Voici la suite et fin de la fanfiction "Les Racines de l'Espoir" que vous pouvez trouver ici ➡ http://www.otk-expert.fr/forum/?action=viewtopic&t=19905
Genre : Combat, Psychologique
Thèmes : Crise, Guerre, Désespoir
Contient des Spoilers sur Yugioh? : Non
Présence de personnages ajoutés : Oui
Synopsis :
Revenus dans leur époque d'origine, tout semble aller pour le mieux pour Reisuke, Hiroki et les autres. Devenu pompier, le protagoniste vit enfin une vie équilibrée dont il a toujours rêvé. Cependant, on dit que le désespoir le plus profond se manifeste lorsque l'on s'y attend le moins, et Reisuke n'échappera pas cette règle fondamentale.
Arc 1 : Canzone for Hope | Requiem for Despair
Chapitre 1 Une nouvelle Famille
Spoiler :
Le décor du combat de ce jour était une auberge , une auberge qui se trouvait sur la côte, dans une sombre nuit d'automne. Le vent était violent en cette nuit bien différente des autres. Des feuilles volaient pour s'abattre sur les fenêtres en provoquant des bruits sourds. Dans l'auberge se trouvaient quelques individus, tous autour d'une table sur laquelle deux hommes étaient accoudés. Tous les membres de ce groupe avaient une particularité : Ils étaient vêtus d'une cape sombre, ne laissant entrevoir que la partie inférieure de leur visage, leur couvrant également tout le corps. La tension était palpable entre les deux hommes accoudés à table. On sentait que tout pouvait basculer d'une minute à l'autre dès que l'un d'eux allait prendre la parole. Leur aura était impressionnante.L'un des hommes posa son coude sur la table, l'autre fit de même et ils s'engagèrent tous les deux dans un bras de fer. Tout le monde était silencieux autour d'eux tandis que seuls les bruits des muscles qui se tendaient et qui jouaient à l'épreuve de force. Le combat dura dix minutes, montrant la détermination des deux hommes. Au bout de ces dix minutes, l'un des deux bras s'écroula sous le poids de l'autre. Le vainqueur du combat se leva rapidement et ôta sa cape avant de prendre la parole d'un ton provocateur.
-Soichiro- Haha ! Voila qui est fait gamin ! Tu sais ce qui t'attendait en perdant, n'est-ce pas ?
-Reisuke- Misère…Je dois vraiment supporter ça… ?
-Hiroki- Bien sur ! C'pas tous les jours que mon petit frère fête son premier sauvetage ! Pas vrai Jessi-Chan ? ….Jessi-Chan ?
-Jessica- Ha…Ouais, sauvetage, sauvetage , arrête de dire de la merde. Il va bientôt revenir en chialant l'imbécile.
J'étais hésitante, c'est vrai, mais c'était vraiment étrange de fêter ce genre de choses tous ensemble. Nous étions revenus quelques mois auparavant, Reisuke avait donc obtenu son diplôme et était finalement parvenu à mener la vie professionnelle qu'il voulait : devenir pompier professionnel. Cela faisait deux mois qu'il s'entraînait comme un fou pour pouvoir enfin effectuer son premier sauvetage, et il l'avait fait aujourd'hui. Une femme prisonnière des flammes qu'il avait sauvé l'imbécile, au final nous sommes venus fêter ça ce soir dans une auberge sur la côte. Une auberge qui fait Restaurant , Bar , Karaoké, tout était mis à disposition pour passer une bonne soirée. L'endroit était très côté, et Soichiro avait du jouer de ses relations pour pouvoir nous obtenir cette place.
-Reisuke- Non vous abusez la…Ca me branche pas ce genre de trips…
-Hakaze- Reisuke a peur ~ Reisuke a peur ~
-Sirie- Pourtant c'était bien précisé que le perdant aurait à le faire , qui s'y frotte s'y pique, Reisuke.
-Soichiro- « Je ne vais pas me battre avec un vieil homme » qu'il disait le gamin. Alors, tu te la ramènes moins n'est-ce pas ? Hahahaha !
-Hiroki- T'es un homme Reisuke non !? Alors Allez !
-Jessica- Laisse le, il fait dans son froc.
-Reisuke- Je ne fais pas du tout dans mon froc ! Regarde ça espèce de tarte !
Le jeune abruti se leva , rouge de colère, et se dirigea au fond de la salle d'un pas remonté. Je regardai son frère d'un air complice, il suffisait de provoquer un peu la fibre masculine de ce mec pour en tirer ce qu'on voulait. Je le connaissais bien le Reisuke. Ca faisait déjà quelques mois que nous nous étions installés ensemble chez lui après tout. Hiroki devait venir s'installer, mais il a été retenu par Hakaze qui a tenu à s'installer avec lui aussi. Ils ont tous les deux pris un appartement à un ou deux kilomètres de chez nous, tandis que Soichiro et Sirië décidèrent de rester ensemble dans la forêt servant de laboratoire au patriarche Namatame. Tout était devenu calme depuis que nous étions tous revenus du passé. J'ai réussi à m'intégrer dans ce monde, j'ai refait mes papiers d'identité et tout le bordel et sur les encouragements de Reisuke, bien que j'étais contre tout ça, j'ai réintégré l'école en classe de seconde. J'avais donc ce soir ma revanche sur ce jeune abruti qui était dans une position bien délicate. Il devait monter sur l'estrade pour chanter une chanson de son choix dans le Karaoké. Je le voyais de ma chaise en train de regarder timidement le catalogue tandis que l'hôtesse l'encourageait à choisir une chanson. Il n'avait vraiment aucune prestance ce mec. Aucun charisme. Ca allait être drôle de le voir s'essayer à ce jeu me disais-je.
-Hakaze- Vous pensez vraiment qu'il va le faire ?
-Sirië- Ca va être drôle je le sens.
-Soichiro- Voyons ce que le gamin a dans le pantalon.
-Hiroki- Il a choisi ~
L'hôtesse du karaoké se rendit sur la scène en souriant, accompagnée du jeune homme qui me servait de petit ami. Ce gars pathétique était tout tremblant à l'idée de chanter devant tout le monde tandis que l'hôtesse prit un malin plaisir à attirer la foule sur la scène. Elle prit la parole, annonçant Reisuke.
-Akemi- Messieurs , Mesdames , voici un autre prétendant pour notre Karaoké time de ce soir ! Il est venu avec ses proches pour fêter quelque chose de particulier, donc je compte sur vous pour mettre le feu ! Enfin pas trop puisque notre ami est un jeune pompier ! Accueillons Reisuke qui interprétera « Don't stop me now » de Queen !
-Jessica- Dont stop me now ?
Nous nous regardâmes tous à la table, ne connaissant pas du tout la chanson qu'allait interpréter Reisuke. Je regardai de plus près la scène, intéressée par la tournure des choses. Reisuke était sur la scène, devant le micro, regardant timidement la foule. On pouvait distinguer des gouttes de sueurs perlant sur son front alors que la foule le regardait en silence, attendant la prestation du jeune homme. Le voir aussi mal à l'aise me fit éclater de rire en un instant, Hiroki me prit par le bras et me fit un gros « Shhhhh » afin que je me taise.
Nous attendîmes quelques secondes, Reisuke ne se lançait pas. Il soupira une fois dans le micro sans pouvoir démarrer réellement. L'hôtesse du soir s'approcha de Reisuke d'un air compatissant, elle allait sûrement lui dire qu'il n'était pas obligé de passer par là, mais alors qu'elle approcha sa main pour la poser sur l'épaule de mon acolyte, Reisuke mit sa main entre elle et lui et entama la chanson au même moment.
« -Reisuke- Dont, stop me noooow. Don't , stop me , cuz i'm having a good time, having a good time ~ »
Le jeune comme commença à chanter, il n'était pas faux, mais sa voix n'était tout simplement pas attirante. Comme pour jeter sa timidité, il allait et venait sur la scène avec entrain, chantant ces quelques mots mettant en avant un moment d'amusement intense. Tel une star recyclée d'un mauvais casting il glissait au sol , continuant de chanter en étant allongé sur le dos, avant de se relever d'un bond et d'entraîner l'hôtesse du soir dans une danse ridicule. L'hôtesse se prêta au jeu , et avec le sourire, elle regardait Reisuke avec un entrain prononcé, appréciant le fait que Reisuke se lâche autant. De notre côté…Les réactions furent plutôt mitigées…
-Sirië- Dis donc…
-Soichiro- Il se lâche le gamin.
-Hakaze- Mets le feu Reisuke !
-Jessica- Il est pathétique.
Faisant tournoyer l'hôtesse avec maladresse tout en chantant de plus en plus mal , il finit finalement par laisser la dame sur le côté afin de descendre de l'estrade avec son micro sans fil et passer dans la foule tout en continuant à chanter et à danser tout aussi mal qu'il le faisait au début. Il allait de tables en tables et faisait des petites manières telles que baiser la main d'une dame ou tirer sur la cravate d'un de ces hommes jusqu'à arriver à notre table, pour frôler de sa main mon visage dépité, me faire un clin d'oeil et repartir sur scène pour finir sa chanson devant cette hôtesse qui avait de plus en plus de mal à contenir son excitation devant la performance du jeune homme.
Au moment où le massacre fut terminé, alors que le visage d'Hiroki était déformé par l'incompréhension, je préférai mettre ma main devant mon visage pour éviter d'affronter ce spectacle, tandis que l'hôtesse était à moitié en transe devant la performance du jeune homme. J'étais morte de honte face à la prestation de lui qui m'accompagnait alors qu'il chantonnait en rythme ces « La la la la la » sur scène, entraînant le public avec lui. La jeune fille en transe se leva et se dirigea sur scène, elle prit la main de Reisuke et la leva avec la sienne en prenant la parole d'un ton plein d'entrain.
-Akemi- Et c'est ainsi que se conclut la performance de Reisuke !
La public du soir répondit favorablement à la prestation de l'imbécile qui, en sueur, riait aux éclats sur la scène. Ils applaudirent et sifflèrent positivement le jeune homme qui fut légèrement gêné par son succès franc dans la salle. La présentatrice reprit directement.
-Akemi- Pensez-vous alors que Reisuke peut être le gagnant de ce soir !?
Elle eut une réponse positive de la part du public, ce qui la poussa à faire de Reisuke « le roi » du soir. Elle lui fit une bise que je pris très mal. Pour qui elle se prenait après tout cette tâche à se rapprocher de mon boulet ? Hakaze me fit signe de me calmer, mettant en avant que ce n'était qu'une bise, mais voir l'autre imbécile revenir d'un air satisfait me faisait encore plus mal dans le bide que cette performance minable. Il se rassit à la table, regardant son frère d'un air supérieur, avant de prendre la parole d'un ton soulagé.
-Reisuke- Ca fait du bien de se lâcher un bon coup. Beaucoup de pression ces derniers temps, je n'avais pas eu le temps de décompresser.
-Hakaze- Tu as été magnifique, Reisuke ~
-Hiroki- Ouais…Mais, rends moi un service. Ne fais plus jamais ça d'accord ?
-Sirië- Si ça a permis que tu te détendes, c'était le but après tout héhéhé.
-Reisuke- J'avoue que je suis quelques peu emporté hahaha…
Le jeune clampin se mit la main derrière la tête, se grattant la nuque par gène face à la situation à laquelle il faisait face. Même si il avait été un idiot de première, j'avoue qu'au fond de moi, le voir s'amuser ainsi le temps d'une chanson me faisait plaisir. Nous étions venus pour fêter sa réussite après tout, et j'avoue que le voir sourire me faisait du bien. J'étais finalement devenue une de ces connasses qui sont heureuses pour des raisons débiles, après tout, tout ce que j'avais vécu était fait dans le but de me donner un jour une vie normale, et en le regardant aussi insouciant, tout ce qui me venait en tête était que j'avais trouvé ce stable pilier pour ma propre stabilité.
Alors que je réfléchissais à cela, je ne remarquai pas que l'hôtesse du soir approcha de la table , un sourire tout aussi insouciant que celui de Reisuke arborant son visage. Elle arriva à la table, j'en profitai pour la scruter d'avantage. Elle était de taille et de poids moyen, pas plus grande que moi. Elle devait avoir une vingtaine d'années. Ses cheveux étaient de couleur noir , mais elle se faisait teindre des mèches roses comme une rock star l'aurait fait. Ca donnait un air excentrique à son visage en général qui lui même était mis en avant par un regard prononcé couleur bleu. Elle souriait franchement, béatement même, et ça n'avait pas l'air de la gêner puisqu'elle prit la parole sans gêne alors que nous ne l'avions pas invitée. Elle s'assit à notre table, à côté de Reisuke, prenant soin de ne pas froisser sa jupette violette. Elle dénoua un peu la cravate attachée à sa chemise, elle avait chaud disait-elle, avant d'entamer la réelle discussion en s'adressant à Reisuke.
-Akemi- Hey beau gosse ! Tu as grave déchiré sur la scène baby ~ Ton flow m'a impressionné, Reisuke ~
-Reisuke- Ah je…Merci. Désolé de m'être emporté et de vous avoir entraînée là-dedans.
-Akemi- T'en fais pas mon beau, j'ai l'habitude de ça, c'est le business après tout ~ Laisse moi me présenter mon chou. J'suis Abarai, Akemi Abarai, mais tu peux m'appeler Akemi ca sera plus simple ~
-Reisuke- Ah…Je…Enchanté…Moi c'est Yamada, Reisuke Yamada. Voici Soichiro, Hakaze, Sirië, mon frère Hiroki et ma peti –
-Jessica- Leocaser. Jessica Leocaser. Tu peux m'appeler comme tu veux.
-Akemi- Enchantée tout le monde ~ En tout cas tu as sacrément mis le paquet l'ami. Quand je t'ai vu arriver je me suis dit voilà un grand timide et voici qu'il met le feu à la salle et à mon cœur d'artiste ! Chapeau bas, tu en as du bagout, mon chou ~ Allez je te laisse , regarde moi, ce show est pour toi ~
La jeune fille se leva de la table d'un bond avant de se diriger tranquillement vers la scène. Elle prit une basse qu'elle gardait adossée contre un mur, elle positionna l'instrument au niveau de sa taille, positionna le micro sur un pied à sa hauteur, puis prit la parole dans celui-ci afin de captiver l'attention du public qui s'arrêta net de parler dès que la jeune fille prononça ses premiers mots.
-Akemi- Bonsoir de nouveau ! Cette fois je vais vous interpréter une autre chanson que vous pouvez découvrir en libre service dans le Karaoké ! L'artiste originel est « Girls Dead Monster » et je vous chante ce soir « My Soul , Your Beats ! » Et je mets le paquet alors soyez chauds !
Tandis que le public était excité par l'apparition de la pimbêche, la musique commença à retentir. C'était une musique de karaoké du catalogue comme celle que Reisuke avait chanté quelques minutes auparavant , sauf que cette fois, Akemi agrémentait la musique par ses propres notes de basse. Elle entama sa chanson devant un public enjoué et réactif. Les premières notes étaient au piano, un petit solo de musique style classique qui fut suivit d'un air entraînant à la guitare, lorsque cet air débuta, le public devint plus actif et Reisuke suivit, en entraînant avec lui toutes les personnes à table , excepté Soichiro qui souriait mais restait introverti devant la performance.
L'artiste bougeait , se remuait, jusqu'à lancer sa basse dans le décor et se laisser emporter par ses propres ondes. Elle n'était pas imposante physiquement, poitrine légère, assez grande mais svelte, mais elle possédait en elle une énergie incroyable qui captivait le public. Elle me faisait un peu penser…A moi même, quand on y réfléchissait bien…
….
Mais qu'est-ce que je raconte moi ?
-Reisuke- Elle dépote Akemi quand même !
-Hiroki- Oi Oi, Rei-Chan. Draguer devant sa nana c'est pas cool mec.
-Reisuke- Ce…Ce n'est pas ça du tout ! J'apprécie juste…l'entrain et la performance artistique d'Akemi, rien de plus !
-Hakaze- C'est ce qu'ils disent tous ~ Bande d'infidèles ~
-Soichiro- Tu es bien sûre de toi gamine, et ce gamin qui t'accompagne il est fidèle ?
-Hakaze- Il a attendu dix ans après moi, sa détermination n'est plus à prouver ~
-Hiroki- C'est embarrassant…Arrête ça, Hakaze.
-Hakaze- Parlons un peu de toi Papa, tu n'as toujours pas conclu avec Sirië-Chan ?
Je regardais la conversation, silencieuse, je fus intéressée lorsqu'ils parlèrent de Soichiro. Ils avaient un âge mur, mais lorsque la fille provoqua son père, les deux adultes manquèrent de s'étrangler avec leur cocktail. Ils avaient beau avoir l'âge, ils ne purent s'empêcher de rougir et de détourner le regard comme deux adolescents.
-Sirië- Nous n'avons pas de telles relations, Hakaze-Chan.
-Soichiro- C'est vrai. Notre relation est strictement amicale.
-Hiroki- Hahahaha ! Ôto-san est mort de honte !
……
-Reisuke- Ôto-San… ?
-Soichiro- Sois pas surpris gamin, ton frère a fini par m'appeler son père après les années passées ensemble. Je suis habitué.
-Reisuke- Je vois…
Je sentis comme un malaise chez Reisuke alors que son frère semblait avoir fait une gaffe pour ce dernier. Il se renferma sur lui même l'espace d'un instant, contemplant le spectacle d'Akemi qui tournait de plus en plus au ridicule, toujours en chantant, elle mimait tous les instruments de musique qu'elle pouvait mimer sur la scène. Au final elle me tira un sourire, ça me rappelait un peu les soirées qu'on se faisait il y a maintenant une trentaine d'années de cela, avec Mario, Elvis et les autres. Reisuke se leva, se dirigeant vers la scène une fois de plus. Allait-il nous refaire le coup qu'il nous avait fait juste avant ? Allait-il me tourner d'avantage au ridicule ? Il était imprévisible cet imbécile. La jeune conne eut fini sa chanson, je la vis parler avec le pompier, ensemble, ils se mirent d'accord sur quelque chose qui m'échappait. Les deux protagonistes montèrent sur la scène , la jeune fille prit la parole ,encore plus enjouée qu'elle ne l'était auparavant.
-Akemi- Yoooooooooosh les amis vous attendiez tous cet instant de la soirée , eh bien le voici ! La récompense de l'étoile de la soirée, Reisuke, est un duo de karaoké avec votre princesse du soir, moi ! Héhéhé ! Donnons tout ce que nous avons ! C'est l'heure de la performance ! Hikaru Nara , de Goose House !
Le public applaudit une fois de plus, nous restions tous à table en attente de la performance de Reisuke. Hiroki prit la parole d'un air satisfait, il n'était vraiment pas surpris par l'attitude de son frère.
-Hiroki- Il a toujours aimé la musique, mais il a toujours été trop timide pour se lancer un jour.
-Jessica- Reisuke aime faire de la musique ?
-Hiroki- Il n'en a pas l'air, mais il a fait parti d'un groupe de musique quand il était au collège, j'allais secrètement voir ses mini concerts qu'il donnait avec son groupe.
-Hakaze- Il était son plus grand ennemi et son plus grand fan à la fois ~ C'était mignon à voir.
-Sirië- Nous faisons tous des choses folles quand il s'agit de famille, je pourrais écrire un livre la dessus hahaha.
Je restais silencieuse devant l'attitude de Reisuke qui était inconnue de mon esprit. Je ne pensais pas qu'il avait un attrait quelconque dans la musique. Malgré tout, il y avait encore des choses que je ne connaissais pas chez Reisuke, et pour tout dire, cela me plaisait bien. Mais…Sur le coup, j'étais vraiment jalouse d'Akemi, qui était une étrangère pour Reisuke, mais qui partageait bien plus avec lui en ce moment que j'avais partagé en ces quelques mois ensemble.
Nous arrivâmes en fin de soirée, l'auberge ferma, nous sortîmes à la fermeture dans l'euphorie de la soirée. Hiroki était vraiment l'idiot du groupe quand on y regardait bien, il sortait des conneries encore plus absurdes que celles de son frère, et ça semblait faire rire sa petite amie. Mais alors que nous étions chacune au bras de notre cavalier du soir, nous entendîmes un « HEP TOI ! » qui vint de derrière. Nous nous retournâmes, et c'était Akemi qui était revenue. Elle courut vers nous jusqu'à arriver devant Reisuke. Il la regarda sceptique, elle qui arriva essoufflée et décoiffée. Elle remit sa mèche rose à sa place et prit la parole d'un ton chaleureux.
-Akemi- Cette prestation était so wonderful Rei-Kun ! Je suis heureuse d'avoir pu te connaître !
-Reisuke- Je me suis bien amusé ce soir, j'ai pu décompresser en faisant le pitre avec toi sur scène, j'ai beaucoup aimé chanter avec toi. Arigato, Akemi.
-Akemi- Héhéhé , ça m'a fait du bien de te rencontrer, jamais je n'ai vu un mec qui se lâchait autant. Avoue tu es dans le spectacle !
-Reisuke- Nah, j'ai juste pêté un câble.
-Akemi- Alors pètes-en plus souvent ~ Je file mon chou, voilà mon numéro, appelle moi si tu veux me montrer ton flow bébé ~ A plus ~
La jeune fille partit, laissant mon compagnon mettre le numéro fraîchement obtenu dans la poche de sa veste. Nous reprîmes nos banalités et nos blagues vaseuses. Je n'étais avec eux que depuis quelques mois maintenant, mais j'avais vraiment l'impression d'avoir trouvé une nouvelle famille. Hiroki était un peu comme un frère, nous avions passé 7 ans ensemble donc nous nous connaissions vraiment bien, tandis que Hakaze était ma belle sœur et le couple Namatame mes parents. Enfin j'avais trouvé cette vie stable que je voulais, même si j'avais du parcourir le temps pour pouvoir le faire. Je ne regrettais pas tout ce qu'il s'était passé. J'avais tout ce dont je rêvais en étant gamine, et c'était grâce à Reisuke.
Après avoir marché quelques temps, nous arrivâmes à un carrefour. Hiroki devait partir à droite avec Hakaze, Soichiro et Sirië prenaient la gauche, tandis que nous continuions tout droit. Il était temps de nous dire au revoir pour ce soir. Soichiro nous fit remarquer qu'il avait du travail le lendemain, tandis que son amie nous déclara qu'elle était de l'après-midi demain. Elle avait dégoté un boulot d'aide soignante, ça lui allait vraiment bien. Les deux acolytes partirent ensemble tandis que moi Reisuke Hakaze et Hiroki les suivîmes du regard.
-Hiroki- Ils comptent se l'avouer quand qu'ils s'aiment ces deux là ?
-Hakaze- Je suppose qu'ils ont tous les deux un respect trop fort pour Maman, ils ne se l'avoueront pas pour le moment.
-Reisuke- Il suffit de leur laisser le temps. Il nous a fallu du temps aussi à moi et Jessica pour trouver l'équilibre dans le couple.
-Jessica- J'avoue, tu ronfles tellement la nuit que j'ai mis trois moi à m'adapter.
-Reisuke- On parle sérieux alors ferme la si c'est pour dire de la merde.
-Hiroki- Arrête d'être méchant avec la blonde, elle ne fait pas exprès d'être une idiote. Sois tolérant, Rei-Chan.
-Hakaze- Ce sont les deux mecs qui ont risqué le sort du monde pour une querelle familiale qui font la morale, si c'est pas mignon ~
-Reisuke- « Ma vie est une erreur, je suis la fautive OUAAAAHHHHH pour corriger la vie de mon père je veux qu'il me tue » , c'est pas ce que tu as fait , Hakaze ? ~
-Hakaze- Peuh, tu me le paieras.
La brune céda sous le poids des arguments de l'idiot et se retourna avec orgueil pour prendre la direction opposée sans même attendre la version adulte du bouffon. Ce dernier la regarda, puis se retourna vers nous avec gêne avant de prendre la parole.
-Hiroki- Bon je vous laisse aussi. Je dois partir tôt demain, et pour une bonne semaine, donc on ne se reverra pas d'ici là.
-Reisuke- Ah bon ? Tu pars où ?
-Hiroki- En exploration pour Ôto-San. Je pars pour faire des recherches sur une source d'Ener-D qui se serait déclarée aux alentours de Kyoto.
-Jessica- Rien de grave ? J'peux t'accompagner s'tu veux.
-Hiroki- Nah t'embêtes pas ma belle, j'veux juste aller voir si des esprits du duel ne sont pas là bas, si ils y sont je les ramènerai avec moi. Allez, je vous laisse, je vais rattraper Hakaze, si elle tombe sur un rôdeur je tiens à être présent pour sauver la vie du rôdeur. Tchao !
Hiroki s'en alla devant nos mines dubitatives. C'était fréquent qu'il parte comme ça pendant quelques jours et que l'on ne le voit plus. Soichiro avait les moyens de lui donner un statut de salarié à lui et sa fille, puisqu'il percevait des indemnités conséquente de Kyoto pour avoir été un rescapé de la catastrophe de la centrale Ener-D , et ce, à condition d'être en charge de l'énergie des esprits du duel aux alentours pour éviter qu'un tel incident ne se reproduise. C'était comme ça que Soichiro Namatame pouvait embaucher n'importe qui et pouvait payer les personnes en question. Le jour de sa mort, il pensait tout léguer à Hiroki qui continuerait ses recherches en compagnie de sa fille. Hakaze avait protesté ce jour là, assurant qu'elle pouvait gérer l'affaire, mais son père lui dit qu'un homme serait plus efficace pour remplir ces tâches dont la jeune fille se tût.
Nous rentrâmes tranquillement ensemble, traînant sur la route, en repensant à des choses ensemble. Nous parlions de tas de choses avec Reisuke. Nos précédentes aventures, le travail, les études, et parfois même Erika. Nous gardions un bon souvenir de la jeune fille et nous nous amusions à deviner ce qu'elle était en train de faire à ce moment là, elle qui était la princesse de l'espoir. Nous avions accepté sa mission sans comprendre réellement en quoi elle consistait.
C'est comme ça que finissaient toutes nos soirées, à parler de tout et de rien, à s'évader, à divaguer, jusque dans la nuit ou au petit matin. C'était notre credo à moi et l'imbécile qui me servait de mec. Le plus clair de notre temps on mangeait à la maison. Il était un bon cuisinier, il avait du se faire ses repas seul pendant plusieurs années donc il avait développé des bonnes aptitudes en la matière. Il n'était pas romantique, et ça m'allait bien, puisque je ne l'étais pas non plus, mais il était cependant l'homme qui avait guéri mes blessures. Quand il embrassait mon corps, je ne ressentais plus le poids de ceux qui l'avaient déchiré avant lui. Je pouvais faire confiance à son toucher et sa présence, et ça, c'était précieux pour moi.
Quand j'y repense, l'espoir est quelque chose de bien singulier. Tout commence par un rêve, puis lorsque l'on se rend compte que le rêve est réalisable, on émet l'espoir qu'il se réalise, et c'est grâce à cet espoir que l'on avance, que l'on se relève quand on tombe, que l'on devient plus fort. Mais l'espoir contrairement au rêve est quelque chose de beaucoup moins abstrait. Un rêve, on attend qu'il se réalise, l'espoir on le saisit pour le faire perdurer. Ces quelques mots sont devenus mon enseignement depuis que j'ai connu Reisuke, car je n'aurais jamais pensé connaître l'espoir de Reisuke et Hiroki en pourchassant le désespoir de Misty et Toby. C'est fou quand j'y repense, mais comme me le disait souvent Hiroki : « Ne regrette pas les mauvaises expériences de ta vie, car sans elles, tu ne connaîtrais peut être pas le bonheur actuellement. » et il avait raison.
Ils ne sont peut être pas si idiots, cette famille de boulets.
……
……
Non, ne leur donnons pas plus de crédit qu'ils n'en méritent.
Chapitre 2 : Une singulière Expédition
Spoiler :
La nuit fut longue, très longue, comme chaque nuit marquant la veille d'une excursion de ma part, en particulier lorsqu'elles étaient solitaires. C'était d'ailleurs une grande première pour moi depuis un moment déjà, puisque depuis notre retour du voyage avec Reisuke , Jessica, Hakaze et les autres, je n'étais pas parti en mission pour mon père. Je me retrouvai donc, dans mon lit, ma demoiselle se reposant sur mon buste nu , avec toute l'anxiété du monde face à cette mission de demain. Les précédents événements avaient été particulièrement difficiles. Ces sept années de survie avec Jessica avait été très difficiles surtout pour la jeune fille, mais nous trouvâmes tous deux la même source de motivation pour revenir par la voie la plus douloureuse dans l'époque qui était la nôtre. Pourtant, quand je pensais à cette banale mission, je ressentais que quelque chose de plus profond allait se jouer dès le lendemain. Je m'étais gardé d'en parler aux autres, n'ayant pour preuve que mon intuition, mais elle ne m'avait jamais fait défaut jusqu'à présent alors je gardais cette appréhension.
Je jetai un œil à ce petit radio réveil en forme d'ours que Hakaze avait acheté quelques semaines plus tôt, il affichait 2 heures du matin. Je décidai alors que malgré tout je devais trouver le sommeil, et même si ce fut difficile, au bout de quelques dizaines de minutes je parvins enfin à m'abandonner à l'inconscience.
Je fus réveillé sur les coups de 8 heures par le bruit des activités de Hakaze. Je l'entendis de la chambre alors qu'elle était dans la cuisine. Je la rejoignis , la trouvant en robe, agenouillée devant le meuble de l'armoire. Je regardai une minute le meuble en question et réalisai que les tartines avaient encore été violentées par la façon dont mon amie utilisait le grille-pain. Je m'approchai le sourire aux lèvres de la jeune fille. Je mis ma main sur son épaule, la faisant se retourner et me laissant voir le désespoir profond de son regard.
-Hiroki- Laisse moi deviner, tu as voulu préparer le petit déjeuner et tu as tout fait crâmer.
Comme simple réponse, je n'eus qu'un hochement de tête de la part de la jeune fille. Si sur le terrain elle était une femme prête à tout, elle était vraiment une piètre maîtresse de maison. Bien que je lui assurai que si on s'y mettait à deux on pouvait faire plus de choses, elle n'acceptait jamais que je lui propose mon aide, sauf quand elle était devant le fait accompli. Je pouvais la comprendre, j'avais aussi une fierté d'homme à préserver, donc je ne voulais pas empiéter sur la fierté de femme de Hakaze en m'imposant dans ses efforts.
Je lui proposai de faire le petit déjeuner à sa place, et troublée, elle accepta. Je pris alors les quelques tartines qui étaient encore sauves et le mis dans le grille-pain à leur tour tandis que je préparai le café en parallèle. Quelques minutes plus tard, nous nous assîmes tous deux à table afin de faire le point sur les journées à venir.
-Hiroki- Je vais partir pendant quatre à cinq jours, tu es sûre que ça ira ? C'est la première fois que tu vas vivre vraiment seule pendant une courte période.
-Hakaze- Ca ira, ne t'en fais pas. Je suis capable de vivre seule j'ai 24 ans je ne suis plus une gamine !
-Hiroki- Pas la peine de t'emballer, je veux simplement partir en sachant que tout va bien. Ca ne m'enchante pas non plus de partir pendant ce laps de temps, mais c'est une requête du patriarche, et il a trop fait pour moi, pour nous, pour que je puisse le décevoir.
La jeune fille qui affichait un air irrité adoucit son visage et me sourit alors, prenant la parole d'un ton approbateur face à ma réponse qui semblait lui avoir beaucoup plu.
-Hakaze- Ne t'en fais pas pour moi, je peux m'assumer seule, tu peux aller remplir ta mission tranquillement.
-Hiroki- Je partirai dans la journée. T'as du boulot toi ?
-Hakaze- Oui, je dois aller aider père à entretenir la forêt et le centre d'entraînement. Depuis que Medraut a retrouvé ses frères, il y a un désordre pas possible là-bas, j'vais calmer cet abruti.
-Hiroki- Un jour quand on était rentrés de mission ensemble il m'a agressé parce qu'il avait des vues sur toi. J'savais pas quoi répondre de peur que ça te remonte aux oreilles et que tu ne sois au courant de ce que j'éprouvais pour toi. Cela me mettait mal à l'aise.
-Hakaze- Vous êtes aussi idiots l'un que l'autre hahahaha.
-Hiroki- Je suppose que oui héhé. Allez, j'vais me doucher et je fais mon sac. Tu viens te doucher avec moi ?
-Hakaze- Je suis déjà douchée monsieur le lève tard ~
-Hiroki- Allez quoi, on va pas se voir pour la semaine, tu peux bien m'accorder ça non ?
-Hakaze- Mais tu es chiant !
-Hiroki- Je sais ~
La jeune fille accepta ma requête, cédant devant ce caprice que je lui faisais, comme un gosse qui n'aurait pas eu le jouet qu'il voulait et qui réclamerait à sa mère son présent avec insistance. Nous allâmes finalement nous doucher, profitant de la compagnie de l'un et de l'autre avant d'être séparés pour une semaine. Ce serait sûrement la dernière douche que je pourrai prendre avant au moins deux jours, puisque j'aurai à trouver une auberge pour pouvoir en prendre une nouvelle , je pris donc mon temps pour apprécier la sensation de l'eau sur mon corps tandis que la jeune fille me lavait le dos. Ces petits moments banals que nous partagions ensemble ne signifiaient sans doute rien pour elle, mais ils étaient beaucoup pour moi. Pendant des années j'avais du garder mes sentiments à l'intérieur, autant envers Hakaze qu'envers Reisuke, pouvoir avoir des relations normales entre amoureux ou entre frères suffisait donc à nourrir mon cœur du plus profond espoir.
Lorsqu'il fut mon tour de frotter le dos de la jeune fille, j'en profitai pour l'étreindre de derrière, me laissant tomber sur elle sans y mettre mon poids. Elle prit la parole, exaspérée par mon attitute.
-Hakaze- Un vrai gosse, arrête donc ça, ce n'est plus de ton âge.
-Hiroki- J'ai juste besoin d'un peu de chaleur. Tu vas me manquer Hakaze.
-Hakaze- Tu me manqueras aussi, Hiroki.
La matinée passa vite, bien trop vite. Mon amie m'aida à ranger mes quelques affaires dans un sac à dos. J'avais emporté quelques provisions ainsi que mon disque de duel et mes cartes de duel de monstre. C'était suffisant pour partir quelques jours me disais-je. L'excursion était tout de même une excursion banale, et trop se préparer n'aurait servi qu'à me donner un sentiment de vide sur place. Au final, je préparai le repas du midi, puis après l'avoir pris avec ma jeune amie, je pris la route pour me diriger vers le lieu de ma mission.
J'aurais voulu prendre la route sans moyen de locomotion. Mes jambes étaient les seules choses qui ne caleraient pas me disais-je toujours. J'avais l'habitude de la route, surtout depuis que j'étais revenu de ce trip de sept années avec Jessica. Nous étions toujours nomades elle et moi, puisque nous n'avions pas d'habitat fixe dans le monde des esprits. Quand j'y repense, nous avions traversé bien des épreuves pour revenir jusqu'ici, mais cela en valait la peine. Ce monde était plus beau que le monde dans lequel notre combat s'était déroulé. Je reconnaissais au fur et à mesure de ma marche mon petit coin à moi. La maison familiale à quelques kilomètres, mes aires de jeu diverses et variées. Ce terrain vague que l'on utilisait avec les copains pour faire nos tournois de cartes, c'était ici que j'avais gagné ce deck « Vers » pour Reisuke. Je gardais toujours précieusement ce deck dans mon chevet, pour me remémorer de ces belles années d'enfance. En y repensant, j'ai eu énormément de chance de rencontrer Hakaze et son père au moment où mes parents sont morts. Sans eux j'aurais mal tourné, ou pire, je serais mort. Mort sans même savoir le pourquoi du comment…Après tout, bien que je l'eus marqué à Reisuke, c'était un mensonge : jamais je ne sus qui était l'auteur du crime ayant coûté la vie à mes parents. L'affaire a été bouclée dans le plus grand secret, et personne n'eut le droit de savoir étant donné que personne n'était de la famille de l'un de mes deux parents excepté moi et mon frère qui étions trop jeunes pour savoir. Lorsque je fus allé au commissariat demander le dossier à ma majorité, on me dit qu'il était dans les dossiers non élucidés. Si je ne l'ai pas dit à Reisuke, c'était simplement pour éviter de cultiver d'avantage le désespoir dans son cœur, lui qui avait déjà un énorme poids à gérer avec ses troubles émotionnels, je ne voulais pas lui infliger cette charge en plus.
Mais tout ça, malgré le caractère ambigu des différentes situations, appartenait au passé. Je ne pouvais simplement pas m'empêcher d'y penser, surtout quand je voyais le décor de ma vie pendant mes jeunes années. Une fois que j'eus quitté mon village natal, ma nostalgie disparut avec elle tandis que j'arrivai dans le centre ville. Je devais malgré ma réticence prendre le tramway jusqu'à la ville suivante pour enfin continuer à pied dans le parc « Tachibana » . A partir de ce parc je devais m'enfoncer dans la forêt sur laquelle il débouchait pour ensuite m'enfoncer dans un domaine montagneux. J'avais donc du chemin, mais je n'étais pas pressé.
Le centre ville était toujours animé. C'était ici que tout se passait, les gens allaient et venaient toute la journée et même parfois la nuit sans prêter attention les uns aux autres. Je n'aimais pas venir ici, car on n'y existe pas. « Si quelqu'un tombe, personne ne le ramasse », c'était la loi de la société moderne. C'est pour ça que contrairement à Reisuke qui à un travail en ville, ou Jessica qui elle a repris ses études, je me conforte à vivre en marge en travaillant pour Soichiro Namatame. J'aimais énormément la philosophie de mon père adoptif. Il portait un regard très critique sur le monde et l'attitude des humains en général, et j'avais l'impression d'apprendre énormément rien qu'en restant à ses côtés et à ceux de sa fille. Il était un peu mon modèle en tant qu'homme depuis toujours, m'apprenant ici comme dans le passé ce qui était juste et injuste, en me laissant toujours le choix final , comme pour tester mes aptitudes. Depuis tout ce temps, il est devenu comme mon père , en espérant que toutes ses attentes à ce jour furent également comblées.
C'est au bout d'une demi-heure qu'arriva le tramway desservant l'arrêt « Parc Tachibana ». Je n'avais pas pris les transports en commun depuis maintenant un bail, puisque le plus clair de mon temps je le passais à compter sur mes jambes pour me déplacer et garder la forme. En tant qu'homme, je devais être capable de faire des efforts physiques dans l'immédiat. Hakaze me disait souvent que j'étais idiot de prendre soin de mes aptitudes physiques, mais j'ai toujours fait une obsession là-dessus, j'étais donc irrécupérable sur ce point. Je montai dans le tramway qui allait m'amener à ce fameux espace de verdure, me coupant de nouveau un peu plus du monde qui m'entourait, je pris une place assise, le wagon était très peu rempli à cette heure, et je profitai de ces quelques dizaines de minutes à attendre pour regarder le monde d'un œil extérieur et en faire ma propre opinion.
Je regardai donc par la vitre fermée de mon transport du jour tandis que ces jours d'Automne étaient assez moroses pour la population en général. La joie estivale avait quitté les cœurs tandis que la routine scolaire et celle du travail prenaient le dessus sur le moral de l'humain lambda. Certaines têtes souriaient encore, puisant leur force dans une motivation quelconque : Le besoin d'argent, l'envie, la jalousie, ou des motivations plus nobles comme cette dame que je voyais sourire à l'enfant qu'elle tenait au bras. Nous avions tous nos motivations qui nous poussaient à avancer dans ce qui semblait être une course à l'espoir ou au désespoir. Elles pouvaient être nobles comme infâmes, mais nous partions tous avec un espoir proféré , ou avec une haine que l'on cultive à l'intérieur et qu'on laisse fleurir jusqu'au point de non retour.
« – Parc Tachibana, Parc Tachibana »
A l'annonce de mon arrêt, je me préparai à descendre. Lorsque le chauffeur ouvrit les portes, je le remerciai à haute voix, laissant dubitatifs les autres passagers de l'engin. Ce n'était pourtant pas grand chose, un merci , alors que le chauffeur prenait de son temps pour nous transporter là où nous devions aller. Pas mal de personnes trouvaient ça ridicule, avançant le fait que le chauffeur était payé pour , mais à ça je leur répondais que le boulanger ou le vendeur étaient aussi payés, mais qu'eux aussi avaient droit à un « merci » lorsque nous commandions des choses, c'était une marque fondamentale de respect à mes yeux, que de dire ce simple merci.
