Un torrent d’eau froide me réveilla en sursaut. J’ouvris les yeux, paniqué, avant de me rendre compte, qu’il ne s’agissait là que de ma sœur et je soupirai, prêt à me rendormir tant mon corps me faisait mal.
Soudain, je me souvins du flash de lumière nous ayant enveloppé, Angéla, Drago, June, ma sœur et moi et je me rendis compte que je ne me trouvais plus dans cette citadelle mais dans une vaste clairière au beau milieu d’une forêt.
Je levai les yeux pour tenter reconnaitre ne serait-ce que l’espèce d’arbre poussant ici, mais rien ne me vint à l’esprit. Le soleil pointait timidement ses rayons à travers le feuillage touffu au-dessus de nos têtes, mais le peu de rayons qui arrivaient jusqu’à nous éclairaient la mousse qui se déposait sur les rochers de façon à la rendre vert émeraude et même scintillante.
Un faible cours d’eau passait par cet endroit. Il ne devait pas y avoir plus de deux ou trois centimètres de profondeur, et pourtant je pouvais entendre le doux murmure de l’eau s’écoulant lentement sur les roches. Le ruisseau était limpide, calme et considérablement apaisant. Les reflets du soleil sur les feuilles parvenait jusqu’au cours d’eau et semblaient indiquer la source de celui-ci, quelques mètres plus loin.
-Où…Sommes-nous ? Murmurai-je en me relevant lentement.
-Dans une forêt je dirais ; railla ma sœur.
-Très pertinent, en effet, je ne l’avais pas remarqué ; rétorquai-je sur le même ton.
Marie ne répondit rien de plus et me tourna le dos, regardant un point fixe au loin avant de pencher la tête sur le côté comme elle le faisait lorsqu’elle était ennuyée.
-Tiens, nous ne sommes pas sur terre ; déclara-t-elle d’une voix naturelle.
-Ce n’est pas drôle, Marie, nous devons retourner au plus vite à la forteresse et…
-Je ne plaisante pas ; me coupa-t-elle d’un ton soudain sérieux.
Je restai bouche bée un instant, continuant à croire que ma Marie tentait de me faire une blague stupide mais lorsqu’elle me regarda dans les yeux, son expression me disait qu’elle était vraiment sérieuse et une goutte de sueur coula le long de mon front.
-Et dans ce cas…où sommes-nous ? Lui demandai-je, craignant sa réponse.
-Peut-être dans le monde des esprits ; hasarda-t-elle en haussant les épaules. La végétation me fait penser à la forêt ancienne.
-Le…monde des esprits ?
Ayant toujours du mal à le croire, je me mis à scruter les environs avec attention et, effectivement, maintenant que Marie le disait, j’avais vraiment l’impression que cet endroit était la réplique exacte de la forêt ancienne.
Que faisions-nous dans un endroit pareil ? Gariatron nous avait-il transportés dans le monde des esprits grâce à cette lumière blanche ? Et si oui, pourquoi ? Trop de questions trottaient dans ma tête à cet instant et me donnaient mal au crâne alors que j’étais encore épuisé par mes blessures.
Les feuilles remuèrent soudain de l’autre côté du ruisseau et je crus voir une longue chevelure blonde se terminant en une queue de cheval plus ou moins bien faite disparaitre dans les taillis.
Mon cœur rata un battement dans ma poitrine et, oubliant totalement notre mission et sans réfléchir une seconde de plus, je me lançai à la poursuite de cette personne.
-Attends ! Lui cirai-je.
-Michael ? Ou vas-t…
Je n’entendis pas le reste de la phrase de ma sœur, j’étais déjà trop loin. Je courus à travers la végétation dense de la forêt à la poursuite de mon ancienne amie.
Je n’avais aucun doute. J’aurais reconnu le blond de ses cheveux et sa coiffure entre mille. Lorsqu’elle m’avait quitté, elle tentait d’atteindre un endroit en particulier et cela ne m’aurait pas étonné que cet endroit se trouve justement dans le monde des esprits.
Même si je l’avais perdue de vue depuis longtemps, le sol humide de la forêt et les branches cassées trahissaient son passage et me permettaient de la suivre aisément.
Ma course folle m’entraina à travers toute la forêt, mais chaque arbre ressemblait à un autre, il n’y avait tout autour de moi que de la végétation dense et j’ignorais si je m’étais éloigné de mon point de départ ou si je n’avais fait que tourner en rond depuis le début…
J’arrivai finalement dans une petite clairière bien différente de celle que j’avais quittée pour me lancer à la poursuite de mon amie. Il n’y avait plus de ruisseau ni de végétation luxuriante, simplement des feuilles brûlées et noires de suie, de la pierre nue les entourant, sans un seul rayon de soleil pour donner vie à ce paysage sinistre. Il n’y avait pas non plus un seul bruit, pas même celui du vent. Seul un silence pesant régnait ici.
