Oh. Quel technique avez vous utilisé pour les mettre dans cet état ? demanda le maestro ninja.


– L'Art Ninjitsu du Scellement des Ombres, expiqua Ninja Armure Feu. Aucun n'a résisté à cette attaque.


– Ils devaient être forts pour que vous ayez besoin de sortir une technique interdite. Enfin peu importe. Sortez le de la caisse.


Le Ninja Armure Terre s'approcha de l'une des quelques caisses en bois présentes non-loin de l'entrée de la forterresse et l'ouvrit. A l'intérieur se trouvait le Chambellan Des Six Samouraïs, bailloné et recroquevillé de manière à rentrer dans le réceptacle.


Il n'avait jamais été dans la forteresse, contrairement à ce que pensaient Sasuke et les samouraïs. A peine entrés dans celle ci, ils étaient tombé dans le piège, et avaient signé leur arrêt de mort. Ils avaient échoué sur toute la ligne.


Hanzo accrocha l'otage à sa monture, et grimpa à cheval à son tour. Ses hommes firent de même.


– En route pour le Château De Brume De Shien, déclara t-il. La gloire sera pour notre clan.


Ils ne pouvaient pas savoir qu'à quelques kilomètres de là seulement, dans les plaines, le Grand Maître des Six Samouraïs se dirigeait lui aussi en direction du fief Shien. Pour en découdre définitivement avec l'homme à la tête du Régime.


Quoi qu'il en soit, les cinq destriers s'en allèrent au loin.


Ca y est. Ils étaient partis. L'homme resté en retrait sourit. Les conditions étaient maintenant optimales pour intervenir. Il sortit des buissons où il était caché, et avança vers les ninjas étendus contre la forteresse.


– On dirait qu'ils sont encore en vie….Je vais m'occuper de vous.


Plus aucun ninja du clan Sasuke n'était en état de lutter. Il ne restait plus que les samouraïs.


D'ailleurs, le combat entre Zanji, Irou, Yariza, Nisashi, et le Ninja Armure Lames était sur le point de commencer.


– J'ai déjà affronté certains d'entre vous dans la clairière, se rappela le ninja. Je peux vous dire qu'avec votre niveau, vous n'avez aucune chance contre moi. Rendez vous, et il n'y aura pas de massacre inutile.


– Je vais l'attaquer de front, glissa Nisashi à ses camarades, en ignorant la tirade de l'ennemi. C'est la responsabilité des ainés que de prendre des risques. Ensuite, pendant que je l'occupe, vous lui ferez la peau !


Les autres approuvèrent. Sans attendre d'avantage, le samouraï vert dégaina ses deux armes.


– Haaa !


– Une attaque frontale ? Ridicule….


Le ninja sortit ses deux lames, et avec chacune d'elle para un des coups adverses. Le samouraï grogna. Mais c'était ce qui était prévu dans le plan. Les deux autres allaient maintenant fondre sur lui et….


– ?!


Sans comprendre ce qui lui arrivait, Nisashi fut projeté violement en arrière. Il eut juste le temps de voir la jambe du Ninja Armure Lames se lever : celui ci lui avait en fait assené un coup de pied dans le torse.


Il était maintenant libre de tout mouvement, et prêt à recevoir l'assaut des autres samouraïs. Irou se jeta sur lui à tout vitesse. Il contre l'attaque. Zanji tenta égalment de l'atteindre avec sa lance de l'autre côté, mais ce fut un échec.


– Il…il est trop fort ! constata ce dernier.


– Je vais riposter.


Le ninja déploya ses lames. Avec une violence inouïe, il transperça l'armure du lancier de toute ses forces avec le tranchant d'une de ses épées. Il réserva la seconde à Irou. Celui ci vit le coup venir, mais ne put esquiver entièrement l'assaut. Le pointe de la lame effleura son torse, suffisamment toutefois pour entailler légèrement le samouraï. Il fut distabilisé, le ninja en profita. Il s'élança, donna un coup de pied, le même que pour Nisashi. Le samouraï violet vint violement le rejoindre sur les dalles de pierre.


– Ah…c'est fini ? Il va falloir faire le ménage….railla Armure Lames.


En effet, trois des samouraïs jonchaient déjà le sol. Blessés, ensanglantés même. Ils essayèrent de se relever pour continuer à lutter, mais en vain. Ils ne pouvaient pas continuer plus longtemps.

Yariza…..chuchota le samouraï vert en tremblant, cloué au sol devant son camarade. Fais lui…re…gretter….


– Tiens, il en reste un ? remarqua le shinobi. Finissons en.


Yariza n'avait pas prononcé un mot depuis le début du combat. Il n'avait pas bougé non plus, alors même que ses camarades se faisaient laminer. Il était resté calme. Mais là, s'en était trop. Piégé dans cette pièce, entre quatre murs de pierre, il était seul devant ses amis ensanglantés, entre la vie et la mort. Il ne pouvait plus se contenir. Ses pulsions….il le sentait, elles remontaient…..


– Alors, tu viens, lavette ?


Résister….Garder son calme…


– Serais-tu lâche ? Le ninja s'approcha d'Irou, placé devant lui, et commença a lui donner des coups dans le dos avec sa jambe droite.


Résister….résisit…Oh, et puis tant pis. C'était trop fort, il ne pouvait plus lutter. Yariza sentit déferler en lui ce divin sentiment qu'il avait trop longtemps enfoui au fond de son cœur. L'une après l'autre, les pulsions destructrices remontaient. Ses yeux s'injectèrent de sang. La violence…plus personne n'était là pour le raisonner, l'encadrer, le contrôler. Il allait pouvoir se libérer son véritable potentiel. Pauvre Ninja Armure Lames. S'il savait ce qui l'attendait…



Quadriforce
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[Fic] La légende des Six samouraïs posté le [20/01/2016] à 22:28

Voilà le nouveau chapitre !


Chapitre 17 : Le ninja neutre



Spoiler :



Le jeune homme regarda les cinq cavaliers partir au loin avec le Chambellan Des Six Samouraïs. Bon, il allait enfin pouvoir agir. Il était maintenant seul devant la forterresse d'Hanzo. Seul, avec les trois ninjas de Sasuke étendus contre la façade nord de l'édifice, à l'article de la mort. Lentement, il s'approcha du petit groupe, et s'accroupit devant le plus proche des trois, le Ninja Cramoisi.


– Je vais m'occuper de vous, déclara t-il.


Il sortit de sa sacoche un petit flacon dont il hotta le bouchon. C'était un Médicament Rouge, qu'il tendit au shinobi.


– Bois ça. Ca ira mieux après.


Le liquide coula tant bien que mal à travers la bouche du blessé, qui toussotât un peu. Le jeune homme répéta alors l'opération avec ses deux camarades, le Ninja Armé et le Ninja Blanc. Leur état était critique, ils avaient perdu beacoup de sang. Il sortit des bandages de sa sacoche, et tenta comme il le put de panser les plaies des trois hommes, et de les recouvrir du tissu blanc.


Un à un, les ninjas se réveillèrent.. Sans doute un effet du médicament. Pendant ce temps, le garçon terminait de leur effectuer des soins.


– Toi, qui es-tu ? demanda brusquement le Ninja Armé lorsqu'il remarqua l'individu qui s'affairait le long de sa jambe.


– Oh, vous êtes réveillés ? Et moi qui comptais vous soigner et filer avant que vous ne repreniez connaissance….


– Qui est-tu ? répéta l'autre. Pourquoi te préoccupes tu de nôtre condition physique ?


– Bon, je suppose que je n'ai pas le choix, soupira le garçon avec un demi sourire. Je vais devoir me présenter. Vous pouvez m'appeler Goe Goe, je suis ninja tout comme vous.


– Ninja ? C'est vrai que ta tenue rouge rappelle celle des shinobis. Mais je ne te connais pas. Tu es une nouvelle recrue du clan Hanzo ?


– Non.


Le garçon se leva, il avait fini de recouvrir les blessures.


– Ce n'est pas possible. Il n'y a que deux clans de ninjas. Tu n'est pas des nôtres, tu es donc forcement chez l'ennemi.


– Je n'ai pas de clan. Je vis juste avec mon maître.


Les hommes de Sasuke se regardèrent. Etait-ce seulement possible ? Ou alors, cela faisait partie d'une ruse de l'ennemi ? Impossible, il n'aurait eu qu'à les achever si il l'avait voulu, et non à les réanimer. Il devait donc dire vrai.


Ils avaient retrouvé une certaine vitalité grâce au médicament, mais ne pouvaient toujours pas bouger à cause de leurs blessures. Adossés contre l'entrée de la forteresse, ils ne pouvaient plus se résoudre qu'à interroger leur mystérieux sauveur, ce garçon brun et souriant, plus jeune qu'eux, qui tournait maintenant les talons vers l'entrée de la base.


Goe Goe, c'est bien ça ? interpella le Ninja Blanc. Pourquoi être venu ici ? Quelle est l'objectif que tu poursuis ?


– Rééquilibrer les forces, ou quelque chose comme ça, marmonna le jeune homme d'un air détaché, sans même prendre le temps de se retourner.


Il allait pénétrer dans le bâtiment, mais s'arrêta quelques instants.


– Les autres ont peut être besoin de moi à l'intérieur, dit-il. Je vais leur apporter mon soutien. Nous bavarderons de tout cela à mon retour, lorsque l'on sera tous réunis.


Il disparut alors dans l'obscurité du long couloir de pierre.


Goe Goe courut, aussi vite qu'il le put, pour retrouver la trace de Sasuke et des samouraïs. De sa cachette, il avait vu entrer le petit groupe, mais n'avait absolument aucune idée d'où les trouver à l'intérieur. Heureusement, seul un couloir étroit se présenta à lui. Il le traversa aussi vite qu'il le put, pour compenser le tems perdu à prendre soin des autres ninjas, jusqu'à arriver devant une intersection. Le choix fut facile : le chemin de gauche était condamné par une lourde palissade de bois, tandis qu'une flaque de sang se prolongeait en direction du chemin de droite.


Du sang. Le combat avait déjà pris de l'ampleur, apparemment. Goe Goe suivit les traces, toujours aussi vite qu'il le pouvait. Il espérait ne pas arriver trop tard. Enfin, il aperçut deux petites silhouettes, qui transportaient un troisième homme le long du couloir. Dans leurs bras, le Maestro Ninja Sasuke lui même, entaillé sur toute la largeur du corps. Il respirait difficilement.


– Hiii ! Il y en a un de plus que prévu ! gémit Ebisu qui venait d'apercevoir Goe Goe.