J'arrivai enfin à l'entrée de ce « Parc Tachibana ». Il était sur les coups de seize heures. Le parc semblait vraiment être banal. Il y avait quelques gamins qui s'amusaient par ci , par là. Des parents qui parlaient entre eux, sûrement pour s'échanger les derniers potins d'ici et d'ailleurs, mais il y avait aussi des jeunes , certains en train de lire des magazines, et d'autres en train de s'affronter dans des parties de duel de monstres. Je m'avançai un peu vers ce dernier groupe, profitant au passage de cette verdure qui donnait un air frais aux alentours, me faisant oublier légèrement la pollution du centre ville. C'était un duel apparemment très important qui se jouait entre ce garçon et cette jeune fille. Le garçon jouait un deck aile noire tandis que la jeune fille jouait un deck synchronique. Ils avaient l'air de bien s'amuser ensemble, mais ils étaient tous les deux déterminés à gagner. Je restai là à les regarder, amusé par la tournure des évènements. Je compris deux tours plus tard que la partie était terminée lorsque la jeune fille sortit un « Trishula, Dragon de la barrière de glace » qui détruit d'un seul souffle le jeune homme aux ailes noires.
Je partis discrètement de la scène tandis que la jeune fille fut acclamée par ses camarades. Cela me rappelait vraiment le bon vieux temps, lorsque les duels étaient pour moi un plaisir et que rien ne se jouait au cours de ces matchs. Avec le temps, je faisais des duels pour gagner de l'argent, pour gagner des récompenses, pour gagner ma liberté, mais certainement pas pour gagner du plaisir. C'était la vie de duelliste professionnel, peu importe le prix, la victoire devait être au bout. Au final c'était sympathique de regarder un duel sans enjeu, juste avant de m'enfoncer dans la forêt où débuterait ma mission.
Je découvrais la forêt Tachibana pour la première fois. J'étais déjà allé bien plus loin que ça, mais c'était la première fois que je m'engouffrai dans cette forêt qui avait déjà fait l'objet de nombreuses spéculations auparavant. Beaucoup disaient qu'elle était infréquentable dans le sens où des jeunes voyous faisaient de cette forêt leur repère. Des choses pas tres propres se passeraient ici, à environ 1 kilomètre de ce parc tout public. Des bagarres de gangs, des relations adultères, divers trafics , beaucoup de personnes évitaient cet endroit, et encore plus disaient à leurs enfants de ne pas y traîner. Cela ne me dérangeait pas plus que ça de venir dans un tel endroit, après tout je n'y avais aucun business, et ce que font les autres de leur vie ne me regardait pas. Je découvris donc avec stupéfaction le décor de cette forêt qui était bien plus accueillant que ce que je ne pensais. La forêt était assez sombre aux premiers abords, mais on remarquait vite que cette ombre prenante n'était en fait qu'un voile provenant des feuilles d'arbres se rejoignant en haut, empêchant ainsi les rayons du soleil de pénétrer l'endroit. Il y faisait d'ailleurs bien plus frais qu'à l'extérieur en conséquence, si bien que j'eus un frisson lorsque je pénétrai l'endroit. L'atmosphère était clairement différente. Il n'y avait quasiment aucun bruit dans cet espace fermé, là où le parc en lui même dégageait une atmosphère chaleureuse et familiale. Mais au final, cela me convenait plutôt bien de rester dans ce genre d'endroits.
J'avais bien progressé dans la forêt, et la nuit était tombée. Je décidai donc qu'il était temps pour moi de me poser pour aujourd'hui et de reprendre du lendemain. Il commençait à se faire tard et les nuits d'automne étaient plus longues que ces agréables nuits d'été. Je m'installai donc et sortit de mon sac de quoi casser la croûte. Un morceau de pain que j'ouvris avec mes mains et dans lequel je glissai un peu de fromage que j'emportais dans la partie isotherme de mon sac. C'était mon repas de ce soir. Adossé contre un arbre, je mangeais ce qui était ma ration du jour tout en regardant le décor qui m'entourait, analysant l'activité alentour et prenant les habitudes de la nature en compte. Il y avait quelques volatiles qui se baladaient sereinement, sans craindre les prédateurs tandis que les rongeurs sortaient librement pour aller chercher leur nourriture du soire. Si la pénombre faisait peur à certains, d'autres l'appréciaient pleinement, comme j'avais l'occasion de le voir ce soir.
Je pris mon sac et le mit derrière ma tête, me fabriquant par cette occasion un oreiller, certes précaire, mais opérationnel. Je m'affalai contre l'arbre et m'endormis avant de m'en rendre compte moi même, laissant la nature ambiante être mon guide pour cette nuit.
…..
La nuit me guida jusqu'au lendemain. Il ne m'était rien arrivé. Mon sac était toujours derrière, j'étais encore entier, j'avais donc eu raison de faire confiance à la nature ambiante pour veiller sur moi cette nuit là. Je pris de quoi manger et de quoi boire, puis repris la route en me nourrissant en marchant. Je réussis à sortir de la forêt quelques heures plus tard, après avoir franchi moult passages qui menaient à des culs de sac. Lorsque j'aperçus la lumière de l'extérieur, je me ruai vers elle afin de contempler de nouveau le soleil qui illuminait les contrées. J'étais enfin arrivé dans les montagnes où allait se dérouler ma mission. L'atmosphère était réellement différente de ce qu'elle était lorsque j'étais encore dans la forêt. Il faisait vraiment très clair à l'extérieur. Le ciel était dégagé, laissant libre cours aux différents rayons du soleil afin qu'ils illuminent les environs avec élégance. Je vais avoir gagné de l'altitude puisque le vent était monté, et les températures plus fraîches en conséquence. Je n'avais pas froid, mais je ressentais vraiment la différence depuis que j'avais quitté la forêt. Regardant autour de moi, je n'aperçus que des vastes étendues rocheuses couvertes de mousse. C'était pourtant non loin d'ici que se trouvait la source d'Ener-D détectée par la ville.
Sans vraiment savoir où je devais aller, je pris la route en suivant mon intuition. Avec l'aide d'une vieille boussole de Soichiro, je pris la direction du nord , et décidai de continuer jusqu'à ce que je tombe sur quelque chose, mon objectif, un obstacle, je ne savais pas , mais quelque chose.
…
Je marchai, marchai encore et encore jusqu'à ne plus avoir en tête depuis combien de temps j'étais sorti de l'espace de verdure abondante. Consommant mes ressources en eau rapidement, j'eus peur de vite me retrouver à cours. Je ne voulais pas en arriver à devoir profiter des ressources naturelles juste pour me procurer un peu de cette substance vitale.
C'est lorsque je perdis espoir que je distinguai quelque chose au loin. J'avais pris de l'altitude, et en me retournant, je ne voyais plus le paysage que j'avais quitté quelques heures plus tôt tout au plus. Quand à ce que je distinguais, c'était une lumière blanche assez importante qui formait une espèce de colonne s'illuminant perpétuellement de bleu et de mauve, provenant du sol et se dressant jusque dans les cieux. Pris par la curiosité, et peut être aussi par la surprise, je me hâtai d'avantage afin de connaître la source de cette étrange colonne d'énergie. Je traversai alors les quelques plate-formes qui me séparaient encore de ma mission jusqu'à être à proximité de mon objectif principal.
Ce que je découvris était quelque peu étrange. J'arrivai sur une plate-forme de cette montagne . La plate-forme formait un cercle irrégulier qui s'étendait sur quelques centaines de mètres. Le vent qui soufflait en abondance dans cet environnement cessait de souffler ici, comme si quelque chose retenait la puissance de la nature. Il y avait une petite brume qui flottait à mes pieds et qui se dissipait de plus en plus lorsque l'on remontait les yeux vers le ciel cela m'empêcha de distinguer au premier regard qu'il y avait des roches taillés en pointes arrondies dont la base était incrustée dans le sol. Il y en avait une douzaine , dispersés sur cette plate-forme circulaire.
Je m'avançai légèrement en direction du centre de cet espace d'où provenait l'intense lumière.
Lorsque j'arrivai au centre, j'eus une énorme surprise devant moi. Alors que je croyais être le seul présent en ces coins reculés, je distinguai dans la brume une silhouette assez proche de moi. Sans me faire voir d'avantage, j'inspectai la forme de la silhouette depuis l'endroit d'où j'étais. Scrutant son corps de haut en bas, je distinguai ce qui semblait être une poitrine, me faisant comprendre que la personne était une femme. Toujours avec prudence, je m'avançai d'avantage jusqu'à arriver face à la jeune femme qui me remarqua alors. Nous étions face à face.
Elle était une jeune femme d'âge adulte, je lui aurais donné la trentaine, elle possédait des cheveux sombres, très sombres, de couleur noir corbeau, qui lui tombaient gracieusement sur ses hanches. De teint à mi-chemin entre pâle et mâte, elle me regardait de par ses grands yeux bleus avec surprise. Elle me scrutait elle aussi, levant légèrement la tête puisque j'étais plus grand d'une tête, afin de sûrement me cerner elle marquée par la surprise, elle passa sa propre main sur son visage, touchant son nez, touchant ses lèvres, pour ensuite la laisser s'étendre le long de sa longue robe pourpre. Je ne compris pas quelle était cette surprise , ainsi que cette attitude venant de la jeune femme, mais avant que je ne puisse prononcer un mot, sa voix féminine marquée d'une profonde mélancolie prit la parole à mon attention.
-?- J'ai l'impression de vous avoir déjà rencontré auparavant. Est-ce que je me trompe ?
-Hiroki- Je ne pense pas vous connaître. Est-ce une de ces blagues qu'un homme arbore pour parler à une inconnue ?
La jeune femme marqua une pause, avant de rire discrètement face à ma réponse. Toujours sur mes gardes, je me préparais à toute situation, puisque j'avais appris il y a bien longtemps que les apparences étaient bien trompeuses parfois.
-Laila- Pardonnez-moi, je ne me suis pas présentée. Je vais plutôt vous, non, je vais plutôt te rafraîchir la mémoire, Yamada-Kun. Je suis Laila Serizawa. Ne te rappelles-donc plus de moi ?
-Hiroki- Laila… ? Je…Je suis désolé, je ne me rappelle plus de toi. D'où nous connaissons nous ?
-Laila- Comme c'est drôle , enchaîna-t-elle en dissimulant en rire. J'ai donc péri dans les profondeurs de ton âme, tu m'as assassinée ~
-Hiroki- Je…Je n'irais pas jusqu'à dire ça…
-Laila- Nous nous sommes affrontés il y a quelques années de cela dans un tournoi très important de duel de monstre, te rappelles-tu du tournoi Soleil contre Lune ? J'étais la leader de l'équipe Lune que tu as vaincu en finale , sous le nom d'Hélio.
-Hiroki- Oh…Je t'avoue qu'à partir d'un moment, je n'ai plus prêté attention aux informations sur mes adversaires, j'avais des motivations bien singulières.
-Laila- Voila qui est intéressant. Yamada-Kun, tes motivations, étaient-elles guidées par l'espoir, ou par le désespoir ? Je suis curieuse.
-Hiroki- C'est quoi cette question… ?
Je reculai d'un pas avec gêne, ne sachant pas quoi répondre à la question posée par Laila. Je réfléchis quelques secondes, laissant le visage de la jeune femme passer du sourire dissimulée à un joli sourire franc. Pour ne pas la laisser prendre le dessus sur la conversation, je me ressaisis, et répondis avec détermination.
-Hiroki- Pour l'espoir bien sur ! Tout ce que j'ai fait à cette époque, je l'ai fait pour quelqu'un qui m'est cher. J'ai fait tout ça dans l'espoir de le revoir un jour, et cet espoir est devenu réalité.
-Laila- Hahaha…Je vois, l'espoir proféré a donc été récompensé. Et que fais-tu donc ici, en ces terres reculées ?
-Hiroki- Je peux te retourner la question, Laila.
-Laila- Que tu es désespérant ~ Tu n'es pas drôle. Je suis venue enquêter ici à propos d'une source d'énergie Ener-D que l'on m'a rapporté. Je viens pour déterminer la source de cette puissance qui sort de nulle part. Nous avons les mêmes buts, n'est-ce pas ?
-Hiroki- Oui, à la différence près que je suis venu taire cette source de pouvoir, qu'en est-il de toi ?
-Laila- Je n'en sais rien à vrai dire ~ Aurais-tu envie de me convaincre de faire taire cette énergie ?
-Hiroki- Je n'ai pas envie d'utiliser la force, mais si tu te mets en travers de ma route, je n'hésiterai pas.
-Laila- Bien, voyons jusqu'où ira ton espoir, Yamada-Kun ~ .
La jeune femme se retourna et fouilla rapidement dans son sac jusqu'à en sortir un disque de duel. Elle l'enfourcha et prit une carte qu'elle plaça sur la zone monstre. Lorsqu'elle plaça ce monstre sur le terrain, l'Ener-D ambiante fut attirée par le disque de duel, le faisant luire d'une lueur assez puissante. Je compris à ce moment là que le duel allait être bien plus qu'un simple affrontement classique, comme lorsque j'avais eu affaire à Reisuke quelques temps plus tôt.
-Laila- C'est l'heure, Moonlight Rose Dragon !
Lorsqu'elle prononça ces mots, de son disque de duel sortit une lumière rose/pourpre intense qui fila tel un flux de lumière jusqu'à se matérialiser en un dragon similaire au dragon rose noire que j'avais eu l'occasion de voir lorsque nous avions infiltré le mouvement Arcadia. Le dragon se déplaça majestueusement et avec élégance , tournoyant au dessus de nos têtes, attendant ma réaction.
Je déposai mon sac au sol et y pris également mon disque de duel que j'enfourchai à mon tour. N'ayant plus besoin de mon sac, je le jetai plus loin, afin d'éviter des éventuels dégâts sur mes effets personnels. Je posai également une carte sur le disque de duel, et à son tour, la lumière de l'Ener-D vint donner de la puissance à mon monstre…Sauf que cette fois, rien n'apparut, excepté un objet, une faux.
-Laila- Qu'est-ce que… ? Je m'attendais à voir un de tes vers visqueux moi. Je suis déçue.
-Hiroki- J'ai appris de mes nombreuses batailles, j'ai traversé de nombreuses épreuves pour pouvoir me tenir ici. Je vais te montrer tout le pouvoir que j'ai accumulé. Faux Artefact !
Lorsque j'eus prononcé son nom, la faux réagit et vint s'installer directement dans la paume de ma main. Je ressentis la puissance de l'arme entre mes mains, exactement comme lorsque j'avais du protéger Jessica lors de notre voyage. Ma vieille arme ne me laissait pas tomber.
Armé de ma nouvelle relique en guise d'arme, je me ruai sur le monstre adverse, lui assénant un coup de faux qu'il évita de justesse, il tenta de contre-attaquer, mais je réussis tant bien que mal à éviter son attaque. Ce n'était que l'échauffement, il fallait bien plus pour l'emporter.
-Hiroki- Faux, retour. Moralltach, viens à moi !
La faux disparut du creux de ma main pour laisser place à cette épée bien plus lourde et bien plus puissante. Elle était certes plus difficile à manier, mais contrairement à Faux, elle avait une faculté bien plus puissante sur cette situation. Je me lançai de nouveau à l'attaque de la jeune fille et de son dragon qui ne se fit pas attendre et attaqua , utilisant son souffle lumineux dans le but d'atteindre mon Moralltach. Je pris l'attaque, sous les yeux satisfaits de la jeune femme. Cependant, lorsque l'impact fut terminé, je courais toujours, avec mon Moralltach dans la main, mais également avec une autre relique dans la main gauche, un lourd bouclier jaune qui me protégea. La jeune fille hurla de surprise.
-Laila- Comment !? Comment as-tu fait !?
-Hiroki- Egide Artifact agit comme un bouclier qui me protègera de tes attaques. Mes reliques sont également soumises à cette protection. Et je ne t'ai pas tout dit ! Moralltach est une arme à l'effet singulier ! Elle détruira tout monstre qui osera ne serait-ce que la frôler !
-Laila- Impo…-
Avant que Laila ne puisse prononcer un mot de plus, je m'attaquai à son monstre d'un coup de Moralltach, et comme je l'avais prédis, à la seconde où le monstre fut touché par mon artéfact, il disparut dans une pluie de particules lumineuses qui englobèrent tout l'espace de combat. Je me reculai en vitesse, laissant mes armes retourner dans cette armurerie qu'était mon deck , tandis que la jeune fille s'écroula littéralement au sol, admettant sa défaite. Je m'attendais à la voir s'écrouler, la voir me maudire , mais il n'en était rien. La jeune fille se releva, frottant cette petite poussière qu'elle avait sur sa robe, avant de me sourire et de prendre la parole de nouveau.
-Laila- C'est donc la force de ton espoir, Yamada-kun. Je t'avoue que je suis surprise ~
-Hiroki- Je ne donnerai pas tout dans un tel combat, tu n'es pas une ennemie, je n'ai pas à aller jusqu'au bout.
-Laila- Voilà des mots bien hostiles, ne trouves-tu pas ?
-Hiroki- Peut être bien, c'est simplement que désormais, j'ai des choses à protéger. Des choses qui me sont bien plus chères qu'une envie de pouvoir ou autre. N'as-tu pas ce genre de choses auxquelles tu te rattaches ?
-Laila- Des choses à protéger… ? Je t'avouerai que tout ceci est intéressant. Malheureusement, je ne vis que pour moi même. Je n'ai aucune attache, je ne peux donc pas confirmer tes sentiments. Yamada-Kun, je te laisse détruire toi même cette source d'Ener-D. Pour ma part, j'en ai fini ici, je voulais simplement tester cette force, et j'ai eu l'occasion de le faire. Arigato, Yamada-Kun.
Sans que je ne puisse dire un mot de plus, la jeune femme passa à côté de moi , les yeux fermés, arborant un sourire pris par la satisfaction. Ce fut la dernière image que j'eus de Laila avant qu'elle ne disparaisse dans la brume du décor ayant servi de champ de bataille à notre petite querelle rapidement réglée. En regardant sa silhouette partir au loin, j'avais vraiment l'impression que j'allais la revoir très bientôt. Je n'avais pas l'impression que cet échange était le dernier entre nous. Tout comme mon intuition de la veille s'était révélée exacte, mon intuition d'aujourd'hui me disait que nous allions nous revoir très bientôt.
Je m'avançai vers la source d'Ener-D et matérialisai de nouveau mon Moralltach Artéfact que je pris cette fois à deux mains. J'attendis un petit peu, me rapprochant ainsi de l'épicentre de la source d'énergie jusqu'à être assez proche pour y planter sèchement un coup de cette lourde épée. Elle fendit le sol au dessous, laissant ainsi s'échapper toute la puissance stockée par ce sol jusqu'à ce qu'elle ne s'évapore dans l'air tout comme un gaz sans forme particulière l'aurait fait.
Je m'assis finalement au sol, reprenant mon sac que j'avais jeté plus loin au passage. La mission était terminée. J'avais identifié la source d'Ener-D présente et je m'en étais occupé. Je ne pouvais pas laisser une telle puissance ici, ce n'était que Laila, mais qui sait, si une personne mal intentionnée avait mis la main dessus, le monde aurait pu connaître une nouvelle fois l'épisode de Reisuke, et cela aurait été catastrophique. C'est sur cette pensée que je rangeai mes cartes et mon disque de duel afin d'entamer mon repas. La nuit était sur le point de tomber, il était donc inutile de prendre la route à ce train, j'allais me perdre dans tous les cas. Je pris donc le soin de dormir sur place afin de rentrer deux jours plus tard, lorsque j'aurai enfin parcouru tout le chemin retour.
Chapitre 3 : Un Quotidien bien Ordinaire
Spoiler :
Cette journée d'automne était semblable à toutes les autres, sèche, monotone, et ordinaire. Je me levai ce matin là , encore dans le même lit que cet imbécile qui dormait encore. Je ne pouvais pas le réveiller pour qu'il bouge son cul ce matin, il avait été de garde toute la nuit pour son travail, et je n'étais pas assez cruelle pour lui infliger ça. Ce boulet s'était chargé de beaucoup de choses depuis que nous étions rentrés ensemble. Il avait obtenu son diplôme avant son départ vers mon époque qu'il disait, il passa donc l'été à trouver une caserne dans laquelle il serait pris, et il l'a trouvée rapidement. Il prenait donc en charge les dépenses du foyer et m'offrait un toit et de la nourriture. Je n'aimais pas être dépendante, donc je lui proposai de travailler également, mais il insista pour que je retourne à l'école afin de choisir une profession que j'aime. Au final je devais me lever tous les jours à six heures trente afin de partir une heure plus tard pour commencer les cours à huit heures tapantes. Mon lycée était en ville. J'étais entrée directement en classe de seconde grâce à Soichiro Namatame qui assura que je venais de l'étranger et que j'avais le niveau requis. Je n'avais pas réellement de soucis à rattraper les connaissances, puisque pendant ces sept années piégée avec Hiroki, j'eus passé le plus clair de mon temps à lire les différents ouvrages du monde des esprits, ce qui renforça mes connaissances dans beaucoup de domaines. Mathématiques et langues étrangères, mais aussi et surtout les sciences. Je n'avais pas de réel projet à l'heure actuelle, j'obéissais plus ou moins au caprice de Reisuke, qui se sentait bien à travailler et à prendre en charge les dépenses du couple, fierté masculine je présume. Fréquenter les bancs de l'école était quelque chose de nouveau pour moi. Lorsque je suis arrivée, je me suis mise à parler comme je le faisais d'habitude, sauf que là, on me rétorquait un « Mademoiselle Leocaser, un peu de tenue dans notre établissement ! » avant de m'ordonner de m'asseoir. C'était vraiment différent de ce que j'imaginais, mais pour être honnête ça me faisait du bien, vraiment du bien de vivre une vie normale, dans une époque devenue la mienne. Je m'étais fait quelques amies dans la classe, mais je ne restais jamais longtemps entourée. J'aimais bien ma solitude, passer les cours le matin dans la tranquillité, puis prendre le déjeuner seule, sur le toit de l'école. Ce jour là, une fois que j'eus fini mon contrôle à 11h25, je pus sortir en avance pour prendre la pause du midi jusque 13h30. Comme à mon habitude je pris mon sac et courus dans les couloirs afin de prendre l'escalier central que je dévalai à toute allure. Montant les marches deux par deux, j'arrivai vite devant cette porte double qui séparait les escaliers du toit. En ouvrant les portes, j'aperçus mon coin à moi, mon petit nid douillet que j'aime, le toit de l'école.
J'avais entendu d'une de mes connaissances que ce toit n'était pas beaucoup fréquenté, excepté par les personnes introverties de base, mais lorsque j'arrivai ici pour la première fois, je ne compris pas pourquoi j'étais seule. Car après tout, cet endroit était magnifique en lui même. Lorsque j'ouvrais la porte, je pouvais sentir un grand courant d'air frais vivifiant passant du dessous de la jupe de mon uniforme scolaire pour remonter le long de ma colonne vertébrale et reprendre sa liberté par ma nuque. C'était le genre de courant d'air qui remettait les idées en place. Le toit en lui même n'était pas très entretenu. Il y avait quelques barrières qui étaient plus vieilles que moi sûrement, mais cela ne me dérangeait pas. J'appelais cette zone « Mon petit Satellite » car le manque d'entretien me rappelait la ville. Je m'installai en m'asseyant, prenant ce repas que je me suis concocté du matin, faisant face à cette superbe vue plongeante sur la ville et la campagne, et me mis à manger comme à mon habitude. J'observais chaque jour tout ce que je pouvais observer, que ce soit l'environnement, les rassemblements, rien n'échappait à mon œil lointain et critique. Je m'amusais parfois à chercher de mes yeux les camions de pompiers qui étaient appelés dans les alentours, et quand j'en voyais un passer, j'imaginais Reisuke dans sa belle tenue de combattant du feu en train de sauver des vies. Même si je ne lui dis jamais en face, je suis fière de mon boulet première classe. Il n'a pour lui que la gentillesse, mais c'est déjà ça. Il ne faut pas être difficile pour avancer dans la vi –
-???- Jessica-Chan !!!
-Jessica- Heh ? Perdue dans mes pensées, je fus interrompue par ce qui semblait être une voix masculine. Je me retournai avec surprise, c'était la première fois que l'on venait me trouver ici. Je me relevai, faisant face au jeune homme face à moi d'un air dubitatif, le laissant prendre la parole. -Aymeric- Je m'appelle Aymeric. Je….Je suis en seconde aussi, mais pas dans ta classe…..Je…Jess…Jessica-Chan !!! Daisuki !!! Sors avec moi s'il te plaît ! Le jeune homme mit ses deux bras le long du corps et se prosterna devant moi comme pour amplifier la solennité de sa déclaration. Je restai néanmoins impassible devant lui. J'avais peut être l'air d'une lycéenne banale, pourtant j'étais loin d'être une jeune fille comme les autres. J'étais néanmoins intéressée par ce que ce boulet allait me dire, alors je jouai le jeu du crétin. -Jessica- Pourquoi veux-tu sortir avec moi ? Il y a des tas de filles dans le coin, alors pourquoi moi ?
-Aymeric- Je…..Depuis que je t'ai vue arriver dans l'école, je t'ai trouvée très jolie et……Je sais pas comment dire ça…Mais ton indécence m'attire….
-Jessica- Ah ? Mon indécence t'attire ?
-Aymeric- Je….Ouais….
-Jessica- Laisse moi donc te le dire avec indécence ~ J'ai vu bien des mecs comme toi dans ma vie, ceux qui savent remuer la queue pour obtenir ce qui les arrange, eh bien manque de bol pour toi mon puceau, j'aime pas ton genre et j'suis déjà maquée, essaie de déballer ton charabia à une autre, c'marche pas avec moi chéri ~
-Aymeric- J…Je…Je….. *soupire* J'ai compris….Je ne t'embêterai plus. Le jeune homme repartit aussi vite qu'il fut arrivé. Ils étaient tous aussi désespérants les uns que les autres, ces mecs. Rien à voir avec Mario, Elvis et les autres. Ils n'avaient aucune poigne, aucune répartie, c'était affligeant. Ils n'avaient même pas le courage de se battre pour ce qui leur tenait à cœur, alors que l'abruti que j'avais chez moi pouvait déplacer les montagnes si son cœur lui disait de le faire. Jamais je ne pourrai aller voir ailleurs, puisque Reisuke est tout ce qu'il me faut. -???- Dis donc, c'est que Mademoiselle est vraiment sollicitée ~
–Jessica– Huh ? Qui est l– ? Lorsque me retournai dans l'autre sens cette fois, je vis quelque chose qui me choqua. Elle était assise sur une estrade quelques dizaines de centimètres plus haute que je ne l'étais, me regardant de cette hauteur avec un air moqueur. C'était cette connasse de l'autre jour qui avait chanté avec Reisuke. Mikami qu'elle s'appelait je crois. Je ne l'aurais pas reconnue, elle ne portait pas le même uniforme que moi. Le sien était tout noir avec des bandes fluorescentes incrustées, comme une chanteuse électro. –Jessica– Mikami….Tu es étudiante ici ?
–Akemi– Akemi, pas Mikami, et pour toi c'est Abarai-Sensei ~
–Jessica– Abarai….Sensei ?
–Akemi– Eh oui ma poule, je suis prof de musique ici ~ Je suis chargée de solliciter votre oreille afin d'essayer de faire de vous des artistes. Enfin, ce n'est pas gagné ça par contre, le show aura du mal à se terminer ~
–Jessica– Et donc ? T'es souvent à glander ici en tant que prof ?
–Akemi– Ne casse pas le rythme avec ta rudesse , regarde ce paysage. Ne penses-tu pas que c'est vraiment le paysage idéal pour être inspiré et écrire une chanson à texte ?
–Jessica– J'suis pas dans ce genre de délires ma poule ~
–Akemi– Ah bon ? Surprenant, après tout, tu es maquée avec le fameux Reisuke Yamada ~
–Jessica– Et ? Qu'est-ce que Reisuke a de si particulier avec la musique ?
–Akemi– Attends, t'es pas au courant ? J'hallucine !! Elle n'est pas au courant !! L'année dernière, Reisuke était le guitariste du groupe le plus côté du lycée ! Just Like That ~
–Jessica– Ce boulet sait vraiment jouer d'un instrument ?
–Akemi– Un peu ouais ! Il suffit de se renseigner au club de musique pour connaître « The Fallen Moon » ! Comme je suis nouvelle ici en tant que prof, je remplace la professeur qui les prenait en charge l'an passé, elle est partie à la retraite, du coup j'ai pris le groupe sous mon aile et ils m'ont raconté que Reisuke en faisait parti l'année dernière. Ils vont donner une représentation à la pause de quinze heures, tu devrais aller les voir ~
–Jessica– Pourquoi pas. J'suis curieuse de voir quel style de musique jouait Reisuke.
–Akemi– A la bonne heure ma poule ~ J'te laisse miss, j'ai un cours à préparer ~ La pause de midi se conclut sur cet échange avec la professeur qui n'était pas du tout crédible en tant que tel. Je rangeai soigneusement ma gamelle désormais vide dans mon sac, pensant à cette vaisselle que je ferai du soir, avant de reprendre la route vers ma salle de classe.
Je n'avais qu'une heure l'après-midi, une heure de langues étrangères. L'anglais était la principale langue que j'apprenais puisqu'elle servait apparemment pour l'international qu'ils disaient. C'était la matière dans laquelle j'étais la meilleure, je ne savais pas tellement pourquoi, mais tout était facile quand je faisais de l'anglais, ce qui rendait mes après-midi vraiment légères puisqu'après cette heure, chacun partait dans son club respectif, sauf moi qui n'en avait pas.
A la fin de ce cours d'anglais, comme à leur habitude, ils vinrent me voir. Ils étaient toujours tous les trois, Myst, Itachi et Xavier, à vouloir me voir dans leur club. Tous les trois en uniformes scolaires, ils étaient tout de même réellement différenciables. Le premier des trois était un jeune homme de taille moyenne au regard fin, il était assez souriant et agréable, mais assez discret. Itachi était quant à lui un jeune homme plus grand, assez musclé , aux cheveux et yeux de couleur brun. Son passe temps favori était de se moquer du dernier du groupe, Xavier, qui lui était un poil plus petit que son acolyte. Il n'était pas très baraqué , ses cheveux noirs corbeau tombaient sur son regard moqueur de couleur azur. Il n'en manquait pas une pour placer une de ses « punchlines » comme il les appelait, j'avais d'ailleurs appris à ne rien prendre au sérieux venant de lui. Il s'avança vers moi, me laissant deviner par son expression qu'il allait encore m'en sortir une plus grosse que lui. –Xavier– Jessi-Chan, t'as envie de tâter du lourd aujourd'hui ? ~ Je suis certain que tu aimerais voir ce que c'est qu'un vrai mec ~
–Jessica– Non merci, je m'amuserais bien plus en jouant au bilboquet qu'en traînant avec toi, repasse plus tard quand tu auras grandi un peu mon chou ~
–Itachi– Hahahaha qu'il s'est fait rekt le Xavier !
–Xavier– Ta gueule Ida, t'es qu'un bon à rien de toute manière.
–Myst– Comme toujours, Xavier il est tellement mauvais. Alors Jessica, tu as réfléchi à rejoindre Overlords ?
–Jessica– J'suis pas fan de club de duels pour être honnête. J'pense même pas rejoindre un club tout court.
–Myst– Tu pourrais devenir une duelliste d'exception en te joignant à nous. S'il te plaît reconsidère notre offre.
–Xavier– C'est surtout que tu l'as battu quand il a fait son grand donc pour pouvoir passer l'éponge, ce mauvais il doit te recruter sinon il passe pour un con ~
–Jessica– Non mais j'suis pas intéressée voilà. Y'a pas trente-six mille solutions
–Itachi– Allez laissez la dame, elle veut pas elle veut pas. Ils repartirent comme ils sont venus, en se charriant. Ils étaient dans le couloir, mais j'entendais Xavier de la salle de classe tellement il était bruyant dans ses délires. Ca me tira un sourire , j'aimais bien voir le groupe se tacler , mais je n'avais pas pour projet de les rejoindre.
Sur cette note amusante, je finis de prendre mes notes. Je prenais toujours un peu de temps après la classe pour bien me relire étant donné que c'était mon dernier cours. Lorsque j'eus finis, je fermai mon cahier et rangeai mes affaires, avant d'être interrompue dans mes pensées par une voix féminine assez douce. Je me retournai pour faire face à mon interlocutrice qui était assise au bureau juste derrière moi. Son sac était posé au sol, elle avait sûrement fini de prendre des notes, mais pour une raison étrange elle restait là. Je la regardai avec incompréhension, scrutant au passage sa personne. Elle était une jeune fille assez petite portant un uniforme quelque peu différent des nôtres. Elle possédait des cheveux roux assez courts qui lui tombaient sur les côtés du visage, laissant ses grands yeux bleus expressifs, soulignés eux mêmes par ses quelques tâches de rousseur me percer du regard. Cette fille, je la connaissais……Elle s'appelait……Chiaki. Nakagami Chiaki. Elle était une jeune fille de ma classe vraiment discrète et souvent seule, passant le plus clair de son temps sur quelques consoles qu'elle trouvait d'occasion. Elle était plutôt marginale, elle n'aimait pas ressembler aux autres, et pour ça, elle portait toujours cette veste kaki par dessus l'uniforme couleur lavande que nous étions toutes dans l'obligation de porter. –Chiaki– Ils t'ont encore demandée pour leur club ?
–Jessica– Ouais, ils pensent que leur équipe pourrait développer mes compétences au duel de monstres. Mais ca ne m'intéresse pas en vrai.
–Chiaki– Ahhhhh…..Je vois.
–Jessica– Pourquoi ça t'intéresse spécialement, Nakagami-Chan ?
–Chiaki– Hmmm….Je suppose que j'aime regarder les autres. Voir les autres faire de leur mieux me donne espoir.
–Jessica– L'espoir ? L'espoir en quoi ?
–Chiaki– Hmmmm….L'espoir d'un monde meilleur j'imagine. Comme dans ce jeu , ils se battent tous pour prouver que l'espoir surplombera toujours le désespoir. Qu'en penses-tu ? Si le désespoir viendrait à se montrer dans sa couleur la plus sombre, penses tu que l'espoir se montrerait dans son aspect le plus étincelant ?
–Jessica– …
–Chiaki– Hmmmm Je comprends. Je suis désolée d'avoir posé une question dénuée de sens. Je m'en vais au club.
–Jessica– Attends !
–Chiaki– Eh ?
–Jessica– Je peux te dire avec certitude que lorsque tu fais face au désespoir le plus profond, si tu continues à garder espoir, alors les jours à venir seront illuminés naturellement, l'espoir est toujours plus fort que les ténèbres les plus profondes.
–Chiaki– …. La jeune fille, sur le pas de la porte, s'arrêta devant ma réponse. Elle avait légèrement ouvert la bouche, c'était apparemment un de ses tics lorsqu'elle réfléchissait. Elle s'arrêta une bonne minute, comme analysant mes paroles, avant de revenir à elle et m'afficher un profond sourire. –Chiaki– Merci beaucoup, Jessica-Chan ! Elle partit joyeusement dans le couloir, me laissant dubitative à propos de notre rencontre. Cette fille était presque un fantôme dans la classe tellement personne ne la remarquait, mais pour une raison qui m'échappait, elle m'avait laissé une forte impression. Etait-ce en raison de tout ce blabla à propos de l'espoir et du désespoir… ? Je ne savais pas répondre, pourtant, j'avais le sentiment que pour elle, tout cela signifiait bien des choses.
Je pus enfin quitter la salle de classe une fois que ma conversation avec Chiaki fut finie. Je l'avoue que ces journées imprévisibles à l'école me plaisaient bien. Tous les jours on ne savait pas qui allait venir nous voir, et pour quel motif. J'avais l'habitude d'Overlords à vrai dire, mais Aymeric et Chiaki m'avaient surprise aujourd'hui, c'était agréable après tout. Je regardai l'heure de ma montre, il était 14h45, autrement dit, il ne restait que 15 minutes avant la pause de 15 heures et le concert de « Fallen Moon ». J'étais vraiment curieuse de savoir dans quel groupe était Reisuke. Hiroki m'avait dit qu'il jouait de la guitare, mais que sa timidité était trop grande pour qu'il s'affirme en tant que musicien, pourtant il avait fait partie d'un groupe au lycée. Cette incohérence me rendait curieuse, si bien que je traversai les couloirs pour sortir du bâtiment et me rendre au gymnase, là où le groupe « Fallen Moon » devait donner sa représentation du jour. Nous étions une cinquantaine d'élèves à s'être rassemblés dans le bâtiment afin d'écouter le live du jour. Sur la petite estrade bricolée pour l'occasion, il n'y avait que quelques instruments, une basse, une batterie, et un micro sur pied au milieu. Je me positionnai dans un des gradins du gymnase, en attendant que le groupe arrive afin de les écouter, quand je fus surprise par Akemi qui sortit de nulle part et s'assit à côté de moi. –Akemi– Tu es donc venue, Jessica ~
–Jessica– Abarai-Sensei, ils sont vraiment si populaires Fallen Moon ? Il n'y a que 50 élèves ici.
–Akemi– Tu peux m'appeler Akemi ~ Patience ma poule, tu vas voir le flow du groupe. Je me tus et observai en guise de réponse. Une dizaine de minute passa, et personne n'était là, ni les musiciens, ni les fans. Certains étaient même découragés par l'attente et étaient partis. Il était 15h10 quand je vis enfin un signe de vie sur scène. Un jeune homme qui devait avoir mon âge, habillé d'un ensemble en jean, pantalon et veste ouverte sur un tee-shirt blanc sur lequel était disposé un collier en argent. Il repositionna son bandana sur sa tête, empêchant ses cheveux couleurs ébène d'obstruer sa vision couleur noisette. En voyant le monde réunit, il fut satisfait, alors que nous étions moins de cinquante. Il prit la parole dans le micro, laissant tout le monde entendre sa voix grave mais agréable. –Kôsei– Merci d'avoir fait le déplacement les amis. The Fallen Moon a eu des épreuves difficiles en ce début d'année. Notre guitariste et notre chanteuse nous ont quitté, et pour faire perdurer le groupe nous avons donc du chercher des solutions viables et durables surtout. Nous n'avons pas encore de guitariste, et j'occuperai le chant, j'espère donc que ce nouveau tournant dans le groupe vous fera plaisir. Je suis donc Kôsei Nishijima au chant cette fois, et je suis accompagné par Kenichiro à la basse , et Masuda à la batterie , et nous vous interprétons Shissou ! https://www.youtube.com/watch?v=Mc1FvrL4EqA –Jessica– Ils avaient aussi une chanteuse ?
–Akemi– Oui la chanteuse a aussi qui– La prof n'eut pas le temps de terminer sa phrase que le jeune homme à la basse commença un solo qui dura quelques secondes avant d'entamer la musique dans le vif. Je ne compris pas ce qu'il se passait, mais lorsqu'ils commencèrent à jouer, la salle vibrait en même temps que le rythme de la musique. J'étais transportée par cette atmosphère singulière. Lorsque Kôsei commença à chanter, je sentis des vibrations encore plus profondes encore à l'intérieur de moi. J'étais totalement pénétrée par la musique que le groupe produisait. Je n'avais même pas la force de bouger , alors qu'Akemi à côté de moi s'était levée et agitait le bras en criant « Hey, Hey , Hey » , entraînant les élèves avec elle. Au fur et à mesure que la chanson passait, beaucoup de monde arrivait en masse dans le gymnase, attirés par le son produit par The Fallen Moon. Je n'avais jamais eu l'occasion de voir un tel spectacle à Satellite. Simplement exercer leur art était suffisant pour chaque membre de ce groupe afin de sourire et renvoyer du bonheur aux autres. Me donnant au final la force de me lever et d'agiter le bras à mon tour en guise d'encouragements au groupe. Je ne prêtais plus attention à rien, laissant mon corps et mon âme vibrer au rythme de la musique. Je devais vraiment avoir l'air conne de l'extérieur, mais je n'en avais rien à foutre au final. Je m'éclatais et c'était le principal.