Je regardai rapidement au sol mais les traces de pas avait disparu. La terre était bien trop sèche ici.
Essoufflé, je tentai de repérer une irrégularité dans les branchages qui aurait signalé le passage de quelqu’un mais rien. A croire que Saya s’était envolée.
Je n’avais pourtant pas rêvé. J’avais bien reconnu sa chevelure blonde et sa coiffure caractéristique…Etait-ce une illusion créée par Shadow pour me perdre dans le monde des esprits ? Je commençais sérieusement à douter de moi-même…
Mais, alors que je m’apprêtai à faire demi-tour pour rejoindre ma sœur, je remarquai comme une petite ouverture derrière un mur de ronces. En m’approchant, mon cœur fit un bond dans ma poitrine lorsque je découvris l’entrée d’une grotte, ainsi qu’un objet sur le sol : une page déchirée et jaunie d’un livre ancien.
Mon espoir revint d’un seul coup et, sans hésiter, je décidai de m’enfoncer plus profondément dans cette grotte sombre et inquiétante.
Rapidement, la lumière du jour disparut et je fus forcé d’avancer à l’aveugle, avec comme seul éclairage la lumière de mon téléphone, tout juste suffisante pour me permettre de voir où je mettais les pieds.
J’entendais simplement l’écho de mes pas dans la grotte, ainsi que les battements de mon cœur. Je devais y aller à tâtons, mais le chemin semblait droit et sans bifurcation.
Marcher ainsi me rappela ma première expédition avec Saya et je souris bêtement. Par ma faute, nous avions bien failli y passer…Mieux valait que j’évite de refaire les mêmes erreurs qu’à l’époque.
Cependant, il ne semblait y avoir aucun piège dans cette grotte. Simplement un long chemin qui me semblait sans fin…
Après avoir marché vingt bonnes minutes dans le noir le plus total, je débouchai finalement dans une grande pièce circulaire. Quelques rayons de soleil passaient faiblement à travers les fissure de la haute voute au-dessus de ma tête et me laissaient distinguer un décor bien singulier.
La pièce était entièrement fermée à l’exception de là par où j’étais entré et celle-ci était entièrement vide à l’exception d’un piédestal en son centre tandis qu’au sol était dessiné un immense symbole qui me rappela aussitôt un autre que j’avais vu dans le livre de Saya : celui de la citadelle originelle.
Lentement, je m’avançai vers le piédestal et, à en juger par la marque de poussière dessus, quelqu’un y avait posé un objet récemment, peut-être même quelques jours, voire quelques heures plus tôt.
J’en étais à présent persuadé : Saya était passée par ici. Je devais me trouver dans une sorte de couloir permettant de rejoindre la fameuse citadelle.
Pendant un instant, une pensée stupide me traversa l’esprit, pensée qui fut aussitôt balayée par l’image du regard glacial de Laura et, fermant les yeux tout en soupirant, je souris légèrement.
-Désolé Saya…J’aimerais bien te rejoindre mais je n’ai pas encore tenu ma promesse ; murmurai-je. J’aurais bien aimé te revoir mais on dirait que ça sera pour une prochaine fois.
Je sortis la page déchirée et, après l’avoir déposée sur le piédestal dans l’espoir que Saya repasse par ici, je fis demi-tour.
Cependant, alors que je pensais revenir à mon point de départ en sortant de la grotte, je fus incapable de reconnaitre l’endroit. C’était comme si j’étais dans une toute autre clairière, plus sombre et plus lugubre surtout. Un ruisseau presque à sec coulait faiblement parmi les feuilles sèches des arbres. Le vent soufflait bien plus fort et aucun bruit ne me parvenait à l’oreille excepté celui de mes propres pas sur les pierres noires. Le temps s’était lui aussi soudainement rafraichi.
Je n’étais pas à l’aise et j’avais l’impression que des dizaines de paires d’yeux étaient posées sur moi et m’épiaient dans l’ombre. Pourtant, lorsque je m’approchai d’un des taillis qui aurait pu abriter une créature, je ne vis rien de plus que quelques petits insectes.
Je soupirai. Apparemment, les souvenirs de mes explorations avec Saya me laissaient encore de mauvais souvenirs, à tel point que j’en devenais paranoïaque…
Tentant de faire abstraction de ce sentiment désagréable, je me mis en tête de retourner à mon point de départ en commençant par chercher les traces de pas qui m’avaient conduit ici mais il n’y avait plus rien et je fus obligé de progresser au hasard…
Je m’enfonçais donc dans les entailles mêmes de cet étrange endroit. Plus j’avançais, et plus je trouvais ma progression difficile. Mes jambes devenaient de plus en plus lourdes, j’avais l’impression de porter une tonne de pierre sur mon dos et je transpirais à grosses gouttes, malgré la fraicheur croissante des lieux.