– On….on se rend ! Pitié, épargnez nous ! lança le Ninja d'Or Arriviste en levant les mains en l'air, lâchant par la même occasion le Maestro Ninja.


Il ne savait pas se battre, et voir un ennemi foncer sur lui à toute vitesse avait suffi à le faire capituler. Ebisu fit de même.


– Où sont les samouraïs ? Cria violemment le shinobi rouge et jaune, qui avait perdu son sourire de tout à l'heure. Il écarta violement les deux ennemis inoffensifs, et attrapa Sasuke qu'il plaça sur son dos. Les sous fifres tremblaient de peur.


– OU SONT LES SAMOURAIS ?!


– Euh, c'est la palissade, là bas…montra le petit ninja obèse.


Sans en écouter d'avantage, Goe Goe fit demi tour. Il avait remarqué cet endroit à l'aller. Et dirigea rapidement. D'un violent coup de pied , il défonça la barrière de bois et atterrit dans une pièce carrée, où devaient se trouver les samouraïs. Qu'allait-il y trouver ?


Un carnage. De tous les hommes présents dans la pièce, seul un était debout. Les autres étaient étendus au sol. Goe Goe s'approcha dans un premier temps du dernier survivant. Il s'agissait d'un samouraï, qui semblait essoufflé.


– Uh….uh….uh…..


– Tu fais partie des six samouraïs ?


Yariza se retourna. Il avait un regard si particulier que le ninja en frémit. Des yeux injectés de sang, des pupilles dilatées, qui ne reflétaient aucune émotion. Il était fatigué, nerveux, toussait et riait en même temps, paraissait au bord de la folie. Il se rapprocha de Goe Goe, arme en main.


– Uh…encore un….je vais te réduire…… en pièces….


Il ne plaisantait pas. Ce n'était plus un samouraï, mais un être violent, dénué de raison. Son corps était animé de spasmes, une aura indescriptible se dégageait de lui. Il semblait véritablement n'être plus que l'ombre de lui même.


– Attends, je ne suis pas ton ennemi.


Yariza leva son arme, et l'abattit sur le ninja. Sur ses gardes, ce dernier parvint aisément à parer l'attaque. D'autant que les gestes du samouraï dément étaient rapides, mais peu précis.


– Attends….derrière toi, c'est….murmura le guerrier.


Il avait enfin remarqué Sasuke, toujours sur le dos de Goe Goe. Il s'arrêta un instant, en proie au doute.


Yariza, calme toi…il dit vrai….

Sous l'effet du Médicament Rouge, que lui aussi avait reçu, le maestro ninja commençait à se reveiller.


Le samouraï tomba à genoux. Alors c'était vrai. Ce ninja était un allié. Leur équipier confirmait…Et lui, il allait lui réserver le même sort qu'au Ninja Armure Lames….Quelle folie !


– Uh……………..Uh…………….Uh.


Yariza commençait à reprendre son souffle. Il s'allongea au sol, dans un mélange de sang et de crasse, et ferma les yeux. L'aura menaçante qui l'entourait disparut progressivement, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus une trace. Il ne tremblait plus. Une petite larme se dessina le long de joue, tandis que les deux ninjas se rapprochaient doucement de lui.


– Qu'ai je fait…murlura t-il. Qu'ai je fait….


– Ne t'inquiète pas…c'est terminé maintenant.


Maintenant que toute menace était écartée dans la pièce, Goe Goe put aller rejoindre les samouraïs blessés. Il déposa Sasuke à côté de Yariza. Tout comme ses hommes, il avait repris conscience mais restait grievement blessé.


– C'est mon dernier flacon. J'espère que ça suffira…


Le jeune shinobi administra ce qui restait de potion à Zanji, Irou et Nisashi. Ces derniers, blessés durant le combat, gisaient inconscients dans divers coins de la pièce. Leurs blessures étaient moins graves, leur armure les avaient protégé des coups du Ninja Armure, à l'exeption du samourai aux cheveux longs, qui avait encaissé une charge d'épée de plein fouet. Les deux autres, hors de danger, se reveilleraient , et même marcheraient, surement d'ici peu.


– Mais au fait, demanda Goe Goe, où est passé l'ennemi qui les a mis dans cet Etat ? Je ne le vois pas…il s'est enfui ?


– Au fond….murmura Yariza, qui se leva en direction de l'endroit qu'il indiquait.


Il était maintenant très calme, trop calme même. En marchant à ses côtés, son nouvel allié crut remarquer des sueurs froides le long de son cou. Ils arrivèrent bientôt dans le recoin le plus sombre de la salle, que les lumières des torches éclairaient à peine.


Le Ninja Courageux pavint enfin à distinguer le cadavre du Ninja Armure Lames. Ce fut d'abord le bras droit qu'il apercut. Machinalement, il suivit le prolongement du membre pour découvrir le reste du corps. Mais il n'en fut rien. Le bras avait littéralement été arraché, tranché violement d'un coup de lame. Plus loin, ce fut un autre bras. Lui aussi avait connu le même sort. Arraché. Sectionné. Avec une précision déconcertante, comme si le boucher qui avait fait cela s'était appliqué pour que la coupure soit la plus droite possible.


Au loin, le reste du corps gisait dans une flaque de sang. Les jambes et le buste, restées ensemble, avaient été entaillées par les lames même du ninja. Celles ci étaient d'ailleurs plantées au plus profond de sa chair, formant une croix par leur intersection, le long de ses deux poumons. Le sang coulait toujours, lentement, comme un robinet que l'on aurait mal fermé. Seule la tête semblait intacte.


– Mais qu'est ce que ?! s'exclama Goe Goe, qui ne put s'empêcher de détourner les yeux de cette horeur.


Yariza ne répondit pas. C'était lui qui avait fait ça, Goe Goe le savait. Le samouraï tentait de garder son calme, mais semblait nerveux. Il cachait maintenant son visage dans le creux de sa main, mais le jeune ninja put apercevoir ses yeux à travers ses doigts. Ils reflètaient un terrible effroi, au moins égal à l'horreur de la scène.


Yariza, tu as…….


– Ne parle de cela à personne, lança t-il d'un ton menaçant. A personne. Dépêchons nous, les autres vont bientôt se réveiller. Je veux avoir quitté cette maudite salle et ces horreurs avant.



Quadriforce
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[Fic] La légende des Six samouraïs posté le [29/01/2016] à 22:38

Beaucoup d'explications sur les motivations de certains persos dans ce chapitre. De plus, le combat final de l'arc approche !


Chapitre 18 : La volonté du maitre



Spoiler :



Les chevaux galopaient dans les plaines, le long du sentier. Au loin, le soleil commençait à décliner, il devait être au moins 18 heures maintenant. La forteresse et les forêts de l'Est semblaient bien loin désormais. D'ailleurs, on commençait à apercevoir le Château De Brume De Shien de là où ils étaient.


C'était fini. Il avait réussi. Hanzo en avait la conviction. Il n'y avait plus personne pour le retenir. Les samouraïs, les ninjas rivaux, tous avaient été retenus, voire éliminés, dans son antre. Sinon, ils auraient été à sa poursuite. Le piège avait donc fonctionné.


– Arrête toi, Hanzo.


Un homme, surgi de nulle part, le barra la route. Les chevaux des ninjas armure Vent, Eau, Terre, et Feu s'arrêtèrent brusquement. Celui du maestro ninja fit de même.


– Je ne lui ai pourtant pas donné d'ordre ! s'exclama t-il.


Etait ce à cause de l'inconnu que la monture s'était arrêtée d'elle même ? Il n'avait pourtant l'air d'être qu'un simple voyageur, couvert d'une cape trop grande, qui maintenait son corps et son visage dans l'ombre. Il allait passer son chemin, mais le mystérieux homme l'interpella de nouveau.


– Aurais-tu peur ? Je t'ai dit de t'arrêter, Hanzo.


– ……Tu connais mon nom ?


– Je suis surpris que tu ne reconnaisses pas ma voix, fit remarquer l'homme capuchonné.

Il retira la couverture. En dessous, un guerrier vêtu d'une armure noire. C'était un ninja. Vieux. Masqué. Hanzo le reconnut immédiatement.


– Vous ? c'est impossible !


– Si, Hanzo. C'est bien moi. Avec Sasuke, vous êtes allés trop loin. Alors, je te le redemande, arrête toi. Je suis venu mettre un terme à cette folie.


– Rassurez vous, samouraïs, mon maître va mettre un terme à cette folie ! assura Goe Goe, exactement au même moment.


Il allait enfin sortir de la forteresse, avec à ses côtés Yariza, Irou, Zanji, Nisashi, et le Maestro Ninja Sasuke. On les avait évacué de l'horrible salle où ils avaient été fait piégés, puis ils s'étaient réveillés tour à tour, dans le couloir qui les menait à l'entrée.


Les dégâts étaient toutefois lourds : Nisashi avait reçu des coups de pieds violents et ne pouvait plus se déplacer, Irou et Zanji s'en sortaient plutôt bien, avec des blessures superficielles, mais le chef des ninjas, lui, était grièvement blessé et tenait à peine debout.


– Les voilà !


Les trois hommes de Sasuke leur faisaient face. Ils n'étaient guère dans un meilleur état que leur maître. Mais il n'étaient pas seuls. Au contraire, ils étaient allongés dans une petite charette de bois. A leurs côtés, Yae, Yaichi, Kamon.


– Mais qu'est ce que ? s'étonnèrent les samouraïs.


– Ils étaient plus ou moins rétablis et voulaient venir en renforts, expliqua la kunoichi. Mais on semble être arrivés après la bataille.


En effet, il n'y avait plus trace de l'ennemi. Cela devait un quart d'heure que les cavaliers s'étaient enfuis. De toute façon, il n'y avait qu'un seul chemin, dont la forteresse était l'aboutissement. Il suffisait de remonter le sentier dans l'autre sens pour suivre leur trace.


Soudain, Yae appercut Sasuke.


– Toi aussi ? Mais que t'es t-il arrivé ? s'écria t-elle en le prenant délicatement dans ses bras.


– Ne t'en fais pas…répondit le blessé. Ce n'est rien. Ces hommes m'ont aidé dans la forteresse, ce sont des alliés dignes de confiance. J'aurais été dans un bien pire etat si ils ne m'avaient pas secouru.


– Vraiment ? dit-elle en considérant le quatre samouraïs et Goe Goe, alignés devant elle.


– Je te le garantis.