Lorsque la chanson se finit, nous acclamâmes tous le groupe en choeur. Le chanteur , en sueur , semblait satisfait, il leva son micro vers le ciel, ce qui eut pour effet de produire un effet de Ola dans la foule. Alors que je me rassis, les élèves étaient unanimes pour un encore. Le leader du groupe fut surpris, mais il s'exécuta. Cette fois, Akemi se rassit, moi de même, toutes deux dans les gradins, avant de continuer notre conversation. https://www.youtube.com/watch?v=74b73xOg_gM –Akemi– Tu t'es enfin lâchée ma poule, je m'en doutais que tu ne resterais pas indifférente au charme de mes poulains ~
–Jessica– Je n'ai jamais écouté quelque chose de semblable….En vrai j'ai jamais réellement écouté de musique tout court.
–Akemi– NAN TU DECONNES !!? La musique c'est la vie ma chérie ~ J'suis sure que tu aurais du potentiel pour en faire ~
–Jessica– Nah, c'pas pour moi ces trucs là, j'ai l'air de faire de la musique sérieux ?
–Akemi– Et Reisuke alors, on croirait qu'il est guitariste ? ~
–Jessica– Vrai. En tout cas ils se débrouillent bien The Fallen Moon. Je suis contente d'être venue, mais je vais repartir.
–Akemi– Tu n'écoutes pas la fin de la chanson ?
–Jessica– Elle n'est pas aussi puissante que l'autre , donc je vais partir.
…..
…
–Jessica– Akemi.
–Akemi– Pour toi c'est Abarai-Sensei !
–Jessica– Il faudrait savoir merde !!! Je….Je pense rejoindre le club de musique finalement.
–Akemi– Ow Yeah ~ Tu vas t'y plaire ma puce ~ Je vais t'apprendre tout ce que tu dois savoir ~
–Jessica– Je….compte sur toi , alors. Je n'avais pas eu l'occasion de vivre ça à mon époque, le quotidien banale d'une collégienne, d'une lycéenne, qui n'a pas d'autres soucis que ces divers imprévus occasionnés par qui le veut. Quand je suis arrivée ici, je pensais vraiment que ça allait être chiant, et que je le faisais simplement pour que Reisuke se sente bien vis à vis de moi. Pourtant, j'ai pris goût à tout ça, Overlords qui ne me lâche pas, Chiaki qui sort de nulle part, Kôsei qui me touche avec son groupe, et maintenant le club de musique et Akemi en guise de prof. Tout ça était nouveau pour moi, et après tout c'était pas si mal de tenter de nouvelles expériences. Je vais m'entraîner à la musique et au chant, en espérant qu'un jour, tu me feras l'honneur de jouer pour moi. –Jessica– Dites, Abarai-Sensei.
–Akemi– Oh, tu es revenue ? Et appelle moi Akemi voyons, pas de chichi ~
–Jessica– Qui était la chanteuse de « The Fallen Moon » ? Elle est connue ? Je peux la contacter ? J'aimerais m'entretenir avec elle pour savoir des choses.
–Akemi– Oh ? Hmmm, attends, je ne l'ai pas connue. Je vais demander.
…..
–Akemi– KÔSEIIIIIII !!!!! ON A BESOIN DE TOIIII !!!!! Le jeune homme qui rangeait ses instruments de musique en compagnie de son groupe s'arrêta à l'appel de la jeune professeur de musique, et se dirigea vers elle naturellement, comme si il avait l'habitude de se faire appeler de la sorte. Il arriva vers nous d'une démarche légère et naturelle, avant de prendre la parole avec délicatesse, s'adressant à sa gérante.
-Kôsei- Yoh, J'peux aider en quoi ?
–Akemi– Kôsei, j'te présente une copine à moi, Jessica, elle étudie ici et va rejoindre le club de musique. ~
–Kôsei– Oh, voilà qui est intéressant. J'suis Kôsei Nishijima, j'suis en troisième année ici. D'habitude dans le groupe de musique au violon, mais depuis qu'on n'a plus de chanteur, je tryhard pour être le vocaliste.
–Jessica– J'suis Jessica, Jessica Leocaser. J'ai beaucoup aimé ta musique, elle m'a fait de l'effet à l'intérieur. Je pense donc rejoindre le club de musique et peut être apprendre un instrument, voir apprendre à pouvoir chanter, mais j'aimerais avoir l'avis de la chanteuse qui était dans ton groupe. Y'a moyen que tu me mettes en contact avec elle ?
–Kôsei– Wow, c'est un sacré truc que tu me demandes là. Hmm. J'sais vraiment pas où tu pourrais la trouver, depuis la fin du lycée elle a tout simplement coupé contact. J'vais demander à Ken'. Le jeune homme se retourna vers son groupe et cria tout comme le professeur l'avait fait quelques minutes plus tôt. Mais ce qu'il dit me surprit au plus haut point.
–Kôsei– Kenichi !!!!!! T'as eu des nouvelles d'Erika !!!?
–Kenichiro– Nah, depuis qu'elle est partie du bahut on n'a plus aucune nouvelle moi et Masu ! Il se retourna de nouveau vers moi, affichant un air désolé. –Kôsei– Nah, aucun moyen de la contacter. Désolé ma p'tite.
–Jessica– Attends, la coincidence serait grosse, mais cette Erika…Tu parles d'Erika Kurenai ?
–Kôsei– Huh ? Tu sais où est Erika ? Ca serait cool parce que depuis qu'ils sont partis on galère là, limite pour le guitariste j'ai juste à composer des choses différentes, mais pas mal de monde venait à cause de la vocaliste féminine donc ça pue comme situation.
–Jessica– Je ne sais pas où elle est, elle est partie à l'étranger.
–Kôsei– Putain ça craiiiint. J'suppose que je vais devoir faire le chanteur encore longtemps. Bref. Je t'attends au club, passe quand tu veux ça sera fun.
–Jessica– Ca marche, je reviendrai vite ~ A plus mon chou ~ Sur cette note surprenante,je quittai le gymnase pour emprunter le chemin retour jusqu'à la maison. Reisuke le guitariste, Erika la vocaliste, tout ça semblait tellement absurde que je ne pus m'empêcher de pouffer de rire. Décidément, tout le monde avait son jardin secret. Pourtant, les secrets les mieux gardés finissent toujours par remonter à la surface, c'est ce que Mario me disait tout le temps lorsque j'étais encore à Satellite. Dans le bus du retour, tout se bousculait dans ma tête, entre Reisuke, Erika, Chiaki et Akemi, j'avais tellement de personnes mystérieuses autour de moi que je ne savais pas où donner de la tête, pourtant, demain est un nouveau jour, et il apportera aussi son lot de surprises.
Chapitre 4 : Zetsubou
Spoiler :
Toujours sous l'effet de cette confrontation avec Laila quelques jours auparavant, j'étais à mi-chemin entre l'éveil et le sommeil alors que j'étais dans le tramway qui allait me mener jusque mon chez moi. Quatre jours étaient passés depuis que j'avais quitté Hakaze, et pour être honnête, elle me manquait énormément. Jusque là nous étions toujours partis en missions ensemble, mais depuis le retour de ce voyage, beaucoup de choses avaient changé. Le patriarche évitait d'envoyer sa fille dans des endroits dangereux, la jugeant encore trop fragile psychologiquement parlant pour qu'elle puisse m'accompagner dans ce genre de missions. Il lui dira quand elle sera apte, lui répétait-il toujours. Bien que mon amie fut frustrée lorsqu'il lui annonça la nouvelle, elle finit par encaisser le coup et s'y faire, respectant les ordres du patriarche sans broncher. Elle était téméraire et butée , mais elle était assez respectueuse pour reconnaître ses faiblesses et surtout pour reconnaître quand Soichiro avait raison. J'aimais beaucoup ce trait de Hakaze. Elle avait beaucoup de respect envers sa famille, que ce soit son père, sa mère, ou sa tante. Elle acceptait leurs critiques comme des remarques constructives et en tirait des leçons. Elle ferait une bonne mère me disais-je tout le temps, convaincu que je construirai quelque chose de stable avec cette piètre femme d'intérieur. Une fois mon arrêt annoncé, je descendis enfin de ce tramway pour reprendre la marche à pied et me réveiller un bon coup.Je regagnai ma petite ville de campagne, me posant d'avantages de questions sur l'apparition de Laïla qui ne sortait pas de mon esprit. Pour une étrange raison, je sentais qu'elle ne m'avait pas tout dit sur sa présence d'il y a deux jours. Elle semblait d'ailleurs avoir gardé beaucoup d'informations sur moi qui ne l'ai affronté qu'une fois en duel il y a déjà quelques années. Elle ne semblait pas de mauvaise intention, puisqu'elle ne m'aurait pas laissé éteindre la source d'Ener-D , surtout en considérant toutes les choses possibles grâce à une telle source, mais je restais dubitatif concernant ses véritables intentions. C'est sur cette pensée que je revins enfin à la maison. D'une main tremblante j'introduis ma clé dans la serrure, laissant les portes de mon sésame s'ouvrir devant ma mine réjouie. Je criai un « je suis rentré » dans la salle, mais je n'eus aucune réponse. Je m'avançai dans notre petit salon, prenant le soin de regarder l'heure au passage : midi trente. Hakaze devait être en train de travailler avec le patriarche. Je profitai donc de cette solitude pour aller prendre une bonne douche bien méritée après avoir déposé mon sac, pour ensuite m'écrouler à demi-nu sur mon lit et m'engouffrer dans un profond sommeil.
…..
Je me réveillai deux heures plus tard, à ma grande surprise. Lorsque je me couchai deux heures plus tôt, je pensais vraiment que j'allais dormir jusque le lendemain, pourtant, deux heures suffirent à me reposer. Je saisis donc l'occasion pour aller faire mon rapport au patriarche. J'allai dans le réfrigérateur chercher de quoi me cuisiner quelque chose de rapide : un des plats cuisinés que l'on gardait pour quand on devait se nourrir en mode lance-pierre. Je le fis réchauffer et l'engloutis rapidement, je n'avais après tout rien mangé depuis vingt-quatre heures, cela suffisait à me rendre vorace au plus haut point. Une fois mon repas fini, je m'habillai et je sortis tranquillement de chez moi en prenant soin de verrouiller tout ce qui devait l'être.
Je marchai une heure de plus en prenant mon temps jusqu'à arriver chez Soichiro. Je poussai la grande porte qui n'était pas verrouillée, après tout, seules les personnes en rapport avec l'énergie Ener-D et les esprits du duel de monstre pouvaient apercevoir cet endroit, donc Soichiro n'avait rien à craindre. Lorsque les portes furent ouvertes , je découvris l'endroit tel que je l'avais laissé quelques jours auparavant, avec une seule exception dans le décor, Medraut et ses compères n'étaient pas en train de brailler comme ils le faisaient habituellement à coup de « Diantre ! » et de « Miséricorde » . Cela me soulageait quelque peu de ne pas avoir à gérer ces quelques losers en armure qui m'agaçaient au plus haut point.
J'arrivai finalement dans le centre d'entraînement, puis dans le laboratoire de Soichiro Namatame. Je le trouvai en compagnie de sa fille, ma proche amie, Hakaze, et de Sirie, la tante de la jeune femme. Tous trois étaient de dos à moi, penchés sur le bureau du patriarche. Ils ne remarquèrent pas tout de suite ma présence, c'est lorsque je me forçai de tousser bruyamment qu'ils remarquèrent que j'avais pénétré les lieux. Je pris la parole d'un ton moqueur, m'adressant au patriarche. -Hiroki- Rhalalalala, j'aurais été un ennemi, vous étiez tous morts hahahaha.
-Hakaze- Oh, tu es rentré Hiroki. Alors ta mission ?
-Hiroki- Je vais vous raconter ça après, vous étiez en train de regarder quelque chose quand je suis arrivé, je ne voudrais pas vous interrompre.
-Soichiro- Viens donc voir gamin, tu nous aideras peut être. Sollicité par le patriarche, je m'approchai du groupe et m'installai avec eux autour du bureau. Un dossier assez volumineux était posé sur ce dit bureau. Il était ouvert. De nombreux termes médicaux étaient cités dans les quelques feuilles que je pouvais distinguer, si bien que tout ça avait la même signification que du chinois à mes yeux. J'affichai un air d'incompréhension à Soichiro qui me fit signe d'écouter la femme qui avait le même âge que lui : Sirie. -Sirië- Depuis que je suis aide soignante je me suis trouvée dans pas mal de situations délicates, et il y a trois jours, j'ai du faire face à un cas singulier. Je vous ai ramené le dossier médical de la personne en question.
-Hakaze- Ne risques-tu pas gros pour ça ma tante ?
-Sirië- En effet, mais je pense que c'est obligatoire d'avoir des réponses à cette pathologie singulière. Le patient a des symptômes bien étranges. Il se recroqueville sur lui même et n'écoute plus personne, il est las de tout événement dans sa vie , et occulte carrément toute notion de plaisir, de joie, de chaleur. Comme une dépression vraiment très puissante à vrai dire.
-Hiroki- C'est une maladie ?
-Soichiro- On croirait plus à une pathologie cérébrale ou mentale. Je ne vois pas ça comme une maladie que tu attrapes par contamination.
-Sirië- En effet. Je pense que cela relève du domaine de la psychiatrie plus que du domaine de la médecine classique.
-Hakaze- Oui, je le pense aussi, combien de cas ont été recensé dans l'arrondissement ?
-Sirië- Un seul. Nous avons mis ce cas en contact avec d'autres patients afin qu'il développe d'avantage d'énergie positive, en le gardant sous constante surveillance au cas où il développerait une schizophrénie ou autre trouble du comportement mettant autrui en danger. Je viendrai vous en reparler une fois que nous aurons plus d'informations sur la situation actuelle de cette personne.
-Soichiro- Bien, tiens nous au courant dès que tu as du nouveau.
-Sirië- Entendu jeune ma….Soichiro.
-Soichiro- Encore avec cette habitude ? De l'eau a coulé sous les ponts ma vieille.
-Hakaze- Qu'ils sont mignons ~
-Soichiro- Epargne moi ce genre de dialogues gamine. Ecoutons plutôt le rapport de mission du gamin. Tout le monde se retourna vers moi, attendant le compte rendu de ma mission effectuée quelques jours auparavant. A vrai dire, cela me mettait quelque peu mal à l'aise d'avoir ces paires d'yeux braquées sur moi alors que cinq minutes auparavant j'étais loin d'être le centre d'attention. Je pris néanmoins sur moi et pris la parole à voix haute, d'un ton assuré. -Hiroki- Je me suis donc rendu comme prévu sur les lieux d'apparition de la source d'Ener-D en abondance telle que la ville nous l'a signalée. En effet, il y avait bien au milieu des montagnes une source d'énergie qui sortait du sol, comme si l'on avait découvert une source de pétrole dans le sol. Elle jaillissait continuellement jusqu'à disparaître dans l'air comme du gaz.
-Hakaze- Une source d'énergie au beau milieu des montagnes ?
-Soichiro- Elles peuvent apparaître n'importe où étant donné que cette partie de la ville est construite sur les vestiges de New Domino City qui était la principale source d'Ener-D dans le monde.
-Sirië- L'ancienne Satellite a été détruite de fond en comble pourtant. Ces apparitions sont vraiment étranges.
-Hiroki- En tout cas ça y était. Le plus étrange, c'est que je n'étais pas seul à chercher cette puissance. Quelqu'un était déjà sur place lorsque je suis allé constater la source. Une femme répondant sous le nom de « Laila Serizawa ».
-Soichiro- Une femme qui cherche ce pouvoir ? Raconte m'en plus. -Hiroki- La femme est quelques années plus vieille que moi, elle doit avoir la trentaine. Nous nous sommes déjà rencontrés à l'époque où j'étais un duelliste professionnel , nous nous étions affrontés en finale et je l'avais vaincue. Elle est assez grande, brune aux yeux bleus avec le teint assez blanc, sans pour autant être pâle. Elle ne semblait pas de mauvaises intentions, mais quelque chose dans son comportement m'a interloqué.
-Hakaze- Son comportement ? Qu'avait-elle de spécial ?
-Hiroki- Disons que je l'ai trouvée assez abstraite. Elle ne cessait de me répéter les notions d 'espoir et de désespoir sans vraiment aller jusqu'au bout de ses paroles. Nous nous sommes affrontés, et le seul monstre qu'elle a eu l'occasion de me sortir était un « Moonlight Rose Dragon ». Elle n'a pas réellement cherché à défendre la source de pouvoir , puisqu'elle me laissa la détruire très facilement.
-Soichiro- Hmmmmm….Je vois.
-Hakaze- Père ?
-Soichiro- Cette femme ne s'attendait sûrement pas à voir quelqu'un d'autre ici, elle n'était sûrement pas préparée à un éventuel combat. Nous ne pouvons pas considérer sa bonne foi comme un fait acquis en partant dans ce raisonnement. Si la femme n'a pas tenu à t'affronter, ce n'était peut être pas par courtoisie, mais peut être parce qu'elle n'avait tout simplement pas les moyens de le faire.
-Sirië- Cela prendrait son sens. Etant donné que nous sommes les seuls ayant pour responsabilité de taire les sources d'Ener-D dans les parages, je trouve ça plus qu'étrange le fait même qu'elle connaisse la localisation de la source de puissance. Elle la cherchait forcément pour un but ou un autre.
-Hiroki- En effet, c'est tout à fait plausible.Soit elle possède une raison noble de le faire, soit elle possède quelque chose en elle la poussant à utiliser une telle puissance pour répandre le mal. Dans les deux cas, je ne la laisserai pas mettre la main sur une seule racine d'Ener-D.
-Soichiro- C'est la bonne attitude , gamin. Je vais aller faire ce compte rendu à l'autorité, je t'appellerai si il y a du nouveau concernant la pathologie ou une éventuelle autre racine à tarir.
-Hiroki- Comptez sur moi, Ôto-San.
-Hakaze- Hiroki, Jessica est passée à la maison il y a deux jours, elle m'a dit qu'elle souhaitait te voir au plus vite. Tu veux qu'on y aille ensemble avant de rentrer à la maison ?
-Hiroki- Jessica veut me voir ? Bien, allons-y…..Ôto-San, pouvons nous disposer ?
-Soichiro- Va donc, gamin. Moi et Hakaze saluâmes le patriarche et Sirië qui nous rappela qu'elle nous appellerait dès qu'elle aurait du nouveau à propos de cette pathologie étrange, avant de quitter la forêt où habitaient les deux partenaires de toujours. Nous sortîmes tous les deux, moi et la jeune femme, qui profita de l'absence de regard de son père pour m'embrasser et m'étreindre. Sans surprise, je lui rendis le baiser et l'étreinte, ce qui la fit sourire. -Hakaze- Tu ne peux pas savoir depuis combien de temps j'attendais ça !
-Hiroki- Tu n'es donc satisfaite que lorsque tu as ce que tu veux n'est-ce pas ? Espèce d'enfant pourrie.
-Hakaze- Ca fait quatre jours que tu es parti, je me faisais chier toute seule !
-Hiroki- Tu n'as qu'à venir avec moi. Oh non, je suis bête, tu n'as pas la permission de papa, c'est dommage ~
-Hakaze- Je vais te liquider sur place toi ! Je courus un peu en avant tel un gosse qui voulait échapper à la vengeance de sa grande sœur. J'aimais la relation que j'avais avec Hakaze. Elle avait assez de pudeur pour ne pas m'étreindre ou m'embrasser devant son père. Il ne connaissait que trop bien la nature de nos relations, mais il n'avait pas à voir sa fille en train d'embrasser un homme, ou en train de l'étreindre. J'aimais beaucoup l'éducation et le respect qu'avait Hakaze vis à vis de son père. Elle était une femme très pudique et respectueuse envers elle-même. J'attendis au final la jeune femme partageant mon quotidien, la laissant prendre la parole d'un ton neutre. -Hakaze- Cette fille, Laila. Ce n'est pas celle que tu as combattu lorsque tu m'as gagné ce pendentif ? Hakaze mit sa main dans son tee-shirt et en ressortit un collier en argent. C'était en effet le collier que j'avais obtenu lors de ce tournoi. Le bijou était encore dans son état d'origine, il représentait une fleur singulière comme je n'en avais jamais vu depuis que je lui avais gagné. La jeune femme laissa le bijou se poser par dessus son tee-shirt, attendant ma réponse. -Hiroki- Ouais, c'est ce jour là que j'ai gagné ça. D'ailleurs, je n'ai jamais vu une telle fleur depuis que je te l'ai gagné.
-Hakaze- Oh, moi je sais. C'est une Anthémis. Erika en a ramené une similaire à mon père, c'est cette fleur qui lui a permis de retrouver son apparence initiale. On l'appelle également la fleur de l'espoir.
-Hiroki- Je vois, donc l'organisateur du tournoi venait de la même contrée que d'où vient Erika.
-Hakaze- Sûrement. J'ai le sentiment que nous reverrons Erika à l'avenir, nous aurons d'avantage de réponses à ce propos.
-Hiroki- J'ai le même sentiment à propos de Laila pour être honnête. Qu'en penses-tu ? Tu crois que Laila est une mauvaise personne ?
-Hakaze- A vrai dire….J'ai un très mauvais pré-sentiment à son sujet. Si elle cherchait effectivement une source d'Ener-D, je pense qu'elle doit avoir des projets en tête, et que tu la reverras lors d'une prochaine expédition.
-Hiroki- J'imagine que tu as raison. Reste prudente surtout, on a bien vu les dégâts collatéraux que nous avons subi lorsque nous avons été impliqués dans l'affaire Reisuke. Je ne me pardonnerai jamais si tu venais à en souffrir une nouvelle fois.
-Hakaze- Qu'il est mignon, il va me faire pleurer ~ Allez, sèche tes larmes, nous sommes arrivés. Nous arrivâmes ensemble, le sourire aux lèvres , jusqu'à l'ancienne maison familiale. Nous nous approchâmes de la porte avec légèreté tandis que nous ne savions toujours pas pourquoi Jessica voulait me voir. Hakaze passa devant moi et sonna à la porte, avant de revenir à mes côtés. Une ou deux minutes passèrent, nous dûmes sonner deux ou trois fois avant que la blonde ne daigne venir nous ouvrir. Lorsqu'elle ouvrit enfin la porte, nous la surprîmes en sous vêtements, une serviette posée sur la tête , enroulant ses cheveux à l'intérieur. Hakaze fut surprise tandis que moi je ne l'étais pas du tout, après tout, on parlait de Jessica. La blonde nous sourit d'un air moqueur quand elle nous vit, avant de prendre la parole d'un ton léger. -Jessica- Hirooooooo…..Je sais que toi et Hakaze êtes un couple libéré, mais tout de même, l'amener avec toi voir tes sexfriends, c'est mesquin ~
-Hiroki- Epargne moi tes conneries et fais nous donc entrer, on est en novembre miss tu vas chopper la crève.
-Jessica- Aucun sens de l'humour le boulet senior. Allez entrez donc. Jessica repartit de là où elle était venue, nous fermâmes la porte derrière nous en verrouillant, je faisais une fixation la-dessus depuis ce fameux accident. Lorsque nous entrâmes, la jeune blonde nous dit de faire comme chez nous avant de retourner dans la salle de bain. Nous nous installâmes dans un des fauteuils du salon, et nous y patientâmes une dizaine de minutes avant de voir la blonde revenir, cette fois coiffée et habillée. Elle prit la parole d'un ton dérisoire à notre attention. -Jessica- Alors les amoureux, qu'est-ce qui vous amène ici ? ~
-Hakaze- C'est toi qui voulait voir Hiroki, tu as oublié ?
-Jessica- Ah oui, c'est vrai. C'est à propos de Reisuke. Quelque chose me préoccupe à son propos.
-Hiroki- Hm ? Rei-kun a un soucis ?
-Jessica- Depuis quelques jours, ses nuits sont vraiment violentes. Il crie dans son sommeil, il est agité, parfois il se réveille en sueur, ça fait vraiment flipper.
-Hakaze- Ce sont des cauchemars, non ?
-Jessica- Oui, mais c'est toujours le même cauchemar j'ai l'impression. Quand ça lui arrive, je le blottis contre moi et ça semble le calmer, mais il répète toujours ce mot étrange, « Zetsubô » . Il le répète sans cesse, et en vient même à en pleurer pendant son sommeil. Et lorsqu'il se réveille, il n'a plus aucun souvenir de la nuit passée.
-Hiroki- « Zetsubö » ?
-Hakaze- Zetsubou est le kanji du désespoir non ?
-Jessica- Je peux pas te le dire, je n'ai jamais réellement écrit en Kanji.
-Hiroki- C'est bien ça, Hakaze. Mais je me demande bien de quoi il rêve pour ressasser ce mot. Serait-ce par rapport à notre voyage passé ?
-Jessica- Je n'en sais rien du tout, c'est pour ça que je vous ai appelé. …..
-Hakaze- Le mieux pour le moment est de le garder à l'oeil, tu as l'air d'avoir trouvé un moyen de le calmer, continue comme ça pour voir si ses délires nocturnes continuent. On avisera quand on en saura plus.
-Jessica- D'ac. Je vous tiendrai au courant. Par ailleurs, j'ai une requête pour toi, boulet senior.
-Hiroki- Dis moi tout la blonde.
-Jessica- Je….Hm…C'est un peu embarrassant à dire en fait. Donc si tu te moques de moi je te casse les dents.
-Hakaze- Allez sois pas gênée, Reisuke nous a fait pire ~
-Jessica- Justement…..Ecoutez ca s'il vous plaît. La jeune fille blonde se pencha dans son armoire sans dire un mot et en ressortit un disque semblant vierge. Elle ouvrit le lecteur DVD dans lequel elle inséra le disque fraîchement sorti de sa boite. Elle enclencha le disque et nous fit face timidement, laissant le contenu s'afficher. -Jessica- Dites moi sincèrement ce que vous en pensez, si je fais de la merde, ne me laissez pas prendre une fausse route.
https://www.youtube.com/watch?v=HusX39O9wvc Sur l'écran nous vîmes ce qui semblait être une salle de classe reconvertie en club de musique. Trois garçons étaient en position prêts à jouer d'un instrument, guitare, batterie et basse. Un micro se tenait droit sur un pied arrivant à une hauteur assez élevée. Les musiciens commencèrent à jouer un solo de guitare, de basse et de batterie alors que personne n'était au chant. Après quelques secondes, moi et Hakaze découvrîmes avec stupeur Jessica arriver et prendre le micro pour entamer une chanson. « Crow Song ». La jeune fille était vraiment gênée à l'idée de tenir un micro et de chanter, mais je voyais dans le miroir derrière eux la chanteuse de l'auberge de l'autre jour l'encourager. Au final, Jessica se lança et entama la chanson. Elle avait une forte voix vacillant entre le grave et l'aigu qui lui donnait une forte présence dans la chanson. La chanson qu'elle chantait montait crescendo, jusqu'au refrain où la force de sa voix fut portée à son paroxysme. Hakaze et moi étions bouche bée face à la puissance des cordes vocales de notre amie, si bien que nous ne réalisions même pas tout de suite que c'était Jessica qui chantait sur cette vidéo. Les musiciens étaient très bon eux aussi, je reconnaissais un peu le style de musique que jouait Reisuke à l'époque où il était encore au lycée, cela me troublait légèrement à vrai dire, mais je passai vite au-dessus, Jessica était formidable. La chanson finit, Jessica ne savait plus où se mettre, ne sachant pas quelle allait être notre critique. Je ne savais pas quoi dire, à vrai dire, c'était excellent, mais je ne voulais pas vexer la jeune fille en lui faisant croire que j'étais ironique ou autre étant donné que nous avions l'habitude d'être taquin l'un envers l'autre. Tandis que je réfléchissais aux mots que j'emploierai, Hakaze me double et prit la parole avec légèreté. -Hakaze- Bluffant, j'ignorais que tu avais un tel talent, Jessica.
-Jessica- Vraiment…. ? C'était bon ?
-Hiroki- Ouais….C'est…Wow. Je n'ai pas les mots, c'est parfait.
-Jessica- Je suis un peu soulagée. La connasse de l'auberge de l'autre jour est une prof de mon lycée, elle m'a fait assister à un concert du groupe qu'elle gère et j'ai kiffé donc j'ai rejoint le club sur un coup de tête.
-Hiroki- Ce groupe, c'est « The Fallen Moon » n'est-ce pas ?
-Jessica- Ouais, le groupe de Reisuke. J'y suis allée simplement pour voir à quoi ressemblait sa musique, mais j'ai trouvé une information vraiment intéressante en m'y rendant. Erika était chanteuse dans ce groupe lorsque Reisuke était musicien l'année dernière n'est-ce pas ?
-Hiroki- Ouais….Je n'ai pas osé te le dire sur le coup, de peur que tu jalouses.
-Jessica- T'inquiètes le grand dadais. J'ai retrouvé ça dans la salle du club de musique. C'est The Fallen Moon lorsque Reisuke et Erika y étaient encore. La jeune blonde appuya sur un des boutons de la télécommande ce qui fit changer de piste sur le DVD. Lorsque la prochaine vidéo démarra, c'était cette fois un concert de « The Fallen Moon » qui comptait encore Reisuke et Erika, comme la blonde nous l'avait indiqué auparavant. Je l'avoue que ça me surprit de voir ce concert qui avait été fait la veille du tournoi qui démarra notre périple à tous.
https://www.youtube.com/watch?v=aJl2jhDldMs
Tandis que la musique tournait, Jessica , qui nous regardait d'un air déterminé et inébranlable , prit la parole une nouvelle fois. -Jessica- Lorsque j'ai écouté ça, j'ai compris ce que voulait dire Erika dans sa quête.
-Hakaze- Vraiment ?
-Jessica- Oui. Sa quête de répandre l'espoir, j'ai compris lorsque j'ai écouté sa musique. J'ai ressenti l'espoir qu'elle voulait transmettre, je l'ai ressenti dans tout mon corps et toute mon âme. Et je comprends pourquoi Reisuke est tombé amoureux d'elle à l'époque.
-Hiroki- Pourquoi tu nous déballes ça maintenant ?
-Jessica- Si Reisuke répète constamment le mot désespoir, je veux me rapprocher le plus possible de l'espoir dégagé par Erika, la princesse de l'Espoir en personne afin de devenir celle qui pourra tenir Reisuke sur ses deux jambes par la suite. Et pour ça, j'ai besoin de toi, le grand dadais.
-Hiroki- Hmm ? Que puis-je faire ?
-Jessica- Fais en sorte que Reisuke intègre « The Fallen Moon » de nouveau.
-Hakaze- Huh !!? Misère…..
Depuis que j'étais revenu de ce voyage singulier, les jours étaient devenus bien ordinaires, entre ces moments entre frères, ces moments entre amoureux partagés avec Hakaze, ces missions et ces diverses escapades…Mais c'était sans compter sur Jessica, cette jeune folle lunatique et agaçante qui gardait en réserve toute sorte de demandes farfelues et irréalisables, comme elle venait de le faire à l'instant….
……
Je suis bien mal barré moi…
Chapitre 5 : La promesse de Kôsei
Spoiler :
Quelques jours passèrent après que j'eus demandé à Hiroki de m'aider à réintégrer Reisuke dans « The Fallen Moon ». Nous n'avions aucun plan dans l'immédiat, et pour être honnête nous n'avions aucune garantie que cela marcherait, mais je pensais vraiment que cela aiderait Reisuke à penser à autre chose qu'à ces cauchemars qui revenaient le hanter sans cesse. Je me gardais de lui dire ce que je lui réservais, après tout, je ne le savais pas moi-même. Je me contentais d'agir normalement lorsqu'il était présent, comme ce matin là. Depuis deux ou trois jours, il était de l'équipe du matin, il part donc en même temps que moi et revient bien avant moi. Cela me plaisait beaucoup puisque cela nous permettait de passer plus de temps ensemble, et cela allait durer deux semaines selon l'imbécile qui me servait de petit ami. Je me levais avant lui lorsqu'il partait , pour lui préparer ses vêtements, son petit déjeuner, tout ce dont il avait besoin pour partir tranquille. Ce n'était pas grand chose, mais je me persuadais que tout ça avait de la valeur. Quand il se leva ce matin là, j'étais en train de faire chauffer ses tartines. Il aimait les tartines chaudes au miel. Il avait des goûts bizarres, mais c'était les siens. Il entra dans la cuisine, de laquelle on avait une vue sur le terrain à l'arrière. Quand il vit ce que j'avais préparé, son visage s'illumina légèrement, et il afficha un sourire. Il fallait peu à mon imbécile pour qu'il soit heureux, ces petits gestes suffisaient à égayer son quotidien et le simple fait qu'il apprécie ces attentions me rendait heureuse. -Reisuke- Encore debout avant moi miss ? Tu as fait des jolies choses ici décidément, merci beaucoup, Jessica.
-Jessica- Si je te nourris pas correctement, tu seras trop faible pour aller au travail, tu ne gagneras plus d'argent, et j'y perdrai au change, n'imagine rien, abruti.
-Reisuke- C'est ça c'est ça. Elle est vraiment attentionnée la maîtresse de maison. ~ J'ai finalement réussi à dompter la bête ~
-Jessica- Tu veux que je te montre qui porte la culotte gros tas ?
-Reisuke- Non, je n'y tiens pas, merci. Plus important, ta journée est remplie ou tu termines tôt ?
-Jessica- Logiquement dans l'après-midi je dois passer au club, mais j'peux leur dire que je viendrai demain, y'a pas mort d'homme.
-Reisuke- Oh, tu t'es intégrée dans un club ? Quel domaine, dis moi tout.
-Jessica- Ne me fais pas ce genre de coups, tu le sauras en temps voulu, monsieur l'imbécile.
-Reisuke- Bien. De toute façon ce n'est pas le problème. Avec le travail on n'a pas eu le temps de faire énormément de choses ensemble, donc je voulais t'emmener quelque part après le boulot, ça te branche la blonde ?
-Jessica- T'as intérêt à ce que cela en vaille le coup, autrement tu le paieras ~
-Reisuke- Bien, je viendrai te chercher directement au lycée, mademoiselle l'étudiante ~ Allez, je file. Le jeune homme partageant ma vie se leva de table, me remerciant pour ce repas. Il vint près de moi, me tenant par la taille, avant de m'embrasser tendrement pour au final me laisser afin de remplir sa mission quotidienne. Depuis qu'il était devenu pompier, il avait vraiment pris de l'assurance en tant qu'homme, et le voir faire de son mieux pour assurer sa profession me faisait du bien à l'intérieur. Une fois qu'il fut parti, je rangeai tout ce qui devait l'être et finis de déjeuner à mon tour, pour au final me diriger case salle de bain et sortir du domicile à 7h45 pour entamer une nouvelle journée de cours. La matinée fut bien banale. Depuis l'autre jour, je m'étais rapprochée de Chiaki, la jeune fille qui semblait tenir au sentiment d'espoir. Elle avait l'air beaucoup plus faible que moi, que ce soit dans la dégaine ou dans le caractère, mais je l'aimais bien. En y repensant, je m'étais toujours attachée aux personnes qui n'étaient pas populaires, mais qui respiraient la gentillesse, que ce soit Toby ou Chiaki, c'était du pareil au même quand on y pense. A la pause du matin, elle me faisait découvrir de nouvelles choses. « Son monde » comme elle l'appelait, tenait dans une main. C'était une console noire en forme de rectangle arrondi qu'elle emportait partout avec elle. On pouvait lire « Ps Vita » sur la console. Elle me faisait voir les jeux auxquels elle jouait. Des titres plus ou moins connus disait-elle, « Shin Megami Tensei », « Yu-Gi-Oh Tag Force », ou encore son jeu favori « Danganronpa ». Elle avait édité ce jeu afin de créer un avatar à son image dans l'environnement virtuel. Elle l'avait dessinée elle même et évoluait avec ce personnage dans le monde virtuel. Cela m'impressionnait vraiment, mais quand je l'encourageais, elle m'assurait que ce n'était pas grand chose. Elle était soit très humble, soit trop timide pour s'avouer avoir fait du bon travail. Une fois que les cours reprenaient, elle rangeait sa console et était studieuse. Elle était malgré tout la meilleure élève de la classe, même si elle restait dans le fond, au dernier rang, à côté de Xavier , Itachi et Myst qui eux ne loupaient pas une occasion pour bavarder entre eux. Je me demandais comment Chiaki faisait pour écouter le professeur en faisant abstraction de ces trois idiots, mais elle semblait ne pas faire attention à eux, et inversement. A vrai dire, personne dans la classe ne semblait prêter attention à Chiaki, moi exclue, mais cela ne semblait pas déranger la jeune fille. L'heure du midi arriva, Chiaki tenta de partir dans son coin, mais je lui attrapai le bras avant qu'elle ne puisse faire un pas. Je lui fis signe de me suivre et l'entraîna avec moi dans ma course dans les couloirs. Un professeur nous rappela à l'ordre, mais sans l'écouter je continuai à dévaler les couloirs, sachant que cela me coûterait cher plus tard. La jeune fille n'était pas surprise, elle affichait cet air de réflexion, la bouche légèrement ouverte comme elle en avait l'habitude, tandis que ses jambes étaient forcées de me suivre. Nous nous arrêtâmes dans notre course qu'une fois que nous fûmes arrivées là où je voulais emmener mon amie, sur le toit de l'école. Lorsqu'elle arriva sur le toit, elle mit sa capuche kaki sur sa tête, retranchant son visage à l'intérieur, comme un jeune animal qui découvre un endroit bien plus vaste que sa tanière. Elle s'avança de quelques pas, et ressentit également la douce brise d'automne qui passa par dessous sa jupe pour ressortir par le col de son uniforme. Elle lâcha un petit cri féminin qui me fit rire. Elle s'approcha alors d'avantage, voyant à son tour cette vue magnifique à laquelle j'étais devenue accroc depuis le temps. Ses yeux s'écarquillèrent en contemplant ce paysage. Elle s'assit face à l'horizon, laissant une profonde lumière s'installer dans ses yeux ébahis. Je m'installai à côté d'elle et pris la parole. -Jessica- C'est à mon tour de te faire découvrir des choses. Ici c'est mon coin à moi. Personne ne vient parce que le toit n'est pas entretenu, mais c'est l'endroit parfait pour les solitaires qui aiment prendre le temps de réfléchir.
-Chiaki- Hhhhhm….C'est magnifique. Vraiment magnifique. Je ne savais pas qu'un tel endroit se cachait dans l'école.
-Jessica- Ouais, c'est l'éclate hein. Là-bas, c'est là que j'habite. Et toi, tu arrives à voir chez toi d'ici ?
-Chiaki- Hm….Oui, j'habite de ce côté.
-Jessica- Eh mais….C'est là qu'habite Soichiro !?
-Chiaki- Soichiro ?
-Jessica- Oh, excuse moi, tu habites pas loin de chez un ami à moi. Il travaille dans la recherche donc tu ne dois pas le voir souvent. Il est beaucoup plus vieux que nous d'ailleurs.
-Chiaki- Oh, cet homme qui vit dans la forêt avec sa fille ? Hmmmm…..Hakaze c'est ça ?
-Jessica- Oh, je suis surprise que tu connaisses les Namatame, ils sont vraiment discrets.
-Chiaki- Hmmmmm….Je suis toujours en train d'observer. Donc j'ai eu l'occasion de les rencontrer quelques temps auparavant, Hakaze est gentille, mais je n'ai jamais pu cerner son espoir ou son désespoir…
-Jessica- ….. Bien, et si on mangeait ? Tu as apporté quelque chose ? Si tu n'as rien, j'ai à manger pour deux hahaha !
-Chiaki- J'ai de quoi manger, merci, Jessica. La jeune fille me sourit et sortit son repas. J'avais réussi à éviter le sujet Hakaze. Après tout, jmême si Hiroki m'avait raconté bien des choses à propos de la jeune femme dont il était amoureux, je n'aurais pas pu tout déballer à Chiaki. Ca relevait de la vie privée de la jeune femme. Et puis Hiroki me l'aurait rendu au centuple…..Je me suis trop confiée à ce poux pour pouvoir l'ouvrir maintenant. Chiaki et moi mangeâmes ensemble en profitant de la vue. Nous parlions de tout et de rien, de résultats scolaires, de jeux vidéos, mais aussi des clubs du lycée. Elle m'apprit qu'elle était dans un club de duel elle aussi, alors que je croyais qu'elle était dans un club de nerds. Cependant, son club de duel était beaucoup plus discret que le club de Xavier , Itachi et Myst. Chiaki y était inscrite depuis le début de l'année, et en était une régulière. Duel de monstres semblait encore populaire après tout, contrairement à ce que me disait Reisuke quand il me parlait de son époque. Des tournois réguliers étaient organisés, des compétitions féminines , des clubs dans les lycées, la communauté perdurait tout de même. Une fois le repas fini, nous regagnâmes la salle de classe, et encore une fois, je finis ma journée par un cours de langues étrangères pour au final être libre. Chiaki partit en avant pour rejoindre son club, comme elle le faisait tous les jours. Mais alors que je sortis de la salle en direction de la sortie du bâtiment, quelqu'un m'appela dans mon dos. Je me retournai, et constatai que c'était Kôsei, le leader de « The Fallen Moon ». Ca tombait mal avec Reisuke qui m'attendait, mais je ne voulais pas non plus envoyer paître le leader qui m'avait acceptée dans son groupe. Il arriva avec son sourire habituel avant de prendre la parole. -Kôsei- Yoh, Jessica. J'suis venu te chercher pour aller au club ensemble, j'étais dans la salle à côté pour mon cours. Comment tu vas ?