L’aspect même de la forêt avait également bien changé. Il n’y avait plus cette végétation luxuriante qui me gênait avant. Désormais, le chemin était parsemé de racines entremêlées et qui s’enfonçaient dans la terre aride. Les arbres avaient perdus leurs feuilles mais leurs branches étaient si rapprochées que je ne voyais toujours pas où je me trouvais.
Enfin, je vis comme une lumière faible émerger des arbres sombres et sans réfléchir une seconde de plus, je me précipitai vers la source avant de déboucher dans une nouvelle clairière.
Mais, cette clairière était bien différente des autres. Il n’y avait aucun court d’eau, ni même de lumière ou de vent. Les arbres étaient totalement nus et même morts pour la plupart.
J’avais au-dessus de ma tête un épais plafond de branches basses qui me donnaient l’impression d’être enfermé dans un espace confiné. Les pierres elles-aussi étaient nues, pas de mousse ni de plante ne les recouvraient. Elles étaient noires comme la suie, et acérés comme des rasoirs. Ce paysage de dévastation ma rappela notre excursion involontaire dans les montagnes. Le paysage était peut-être même moins effrayant qu’ici, le sentiment de solitude venant s’ajouter à mon mal aise.
Le cri d’un corbeau au loin me fit sursauter et résonna longuement avant de s’éteindre dans le silence.
Un frisson me parcourut l’échine en réalisant que je ne sortirais peut-être jamais de ce dédale végétal mais ma volonté de retrouver Laura et de la faire revenir à la raison dissipa rapidement ces pensées noires.
J’allais reprendre mon chemin en avançant au hasard lorsqu’une idée passa dans mon esprit. Je sortis donc mon deck et je tentai d’invoquer un de mes monstres. Si je me trouvais vraiment dans le monde des esprits, alors ils auraient dû être réels et capable de me ramener à mon point de départ pour retrouver Marie.
Cependant, alors que je brandissais ma carte, une fumée sombre sortit du sol et commença à envahir la clairière.
Instinctivement, je mis ma manche sur mon visage, croyant à un feu de forêt mais une goutte de sueur perla de mon front lorsque je compris de quoi il s’agissait réellement.
Une forme sombre s’éleva de la fumée et deux yeux rouges comme le sang s’en dégagèrent.
-Oh non, tu n’iras nulle part, Darksky ; siffla une voix résonnant dans mes oreilles.
Une force invisible incroyablement puissante me projeta violemment contre un arbre tandis que la créature prenait peu à peu forme, celui d’un immense serpent ailé.
-Laura Garden veut peut-être t’affronter mais je ne le permettrai pas, je ne peux pas prendre ce risque, pas aussi proche du but !
-E…Essaie un peu de m’en empêcher…Raillai-je en tentant de paraitre sûr de moi alors que mes jambes tremblaient devant la créature de l’ombre.
Je n’avais aucun moyen de m’échapper, j’étais pris au piège par les branches épaisses des arbres morts sur le chemin. J’allais devoir le combattre. Cette pensée m’effraya. Je n’étais pas de taille à affronter une créature antique comme lui seul…
Mais je ne pouvais pas reculer. Je devais ramener Laura à la raison, et ce, par tous les moyens. Si je m’étais battu jusqu’ici, c’était dans cet unique but, je ne pouvais pas faire marche arrière !
Gariatron poussa un autre rugissement qui fit trembler ciel et terre avant de se jeter sur moi sans autre avertissement.
J’eus tout juste le temps de me défendre avec une carte piège avant qu’il ne me découpe en morceaux. Lorsqu’il percuta le bouclier de la force de miroir, mon deck réagit à sa présence et s’illuminant.
Gariatron écarquilla ses petits yeux de reptile et poussa un hurlement de rage en voyant cela puis repassa à l’attaque.
Je plongeai sur le côté pour l’éviter mais il avait anticipé ma réaction et me fouetta violement d’un revers de queue qui me fit m’écraser sur le tronc d’un arbre mort. Les branches et les troncs craquèrent sous la force de l’impact et des dizaines d’échardes pénétrèrent dans ma peau. Mais, le temps que je reprenne mes esprits, le démon était déjà repassé à l’offensive en lançant une rafale de feu noir dans ma direction.
Je roulai derrière un rocher proche pour éviter de justesse les flammes, mais je sentais tout de même leur chaleur m’affaiblir. La broussaille derrière moi avait pris feu et dégageait une inquiétante fumée noire, me piquant les yeux.
Une joie cruelle se lisait dans les yeux de mon ennemi tandis que j’essayai d’échapper à l’incendie.
-Tu ne peux pas t’enfuir Darksky, le feu te rattrapera où que tu ailles !
Il avait raison, tout ce qui se trouvait ici pouvait prendre feu en moins d’une seconde. Si cela continuait ainsi, toute la forêt serait bientôt plongée dans le chaos.
Je repensai soudain à Marie, quelque part dans les environs, ne se doutant pas de la catastrophe se produisant ici. Elle allait finir carbonisée, tout comme moi si je n’arrêtai pas Gariatron…
Je pris mon courage à deux mains et je sortis de ma cachette pour faire face à mon ennemi dignement. Il avait beau être un démon, j’avais avec moi la puissance d’un dieu, le dieu créateur des terres !