– Alors voilà ce que l'on va faire, poursuivit-elle. Pour cette fois, nous allons vous aider. Le clan Sasuke doit effectuer un repli stratégique. Si vous voulez poursuivre Hanzo, vous n'aves qu'à suivre le chemin, là bas. Toujours tout droit. Il s'éloigne de la forêt et se dirige vers le Château De Brume. En gage de bonne volonté, je vous confie cette charrette et ce cheval. Transportez y vos blessé, et dépêchez vous de rejoindre le ninja noir. Nous volerons des chevaux encore à l'intérieur de cette base pour rentrer.


Zanji regarda solennellement la femme ninja. La situation avait bien changé depuis ce matin, où elle le maintenant attaché dans la cabane de la clairtière. Elle était maintenant seule, affaiblie, et clamait son aide.


– Je vous remercie. Nous irons.


Il restait trois chevaux dans l'écurie de la forteresse.. Surement ceux d'Ebisu du Ninja d'Or Arriviste, et du Ninja Armure Lames. Ils n'en aurait plus besoin maintenant.


Zanji et Yariza, les plus en forme, prirent chacun un destrier, tandis que le maestro ninja se hissa tant bien que mal sur le troisième. On accrocha la charrette à l'un des animaux, et les quatre autres samouraïs furent placés à l'intérieur. Yae, elle, resta sur le cheval qui l'avait amené ici.


– Allons y, Sasuke. Souhaitons leur bonne chance, mais ne les retardons pas d'avantage. Chaque minute compte.


– Attends, fit le shinobi.


– Quoi ?


– Je vais les suivre, assura t-il.


– Pardon ? Tu as vu ton état ?


– J'ai pris ma décision. Ils peuvent nous assister, mais ceci est le combat de notre clan. C'est à moi de régler une bonne fois pour toutes mes différents avec Hanzo.


Elle tenta de s'y opposer, de résister. De lui dire qu'il avait tort, qu'il devait battre en retraite et se reposer. Mais au fond d'elle, elle savait. Elle savait qu'il y avait des choses comme ça, contre lesquels on ne pouvait pas lutter. Même si il devait y mourir, il irait. Sa volonté ne pouvait être arrêtée. Sasuke s'approcha de sa femme une dernière fois, et la serra dans ses bras.


– Je reviendrai bientôt, murmura t-il à son oreille. Elle ne put s'empêcher de retenir une petite larme.


– Samouraïs, allons y, déclara t-il. Et aussitôt, les chevaux et la charrette se mirent à avancer.


– Eh, attendez moi, lança Goe Goe, à la traine. Je n'ai pas fait toute cette route pour être mis sur le carreau !


Il sifflota. Un cheval blanc, son cheval, apparut de derrière les arbres. Il l'enfourcha rapidement, et rejoignit le petit groupe déjà au galop.


La nuit commençait à tomber. Le dernier face à face allait bientôt avoir lieu.


De son côté, le Grand Maître des Six Samouraïs avançait lui aussi dans les plaines. Fatalement, ce qui devait arriver arriva. Son propre sentier le mena à la rencontre de Hanzo et de ses hommes.


Il faillit passer son chemin. Des inconnus le long de la route, à quoi bon s'en préoccuper lorsque l'on était aussi pressé que lui ? Toutefois, il jeta un coup d'œil aux individus en question, par simple curiosité. C'étaient des ninjas. Cinq ninjas en cheval, qui faisaient face à un sixième au sol. Or c'étaient également des ninjas qui avaient enlevé Kageki dans la nuit. Et si….


– Halte ! gronda t-il en s'avançant vers eux. Etes vous….


C'est là qu'il le vit. Le Chambellan Des Six Samouraïs, ligoté au dos d'un homme en noir, sur une des montures.


– Vous allez regretter de vous en être pris à mon ordre…


Il ordonna à son Coursier D'ébène Légendaire de foncer à toute vitesse vers le kidnappeur. Les autres chevaux, à l'arrêt, ne purent réagir. Avec la violence de l'impact, des coups de sabots dans le flanc de sa monture, le maestro ninja vacilla à terre, entrainant sa cible dans sa chute.


– Qui es tu ? gronda t-il en se relevant rapidement. Que me veux tu ?


D'un signe de bras, il fit signe à ses ninjas armures de ne pas intervenir. Lui dégréna sa propre épée.


– Je suis le maître des samouraïs. Je vais te faire regretter ce que tu as fait, répéta le vieil homme.

Le chef ninja regarda rapidement son otage. Le maître de six samouuraïs ? Et lui, qui était il dans ce cas ?


– Je te reconnais…fit le vagabon, qui sortit soudain de son silence. Tu es Kizan, le samouraï, n'est-ce pas ?


Le samouraï borgne considéra son nouvel interlocuteur. Rares étaient ceux qui connaissaient son nom. Il regarda mieux son armure, tenta de mieux décerner son visage abimé par le poids des années, et en tira un certain souvenir. Il avait déjà connu cet homme. Oui…dans sa jeunesse. Au cours d'une mission au cours de laquelle samouraïs et ninjas avaient dû s'allier pour faire une cause commune. A l'époque où les choses n'étaient pas si complexes, où il n'y avait qu'un seul clan de ninjas…


– Tu es le Ninja Argent Émérite ? demanda le maître au vagabond.

Le vieux shinobi eut un petit rire.


– Je vois que le temps s'est écoulé, mais que les souvenirs perdurent…Mon vieil allié. Pardonne ce petit, il est mon disciple, mais il commet beaucoup de vagues ces derniers temps…je vais remettre les choses en place.


– Je ne suis plus votre disciple depuis bien des années, rétorqua Hanzo. Le temps du clan unique, où Sasuke et moi vous obéissions, est révolu. Vous avez pris votre retraite. Et nous notre indépendance. Alors pourquoi, alors que vous êtes resté caché des années durant, tandis que nous nous querellions tout les deux pour l'influence, ressortir votre armure et venir nous faire la morale sur la politique de nos clans ?


– Parce que vous allez trop loin. Pendant tout ce temps je n'ai cessé de vous observer. D'abord par moi même, puis par l'intermédiaire de mon nouveau disciple, Goe Goe, que vous ne connaissez même pas. Et il m'a rapporté que vous aviez conclu un marché avec ce tyran de Shien. Je ne pouvais l'accepter, ni vous laisser faire. Les ninjas ne sont pas de vulgaires larbins que les Shogun utilisent. Nous avons un honneur, que vous êtes aussi bien l'un que l'autre en train de bafouer. Du temps des Shiranui….


– Le temps des Shiranui est révolu ! coupa l'élève. Finalement, vous êtes comme Sasuke. Je discutais justement de cela avec lui, avant de lui faire mordre la poussière. Votre pensée appartient au passé. Lui aussi était contre ce défi que nous à lancé le Grand Shogun Shien. Mais je ne lui ai pas laissé le choix. Et nous les vieux frères, nous nous sommes entretués pour de bons.


Il marqua une pose. Personne n'éleva la voix. Il poursuivit :


– Je sais ce que vous allez me répondre. Que s'en prendre à ses vieux frères par soif de pouvoir, c'est mal. Que je ne suis qu'une ordure. Mais peut m'importe cela. Car bientôt, j'aurais ce que tu n'as jamais eu : le pouvoir.


– Nous n'avons donc plus rien à nous dire, constata le Ninja Argent Émérite. Laissons les armes parler pour les guerriers que nous sommes. Il dégaina lui aussi son sabre, et s'élança vers Hanzo.




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[Fic] La légende des Six samouraïs posté le [04/02/2016] à 22:59

Hum, les ninjas font un peu d'ombre aux six samouraïs ces dernier temps…Mais rassurez vous, ils vont reprendre une place centrale d'ici peu !


Chapitre 19 : Hanzo et Sasuke



Spoiler :



Sabre en main, le Ninja Argent Émérite s'élança vers son élève. Mais Hanzo, qui avait anticipé cette frappe, était déjà en train de composer des mudras avec ses mains. Le maitre reconnut immédiatement les signes.


– Les techniques interdites ! Tu n'as quand même pas osé ?!


Art Ninjitsu Armure de Brume de Rouille ! cria son adverse en guise de réponse.


Il posa la main au sol. Instantanément , une vague surgit de la terre à toute vitesse, et manqua d'engloutir le maître ninja.


Le maître ninja se surprit lui même à avoir peur. Cette technique, il ne la connaissait pourtant que trop bien. C'était lui qui l'avait mise au point, comme tous les autres arts du ninjutsu. Lui, le tout premier ninja de la région, celui qui avait donné naissance aux codes shinobis, en s'inspirant de ce qui se faisait dans les pays voisins. Lui, qui avait au prix d'un long entraînnement, élaboré et recensé dans son parchemin d'Arts Ninjitsu Armure d'Alchimie, tout le savoir, toutes les techniques qui faisaient d'un homme un combattant invincible. Des techniques, jugée par la suite dangereuses, qu'il avait fini par interdire à ces élèves.


Hanzo avait volé le parchemin. Et maintenant, il l'utilisait contre lui.


Art Ninjitsu de la Duplication !


Déjà, une autre technique venait suivre la première. A cause de la vague, le vieux ninja avait du reculer. C'est à ce moment précis que le shinobi noir, accompagné de deux clones, fonça sur lui. C'était mauvais. Il perdait du terrain. Si il ne réagissait pas, il allait être vaincu. L'élève aurait surpassé la maître. Mais ça, il ne pouvait pas le permettre. Il était le dernier rempart, la dernière figure de l'autorité dans le monde des ninjas. Le mythe fondateur personnifié, la figure qui ne devait en aucun cas être mise à mal. Jamais il ne perdrait contre lui. Jamais.


– Je voulais te ménager. Mais tu ne me laisses pas le choix.


Il cessa de reculer. Il fallait arrêter les attaques des trois répliques d'Hanzo. Son sabre heurta violement leurs kunais. Sa lame glissa lentement vers le premier clone. D'un seul coup sec, elle s'enfonça dans son thorax. Aussitôt il disparut, ne laissant derrière lui qu'un fagot de bois entaillé.


Le second duplicata lui sauta dessus par derrière. Nullement impressionné, il se contenta de se baisser; le coup de kunai de l'autre lui passa au dessus de la tête. A découvert, le clone ne put que recevoir sa lame en plein ventre, et lui aussi se transforma en une buche de bois. Il ne restait plus que l'original.


– Pourquoi n'utilisez vous pas vous aussi des techniques ? grogna ce dernier. Vous pensez que je n'en vaut pas la peine ? Je vais vous faire ravaler votre fierté….Tant que vous êtes là, vous qui incarnez le passé, je vais vous détruire pour mieux construire le futur !


Son propre élève…A ce moment, le Ninja Argent Émérite comprit que le problème était bien plus sérieux qu'il ne le pensait. Sasuke et Hanzo. Hanzo et Sasuke. Ses apprentis….Presque des fils pour lui….Comment avaient-ils pu en arriver là ?