-Jessica- Ca va tranquille chéri ~ Par contre, j'passerai pas au club aujourd'hui. Mon gars vient me chercher pour qu'on passe l'aprem ensemble, donc je suis pas dispo ~
-Kôsei- Tiens donc, Jessica a un petit ami ? J'suis curieux de voir quel tête de demeuré il doit avoir. Je viens !
-Jessica- Je….Je ne pense pas que ça soit une bonne idée, il vaut mieux que tu ne m'accompagnes pas….
-Kôsei- Allez sois pas timide hahaha !!! Si il est un peu trop demeuré, je le sermonnerai un bon coup et il agira comme un vrai mec avec toi !
-Jessica- Bien….Tu le regretteras mais c'est comme tu veux….Suis-moi. Je sortis du bâtiment, accompagnée par le leader du groupe dans lequel j'ai été embarquée il y a maintenant une semaine. Il se cramponnait à mon bras et me charriait sur la route comme si il était mon petit frère. Je l'avoue que cela me faisait rire, cette ouverture envers les autres de la part de Kôsei. Il était toujours en train de faire des blagues, et l'ambiance du groupe était vraiment sympa grâce à ça. D'après les autres membres, il était soulagé de ne plus avoir à être le vocaliste alors qu'il avait une très belle voix, je compris alors que derrière ces airs assurés et déconneurs , Kôsei était la personne la plus difficile et critique avec lui-même. Il était un de ces gars qu'on devait constamment encourager, parce qu'il ne trouvait jamais la motivation à l'intérieur de lui-même. C'est pour ça que quand il agissait de la sorte avec moi, comme actuellement, je le laissais faire, parce que tant qu'il déconnait, il ne se critiquait pas lui même.
Lorsque nous quittâmes le bâtiment pour de bon, je vis peu à peu la silhouette de Reisuke se dessiner sous mes yeux. Il était adossé contre un arbre en tenue de ville. Une veste bleu marine s'ouvrant sur un tee shirt azur. Un jean classique de couleur bleu, et une casquette que je lui avais offert à notre retour ici. Une casquette blanche qu'il portait toujours lorsque nous sortions ensemble. Je redoutais un peu la confrontation,, mais Kôsei lui, qui n'aurait jamais soupçonné la présence de mon compagnon, semblait détendu.
Reisuke m'aperçut et me rejoignit sans avoir remarqué le fait que Kôsei m'accompagnait. Ce dernier était trop occupé à imaginer de quoi mon petit ami avait l'air pour prêter attention au fait que le petit ami en question était juste devant son nez. Au final, je pris naturellement la parole, restant hors du conflit. -Jessica- T'es à l'heure, estime toi heureux de ne pas avoir à subir ma colère.
-Reisuke- Je ne fais pas attendre une femme voyons. Tiens, tu es accompagn – Reisuke s'arrêta net lorsqu'il vit le jeune homme qui m'accompagnait. Kôsei réagissait de la même manière. Les deux jeunes hommes se regardaient dans les yeux tandis que j'étais clairement de côté. Aucun des deux ne prit la parole, ils étaient trop occupés à se dévisager l'un et l'autre…
Au bout d'une minute qui passa comme mille ans, Reisuke prit la parole, pour ne sortir qu'un « Kôsei…. » d'une voix mêlant tristesse et nostalgie. Kôsei lui se refroidit, il n'avait plus le même entrain que tout à l'heure. Il prit la parole d'un air joyeux, tentant de noyer le malaise dans un sourire franc, mais il n'était pas crédible. -Kôsei- Senpai, Je ne t'aurais pas reconnu si je t'avais rencontré dans la rue. T'as vraiment changé en quelques mois, quitter le lycée t'a fait du bien.
-Reisuke- Kôsei je….ne sais pas quoi dire.
-Kôsei- Tout a été dit. C'est pas la peine de revenir en arrière. Jessica, je comprends pourquoi tu as dit que je n'aurais pas du venir voir à quoi ressemblait ton mec. J'aurais préféré éviter de faire remonter ces souvenirs à la surface. J'me casse, Jessica, on se revoit à la répétition demain. Le violoniste se retourna sur lui même et repartit dans la direction opposée alors que Reisuke était encore sous le coup d'avoir revu Kôsei. Reisuke avait en effet quitté le groupe, mais je ne comprenais pas pourquoi Kôsei lui en voulait tant. Après tout, les troisièmes années étaient vouées à quitter le lycée à un moment ou un autre, donc le leader savait très bien à quoi s'attendre lorsque la fin de l'année arriva… -Jessica- Bon le beau gosse, t'as dit que tu allais m'emmener quelque part non ? Alors qu'est-ce qu'on fait encore ici ?
-Reisuke- Ah…Désolé. Te voir en compagnie de Kôsei m'a déstabilisé. Il veut te revoir à la répétition ? Tu es dans le club de musique ?
-Jessica- Eh oui mon chou. J'ai été voir un des concerts de « The Fallen Moon » sur les recommandations d'Akemi qui bosse ici en tant que prof de musique. Elle m'a dit que tu étais dans ce groupe donc j'ai voulu écouter, et de fils en aiguilles je suis devenue leur vocaliste. J'ai cependant beaucoup de progrès à faire.
-Reisuke- Je vois, je suis sûr que tu peux arriver à quelque chose avec Kôsei. Il est un bon leader.
-Jessica- Pourquoi il t'en veut d'ailleurs Kôsei ?
-Reisuke- C'est une longue histoire à vrai dire….Une histoire pour un autre jour hahaha.
-Jessica- Allez sois pas vache, raconte moi !!!!
-Reisuke- …D'accord. Nous prîmes la route ensemble, Reisuke et moi, afin de sortir je ne sais où comme il me l'avait annoncé du matin. Cependant, j'étais décidée à savoir ce qu'il s'était vraiment passé lorsque Reisuke eut quitté le lycée pour provoquer une telle réaction de la part de Kôsei. Tout ça me rendait vraiment perplexe. Reisuke restait silencieux alors que l'on marchait, comme pour éviter le dialogue, alors qu'il savait très bien que je ne lâcherais pas l'affaire. Il avait l'habitude ce boulet pourtant. Je cherchai son regard afin d'insister pour qu'il parle. Il me fit signe d'attendre, ce que je fis malgré mon insatiable envie de tout savoir sur cette rancoeur de lycéen. Reisuke me prit la main. Je sentais un malaise venant de lui, comme si il avait quelque chose à me cacher. Pourtant, il ne dit toujours rien. Nous marchâmes simplement à notre rythme jusqu'à déboucher dans un quartier que je ne connaissais pas du tout. Mon accompagnateur était mon guide, et m'emmenait tout au fond de ce coin que je ne connaissais pas, de rues en rues, jusqu'à déboucher sur un paysage qui était vraiment singulier…..C'était…..L'océan. Je ne l'avais pas du de mon toit, nous devions être loin du lycée, nous devions être au beau milieu de nulle part….Pourtant, dès que je débouchai sur les lieux, je sentis une brise encore plus vivifiante que celle sur le toi de mon école. L'odeur de la mer chatouillait mes narines pour ressortir comme il était venu, tandis que les seuls bruits audibles étaient dus au flux et au reflux. L'ambiance était magnifique….Vraiment magnifique, j'avais l'impression d'être dans un autre monde. Reisuke se tourna vers moi, apparemment fier de l'impression que m'avait faite ce paysage fait de nuances de bleus, il prit la parole d'une voix agréable. -Reisuke- C'est mieux de discuter ici non ? Tu aimes le paysage ?
-Jessica- C'est…C'est splendide. Il n'y a pas d'autres mots.
-Reisuke- Cette partie de la ville est ce qu'il est advenu de Satellite. C'est ici qu'a grandi Jessica. C'est pour ça que je voulais te faire voir cet endroit aujourd'hui.
-Jessica- Pourquoi tu parles de moi à la troisième personne grosse tâche ?
-Reisuke- Pour le drame, hahaha. Enfin, reprenons,je suppose que tu sais un peu le passé de « The Fallen Moon », n'est-ce pas ?
-Jessica- Grossièrement. Toi et Erika vous étiez dans le groupe, et il a fait un carton, mais tout s'est cassé la gueule avec votre départ. -Reisuke- Ouais, c'est plus ou moins ça. De l'école élémentaire jusqu'au lycée, je n'ai jamais eu d'amis. J'ai passé tout mon temps avec Erika, école, collège, première année de lycée, Erika était la seule amie que je n'avais jamais eue pour moi.
-Jessica- Timidité maladive, ça te ressemble bien ~
-Reisuke- Hahahaha. Un jour, on était encore au collège, je m'étais battu avec un de mes camarades, et pour me faire passer le conflit, Erika m'invita au Karaoké dans le centre ville. On n'avait jamais fait ça à vrai dire. Je me suis laissé entraîner parce que je n'avais rien d'autre à faire, mais quand elle a pris le micro et qu'elle a chanté, on a été aussi surpris l'un que l'autre par le talent qui se dégageait de sa voix. Comme pour en faire notre secret, elle a commencé à s'entraîner à chanter, et de mon côté je me suis procuré une vieille guitare pour apprendre à jouer pour elle. -Jessica- Donc tu joues vraiment de la guitare, surprenant. ~ -Reisuke- Ouais, au final j'ai aimé la musique, et j'ai aimé en faire pour Erika. Quand je suis rentré en deuxième année au lycée, Erika m'a fait une proposition folle. Elle voulait intégrer le club de musique, mais elle n'avait pas la force si je n'étais pas là qu'elle disait. Du coup je l'ai fait pour elle et j'ai rencontré Kôsei. Un première année qui voulait monter un groupe de musique, « The Fallen Moon » qu'il l'appelait. Il voulait absolument nous compter parmi ses membres, et au final, les membres du groupe sont devenus mes amis. -Jessica- Et c'est là que vous êtes devenus si populaires. Selon Akemi tout le lycée vous connaissait. -Reisuke- Le groupe était populaire, mais ce sont Kôsei et Erika qui étaient le plus populaires. Ils avaient tous les deux quelque chose en plus sur scène, là où moi Masuda et Kenichi on n'était bons qu'à jouer, on n'avait pas de présence sur scène. Mais ca nous arrangeait à vrai dire. On a duré un an et demi comme ça jusqu'au jour fatidique. -Jessica- Le jour fatidique ? Tu parles de ton diplôme ?
-Reisuke- Ouais.T'étais là quand j'ai été diplômé, au retour de notre voyage, mais tu n'as pas vu ce qu'il s'est passé après. J'ai trahi ma promesse à Kôsei ce jour là. Je lui avais promis de rester une année de plus, en cours préparatoire , pour que le groupe perdure. Erika aussi avait accepté de faire une année de prépa pour que le groupe sorte du lycée tous ensemble. Mais le jour de ma remise de diplômes, j'ai été voir la direction du lycée, et j'ai arrêté les études.
-Jessica- C'est donc pour une promesse qu'il a cette dent contre toi….Mais…Pourquoi tu as renoncé à cette promesse le dernier jour ? Qu'est-ce qui a fait que tu laisses tomber Kôsei et les autres ? T'es pas du genre à faire ça, t'es un abruti mais pas un lâche !? Reisuke détourna le regard lorsqu'il entendit cette question. Je ne comprenais vraiment pas qu'est-ce qui l'avait poussé à tout foutre en l'air. Etait-ce parce qu'Erika était partie ? Aurait-elle vraiment laissé un vide si fort que même à mes côtés, l'espoir de Reisuke n'était pas suffisant pour qu'il puisse aller de l'avant…. ? Je devais avoir la réponse, j'étais trop intriguée , trop frustrée par l'idée à ce que ça puisse être la bonne. Je pris mon gars par le col et le tira pour que sa tête soit face à la mienne. Mon regard devait être très insistant, puisque Reisuke afficha un air de surprise lorsqu'il plongea ses yeux dans les miens. Il mit quelques secondes à comprendre mon inquiétude, et lorsqu'il la comprit, il ferma les yeux , puis soupira, avant d'afficher ce sourire plein d'empathie dont lui seul avait le secret. Je lâchai son col par réflexe, restant bouche bée devant ce changement de situation, tandis que le débile reprit la parole. -Reisuke– Si j'ai lâché Kôsei pour le groupe, ce n'est pas à cause du départ d'Erika. Ce n'est pas par désespoir, au contraire.
-Jessica- Huh ?
-Reisuke- Je devais trouver une source de revenu plus solide que quelques milliers de yens venant des bourses. Tout seul, vivre sur quelques dizaines de milliers de yens , c'est largement possible vu que je n'ai pas le loyer à payer, mais vivre à deux la-dessus, c'était impossible. Je devais trouver un travail rapidement pour pouvoir subvenir à nos besoins, et assurer ma place au sein de notre couple.
-Jessica- Reisuke….
-Reisuke- Hahahaha…Ne t'en fais pas. C'est à cause de moi que tu es arrivée dans cette époque à laquelle tu ne connais rien, avec laquelle tu n'as aucune attache, ni aucune famille. C'est mon devoir de t'assurer une vie encore meilleure que tu ne l'aurais eue à Domino City.
-Jessica- ….T'es vraiment un connard en fait.
-Reisuke- Je suppose hahahaha. Mais j'ai une fierté d'homme , ce n'est que ça.
-Jessica- Fierté d'homme, fierté d'homme, tu me fais chier avec ta fierté d'homme ! T'en a pas marre de sacrifier ce que t'as pour les autres ?
-Reisuke- Je n'ai rien sacrifié, tu as sacrifié bien plus que moi.
-Jessica- Et si je décide de tout plaquer et de te laisser là comme un con, tu fais quoi monsieur le génie ?
-Reisuke- Ne pense pas au lendemain, et pense plutôt à aujourd'hui, aujourd'hui est un beau jour, non?
-Jessica- Huh ? Qu'est-ce que tu racontes d'un coup? Reisuke, qui était assis à côté de moi, se leva sans dire un mot. Je cherchais ce qu'il en était en scrutant son regard, mais je ne trouvai aucune réponse. Un sentiment de gêne était installé dans le regard de Reisuke, mais je ne pouvais pas l'interpréter…Enfin….Ce qui allait se passer, je ne l'avais vraiment, mais vraiment pas vu venir. Le jeune homme qui partageait mon quotidien enleva sa casquette pour la poser sur mes genoux. Il se positionna face à moi et s'accroupit et lorsqu'il le fit, il releva la tête, me laissant voir son sourire. Lorsqu'il ouvrit la bouche, il sortit en même temps un paquet de sa veste, un emballage rouge avec un nœud doré qu'il posa sur mes genoux, devant mon incompréhension. -Reisuke- Joyeux Anniversaire, Jessica.
-Jessica- Pffffff…..Tout ça pour ça franchement. Tu es vraiment ridicule.
-Reisuke- Allez, ouvre le et ferme la. J'ouvris le paquet comme Reisuke me dit de le faire. Je déchirai d'une traite l'emballage pour découvrir un pendentif en argent auquel était accroché une espèce de capsule de forme ovale. J'étais dubitative, je n'aimais pas tellement les bijoux, et ce cadeau était vraiment superflus à mes yeux, pourtant, Reisuke, devant ma réticence, prit les devants et ouvrit le pendentif. Ce que je vis alors me choqua vraiment, à un point que je ne pouvais imaginer. -Reisuke- Cela n'a pas été évident de retrouver ça, Soichiro m'a aidé en me donnant l'accord de la mairie de l'ancien Satellite pour que je puisse fouiller les archives, et c'était dedans. La police prenait en photo tous les hors la loi de Satellite, et j'ai trouvé dans les clichés en question cette photo où vous êtes tous ensemble en train de faire des conneries. J'ai reconnu ta tête de chieuse, et c'est fait ~
…….
-Reisuke- Jessica… ?
-Jessica- Je….Je ne sais pas quoi dire. Je n'avais pas assez d'un imbécile, que tu me ramènes le souvenir de tous ces idiots qui m'ont donné espoir. Ha…Hahahaha…..Reisuke….Je t'aime vraiment, de tout mon cœur.
-Reisuke- Arrête, ça sonne faux, surtout venant de toi. Viens, on bouge.
-Jessica- On bouge où ?
-Reisuke- Chez Soichiro, tout le monde t'attend là-bas pour fêter tes 18 ans ma grande ! Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas eu l'occasion de fêter un anniversaire que tout cela me troublait vraiment. Ce petit jour où tu es à l'honneur, ça pouvait sembler vraiment insignifiant, quelque chose qu'on pouvait assimiler à des caprices de gosse, mais c'était vraiment bon d'avoir quelqu'un qui se souvient de ton jour de naissance. L'impression de vraiment compter pour quelqu'un, ce sentiment n'avait pas de prix…. -Jessica- Reisuke.
-Reisuke- Hm ?
-Jessica- Je ne te louperai pas à ton anniversaire. Compte la-dessus.
-Reisuke- Hahahaha !!! Je n'en attends pas moins de ta part, allez viens, on a encore beaucoup de choses à faire. ……
Plus le temps passe, et plus je me rends compte que je suis entourée d'une bande d'idiots. Beaucoup de choses se passaient, pourtant la vie continuait. Des petites attentions débiles comme cet anniversaire, ils ne les oubliaient pas…..Mais…C'était agréable, de vivre le jour d'aujourd'hui, sans avoir à se soucier du lendemain. C'était vraiment agréable.
Je te réconcilierai avec Kôsei, Reisuke.
Chapitre 6 : "Ugo"
Spoiler :
Vite, trop vite. Le temps passait vraiment trop vite depuis que nous étions revenus, moi et Jessica, de ce périple pour retrouver cette époque. Tout s'accumulait depuis que nous étions revenus ensemble. Reisuke a obtenu son diplôme, Jessica a réintégré les cours, moi et Hakaze nous sommes installés, j'ai fait la rencontre de Laila , les cauchemars de Reisuke….L'automne a passé très vite et s'est conclus sur l'anniversaire de Jessica quelques jours plus tôt. Tout allait plutôt bien pour le moment. Sirïe n'avait pas plus d'informations sur cette étrange pathologie , et du côté de Jessica, tout semblait être revenu à la normale concernant Reisuke. Quant à moi, j'étais toujours dubitatif concernant les intentions de Laila, mais elle n'avait posé aucun problème, et on n'accuse pas quelqu'un sans preuves, donc tout allait pour le mieux….Pour le moment du moins. J'étais chez moi et ma demoiselle était également présente. Elle vérifiait son deck qu'elle disait, et elle n'aimait vraiment pas être dérangée pendant qu'elle était perdue parmi ses quelques cartes qui composaient son jeu. Depuis qu'elle était revenue dans notre monde, elle avait changé son style de jeu en conséquence. Elle qui jouait Elfes/Agent, elle a donné son deck à Sirie qui selon elle « le méritait bien plus qu'elle » pour se tourner vers un archétype bien plus sombre : les marionnettes de l'ombre. Elle avait trouvé cette idée lorsqu'elle avait perdu la tête dans le passé, et elle avait fini par apprécier les cartes qui composaient le jeu. Elle m'embêtait souvent pour que je lui donne les artéfacts qui étaient dans mon jeu afin qu'elle les combine au sien, mais je refusais toujours. -Hakaze- Hiroki, ramène toi.
-Hiroki- Qu'est-ce que tu as encore ?
-Hakaze- A ton avis, je mets combien de hérissons ? 2 ou 3 ?
-Hiroki- Tu joues déjà trois fusions de chaque. Tu peux jouer deux hérissons tranquillement. T'es vraiment nulle en vrai, madame je me la raconte.
-Hakaze- J'ai détruit entièrement Moonlight Dreamers, là où toi tu as perdu au premier round de leur tournoi interne, tocard ~
-Hiroki- C'est vrai. Ca commence à dater tout ça maintenant….J'ai l'impression que cela fait une éternité que tous ces évènements ont eu lieu. D'ailleurs, qu'est devenue Moonlight Dreamers après votre départ ? -Hakaze- Hmmm….Ma mère est morte quelques années après la reconstruction de satellite. Nous avons tout simplement déménagé et nous n'avons jamais plus entendu parler de Moonlight Dreamers. Mon père a confié le leadership à Nikoras, mais je suppose que la guilde a croulé puisque c'est mon père qui se charge des affaires de la ville actuellement.
-Hiroki- Dommage, j'aurais voulu connaître les membres à cette époque. Je l'aurais bien fait dans le passé, mais tu les a tous tué.
-Hakaze- Epargne moi donc cet épisode, gros sac. Aide moi plutôt à finir ce deck.
-Hiroki- Yes Ma'am. Alors, voyons ça. Je passais le reste de ma matinée aux côtés de la jeune femme à l'aider à revoir son deck. Elle insista également pour voir le mien, tentant une fois de plus de me prendre mes cartes, mais je refusai encore. Je lui accordais beaucoup de choses au quotidien, mais ce deck était quelque chose qui me tenait à cœur. Après tout, il était le symbole de notre aventure à moi et à Jessica , ces liens forgés dans la peine , je ne pouvais donc pas m'en séparer. Au final, nous arrivâmes tous les deux à trouver une composition stable pour nos jeux. Hakaze était douée en deckbuilding, elle jouait au jeu depuis toute petite là où moi je n'avais réellement commencé qu'il y une dizaine d'années, lorsque nos parents sont morts. Elle me considérait pourtant comme meilleur qu'elle , qu'elle disait toujours. Alors qu'elle avait beaucoup plus d'expérience. Nous rangeâmes nos cartes dans l'armoire et Hakaze poussa un soupir avant d'afficher un sourire sur ce joli visage, comme pour clôturer la matinée. Par chance, Soichiro était approvisionné comme il le voulait en cartes par le maire actuel de la ville afin de gérer toutes les crises de Ener-D, ce qui nous permettait à tous d'avoir un panel de cartes extrêmement large pour peaufiner nos jeux. -Hakaze- Bien ! Nous avons fini. Tout ça me rappelle quand j'ai aidé ton frère à construire son premier vrai deck, misère ce qu'il était mauvais ~
-Hiroki- Reisuke n'avait jamais réellement joué au duel de monstres à part contre Erika, il a toujours été mauvais avant de faire ce voyage.
-Hakaze- Il ne défend même pas son frère ce goujat. Enfin, je suppose que la boulet-Attitude c'est de famille ~
-Hiroki- Allume le grille-pain qu'on regarde qui est le boulet ici ?
-Hakaze- Tss ! Ca n'a pas d'arguments alors ça attaque sur des choses ridicules. Hakaze quitta la salle, vexée par la remarque que je venais de lui faire. C'était fréquent ce genre d'échanges. Elle aimait commencer des batailles, mais n'aimait vraiment pas les perdre, et lorsqu'il n'y avait pas d'autre issue, elle devenait une gamine susceptible et froide. C'était sa manière à elle de montrer que malgré toute la force dont elle faisait preuve, elle restait une femme comme une autre. Une femme qui se reposait sur moi et sur laquelle je pouvais me reposer. Nous avions une belle harmonie dans notre duo au final, rien n'avait trop changé , alors que nous sommes passés de partenaires de mission à relation amoureuse. J'imagine que l'on vivait sans le savoir des moments de couples bien avant de s'être officialisés en tant que tel. Sur cette pensée je pris mon courage à deux mains et commençai à préparer le repas. Cependant, alors que je sortis les pommes de terre de leur sac, j'entendis mon téléphone sonner sur le bureau. Je laissai sonner deux coups, pensant que Hakaze allait répondre, mais son niveau de gaminerie égalait sa fainéantise , je déposai donc ce que j'avais en main afin de répondre au téléphone. Lorsque j'entendis un « Salut pauvre tâche » de l'autre côté du téléphone, je compris que mon interlocutrice n'était autre que Jessica. -Hiroki- « Pauvre Tâche ? » N'as-tu pas plus créatif, Leocaser ?
-Jessica- J'aurais bien plus d'inspiration en te voyant en face. Voir des demeurés ça m'inspire.
-Hiroki- Je vois, tu n'as besoin que d'un miroir en fait.
-Jessica- Ne commence pas une bataille que tu ne peux pas gagner Yamada ~ Surtout que je n'ai pas beaucoup de temps à te consacrer. Le vieux veux que tu te ramènes avec ta connasse , il a une annonce à faire ~
-Hiroki- Une annonce ? De quel genre ? Et pourquoi c'est toi qui me transmet ça ?
-Jessica- Il a besoin de tout le monde pour parler d'un truc. C'moi qui lui ai ramené l'info, on est déjà sur place avec boulet junior. Ramenez vous vite ~
-Hiroki- Ok, on arrive. Je raccrochai sans attendre la réponse de Jessica. Elle détestait quand je faisais ça donc je ne me privais pas pour le faire. Je rangeai les quelques provisions que j'avais sorti pour au final bricoler rapidement des sandwichs avec ce que j'avais dans le frigo. J'appelai Hakaze, et lorsqu'elle revint finalement dans la cuisine, je lui fis signe de manger. -Hakaze- Dis donc, le cuistot ne s'est pas foulé.
-Hiroki- J'ai fait à manger rapidement, nous devons aller voir le patriarche.
–Hakaze- Oh ? Ôto-san doit nous voir ? Pourquoi donc ?
-Hiroki- Apparemment il aurait besoin de nous tous pour faire quelque chose. Nous sommes ses salariés donc nous n'avons pas le choix. Emporte le repas, je vais chercher de l'eau dans la réserve pour la route.
-Hakaze- Ok. Allons-y. Une fois de plus, moi et ma moitié prîmes la route vers la forêt de Soichiro, le père de Hakaze et accessoirement, notre père à tous. Nous mîmes environ une heure à rejoindre le terrain de duel caché par l'Ener-D, avant de retrouver enfin l'homme d'âge mur, encore accompagné par Sirië , mais cette fois également par Reisuke et Jessica. Tous les six nous étions réunis , comme pour l'anniversaire de Jessica, mais cette fois-ci, l'atmosphère était différente. Je m'avançai vers Soichiro, lui serrant la main pour lui dire bonjour. Je fis la bise à Sirie, ignorai royalement Jessica, avant d'étreindre Reisuke comme je le faisais toujours. Jessica nous trouvait ridicules, mais je l'ignorais toujours et Reisuke faisait de même. Une fois que moi et Hakaze eûmes salué tout le monde, Soichiro prit la parole de son ton neutre habituel. -Soichiro- Bien. Tout le monde est réuni. Gamine, je te laisse expliquer.
-Jessica- Bon bon. Ca me fait chier le vieux, tu aurais pu le faire. Enfin. J'étais en cours en train de parler avec une amie à moi.
-Hiroki- Attends. Stop. Laisse moi déjà digérer le fait que tu aies une amie, c'est choquant tu sais.
-Jessica- Cette amie est dans un club de duel de monstres au lycée, et elle m'a parlé de quelque chose qui m'a intéressé. « Le Grand Championship »
-Hakaze- Grand Championship ? Qu'est-ce que c'est ?
-Jessica- C'est un événement annuel organisé par la ville. La première édition c'est cette année et tous les clubs de duel ont été invité à y participer. Il faut réunir des équipes de cinq joueurs pour participer à ce tournoi. Les clubs de duel de tous les lycées sont inscrits si ils le veulent mais les autres équipes peuvent rejoindre l'aventure également. J'ai pensé qu'on pourrait le faire à cinq.
-Hiroki- Tu crois qu'on n'a que ça à faire de faire ce genre de trucs ?
-Soichiro- Oh que oui gamin. La récompense , c'est de l'argent. Et on est justes, donc tu le feras que tu le veuilles ou non.
-Hiroki- Han…..
-Hakaze- Ca a l'air plutôt fun. Donc les participants seraient moi, Hiroki, Jessica, Reisuke, et Père ? -Soichiro- Je ne participe pas gamine. Vous vous débrouillerez seuls.
-Reisuke- Je….Je ne peux pas participer non plus.
-Hiroki- Huh ?
-Reisuke- Le boulot est trop instable, je peux être de nuit, de jour, appelé en urgence, c'est trop prenant pour participer à un tournoi de ce genre.
-Jessica- Pff, tu pues. On va devoir trouver deux personnes pour participer.
-Sirië- Moi je peux le faire. Je m'arrangerai avec les collègues. Il nous manquera donc une personne.
-Hakaze- Papa ! S'il te plaît !
-Soichiro- Ne vends pas la peau de l'ours gamine, j'ai encore quelqu'un en réserve.
-Hiroki- Huh ? Quelqu'un en réserve ?
-Soichiro- J'ai reçu quelqu'un ici il y a quelques jours, une ancienne connaissance qui est de retour en ville depuis quelques années. Il devrait bientôt arriver. Devant nos airs dubitatifs, le vieil homme sourit d'un air légèrement supérieur. Il mit sa main dans la poche de sa veste et en ressortit un téléphone. Il composa un numéro tandis que je réfléchissais à qui pouvait être la personne au bout du fil. L'homme attendit quelques secondes , laissant le temps de réponse à son contact, avant de prendre la parole d'un ton neutre. -Soichiro- Tu peux entrer, ils sont prêts à te voir. Lorsque ces mots furent prononcés, nous entendîmes quelqu'un entrer dans la forêt , le repère de notre patriarche. S'approchant d'une démarche assurée, laissant sa silhouette se dessiner au fur et à mesure qu'il se rapprochait, l'homme arrivait vers nous. Plus il se rapprochait, plus son visage se laissait voir à nos yeux surpris. Nous connaissions cette personne, tout du moins, je la connaissais. La dernière fois que je l'avais vu, il était beaucoup plus jeune. L'homme qui était désormais devant nous était désormais habillé d'un long manteau noir lui tombant sur son jean de même couleur. Malgré le fait qu'il avait les cheveux courts, quelques mèches couleur châtain lui tombaient sur le visage, cachant légèrement son regard provocateur couleur noisette qu'il avait toujours arboré. Il nous regarda un à un, une sourire narquois aux lèvres, avant de prendre la parole de sa voix grave à l'attention du patriarche. -Ugo- Des années que je n'avais pas revu certaines têtes ici. Le temps passe vite n'est-ce pas Soichiro ?
-Soichiro- Ugo, j'espère qu'entre temps tu as pu arranger ton style de jeu.
-Ugo- Tu parles ! Sunbird est à son apogée , prêt à écraser tout le monde !
-Hiroki- Ugo… ? Tu étais chez moonlight dreamers n'est-ce pas ?
-Ugo- Ouais. Je me souviens de toi, t'es celui qui a ramené Hoshi et Alainz dans la guilde n'est-ce pas ?
-Hiroki- Quoi.. ? Je ne vois pas de quoi tu parles…Hahaha…
-Ugo- Mouais. Le voyage dans le temps n'était plus un secret pour personne t'sais. Même pour mes camarades.
-Hakaze- Tiens, qu'est devenue l'UWS ?
-Ugo- Morte. L'UWS est morte. Je suis le dernier UWS vivant.
-Jessica- On est dans le même bateau. Inutile de faire le mélodrame ici.
-Ugo- Je ne fais pas de mélodrame hoho. D'ailleurs je participerai avec vous à ce tournoi que vous devez remporter. Je ne me retiendrai contre personne, même pas contre ma fille hoho.
-Jessica- Ta fille ?
-Ugo- Ouioui . Elle est joueuse aussi. Je voulais la ramener, mais elle n'a pas souhaité venir. Elle est quelque peu taciturne mais ne vous en faites pas, elle va vite nous rejoindre hoho. L'ambiance qui était tendue s'est relâchée progressivement au fur et à mesure qu'Ugo discutait avec tout le monde. Il avait 34 ans désormais, mais pour lui, c'était comme si il nous avait quitté la veille. Il était un bon joueur selon Soichiro et il nous aiderait à triompher de ce tournoi auquel il participerait avec nous. Au final nous retournâmes à l'ambiance habituelle, à parler decks, parler de tout et de rien et rire ensemble. Cependant, l'ancien Leader de Moonlight Dreamers nous interrompit sèchement. Nous nous arrêtâmes tous dans notre conversation pour nous tourner vers le patriarche, attendant ses instructions avec impatience. -Soichiro- J'inscrirai donc notre équipe avec Jessica, Hakaze, Hiroki, Sirië et Ugo en titulaires, et moi et Reisuke en remplaçants. Notre équipe portera le nom « Glory for Hope » .
-Jessica- Glory for Hope….
-Soichiro- C'est toi qui a décidé de participer à ce tournoi, ton nom sera associé à cet événement.
-Ugo- Ca me paraît joli hoho. Ma fille sera dans le tournoi avec le club de son école, le club « Overlords ».
-Jessica- Quoi !? Ta fille est chez Overlords !?
-Ugo- Hoho, tu sembles connaître ce groupe. Oui, ma fille est dans ce club. Chiaki qu'elle s'appelle. Nakagami Chiaki. Une rousse aux yeux clairs, je ne pense pas que tu dois la connaître hoho.
-Jessica- Chiaki est ta fille !? C'est elle qui m'a parlé de ce tournoi !
-Ugo- Heureuse coincidence hoho !
-Hakaze- Bien, je suppose que l'on va devoir s'entraîner alors ~
-Hiroki- C'est vraiment nécessaire… ?
-Soichiro- Oh que oui. Je ne vous considérerai comme prêt que lorsque vous m'aurez chacun vaincu dix fois d'affilé. Et nous allons commencer tout de suite. Hakaze, à toi l'honneur. Montre à tes camarades ce qu'est un duel chez les Namatame.
-Hakaze- Oui père. Hakaze se leva d'un pas déterminé et suivit son père dans le champ d'entraînement construit par Soichiro. Nous suivîmes les deux futurs adversaires dans cette caverne que Soichiro affectionnait tant. Reisuke était dubitatif, Jessica intriguée, Ugo lui avait l'habitude de ce qu'il voyait….Quant à Sirië , elle arborait un sourire satisfait. Après tout, elle était la mieux placée pour connaître les capacités du père et de la fille, elle savait que l'un comme l'autre étaient à la hauteur d'un tel combat. Nous arrivâmes tous dans la caverne dans laquelle se trouvait ce lac qui n'était vraiment pas très profond. Hakaze et Soichiro enlevèrent leurs chaussures et firent un pli à leur pantalon de sorte d'éviter que leurs habits ne soient mouillés. Ils pénétrèrent enfin dans l'eau qui ne leur mouillait que les chevilles. Je n'avais jamais compris pourquoi Soichiro s'entraînait toujours ici, mais cela semblait important dans l'entraînement. L'homme enclencha son disque de duel face à sa fille qui fit de même. Ils se regardèrent mutuellement, me laissant discerner un sentiment vraiment étrange. Un mélange de complicité et de défiance , c'était une belle expression qu'arboraient les deux protagonistes de ce combat. Si belle qu'elle me fit regretter ces jours que j'eus passé avec mes parents avant leur mort….Oui….Pour la première fois de ma vie, je regrettai les jours de complicité avec mes propres parents en voyant celle de Hakaze….. -Soichiro et Hakaze- Duel !!!
…..
….
…………….. L'après-midi se résuma donc à ce que chacun d'entre nous affronte tour à tour Soichiro jusqu'à épuisement….Non, pas jusqu'à l'épuisement de Soichiro, jusqu'à notre épuisement à nous. Tour à tour nous nous jetions dans la bataille, tour à tour nous nous faisions anéantir sur place. Le soir arriva enfin, et aucun de nous n'avait réussi à prendre la moindre victoire à Soichiro Namatame. Pourtant j'y étais presque à un moment, mais l'homme disposait de trop de ressources pour se laisser vaincre aussi facilement. C'était tout simplement impossible de lui tenir tête.
Hakaze, épuisée et dépitée, prit la parole, devant son père, inébramlable. -Hakaze- Papa…..Je…Encore une fois. Affronte moi de nouveau.
-Soichiro- Arrête toi la gamine, tu en as assez fait.
-Hakaze- Papa ! Laisse moi une dernière chance !
-Soichiro- Tu vois bien que tu ne peux pas le faire. Repose toi et reviens demain.
……
….
-Hakaze- Non. Je veux t'affronter de nouveau. Tu m'empêches de partir en mission avec Hiroki, tu ne veux pas que je repousse mes limites face à toi, mais moi je veux te montrer que je suis capable de l'emporter Papa. Je veux te montrer que je suis forte, alors bats toi de nouveau contre moi !!!
-Soichiro- …..
-Hiroki- Oi, Hakaze…..
-Soichiro- Bien. Je te permets de m'affronter une nouvelle fois. Cependant, si tu perds, jamais plus je ne t'autoriserai à partir en mission seule ou avec le gamin. La jeune fille se plaça de nouveau face à son vieux père qu'elle continuait de fixer avec détermination, alors que nous étions tous épuisés. L'eau de ce lac avait bel et bien un effet spécial, elle regorgeait d'Ener-D , et le simple fait de faire un duel en baignant dans cette eau nous fatiguait énormément. C'était pour tester notre endurance, quelque chose de crucial lors d'une période de crise…Et pourtant, alors que mes camarades et moi étions vidés de nos ressources, c'était Hakaze qui était encore debout et qui en demandait d'avantage. C'était un spectacle à la fois encourageant et dévastateur, puisque la jeune fille peinait à se tenir debout et haletait face à son père qui ne montrait aucun signe de faiblesse face à elle. -Hakaze- Duel !!! Alors que la jeune femme entama son tour, nous regardâmes tous le spectacle , dubitatifs. Nous savions l'issue d'avance. Soichiro allait gagner, l'était de Hakaze était trop mauvais pour qu'elle puisse tenir le duel. Et nous avions raison, puisqu'il en fallut peu à l'homme pour rapidement reprendre le dessus et malmener sa fille. A l'aide de son « Nékroz d'Unicore » il malmenait ardemment « Winda Marionnette de l'ombre » et attaquait sèchement les points de vie de Hakaze. Pourtant, celle ci ne démordait pas et continuait ses tours, grignotant les points de vie se son père au passage. Elle continuait à jouer, utilisant les effets de ses monstres pour limiter le jeu de son adversaire., cependant, il était bien plus fort qu'elle, et chaque fois qu'elle réussissait à jouer un monstre, il la contrait en en sortant un autre. Unicore, Clausolas ou Trishula, tous venaient à bout un à un des ressources de la jeune fille qui se retrouva rapidement désarmée face à ce Trishula, comme nous l'avions tous été auparavant. Pourtant, elle n'était pas ébranlée. Elle possédait encore deux cartes en main, quelques points de vie, mais son père possédait le terrible guerrier, 2500 points et deux cartes également. Lorsque son tour arriva, elle piocha une carte et sourit face à son père. -Hakaze- J'invoque mon Sceptre Seraphin Etoile ! J'active son effet pour chercher le trône séraphin étoile, et comme j'en ai un en main je vais invoquer les deux et piocher deux cartes ! Je vais ensuite recouvrir les trois unités pour invoquer Delteros Satellchevalier et activer l'effet de mon Sceptre pour détruire Trishula !
-Soichiro- Intéressant gamine. Que vas-tu faire désormais ?
-Hakaze- Je vais attaquer avec Delteros pour finir ce duel !
-Soichiro- Tu te fais donc avoir une fois de plus. Je vais activer l'effet de mon Valkyrus pour annuler ton attaque et te réduire à néant au prochain tour.
-Hakaze- Pas cette fois ! Je chaine de ma main fusion marionnette de l'ombre El ! Elle va me permettre de fusionner Delteros et Dragon de ma main pour jouer Constructution ! Et comme tu n'as plus de cibles pour Valkyrus, il va se résoudre sans effet !
-Soichiro- ….