-Tu décides de te rendre ? Dit-il ironiquement.
-Non…Mais je compte bien te vaincre avec ceci !
Je brandis la carte de Geb, celle qui scintillait dans mon deck depuis son attaque. Il n’avait visiblement pas l’air de s’attendre à une telle résistance de ma part et fit un pas en arrière.
-Déchaine ta force, Geb, dieu créateur de la terre !
La terre s’ouvrit sous nos pieds, et de la fissure surgit la divinité. Sa présence suffit à apaiser le brasier ardent prêt à consumer la forêt. Il irradiait une telle lumière que l’ombre de Gariatron disparut presque dans ses rayons. Ses longues griffes semblaient faites d’argent pur, tandis que ses yeux étaient bleus comme la mer. Tout autour de lui, les arbres semblaient reprendre vie, et moi mes forces.
Il poussa un rugissement avant de disparaitre dans un éclat de lumière pure qui nous aveugla momentanément. Lorsque le flash se dissipa, toute la clairière était verdoyante, et les flammes qui la cernaient semblaient ne jamais avoir existé. Toute la végétation était de nouveau pleine de vie, le faible filet d’eau s’était transformé en véritable rivière calme et sereine et les rochers s’étaient couverts de mousse.
Gariatron était tout aussi étonné que moi, et ne se résumait désormais plus qu’à une faible ombre dans ce décor. Mais, le seul problème était que Geb, lui, s’était volatilisé, me laissant seul face au démon. Cependant, il ne m’attaquait pas. Il m’observait, sceptique ou surpris, impossible de décrire son expression sur ce qu’il restait de son corps, mais une chose était sûre : il était troublé par moi.
Je compris pourquoi il était si étonné lorsque je levais le bras. A la place de mes cinq doigts se trouvaient des griffes acérées comme des couteaux. Tout mon bras avait également changé, c’était comme si j’avais revêtu une armure bleu foncé qui couvrait tout mon corps.
Mais je me sentais également plus grand et plus fort, et surtout, je sentais une sorte de poids dans mon dos. Une paire d’aile noire, parcourue de ligne rouges comme le sang, avaient poussé subitement. Mais le plus étrange était ma vision. C’était comme si je n’avais plus qu’un seul œil, mais un œil avec une vision vraiment perçante.
-Tu…Tu as fusionné avec ton monstre ?! Bégaya Gariatron abasourdi.
-J’ai…fusionné ? Répétai-je dans un murmure.
Il avait raison ! La vérité me vint d’un seul coup. Geb avait utilisé son pouvoir pour que je puisse combattre le démon à arme égale.
En réalisant cela, un sourire passa sur mon visage d’oiseau et je poussai un cri strident.
Je déployai mes ailes puis je fis un bond de plusieurs mètres qui me propulsa au-dessus de la cime des arbres. Gariatron me suivit en hurlant.
Nous étions à présent hauts dans le ciel. La forêt vue d’ici ressemblait à une immense pelouse verte. Autour se dressaient d’imposantes montagnes, si hautes qu’elles perçaient à travers les nuages. Le vent, à cette altitude, était bien plus violent et je devais lutter rien que pour lui résister. Voler était décidément plus difficile que je ne l’aurais cru…
-Tu ne maitrises pas cette forme, Darksky, je n’aurais aucun mal à t’exterminer ! Rugit le démon, fou de rage.
-Approche un peu pour voir ; le provoquai-je.
Il se jeta violemment sur moi, une lueur cruelle dans le regard. J’évitai maladroitement son attaque en esquivant sur la droite, mais contre toute attente, il revint immédiatement à la charge en faisant demi-tour sur le dos en passant par-dessus moi pour m’attaquer en piqué.
Je n’avais pas du tout anticipé une telle stratégie et son attaque me projeta vers le sol. Je battis aussi fort des ailes que possible pour retrouver mon équilibre juste avant de m’écraser.
Je me rendis compte que les combats aériens étaient bien différents des combats terrestres. Nous n’étions plus soumis à aucune loi de la pesanteur, ce qui nous permettait d’attaquer par tous les côtés, chose que je n’avais pas réalisé assez tôt…
Je n’eus pas le temps d’élaborer une stratégie adaptée à ma découverte car déjà, Gariatron préparait un autre piqué, mais j’y étais préparé cette fois ci. Le voir s’élever lentement dans les airs comme il le faisait me donna une idée folle.
Je plaçai mon poing au-dessus de ma tête et attendis le bon moment pour frapper. Ma nouvelle vision d’aigle me permettait de voir distinctement ses mouvements et presque de les deviner.
Il amorça alors sa chute. J’attendis qu’il se rapproche au plus près de moi puis, lorsqu’il fut à quelques centimètres, je le frappai de toutes mes forces.