De son côté, le Maître des Six Samouraïs arrivait enfin devant le Chambellan, toujours ligoté au sol depuis qu'il avait été désarçonné.


– Kageki….je vais te libérer.


Il trancha rapidement les liens du vieux guerrier. Ce dernier semblait exténué. Il avait été capturé en plein sommeil, battu, ligoté, capturé de nouveau, enfermé dans une caisse, puis promené en cheval, avant d'être abandonné sur le bas de la route, le tout en une seule journée. Du repos…enfin, il avait regagné sa liberté.


– Kageki !


Il était tombé inconscient. Sans doute était-ce du au relâchement de la pression. Mais maintenant, le Grand Maître était seul face aux quatre ninjas armures. Soit, il faudrait se battre aussi.


– HANZOOOO !


Un cri perçant interrompit brusquement les belligérants. Ils se tournèrent tous dans sa direction : un convoi de trois chevaux et une charrette fonçait sur le petit chemin, droit vers eux. A l'intérieur, Sasuke, Goe Goe, et l'ensemble des Six samouraïs.


– Vous ?!


Le petit groupe ralentit à proximité. Sasuke s'avança le premier, tittubant. Il était mal en point, cela crevait les yeux. Ses plaies étaient à peine cicatrisées. Il avait retiré son masque, et regardait l'autre maestro ninja de ses yeux perçants.


– Tu es dans une état regrettable, mon disciple, remarqua le Ninja Argent Émérite.


Mais l'apprenti ne prêta pas attention à son mentor. Il savait déjà qu'il serait là, Goe Goe lui avait tout expliqué en chemin. Non, il ne voulait pas perdre de temps dans des retrouvailles. Il y avait plus urgent.


– Tu te rappelles, Hanzo ? Tu disais que ce conflit serait le dernier. Alors….il faut que l'on règle nos différents définitivement ce soir.


Le ninja noir ne sut comment réagir. Quoi ? Etait ce une déclaration de guerre de la part de cet homme, à bout de forces ? Alors que lui était à l'apogée de sa puissance ? L'homme en face de lui n'avait plus rien d'un chef de guerre. il était faible, presque mourant, misérable. Et pourtant, il avait tout ce chemin pour venir lui tenir tête encore une fois. Etait-il devenu fou, ou juste inconscient ?


Sasuke, avança doucement, jusqu'à se tenir proche de son rival. Il le fixait toujours, droit dans les yeux. Mais quelque chose dans ses pupilles avait changé. On y trouvait une lueur, une étincelle qui semblait brûler au plus profond de son âme. Le feu de la détermination, de la volonté d'en finir définitivement.


Personne n'osa intervenir. Les combats n'avaient pas repris, et le silence était retombé dans la plaine. Même les ninjas armures avaient stoppé leur intervention, faute de directives de leur chef. Les samouraïs étaient lentement sortis de la charrette à leur tour, pour rejoindre leur maître.


– Ah, vous voilà, confia celui-ci. Laissez moi examiner vos blessures.


– Que se passe t-il ici ? demanda Zanji. Pourquoi n'êtes vous pas au temple ? Pendant ce temps, ses camarades avaient formé un cercle, pour éviter une offensive des ninjas armure.


– Nous verrons cela plus tard, rétorqua le vieil homme. Regardez plutôt. Ces plaines seront le théâtre d'un duel qui restera dans l'histoire des guerriers de notre région.


Le Ninja Argent Émérite prit ses distances également. C'était horrible, mais il n'avait plus les moyens d'arbitrer ce combat fratricide. Ni même de l'empêcher. Il avait pris congé trop longtemps. Peut être même qu'il n'aurait pas du revenir. L'Histoire dont Kizan parlait, ce n'était après tout plus à lui de l'écrire. Il veillerait juste à ce que les Shien n'obtiennent pas satisfaction.


Tous les guerriers s'étaient bientôt écartés pour faire place aux deux combattants, autour des deux combattants. Les deux meneurs, les deux maestro ninjas. Les chefs de guerre, ceux qui décideraient du sort de l'ensemble des ninjas. Hanzo et Sasuke.


– Regarde toi ! railla le ninja noir. Tu veux te battre ? Tu tiens à peine debout !


– Non, rétorqua l'autre. Je veux que ces guerres…cessent. Elles ne nous apporterons rien.


– Le discours d'un perdant, fit-il en sortant un autre kunai.


Il était à sa merci. Cette fois, il ne le manquerait pas. En un ou deux coups, ce serait bel et bien fini.


– Si tu veux mourir…


Il leva le bras et abattît son kunai dans l'épaule de Sasuke. Le tranchant transperça la fine protection de tissu, et perça allégrement la peau, puis la chair du ninja. Le liquide chaud qui s'y trouvait ne tarda pas à jaillir, et à éclabousser son propriétaire le long du cou et du bras.


Pourtant, le shinobi ne cria pas. La douleur, pourtant inévitable, n'avait en aucun cas déformé son visage, et ses yeux gardaient la même intensité qu'un préalable.


– Soit, alors il faudra deux coups pour te faire plier, ajouta Hanzo, bien qu'un peu désemparé. Il prit son dernier kunai, et l'enfonça dans la seconde épaule. La blessure, plus vive encore que les précédentes, déchira la peau du jeune chef qui s'écroula au sol, déséquilibré par les deux armes plantées dans son corps.


– Enfin tu te soumet ! cria son adversaire.


Dans la plaine, tous les spectateurs regardaient le spectacle, effarés et captivés. Mais ce n'était pas encore terminé.


Le ninja noir n'en croyait pas ses yeux. Son ennemi de toujours se redressait fébrilement, malgré les deux kunais plantés dans ses membres. Il se remit debout péniblement, en une trentaine de secondes. Et malgré cela, malgré toute la douleur, tous les coups subis, son regard restait le même.


– Tu veux vraiment m'obliger à ?!


Il n'avait plus d'armes. Mais il lui restait ses bras. Il poussa violemment son ancien camarade, qui s'affala sur la pelouse.


– Mais bas toi ! hurla Hanzo. Je ne veux pas te tuer juste comme ça…pour rien !


– Nous sommes des frères…nous nous sommes déjà suffisamment battus. Pardonne moi,Hanzo, j'en ai pris conscience trop tard.


– Alors, c'est vrai, ricana t-il, désemparé. Tu penses vraiment que je vais m'arrêter, et que nous allons redevenir des compagnons comme autrefois ?


– Oui. C'est ce que je souhaite.



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[Fic] La légende des Six samouraïs posté le [15/02/2016] à 21:26

Voilà qui marque la fin de l'arc. Exit les ninjas, la semaine prochaine un tout nouvel arc commence, et il y aura du lourd dans celui ci ^^


Chapitre 20 : Ninja et ninja



Spoiler :



– Tu crois vraiment que l'on va redevenir des compagnons…comme autrefois ?


– Oui. C'est ce que je souhaite.


Un grand calme dominait la plaine. Seul le souffle du vent venait rompre le silence qui régnait. La nuit était tombée, mais les spectateurs étaient toujours là, rivés sur le terrible spectacle qu'offraient les deux maestro ninja.


Certes, les samouraïs auraient pu partir. Le Chambellan était libre après tout, leur était mission accomplie. Leur présence ici n'avait plus de raison d'être. Pourtant, quelque chose les retenait, sans qu'ils puissent expliquer exactement de quoi il s'agissait. Voir ces deux hommes, apparemment d'anciens frères d'armes, s'entretuer ne les laissaient pas indifférents. Eux aussi resteraient jusqu'à la fin, jusqu'à ce que cette crise soit résolue.


Le Maestro Ninja Sasuke, toujours au sol, regardait la lune. Toujours aussi ronde et brillante que la veille. Il se rappelait qu'il y a tout juste 24 heures, il la contemplait aussi, depuis le Temple des Six. Son éclat doré le fascinait depuis toujours. Une douce lumière s'en dégageait à chaque fois, et les sombres pensées de son esprit se dissipaient l'espace d'un instant.


Ce spectacle lui redonnait des forces. Une troisième fois, il se releva. Les deux kunais enfoncés dans ses épaules pesaient lourd, mais malgré la pression des deux armes, il tint bon. Lentement, recouvert de sueur et de sang, Sasuke, se dressa debout devant Hanzo.


Le ninja noir ne rigolait plus. Il sentait bien que son rival était prêt à aller jusqu'au bout. Alors que le combat était gagné d'avance. Si il avait été en pleine possession de ses capacités, l'ennemi aurait pu l'emporter. Mais sa stratégie, mise en place en une journée seulement, avait ruinée toutes les chances du clan adverse. Au cours de la mission il avait anéanti l'équipe de Sasuke. Il ne restait qu'à le détruire, lui. Lui asséner le coup de grâce. Alors pourquoi hésitait il ?


– Nous sommes tous les deux des ninjas, commença le blessé. Au delà des clans, des rivalités, des affrontements, c'est le même mode de vie qui nous unit.


– …..


– Nous sommes les mêmes, Hanzo. Toute cette violence a fini par m'ouvrir les yeux. Pourquoi nous entretuons nous ?


– …..


– Viens, mon frère, attrape cette main que je te tends, et ensemble construisons un monde meilleur.


Hanzo regarda la main du ninja dirigée vers lui, sans pour autant ajouter la sienne.


– Tu te crois en position de négocier la paix ?


Il fixa Sasuke. Ses yeux paraissaient morts, ils avaient perdu toute l'étincelle qui les faisaient briller il y encore peu. Il ne le regardait même pas. Son regard se baladait sans doute quelque part dans le paysage, entre l'herbe ballotée par le vent et la lune qui brillait toujours dans la nuit.


– Tu n'a donc rien compris, malgré mes efforts….Tu vois encore les choses sous l'angle de la guerre. Alors vas y, fais le. Tue moi. Et, comme nous le souhaitons tous les deux, ce sera enfin fini.

Hanzo dégainait son sabre, et le pointa vers son ennemi.


– Je vais le faire, déclara t-il d'un ton assuré.


Seuls quelques mètres le séparait de Sasuke. Tous les autres retenaient leur souffle. Il se rapprocha d'un pas nonchalant, et brandit sa lame. Sasuke ferma les yeux.


– J'ai gagné ! hurla le shinobi noir.


Il abaissa violement son sabre sur l'autre maestro ninja, d'un coup sec.


Alors ? L'avait t-il tué ? Il avait détourné le visage, certainement par reflexe, pour ne pas être aspergé du sang du lâche. Lorsqu'il se retourna, il vit avec stupéfaction que son bras était toujours en l'air, à quelques centimètres du crâne de Sasuke.