-Hakaze- Constructution ! Attaque mon père directement ! Sous nos yeux ébahis, Constructution s'exécuta et se lança à l'attaque du patriarche qu'elle toucha de plein fouet, projetant l'homme dans les eaux qu'il utilisait pour l'entraînement. L'impact de l'attaque cause une légère onde dans la caverne, remuant un peu tel de petites vagues l'eau qui se trouvait dans l'espace. Soichiro perdit l'équilibre et tomba dans l'eau sur le dos. Les hologrammes disparurent , laissant Hakaze se ruer sur son père afin de s'assurer de son état. Lorsqu'elle arriva vers lui, elle le découvrit les yeux ouverts, l'expression neutre, comme il en avait l'habitude. Elle lui tendit la main pour qu'il se relève, il la prit sans rechigner. C'était rare de voir un tel spectacle, Hakaze qui aide son père à se relever et non l'inverse. -Soichiro- Tu as réussi, gamine.
-Hakaze- Ton sang, et celui de maman coulent dans mes veines. Le sang de ma tante coule également dans mes veines. Avec vous trois à l'intérieur de moi, je ne peux que réussir ce que j'entreprends, ne penses-tu pas, Papa ?
-Soichiro- On croirait entendre ta mère. Epargne moi ces discours, contente toi de revenir demain matin pour continuer la suite de ton entraînement. Sans dire un mot de plus, devant sa fille souriante, l'homme se retourna et partit dans la direction opposée à celle du groupe. L'aide soignante le suivit avec le sourire , se retournant vers nous simplement pour nous faire signe. Hakaze quant à elle attendit que son père soit parti bien plus loin que nous l'étions pour se laisser tomber dans la faible étendue d'eau qui s'étendait dans l'arène. Je me relevai aussitôt pour lui porter assistance. D'un bras je vins la soutenir pour l'appuyer contre mon épaule. Elle était encore consciente, mais elle était trop épuisée par l'entraînement de l'après-midi pour bouger ne serait-ce qu'un membre. Elle prit la parole à mon attention, d'une voix soulagée et satisfaite, mais trop faible pour être entendue de tous. -Hakaze- J'ai réussi….J'ai réussi Hiroki….
-Hiroki- Ouais….T'as été magistrale, Hakaze. Repose toi, je te ramène à la maison.
-Hakaze- Non je….Tu as subi beaucoup aussi…
-Hiroki- T'en fais pas, repose toi et je m'occupe du reste.
-Hakaze- …Merci…Hiroki. La jeune fille se laissa aller et s'endormit finalement dans mes bras. Jessica, Ugo, et Reisuke étaient tout aussi épuisés qu'elle,au point que la blonde en avait perdu la force de lancer ses piques vaseuses et sans intérêt….Enfin, c'est ce que je pensais jusqu'à ce qu'elle ouvre la bouche une fois de plus.
-Jessica- Aaaaaah….Je me sens faible…..Reisuke porte moi aussi…… !!!!!
-Reisuke- Si tu es assez en forme pour dire de la merde, c'est que tu l'es assez pour faire aller tes jambes.
-Jessica- En vrai tu n'as même pas une ONCE de compassion pour moi avoue.
-Reisuke- Tu n'es pas en sucre, bouge toi simplement roh !
-Ugo- Il n'a vraiment aucune manière avec les femmes hoho. Qu'il est vil, on dirait Jérôme. Bien les jeunes, je vais vous laisser également. Je n'avais pas subi l'entraîenement de Soichiro depuis un moment, et pour être honnête, je suis crevé haha. Allez, portez-vous bien jusqu'à la prochaine ! Ugo nous laissa, partant d'une dégaine assurée qui le suivait toujours. De notre côté, moi, Jessica et Reisuke sortîmes ensemble du périmètre de Soichiro Namatame pour au final déboucher sur les chemins que l'on prenait , jusqu'à ce fameux carrefour où chacun d'entre nous prenait une route différente. Reisuke et Jessica prirent la leur, tandis que moi, toujours en portant Hakaze, je rentrai chez nous. Je pus donc enfin déposer la jeune femme dans le lit conjugal afin qu'elle se repose convenablement, avant de m'installer moi même à table et de sortir mon paquet de cartes afin de le revisiter. Tout de même , elle était vraiment têtue Hakaze. Mais la voir me donnait la force de me dépasser…. Un jour, ma volonté surpassera la tienne.
Chapitre 7 : Le tour préliminaire
Spoiler :
Les jours passèrent, puis les semaines, toujours au rythme des entraînements de Soichiro Namatame. Moi, Hiroki, Hakaze, Sirië et Hugo nous entraînions tous ensemble, chacun notre tour contre le vieux qui nous donnait vraiment du fil à retordre. Personne n'arrivait à le vaincre il y a encore quelques semaines, mais la victoire de sa fille contre lui nous avait tous vraiment motivé et nous en arrivions au final à lui tenir tête pendant pas mal de parties. Reisuke joignit l'entraînement en servant de cobaye également. Bien que son niveau était clairement au dessous de celui du vieux, il encaissait bien les coups lui même donc nous pouvions tester des stratégies en vue de ce tournoi. Gagner était obligatoire pour moi. D'abord pour la récompense, puisque le vieux avait besoin de cette thune, mais aussi et surtout car c'était mon premier tournoi en équipe, je ne pouvais donc pas tolérer la défaite. La nouvelle année arriva, tout était toujours rythmé par nos divers entraînements, les cours, le boulot, et au final nous arrivâmes à ce 10 Janvier, le jour du début du Grand Championship tant attendu. Nous nous étions tous rassemblés dans la forêt de Soichiro pour faire un dernier point, tous sauf Reisuke qui était pris par son boulot. Une fois que chacun eut fait le tour, nous sortîmes tous de la forêt déterminés à l'emporter. -Ugo- Je vais chercher ma caisse, on ira plus vite pour se rendre au tournoi.
-Jessica- Y'a six places dans ta caisse ?
-Ugo- T'en fais pas hoho. Ma fille est partie de son côté avec son équipe, donc nous pouvons tous rentrer.
–Hiroki- Bien, ça nous fera gagner du temps, on doit être sur place dans deux heures.
-Hakaze- Ca serait bien dommage de perdre pour un retard après tous nos efforts…. Ugo partit chercher sa voiture. Il habitait juste à côté de la forêt de Soichiro avec sa fille Chiaki. Elle allait d'ailleurs être présente au tournoi en tant qu'adversaire, Chiaki. Je n'avais aucune idée du potentiel de la jeune fille en matière de duel de monstres et pour être honnête cela m'intriguait un peu.Les atouts dans notre équipe étaient Ugo et moi «, Hiroki et Hakaze étaient trop dépendants de la présence de l'autre tandis que Sirië avait encore du pain sur la planche pour assurer question duel. Si un duel à enjeux devait risquer l'équipe, ça serait donc moi ou Ugo qui devrions assumer ce duel….Mais pour Overlords, je n'avais aucune idée de ce qu'il en était. Autant j'avais vaincu Myst assez facilement, autant je n'avais aucune idée du niveau du reste de l'équipe. -Jessica- Dites, l'un de vous connais les joueurs d'Overlords ?
-Hiroki- A l'époque, dans le temps de Satellite, Overlords était une guilde clandestine, vous pensez que le club de duel est lié à cette fameuse guilde ?
-Soichiro- C'est possible. Après tout on ne sait pas ce que ce sont devenue les gangs de l'époque, un des Overlords de l'époque a très bien pu confier l'esprit du gang à un jeune d'aujourd'hui.
-Hakaze- Mais pourquoi la fille de Ugo ferait partie d'un club clandestin comme Overlords ?
-Jessica- Chiaki n'est pas du genre à avoir de mauvaises intentions. Il n'y a pas d'inquiétude à avoir.
-Hakaze- Et Laïla ? C'est une duelliste professionnelle non ? On risque de la revoir ici.
-Hiroki- Si nous la revoyons, cela permettra de faire la lumière sur ses intentions. Un silence s'installa dans l'ambiance déjà assez pesante de par la pression du résultat. Soichiro nous regardait avec un sourire narquois. Il aurait parlé, je suis certaine qu'il aurait sorti un « Alors où se trouve votre confiance les gamins ? » avant de se taire. Cependant, il n'eut pas l'occasion de placer sa pique désagréable puisque Ugo arriva à bord de sa voiture. Une clio de couleur rouge avec vitres teintées. C'était assez classe comme bolide, mais nous ne pouvions pas tous rentrer là-dedans.
Il ouvrit la vitre de sa voiture pour nous parler. -Ugo- Montez hoho ! Ne soyez pas timides !
-Jessica- C'est une voiture 5 places que tu as gros boulet. On ne rentrera pas tous là-dedans, et je refuse de monter sur les genoux de l'autre tâche.
-Ugo- Suffit de se serrer un peu petite nature.
-Jessica- Oublie ça, je vais venir par mes propres moyens ~
-Hiroki- On se voit à la fin du tournoi alors.
-Hakaze- Tu as de quoi venir nous rejoindre ?
-Jessica- T'en fais pas miss ~ J'ai pu récupérer et remettre une bécane en bon état avec l'aide de boulet junior. Je peux venir en filant comme le vent ~ Tu crois que je viens tous les jours à pied ? J'ai planqué ma bécane pas loin. Partez en avant , ça vaut mieux pour vous ~
-Ugo- Elle n'apprécie pas les voitures de luxe comme ma clio hoho. Allez tout le monde embarque donc. Les passagers sous la responsabilité d'Ugo montèrent tandis que je les regardais. Une fois qu'ils furent à l'intérieur, la voiture démarra en vitesse pour disparaître de ma vision aussitôt. Il conduisait vraiment comme un kamikaze ce mec, mais bon, je n'étais pas mieux puisqu'à peine ils furent partis que je courus en direction d'une rue adjacente où j'avais laissé ma moto. Je l'avais customisée comme elle l'était du temps d'Arcadia, d'un rouge cassé par des bandes noires épaisses. J'y avais installé un tableau de jeu pour pouvoir faire des duels depuis la moto comme au bon vieux temps, avec la technologie de maintenant c'était assez facile de bricoler n'importe quoi appartenant au passé. J'enfourchai ma moto et je filai à toute allure. C'était la sensation la plus prenante que je connaissais que d'être à moto et filant à mon rythme. Je n'avais pas perdu mes réflexes de conductrice en sept années, c'était comme le vélo, impossible à oublier, impossible à tirer un trait. Sous ce soleil matinal je m'imaginais encore raccompagnant Toby chez sa sœur, entendre son cri approbateur, puis son cri de désarroi quand il eut appris que je n'avais pas le permis. Dans cette époque j'ai les papiers recquis pour conduire un bicycle donc ce n'était pas un problème à cette époque. Je pouvais zigzaguer comme je le voulais, aller aussi vite que je le voulais, personne dans cette campagne n'allait m'arrêter. Je passai près de la plage qui se trouvait non loin de chez nous avant de prendre la route dans ce sentier qui menait à la ville. Arrivée en ville, je passai devant le parc municipal dans lequel je retrouvai Chiaki, la petite rousse aux yeux clairs, qui marchait tranquillement dans les rues. Je m'arrêtai devant elle, la surprenant au passage. -Chiaki- Jessica ! Hmm…Que fais-tu ici ? A moto en plus…
-Jessica- Je vais au grand stade pour le tournoi. Mais toi, que fais-tu ici ?
-Chiaki– Je m'y rends également. Tranquillement.
-Jessica- Tu n'es pas censée être avec ton équipe ?
-Chiaki- Hmmmmmmm…….Ils ont du faire un détour, l'un de nos membres ne s'est pas réveillé donc ils sont partis le secouer. Ils sont rigolos.
-Jessica- Je vois. Monte, je vais t'accompagner. On est rivales cette fois, mais nous sommes amies avant tout, tu ne penses pas ?
-Chiaki- Hmmm. Oui, bien sûr. Merci beaucoup Jessica. La jeune fille hésita légèrement, avant de finalement monter à l'arrière de ma bécane. Il y avait assez de place pour pouvoir gérer deux personnes facilement. Je lui fis signe de me tenir à la taille, elle s'exécuta en s'accrochant solidement. Je roulai de nouveau à toute allure en direction du stade, enchaînant virages sur virages tandis que la jeune fille restais accrochée à moi. Elle n'avait pas peur, au contraire. Elle me cria même un « C'est magnifique » en parlant d'un des paysages plus retranché de la ville. Je l'avoue que cela me faisait plaisir de conduire de nouveau quelqu'un en moto, surtout Chiaki. Lorsque je l'ai rencontrée, j'ai eu l'impression qu'avec elle je serais un jour très proche, et cet instant que l'on partageait était un moyen pour moi de mettre cette proximité en avant. C'est ainsi que nous arrivâmes au grand stade, une demi-heure avant le début du tournoi. C'était comme un stade de foot classique. Il n'y avait pas non plus énormément de budget investi dans l'évènement, donc ils ont eu à reprendre le stade de foot qui accueille les évènements sportifs régionaux en son sein. J'allai garer ma bécane dans un coin avant de pénétrer le stade en compagnie de Chiaki. Nous rejoignîmes ensemble mon groupe que je reconnus de loin de par l'aura dégagée par boulet senior. Mon équipe fut contente de me voir. -Hiroki- Merde. Je pensais que tu allais te casser la gueule en route et qu'on allait prendre Otô-San en remplacement. Fais chier.
-Jessica- Je suis une meilleure conductrice que tu ne le seras jamais pauvre tâche, tu ne peux pas gagner ~
-Ugo- Hoho, mais qui voilà avec toi. Alors ma fille, prête à mordre la poussière ?
-Chiaki- Hmmmm….J'ai confiance en mes camarades, je sais que je peux l'emporter si j'ai foi en eux.
-Soichiro- Voila une petite qui connaît les vraies valeurs d'une équipe.
-Ugo- Quoi de plus naturel, elle est ma fille hohoho.
-Hakaze– Venant d'un ancien UWS, ce n'est pas crédible ~
-Ugo- Nous étions plus soudés que n'importe quelle équipe, Hoshi n'a pas rejoint Moonlight Dreamers tant que le grec n'y était pas non plus.
-Chiaki- Je sais que l'équipe de papa était une bonne équipe. Tonton Hoshi m'a tout raconté sur la légende qu'est UWS, et surtout comment ils ont sauvé le monde par le passé. J'ai confiance en cet esprit d'équipe.
-Jessica- Sauver le monde ? Quelle est cette his…. Je fus interrompue par un vacarme venant de l'entrée du bâtiment. Des voix d'hommes plus ou moins jeunes qui semblaient se battre résonnaient dans l'espace de bataille. Chiaki écarquilla les yeux, elle se retourna pour se diriger vers l'entrée. Je tentai de la suivre, mais son père me retint, comme si il savait ce qu'il se passait là-bas. J'attendis quelques minutes avant de voir Chiaki revenir en compagnie de 4 garçons dont la plupart était connus dans mon esprit. -Itachi- Alors Xavier, un peu de course et tu ne tiens plus la forme ? ~
-Xavier- Ta gueule Ida, on n'aurait pas eu à courir si Bounabot n'avait pas pris des calls admins jusqu'à 5 heures du matin !
-Melvin- Qui c'est que t'appelles Bounabot connard ? Si tu perds je te fais écouter du Jakka Jan pendant 10 heures , noob.
-Myst- Allons, calmez-vous, nous sommes en présence d'adversaires.
-Xavier- Hm ? La jeune fille regarda son équipe avant d'afficher un discret sourire. Elle se retourna vers nous, toujours le sourire aux lèvres, avant de prendre la parole. -Chiaki- Glory for Hope, en tant que leader d'Overlords, je vous souhaite bonne chance pour l'évènement auquel nous participons. Puissiez-vous trouver ce que vous cherchez. Et si vous ne cherchez que la victoire, je m'excuse par avance pour l'échec de votre projet.
-Xavier- Hahahaha ! Comment elle les défonce avec le sourire !
-Jessica- Tu es la leader d'Overlords ?! Mais…Vous ne vous parlez jamais en classe !
-Myst- Chiaki différencie les mondes dans lesquels elle joue. Lorsqu'elle joue dans le monde scolaire, elle n'est plus la Chiaki qu'elle est en tant que Leader. En ne lui parlant pas en classe, nous préservons ses mondes.
-Itachi- Mais nous sommes quand même une équipe. Si Myst t'a tant harcelé pour te recruter, c'est à la demande de la boss wesh !
-Chiaki- Hehehe ~ Je suppose que je plaçais des faux espoirs, tu es déjà prise. Hmmm…Je suppose que l'on se reverra sur le terrain alors. Bonne chance, Jessica. Chiaki repartit calmement, toujours suivie par ces 4 lascars tous aussi bruyants les un que les autres. Elle semblait pourtant habituée à ça et n'hésitait pas à prendre part aux divers clashs qu'il y avait dans l'équipe. Ils ne s'installèrent pas si loin, on pouvait les entendre parler de notre gradin. Alors que je les observais, un homme parla dans les mégaphones se trouvant tout autour du stade, nous laissant entendre sa voix. « -Fuji- Bonjour et bienvenue à tous au Grand Championship Inter-Equipes ! Ici votre organisateur favori qui vous parle, Monsieur Fuji ! Je suis ravi de voir autant d'équipes qui ont fait le déplacement. Nous comptons actuellement 16 équipes de 5 joueurs, soit 80 joueurs prêts à en découdre ! » -Hakaze- 80 Joueurs…..
-Soichiro- Ce n'est rien du tout, concentre toi sur ton adversaire.
-Hakaze- Oui Père.
-Sirië- Nous nous sommes tous entraînés durement, nous allons y arriver. « -Fuji- Faire un tournoi entre 80 joueurs sur deux joueurs serait long et fastidieux, surtout quand on prend en considération que tous les matchs seront filmés et retranscrits en direct sur les télévisions locales, nous allons donc passer la journée d'aujourd'hui à faire des sélections pour la journée de demain ! Nous allons donc commencer notre premier round : « L'espoir repose sur l'un ! » » -Hiroki- L'espoir repose sur l'un ? « -Fuji- C'est un procédé très simple rassurez-vous. Sur les 16 équipes nous auront donc 8 paires de deux équipes qui s'affronteront dans un match éliminatoire. Un seul match par équipe. Une fois que les matchs sont annoncés, vous avez trente minutes pour désigner l'un de vos joueurs, et sa seule victoire ou défaite représentera la défaite ou la victoire totale de l'équipe ! Vous devez donc faire confiance à l'un de vos joueurs et l'accompagner dans la victoire ou la défaite ! » -Soichiro- Choisir le plus apte à porter l'espoir de chacun n'est-ce pas….Cela semble intéressant.
-Hakaze- C'est ridicule ! Ca veut dire que si notre joueur perd, nos efforts ne servent à rien !
-Ugo- As-tu peur de perdre dès le début, Hakaze ? ~
-Hiroki- Relax, on va l'emporter. « -Fuji- Voici le tableaux des matchs ! L'équipe qui ouvre le bal est l'Equipe Overlords qui va affronter l'équipe Knight of the Round Table ! Les informations sur les profils des joueurs sont disponibles sur les écrans tout autour des gradins. Ne vous en faites pas, vos decks ne sont pas divulgués héhéhéhé ! » -Sirië- Overlords commence ?
-Hiroki- Si ils perdent le tout premier duel, ça sera très moche pour eux.
-Ugo- Ne sous-estimez pas ma fille hohoho. Je plains l'équipe adverse.
…….
….
-Xavier- C'est à nous d'ouvrir le bal bande de shlags.
-Myst- On choisit qui alors ? KORT est apparemment une grosse équipe. Si on envoie Melvin on n'a aucune chance.
-Melvin- Rien d'intéressant, ils vont se prendre gameloss et on va win par défaut si j'y vais ~ Envoie plutôt un noob de rulings , Ida.
-Itachi- Allez vous fa–
-Chiaki- Hmmm…Itachi, tu es la personne la mieux placée pour gagner ce premier match.
-Itachi- Chiaki ! Même toi tu dis que je suis un noob de rulings !?
-Chiaki- Hmmmm….Non…Mais regarde leur équipe, quand tu regardes leur profil tu peux cerner le caractère de chacun des joueurs rien que de par leur visage. Il n'y en a aucun qui joue un deck à combo, cela se voit rien qu'en regardant leurs photos. Tu gèreras donc le match plus facilement que Xavier qui joue un deck lent à démarrer, puisque tu pourras prendre de vitesse ton adversaire avant qu'il ne s'installe. Je te fais confiance pour ramener la victoire.
-Itachi- Chiaki….
-Myst- C'est bien notre leader, analyse l'équipe en si peu de temps. Chapeau. « -Fuji- Il semblerait que les équipes aient déjà choisi leur joueur ! Itachi sera le duelliste d'Overlords, Shun sera le membre pour Knight of the Round Table !!! Les deux joueurs sont priés de se rendre sur le ring ! » …..
-Itachi- Je ne compte pas perdre. C'est impossible que je perde avant Xavier.
-Shun- Mon équipe compte sur moi, tu ne passeras pas.
-Itachi et Shun- Duel !
(LP : 8000) « -Fuji- L'équipe Overlords ayant choisi son joueur en premier, c'est Itachi qui aura le choix de commencer ou non. »
-Itachi- Je te laisse prendre la main.
-Shun- C'est parti. Je vais placer un monstre en mode défense et deux cartes face cachée. C'est à toi.
(2 Cartes en main)
-Itachi- Good. Je pioche. Et je vais commencer par me débarrasser de tes deux cartes masquées ! Tourbillons jumeaux ! Je vais défausser patrouilleur stygien pour détruire tes deux merdes !
-Shun- L'une d'entre elles était Moralltach artifact. Je l'invoque spécialement en position d'attaque (2100 ATK)
-Itachi- Noob. Je vais invoquer normalement mon chevalier armageddon (1400 ATK) je vais activer son effet pour jeter depuis mon deck mon Archdémon Enfernité ! Je place ensuite 2 cartes face verso et j'active l'effet du patrouilleur stygien ! J'invoque spécialement un second Archdémon enfernité (1800 ATK) et je vais chercher canon enfernité par son effet !
….
… -Hakaze- Donc il joue Infernity. Ca va être un peu difficile à gérer. Son pauvre adversaire se fait massacrer.
-Soichiro- C'est le pouvoir d'Infernity. J'ai toujours aimé ce deck, c'est rapide, propre et puissant.
-Ugo- Si jamais on se prend une loop infernity tour 1 on fait quoi ?
-Sirië- Ca n'arrivera pas, il a choisi de jouer second, j'imagine donc que son deck est focalisé sur l'offensif.
-Jessica- Et puis on en a rien à foutre en vrai, qu'il joue premier ou second on l'atomise et voilà. Le duel se passa devant nous. Itachi ne laissa pas le moindre répit à son adversaire qui jouait un deck HAT. Il sortit plusieurs synchros dont Dragon poussière d'étoile qui pulvérisèrent le peu de ressources de son adversaire pour le mettre à terre dans le même tour. Chiaki avait bien cerné les joueurs en face, c'est pour ça qu'Itachi avait joué second, car il n'aurait aucune grosse sortie à remonter. Je me tournai vers Chiaki, prenant conscience qu'elle serait une adversaire de taille. Elle n'en avait pas l'air, étant retranchée sur sa playstation portable, mais elle était une fine stratège qui allait vraiment entraver nos projets. -Itachi- Finissons-en, Scar Red Nova Dragon !!! Pulvérise Durendal Artéfact et finis mon adversaire !!!! Un déluge de flammes s'abattit sur le Durendal et son propriétaire jusqu'à ce qu'il soit trop faible pour se tenir debout. L'adversaire d'Itachi s'écroula sur ses genoux tandis que dans les gradins les membres d'Overlords étaient déchaînés en criant des « Idaaaaa » et en faisant un vacarme énorme. Overlords était qualifiée pour le jour 2. « -Fuji- Et c'est Itachi qui remporte le duel et qualifie donc son équipe pour l'épreuve finale de demain ! Mes félicitations pour ce duel !!!! »
-Itachi- Yosh ! On va gagner ce tournoi ! Itachi quitta l'estrade et regagna ses camarades qui se tenaient prêts à observer le prochain duel qui allait se dérouler sous leurs yeux. Le présentateur passa directement à la suite. Quelques équipes que nous ne connaissions pas défilèrent devant nous. L'équipe « REKT » affronta l'équipe « Animal Kingdom » , cette dernière l'emporta facilement en jouant un deck « Boxeur Indomptable ». C'était leur leader qui avait joué le duel, et apparemment il était plutôt costaud. Un autre duel opposait un deck protecteur du tombeau à un joueur de sirènemure, le joueur aux protecteurs vint à bout de l'autre grâce à Sacrifice royal au tour 1 , c'était dégueulasse. « -Fuji- Nous voici donc à la quatrième bataille ! Glory for Hope affronte Beginning of the End. Les données sont affic – Oh ! Glory for Hope a déjà choisi son joueur ! » -Jessica- HUH !!!? Qu'est-ce que… !?
-Ugo- Laissez moi faire ~ Je vous garantis la place en deuxième phase ~
-Soichiro- Hahahaha…Intéressant. Très intéressant. Honte à toi si tu perds, Ugo. « -Fuji- Beginning of the End a choisi Jean-Michel pour les représenter ! Que les joueurs montent sur le ring ! » -Jean-Michel- Punaise…..Pourquoi elles me forçent à faire ça….
-Ugo- Tu peux abandonner des maintenant si tu veux l'issue sera la même hoho.
-Jean-Michel- Elle me le fera payer cher si j'abandonne…..*soupire*
-Ugo- Ces femmes….Allez, je choisis de te laisser la main. Voyons ce que tu as dans le ventre hoho. -JM et Ugo- Duel !! -JM- Bon, je commence, Draw ! Je vais invoquer Aile Noire shura la flamme bleue en position ATK ! Je vais ensuite invoquer Bora et utiliser les deux monstres pour invoquer RaidRaptor Force Strix ! (2500 DEF) Son effet va me permettre d'aller chercher Bora du deck ! Je place une carte masquée et c'est à toi ! (3 Cartes en main) -Ugo- Hoho ! Je pioche !
Je vais activer ravin des dragons. Elle va me permettre de défausser Phalanx Dragunité pour ajouter de mon deck à ma main Duc Dragunité. Et je vais jouer le duc en mode attaque ! Son effet va me permettre d'équiper puis d'invoquer spécialement phalanx ! Synchronisation de niveau si pour jouer Chevalier Vajrayana ! Et par son effet je ramène une fois de plus mon phalanx hoho ! Je vais faire une autre synchronisation pour jouer mon Scrap dragon ! (2800 ATK) -JM- Scrap Dragon !?
-Ugo- Hoho ! Il ne s'y attendait pas le jeune. Je vais activer l'effet de mon scrap dragon, il va détruire ta carte masquée et mon ravin des dragons !
(La carte détruite est force de miroir)
Scrap Dragon va attaquer ton monstre hohoho !!!
(Le monstre est détruit par l'attaque)
-Ugo- Je m'arrête la. Montre moi ce que tu as l'ami ! ( 4 Cartes en main)
-JM- Okay, Draw ! Prépare toi ! Je vais jouer Pinaki le croissant de lune en mode attaque ! Puis je vais jouer Bora synchroniser mes deux monstres pour jouer Armor Master ! (ATK2500)
On va passer à la vitesse supérieure ! Je vais activer ma carte magie , Rank-Up Magic, Soul Shaver force !!! Je vais payer la moitié de mes points de vie pour récupérer force strix et grâce à ma rank up je vais jouer un monstre qui causera ta fin ! Apparais , Cyber Dragon Infini !!!! (ATK2300)
Grâce au cyber dragon infini, je vais attacher Scrap dragon en guise de matériel XYZ ! (ATK2500) Maintenant ! Double attaque ! Ugo → 3000 Life points -JM- Je termine mon tour ! (2 Cartes en main)
-Ugo- Hoho ! C'est à moi.
Tout d'abord, je vais commencer par activer mon Trou Noir pour détruire tes monstres.
-JM- Pas si vite ! Cyber dragon infini va annuler ta carte !
-Ugo- C'est bien ce que je pensais. J'invoque donc mon second duc dragunité et je vais te passer les détails pour invoquer vajrayana ! J'invoque spécialement phalanx, puis je l'envoie au cimetière pour jouer Mystletaynn ! (2200ATK) Et il va amener phalanx de nouveau ! (1100 DEF). Moi aussi je peux faire du rang 6 Hohoho ! Superposition des deux monstres ! J'appelle Atum Hohohoho !!! (ATK2400) Grâce à son effet je vais détacher Mystletaynn pour invoquer le dragon sombre métallique aux yeux rouges du deck (0 DEF) , et par l'effet de ce monstre je ramène Mystletaynn (ATK 2200). J'active ensuite fusion instantanée ! Pour le prix de 1000 Life points je vais invoquer Mavelus de mon extra deck ! (ATK1300) Ugo → 2000 Life points. -Ugo- Je vais maintenant synchroniser mon Phalanx et mon Mavelus pour te montrer la véritable beauté hohoho !!!
Tel le phénix qui ne montre sa beauté qu'une fois vaincu, tu n'as montré ta véritable puissance qu'à ceux qui t'ont aimé au fil des années ! Révèle cette puissance cachée qui terrassera mon adversaire !! Synchronisation de niveau 6 !!! Phénix du soleil cramoisi !!! (2300 ATK)
-JM- Je ne connais pas cette carte !
-Ugo- C'est naturel. Cette carte n'existe qu'en un seul exemplaire. Elle est le trésor des UWS. Lorsque mon phénix du soleil cramoisi est invoqué spécialement en utilisant « Mavelus » en tant que matériel de synchro, il détruira tous les autres monstres sur le terrain et gagnera le total de leurs points d'attaque d'origine pour les ajouter au sien. Surpris ? Crimson Phoenix → 13600 ATK
-JM- C'est quoi ce truc !!!?
-Ugo- Ne t'en fais pas, tous les dégâts sont divisés par deux durant ce tour….Oh, Dommage, c'est quand même assez Hohohoho ! Crimson Phoenix ! Il est temps d'en finir! Lorsque le phénix lança son attaque, il terrassa le joueur d'en face comme si ce dernier n'était qu'un vulgaire insecte. Un torrent de flammes s'abattit sur le pauvre joueur d'Ailes noires qui maîtrisait encore le duel un tour auparavant. Lorsque les points de vie du joueur adverse furent réduits à zéro, Ugo fut déclaré vainqueur. Son Oiseau resta quelques secondes de plus dans l'arène tandis que l'homme le caressait doucement comme pour le remercier de son travail. Crimson Phoenix était un esprit du duel, il n'y avait aucun doute là-dessus. Ugo descendit de l'estrade et revint vers nous, triomphant. Il avait assuré la place de l'équipe pour demain, nous étions qualifiés. Hiroki félicita Ugo tandis que Soichiro de son côté était un peu agacé de ne pas pouvoir lui reprocher sa défaite. Cependant, l'annonce du match suivant nous fit tous nous arrêter net tellement elle nous choqua. « -Fuji- Le prochain match opposera donc « Les Marcheurs du temps » à l'équipe « Yume-Nikki ! » les informations de chaque joueur s'affichent sur les écrans dans les gradins. Vous avez trente minutes pour choisir qui envoyer ! » -Hiroki– Yume-Nikki…. ? Ce n'est pas le même nom qu'avait ta guilde à son lancement, Soichiro ?
-Soichiro- En effet.
-Hakaze- Que fais Yume-Nikki ici……Et maintenant…. ?
……..
…..
-Sirië- Ca ne présage vraiment, mais vraiment rien de bon….J'ai un mauvais pressentiment….
Chapitre 8 : Le Tour Préliminaire : Deuxième Partie
Spoiler :
Lorsque l'arbitre appela Yume-Nikki, nous tournâmes tous la tête vers les gradins représentant l'équipe. Ils étaient tous de dos face à nous, nous ne pouvions pas distinguer leurs visages. Tandis que leurs adversaires, les marcheurs du temps, prirent l'opportunité de choisir tout de suite quelqu'un pour gagner le choix de la manche, Yume-Nikki restait figée dans les gradins, de dos à nous, sans esquisser un mouvement. C'était étrange, vraiment très étrange. Yume-Nikki n'agissait pas comme les autres équipes. Mais….Quelque chose était vraiment étrange. Etait-ce la Yume que nous avions connu, ou était-ce simplement une coincidence… ? Et aussi…Pourquoi je sentais quelque chose de familier en ces gens…. Le compteur tournait, arrivé à 29:30 , nous pensions qu'ils allaient tout simplement rester là sans rien faire, eux qui étaient immobiles depuis pas mal de temps, cependant, c'est à la dernière seconde que le choix de Yume-Nikki fut fait. L'un d'eux se leva, et lorsqu'il se retourna, nous eûmes une surprise assez profonde. Nous ne pouvions voir son visage, il arborait un masque cachant tous les traits de ce visage. Impossible de savoir quel type de personne se trouvait sous ce masque. De par ses habits, je pouvais juger qu'il était un homme. Il portait un jean noir et un pull de la même couleur avec une capuche couvrant ses cheveux et se terminant là où commençait son masque. Son masque lui même était très singulier, il était divisé en deux couleurs par une séparation verticale au milieu du visage, le blanc et le noir étaient les couleurs de ce masque. Le côté blanc était décoré d'un sourire, l'autre côté était décoré d'une mâchoire aux dents pointues. Jessica prit la parole en voyant cet homme arriver. Elle me parla mal, comme elle en avait l'habitude. -Jessica- Je vais t'acheter le même, pauvre tâche. Ca serait cool de ne plus te voir comme ça.
-Hiroki- Achète moi un casque avec ca pour que je ne t'entende plus.
-Soichiro- Silence les gamins. Vous ne ressentez pas cette aura étrange venant de la scène.
-Ugo- Je pensais être le seul, mais non en fait. Il est vraiment bizarre ce mec.
-Sirië- Restons prudents et observons ce joueur. « -Fuji- Amélie de marcheurs du temps va choisir qui commencera la partie ! Son adversai…..Eh, je n'ai pas de nom référencé dans la base. Quel est ton nom jeune joueur ? »
-Hitotsu- Mon nom n'a pas d'importance, appelez-moi Hitotsu.
-Jessica- Hitotsu ?
-Hiroki- Hitotsu correspond au chiffre un en numérologie japonaise orientée chinoise.
-Hakaze- C'est un nom de code j'imagine. Un pseudonyme. Observant le jeune homme semblant vraiment suspect, je restais silencieux. Quelque chose clochait vraiment, et je n'étais pas le seul à le sentir, Jessica aussi ressentait quelque chose d'étrange. Il suffisait de voir son visage crispé pour savoir ce qu'il en était à l'intérieur. Elle était inquiète, très inquiète.
-Hitotsu et Amelie- Duel !
-Amelie- Je vais prendre la main !
Je vais activer union des six samourais ! Je vais ensuite invoquer Kageki des six samourais ! Son effet va me permettre d'invoquer spécialement Kagemusha des six samourais ! Je vais ensuite faire une synchronisation de niveau 5 pour invoquer Shi-en des six samourais légendaires ! (ATK2500) Je vais ensuite piocher deux cartes grâce à l'union ! Je place deux cartes masquées, puis je termine mon tour ! (2 En main) -Hitotsu- Draw. Je vais activer une carte magie, typhon d'espace mystique, afin de détruire une de tes cartes masquées.
-Amelie- Pas si vite beau gosse ! Shi en va annuler l'effet de ton typhon !
-Hitotsu- Prévisible. J'active la pré-préparation des rites. Je vais ajouter l'Hymne à la lumière et Saffira la reine des dragons de mon deck à ma main.
-Amelie- Saffira !?
-Hitotsu- Je vais jouer mon guide des enfers. Grâce à son effet, je vais invoquer le Djinn démolisseur de rituels. Puis j'active ma carte magie « Hymne à la lumière » afin de sacrifier mon guide des enfers et mon Djinn afin de jouer Saffira la Reine des dragons ! (ATK2500)
-Amelie- Pas si vite ! Je vais utiliser ma carte piège, chaine démoniaque en ciblant ta Saffira !
-Hitotsu- L'effet de mon démolisseur de rituels l'empêche d'être ciblé par ton effet de carte. Shi en est donc la nouvelle cible. Est-ce donc tout ce que tu as, Amélie ? Est-ce ton espoir ?
-Amélie- Huh… ? Mon espoir ?
-Hitotsu- Que c'est faible. Saffira, attaque Shi en !
-Amélie- Qui est faible !!? Je retourne force de miroir ! Ton monstre va se faire détruire !
-Hitotsu- J'active l'effet de l'hymne à la lumière. En le bannissant je vais annuler la destruction de Saffira. Et tant qu'on y est, je vais défausser Ange de loyauté pour donner d'avantage de points à Saffira ! Saffira → 5000 ATK
Amélie → 5500 Life points. -Hitotsu- Avant de terminer mon tour, l'effet de Saffira, je vais récupérer Ange de Loyauté de mon cimetière. (3 Cartes en main) -Amélie- Merde…Je pioche !
….
Je…..Je….Il n'y a pas d'issue…… -Jessica- Huh.. ? Qu'est-ce qu'elle raconte… ?
-Ugo- C'est ce que je sentais depuis le début. Cette atmosphère tendue.
-Sirië- C'est une technique utilisée par certains prestidigitateurs et mentalistes. Le fait de porter un masque ne laissant pas pénétrer la moindre émotion et ce genre d'habits mets la personne en face mal à l'aise et l'impacte légèrement psychologiquement. Lorsque la personne en question commence à se retrouver en difficulté, elle n'a plus le sentiment d'avoir à faire à quelqu'un comme elle et se focalise sur l'impression de malaise dégagée par le masque. Ca fait monter la panique plus facilement que si elle avait un jeune homme en face d'elle.
-Soichiro- Elle a également compris que Saffira ne pouvait pas être ciblée, mais qu'en plus de ça il a Ange de loyauté en main qui rend toute bataille inutile avec la princesse. Lorsqu'il utilise ange de loyauté, il peut le récupérer en end phase, ce qui garantit une combo assez puissante pour le gamin au masque.
-Hiroki- Cette fille ne peut rien faire ?
-Soichiro- Elle a éventuellement une combo, mais c'est quitte ou double.
……
… -Hitotsu- C'est donc là tout ton espoir ? Vas-tu abandonner ici ?
-Amélie- Non ….Je ne peux pas……Je…. j'ai mes camarades derrière moi. Je vais jouer Elder des six samourais ! Maintenant je joue ascétiscisme des six samourais pour jouer Kagemusha des six samourais depuis le deck ! Et je vais invoquer spécialement Kizan des six samourais ! Je vais synchroniser mes trois monstres !
Apparais , Trishula !!! (2700 ATK)
-Hitotsu- Je vois. Permets moi de briser ton espoir. Je vais annuler l'effet de ton monstre grâce à mon illusionniste d'effet.
-Amélie- Huh…. ?
-Hitotsu- Tu n'as plus de carte en main. Les conditions pour déclencher l'effet de Saffira sont remplies, ce qui me donnera un avantage considérable en fin de tour, de ton côté tu n'as aucune pioche dans six samourais qui peut te sauver. La partie est terminée.
-Amélie- C'est….C'est fini….. ?
-Hitotsu- Ne t'en fais pas. Tu n'as pas à voir l'étau du désespoir se resserrer sur toi. Abandonne ton espoir , ce fardeau que tu portes sur tes épaules, les espoirs de tes équipiers, tu peux abandonner tout cet espoir pour me le confier. Mes épaules seront plus lourdes, mais les tiennes seront beaucoup plus légères. L'homme tendit sa main à la jeune femme qui ne savait plus quoi répondre face à ce changement de situation. D'une voix plus douce, presque compatissante, il prit la parole de nouveau.
-Hitotsu- Tout ce que tu as à faire, c'est poser ta main sur ton disque de duel.
-Amélie- Mais…J'entends mes camarades qui me poussent à continuer….
-Hitotsu- Tu n'as pas à t'en faire. A ta place, eux aussi aimeraient ce débarrasser de ce fardeau appelé espoir. Fais moi confiance, tu te sentiras beaucoup mieux après ça.
-Amélie- D….D'accord… La jeune femme se contenta de suivre les directives d'Hitotsu et d'abandonner le duel qu'elle livrait. Yume-Nikki fut déclarée vainqueur et « Les Marcheurs du temps » furent éliminés. Cela nous laissa un goût amer dans la bouche, la façon dont ce duel a été livré et gagné. Quelque chose de malsain se dégageait de leur équipe. C'est ce que je pensais à ce moment. Cependant, avant que je ne puisse penser à autre chose, l'homme sur scène s'avança dans notre direction sans quitter l'espace de bataille et fit une déclaration qui fut retransmise par les téléviseurs dans les gradins. -Hitotsu- Glory for Hope, vous m'entendez ?
-Hakaze- Qu'est-ce qu'il nous veut … !?