L’impact créé par le choc me projeta en arrière et lui haut dans le ciel. Mon atterrissage peu gracieux déracina une multitude d’arbres mais je réussis à ne pas ouvrir un nouveau cratère dans le sol.
Je me mis alors à voler en direction du ciel, toujours plus haut, toujours plus vite, passant devant les yeux effarés de Gariatron qui me suivit en rugissant. C’était exactement ce que je voulais.
Nous nous élevâmes ainsi dans les airs jusqu’à dépasser la couche de nuages qui surplombaient les montagnes au loin.
Nous nous fîmes face, prêts à nous battre sous le soleil implacable qui brillait à cette altitude. Cependant, il n’attaquait pas, il restait immobile, battant juste de ses ailes d’ombre, presque invisibles désormais.
-Qu’est-ce qui ne va pas Gariatron ? Es-tu trop fatigué pour continuer le combat ? Dis-je en espérant une réaction chez lui.
Mais le démon resta de marbre, avec seulement la flamme de la haine brillant dans ses yeux. N’en pouvant plus d’attendre, je passais à l’assaut. Mais, lorsque je fus sur le point de le frapper, mon bras le traversa comme s’il n’était…qu’une ombre !
Je regardai anxieusement autour de moi, cherchant où mon adversaire aurait pu se cacher, mais je ne vis rien du tout.
Soudain, je le vis surgir de l’épaisse couche de nuage et il m’assena un coup de tête violent, suivit d’un battement de queue qui me frappa une aile et pour finir, il cracha une rafale de flammes que je ne pus éviter.
Je sentais mon armure chauffer incroyablement sur mon corps d’homme-oiseau, sans me bruler pour autant. Je fis un ample mouvement de bras et le feu se dissipa d’un seul coup, devant le regard d’incompréhension de Gariatron.
Je venais de comprendre comment me servir de mes capacités spéciales, même dans la nature. Si j’arrivais à les maitriser au bon moment, il n’aurait aucune chance.
Je fis apparaitre dans la paume de ma main une plume noire et tranchante, puis ce fut mon tour d’attaquer en piqué. Il riposta avec un autre déluge de flammes, mais je les traversai aisément comme un jet d’eau, et, lorsqu’enfin je fus assez proche, je lui plantai la plume dans l’aile comme une épée.
D’un hurlement furieux, il me saisit par la taille et me projeta au loin, mais il était trop tard pour lui.
-Tu appelles ça une attaque ?! Laisse-moi rire Darksky, voilà la vraie puissance des ténèbres !
L’ombre se mit à grossir, encore et encore, jusqu’à obscurcir même les rayons du soleil. Il était réellement imposant, et aurait pu m’écraser d’une seule main s’il l’avait voulu. Cependant, je voyais toujours mon présent planté dans son aile. Tout espoir n’était pas perdu !
-Meure, Elu des dieux !
Il ouvrit grand la gueule et un flot de particules noires s’articula autour de lui pour former une énorme sphère. Je la sentais qui m’attirait vers elle, je devais à tout prix m’éloigner le plus possible de cette chose.
Alors que je commençais déjà à fuir, je revis la forêt en contrebas. Si cette attaque me manquait, elle irait s’écraser sur elle, balayant tout ce qui y vivait, et Marie aussi…
Je rassemblai tout mon courage pour faire face à cette abomination, et protéger ma sœur des griffes de Gariatron. Je voyais déjà l’œil triomphant du démon lorsque je me plaçai juste devant son angle de tir. J’écartai les bras et les ailes pour servir de bouclier. Il pouvait bien me tuer, cela m’était bien égal, mais il n’avait pas le droit s’en prendre à ceux que j’aimais !
-Adieu, fils de l’aigle !
Juste avant qu’il n’expulse la sphère des ténèbres, je vis la plume faire son effet. Une lumière blanche s’échappa de l’aile où elle se trouvait et se propagea sur tout son long.
Cela le stoppa net dans son élan, et il rétrécit petit à petit jusqu’à retrouver sa taille normale. Toute la puissance maléfique qui l’entourait s’était évaporée, il ne restait qu’une ombre faible et blessée.
-Dark…Sky ; articula-t-il avec peine.
Un vent violent se leva et nous obligea à rejoindre des altitudes moins élevées. C’est ainsi que notre combat se prolongea à l’intérieur même d’un nuage d’orage. Je ne voyais absolument rien, pas même Gariatron qui se fondait à merveille dans le noir. J’entendais le tonnerre gronder et des éclairs zébraient les alentours. Je sentis sur moi la froide sensation des gouttelettes d’eau contenues dans les airs. Mais le démon, lui, était invisible, même pour mon regard de rapace.
Deux yeux rouges apparurent soudainement devant moi. Je n’hésitai pas et je me dirigeai vers eux, mais à peine pensais-je les avoir atteints qu’ils disparurent et réapparurent sur ma droite. Le même schéma se reproduisit alors, cette fois-ci au-dessus de moi, puis en dessous.