– ?!


Il retenta d'abaisser son arme. Mais il n'y parvenait pas. Son bras tremblait, et ne semblait pas vouloir lui obéir.


– Tu as utilisé une technique de paralysie contre moi ? demanda t-il.


– Non, fit son interlocuteur en ouvrant les yeux. Je n'ai rien fait de tel.


– Mais alors pourquoi…???


Oui, pourquoi ? Hanzo ne comprenait pas. Il avait l'occasion tant attendue de devenir le ninja le plus influant du pays, le plus puissant, et voilà que son bras refusait d'abattre son rival. Il n'y arrivait pas. Qu'est ce que cela voulait dire ?


Les secondes, puis les minutes, passèrent. Aucun des deux belligérants ne bougeait. Hanzo luttait toujours pour bouger son bras, tandis que Sasuke le fixait. Le ninja noir n'osait soutenir son regard.


Hanzo n'arrivait pas à se résoudre à le tuer. Quelque chose au fond de lui, peut être les souvenirs de tous les moments passés ensemble, dans leur jeunesse, l'en empêchait. Mais pourtant, il le fallait. Pour la gloire, pour l'ambition….Seulement, c'était trop difficile. Il n'y arrivait pas.


– Je ne te considère pas comme le chef d'un clan ennemi, dit Sasuke. Seulement comme un ninja.


– Tais…tais toi !


Le sabre dans la main du guerrier se faisait de plus en plus lourde. De la sueur commençait à couler le long de son front.


– Toutes ces années de lutte…. tous ces morts, ces blessés…pour en arriver là ? continua t-il.


– Libre à nous de forger la paix pour laquelle ils se sont sacrifiés, assura l'autre.


Le ninja sombre lâcha son arme. C'était fini. Il ne parviendrait jamais à le tuer, il l'avait compris. Il ne parviendrait jamais à en finir. Il tomba d'un coup à genoux, sans le vouloir vraiment.


Il ne parvenait plus à lutter contre son bras. Il ne voulait plus. Il commençait à fatiguer. Une fois de plus, Sasuke tendit sa main, invitant son ancien camarade à se relever.

Hanzo regarda longuement la main.


– Alors tu es sérieux ? Tu veux vraiment tout arrêter ?


Il avait le sentiment que son destin, le destin de tous les ninjas, allait se jouer ici et maintenant. Il regarda alors son propre bras. Le membre ne tremblait plus. L'apaisement semblait le tenir.


– Je n'ai aucune blessure, et pourtant…je me sens à bout de force….dit il.


La volonté de combattre, de dominer, était toujours forte, mais un autre sentiment grandissait en lui. La lassitude de son adversaire était contagieuse. Lui aussi commençait à se demander si tout cela était raisonnable. Il jeta un œil à ses ninjas armures, qui attendaient toujours le long du chemin. Et si eux aussi devaient mourir dans cette guerre ? Une guerre qui serait à sens unique désormais, avec pour seul but de satisfaire son égo.


– Je suis devenu un monstre, déclara t-il. Il est impossible de faire machine arrière, Sasuke. C'est trop tard.


– Je te l'ai dit. Pour moi, tu es un ninja. Un ninja, tout comme moi.


Il osa alors détourner son regard de la paume de son camarade, pour le regarder de face. Depuis combien de temps ne l'avait t-il pas regardé ainsi, dans les yeux, si profondément ? Les souvenirs rejaillissaient, il revoyait les combats auprès du maître, les jeux, les nuits passées ensemble. Il ne pouvait que constater à quel point il avait changé. Que restait il de l'homme qu'il était à cette époque ? Son ambition avait pris le pas sur tout, seul gagner comptait pour lui aujourd'hui. Etait ce qu'il avait voulu au début, en devenant shinobi ? Quand s'était il égaré ?


La main était toujours tendue. Finalement, il se décida. Après tout, il n'était pas trop tard. Le cercle vicieux des conflits et des représailles n'avait que trop duré, et pouvait encore être enterré. Il tendit le bras à son tour. Les deux mains se rencontrèrent enfin.


Le Ninja Argent Émérite regarda ses élèves, soulagé :


– Ca y est, c'est fini.



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[Fic] La légende des Six samouraïs posté le [09/03/2016] à 22:22

Et c'est parti pour l'Arc résistance ! !

A la recherche d'alliés, les samouraïs vont voir du paysage ! Est ce que ce sera suffisent pour battre les Shien ?


Chapitre 21 : Deux directions pour un même chemin



Spoiler :



Minuit. Les clans Sasuke et Hanzo s'étaient enfin réconciliés. D'émouvantes retrouvailles, dans lesquelles les samouraïs n'avaient pas leur place.


– Partons, déclara le Grand Maître. Il n'y a plus rien à voir ici.


– Attends, Kizan, fit le Ninja Argent Émérite. Toi et tes hommes avez contribués à la réunification des ninjas. Je ne peux pas te laisser partir comme cela, avec Kageki et tes élèves blessés par notre faute.


– Que proposes-tu, demanda le vieil homme en regardant le Chambellan toujours convalescent.


– Mon repère est à une demi-heure à cheval. Venez donc y passer la nuit.


Il ne put qu'accepter.


Ils arrivèrent en effet, après s'être de nouveau engouffrés dans la forêt, devant plusieurs bâtiments faits de pierre et de bois. On leur en présenta un, dans lequel tous furent installés. Des hommes, qui semblaient être des servants du clan du Ninja Émérite, accoururent bientôt pour s'occupper des invités. On apporta à manger, et on soigna les blessures que Goe Goe n'avait pas pu traiter.


Ce dernier était en train de converser dehors avec les deux autres disciples de son maître, qu'il n'avait jamais vraiment connu auparavant. Les relations entre Sasuke et Hanzo commençaient à se dégeler, ils en venaient à communiquer mutuellement. Avec un peu de temps, les plaies d'années de rivalité devraient progressivement se refermer.


Dans le bâtiment, les six samouraïs se regroupèrent au coin d'un feu qu'on venait d'allumer, sous les yeux attentifs du Chambellan et du Grand Maître. Tous les domestiques étaient maintenant sortis.


– Regardez, décrivit le vieil homme, qui tenait une carte qu'il venait de trouver. Notre royaume est composé de cinq grandes régions. Ici, nous sommes dans la région des Forêts, à l'est. Rien de spécial à en dire, si ce n'est qu'on y trouve des petits villages comme le tien, Zanji. Ou encore notre temple. A l'ouest, les rizières. Une région ou l'on pratique l'agriculture. Il y a également une grande baie et l'océanlà bas. J'espère pouvoir vous y emmener, lorsque la paix sera revenue.


Il marqua une petite pause, puis continua.


– Au sud de ces deux régions, il y a la région des prairies. Sans doute la plus peuplée, celle où les Shien sont le plus présents. Il y contrôlent tout. Tout. Il n'y a que dans la région des Montagnes, au nord de toutes les autres, qui échappe encore à la domination. Vous y êtes déjà allés, quand vous êtes partis à la recherche d'Irou…Et comme vous le savez, il n'y a presque personne qui ne vit là bas.


– Et la cinquième région ? demanda Zanji.


– J'allais y venir. C'est la région centrale. La capitale de l'empire, celle où se dresse le Château De Brume De Shien. Elle reflétait autrefois la beauté et le raffinement de notre peuple, mais est aujourd'hui assujettie au Régime.


– Pourquoi nous en parler maintenant ? demanda Nisashi. D'autant que la plupart d'entre nous savons déjà tout cela !


– Un rappel ne fait jamais de mal, rétorqua le Grand Maître. D'autant que cette fois ci, ces connaissances vont vraiment vous servir.


– Comment cela ?


Le feu crépitait dans la cheminée. Il regarda un à un chacun de ses six élèves, puis son ami Kageki, et hocha la tête.


– Cela fait un certain temps que vous vous entraînez. Cette mission que vous avez accompli après l'attaque des ninjas me laisse penser que nous pouvons passer à la vitesse supérieure.


– Que….qu'entendez vous par là ?


– Vous n'êtes plus des apprentis. Vous êtes de vrais samouraïs. Et de ce fait, vous allez pouvoir accomplir la mission pour laquelle je vous ai regroupé : libérer notre royaume de l'envahisseur.

Ils n'en croyaient pas leurs oreilles. Enfin ! Ils allaient pouvoir se rendre utiles, protéger leurs proches, et regagner leur liberté !


– Tout d'abord, vous rentrerez le Temple des Six, puis vous réfléchirez à un plan d'action.


Un vent d'optimisme souffla dans la pièce. Il y avait de l'espoir. Cet espoir, c'était eux. Ils ne décevraient par le peuple. Pour qu'à nouveau, la légende des six samouraïs devienne vraie.


On se coucha. Demain, il faudrait partir tôt. Et pour les blessés, un peu de sommeil ne ferait pas de mal.


Bientôt, les premiers rayons de l'aube apparurent. Zanji fut le premier des six à se lever. Sans doute parce qu'il était aussi celui qui avait été le plus épargné par les féroces combats de la veille. Quoi qu'il en soit, il se leva rapidement, et se dirigea vers l'extérieur de la petite chambre où on les avait placé. Il ne tarda pas à entendre la voix de son maître, qui semblait discuter avec quelqu'un :


– ……….Oui, je vais le faire.


– Est tu sûr ? Tu devrais au moins leur dire, Kizan.


– Non. Ils ne me laisseraient pas partir. Ceux du temple sont déjà au courant de ma destination. Ils informeront Kageki et mes élèves à leur retour.


– ……Si telle est ta décision…..


– Merci de m'avoir accueilli dans ta demeure, Ninja Émérite. Je vais préparer mes affaires avant que les autres ne se lèvent. Dis leur que je suis parti devant.


Des bruits de pas retentirent alors. Le Grand Maître des six samouraïs entra dans la pièce, avec un air absent. Il se retouva juste devant Zanji, qui n'avait pas anticipé son déplacement.


– Oh, tu es déjà debout, sourit-il . Tu peux encore te reposer, si tu veux. Les autres dorment encore…


– Vous allez quelque part, maître ? demanda anxieusement le lancier.


– Oui, je dois régler une affaire rapidement. Je prends de l'avance, mais on devrait arriver en même temps au temple.


– Je comprends.


Il regarda le vieil homme se préparer, puis enfourcher sonCoursier D'ébène, et partir au loin en direction de l'ouest. Il ne lui restait plus qu'à attendre les autres.


Une demi heure après, tout le monde était debout. L'ambiance joyeuse des journées au temple semblait revenue. Kamonracontait joyeusement des blagues, Nisashi faisait connaissance avec des ninjas, Yariza réparait des flèches amochées.