-Hitotsu- Comme vous venez de le voir, j'ai le pouvoir de débarrasser les hommes de ce fardeau appelé l'espoir. Je me servirai de ce pouvoir pendant toute la durée du tournoi pour libérer les duellistes de ce tournoi. Vous qui glorifiez l'espoir et en faites votre arme principale, je vous invite à un duel. Voyons qui de vous qui portez l'espoir et nous qui le rejetons arrivera à ses fins au terme du tournoi. Qui va vaincre l'autre ? Je suis curieux de voir jusqu'où votre espoir vous emportera. La déclaration laissa un vide. Les caméras se braquèrent sur nous qui étions dans les gradins. Soichiro était toujours inébranlable tandis que le restant de mon équipe s'était adonné à l'incompréhension et à la confusion. Devant ce silence, je me levai et pris la parole face à cet impertinent qui tentait de piétiner nos croyances les plus fondamentales. -Hiroki- C'est tout vu, Hitotsu.
-Hitotsu- Hm ?
-Hiroki- Si aucun membre de votre équipe ne porte de l'espoir à l'intérieur de lui-même, vous ne faites pas le poids face à nous. Nous nous battons avec nos tripes, nous nous battons avec notre cœur et pour l'espoir d'accomplir des choses ! Une conviction si misérable ne pourra pas ébranler l'espoir de nos cœurs , cet espoir qui fait notre force !
-Hitotsu- ….Intéressant. Très intéressant. Je suis curieux de voir si tu pourras continuer à tenir ce genre de discours. Je suppose que mes épaules seront beaucoup plus lourdes lorsque je t'aurai dépossédé de ton fardeau. Sois présent demain et tente de me montrer ce qu'est ton espoir. L'homme s'en alla silencieusement. Toute mon équipe avait les yeux braqués sur moi, excepté Soichiro qui continuait à analyser ce qu'il se passait sur le terrain. Après tout, il restait des duels à mener, quelques manches qui qualifieraient d'autres équipes. Jessica vint vers moi, et prit la parole, sans animosité envers moi cette fois. -Jessica- Dis, Hiroki. Tu n'as pas l'impression de t'être embarqué dans un truc pourri là ?
-Hiroki- Que veux-tu dire ?
-Jessica- Répondre à cette provocation pourrie, c'était jouer son jeu.
-Hiroki- Non, je ne joue pas son jeu. Je ne le laisserai tout simplement pas attaquer ce qui compte le plus pour moi, l'espoir. C'est l'espoir qui m'a rendu mon frère et ma famille. Je chérirai ce sentiment jusqu'à mon dernier souffle. Je me rassis silencieusement, attendant la suite des évènements. Les autres duels eurent lieu devant nos yeux comme le nôtre et les précédents. Des duellistes plus ou moins talentueux s'étaient rassemblés, mais aucune autre équipe ne dégageait l'aura émise par Hitotsu. Il était pourtant évident que j'allais recroiser l'homme durant mes épreuves de demain, et perdre contre ce genre de personnes était impossible pour moi. Je me relevai. La tension était palpable dans notre groupe, tandis que celui de Chiaki était toujours aussi détendu. Je me retournai vers mes camarades avant de prendre la parole. -Hiroki- Bien. Je vais vous laisser. Je rentre. Nous sommes qualifiés pour demain grâce à Ugo, ça serait inutile que je ne reste d'avantage.
-Hakaze- Tiens ? Tu pars déjà ?
-Hiroki- Oui. Nous sommes qualifiés pour demain , je dois donc régler des derniers détails dans mon jeu. Jessica, j'peux te prendre ta bécane pour rentrer ?
-Jessica- Si il y a la moindre égratignure, tu le sentiras passer, Yamada.
-Hiroki- Merci. Otô-san, tu peux compter sur ma présence demain.
-Soichiro- Je n'en doute pas. Par contre ta victoire j'en doute vraiment.
-Hiroki- Tss, toujours à remettre en doute, je te montrerai alors que tu as tort.
-Sirië- Prends soin de toi en revenant. J'acquiesçai avant de quitter mon groupe et donc de quitter l'arène. Perdre n'était pas une option demain, pas avec ce qu'il s'était passé. Remettre en cause l'espoir de nos cœurs était quelque chose que je ne pouvais pas pardonner. Cela faisait un moment que je n'avais pas ressenti ce sentiment, vouloir gagner à n'importe quel prix. La dernière fois c'était quand je devais me faire un nom en tant que duelliste professionnel pour gagner un tant soit peu d'argent…. -Hiroki- Je vais devoir utiliser des méthodes peu correctes. Pardonne moi d'avance, Rei-kun.
-Reisuke- Des méthodes peu correctes ? Qu'est-ce que tu racontes, Onii-Chan ? La voix que j'entendis était celle de mon jeune frère qui venait de derrière. Il était encore en tenue de travail, encore sale , le visage barbouillé par tous ces résidus de fumée qui s'étaient déposés sur ses joues et ses yeux. Il me regardait avec le sourire, cela me suffit à reprendre du poil de la bête et oublier l'espace d'un instant cet échange avec Hitotsu. -Reisuke- J'ai vu le duel de Yume-Nikki. C'était retransmis à la caserne.
-Hiroki- Donc t'as vu cet échange aussi ?
-Reisuke- Ouais. Et je t'ai vu ruminer aussi héhéhé. Mais ne t'en fais pas, tu n'as pas à avoir recours à ce genre de pratiques pour gagner.
-Hiroki- Huh ?
-Reisuke- Tu n'as jamais perdu espoir envers moi n'est-ce pas ? Alors que moi je t'ai fait énormément de mal, tu as continué à m'aimer et à vouloir ramener cette relation de frères que l'on avait brisé avec le temps. Tu t'es battu et tu as donné ta vie pour moi, si toi tu ne crois pas en cette force, moi j'y crois de tout mon cœur, Oni-Chan.
-Hiroki- Rei…Kun…
-Reisuke- Tu sais….Oni-Chan, je me souviens du jour où j'ai perdu la totalité de mes souvenirs. Ce jour où je t'ai occulté de ma mémoire. Malgré le fait que je ne te connaissais pas, je me sentais triste, vraiment triste en voyant le désespoir que tu avais dans tes yeux quand je me suis demandé qui tu étais… « Qui qu'il soit, je lui ai fait du mal, et j'espère pouvoir me racheter un jour ». C'est ce que je m'étais dit à ce moment-là.
-Hiroki- Ce fameux jour hein….
-Reisuke- Oni-Chan, ne me fais plus voir la couleur du désespoir sur ton visage. C'est une chose trop dure à affronter. Tu es Hiroki, écrit avec le Kanji de l'espoir en abondance. Tu es l'espoir de notre mère qui voulait enfanter…..Et tu es mon espoir aussi. Alors si jamais ton espoir te fait défaut, rappelle toi que tu es le mien. Les mots de mon petit frère me redonnèrent un coup d'entrain comme jamais je n'en avais eu. Depuis que nos parents étaient morts, je n'avais jamais eu l'occasion d'avoir ce genre de conversation avec Reisuke, et pour être honnête c'était agréable d'avoir quelqu'un qui puisse tout comprendre. A ce moment là je réalisai en plongeant mon regard dans celui de mon frère que tout ce que nous avions traversé a valu la peine d'être vécu. Sur cette marche sur laquelle nous étions assis, je pouvais dire que je n'étais pas seul. Je passai ma main autour du coup de Reisuke et me rapprochai de lui, et ensemble nous levâmes nos yeux au ciel, contemplant les quelques étoiles de ce début de soirée. -Hiroki- Merci, Petit frère.
-Reisuke- Je suis toi et tu es moi, il n'y a pas mieux que toi pour me comprendre, et il n'y a pas mieux que moi pour te comprendre. On forme un tout héhéhé.
-???- C'est qu'ils sont mignons ces deux jeunes hommes. ~ Moi et mon frère nous retournâmes tous les deux vers la voix féminine venant de derrière. Nous nous relevâmes tous les deux , faisant face à cette nouvelle inconnue ayant sauté à pieds joints dans notre moment. Ce qui me frappa directement était le masque qui couvrait le visage de cette femme. Il était similaire à celui qu'arborait Hitotsu, à l'exception que sur celui-ci étaient dessinées des rose de couleur rouge vif. Reisuke fronça les sourcils, se méfiant tout comme moi. La femme quant à elle prit la parole d'un ton chaleureux que je reconnus dès qu'elle prit la parole. -Sibil- Je vous ai enfin trouvé, Reisuke, Hiroki. Je suis Sibil, je suis l'actuelle leader de Yume-Nikki. Je vous ai cherché pendant un petit moment bande de grands fous ~
-Reisuke- Sibil? Encore un nom de code ?
-Hiroki- Veux-tu bien arrêter ça et enlever ce masque, Laïla ?
-Reisuke- Eh, tu la connais Oni-Chan ?
-Sibil- Rhalalala, il n'est pas drôle ~ Bien, je suppose que mon identité n'est plus un mystère. Enlevons ce masque alors. La femme enleva son masque devant nos regards insistants. Comme je l'avais avancé, lorsqu'elle enleva son masque et enleva sa capuche, je vis face à moi le visage de la femme que j'avais revu il y a maintenant quelques semaines. Reisuke semblait surpris de la voir, il ne la connaissait sûrement pas après tout. Laîla prit la parole en nous regardant d'un air amusé, toujours avec abstraction comme à son habitude. -Laïla- Je suis ravie que vous ayez rejoint ce tournoi. Si j'ai fait ce tournoi, c'est pour vous revoir.
-Reisuke- Pourquoi nous revoir, on ne vous connaît même pas.
-Hiroki- Je la connais, nous nous sommes affrontés régulièrement lors de tournois dans le passé. Laïla de l'équipe de la lune. Réponds-moi. Es-tu une alliée ou une ennemie ?
-Laïla- Ne trouves-tu pas ça ennuyeux de définir le monde entre deux extrêmes ? Pourquoi devrais-je être ton alliée ou ton ennemie….Ne puis-je pas être un peu des deux ? Que tu es étroit d'esprit, Hiroki.
-Hiroki- Cela ne répond pas à ma question.
-Laïla- Bien, disons que mes objectifs sont contraires aux tiens. Tu peux donc me considérer comme ton ennemie ~ Mais ne t'inquiètes pas, moi je t'apprécie même si tu me détestes ~
-Hiroki- Ce jour là, que faisais-tu ?
-Laïla- Je suis venue éteindre cette source d'Ener-D. Après tout, c'est assez dangereux si des mauvaises personnes mettent la main dessus, ne crois-tu pas ?
-Reisuke- Je ne comprends plus rien à l'histoire là.
-Laïla- Ne t'en fais pas, j'étais simplement venue vous saluer. Demain est le grand jour, la bataille entre Yume-Nikki et Glory for Hope. J'attends ça avec impatience. Voyons si votre espoir sera assez puissant pour vaincre toute notre force. Je suis curieuse de voir qui de nous deux sera le dernier debout, Hiroki. Je vous laisse mes amis. Passez une nuit sereine ~ La femme repartit d'où elle était venue d'une démarche légère et abstraite, tandis que moi et Reisuke ne la quittions pas du regard. Pourtant, le poids de l'incompréhension de nos regards ne semblait pas peser sur ses épaules légères et élégantes.. Reisuke ne comprenait pas grand chose à la situation, et à vrai dire, moi non plus. Autant , une rivalité provenant de la femme à mon égard était compréhensible étant donné que nous avions croisé le fer durant pas mal de tournois, mais je ne comprenais pas pourquoi Reisuke était également de la partie. Elle semblait le connaître et l'apprécier, mais j'avoue que je n'avais aucune idée sur la nature de son intérêt pour mon petit frère. Reisuke et moi parlâmes de Laila pendant quelques dizaines de minutes supplémentaires. J'expliquai à mon jeune frère qui était la jeune femme, comment je l'avais connue et quand je l'avais revue. Il essaya de se remémorer d'elle, mais non, il ne l'avait jamais vue de sa vie. Sur cet échange quelque peu étrange, nous enfourchâmes tous les deux le deux roues de Jessica qu'elle nous avait laissé. Nous traversâmes la ville qui était très calme en cette soirée assez fraîche pour au final regagner notre petit village voisin. Reisuke me fit signe de m'arrêter devant chez moi, ce que je fis sans réfléchir. Une fois la moto complètement stoppée, le petit frère prit la parole. -Reisuke- Arrête-toi ici, je pourrai rentrer avec la moto de Jessica seul.
-Hiroki- Tu sais conduire, Reisuke ?
-Reisuke- T'inquiètes, tout ira bien. Je sais conduire depuis un moment déjà !
-Hiroki- D'accord. Fais attention en revenant.
-Reisuke- Allez c'est parti !
-Hiroki- Attends ! Qui t'a appris à conduire, Reisuke ?
-Reisuke- Jessica bien sûr ! Avant que je n'aie eu le temps d'enchaîner, le petit frère démarra à toute allure dans la ruelle où j'habitais et réussit à quitter le quartier en évitant de justesse de se manger le mur juste en face. Jessica avait vraiment dévergondé Reisuke quand on y réfléchissait, elle avait vraiment une mauvaise influence sur lui. Enfin, il l'aimait après tout, et Jessica n'était pas non plus le genre de fille à jouer avec les autres. Elle en donnait l'apparence, mais au fond elle était une fleur fragile et innocente, ces sept années avec elle me l'ont bien prouvé.
Je passai la porte de chez moi, retrouvant mon amie qui était assez froide, elle me piquait encore une crise d'adolescente que j'allais devoir gérer en marchant sur des œufs. Une soirée mouvementée en perspective, pour un lendemain encore plus tendu que la veille.
Chapitre 9 : Le second tour (Première Partie)
Spoiler :
Le lot de pression apporté par la première journée de ce tournoi s'estompait au fur et à mesure que je rentrais , dans la voiture de l'homme venu de la guilde du vieux. Ugo qu'il s'appelait. Chiaki était rentrée avec son équipe, me laissant moi et les autres rentrer de notre côté. Hiroki avait pris ma bécane pour décompresser un peu, me laissant m'imaginer de quoi il avait l'air, l'imposant grand con sur une moto de couleur rose et blanche. Cela devait être amusant à voir. Tandis que le soleil se couchait tranquillement, je rentrai chez moi et j'y passai la nuit, accompagnée par boulet junior revenu du travail. …. C'est ainsi que le jour qui marqua le début d'un nouveau tournant arriva. Nous nous rejoignîmes tous devant chez Soichiro du lendemain, excepté Reisuke qui avait encore du travail à la caserne. Il ne pouvait vraiment pas se libérer ce week-end là qu'il disait l'abruti. Notre équipe était toujours composée de Hiroki, Ugo, Hakaze, Sirie, et moi même. Nous étions tous capables de gérer la deuxième étape du tournoi, et à vrai dire, j'avais pris mes précautions également. Le gros boulet et moi nous avions bien retouché ma bécane depuis que nous savions que ce tournoi allait arriver, et je réfléchissais toujours à un moyen d'en tirer profit. Lorsque nous arrivâmes sur les lieux du tournoi, le stade de foot, nous nous assîmes tous à la même place dans les gradins dans lesquels nous étions la veille. La deuxième et dernière phase du tournoi allait nous départager, tout allait se jouer aujourd'hui. Chiaki arriva avec son équipe, qui était toujours aussi bruyante que la veille, tandis que Yume-Nikki arrivèrent à leur tour, toujours vêtus de leurs masques. Nous les regardâmes tous avec insistance tandis qu'ils ne prêtaient pas attention à nous. Seul Hitotsu tourna son visage vers nous, mais nous ne pouvions distinguer que ses yeux, et non son expression complète….Cependant……Il me rappelait vraiment quelqu'un depuis hier, sans que je ne puisse le recaser, il hantait mes esprits. Qui était-il, que nous voulait-il vraiment, tout cela m'était inconnu, mais je le sentais vraiment pas ce mec. Une fois tous réunis, nous observâmes nos montres. 10 Heures, c'était l'heure du début du tournoi. Lorsque cinq minutes furent passées , Fuji, le présentateur du tournoi prit la parole dans son micro, saturant nos oreilles par ses micros tests au passage. -Fuji- Mes félicitations pour être arrivés jusqu'ici ! Bienvenue à chaque équipe qui a passé la première épreuve. Vous êtes tous éligibles pour devenir l'équipe la plus influente du pays, donc donnez le meilleur de vous pour prétendre à ce titre ! Nous avons donc trois favoris dans le Jury. Le premier zoom sur l'équipe « Overlords » dont la victoire a été écrasante au duel de la veille, mais ce n'est pas tout ! Nous attendons tous le duel entre Yume-Nikki et Glory for Hope qui se sont provoqués publiquement en direct devant nos caméras hier ! Les rivaux, l'outsider, et les prétendants au titre, qui va l'emporter ? Voyons donc cela en dévoilant l'épreuve finale, « Hunting in the town ! » -Jessica- Hunting in the town ?
-Hiroki- Misère. Jessica, on se tire.
-Hakaze- Huh ? Pourquoi tu pars Hiro ?
-Hiroki- « Hunting in the Town » est un mode de tournoi utilisé dans les tournois clandestins. Il s'agit comme son nom l'indique de traquer les autres joueurs dans un périmètre donné et les vaincre pour les éliminer. Le dernier joueur debout est déclaré vainqueur.- Le vieux qui était à nos côtés commença à rire discrètement. Tout le monde se tourna vers lui pour savoir ce qu'il en était. En guise de réponse, il tendit sa main vers nous, dans cette main se trouvaient 5 oreillettes. -Soichiro- Le gamin a raison. C'est un hunting tournament. Avec Sirie nous avons réfléchi à ça hier, comment éliminer 24 concurrents en une journée, et c'était l'explication la plus logique. Portez donc tous ceci et cela me permettra de faire l'intermédiaire avec vous tous.
-Ugo- Hoho ! Soichiro a tout prévu une fois de plus !
-Soichiro- Ce n'est pas moi, c'est Sirie qui a tout déduit hier. Le mérite lui revient gamin. Nous nous tournâmes tous vers Sirië, le sourire aux lèvres. Sa déduction nous donna à l'instant à tous une longueur d'avance sur tout le monde, et nous félicitions la femme en ce sens. En guise de réponse, elle rougit fortement et prit la parole , gênée par la situation et les flatteries. -Sirie- Je….Je n'ai rien fait de spécial, jeune m…Soichiro.
-Soichiro- C'est bien pour ça que je n'attends que la victoire venant de ta part. Tu n'as pas le droit d'échouer. Est-ce clair ?
-Sirie- Très clair.
La femme retrouva le sourire au terme de cet échange. Elle passa sa main dans ses cheveux et afficha un air déterminé et sans tracas quelconque, tandis que le présentateur continuait de parler en parallèle.Le tournoi commençait donc dans une demi-heure et chaque équipe devait monter une stratégie pendant ce temps. Chaque équipe reçut cinq pendentifs dont un pendentif bleu. Le pendentif du capitaine était le bleu tandis que les autres étaient rouges. Lorsqu'un joueur perdait un duel, le pendentif devait se colorier en noir. Cependant, un capitaine ne pouvait pas être éliminé tant que les pendentifs de tous les autres joueurs n'étaient pas noirs. Une équipe qui perdait son capitaine était donc hors jeu. -Jessica- Qui sera le capitaine… ?
-Ugo- Vous devriez me laisser , hohoho.
-Hakaze- Je pense que Jessica est la mieux qualifiée pour être la capitaine.
-Soichiro- Erreur gamine.
-Hakaze- Huh ?
-Soichiro- Toutes les équipes vont choisir leur meilleur joueur en guise de capitaine. Et c'est là que l'on peut jouer notre chance. Fermez vos yeux. Nous nous exécutâmes, nous fermâmes tous les yeux sur l'ordre de Soichiro. Je le sentis s'approcher de tout le monde, puis s'approcher de moi, avant de sentir qu'il me passait quelque chose autour du cou. Lorsque j'ouvris les yeux, je voyais rien sur moi, mais je sentais toujours le pendentif. Il était contre ma peau. -Soichiro- Seuls moi et Sirie savons qui de votre groupe est le capitaine. Je vous demande de ne pas regarder la couleur de votre pendentif jusqu'à votre défaite. Avec ça, aucun de vous n'aura la pression psychologique et aucun d'entre vous ne se fera griller par l'ennemi. Compris gamins ?
-Hakaze- Oui père.
-Hiroki- Compris.
-Ugo- C'est pas drôle hoho. Je voulais jouer moi.
-Soichiro- Commence déjà par jouer ton premier duel et l'emporter, gamin. Tout le monde est déjà parti, vous devriez faire de même, vous n'avez que dix minutes.
-Jessica- Bien. Je prends ma bécane. Si vous avez un problème, vous savez comment me contacter. Je me retournai et prit la route hors du stade. Je repris ma bécane qui était garée non loin avant de prendre la route dans la ville. Avoir un moyen de locomotion était l'argument le plus avantageux pour gagner un tel tournoi….Dévalant les rues jusqu'à trouver un point stratégique, je pensais à qui était le leader. Je n'étais pas assez effrontée pour briser la stratégie de notre équipe et regarder la couleur de mon pendentif, donc je devais rester dans le doute. Si le vieux devait choisir un leader, je pense que son choix se porterait sur Ugo qui a beaucoup plus d'expérience en duel que nous tous, cependant le raisonnement du vieux était déjà assez chiant à comprendre au quotidien, donc il était capable de tout. Les cafés et commerces du coin allumèrent tous leurs télévisions, et nous y apparûmes tous. Des caméras mobiles nous suivaient et retransmettaient ce que l'on vivait en direct. Une défaite comme une victoire était donc vue par le pays entier. Cela me mit un peu la pression, surtout quand Overlords et Yume-Nikki étaient nos ennemis, pourtant, ce sentiment d'hésitation se changea vite en profonde excitation, si bien que lorsque le coup de feu marquant le début de l'évènement fut tiré, je redoublai de vitesse jusqu'à tomber sur mon premier adversaire. Me garant devant lui, je lui bloquai le passage. Il était un jeune homme habillé de vert, comme une sorte d'écologiste. Je suppose qu'il devait être de l'équipe Animal Kingdom. Je l'interpellai. -Jessica- Hey mon beau, j'ai un compte à régler avec toi.
-Plant- Moi aussi, j'ai un compte à régler avec toi. Tu oses manquer de respect à la nature avec cette machine que tu utilises et qui pollue. Tu fais souffrir nos amies les plantes. Permet moi de corriger ton insolence.
-Jessica- Je suis donc tombée sur le gros lot ~ Très bien, en duel !
-Plant- Je ne me retiendrai pas. Nous entamâmes un duel moi et le jeune écolo. A la seconde où nous connectâmes nos disque de duel, sur les écrans partout dans la ville s'afficha un « Plant VS Jessica » . Nous entendîmes une Ola retentissant dans la ville. Il prit la main tout en étant glacial d'attitude avec moi. Cette histoire de moto semblait lui tenir à cœur. -Plant- C'est parti. J'invoque Lonefire Blossom ! Son effet va me permettre de la sacrifier pour jouer une autre lonefire blossom, puis encore une autre pour jouer Sylvan Hermitree ! (ATK 2800) Je vais ensuite activer Soul charge pour ramener mes trois lonefire blossom du cimetière ! Je vais toutes les sacrifier pour invoquer deux autre Hermitree ainsi que spore ! Je vais superposer mes deux hermitree pour jouer Felgrand the divine dragon knight ! (ATK2800) Je vais ensuite activer absorption super solaire pour sacrifier spore et invoquer dandylion ! Grace à l'effet de spore , je peux bannir lonefire blossom et la ramener pourqu'elle soit level 4 ! Synchro de niveau 6 ! Goyo Guardian ! Je termine mon tour ! (3 En main, Hermitree + Goyo + Felgrand → 5000 LP) -Jessica- C'est qu'il est énervé l'écolo ! Je pioche !
Bien ! Commençons par utiliser cette carte, Raigeki ! Ton Felgrand va peut être se protéger, mais tu vas prendre cher derrière ~ Non pas que tu m'ennuies mais…Ouais si tu m'ennuies. Donc on en finit rapidement ~ Je vais invoquer X Saber Boggart Knight ! Je vais activer son effet pour invoquer Airbel de ma main ! Ajoutons un Faultroll à la recette ! Synchro 7 ! X Saber Souza ! Faultroll va ramener Airbel et je vais synchroniser mes deux monstres pour gottoms ! Et enfin j'active monster Reborn pour ramener Goyo ! Une dernière volonté ? Mes monstres se jetèrent sur le hippie improvisé qui ne put résister à l'assaut brutal lancé de mon côté. Lorsque ses points de vie tombèrent à zéro, une lumière rouge émana de sa poitrine avant de devenir noire. Je compris alors que c'était le signe que son pendentif était désactivé. Les écrans annoncèrent ma victoire, tandis que Soichiro prit contact avec moi dans l'oreillette.. -Soichiro- Ton duel était ridicule.
-Jessica- Ta gueule le vieux, dis moi plutôt les infos du tournoi.
-Soichiro- 4 joueurs ont été sortis. Aucun joueur de notre équipe n'est sorti, ni de joueurs de Yume. Overlords est encore en course également.
-Jessica- Ok, je continue à rouler je file. Accélérant ma course, je dévalais les rues jusqu'à trouver un autre partenaire de duel. Lorsque je passai devant le parc municipal , je vis alors deux joueurs qui s'affrontaient. Lorsque je m'approchai, vérifiant qu'ils était bien du tournoi, j'eus l'immense surprise de trouver deux personnes……Déguisées en cochon….. ?
-Gogo- J'attendais cette confrontation depuis longtemps, Trugun.
-Trugun- En effet. L'heure est venue de prouver aux caméras qui est le vrai cochon ici, Gogo09. A l'issue de ce duel, l'un de nous sera bon à aller à l'abattoir.
-Gogo- Et ca sera toi ! Duel !!! Sans comprendre le délire des deux crétins, je décidai de passer mon chemin. Cependant, avant que je ne m'exécute, je fus interrompue par une voix masculine bruyante. Je reconnus ce braillement entre mille. Lorsque je me retournai, je lui fis face, il me souriait béatement, comme il en avait l'habitude en classe. C'était un Overlord, et pas n'importe quel Overlord.
-Xavier- Trouvée, Jessica ~
-Jessica- Xavier…..Tu tiens vraiment à perdre dès le début ? Change ta route mon chou, c'est dangereux ici ~
-Xavier- C'est toi qui devrait t'enfuir ~ Regarde ça . Il sortit de sa poche quelques pendentifs qu'il avait sûrement arraché aux autres joueurs, six pendentifs dont un bleu. Une équipe était donc déjà éliminée ? A la bonne heure , cela ne faisait qu'accélérer le vrai trip. Je repris la parole d'un ton encore plus dérisoire. -Jessica- Olalala, il a gagné quelques duels et il se sent fort ~
-Xavier- A vrai dire, je n'ai gagné que deux duels. Cette bande d'idas se sont jetés à cinq sur moi leader compris. Mais bon, 5 Noobs contre un Overlord, on connait l'outcome ~
-Jessica- En effet. C'est bien tu sers à quelque chose, tu te débarrasses de la merde comme ca je n'ai plus qu'à me débarrasser de toi <3
-Xavier- Allez, arrête de parler et enclenche ton disque !
-Jessica- Duel ! ~ Le duel commença et je vis alors la stratégie de Xavier se mettre en place. Il jouait des cartes « Bujin » telles que Bujin Yamato qui allait chercher des camarades lui servant d'armes et de boucliers. Il enchaînait les activations du cimetière et de la main tandis que j'essayais de contenir un maximum les assauts de son boss : Susanowo. Arrivée au dixième tour , je repris le dessus et perçai les défenses du jeune homme qui n'opposa pas autant de résistance que je ne l'imaginai. Lorsque j'activai mes deux « Gottoms Emergency call » , je pus faire une percée qui me fit remporter le duel à coup de Barkion et Gottoms. Cependant, lorsque les points de vie de Xavier arrivèrent à 0 , une lumière bleue brilla sans virer au noir. Xavier, devant ma mine dubitative, explosa de rire. -Xavier- Hahahahahaha !!! Elle a cru qu'elle allait me sortir ~ Eh ben non ma vieille , je suis le capitaine ~
-Jessica- Toi le boulet, tu es le capitaine ?
-Xavier- Si le capitaine est la personne la mieux protégée, elle est aussi le plus gros atout dans l'équipe. Elle peut faire des duels sans risques tant qu'il y a quelqu'un d'autre qui est debout. Je vais donc faire des duels jusqu'à épuisement et tous vous sortir ! De toute façon, tant que Chiaki est là, je ne risque pas de me faire toucher hahaha !
-Jessica- Intéressante stratégie. Vraiment.
-Xavier- Chiaki est impressionnante. Elle a su réaliser une stratégie infaillible si vite que même Melvin il a fermé sa gueule ! Pourtant pour qu'il la ferme le bounabot faut y aller =3=
-Jessica- Donc tu vas m'affronter jusqu'à épuisement ?
-Xavier- Non. Je voulais juste voir ce que tu jouais. J'attends que les deux cochons ont fini pour tuer le gagnant =3=
-Jessica- Ouais, quand tu les regardes , c'est pas gagné….. Nous nous retournâmes face au duel des deux imbécile qui semblait avoir pris un tournant….Décisif. Les deux cochons ne lâchaient pas l'affaire l'un face à l'autre, tous deux déterminés à en découdre…. -Gogo- Buten ! Attaque et détruis son buten !!!
-Trugun- Pas si vite ! Je retourne mon piège ! L'appel du buten ! Lorsque Buten est détruit, je peux invoquer un autre buten depuis mon deck ! Et maintenant j'active l'effet de ma carte magie de terrain « La prairie des cochons » ! Lorsque mon buten est invoqué spécialement, je peux faire une invocation fusion immédiatement ! Je fusionne le buten de ma main, de mon terrain et de mon cimetière, j'invoque le cochon originel, Porky-Balboa !!! ( 2500ATK)
-Gogo- Noooooon !!! Pas Porky !!!!
-Trugun- Je ne suis pas censé révéler cette arme de l'Animal Kingdom, mais je n'ai pas le choix que de sortir les grands moyens. C'est à moi ! J'active l'effet de Porky-Balboa ! Je vais pouvoir invoquer spécialement tous les butens de ma zone bannie !
-Gogo- J'active mon piège ! Désistement de dernière minute ! Cette carte me permet de retarder les hostilités d'un tour en faisant disparaître tous les butens du terrain !
-Trugun- Je retourne mon contre piège ! Le cochon outsider ! En bannissant un buten que j'ai sur le terrain, j'annule l'effet de ta carte piège, et Porky Balboa peut mener une double battle phase ce tour ! C'est fini gogo !!!
-Gogo- Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! LP → 0
-Trugun- Je suis le roi des cochons ! L'un des deux idiots repartit, déçu par la confrontation qu'il venait de mener tandis que l'autre, le vainqueur lui était très satisfait. Xavier se jeta sur ce dernier et le défia. Tandis que le duel commençait, je fis signe à mon boulet que je partais avant la fin du duel, il n'essaya même pas de me retenir.Au final je repartis et passai le temps restant à traquer les autres joueurs tandis que Soichiro me notifiait de l'avancée de l'évènement. Trois équipes avaient déjà perdus, et toujours aucun Overlord , Yume, ou Hope n'était tombé. Il ne restait plus que Trugun chez les Animal Kingdom et un certain Celsius chez « TheDemons » Alors que je voulais sortir ce Celsius, moi qui était à moto, je fus interrompue en plein élan par un projectile que je vis arriver et évitai. Lorsque je remontai la tête, je vis un hélicoptère qui me suivait d'en haut. Ce dernier se rapprocha jusqu'à arriver à ma hauteur, pour enfin laisser paraître son visage…Enfin, son masque. C'était un membre de Yume Nikki aux longs cheveux flottant au gré de la pression du vent généré par l'hélicoptère. -Nanatsu- Je suis Nanatsu de l'équipe Yume-Nikki. Je suis venue pour t'affronter, Jessica Leocaser.
-Jessica- Je me doutais que cela finirait par arriver ~ Tu descends de ton hélicoptère ?
-Nanatsu- Comme tu es plus à l'aide en moto, je suis également plus à l'aise en hélicoptère. Je te propose donc un turbo duel comme tu avais l'habitude d'en faire à Satellite.
-Jessica- Quoi… !? Comment sais-tu ç…..Non….Ce n'est pas possible…. La femme retira son masque, laissant son identité éclater au grand jour. Elle possédait quelques rides en plus par rapport à la dernière fois, mais son visage n'étais pas différent. Ces grands yeux:marrons expressifs, ces longs cheveux bruns flottant sous la pression de l'air, cette dégaine singulière qu'elle avait….Et cette robe blanche, c'était elle, Cecilia Marciella. -Jessica- Que fais-tu ici, Cécilia !?
-Cécilia- Ce que je fais ? Hahahaha ! Je suis venue pour gagner pour mon équipe évidemment ! Je savais que nos chemins se recroiseraient un jour, Jessica Leocaser ! Maintenant il est temps pour moi de reprendre tout ce que tu m'as volé ! DUEL !!
-Jessica- …..
-Cécilia- Qu'y a-t-il ? Tu as peur !?
-Jessica- Un petit duel pour raviver les souvenirs, la belle affaire ! Voyons voir qui gagnera donc ! Duel ! Jessica : 8000 – Cécilia : 8000
-Ugo- Jessica.
-Jessica- Huh ? Qu'est-ce que tu me parles maintenant toi !?
-Ugo- Qu'elle est agressive hoho ! Je voulais juste t'aider, mais puisque tu es si grande, fais donc hohoho !
-Cécilia- Qu'est-ce que tu fais miss !? C'est moi que tu dois regarder ! Je veux te voir me supplier de t'épargner à la fin ! J'invoque donc ma boite de bois Kozmo !!!! (ATK 0)
-Jessica- Boîte de bois Kozmo !? C'est quoi ce truc !?
-Cécilia- Je place deux cartes face verso et je termine mon tour. Boite de bois va me prendre 500 points de vie et ajouter une carte kozmo au hasard de mon deck à ma main. Haha ! J'ajoute destructeur des ténèbres Kozmo et je jette eclipseur de ténèbres et fermière ! (7500 LP : 3 En main) -Jessica- Draw !
Je vais invoquer chat sauveteur en mode attaque !
-Cécilia- Du calme chérie ~ J'active l'effet de ma boite de bois , je vais la bannir de mon terrain pour jouer Kozmo Destructeur des ténèbres !!! (ATK 3000) son effet va détruire ton chat sauveteur ! Voyons un peu ce qu'on peut en faire !
-Jessica- Comment ça !?
-Cécilia- As-tu oublié la nature des pouvoirs psychiques que je possède ? En cette décennie, j'ai pu les maîtriser à la perfection, et je vais te montrer ce qu'il en résulte ! La jeune femme se leva de son hélicoptère et sauta de son engin qui s'écrasa dans le parc au loin pour sauter sur le vaisseau qu'elle venait d'invoquer afin de le piloter. Avait-elle vraiment obtenu le pouvoir de matérialiser les cartes pour en faire des armes ? Et maintenant…Elle était animée par la vengeance….C'est quoi ce merdier sérieux ? La situation était tendue, tandis que la femme pilotait son vaisseau, elle jubilait alors que c'était encore mon tour. -Cécilia- Il serait si fier de moi…Si fier !!!! Si fier si il était encore en vie !!!!
-Jessica- Il……Eh, tu parles de Sayer ?
-Cécilia- Qui d'autre !!!!? Il était à son apogée ! Il avait tout le pouvoir ! Et tout lui a été pris ! Absolument tout !
-Jessica- Attends…..Tu serais amoureuse de Sayer…. ?
-Cécilia- Evidemment ! Sayer était tout pour moi ! Sayer était mon passé, mon présent et mon avenir ! A cause de toi, tout a été balayé d'un coup de main sur de la poussière ! Mais je vais te le faire payer ! Joue !!!!
-Jessica- ….. Ok, je vois.
-Cécilia- Huh ?
-Jessica- Je vais te le redire, ton mec était la pire saloperie du monde, et je me réjouis de sa mort. Regardant avec colère la jeune femme, je lui fis un doigt d'honneur de là où j'étais. Je repris ensuite mes esprits pour me concentrer d'avantage sur le duel. -Jessica- En attendant grosse pouf, j'active Redox, le maître dragon des rochers ! En le défaussant ainsi que mon Ragigura sabre X, je vais invoquer chat sauveteur du cimetière ! (ATK 300) Je vais ensuite activer l'effet de mon chat sauveteur et le sacrifier pour invoquer de mon deck Airbel et Ame sombre ! Je fais une synchronisation de niveau 6 ! Airbel, Ame Sombre, unissez vos forces et déployez Hyunlei ! (ATK 2300) Hyunlei va ensuite détruire tes deux cartes face verso ! Je place deux cartes masquées et c'est à toi ! (1 En main) Mais avant ca, ame sombre va me permettre de tutoriser Faultroll ! -Cécilia- Draw ! Je vais invoquer Epouvantail Kozmo et activer son effet pour invoquer un autre Destructeur des ténèbres ! Et j'active l'effet du destructeur des ténèbres qui va s'autodétruire pour invoquer fermière Kozmo de mon deck !!! (ATK1500)
Maintenant j'attaque Hyunlei ! La femme pilota son destructeur des ténèbres jusqu'à ce qu'il soit à portée de mon monstre et l'attaqua de plein fouet. Je ressentis alors toute la puissance des pouvoirs psychiques de mon adversaire qui me tira un rayon laser en pleine poitrine. Ces 700 life points que je perdis signifirent bien plus, puisqu'ils me rappelèrent la douleur d'Arcadia….
Jessica → 7300 Life points. -Cécilia- Maintenant ! Fermière Kozmo attaque !
-Jessica- Rêve ! J'active l'appel de l'être hanté ! Je vais jouer Airbel de mon cimetière pour bloquer l'attaque !
-Cécilia- Je termine donc mon tour.
-Jessica- A la end phase, j'active l'appel d'urgence de gottoms ! Je ramène Hyunlei et Âme sombre !!! Je pioche ! Et je vais activer redox et bannir deux monstres terre pour l'invoquer spécialement ! Maintenant, Airbel, Redox, Synchronisation !!!! https://www.youtube.com/watch?v=-1iN41edczc -Jessica- Airbel et Redox vont ouvrir la porte des étoiles et appeler le gardien ! Viens à moi ! Ascension Sky Dragon !!!!! (1600 ATK)
-Cécilia- Tout ça pour ça, tu es navrante, Jessica Leocaser !
-Jessica- C'est ce qu'on va voir ! J'invoque un autre Airbel ! Et je vais le synchroniser avec Hyunlei pour appeler gottoms ! Maintenant, Ascension Sky dragon, attaque le destructeur des ténèbres !!!
-Cécilia- Je vais me faire une joie de t'écraser !!!! Le dragon attaqua le destructeur des ténèbres et fut détruit par l'attaque. Comme la dernière fois avec Erika, mon deck brilla et je pus ajouter la carte « Libération de l'overmind, sous les yeux écarquillés de mon adversaire. Mes monstres revinrent grâce à Ascension Sky Dragon tandis que ma carte libération de l'overmind transforma Airbel en monstre Overmind. J'entendis des éclats de surprise dans le public, j'imagine que montrer la spécialité Leocaser au public n'était pas non plus la meilleure chose à faire, mais je ne pouvais pas perdre ce combat. -Jessica- Maintenant ! Overmind Release ! Apparais , Akulia le gardien de la porte des étoiles !!!
Je vais donc bannir mon ascension sky dragon afin de t'empêcher d'activer le moindre effet jusqu'à la end phase Cécilia !
-Cecilia- Quoi… quelle est…Cette chose… ?
-Jessica- Cette chose est le cadeau de l'espoir !!!! Attaque !!!!! Le dragon cette fois plus puissant attaqua le destructeur des ténèbres kozmo qui se fit exploser par l'attaque sans que Cécilia ne puisse faire quelque chose. Grâce à ses pouvoirs psychiques elle ne s'écrasa pas contre le sol et pus continue à suivre le duel, grimaçant lorsque Gottoms s'en pris à la fermière. -Jessica- Maintenant ! Gottoms va sacrifier Darksoul et lui même afin de défausser tes deux dernières cartes ! Tu n'as plus rien sur le terrain ni en main, je vais avoir une tutorisation à la fin du tour et j'ai un monstre que tu ne peux pas passer ! Que vas-tu faire, avoir espoir en ta prochaine pioche !? C'est pas toi qui a abandonné l'espoir pour rejoindre un tel mouvement connasse !?