Il se moquait vraiment de moi, j’avais le tournis à force de regarder dans tous les sens.
-Gariatron ! L’appelai-je furieux. Viens te battre !
La voix qui me répondit semblait venir de partout à la fois et résonnait longuement dans l’ombre.
-Pourquoi me battrai-je avec toi, alors que tu te détruis tout seul ? Ricana-t-il…Mais il est vrai que ce combat m’aura bien diverti avant l’arrivée de Drago.
Il surgit de nulle part et me frappa à la tête puis disparut aussitôt. Il me prenait en traitre, cela n’aurait pas dû m’étonner, mais il m’était impossible de savoir où il allait frapper.
Un deuxième coup arriva, à la cuisse, puis un troisième à l’aile gauche et pour finir à l’aile droite. Toutes ces blessures m’affaiblissaient énormément. J’avais du mal à rester en vol et mes membres étaient lourds.
Le tonnerre gronda, et il m’asséna un autre coup sur le torse, mais se heurta à mon armure.
Si seulement je pouvais m’échapper de ce nuage pour me battre au grand jour…mais ses attaques frénétiques ne me laissaient pas le temps de le faire.
Je décidai alors de me replier sur moi-même, de ne plus compter sur mes yeux puisqu’ils ne m’étaient d’aucune aide, et de laisser faire mon instinct.
J’entendis un courant d’air sur ma droite. Il était là ! Je saisis sa griffe avant qu’elle ne me touche sans même ouvrir les yeux et je le frappai de toutes mes forces.
-On dirait que ce petit jeu est sur le point de prendre fin, Gariatron ; lançai-je ironiquement.
-Au contraire, il ne fait que commencer, Humain…
Je rouvris les yeux, et je le vis lever un bras et pointer en direction du ciel. Le tonnerre gronda une troisième fois, puis un éclair fulgurant s’abattit sur moi.
Je hurlais de douleur à son contact. J’avais beau avoir la forme d’un monstre, je n’en restais pas moins un aigle.
Gariatron jubilait. Il avait trouvé le moyen de me vaincre sans résistance et sans combat de ma part. J’avais beau tout essayé pour m’en dégager, rien ne fonctionnait, j’étais pris au piège. Mes membres se raidissaient, mes sens se brouillaient et mes forces me quittaient…
-Quel Lâche ! Cria un nouveau venu.
-Qui va la ! Hurla Gariatron en relâchant son emprise.
Sa voix était emplie de crainte et de rage, comme s’il connaissait déjà la réponse.
-Je ne peux pas regarder mon fils se faire torturer ainsi plus longtemps, il est temps de régler nos comptes, une bonne fois pour toutes Gariatron!
Une vive lumière perça à travers l’orage. Je vis alors deux ailes de feu sortir des ténèbres. Les yeux de gariatron s’agrandirent de surprise et recula brutalement. Le corps d’un magnifique oiseau au corps de flammes se découpa dans les cieux et chassa d’un seul coup les ténèbres de Gariatron. Dans son œil bleu comme l’azur brulait une colère intense envers mon ennemi.
-Impossible…Co…Comment peux-tu être encore en vie ?! Hurla Gariatron.
-Personne ne peux se débarrasser du Phoenix divin aussi facilement ; Hurla l’oiseau d’un ton menaçant. Tu vas maintenant connaitre la fureur de la déesse du ciel !
Le phénix se jeta violement sur Gariatron qui n’eut même pas le temps de protester et lui asséna un puissant coup de griffe qui lui déchira son aile d’ombre suivit d’une morsure puissance au coup. Le démon poussa un cri de douleur en tentant de se dégager, mais rien n’y faisait, mon allié le tenait fermement et ne comptait pas le lâcher de sitôt.
-Michael ; dit le phénix en tournant sa tête vers moi ; fuis le plus loin possible, je ne pourrais pas le retenir très longtemps !
J’étais trop abasourdi pour faire le moindre mouvement, e le choc de l’éclair m’avait également sérieusement affaibli. Je sentais qu’au moindre effort supplémentaire, j’allais m’écrouler.
-Michael !
Je reconnus immédiatement la voix qui avait prononcé ces mots, une voix que je n’avais pas entendue depuis bien longtemps à présent et mon cœur s’accéléra tandis qu’un espoir immense m’envahit.
-Ma…man ; balbutiai-je en m’approchant d’elle.
-Recule ! Tu n’es pas de taille à l’affronter ! Continuait-elle de me crier.
Mais tous ce mots n’avaient aucune importance pour moi, peu importe les dangers que je devais affronter, si c’était bien ma mère qui combattait Gariatron, même sous cette forme étrange, alors je me devais de l’aider à tout prix.
-Mais lâche-moi ! Rugit Gariatron.
Il cracha une autre rafale de feu noir vers le ciel mais le phénix tenait bon. Il fallait que je fasse quelque chose, mais quoi ? J’avais déjà épuisé toutes mes forces dans ce combat et mon corps ne me permettait plus de combattre convenablement.