Pourtant, lui n'était pas bien. Il avait le sentiment que quelque chose n'allait pas avec son maître. Déjà, pourquoi était il là quand ils avaient rejoint Hanzo ? Il devait pourtant les laisser retrouver le chambellan seuls ! Et même si il avait voulu les rejoindre, comment aurait-il su qu'il seraient là, le long de cette route ? Allait-il donc ailleurs avant de les croiser ? Cela donnerait un sens à la discussion surprise plus tôt. Mais si c'était vrai, alors….où ?


Le jeune homme n'arrivait plus à réfléchir. C'était trop d'hypothèses pour pas grand chose, après tout. Il était sûrement rentré au Temple des Six, tout simplement. Comme lui, ses camarades se remettaient de leurs blessures. Ils revêtirent leurs armures, tout en se remémorant leur terrible baptême du feu de la veille, et en parlant de leur future mission.


Lorsque chacun fut préparé, on se rassembla dans la cour de la demeure. Le Ninja Argent, Sasuke et Hanzo les y attendaient.


– Nous vous remercions une nouvelle fois de votre aide, confia le vieux shinobi. En faisant la paix, nous nous sommes certainement attirés les foudres du Régime. Mais nous ne nous laisserons pas faire. Sachez que le jour où la Révolution aura lieu, nous serons à vos côtés.


– Et nous vous en remercions également.


Après quelques salutations, le Chambellan et les samouraïs s'en allèrent.


– C'est par là, fit l'ainé aux élèves, en montrant un sentier à l'est. Nous arriverons d'ici trois heures environ.


Mais ? Le maître était pourtant parti vers l'ouest, il en était sûr ! Il regarda au sol, chose qu'aucun de ses compagnons enthousiastes n'avait songé à faire, et remarqua qu'effectivement les empruntes de sabot les plus fraiches partaient dans la direction opposée. Pourtant, les sept guerriers empruntèrent la route décrite par leur ainé.


Plus il avançait, plus Zanji était convaincu que son maître allait bel et bien dans l'autre direction.


"Il ne me laisseraient pas partir"


Ses mots prononcés par le vieil homme lui revinrent brusquement. Son cheval s'arrêta net.


– Eh bien, que fais tu, Zanji ?


– Je….je crois que j'ai oublié quelque chose dans le repère des ninjas…..,improvisa t-il.


– Pff…Tu nous fais perdre notre temps, lanca Irou.


– C'est bon, dit leur Chambellan . Vas y, puis tu nous rejoindras. Tu n'auras qu'à suivre ce chemin. Toujours tout droit. Nous, nous avançons.


Les chevaux repartaient. Bientôt, il se retrouva seul le long du sentier. Pourquoi avait il menti ? Bien sûr, il n'avait rien oublié là bas. C'était juste pour s'arrêter, prendre le temps de réfléchir. D'un côté son maître, qui allait, il en était convaincu maintenant, dans un endroit dont il ne savait rien. Peut être au devant de dangers importants. De l'autre ses camarades, qui rentraient tranquillement au temple. Qui rejoindre ?


Il prit quelques minutes pour réfléchir, puis prit sa décision. Il tapota le flanc de son cheval, et celui ci partit au galop.


– Désolé, mes compagnons, murmura le lancier. Cette fois ci, je vais y aller en solo. La soif d'aventure m'appelle.


Pendant ce temps, le Grand Maître des Six Samouraïs continuait sa route à quelques kilomètres de là, bien décidé à atteindre le Château De Brume De Shien avant midi.



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[Fic] La légende des Six samouraïs posté le [09/03/2016] à 22:24

Toujours aussi bien!


Quadriforce
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[Fic] La légende des Six samouraïs posté le [16/03/2016] à 22:58

Merci à toi 😉

Le chapitre suivant arrive d'ailleurs, et devinez qui est enfin de retour sur le devant de la scène ?


Chapitre 22 : L'antre du démon



Spoiler :



Zanji accéléra aussi vite qu'il le put. Le chemin défilait toujours plus rapidement, tandis que le soleil se levait dans le ciel. Au fur et à mesure qu'il avançait, les arbres de la Forêt se faisaient de moins en moins nombreux. Le sentier de terre qu'il suivait se pavait progressivement, et quelques bâtiments apparurent au loin. Probablement ceux de la capitale. Il arrivait en effet au bout de la région sylvestre, lorsqu'enfin il aperçut une silhouette familière qui chevauchait devant lui.


Maître ! S'écria le jeune samouraï. Je vous ai retrouvé !


Le vieil homme se retourna, étonné.


– Que fais tu ici ? demanda t-il. Tu devrais être au….


– Oui, j'étais censé partir pour le Temple des Six. Mais je voulais savoir pourquoi vous vous dirigiez dans la direction opposée.


– Tu avais donc compris que je ne rejoignais pas le temple quand je t'ai vu ce matin…murmura t-il.


Il n'avait pas arrêté son cheval, et poursuivait sa route aux côté de son élève.


– Où allez vous ? Pourquoi avoir pris la direction de la capitale ?


– Tu ferais mieux de rentrer, Zanji. Je tiens à toi. Vous avez une mission à remplir tous les Six, après tout.


– Vous n'avez pas répondu à ma question, souligna le lancier.


Le vieil homme soupira.


– Tu ne partiras pas avant de le savoir, hein ? Très bien, je vais te dire. Je vais régler mes comptes avec le Grand Shogun Shien directement, au Château De Brume De Shien.


Parmi les bâtiments visibles à l'horizon, un commençait à émerger. Un manoir traditionnel, aussi immense que macabre. Des Yata-Garasu étaient perchés sur les branches des rares arbres encore présents. Un signe de mauvais augure. Le Maître s'arrêta là.


– Fin de la discussion. J'ai été honnête avec toi, alors pars maintenant. Si tu vas plus loin, les soldats de l'armée Shien vont te repérer. Tu n'as pas encore le niveau pour cela, mon apprenti. Le devoir t'appelle pour organiser la Résistance en région, avec tes compagnons. Je vais m'occuper personnellement de la capitale.


– Vous…vous voulez donc que je vous abandonne ici, alors que le sort du royaume tout entier va peut être se jouer maintenant ?! s'emporta Zanji.


Furieux, il fixait son maître d'un regard plein de détermination, au point de l'en troubler. Ce regard…le maître l'avait déjà vu quelque part…Oui, c'était le même air, la même expression que lui. Il lui ressemblait tellement.


Apres, tout, même si il n'en avait pas conscience, Zanji était directement concerné, songea le vieux samouraï. Mais était-ce une raison suffisante pour risquer sa vie, lui qui était si jeune ?


– DECLINEZ VOTRE IDENTITE !!!! hurla alors quelqu'un.


Trop tard pour fuir. Ils étaient repérés.


– Vous pensiez peut être qu'en restant à une relative distance du Château, vous passeriez inaperçus, lança la même voix rauque.


C'était un Légionnaire, comme celui que Zanji avait pu affronter dans les Montagnes. Il avait la même armure rouge, couleur symbolique des Shien et du sang qu'ils faisaient couler. A ses côtés, une petite dizaine de Fantassins prêts à obéir à ses ordres.


– Je viens voir votre chef, celui qui se fait appeler Shogun, annonça le Grand Maître des Six Samouraïs. Conduisez moi devant lui.


L'officier ne put échapper un ricanement. Il existait donc encore des gens dans ce royaume qui pensaient pouvoir résister à l'autorité du Régime ? Mais d'ici quelques secondes, le vieillard sénile et le rejeton seraient à terre.


Il claqua des doigts. Aussitôt, les soldats singes bondirent sur les visiteurs, arme empoignée. Zanji sortit sa lance, mais fut brutalement arrêté par l'autre samouraï.


– Je m'en occupe, fit le vieil homme en sortant sa propre lame.


Un léger coup de sabre fendit l'air. En un instant, une entaille apparut sur chacun des Fantassins, qui s'écroulèrent au sol.


– Que….? balbutia le Shien, surpris par les reflexes de l'intrus.


Il ne fut pas en reste : le Grand Maître chargea en sa direction, et lui assena une coup dans le flanc avant même qu'il n'ait pu réagir. Il tomba à genoux sous le coup de la douleur.


– Maintenant, mène moi au Shogun !


Mais au lieu de cela, le Shien siffla de tout ses forces. Il regard d'un air provocateur les deux samouraïs, puis enfonça la lame du maître plus profondément encore dans son propre corps. Dans un dernier spasme, il tomba lui aussi au sol. Chez les Shien, si on échouait, on mourrait.

Une dizaine de guerriers à l'armure similaire déboulèrent alors des bâtiments environnants, et entourèrent le Grand Maître. Ils le toisèrent d'un air menaçant, et brandirent leurs armes. La cible en fit autant.


– Arrêtez, ordonna calment une autre voix venu d'un peu plus loin.


Le petit groupe de Légionnaires se tourna en sa direction, et s'inclina unanimement dès qu'il reconnut l'individu.


C'était un homme d'âge avancé, au regard serein. Il n'avait pas d'armure comme les autres, seulement une tenue traditionnelle aux couleurs du Régime. Il s'agissait du Conseiller de Shien. D'un geste, il demanda aux soldats de s'écarter, puis toisa les deux guerriers à travers ses lunettes.


– Vous ! Vous êtes tels que mon seigneur vous a décrit. Veuillez me suivre, il vous attend là haut.


Ils étaient donc attendus. Zanji se rappela alors ce que Sasuke lui avait dit : initialement, c'était le maître et non le Chambellan qu'ils devaient capturer pour les Shien. Rien d'étonnant à ce qu'ils soient "accueillis" dans ces conditions. On ne tenta même pas de leur arracher leur équipement : les Shien savaient pertinemment qu'ils ne tenteraient rien.


L'homme les conduisit jusqu'au bâtiment principal du Château. Là, un grand escalier de bois les attendaient tous les trois. Ils montèrent les étages un à un, sans prononcer mot. Chaque pas les rapprochaient du Shogun, qui résidait au sommet de l'édifice.


Finalement, ils franchirent les dernières marches, pour se retrouver face à une imposante porte écarlate de dix mètres de haut. Deux soldats disposés devant celle ci, entreprirent d'ouvrir l'imposante entrée, afin de laisser entrer le Conseiller et les deux samouraïs. Zanji savait que de l'autre côté, il trouverait le tyran qui oppressait son royaume depuis maintenant 10 ans, le responsable de la mort de son père, de nombreux villageois, et de bien d'autres encore. Son cœur tambourinait dans sa poitrine, il sentait également quelques gouttes de sueur couler dans son dos. Le vieux, lui, paraissait impassible. Il serra fort la lance accrochée à son dos, puis pénétra dans la pièce.