-Cecilia- ……
-Jessica- Tu t'avoues vaincue !? Qu'en est-il alors !? T'as pas de temps limite mais j'aimerais passer à autre chose moi donc dépêche toi !
-Cécilia- Tu crois vraiment que je vais baisser les bras !? L 'issue du duel était déjà scellée , Léocaser !!!! Avant que je ne puisse réagir, la femme fit un mouvement semblant déclencher un mécanisme dans ses pouvoirs. Sans comprendre réellement ce qu'il se passait, j'entendis un « pipipi » provenant d'en dessous de moi et quand je compris quelques secondes plus tard de quoi il s'agissait, ma bécane explosa, me projetant contre le sol violemment.
….
Tout ce que j'entendis, c'était les cris d'horreur de la foule qui regardait dans la ville, ainsi que le rire cynique et apparemment très satisfait de la femme qui était responsable de tout ça, tandis que la moto sur laquelle j'étais était en train d'être rongée par les flammes , et que de mon côté je perdis peu à peu connaissance….
Chapitre 10 : La seconde phase : 2ème partie
Spoiler :
Alors que le tournoi avait débuté, on nous annonça que le second round était un Hunting Tournament. Un tournoi où tous les participants sont lâchés dans la ville et doivent défier les joueurs qu'ils trouvent pour essayer de neutraliser le pendentif qu'ils portent. Ce système de tournoi était celui utilisé lors des duels de gangs principalement, ils en avaient repris le concept. Cela me facilitait la tâche. Durant ces quelques années dans le parcours professionnel, j'ai eu l'occasion de mener bien des batailles, et certaines étaient loin d'être propres. J'étais à pied, contrairement à Jessica, mais je me portais plutôt bien. Jusqu'ici j'avais réussi à me défaire de quatre joueurs dont un chef d'équipe, ce qui rendait la partie de plus en plus simple. En regardant l'écran, il ne restait plus que quatre équipes. La mienne, celle de Laila, celle de Chiaki, et une quatrième équipe à qui il restait un joueur. Prenant un peu de temps pour regarder le duel du leader, je le vis se faire écraser et ainsi réduire le nombre d'équipes à trois. Comme annoncé ce matin, Overlords, Glory for Hope, et Yume-Nikki étaient les trois équipes restantes avec 5 joueurs chacun. Le prochain à tomber allait donc forcément être un des favoris du tournoi, mais c'est également maintenant que se réglait le plus difficile, le conflit avec Yume-Nikki mais aussi Overlords qui se mettait en travers. Après tout, leur stratégie était singulière. Jessica m'avait prévenu que le leur leader était Xavier, et il se servait de cette immunité pour devenir un boulet de canon humain et détruire les rangs adverses. Il avait a lui seul sorti 3 équipes du tournoi grâce à cette stratégie, tandis que son groupe se préservait pour la fin en évitant les affrontements. La stratégie de Chiaki était vraiment intéressante, tandis que la nôtre faisait pâle figure à côté d'elle. -Fuji- Et voici enfin la première confrontation entre Glory for Hope et Yume-Nikki ! Jessica Leocaser contre Nanatsu !
-Hiroki- Huh ? Je pris un moment pour m'arrêter et me retourner. C'était bien évidemment Jessica la première prise à parti dans le combat opposant Glory for Hope à Yume-Nikki. Face à un écran, je regardais la confrontation. Apparemment, Jessica et Nanatsu se connaissaient, cette dernière en voulant à mon amie la blonde. Elle jouait des monstres Kozmo. Des cartes basés sur des vaisseaux pour détruire les ressources adverses. Jessica ne se laissait cependant pas malmener puisqu'elle arrivait tant bien que mal à percer les défenses de son adversaire pour au final prendre l'avantage et en finir. Cependant, alors que Jessica avait totalement retourné la situation, quelque chose de grave arriva. Cécilia, la joueuse affrontant mon amie, avait placé un piège sur la moto de la blonde. La bécane explosa au nez de mon ami, la propulsant contre une des bâtisses d'une rue adjacente. Alors que Cécilia s'arrêta et se positionna d'un air vainqueur devant Jessica, celle-ci perdit connaissance. -Hiroki- Jessica !!!! Il ne m'en fallut pas plus pour me mettre en route , repérant l'endroit où était Jessica pour aller à sa rescousse. Je contactai également le patriarche via l'oreillette afin de lui donner des directives. -Hiroki- Otô-San ! Appelle les secours ! Je me rends sur place !
-Soichiro- Ok gamin, fais vite. Je vais parler à la gamine pour essayer de la ramener, il faut que tu te rendes vite auprès d'elle.
-Hiroki- Reçu, je fais vite ! Il ne me restait plus qu'un choix possible : courir. Courir encore, encore, encore, jusqu'à arriver au but, à Jessica. Je ne pouvais tout simplement pas la laisser , il fallait que je m'assure de son état, il fallait que je la retrouve, que je lui demande si elle aille bien, et qu'elle me crache à la figure en guise de réponse. Il fallait que je retrouve Jessica… Courant jusqu'à perdre haleine, je dévalais rues après rues jusqu'à arriver au boulevard de la liberté, là où Jessica était étendue devant cette femme qui se moquait encore d'elle. Je devais arriver vite, cette femme semblait en vouloir à Jessica,et avant que je n'eus le temps d'envisager cette possibilité, elle violenta ma partenaire en prenant sa tête inconsciente par les cheveux pour la traîner avec elle.
…
La haine monta en moi à ce moment. Non…Il fallait que je maîtrise la colère et la haine que j'avais pour cette femme. M'y abandonner serait faire de moi un être aussi cruel qu'elle. Il fallait simplement que j'arrive à t– Avant que je ne puisse finir, quelqu'un arriva avant moi sur les lieux du duel. Ce fut Fuji qui l'annonça en criant, et cela fut retransmis sur les écrans….C'était Hitotsu qui était arrivé avant moi. Un allié de Nanatsu qui se tenait à ses côtés. Courant toujours vers les lieux, je regardais sur les écrans la scène. -Cécilia- Tiens donc, Hitotsu a rejoint la partie ~ On fait quoi alors ? On la finit ensemble ? ~
-Hitotsu- ….
-Cécilia- Ah, j'oubliais que tu n'es pas très bavard. Bien, apprécie le spectacle alors. Ce que je vis ensuite, me choqua au plus haut point. Hitotsu au lieu d'acquiescer et de continuer ce que la femme avait commencé, gifla sa partenaire avec une puissance phénoménale. La puissance de la gifle était telle que la femme en perdit l'équilibre et se retrouva fesses au sol face à l'homme masqué qui restait debout face à elle. Sans vraiment comprendre, je continuais à courir, il ne me restait plus beaucoup de distance…. -Hitotsu- Nanatsu, tu as fait quelque chose que tu n'aurais jamais du faire.
-Cécilia- Espèce de…Je vais te tuer tu entends !!!
-Hitotsu- Pauvre femme rongée par la vengeance. Je vais me charger de régler ton compte. Patiente un instant. A ma grande surprise, Hitotsu s'avança vers Jessica, il la porta jusqu'à la déplacer un peu plus loin, confortablement. Jessica, secouée par le mouvement, repris connaissance. Elle s'adressa faiblement à cet inconnu qui semblait la protéger. -Jessica- M…..Merci d'être venu…..Alors que….Nous ne sommes pas du même camp….Kôsei….
-Hitotsu- Je ne laisserai personne toucher à ma vocaliste. Repose toi, j'ai prévenu Reisuke, il vient pour toi. Lâchant un dernier sourire déformé par la douleur, Jessica perdit de nouveau connaissance. Kôsei…. ? Ce nom me disait vaguement quelque chose….Il semblait être du côté de Jessica malgré le fait qu'il soit dans l'équipe adverse, malgré ces provocations….Mais qui était vraiment Kôsei…. ? -Cécilia- Hitotsu….Écarte toi !
-Kôsei- Pas question. Tu ne toucheras pas à cette fille. Elle est précieuse pour moi.
-Cécilia- Bien..Puisque tu le prends comme ça, j'imagine qu'il n'y a qu'une seule solution. Je vais devoir te faire céder de force !
-Kôsei- Tu es pathétique, Nanatsu.
-Kôsei et Cécilia- Duel !!! J'arrivai enfin sur les lieux, pouvant prendre soin de Jessica le temps que Reisuke arrive. Je m'assis au sol et disposai son corps dans mes bras pour qu'elle soit plus confortable, encore une fois elle revint à elle, me laissant lui faire la conversation pour la tenir consciente. J'étais essoufflé, en sueur, mais avec ma précieuse partenaire. Hitotsu, Kôsei, de son côté affrontait sa propre alliée pour le bien être de Jessica. C'était un événement inattendu pour être honnête. Il jouait sa carte Saffira qui était immunisée par les effets qui cible, et qui n'était jamais détruite au combat grâce à cet Ange de Loyauté qui revenait encore et encore contrecarrer les plans de la femme. Malgré le fait que les cartes de Cécilia étaient très puissantes, la stratégie de Kôsei ne la laissait pas s'installer, et rapidement, la balance pencha pour Kôsei. Cécilia ramenait en boucle son Destructeur des ténèbres Kozmo, mais il ne pouvait pas cibler Saffira, et à chaque fois qu'elle tentait d'affronter la reine des dragons, celle-ci devenait plus puissante encore. Kôsei, qui avait alors marqué son territoire, finit la partie en invoquant « Héraut de la perfection » qui empêcha alors Cécilia de jouer la moindre carte, laissant Saffira déposséder la femme de toutes ses défenses,jusqu'à infliger le coup fatal à la femme malveillante Un cri de frustration résonna dans le boulevard de la liberté. Une lumière bleue provint de la poitrine de la jeune femme, avant de virer au noir et de s'éteindre tout simplement. Hitotsu venait de se défaire de sa propre alliée devant mes yeux écarquillés. Enragée, Cécilia prit la parole, enfin, hurla sa parole. -Cécilia- Raaaaaaaaaaaaaaah !!!! J'ai perdu contre toi, mais cela ne signifie rien ! Rien ne peut se mettre entre moi et –
-Reisuke- JESSICAAAAA !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Nous entendîmes le cri du petit frère à des centaines de mètres. Petit à petit, la sirène de son camion pompier d'aide aux victimes retentit dans les rues. Cela me soulagea, Reisuke arrivait enfin pour porter secours à Jessica….
Lorsque l'on vit arriver le pompier, il était dans son camion de secours aux victimes dont les portes avant et arrières étaient encore ouvertes. Il arriva en freinant brusquement et sortit en se ruant sur mon amie. Il avait fait le plus vite possible, sa combinaison n'était même pas fermée par la fermeture éclair, il ne s'était même pas débarbouillé de sa précédente intervention, ça se voyait qu'il avait fait au plus vite. S'approchant de la jeune fille, il croisa son regard pour n'afficher un sourire qu'à ce moment là. -Reisuke- Oi, Jessica, tu m'entends ?
-Jessica- Même dans le coma tu viendrais encore me faire chier avec ta voix de boulet….
-Reisuke- Ha…Ha….Hahaha….Qu'est-ce que tu m'as fait peur…Jessica. Allez, viens je t'emmène à l'hôpital, on prendra soin de toi. Je vais te secouer un peu, si je te fais mal, dis le moi. Reisuke prit la blonde dans ses bras pour la déposer sur un brancard à l'intérieur de son véhicule. Par chance, malgré le fait que le véhicule soit ouvert, les affaires ne s'étaient pas échappées du camion. Une fois Jessica installée, Reisuke l'examina brièvement en urgence , tandis que moi et Kôsei attentions à l'extérieur. Quelques minutes plus tard, il revint nous voir, soulagé. -Reisuke- Elle n'a aucune lésion à la tête ni aux points vitaux. La chute va lui laisser quelques hématomes mais ce n'est pas bien méchant. Elle s'en tirera vite. Je vais l'emmener à la caserne et je vais m'occuper d'elle, elle ne sera pas admise aux urgences dans l'état où elle est, ils ne prennent que les cas les plus préoccupants.
-Hiroki- Dieu merci tout va bien.
-Reisuke- Oni-chan.
-Hiroki- Hm ? A ce moment, le regard de Reisuke me dit tout ce que j'avais à savoir le concernant. Il était sombre, vraiment sombre, face à moi. Je compris alors que son cœur réclamait vengeance pour Jessica. J'acquiesçai, en sachant ce qu'il voulait dire. Finalement, Reisuke se tourna vers Kôsei et lui tendit un pendentif de couleur noire. -Reisuke- Kôsei. C'est de la part de Jessica. Elle a elle même réduit les points de son disque à zéro et m'a demandé de te donner ça en remerciement de ce que tu as fait pour elle. Je te remercie également de t'être interposé.
-Kôsei- …Je ne l'ai pas fait pour toi. Personne ne touchera à Jessica. Cela ne fait pas de nous des alliés pour autant. Sans dire un mot de plus, Reisuke repartit avec Jessica pour prendre soin d'elle. Le tournoi reprit après cet épisode tragique. Cécilia avait profité de l'agitation pour filer, n'ayant pas réussi son objectif qui était de nuire à Jessica au point de l'irréversible. Kôsei, quant à lui , remit son masque et se tourna vers moi avant de reprendre la parole. -Hitotsu- Nous reprenons donc là où nous nous en étions arrêté, Hiroki.
-Hiroki- Pourquoi avoir de telles ambitions alors que tu as pris la défense de mon amie ?
-Hitotsu- Je ne partage pas ta vision de l'espoir. C'est tout. Et je prouverai dans cet événement que ton espoir est plus faible que mes convictions.
-Hiroki- Alors affronte moi ici et maintenant pour me le prouver !
-Hitotsu- ….Ce n'est pas ce qui est prévu.
-Hiroki- Huh… ?
-Hitotsu- On m'attend ailleurs. Dame Laïla m'attend. Si tu veux vraiment me faire face, il te faudra trouver dame Laïla. Je ne te laisserai pas toucher à un cheveu de dame Laïla, pas un seul.
-Hiroki- Laïla….
-Hitotsu- Nous nous rencontrerons. Dame Laïla semble avoir un intérêt prononcé envers toi. Et je détruirai tout ce qui se mettra sur la route de Dame Laïla. Kô…Hitotsu se retourna dans la direction opposée à moi pour prendre la route sans se presser. Je le laissai partir, ne pouvant pas le forcer à m'affronter après tout….Je bougeai moi aussi, maintenant que Jessica était saine et sauve, je devais remporter cet affrontement. Questionnant le patriarche à l'oreillette, je m'informai sur la situation. -Hiroki- J'ai raté quoi, Otô-san ?
-Soichiro- Overlords est en tête, ils ont encore 5 membres. Les deux autres équipes ont 4 membres. Ugo s'est fait prendre en embuscade par deux membres d'Overlords et il les affronte en ce moment. Un membre de Yume-Nikki affronte également un Overlord.
-Hiroki- Tu peux m'envoyer les coordonnées du Yume-Nikki par email ?
-Soichiro- Il est à quelques rues au nord. Tu prends la première à gauche d'où tu es, et tu continues 300 mètres sans tourner pour y arriver. Il est en train d'affronter Xavier d'Overlord.
-Hiroki- Ok. Je m'y rends de suite. Je repris ma course effrénée pour atteindre le prochain membre de Yume-Nikki que j'allais affronter. Laïla semblait être le leader désigné pour l'évènement, je devais donc vaincre tous les Yume avant de m'en prendre à elle. Les écrans étaient braqués sur le duel de Ugo, qui affrontait Melvin et Myst d'Overlords dans un deux contre un. En mauvaise posture face aux decks Abysses Ardents et Inzektor, l'homme réussit à faire un revirement de situation en invoquant un nouveau monstre que je connaissais pas «Phénix Embrasé du Soleil Cramoisi » qui réduit à 0 les points de vie de ses deux adversaires. Melvin et Myst virent leurs pendentifs virer au noir. Il ne restait que trois membres chez Overlords.
Yume-Nikki → Sibil, Hitotsu, Yatsu, Zeta
Glory for Hope → Hiroki, Ugo, Hakaze, Sirie
Overlords → Chiaki, Xavier, Itachi J'arrivai sur place, Xavier était en train d'affronter un membre de la Yume-Nikki. Un autre homme portant un masque similaire aux autres. Lorsque cet homme me vit arriver, il s'arrêta. -Yatsu- Tiens, Hiroki est là aussi. J'ai décidément bien de la chance. Quand j'en aurai fini avec ce joueur je m'occuperai de toi. Ca fait tellement longtemps que l'on a pas joué ensemble.
-Hiroki- Qui es-tu, Yatsu ?
-Yatsu- Je suppose que même si je te le disais, tu ne t'en souviendrais pas. Pourtant, je garde un bon souvenir de la bataille que nous avons mené dans le passé.
-Xavier- C'est bien gentil la nostalgie, mais on est encore en duel nous ! Bujintei Susanowo ! Attaque son araignée !!!! Je vais défausser Bujingi Grue et en finir avec toi !!!!
-Yatsu- Argh !!!!! Mon Gimme Monster n'a donc pas été suffisant. Une lumière bleue émana du corps de Yatsu pour virer au noir et disparaître. Un autre Yume-Nikki venait de tomber. Yatsu prit la parole , tandis que Xavier fanfaronnait. -Yatsu- Vous m'avez battu, mais vous ne vaincrez jamais Sibil. Pour ma part, je n'avais aucun combat personnel ici, je peux donc perdre en paix. Dis, Hiroki. Te souviens-tu de moi ?
-Hiroki- Je ne peux pas me souvenir d'un homme masqué.
-Yatsu- Hahaha…Je suppose que c'est vrai. Lorsque tu as intégré Moonlight Dreamers, l'ancienne Yume-Nikki, tu m'as aidé à affronter le gang des Hohos en tag duel.
-Hiroki- Non…..Tu n'es quand même pas….
-Yatsu- Eh si, je suis Jordan, ça fait un bail n'est-ce pas ?
-Hiroki- Je…C'est soudain…Mais pourquoi rejoindre une équipe avec ces convictions… ? Qu'est réellement Yume-Nikki… ?
-Yatsu- Tu comprendras en temps voulu, Hiroki. Pour l'heure, il est temps pour moi de partir. Yatsu se leva et repartit. Il était au même titre que Nanatsu, éliminé. Xavier lui, ne se laissa pas intimider par la tournure des évènements. De son air désinvolte, il reprit la parole à mon intention. -Xavier- Ces Yume sont pratiques. Il suffit d'en chopper un pour qu'une autre proie vienne directement à nous. Bien. Je vais pouvoir sortir un « Hope ».
-Hiroki- Dit-il alors qu'il a perdu contre Jessica.
-Xavier- C'était de la rigolade devant Jessica. Tu vas affronter le vrai Xavier maintenant ~
-Hiroki- Cherche pas, je sais que t'es leader. Je ne gagne rien en t'affrontant.
-Xavier- Rohhh. Tu crains sérieux fdp =3= Elle aurait pas pu fermer saggle la blonde =3=
-???- Moi par contre, tu peux m'affronter en risquant quelque chose, n'est-ce pas ? Cette voix venait de derrière. Je me retournai brusquement, espérant trouver Beta, le dernier Yume-Nikki, mais ce n'était pas cette personne. C'était Itachi d'Overlords. Il me regardait avec désinvolture, tout comme son compère. Xavier prit la parole à son tour, avec autant de désinvolture que son camarade. -Xavier- Tiens, Ida est venu jouer nobrain =3=
-Itachi- Taggle Xavier. Hiroki, ça ne me plaît pas trop de voir Hope en pôle position. J'vais te sortir comme ça tout le monde sera remis à égalité.
-Hiroki- Je vois. Je suis désolé, mais je ne peux pas me permettre de perdre ici.
-Itachi- Donc tu vas partir et ignorer ma requête ?
-Hiroki- Non….Je vais te vaincre et te laisser là.
-Itachi- Hahahaha ! C'est ce que tu crois ~ Duel !!! Itachi prit la main. D'après son ancien duel, il jouait Infernity, ce qui faisat de lui un des adversaires les plus dangereux du tournoi. Après tout, avec canon, barrière, et archdémon, il était simple pour lui de faire des sorties monstrueuses, que ce soit offensivement ou défensivement parlant. Il commença plutôt sereinement avec quelques cartes face verso et un monstre en mode défense, ce qui me permit de placer une offensive. -Hiroki- J'invoque garçon excentrique ! Son effet va me permettre de le synchroniser avec l'artéfact moralltach que j'ai en main pour invoquer Ange de zéra ! (ATK 2800) Grâce à mon Ange de zéra je réussis à tuer le monstre en défense qui n'était autre qu'un archdémon enfernité, il avait apparemment eu une main moyenne, ce qui signifiait donc qu'il allait passer à l'offensive au tour prochain. En plaçant quelques cartes, je finis mon tour. Lorsqu'il prit la main, il révéla un second archdémon enfernité qu'il venait de piocher, puis l'invoqua spécialement pour aller chercher le canon enfernité. Il l'activa immédiatement. Je chaînai à ceci mon appel de l'être hanté afin de ramener Moralltach, mais mon adversaire afficha un sourire à cet instant, révélant lui même sa barrière enfernité pour annuler l'invocation de mon monstre par L'appel. Il activa l'effet de son canon afin d'invoquer l'archdémon et ainsi tutoriser un autre canon, mais c'était à mon tour de le piéger, sanctuaire artéfact amené ma Faux Artéfact afin de contrecarrer son idée. Agacé, mon adversaire finit son tour. Je pris donc de nouveau la main et invoquai Dessinatrice d'étoiles que j'utilisai en superposition avec faux afin d'invoquer Arsenal Zenmaioh automate qui détruit les deux cartes face verso de mon adversaire. J'attaquai ensuite les deux monstres de mon adversaire avec les miens, réduisant ainsi ses life point à 6400. Itachi répliqua avec une pointe de rage. -Itachi- Je ne te laisserai pas faire ! Je n'ai pas fait tout ça pour perdre ici ! Je pioche ! Itachi place son canon face verso et invoqua son nécromancien enfernité pour ramener l'archdémon. Grâce à l'archdémon, il alla chercher le troisième canon qu'il posa face verso. Il retourna son autre canon, ramenant archdémon qui prit cette fois la barrière, puis invoqua chaîne lavalval avec ses deux archdémons duquel il détacha un matériel pour jeter vengeur enfernité du deck. Il retourna enfin le troisième canon qu'il envoya au cimetière pour invoquer ses deux archdémons et tutoriser une autre barrière. Je lisais sur son visage que la partie était jouée pour lui. Il posa sa carte et synchronisa ses trois monstres afin d'invoquer Dragon aux cents yeux, et lorsqu'il voulut activer l'effet de sa carte pour copier Nécromancien enfernité, je retournai ma compétence de percée, ce qui paralysa son monstre. Enervé, il reprit l'assaut en attaquant Zenmaioh avec son dragon, avant de tout simplement terminer son tour, ne pouvant pas faire grand chose d'autre de toute manière. Je retournai ma carte magie Tourbillon jumeaux, qui me permit de me défausser de Beagalltach artéfact afin de détruire les deux barrières face verso. En fin de tour je retournai également un autre sanctuaire artéfact qui sortit moralltach artéfact et détruit donc Dragon aux cents yeux. Je pris de nouveau la main, me laissant jouer fusion instantanée sortant dragon panzer et me permettant donc d'invoquer Pleiades de la constellée. Pleaides renvoya Lavalval dans la main de son propriétaire, puis je pus invoquer dessinatrice d'étoile et attaquer avec mes trois monstres pour réduire les points de vie d'Itachi à 0. La lumière bleue du pendentif d'Itachi brilla, puis vira au noir avant de s'éteindre. Itachi semblait vraiment agacé tandis que son camarade Xavier se fichait de lui à coups de « Ida » . Je n'avais cependant pas le temps de m'éterniser. En silence, je repris ma course aux Yumes en laissant derrière moi les deux joueurs. Je questionnai de nouveau le patriarche. -Hiroki- Otô-san, on en est où ?
-Soichiro- Pendant que tu fais ton duel ridicule, Sirië affrontait Beta de l'équipe Yume-Nikki.
-Hiroki- Comment s'est passé le duel ?
-Soichiro- Sirië l'a emporté. Beta a perdu.
-Hiroki- Wow, On a donc un superbe avantage !
-Soichiro- Je n'en serais pas si sûr , gamin.
-Hiroki- Huh ?
-Soichiro- Notre équipe, toi exclus , souffre d'un problème lourd, l'endurance. Ma gamine, Ugo et Sirië n'arrêtent pas de faire des duels, ils ont sorti chacun pas mal de joueurs, mais la fatigue commence à se faire ressentir, les aptitudes physiques aussi. Sibil de Yume-Nikki et Chiaki d'Overlords n'ont fait aucun duel, ces deux personnes sont au meilleur de leur forme.
-Hiroki- Je vois. Je suis donc la personne qui est le plus frais ici, je comprends pourquoi j'ai battu Itachi facilement, il était épuisé aussi.
-Soichiro- Reste sur tes gardes. Ah, une dernière chose, regarde ton pendentif. Je m'arrêtai quelques secondes, passant ma main sur mon tee-shirt afin d'y décrocher le pendentif qui pendait sur mon torse. Quand je l'eus en main ,je réalisai qu'il était rouge. -Hiroki- Je…C'est…. ?
-Soichiro- Eh oui gamin, c'est toi le leader.
-Hiroki- Pourquoi moi ?
-Soichiro- Tu es la personne la moins téméraire du groupe, je savais que ma gamine de fille, Jessica, ou encore Ugo se rueraient sur les autres, alors que toi tu as pris le temps de réfléchir.
-Hiroki- Je…C'est surtout l'épisode Jessica en fait….
-Soichiro- Quoiqu'il en soit, Sirie est en train d'affronter Chiaki, elle est sur le point de perdre. La fatigue la consume. Regarde l'écran. Je tournai ma tête vers l'écran, et en effet, Chiaki bougeait enfin et venait de sortir Sirië du tournoi…..Nous perdions donc l'avance confortable que nous avions suite à cette défaite. Glory for Hope → Hiroki , Hakaze,Ugo
Yume-Nikki → Sibil, Hitotsu
Overlords → Chiaki, Xavier -Soichiro- Gamin, je voudrais que tu ailles rejoindre Ugo. Il est à trois rues au sud de ta position actuelle.
-Hiroki- Ah ? Ugo a un soucis ?
-Soichiro- Peut être qu'il en aura un, puisqu'il affronte actuellement sa fille, Nakagami Chiaki.
-Hiroki- HUUUUH ?
Chapitre 11 : Le dénouement du Grand Championship
Spoiler :
-Hiroki- C'est…..C'est moi le leader… ? -Soichiro- Hiroki, tu n'as plus le temps. Ugo va affronter sa fille, rends toi immédiatement dans ce duel et écrase là si Ugo perd. Nous ne pouvons plus nous permettre de laisser Overlords semer le trouble dans le tournoi, et pour arrêter Xavier, on doit se charger de Chiaki. -Hiroki- Compris. J'y vais. Je me rendis en vitesse sur les lieux de l'affrontement entre le père et sa fille. Ils étaient l'un face à l'autre, leurs disques de duel déjà enclenchés. Autour de nous il n'y avait personne. Pas un Yume, pas un Overlord, pas un Hope. Seuls les commerçants et autres passants regardaient l'affrontement qui serait décisif pour l'issue du tournoi. Si Chiaki gagnait, je devais l'affronter afin de sortir Overlords. Si Chiaki perdait, Xavier devenait enfin une cible accessible et nous étions en pôle position. -Chiaki- Hmmmmm……Je vais te laisser commencer, Otô-san.
-Ugo- Allons-y donc hoho duel ! Et je prends la main ! Ugo prit la main suite au choix de sa fille. Il activa son ravin des dragons et défaussa phalanx afin de tutoriser duc dragunité qu'il invoqua normalement. Sans réponse de sa fille, il fit la technique classique de dragunité visant à invoquer un monstre synchro de niveau 8 : Stardust Spark Dragon qu'il avait choisi, pour le placer en mode attaque. Il posa une carte, et termina son tour, sous le regard neutre de sa fille. -Chiaki- Draw.
Hmmmm. Je vais jouer mon Invocateur Cramoisi (1150 ATK). Grâce à son effet, je vais pouvoir ajouter mon appel cramoisi. Et je vais l'activer immédiatement pour pouvoir invoquer trois « Oiseau du soleil cramoisi » depuis mon extra deck sur le terrain !
-Ugo- Hoho ! C'est bien ma petite ça !
-Chiaki- Je vais ensuite utiliser deux de mes oiseaux du soleil cramoisi en tant que matériaux XYZ ! J'ouvre le réseau de superposition ! Béatrice la Dame Eternelle ! (ATK 2500) Je vais ensuite activer l'effet de Béatrice, la dame éternelle afin d'envoyer directement au cimetière la leader de guerre du soleil cramoisi. Je vais bannir Mavelus de mon extra deck ainsi que Oiseau du soleil cramoisi depuis mon cimetière afin d'invoquer la Leader de guerre du soleil cramoisi ! (ATK 2300) Grâce à son effet, elle va détruire tes cartes magies et pièges !
-Ugo- Pas si vite hohoho ! Mon Stardust va protéger le ravin des dragons.
-Chiaki- Hmmm…..Je vais donc attaquer avec Beatrice, la dame éternelle ! Et puisqu'elle fut détruite au combat, je peux invoquer Virgil des abysses ardents ! (ATK 2500) Maintenant je continue mon attaque ! Ugo → 3200 LP
-Chiaki- Je vais ensuite faire l'invocation XYZ d'une autre béatrice en utilisant oiseau du soleil cramoisi et virgil. Et grâce à son effet, j'envoie Mavelus du soleil cramoisi de mon deck au cimetière. Je termine mon tour. Chiaki possédait donc un deck basé sur l'oiseau du soleil cramoisi….Ce n'était pas surprenant après tout. Elle était la digne fille de son père qui ne parlait que de cet oiseau de malheur du matin au soir lorsqu'il était encore chez Yume-Nikki. Et là, il affrontait sa fille qui jouait un deck entièrement basé sur son monstre fétiche. C'était ironique de voir ceci. Le père prit la main et activa l'effet de son ravin pour ajouter un autre duc. Il fit une invocation synchro de niveau 6 , mais cette fois pour invoquer Gae Darg, le dragunité. Il activa son effet pour envoyer zephyros de son deck au cimetière qu'il activa afin de ramener sur le terrain, réduisant ses points de vie à 2800. -Ugo- Hoho ! Voilà qui va faire mouche ! J'active Fusion instantanée ! Et j'amène Norden sur le terrain ! Son effet va me permettre de ramener Phalanx Dragunité ! Et la synchro de phalanx et de zephyros va ramener Vajrayana qui lui même va ramener phalanx ! Et maintenant, invocation XYZ ! J'invoque Atum ! Devant sa fille a l'air toujours aussi neutre, Ugo invoqua son dragon qui invoqua le dragon sombre metallique aux yeux rouges depuis son deck. De fils en aiguilles, il invoqua Ptolemy M7 de la constellée pour invoquer de nouveau son dragon, construisant un gros terrain finalement composé de Dragon Gaia le chargeur de tonnerre, Dragon sombre metallique aux yeux rouges, Ptolemy M7 de la constellée et Asernal Dragunité Leyvaten. Il attaqua sa fille avec son armée fraîchement invoquée, et grâce à cela il put reprendre le dessus. Chiaki → 2000 Life Points : Ugo → 1800 LP -Chiaki- Draw. La rousse restait sereine malgré le retour de son père dans la partie. Elle ramena de son cimetière la leadeuse de guerre cramoisie qui détruisit les quelques cartes posées par son père. Elle activa ensuite une de ses cartes qui lui permit de ramener ses oiseaux du soleil cramoisi du cimetière, et entama une invocation XYZ en utilisant les deux oiseaux qu'elle contrôlait. -Chiaki- Réseau de superposition ouvert. J'utilise mes deux oiseaux du soleil cramoisi afin de jouer le mirage cramoisi : Fenghuang. (ATK 0) Lorsqu'il est invoqué et qu'il est seul sur mon terrain, je vais détruire toutes les autres cartes sur le terrain, puis invoquer deux monstres « Mavelus » depuis mon cimetière. Et j'invoque donc mon Mavelus du soleil cramoisi (1300 ATK). C'est fini, papa. Je lance mon attaque.
-Ugo- Pas si vite ma fille hoho ! J'invoque mon menko vitesseroid qui va arrêter tes attaques ce tour !
-Chiaki- Bien, je vais donc activer l'effet de Fenghuang, qui en détachant un matériel XYZ, va diviser tes life points par deux. Ugo → 900 LP La rousse finit son tour. Le père prit la main, il avait Menko, et trois cartes en main. Il était en bonne position, cependant, Mavelus avait un effet pervers. Tant qu'il était sur le terrain, il détruirait tout monstre invoqué spécialement qui ne serait pas de type bête ailée. Bien sur, il avait une contrepartie, puisqu'il était détruit à la fin du tour…Mais au vu des life points actuels du père, il ne pouvait pas se contenter de terminer son tour… Je le vis sur son visage, la décision qu'il avait prise. -Ugo- Bien ma fille. Ce duel était bref, intense, mais il doit se terminer. Hoho ! C'est l'heure du spectacle ! J'active ma carte magie ! La suprématie du soleil cramoisi ! En détruisant toutes les cartes que je possède sur mon terrain et dans ma main, je peux bannir les monstres de mon cimetière capables d'être utilisés pour l'invocation d'un monstre synchro « cramoisi » et je pourrai invoquer spécialement ce monstre ! Je vais donc bannir phalanx dragunité, duc dragunité, ainsi que Gae Derg dragunité pour faire une invocation synchro !
….
-Ugo- Skill, Charisme, et Courage, voilà ce qui nous définit ! L'heure est venue de révéler la puissance ultime de la légende ! UWS Shokan !!!! Légende Suprême de l'oiseau cramoisi !!!
-Chiaki- Mais papa mon Mavelus va –
-Ugo- Je sais bien. Légende Suprême de l'oiseau cramoisi est un monstre de type Pyro et va donc instantanément être détruit par l'effet de ton Mavelus. CEPENDANT ! Lorsque mon monstre touche le cimetière , les deux joueurs perdent des points de vie égaux à l'attaque de mon monstre, autrement dit : 4000 ! Hohoho !!!!
-Hiroki- Ne me dis pas que….. !?
-Ugo- Hiroki, je compte sur toi pour la suite, hoho. L'oiseau se fit détruire par le Mavelus de la jeune rouquine, avant d'emporter avec lui les derniers points des deux joueurs impliqués dans le duel en cours. Les hologrammes disparurent du terrain tandis que les environs furent inondés par les lumières émanant des deux pendentifs des protagonistes. Les deux lumières bleues virèrent au noir, nous laissant comprendre à tous l'issue de ce duel. Chiaki et Ugo avaient tous les deux perdu. La rouquine soupira, mais garda son sourire face à son père. Elle s'avança vers lui.posant son doigt sur la poitrine de l'homme , elle le gronda. -Chiaki- Quand je vais dire à maman ce que tu m'as fait, elle sera en colère.
-Ugo- Ce que je t'ai fait ? Hoho je ne vois pas de quoi tu parles.
-Chiaki- Rends moi mes sunbirds. Le phénix et la légende surprême.
-Ugo- Mais…Mais….TU AVAIS DIT QUE TU ME LES PRETAIS !!!
-Chiaki- Hmmm….Je te les prêtais si tu ne les utilisais pas contre moi ou mon équipe, père indigne. Chiaki, agacée, reprit les cartes de son père, qui se jeta à son pied en guise de protestation. Malgré le fait qu'elle devait trainer son père tel un boulet à son pied, elle trouvait la force de continuer à avancer. Mais alors que la pression était retombée. Soichiro nous contacta. Il nous dit de regarder l'écran, nous laissant y voir un spectacle intéressant. Xavier était contre Hitotsu, en train de duel. Xavier n'avait plus aucune carte sur le terrain ni en main tandis que Hitotsu avait Saffira et héraut de la perfection. Nous regardâmes l'évènement par les écrans. -Hitotsu- Bien, on me signale que ton amie a perdu. Je suppose qu'on peut donc en terminer ici. Saffira, Attaque. Xavier → 0 Life points -Xavier- Putain…. !!! Me faire tourner en bourrique 40 tours en gardant l'avantage sur mes sorties juste pour attendre que Chiaki perde…..Sale fils de….Raaaah !!!
-Hitotsu- Bien. Voyons donc qui il reste dans cet événement…Quatre duellistes. C'est intéressant. Enfin….3 Duellistes restants, puisque bientôt, Dame Laïla se sera débarrassée de ton amie. Hiroki.
-Hiroki- Attends…..Hakaze..serait en train d'affronter Laila… ?
-Hitotsu- Précisément. Et bien sur, Laila est notre capitaine. Ton amie est donc coincée, à moins que tu ne reproduises ma stratégie et que tu ne m'abattes avant d'affronter Dame Laila.
-Hiroki- Je vois. J'arrive. Tandis que Hakaze était en train d'affronter Laila, il ne me restait plus qu'une seule option. Je devais affronter Hitotsu et m'en défaire pour pouvoir faire en sorte que le combat de mon amie ne soit pas vain. Je n'avais pas beaucoup de distance à parcourir, Hitotsu était à deux rues, mais je sentais que mes forces commençaient à me quitter. Comme Soichiro l'avait dit, les duels dans un hunting tournament se basent principalement sur l'endurance, et courir partout aujourd'hui m'avais vraiment impacté physiquement parlant.
Glory for Hope → Hiroki (Leader) – Hakaze
Yume-Nikki → Sibil (Leader) – Hitotsu ……
….
-Hitotsu- Depuis hier j'attends ce moment, Hiroki. Depuis hier j'attends de te montrer que ton espoir est vain.
-Hiroki- Je ne te laisserai pas gagner. L'espoir de mes proches est avec moi. Je ne peux pas perdre. Désolé pour toi, mais c'est ici que s'arrête ta route.
-Hitotsu- Hahahaha….Voyons donc cela. L'homme enleva son masque, me regardant droit dans les yeux avec une expression de mépris.
-Kôsei- Tu ne toucheras pas à un cheveu de dame Laïla , Duel ! Le duel entre moi et Hitotsu débuta et fut retransmis en direct sur les écrans. Il était le duel le plus attendu depuis hier en raison de nos provocations mutuelles. Le hasard donna la main à Hitotsu, ce qui me mit dans une situation délicate étant donné que mon deck prenait déjà un tour à se mettre en place. -Kôsei- J'invoque chevalier Armageddon en mode attaque. (ATK 1400) Lorsque j'invoque mon monstre, je peux jeter un monstre TENEBRES de mon deck au cimetière.Je choisis mon démon djinn, maître des rituels. Maintenant j'active ma carte magie, l'Hymne à la lumière ! Je vais sacrifier mon chevalier Armageddon et bannir mon démon Djinn juge des rituels afin d'invoquer ma Saffira, la reine des dragons !!! (ATK 2500) Et tant que Saffira sera présente sur le terrain, il sera impossible pour toi d'invoquer par invocation spéciale grâce à mon Djinn !!!
-Hiroki- Eh merde !
-Kôsei- Tu perds déjà espoir ? J'active la faculté de Saffira. Je vais piocher deux cartes, puis jeter bête marionnette de l'ombre qui va me faire piocher une autre carte. A toi de jouer. -Hiroki- Draw ! La situation était mauvaise. Saffira lui avait généré un card advantage assez conséquent au premier tour mais elle avait également scellé mes invocations spéciales. Etant donné que mon deck artéfact reposait là-dessus, cela allait être difficile…. -Hiroki- J'active le pot de dualité ! Je vais révéler les trois cartes du dessus de mon deck et ajouter l'une d'elles à ma main ! Je révèle donc Garçon excentrique , Monster Reborn et …Oui !!! Le livre de la lune ! Je l'ajoute à ma main et je l'active immédiatement afin de passer Saffira en défense face verso et ainsi briser le dinn lock !
-Hitotsu- Crois-tu que cela suffira ?
-Hiroki- Je place 5 cartes masquées, et c'est à toi !
-Hitotsu- Draw. Hitotsu entama son prochain tour. Il retourna Saffira en mode attaque et invoqua un Manju des dix milles mains qui lui permit de tutoriser Héraut de la perfection. Lorsqu'il activa le rituel lui permettant d'invoquer le héraut de la perfection, je chainai Avertissement divin qui lui bloqua la route en emportant quelques life points au passage. Il déclara alors l'attaque. -Hitotsu- Saffira ! Attaque directement mon adversaire !