Gariatron cessa soudain de se débattre et me fixa de ses yeux rouges comme le sang, un air de défi dans le regard.
-Eh bien mon cher Darksky, tu ne veux pas connaitre la vérité sur tes parents ?
-La…vérité ? Répétai-je surpris par sa question ?
-Oui ; dit-il d’un ton envoutant, la vérité sur la disparition de tes parents, il y a bientôt cinq ans…
-Ne l’écoute pas, fuis tant que tu le peux !
La vérité…Il était vrai que cette disparition dans les ruines incas avait toujours été un mystère pour nous, et nous avait causé bien des soucis à Marie et moi. Et, qui me disait que Gariatron allait bien me dire la vérité ? Il n’en restait pas moins aussi manipulateur qu’Hélios. Mais…s’il pouvait m’éclairer ne serait-ce qu’un peu, cela pourrait peut-être…
-Dis la moi…Cédai-je enfin.
Je vis la surprise et la peur s’installer dans les yeux du phénix et le triomphe dans ceux de Gariatron.
-Dans ce cas, vois de tes yeux…le passé !
Le démon s’illumina d’une lumière intense nous aveuglant un instant.
Lorsque je rouvris les yeux, je n’étais plus dans le nuage d’orage, mais devant une immense cascade, au beau milieu d’une forêt tropicale. L’eau s’abattait en contrebas avec une violence inouïe et se fracassait bruyamment contre les rochers. Tout autour de moi, la végétation était dense et luxuriante. Le chant des oiseaux créaient une telle mélodie dans ce recoin perdu que je ne pouvais m’empêcher de les écouter avec attention. Ils me rappelaient la volière qui se trouvait chez nous.
J’avais repris mon apparence normale et je me trouvais sur l’une des rives du torrent tumultueux. Mes blessures elles aussi avaient disparues, de même que ma fatigue. Je marchais le long de la rivière en remontant le courant quelques minutes jusqu’à apercevoir deux personnes au loin, marchant cote à cote. Je ne pouvais distinguer leur visage à cette distance, mais je savais déjà de qui il s’agissait.
-Au fait Mégane, dit l’homme, es-tu sûre que nous sommes dans la bonne direction ?
-Presque sûre, si nous remontons assez cette rivière, nous devrions tomber directement sur le temple du condor.
Ils étaient à présent tout près de moi, mais ne semblaient pas me remarquer, pas même lorsqu’ils me frôlèrent l’épaule, comme si je n’étais qu’un fantôme. Je devais être dans les souvenirs de Gariatron…
Soudain, les buissons frémirent de l’autre côté de la rive. Mes parents s’arrêtèrent net, et dix hommes apparurent, accompagnés de monstres effrayants. Mon père se plaça devant ma mère pour la protéger en sortant son propre disque de duel, quand un homme plus imposant que les autres apparut à son tour.
-Encore vous, Hélios ; grogna mon père. Mais que nous voulez-vous à la fin ?
-Je te l’ai déjà dit humain, remets moi Nout et je te laisserai la vie sauve, dit-il en regardant ma mère qui recula.
-Je vous ai déjà dit que je ne sais pas de quoi vous parlez, alors fichez nous la paix !
-Ce n’est pas ce que j’attendais comme réponse…Soupira Hélios.
Il fit un geste et tous ses hommes enjambèrent la rivière d’un seul bond et encerclèrent mes parents. J’avais beau leur crier de fuir, ils ne pouvaient pas m’entendre, je n’étais qu’un spectateur impuissant devant cette scène.
-Tuez-moi cet idiot et emparez-vous de Nout ! Ordonna Hélios.
Les monstres lancèrent l’assaut, mais mon père se défendit contre l’attaque.
-Viens nous rejoindre, Bête fantôme méca Dracossac !
L’avion géant déploya ses ailes au-dessus de nos têtes puis mitrailla sans pitié les hommes de main d’Hélios. Mais, malgré toute la puissance qu’il avait, mon père ne vis pas qu’Hélios les avait rejoints et qu’il se tenait juste derrière lui.
-Estéban !
Mon père se retourna, trop tard malheureusement. Hélios avait anticipé le coup et, utilisant les pouvoirs de Gariatron, créa un rayon sombre qui envoya mon père à terre.
-C…Cours Mégane ; dit-il à bout de force.
-Hors de question ! Je ne peux pas t’abandonner ici !
-Je suis tout à fait d’accord avec toi…Nout ; dit Hélios d’un ton supérieur.
-Tais-toi Gariatron ! Ordonna-t-elle. Relâche-le, il n’a rien à voir avec tout ça !
-tu as raison, il est innocent, comme l’était mon ancien partenaire, Katsuo ; reprit le démon d’une voix mielleuse et ironique à travers la bouche d’Hélios.