C'était une vaste pièce, soutenue par des piliers ornés de sculptures à l'effigie du Shogun. Le long des murs, de grandes tapisseries à la gloire du régime illustraient dix ans d'exploits militaires, qui avaient permis la conquête quasi totale de l'ancien empire. Un large tapis rouge traversait l'espace central, jusqu'au trône.


Il était là, seul dans la pièce. Sans aucun garde pour le protéger, il n'en avait pas besoin. Un homme imposant, menaçant. Un leader charismatique pour certains, un démon assoiffé de sang pour les autres. Même si de là où il se trouvait, le lancier ne pouvait pas voir distinctement son visage, il savait que c'était lui. Le Grand Shogun Shien.


– Te voilà donc, Kizan…Avance donc, ordonna le seigneur de guerre.


L'intéressé s'exécuta.

Son élève voulut le rejoindre mais soudainement, les deux hommes qui avaient ouvert la porte surgirent de son dos et l'empoignèrent violement. Il essaya de résister, mais sa réaction fut trop lente.


– Attachez le le long d'un des piliers, commenta le Conseiller. Qui qu'il soit, il ne doit pas gêner son éminence.


– Je veux me battre ! Je suis son élève ! hurla Zanji.


– Alors regarde le s'écrouler impuissant, lui susurra l'autre à l'oreille.


Et en effet, de là où il était, il n'entendait même plus ce que se disaient les deux ennemis. Il ne pouvait plus qu'assister à l'inexorable combat qui déciderait de leur avenir à tous.


– Cela faisait longtemps, Kizan des six samouraïs…Tu aurais du venir me rendre visite plus tôt, dit le Shogun, qui considérait son interlocuteur d'un regard perçant.


– Tu as raison…Shi En. Nous aurions dû régler cette affaire depuis longtemps.


Le Shogun se crispa.


– Ne m'appelle plus jamais comme cela ! lança t-il d'une voix rauque. Shi En a disparu depuis maintenant bien longtemps.


– Je suis venu mettre fin à ta folie ! s'emporta le Grand Maître. Oui, autrefois, nous avons tous les deux appartenus à la première génération des Six samouraïs, et nous sommes entrés dans la légende. Mais toi, tu étais avide de pouvoir, Shi En. Ton emprise sur le royaume n'a que trop duré. Et si quelqu'un doit nous en débarrasser, autant que ce soit moi, ton ancien camarade, qui m'en charge.


Le Shogun soupira.


– Tu as fini ? Figure toi que depuis dix ans, je vous recherche, toi et les autres, pour que vous vous soumettiez à mon Régime. Mais malgré cela, ce n'est pas moi qui vais te régler ton compte aujourd'hui…


Le Shogun se tourna vers la gauche.


Une petite porte dérobée s'ouvrit. Derrière, un homme portait une tenue verte, qui n'était pas sans rappeler celle des samouraïs. Le Grand Maître reconnut tout de suite son propriétaire


– E…Enishi ?! Toi que je n'avais pas vu depuis si longtemps….Alors tu…?


– Oui, Kizan, je suis moi aussi du côté des Shien. Je suis d'ailleurs à la tête du royaume en tant que Chancelier.


– C'est impossible….


Le Shogun claqua des doigts.


– Je n'ai rien contre toi, mon vieil ami, mais tu as choisi la mauvaise voie. Sors ton sabre, nous allons nous battre. Tu as de la chance. Rares sont ceux qui ont le droit à un véritable Combat En Présence De L'empereur.




Quadriforce
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[Fic] La légende des Six samouraïs posté le [25/03/2016] à 21:46

Dans ce chapitre, un archétype déjà évoqué à plusieurs reprises précédemment apparaît enfin !


Chapitre 23 : La dynastie perdue



Spoiler :



Kizan et Enishi pointèrent l'un vers l'autre leurs sabres respectifs. Le Combat En Présence De L'empereur, allait commencer. Celui que l'on appelait autrefois Shi En, regardait d'un air impassible ses deux anciens compagnons. Autrefois, tout trois avaient fait partie de la première génération des Six samouraïs. Mais aujourd'hui, il ne restait plus rien de tout cela.


Enishi s'élança le premier.


– Voyons si tu n'es pas trop rouillé depuis tout ce temps, lança t-il en même temps qu'il levait son sabre en direction de l'autre.


Mais de toute évidence, ce n'était pas le cas. Sans trop de difficulté, ce dernier para et repoussa le chancelier. Le Shien revint à la charge, plus agressif encore. Les fers s'entrechoquèrent dans de vifs échanges, qui s'enchainèrent de plus en plus rapidement. Les combattants bougeaient, se déplaçaient en cercle pour mieux percer la garde de l'adversaire. Cependant, aucun des deux anciens samouraïs ne parvenait à assener un coup à l'autre. Tout du moins jusqu'à cette frappe.


Un coup d'estoc. Kizan ne l'avait pas vu venir. Sa lame, proche de la tête d'Enishi, était bien trop éloignée pour contrer le sabre adverse qui se rapprochait de son thorax. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était poursuivre son coup et entailler la carotide de son camarade. Mais il ne put pas. Son bras s'arrêta à quelques centimètres du cou du chancelier. C'était trop difficile.


– Les sentiments sont une faiblesse dont les Shien se sont affranchis, Kizan. J'espère que tu t'en souviendras.


Le sabre du Chancelier de Shien s'enfonça profondément dans l'armure du Grand Maître des Six Samouraïs. Le vieil homme lâcha son glaive, et s'écroula au sol. Un filet de sang se forma rapidement au coin de sa bouche.


– NOOOOONNNNNNNN ! hurla Zanji en voyant son maître tomber au loin.


Il se débattit de toutes ses forces pour tenter de se libérer, mais rien n'y faisait, il était attaché bien trop solidement au pilier de la salle.


– Je veux me battre ! beugla t-il. Libérez moi, je veux l'affronter moi aussi !


Il regardait avec haine les deux Shien, près du trône. Le Grand Shogun et le Chancelier. Il ne pouvait pas distinguer leurs visages de là où il était, seulement leurs armures verte et écarlate, mais savait déjà qu'il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour venger le vieil homme.


– Ce gamin commence à être bruyant, murmura t-on dans son dos. Faîtes le taire.


Quelqu'un lui asséna un grand coup au crâne. Sous le choc, la vision du lancier se brouilla, jusqu'à ce que le néant l'engloutisse totalement.


Lorsque Zanji se réveilla, le décor avait changé. Il se trouvait maintenant dans une petite pièce de quelques mètres carrés, pavée de pierres du sol au plafond. Seul un pan était constitué de barreaux, qui donnaient sur un espace plus grand. En reprenant ses esprits, le jeune homme comprit qu'il se trouvait dans un cachot.


On lui avait pris son armure et sa lance. Tout ce qui lui restait, c'était les légers vêtement qu'il portait habituellement en dessous de celle ci. Par réflexe, il regarda dans la pièce voisine à travers la grille. D'autres cellules, apparemment vides, étaient incrustées dans chaque pan de mur. Au centre, une table en bois, où s'affairait un homme de dos dans un cliquetis de métal.


– Ca y est, tu es réveillé ? demanda l'homme sans pour autant se retourner.


– Ou suis je ? demanda le jeune samouraï. Que m'est il arrivé ?


– Il t'es arrivé ce qui arrive à tous les opposants politiques du Régime, répondit tranquillement l'homme. A ton avis, pourquoi es tu le seul prisonnier ici ?


– …….


– Parce que tous les autres ont été exécutés dans les heures qui ont suivi leur venue, expliqua t-il.

Il se retourna. C'était un vieux forgeron, qui travaillait le métal sur une enclume. Mais que faisait-il là, à forger au milieu d'un cachot ?


– Raconte moi comment tu es arrivé là, proposa l'homme, toujours concentré sur son ouvrage. Avant qu'il ne t'arrive le même sort.


– Je ne vois pas pourquoi je devrais vous confier quoi que ce soit, répliqua Zanji.


Le métal s'arrêta de tinter contre l'enclume. Le forgeron jeta un regard furtif derrière lui, puis fixa le samouraï d'un air perçant.


– Et si je te dis que je peux t'aider à sortir de là ?


– Pardon ?


– Je veux savoir si tu mérites que je me donne cette peine. Raconte moi comment tu es arrivé ici !


Le lancier hésita. Mais il ne lui restait aucune autre alternative que de faire confiance au vieil homme. Il expliqua qu'il était un samouraï venu défier le pouvoir, mais se garda bien de préciser qu'il avait des camarades encore libres. Il ne faudrait pas que les Shien aient accès à cette information.


– Tu fais partie des Six samouraïs, n'est ce pas ? lui lança l'homme de but en blanc.

Il se remit à forger son arme devant un Zanji décontenancé. Mais qui pouvait bien être ce vieillard si bien renseigné ?


– Comment….?


– Tu t'es livré à moi, coupa l'intéressé. Je vais donc faire de même. Vois tu, je travaille dans ce château depuis longtemps. Bien avant les Shien. Et une telle expérience permet de savoir beaucoup de choses. J'ai tout de suite reconnu ton armure, lorsque l'on t'a désarmé. Elle était semble à celle des hommes qui ont contribué au salut de la contrée, autrefois.


– Vous avez donc connu la dynastie Shiranui ?


Il vérifia une nouvelle fois que personne ne rodait dans les parages. Ca irait. Les cliquetis du fer chaud qui s'abattait sur l'enclume devraient couvrir leur conversation.


– Oui. J'ai prêté allégeance au Grand Shogun Shien lorsqu'il a pris possession des lieux. Mais dans mon cœur, j'étais, et je serais toujours fidèle au Saga-Shogun Shiranui, le digne héritier de ce royaume.


Il serra son arme un peu plus fort. Les coups suivant furent plus saccadés.


– Mais ce chien l'a assassiné pour monter sur trône….continua t-il. Aujourd'hui la dynastie Shiranui, pourtant légitime, est presque éteinte. Tout ce que vous, les samouraïs, avez fait pour préserver la paix il y a de cela bien longtemps a été réduit à néant par les Shien.


– Presque ? demanda Zanji, qui jamais n'aurait pensé pu entendre de tels propos au sein même du Château De Brume.


– Il resta un dernier espoir, glissa le Forgeron Shuranui qui avait retrouver son rythme de travail. Il y a dix ans, lors du coup d'Etat Shien, le Saga-Shogun a été tué, mais pas son jeune fils. Il a pu s'enfuir avec quelques gardes royaux. Aujourd'hui, il doit avoir environ ton âge.


Zanji observa le silence. Son interlocuteur se leva, puis s'éclipsa le long d'un couloir. Il revint bientôt avec un grand sac et une armure d'officier Shien.


– Je vais te libérer. Mets ça, tu devrais passer inaperçu. Les guerrier Shien sont si nombreux que les officiers ne se connaissaient pas tous entre eux.


Il sortit une clef de son dos. Le verrou qui retenait le samouraï céda bientôt. Tandis que le prisonnier enfin libéré s'exécutait, le forgeron Shuranui poursuivit.


– J'ai récupéré ton armure et l'ai placé dans ce sac, explique t-il. Si tu es discret, tu pourras quitter la forteresse sans encombre.


– Je ne sais comment vous remercier…dit le jeune homme qui réalisait à quel point il avait de la chance.


– Je tiens à ce qu'un maximum d'opposants échappent au régime et entrent dans la Résistance.


– La Résistance ? répéta Zanji, qui se rappela soudain de la mission confiée par son maître. Elle existe donc ?


– Prends cette lettre que j'ai rédigé durant ta convalescence, et suis les indications notées une fois dehors, répondit simplement le vieil homme. Ce n'est pas pour moi, mais pour l'avenir de ce pays que je te le demande. Et alors, tu sauras tout sur la Résistance qui s'organise maintenant depuis quelques mois.



Quadriforce
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[Fic] La légende des Six samouraïs posté le [31/03/2016] à 21:51

Tiens, on est deux à poster nos chapitres aujourd'hui !


Chapitre 24 : Le foyer de la Résistance



Spoiler :



Les cinq samouraïs, après une demi-journée de trajet, arrivèrent enfin devant le Temple des Six. Ils n'avaient toujours aucune nouvelle de Zanji, qui était pourtant censé les rejoindre sur la route. Des serviteurs vinrent rapidement ouvrir le Portail.


La petite troupe entra. Enfin, après un combat acharné contre les ninjas, ils allaient pouvoir se reposer. A peine furent ils à l'intérieur qu'une femme vint à leur rencontre.


– Alors te voilà, Kageki…Kizan se faisait du souci pour toi, tu sais ?


Le Chambellan considéra son interlocutrice : c'était une dame capuchonnée, vêtue d'un kimono traditionnel frappé du signe de l'Ordre des Six. Elle attendait sa réponse, d'un air impassible.


– Comme ça faisait longtemps…Mizuho.


– Il m'a dit la même chose, constata l'Envoyée Des Six Samouraïs.


De toute évidence, ils se connaissaient de longue date. Pourtant, elle le salua brièvement, et aussitôt s'éloigna pour approcher les samouraïs.


– Voilà donc les nouvelles recrues censées assurer la relève…Lequel d'entre vous suit la voie attributaire du feu ?


– C'est moi ! clama Kamon, fier de susciter la curiosité de l'inconnue. Vous voulez voir ce que je sais faire ?


– C'est un clown comme lui qui a repris le flambeau ? Fit elle, apparemment dépitée. Pitié….


Elle se mit alors à examiner un à un les jeunes hommes, tout en murmurant quelques remarques pour elle même.


Les samouraïs se regardèrent entre eux. Mais qui était cette femme qui prenait tant de libertés avec les membres de l'Ordre? Aucun ne l'avait aperçu auparavant dans le Temple. Aucun, sauf un. Yariza, lui, ne savait que trop bien de qui il s'agissait. Il s'avança d'un pas pressé vers la femme. A la grande stupéfaction de ses camarades, il se jeta dans ses bras.


– Mère ! cria t-il.


L'Envoyée l'accueillit dans un geste de tendresse.


Cela faisait en effet cinq ans qu'elle n'était pas revenue au Temple, et elle n'avait pas vu son fils pendant tout ce temps. Pourtant, les retrouvailles ne paraissaient pas particulièrement émouvantes pour autant.


– Tu as bien grandi ces cinq dernières années…Es-tu devenu fort ?


– Oui, mère. Je suis en mesure de vous faire honneur.


Ce furent les premiers mots qu'ils échangèrent. Le câlin ne dura pas longtemps, elle écarta immédiatement après les bras de son fils. De toute façon, elle ne s'était jamais vraiment intéressée à lui, Yariza le savait. La seule chose qui la préoccupait, c'était son entraînement. Depuis sa naissance, il avait été destiné à être samouraï de l'Ordre. Plus exactement, il devait devenir le meilleur des six samouraïs. Pour décrocher un sourire de sa mère, être reconnu, l'enfant avait donné tout ce qu'il avait. Il ne s'ouvrait pas aux autres, ne jouait pas, ne rêvassait jamais. Seul ce fameux entraînement qui comptait tant aux yeux de sa mère était important. Elle s'éloignait souvent, de plus en plus longtemps. Parfois deux mois. Parfois six. Mais cette fois ci, c'était de cinq longues années dont il avait été question. Une durée si longue que le samouraï pensait qu'elle ne reviendrait jamais.


Telle était la relation qu'entretenait Yariza et sa mère.


Cependant, il lui faudrait attendre plus tard pour s'entretenir avec elle. Il y avait plus urgent.

Le petit groupe de sept s'installa dans un salon : beaucoup de nouvelles devaient être échangées.


– Commencez, fit la femme. Mon histoire est longue.


– Ne devrions nous pas attendre Kizan ? Demanda le Chambellan, à la grande surprise de l'Envoyée. Il est venu à notre rencontre, et a dit qu'il nous rejoindrait.


– Il ne vous a donc pas prévenu ? Demanda t-elle.


– Prévenu de ? demanda l'autre, intrigué.


– Passons, fit elle, de peur de faire une quelconque gaffe quant au départ de l'intéressé vers la demeure des Shien. Parlons de votre mission.


Un à un, les guerriers racontèrent. Ils décrient l'attaque nocturne dont ils avaient été victimes, leur traversée de la Forêt, le combat contre les ninjas et finalement la lutte des deux clans. La femme écouta attentivement, tout en avalant le riz qu'on leur servait à l'instant.


– Pas mal comme première mission, commenta t-elle en mâchant, même si la nôtre était pire.


– Cesse de tout comparer, Mizuho, demanda son camarade borgne. Et raconte nous plutôt ce que tu as fait de ces cinq dernières années, maintenant que tu as entendu tout ce que tu voulais entendre.


Elle cessa de mâcher.


– Comme tu veux.


Les cinq samouraïs la regardèrent et firent silence. Elle sortit d'une poche intérieure une carte tout froissée qui représentait le Royaume.


– J'ai rencontré des gens qui se sentent prêt à se révolter contre le Régime. Depuis tout ce temps, je les rassemble. Ils commencent à s'unir, Kageki. Une Résistance est apparue il y a quelques mois. L'appel de l'Ancien tombait bien, je comptait de toute façon rentrer pour vous en faire part.


Elle pointa du doigt la région des rizières, à l'est de la contrée.


– Là. Ils se réunissent là. J'ai réussi à fédérer des troupes de l'ancien Empire tout entier, encore fidèles au Saga-Shogun Shiranui aujourd'hui disparu. Parmi eux, des anciens officiers qui savent diriger des milices. Tous ceux que j'ai croisé ont salué l'idée, à l'exception d'un certain Masaki. Ils haïssent les Shien autant que vous et moi. Et prèparent dans le plus grand secret une révolte de grande ampleur.


– C'est là que nous intervenons. Notre rôle est de les épauler, c'est ça ?


– Mieux que ça. Votre rôle est de les guider.


– Pardon ?


L'Envoyée Des Six Samouraïs se leva.


– Ils sont peut être nombreux mais vous, vous avez reçu un entrainement d'élite. Les Six samouraïs ne sont pas entrés dans la légende pour rien. Vous êtes les héros dont le peuple a besoin en ces temps obscurs. Montrez leur que les Six ne sont pas juste un mythe.


C'était vrai. Les samouraïs d'autrefois avaient réussi à rétablir paix et espoir aux habitants de la contrée il y a de cela une trentaine d'année, lorsqu'un péril menaçait leur avenir. Ils étaient entrés dans la légende, au point que de plus en plus de gens doutaient aujourd'hui de leur réelle existence. Aujourd'hui, les Shien représentaient une nouvelle menace. Alors de nouveaux héros devaient émerger.


Unanimement, ils acquiescèrent. On s'organisa, il ne fallait pas perdre de temps. Ce soir, ils se reposeraient mais dès le lendemain, ils auraient le droit à une séance intensive de combat avec Mizuho. Enfin, ils partiraient vers leur nouvel objectif, que Zanji soit rentré à temps ou non.


Loin de là, leur camarade sortait enfin du Château De Brume De Shien. Comme lui avait prédit le Forgeron Shuranui, ce fut sans réelle difficulté grâce à son armure d'officier. Le palais impérial grouillait de soldats. Dans de telles conditions, se repérer pour rejoindre une écurie, prendre un cheval et s'évader ne fut pas une tâche insurmontable. Une heure après sa libération, le lancier était déjà dehors.


Il cavala quelque peu en gardant son véritable équipement dans son sac, et lorsqu'il pensa être suffisamment éloigné du périmètre Shien, il se décida à le revêtir. Et, par la même occasion, à sortir la lettre qu'on lui avait donné.


Avant de la lire, il regarda une dernière fois le Château De Brume. Quelque part à l'intérieur, son maître était toujours là, prisonnier du Régime. Dans quel état pouvait il être ? L'avaient t-il blessé, torturé, ou pire encore ? Il avait promis de le libérer. Cependant, il ne pouvait rien seul. Il en avait fait l'amer expérience quand il avait défié Tenkabito, à l'aube de sa nouvelle vie. S'l y allait maintenant, tout ce qu'il gagnerait serait une mort brutale.


Il reviendrait. Mais cette fois, ce serait aux côté de la fameuse Résistance, pour renverser le Shogun. C'est dans cet état d'esprit qu'il posa enfin les yeux sur l'écrit qu'il tenait en main :


« Jeune garçon,

Si tu lis ce message, c'est que tout s'est déroulé comme je l'ai prévu. Maintenant que tu es libre, dirige toi vers la région des rizières. Ceux dont je t'ai parlé sont regroupés là bas. Va au village le plus à l'est, et demande à parler au Zappeur. Si tu présentes cette lettre frappée de ma signature, ils devraient t'accepter parmi les leurs. »


Le mot était effectivement accompagné d'un motif tracé avec une encre différente. Finalement, peu d'informations sur la Résistance étaient données. Elle n'était même pas évoquée directement. Tant pis, il devrait tout découvrir par lui même. Zanji rejoignit alors le chemin le plus proche et prit la direction de l'est.



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