Il attrapa alors mon père, qui n’avait plus la force de se débattre et le retint juste au-dessus de la cascade, menaçant de le lâcher à n’importe quel moment.
-Ça sera donc lui…ou toi, je te laisse le choix. Alors, vas-tu mettre en péril l’avenir de ce monde pour sauver un mortel, ou bien vas-tu laisser mourir un innocent ?
Je vis le poing de ma mère se serrer et s’illuminer d’une aura de flammes intense.
-Tu…tu es vraiment…je ne trouve même pas de mot assez fort pour te décrire !
-Allons ma très chère Nout, te mettre en colère ne résoudra pas tes problèmes ; continua Gariatron serein. Mais j’en conclus donc que tu n’es pas prête à remettre en question le destin de ce monde, donc je vais décider pour toi.
Hélios lâcha alors mon père au-dessus des pierres acérées de la cascade.
-Non ! Criai-je d’une même voix désespérée que ma mère.
Elle se précipita à la suite de mon père et sauta dans le vide, sous le regard effaré de Gariatron qui ne s’attendait pas à une telle réaction de sa part.
Lorsqu’elle fut à sa hauteur, je vis une paire d’aile de feu les enlacer tandis que le corps de ma mère, lui, se couvrait de flammes intenses et je réalisai que ce phénix était bel et bien ma mère…
-Alors…Tu es bien…une déesse ? Murmura mon père dans un dernier soupir.
-Oui…Se contenta-t-elle de répondre en fermant ses yeux bleus comme l’azur.
Ce fut la dernière image que j’eus d’eux avant qu’ils ne disparaissent dans les flots rugissants. Je m’effondrai alors sur les pierres dures de la rive. Savoir ses parents morts est une chose, voir leur mort en est une autre…
Je me tournai fou de rage vers Hélios qui jubilait de sa victoire…non, ce n’était pas Hélios, seul Gariatron devait être la cible de mes foudres. Il avait d’abord manipulé Laura, enlevé Marie et maintenant, j’apprenais qu’en plus, mes parents avaient disparu à cause de lui !
-Darksky ; me dit une voix douce me ramenant soudainement à la réalité.
Ma sœur était penchée au-dessus de moi, visiblement affolée. Nous étions de retour devant la citadelle, avec toujours ces pierres noires et ce halo inquiétant au loin.
Ma tête me faisait mal et tous mes membres semblaient peser une tonne maintenant que j’avais repris ma forme humaine mais ma rage, elle, n’avait pas disparu. Je ne devais plus simplement faire revenir Laura à la raison. Je devais aussi me venger de ce démon pour m’avoir détruit la vie et j’étais prêt à y laisser ma vie si besoin.
Je me tournai alors vers Marie et son regard inquiet m’apaisa un peu. Elle, au moins, était vivante et saine et sauve pour l’instant, c’était déjà ça de pris.
-Et bien, monsieur le Saiyen oiseau, tu m’avais caché que tu savais faire ça ; ironisa-t-elle pour cacher sa peur.
-Marie…est-ce que tu savais pour maman ? Lui demandai-je aussitôt.
Ma sœur tourna la tête et un sourire gêné se dessina sur son visage.
-Ahah…qui sait ; me répondit-elle en haussant les épaules. Et puis, je suis censée savoir quoi ?
Je soupirai. Cela n’avait pas vraiment d’importance après tout.
Alors que je tentais de me relever, je sentis quelque chose dans ma poche. Une nouvelle carte, et pas des moindres. Grace à elle, je j’étais certainement en mesure faire redevenir Laura telle qu’elle était avant et vaincre ce démon une bonne fois pour toute.
Ma mère avait dû me transmettre son pouvoir. Je n’arrivais toujours pas à reconnaitre qu’elle était réellement une déesse, mais l’heure n’était pas à la réflexion. Le temps pressait et chaque seconde de perdue pouvait être fatale.
-Et bien, et bien, tâchons de ne pas perdre, je ne tiens pas à voir ce futur se réaliser ; déclara soudain June à côté de moi que je n’avais pas encore remarquée.
-Oui, et n’oublions pas que nous avons Maya et Ambre à aller délivrer ; ajouta Angéla d’un air déterminé.
J’entendis des pas sur ma droite et je vis Drago nous rejoindre, une détermination nouvelle dans le regard.
-Le passé, le futur, tout cela n’a plus d’importance. Il faut que nous restions focalisés sur le présent ; dit-il en fronçant les sourcils.
-Oui, dis-je déterminé, Gariatron ne mérite pas de pitié de notre part, pas après tout ce qu’il a fait !
-Au moins vous êtes motivés, c’est déjà ça ; soupira Marie en sortant un biscuit de sa poche.
Sans ajouter un mot de plus, nous nous mîmes en marche pour rejoindre la citadelle de glace, là où tout allait commencer et où tout allait prendre fin. Enfin, j’allais pouvoir tenir ma promesse à Saya.
-Attends-moi, Laura, j’arrive.