-Hiroki- Oh non je n'y croirai pas ! J'active le sanctuaire artéfact ! Grâce à son effet je peux invoquer depuis mon deck mon moralltach artéfact !!!! (2100 ATK) L'arme se matérialisa de mon côté du terrain. Contrairement à mon duel contre Itachi où l'hologramme qui se matérialisait attaquait tout seul sans avoir besoin de mon intervention, l'arme se dirigea vers moi jusqu'à se placer dans le creux de ma main. Je compris alors que notre duel était comme celui que j'avais mené contre Laîla, il utilisait l'Ener-D présente dans les alentours pour matérialiser les cartes. Je me saisis alors de l'arme et me ruai sur Saffira, activant la capacité spéciale de ma relique afin de détruire la reine des dragons. Kôsei grimaça en voyant la scène, mais se reprit rapidement.
-Kôsei- Tu souhaites donc te débattre. Bien, cela ne me pose aucun problème. Je termine mon tour
-Hiroki- Draw ! J'invoque Dessinatrice d'étoiles ! Et maintenant j'ouvre le réseau de superposition ! Apparais , Volcasaure !!! (ATK 2500) L'effet de dessinatrice d'étoiles va me permettre de piocher une carte supplémentaire !
-Kôsei- J'active héraut de la lumière écarlate. Je vais annuler l'effet de ton volcasaure et le détruire.
-Hiroki- Merde…Je termine mon tour !
-Kôsei- Draw. J'invoque Senju aux milles main. Je vais activer son effet pour ajouter Saffira de mon deck à ma main.
-Hiroki- Chaine ! J'active mon ignition artéfact ! Je vais détruire mon artéfact beagalltach et poser Faux Artéfact ! Et Beagalltach va invoquer la faux !!! Kôsei afficha un sourire devant mes sorties. Il prit une inspiration profonde qu'il relâcha tranquillement. Il utilisa sa carte magie, Hymne à la lumière , afin de sacrifier Manju et Senju pour invoquer Saffira une fois de plus. Il n'attaqua cependant pas et se contenta de terminer son tour, utilisant l'effet de Saffira afin de récupérer le héraut de la lumière écarlate dormant dans son cimetière. Je piochai pour débuter un autre tour. Pour le moment, j'étais à 6000 points alors que Kôsei était toujours à 8000, cependant l'issue était indéterminable en terme d'avantage sur le terrain… -Hiroki- J'utilise Beagalltach et Faux pour ouvrir le réseau de superposition ! Mes deux armes disparurent une fois de plus pour laisser place à un monstre XYZ : Pleiades de la constellée. Lorsqu'il arriva sur le terrain, il n'était pas assez imposant pour faire changer le visage de Kôsei, mais il était assez puissant pour me permettre de passer. Je me lançai à l'assaut de Saffira, sachant que mon monstre allait se faire vaincre. Lorsque j'activai la faculté de mon monstre pendant la bataille, le jeune homme le détruisit grâce à son héraut, une fois de plus. Je posai une autre carte , laissant la main au violoniste qui put alors bénéficier une fois de plus de la faculté de saffira, piochant deux cartes et en jetant une autre. -Kôsei- Si cela est ton espoir, moi je n'y vois que de la futilité. Draw. Saffira va t'attaquer directement.
-Hiroki- Pas tout de suite ! J'active sanctuaire artéfact !!! Alors que la reine des dragons allait m'asséner un coup direct, dans ma main apparut un énorme bouclier jaune qui me protégea de l'attaque de Kôsei. C'était Edige artéfact qui m'avait protégé de l'attaque du monstre de l'ennemi. Il termina donc son tour, me laissant l'opportunité de reprendre l'avantage. Dessinatrice d'étoiles revint une fois de plus sur le terrain, me laissant invoquer Tiras le gardien de la genèse à mes côtés. Je piochai une carte et me lançai à l'assaut de Saffira qui fut protégée par l'hymone à la lumière, mais qui me permit de donner le premier coup dans les points de Kôsei qui tombèrent à 7900. L'effet de Tiras eut raison de la seconde copie de l'hymne à la lumière, et je terminai mon tour. (Hiroki → 6000 Life points : Kôsei → 7900 Life points) -Kôsei- Draw.
Saffira va attaquer Tiras.
-Hiroki- Merde….Ca veut donc dire que ….
-Kôsei- Bingo. Je défausse Ange de loyauté. La reine des dragons se lança à l'attaque du gardien de la genèse. Lorsqu'elle le toucha, une lumière blanche formant la silhouette de l'Ange de loyauté apparut derrière elle et lui permit de détruire mon monstre et me prendre une somme considérable de life points. L'impact de l'attaque me procura une certaine douleur dans le corps, tout comme le duel avec Reisuke me l'avait fait lorsque nos corps baignaient dans l'Ener-D abondante. Chaque coup que l'on recevait ici nous privait d'un peu de notre énergie…Alors que je n'en avais que très peu de base….Voila donc ce que c'était, un duel avec un Yume-Nikki ?
Hiroki → 3500 Life Points -Kôsei- L'effet de Saffira. Je vais ajouter l'Ange de loyauté du cimetière à ma main.je termine mon tour.
-Hiroki- A la fin de ton tour, j'active appel de l'être hanté ! Je vais pouvoir ramener mon Moralltach artéfact et détruire ta Saffira ! Et c'est à moi désormais ! C'était le moment. Kôsei avait un terrain vide, j'avais Moralltach, et je venais de piocher un artéfact. Tout était prêt pour la contre-attaque. J'invoquai le garçon excentrique que j'eus pioché au tour dernier et utilisai son effet afin de le synchroniser avec la faux artéfact que j'avais en main pour invoquer mon Ange de Zéra. Ange de Zéra et Moralltach purent alors attaquer Kôsei et lui infliger de sérieux dégâts avec succès. Le jeune homme grimaçait devant ma remontée, mais cette fois, son visage agacé ne revenait pas à la normale. Ma résistance semblait vraiment lui déplaire, son regard ne le disait que trop bien. Il avait également consommé pas mal de ressources, il ne lui restait que 4 cartes en main. Kôsei → 3000 Life points.
-Hiroki- Je termine mon tour.
-Kôsei- Draw. Et je vais activer hymne à la lumière ! Je sacrifie mon djinn démolisseur de rituels et mon djinn juge des rituels afin d'invoquer Saffira ! Saffira ne peut donc pas être ciblée et tu ne peux plus invoquer spécialement !!!!! Maintenant Saffira attaque ange de Zéra avec mon Ange de loyauté en soutien ! Une fois de plus, la dragonne affronta l'un de mes monstres , aidée par l'ange de loyauté qui boosta des points jusqu'à ce qu'elle soit assez puissante pour me vaincre. Elle propulsa une grande sphère d'énergie blanchâtre qui pulvérisa mon monstre et se rua sur moi, me propulsant contre le mur d'une des habitations de derrière. Je lâchai un cri de douleur que j'entendis résonner de par les écrans de diffusion en direct qui nous entouraient. Tous voyaient la douleur que je ressentis face à cette attaque et surtout à cause des dommages subis par la propulsion contre le mur.
…….
….
La fatigue commençait à peser…..Les allers et venus de la journée étaient pesants, et me prendre attaques sur attaques de la part de Saffira n'arrangeait rien..Je me relevai, pour essayer de continuer, mais mes jambes étaient tremblantes et refusaient de me supporter pour encore longtemps….Il fallait pourtant que je sorte Kôsei, afin que Hakaze elle puisse sort – -Fuji- Et le vainqueur de ce duel acharné entre les deux dames n'est autre que Sibil de l'équipe Yume-Nikki !!!!
…..
-Hiroki- Huh…. ?
Je me retournai, incrédule, afin de regarder l'écran. Face à moi je voyais Laila qui avait enlevé son masque, face à Hakaze qui était au sol, amochée de partout….Bien mal en point….Ils zoomèrent sur le visage de mon amie vaincue, comme pour accentuer sa douleur. Elle était faible….Epuisée j'imagine…
….
Laila s'approcha d'elle, et s'abaissa jusqu'à pouvoir tenir le visage de mon amie dans ses mains. Lorsqu'elle le fit, elle tourna sa tête vers la caméra et afficha un air mesquin.
-Laila- Hiroki-Kun. Tu m'avais caché que tu avais une petite amie dis moi. Il serait dommage qu'il lui arrive malheur n'est-ce pas… ? Comme tu le vois,j'ai pu me faire entendre auprès d'elle. Je te conseille de venir vite me rejoindre, autrement je ne pourrai garantir sa sécurité ~
…..
Mes jambes….Cessèrent de trembler. Hakaze…..Hakaze était tout aussi mal en point contre son père…Et pourtant…Et pourtant elle n'a jamais abandonné. Il fallait que je me remette en selle, que j'aille retrouver Laïla, et que je lui fasse payer ça….. -Hiroki- LAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIILAAAAAAAAAAA !!!!!!!!!!!!!!!!!!
-Kôsei- Avant de penser à Dame Laïla, pense d'abord à gagner contre moi. Quand j'en aurai fini avec toi , nous serons déclarés vainqueurs. Saffira va te faire défausser l'une des deux cartes que tu as en main.
Yume-Nikki → Sibil, Hitotsu
Glory for Hope → Hiroki -Hiroki- Kôsei…..Tu aimes le désespoir !? Je vais te le montrer !!! Draw !!
….
Je pris le moralltach qui était planté au sol dans ma main. Il était lourd, mais je puisais dans mes forces pour pouvoir entrer en phase d'attaque contre Saffira. Kôsei était surpris par cette attaque, mais il comprit lorsqu'à mon tour, je fis apparaître la lumière de l'ange de loyauté derrière moi. Moralltach transperça Saffira et la détruisit en un instant. Me laissant terminer mon tour sur une note positive…. -Kôsei- Je pioche.
C'est la fin, j'active pré préparation des rites. Je vais ajouter Héraut de la perfection ainsi que son rituel à ma main. Et j'active mon rituel de la perfection ! Je vais bannir mes deux dj – -Hiroki- Chaine.
-Kôsei- Huh ?
-Hiroki- J'active Lancea Artéfact. En la sacrifiant je vais t'interdire le bannissement pendant un tour. Tu n'as rien d'autre en main, tu ne peux donc pas résoudre le rituel de ton héraut. Tu n'as plus rien d'autre….C'est fini , Kôsei.
-Kôsei- ….Bien. Je suppose que j'ai failli à ma tâche. Mes excuses, Dame Laïla. Son espoir a surpassé ma force. -Fuji- Et le vainqueur de ce duel n'est autre que Hiroki de Glory for Hope !!!! Nous voici donc à la finale de ce tournoi ! Sibil de Yume Nikki contre Hiroki de Glory for Hope !!!! -Hiroki- …… Alors que je peinais à tenir debout, il me fallait encore rejoindre Laïla jusque le lieu fatidique où nous disputerions la finale tant attendue par tout le monde…..Du moins, c'est ce que je croyais…Puisque quelques secondes après l'annonce de l'organisateur, je sentis Laïla arriver de derrière moi. Lorsque je me retournai, je la vis s'avancer d'une démarche légère et élégante vers ce qui allait être le dernier affrontement. Kôsei vint la saluer, et se retira afin de regarder notre confrontation à moi et la femme. Elle passa devant moi, me souriant chaleureusement. Je ne comprenais pas du tout comment son visage pouvait dégager autant d'empathie après ce qu'elle voulait faire à Hakaze. -Hiroki- Où……Où est Hakaze…..Laïla….. ?
-Laïla- Pourquoi toujours directement à l'essentiel ? C'est clairement dérangeant cette manie que tu as. Enfin, je n'ai fait aucun mal à ton amie. Elle s'est battue bravement. Ce duel m'a laissé quelques cicatrices amères dans mon cœur , mais malheureusement son endurance a été mise à rude épreuve et elle a fait les mauvais choix à la fin du match. Je chérirai ce match pendant longtemps, elle est brave ta petite amie, Hiroki kun.
-Hiroki- Pourquoi……Tu m'as dis que tu allais lui faire du mal… ?
-Laïla- Je voulais te motiver un peu. Je ne suis pas vile au point de faire du mal gratuitement à quelqu'un. Ta copine est avec la dame aux cheveux blancs de ton groupe.
-Hiroki- Donc….Tu vas bien….Hakaze…. Mes jambes qui s'étaient solidifiées redevinrent tremblantes. Ma vision se troubla petit à petit. J'étais capable de surpasser mes capacités parce que Hakaze était en danger, mais savoir qu'elle était en sécurité anéantit toute la combativité qu'il me restait. Je pouvais me laisser tomber, me laisser m'écrouler, laisser disparaître cette fatigue et cette pression….
…….
Pardonnez-moi……..
Pardonnez-moi…..
Tous vous efforts….Tout ce que vous avez enduré pour en arriver jusqu'ici…Tout s'effondre en même temps que je m'effondre au sol……Mais….La fatigue, les duels, Kôsei…….Je n'arrive plus à tenir….. Je m'écroulai au sol. -Laïla- J'aurais peut être du maintenir la pression juste un petit peu plus….Je suppose que je suis trop honnête avec les autres ~ Du coup on fait comment pour la finale ?
-Fuji- Hiroki n'étant plus capable de continuer le tournoi, il est donc disqualifié et le vainqueur du tournoi est Sibil de Yume-Nikki !!!! Les duels ont été époustouflants, acharnés et intenses, mais l'endurance est donc le facteur clé qui permet à Yume-Nikki de l'emporter !!!!!!!! Alors que j'étais toujours au sol, je vis les caméras se braquer sur Laïla qui semblait satisfaite de la victoire de son équipe. Elle était sur tous les écrans. Absolument tous. Elle semblait pourtant attendre cette opportunité, puisque lorsqu'on lui demanda si elle avait quelque chose à dire, elle prit la parole d'un ton concerné tout en gardant cette aura mélancolique qui la caractérisait pour prendre la parole. -Laïla- Mes amis, je suis ravie de constater qu'aujourd'hui, les efforts de notre équipe soient couronnés de succès. Notre mouvement, Yume-Nikki est une famille que nous avons construite au fil du temps. Nous ne nous en remettons pas à l'espoir que les choses changent , nous prenons les mesures nécessaires pour changer le monde de nos mains, et nous allons créer une utopie tous ensemble !!!! Ce soir, c'est la défaite de l'espoir face à la conviction , et ce tournoi l'a prouvé sans conteste ! La conviction changera le monde ! Vous qui êtes seuls, vous qui êtes isolés et qui avez été trahis par l'espoir, que ma voix pénètre vos cœurs , ensemble nous créerons quelque chose de nouveau, ensemble et dans l'harmonie totale. Je suis Laila Serizawa, leader de Yume Nikki ! J'aurais voulu en écouter plus, mais je perdis connaissance…..
…….
….
La défaite de l'espoir…
…..
Chapitre 12 : "Hot Meal"
Spoiler :
Après cet événement qui m'avait laissé un goût amer pendant ce tournoi, je n'eus d'autre choix que de partir avec Reisuke pour qu'il me prodigue les soins nécessaires afin d'améliorer mon état du moment. Il m'avait emmenée à la caserne dans laquelle il était de garde à cette heure. Le plus clair de son temps, il le passait ici, dans ces locaux ressemblant à un appartement avec pas mal de divertissement, à attendre que quelqu'un ait besoin de lui. Mais cette fois, dans ces lieux colorés et agréables, il s'occupait de moi. Il m'avait disposée sur un fauteuil installé dans cette salle et m'avait apporté de quoi boire. Mon bras me faisait encore mal, mais j'avais très bien encaissé le choc selon lui. Je ne devais pas faire d'efforts pendant 48 heures le temps que mes muscles se reposent. Reisuke était plutôt compétent malgré le fait qu'il soit un abruti total. Il avait suivi une formation de secourisme et était donc capable de déterminer la nature des blessures et de soigner les plus bénignes. J'étais soulagée d'avoir un grand con tel que lui à mes côtés, mais jamais je ne lui aurais dit , cela aurait été trop embarrassant…. -Reisuke- Je vais t'allumer la télévision. Tu pourras regarder le tournoi c'est diffusé sur la cinq.
-Jessica- Donc tu as vu ce fameux duel ?
-Reisuke- Ouais… Cette femme l'a vraiment eu mauvaise quand tu allais la battre. Tellement classe Jessica, tes adversaires doivent te faire des coups bas pour gagner hahahaha
-Jessica- J'aurais du le voir venir.
-Reisuke- Mais non, qui aurait vu venir ça ? Allez regarde donc le tournoi.
-???- YAMADAAAAA !!!!! Nous fûmes interrompus dans notre conversation par une voix grave et sévère qui cria dans les locaux après Reisuke. Il devint blanc lorsqu'il entendit ce cri. Quelques minutes plus tard, un autre homme en uniforme de pompier arriva dans la salle. Il était beaucoup plus âgé que nous, il devait être son supérieur. Son regard souligné par des sourcils épais était tout aussi effrayant que sa bouche quasiment recouverte par une moustache encore plus épaisse. Quand il criait, sa moustache vibrait sous la puissance de se paroles. -Dojima- Yamada ! Te rends tu compte de ce que tu as fait aujourd'hui !? Tu es parti avec un camion réquisitionné pour des sauvetages, sans prévenir personne, sans verrouiller tes portes, sans avoir une licence de conduite ! Et par dessus tout tu ramènes une fille ici !?
-Reisuke- Je suis désolé…Vraiment désolé….
-Jessica- Misère, il peut pas fermer sa gueule celui là ? Il parle trop fort j'arrive pas à suivre le tournoi.
-Dojima- Pardon ? L'homme bouscula Reisuke , furieux par ce qu'il venait d'entendre. Il se rua vers moi et me fit face. Il semblait être en colère. Vraiment en colère. Pourtant, lorsqu'il arriva vers moi, ses yeux s'écarquillèrent en me voyant. Sa bouche s'ouvrit naturellement tandis que la surprise gagnait son visage. Il jeta un œil vers la télévision, puis vers moi, puis de nouveau la télévision et répéta le geste de plus en plus rapidement….Encore un guignol…. -Dojima- T….Tu….Tu es cette fille de la télévision !?
-Jessica- Huh ?
-Reisuke- On regardait le tournoi avant ton accident et………Dojima-san était fan…
-Jessica- Eh ? Un fan ?
-Dojima- Je t'ai vu faire ces duels et tu as fait renaître la passion de joueur qui est en moi ! Tu me rappelles ma femme qui était aussi une dure à cuire hahaha !!! Yamada ! Tu as le chance d'avoir ramené cette fille et pas une autre, sinon tu aurais été viré sur le champ !
-Jessica- Hohoho. Il me doit donc son poste ~
-Dojima- Fais comme chez toi tant que tu restes ici et reviens quand tu veux, cette caserne est chez toi hahahahaha !!!
-Jessica- Ne crois pas que je te remercierai le vieux. C'pas dans ma nature.
-Dojima- Hahahahahaha !!! Elle est adorable !!! Je laissai l'homme repartir dans son coin et me concentrai sur la télévision. Il ne restait plus beaucoup de joueurs, Hiroki, Hakaze, Sibil et Kôsei. D'ailleurs…..Kôsei….Pourquoi était-il Hitotsu et Kôsei en même temps… ? Qui était-il vraiment ? Il était mon ennemi, en étant chez Yume-Nikki, pourtant il avait pris la décision de sortir sa coéquipière rien que pour moi….Je ne savais pas ce qu'il en était, mais cela me troublait vraiment. -Reisuke- Dis, Jessica.
-Jessica- Hm ?
-Reisuke- Quelle est la nature de ta relation avec Kôsei ?
-Jessica- Huh ?
-Reisuke- Kôsei semble être notre ennemi. Pourtant, pour toi il a fait quelque chose d'assez grave en sortant sa propre coéquipière. Quand on regarde le récapitulatif, on voit qu'il semble attaché à cette Laïla, pourtant il lui a désobéi pour toi….Et c'est lui qui m'a appelé le premier….
-Jessica- Je me pose la question aussi. Ca fait quelques temps que je suis dans le groupe, mais on n'a pas développé de liens si particuliers pour qu'ils trahisse ses propres camarades.
-Reisuke- …Tu avais l'air vraiment heureuse.
-Jessica- Heureuse ?
-Reisuke- Heureuse…Qu'il vienne à ton secours….Je…J'ai eu peur pour toi, j'ai fait de mon mieux pour que tu ailles mieux….Et je n'ai même pas eu le droit à un « ne t'en fais pas je vais bien »….Lui tu l'as remercié en sacrifiant aussi ta place dans l'équipe…
-Jessica- Mais qu'est-ce que tu racontes encore comme merde ? Tu vas me faire ton mec jaloux maintenant ?
-Reisuke- ….Y'a des choses que tu ne comprends pas, Jessica. Avant que je ne puisse en rajouter, Reisuke partit. J'étais rétablie, mais encore trop faible pour me relever et lui courir après, je dus donc le laisser partir et ruminer sur ce qu'il venait de dire…Enfin non, c'était juste un caprice de gosse. Comme un frère jaloux de son autre frère, rien de plus. Je laissai donc le boulet partir de son côté et je m'attardai plus au tournoi dans lequel nous étions toujours en course. Hakaze venait de commencer son duel contre cette fille qui était la leader de Yume-Nikki, Laila qu'elle s'appelait. J'avais déjà entendu parler d'elle par le biais de boulet senior. Il doutait de ses intentions, bah le voilà servi le grand dadais. Elle était dans l'équipe ennemie et elle était en train de sortir Hakaze. Enfin….C'était serré entre les deux. Hakaze n'avait pas de bol pour le coup, cette conne ne pouvait pas activer l'effet le plus dévastateur de sa carte fusion étant donné que les monstres de la connasse ne sortaient pas de l'extra deck. Elle jouait un deck « Nekroz » , exactement comme le vieux, cette Laïla. A en croire son speech, elle aimait beaucoup la façon dont ses monstres submergeaient de plus en plus Hakaze, lui ordonnant presque de laisser tomber son espoir, tout comme Kôsei l'avait fait auparavant. Quel était vraiment le but de Yume-Nikki ? Eradiquer l'espoir ? C'était vraiment un objectif aussi bidesque ? Afin d'éradiquer l'amour et la vérité ? …..
A ce moment précis, je me demandai si ma chute n'avait pas affecté mon état mental. Je devenais vraiment folle.
Je repris mes esprits et regardai le duel final entre Hakaze et Laïla. Cette dernière était en mauvaise posture, mais elle ne semblait pas inquiète. Piochant sa dernière carte, elle révéla un cycle nekroz qu'elle utilisa afin de vaincre les dernières ressources de mon amie grâce à Trishula. De son côté, Hiroki était face à Kôsei, il était lui aussi mal en point et mené par le violoniste de mon groupe, mais apprenant la défaite de Hakaze, il semblait de remettre sur pieds. Il reprit la main, et grâce à son Ange de loyauté, il réussit à vaincre le leader de « The Fallen Moon »….
Pourquoi….
Pourquoi moi qui aurait du me réjouir, j'ai ressenti de la tristesse en voyant Kôsei perdre ?
….
Toujours regardant la télévision, je vis la dernière rencontre, Hiroki contre Laïla, avoir lieu. Hiroki voulait tout faire pour mettre Hakaze en sécurité, mais ce n'était qu'un mensonge de Laïla cette menace. Hakaze était repartie dans son coin suite à sa défaite et était sur pied, mais l'attaque de trishula avait grillé les écouteurs. Lorsque Laïla déclara que cette menace n'était pas fondée, Hiroki s'écroula sous le poids du soulagement et de la fatigue. Je ne pus m'empêcher de sourire devant mon écran. Hiroki….Il était toujours à se préoccuper du bien être des autres avant le sien. Il était toujours présent, même si sa présence était maladroite. C'était le trait le caractérisant le plus et cette petite chose qui fait qu'il était bien plus qu'un sombre crétin dont il n'avait que l'allure. Lorsqu'il s'écroula, Laïla et Yume-Nikki furent déclarés vainqueurs.Je compris alors les motivations de l'équipe. Ils voulaient créer une communauté, un mouvement, un monde.
Un peu comme….Le mouvement Arcadia…
…..
Toute cette merde me revint en tête, toute ma souffrance et tout ce que j'ai traversé pour m'en débarrasser. Cette rencontre avec Sayer, mon arrivée, mon ascension, ma rencontre avec Aki, cette chute profonde , la mort de Toby et ma démence, mais aussi les révélations de Sayer….Tout m'était revenu sec. J'avais l'impression que tout cela datait de dix ans, mais malgré tout cela faisait déjà 8 ans que j'avais quitté ce mouvement, ce cauchemar..
…..
Kôsei…. Je compris à ce moment pourquoi je me sentais comme ça vis à vis de Kôsei. Lui et moi, nous étions les mêmes. Il était en train de faire la même erreur que moi : croire en un idéal alors que la personne en qui il croît est en train de construire quelque chose de différent. Je n'avais qu'une seule solution s'offrant à moi, et je pris à ce moment la seule issue qui était donc possible, il fallait que je ramène ce sombre crétin à la raison.
….. Nous rentrâmes quelques heures plus tard chez nous avec Reisuke. Rester allongée et au chaud avait fait du bien à mes muscles qui s'étaient détendus en conséquence, ce qui me permettait de marcher des distances courtes. Il me fallait encore une nuit ou deux pour pouvoir reprendre totalement du poil de la bête qu'il disait l'abruti. C'est d'ailleurs la seule chose qu'il m'ait dit de la soirée, puisque le reste du temps il le passait à regarder dans le vide. Sans vraiment comprendre pourquoi il jouait au roi du silence, je laissai la soirée se dérouler tranquillement jusqu'à ce que l'on reprenne notre train train en cette nouvelle semaine. La nuit fut courte, je dormis comme un loir. Lorsque je me réveillai, Reisuke n'était pas là. Il était déjà parti au travail à en croire le mot qu'il m'avait laissé. Il n'avait même pas attendu que je lui prépare son petit déjeuner comme d'habitude, il était parti sèchement, et en oubliant la moitié de ses affaires. Et ben bien fait pour sa gueule à ce boulet. Il m'a privé de mon moment, il l'a payé, et c'est bien fait pour lui ~ Être seule me faisait chier. J'aimais bien partager le moment du matin, un des seuls que l'on pouvait partager dans une journée en semaine moi et mon keumé , du coup je partis de la maison frustrée par rapport aux autres matins. Je ne savais pas ce qu'il avait, le Reisuke, mais il faisait vraiment chier depuis hier. La journée au lycée était comme les autres, à l'exception que Chiaki et Overlords étaient absents. Les clubs qui participaient en le nom du lycée au tournoi de la veille étaient dispensés d'école aujourd'hui, ils profitaient donc d'un week-end de trois jours cette bande d'abrutis. Je passai donc une matinée classique, focalisée sur les éventuels conflits arrivant dans l'après-midi lors de ma rencontre avec Kôsei au club de musique.
…..
Et le midi arriva.
Je retournai dans mon petit satellite pour manger. Cette fois je n'avais rien préparé de spécial puisque Reisuke était parti avant. J'avais donc acheté un repas à la cafétéria que je mangeai seule….Enfin….Seule…. -???- Suujuu oku mono, kodou no kazu sae ~
-Jessica- Arrête avec cette chanson, Akemi.
-Akemi- C'est Abarai Sensei pour toi ~
-Jessica- Ferme là je t'appelle comme je veux.
-Akemi- C'est qu'elle est grognon ma petite Jessi ! J'ai regardé le tournoi hier et tu t'es faite avoir comme une grosse nouille héhéhéhéhé ! Nishijima lui il est arrivé troisième ~ Il est fort mon Kôsei <3
-Jessica- Tu as vu Kôsei aussi ?
-Akemi- Si je l'ai vu ? Un peu que je l'ai vu ! Tu croyais vraiment que j'allais manquer un tel événement !? Quand j'ai vu que tu étais là je me suis dit WOOOOW Wonderful ! Je voulais voir un duel entre toi et mon petit chouchou mais tu t'es faite latter avant , too bad ~ Enfin, au moins comme tu étais là il a enlevé son masque. Je lui dis qu'il est laid son truc mais il s'obstine à le porter pour repousser l'espoir qu'il dit.
-Jessica- Attends. Tu savais pour Kôsei et cette Yume-Nikki ?
-Akemi- Of course nounours ~ Kôsei se confie beaucoup à moi. On se connaît depuis un moment maintenant, c'est d'ailleurs pour lui que je suis venue dans ce lycée, isn't it beautiful ? ~
-Jessica- T'es sa gonzesse en fait !
-Akemi- Moi ? En couple avec lui ? Hahahahaha !!! It's so funny !! Nah ma poule je ne suis pas sa meuf, je suis sa –
-Kôsei- Sa manager.
-Jessica- Huh ? Je me retournai lorsque j'entendis la voix de Kôsei reprendre celle d'Akemi. Il était présent face à moi, celui qui m'avait porté secours hier, celui qui était en train de faire la même erreur que moi. Hitotsu qu'il se faisait appeler, mais il ne restait que Kôsei, Nishijima Kôsei. Dans son uniforme scolaire traditionnel, si ce n'est qu'il ne portait jamais la cravate de cet uniforme, toujours la même dégaine, et toujours le même regard.
Je restai silencieuse, ne sachant pas quoi dire pour entamer la conversation avec lui, mais c'est lui qui prit les devants. -Kôsei- J'attendais de pouvoir te revoir, Jessica. Tu vas mieux depuis hier ?
-Jessica- Tu crois vraiment que ce genre de chute peut me faire tomber ? T'es vraiment naif mon chou ~
-Kôsei- Je suis content de te revoir en forme. Te voir faire un sourire chaleureux c'était vraiment étrange, je me suis dit « oula Jessica elle a pété une durite » mais ça va, t'es revenue à toi hahahahaha !
-Jessica- Ouais….Mais toi, t'es revenu à toi ?
-Kôsei- Huh ? Qu'est-ce que tu veux dire ? J'ai pas quitté mon corps hahahaha !
-Jessica- Arrête tes conneries. Tu sais très bien de quoi je parle. Tous ces délires avec Yume-Nikki, tu te rends même pas compte de ce que tu es en train de faire. Pourquoi t'as besoin de te rallier avec des gens comme ça ?
-Kôsei- Hahahaha !!! Elle s'inquiète tellement pour moi c'est mignon ~ Tu es déjà maquée ma grande, ne sois pas infidèle à ton gars ~
-Jessica- Kôsei, je suis sérieuse.
-Kôsei- …. Le jeune homme se tourna dans la direction opposée et prit une grande inspiration avant de relâcher doucement tout l'air qu'il avait cumulé dans ses poumons. Il marqua une pause en levant les yeux vers le ciel. Sans vraiment comprendre, je ne pouvais que le regarder avec insistance tandis qu'Akemi elle semblait habituée à ce genre de comportements. -Kôsei- Grande sœur, tu pourrais nous laisser s'il te plaît ?
-Akemi- Mais non ! It's impossible !! Tu me demandes de partir quand ça devient hot entre vous, je veux mon drama moi ~
-Jessica- Eh ? Grande sœur ?
-Akemi- Hoho ! Wonferful that feeling ! Ewai, je suis la grande sœur de ce baaaaaka de Kôsei. Il est tellement lourd aussi, il ne laisse même pas Big Sis profiter du spectacle , so laaame ~
-Kôsei- Akemi, s'il te plaît. La jeune femme soupira comme une gamine avant de finalement partir et laisser son frère seul avec moi. Elle me fit un signe idiot avant d'emprunter les escaliers. Kôsei quant à lui restait mystérieux face à moi. Qu'allait-il donc me dire ? Il comptait faire une déclaration ou quoi ? Tant de questions se bousculaient dans ma tête face à cet abruti. -Kôsei- La personne que tu as vue hier c'était bien moi. Et aujourd'hui je suis la même personne qu'hier.
-Jessica- Déjà tu n'es pas un taré à la personnalité double. On émerge de l'océan.
-Kôsei- Je pense que de nous deux, c'est toi qui a une personnalité double miss hahahaha !
-Jessica- Ferme ta gueule et continue. Pourquoi tu te rallies à Yume-Nikki ? Pourquoi ce combat entre la conviction et l'espoir ?
-Kôsei- Et pourquoi je devrais te rendre des comptes ? Ma vie privée ne regarde que moi non ?
-Jessica- Eh ? Tu te fous de ma gueule !? Qui voulait voir à quoi ressemblait mon mec ? J'suis la chanteuse de ton groupe, c'est pas normal que je me préoccupe de toi !? T'es notre leader, si tu te fais la malle, on n'a plus de groupe.
-Kôsei- Ne t'en fais pas , ça ne gênera pas le groupe. D'ailleurs ma poule, faudrait que tu viennes avec moi, on a une chanson à boucler pour le concert bientôt prévu, et tu as une place de choix. Je suivis Kôsei qui ne m'avait donc pas dit ce qu'il en était le concernant. J'allais forcément obtenir mes réponses aujourd'hui me disais-je. Je ne lâcherai pas me disais-je. C'est dans cet état d'esprit que je suivis le jeune homme leader du groupe jusque dans la salle du club de musique. Akemi, Masuda et Kenichi nous y attendaient. Tous avaient les yeux braqués sur nous, un regard mielleux et suggestif. Kôsei brisa le silence en prenant la parole timidement. Il passa sa main derrière sa tête par gêne. -Kôsei- Hey les mecs, c'est pas ce que vous croyez.
-Masuda- Fais pas l'innocent Kôsei. D'abord Erika, puis Jessica, tu te tapes toutes les vocalistes avoue ~
-Kôsei- Je…Je n'ai jamais rien eu pour Erika !!!
-Kenichiro- Ouh le menteur ~ Ca se voyait à des kilomètres qu'il bavait sur elle ~
-Kôsei- C'est faux ! Et si tu veux savoir oui j'ai quelqu'un en tête et c'est pas Jessica !
-Jessica- Eh ? A ce moment, les deux camarades du groupe arrêtèrent. Quand est-ce que la conversation en était arrivée là ? Je veux dire, j'en avais rien à foutre d'avec qui couchait Kôsei, mais je n'étais pas venue pour connaître sa vie sentimentale. Je voulais simplement connaître la raison pour laquelle il était dans cette équipe anti espoir….A moins que … ! -Jessica- En fait tu kiffes cette Laïla…. Ces mots qui m'échappèrent par inadvertance eurent pour effet de solidifier le jeune homme qui se retourna vers moi avec une difficulté mécanique. Il se ressaisit et reprit la parole en étant assez agité et bruyant. J'avais touché un point sensible. -Kôsei- Ne mêle pas dame Laïla dans cette histoire ! Je ne suis pas, mais alors VRAIMENT pas du tout attaché à dame Laïla ! Elle est beaucoup plus âgée que moi, elle n'a d'espoir en rien ni personne, elle est trop mystérieuse et abstraite, on n'arrive jamais à cerner ses sentiments….et….et c'est elle qui m'a s…..BIEN ! Oublions un peu les histoires de cœur de tout le monde ! Jessica est avec Reisuke, moi j'ai une nana en vue, Masu et Kenichi sont ensembles, tout va bien !
-Masuda- Eh ?
-Kenichiro- Je ne sais pas si je dois être surpris par le fait qu'il nous ait mis ensemble ou par le fait que Jessica soit en couple avec Rei-kun.
-Jessica- Fermez vos gueules ça sera plus simple. Bon, Akemi tu as prévu quoi.
-Akemi- Enfin mon heure de gloire ~ J'ai pensé que pour ramener le public perdu de « The Fallen Moon » il fallait tenter quelque chose de hardcore ! Donc je vais te faire chanter « Hot Meal ! »
-Jessica- « Hot Meal » ? -Akemi- J'ai repris la partition de la chanson « Thousand Enemies » et j'en ai fait une chanson adaptée. J'ai fait en sorte que la chanson soit plus grave et un poil plus rapide dans le tempo et j'ai changé les lyrics pour que ça corresponde d'avantage au style de Jessica. Je pense que vous pourriez tenter de regagner le cœur du public en offrant une performance similaire à celle d'Erika mais remasterisée.
-Kôsei- Wuhoooo ! Ca peut le faire, vraiment !
-Jessica- Je refuse de chanter ça.
-Kôsei- Huh ?
-Jessica- Déjà, je ne veux pas devenir la doublure d'Erika. Ajoute à ça le fait que je ne peux pas chanter en étant préoccupée par ce qu'il t'arrive, et tu as les raisons de mon refus.
-Kôsei- Ok….Je n'ai donc pas le choix. Si Akemi dit que ça rendra différent, c'est que ça le sera , donc essaie de chanter cette chanson. Si tu le fais, je te révèle tout à propos de moi et Yume-Nikki.
-Jessica- Mémorise bien ce que tu viens de dire alors ~ Je m'installai là où le micro était positionné tandis que tout le monde prit place à mes côtés. Kôsei n'avait pas le violon cette fois mais un autre type de basse, il semblait savoir jouer des deux instruments. Akemi vint positionner les lyrics devant moi et la partie de chacun devant les musiciens du groupe. En les survolant, je vis vraiment quelque chose qui me ressemblait. Comment Akemi avait-elle pu lire en moi…N'était-ce qu'une coïncidence ? https://www.youtube.com/watch?v=7xSig2nHRew La chanson que j'entamai parlait d'une jeune fille qui était perdue et qui errait un peu dans sa vie. Elle rencontra quelqu'un qui était tout aussi perdu qu'elle et développa une profonde amitié avec cette personne qui n'avait pas de repères. Elle se rend alors compte que des choses simples, comme un repas chaud qui attend chez soi, sont des choses qui sont sous-estimées par tout le monde et qui réchauffent le cœur. J'aimais beaucoup les lyrics qu'Akemi avait travaillé, mais aussi le timbre de la chanson en général. J'avais vraiment l'impression de chanter une autre chanson, parfaitement adaptée à ma voix, alors que de base cette chanson était interprétée par Erika. Je n'avais pas l'impression d'être de trop, tout était fluide. Je me sentais comme dans de l'eau à parfaite température, laissant flotter mes cheveux au gré du mouvement des vagues et sortant ma tête des profondeurs lorsqu'il fallait crier mes sentiments au ciel.
…..
….
-Akemi- C'était….Wondeful !!! Il faut que vous faites le concert avec cette chanson ! C'est…Stunning !
-Masuda- On a encore quelques arrangements à faire. Je n'étais pas trop en accord.
-Kôsei- Ouais, et de mon côté j'ai encore du mal avec la basse. Faut que je tryhard encore plus.
-Kenichiro- Par contre, Jessica tu as été vraiment cool sur la chanson. Tu la connaissais déjà ?
-Jessica- Ouais, j'ai emprunté toutes les vidéos de vos shows du temps d'Erika. J'ai connu Erika aussi et je suis maqué avec Reisuke, donc j'étais curieuse de voir de quoi ma concurrente était capable.
-Masuda- Ahaha ! Donc tu es bien avec Reisuke ! Vous êtes si différents c'est bizarre !
-Jessica- Je le mate ce boulet ~ Il est mon esclave ~
-Kenichiro- Prends soin de lui. Il a bon cœur, Reisuke. Il a toujours été là quand j'ai eu besoin de lui.
-Kôsei- Mais maintenant il n'est plus là, donc laisse le où il est. Ca ne sert à rien de remuer des vieux fantômes. Il ne peut pas revenir il a quitté le lycée, et même si il revenait, je le refuserais. Je ne veux plus jamais revoir ce traître.
-Jessica- Oi, c'est qui que tu insultes de traître là ? Je me rapprochai de Kôsei , sentant en moi monter un sentiment dérangeant. Kôsei ne me regardait même pas, perdu dans son délire, mais je fis quelque chose qu'il ne vit pas venir : je lui en collai une bonne sur la joue. Ses yeux s'écarquillèrent, le groupe aussi était choqué. Passant sa main sur sa joue, il me regarda d'un air incompréhensif. Je repris la parole d'un ton hostile. -Jessica- Que tu aies ce genre d'histoires avec Reisuke je m'en fous, mais tu ne dis pas du mal de quelqu'un que j'aime en face de moi, je ne supporte pas ça. Tu ne remarques même pas , enfin tu fais semblant de ne pas remarquer que je me fais du soucis pour toi , et tout ce que tu trouves à me dire en réponse c'est que Reisuke est un traître ?
-Kôsei- ….Ha…Hahahaha….C'est excellent.
-Jessica- Huh ?
-Kôsei- Aucune personne dans ce groupe n'en veut à Reisuke pour le choix qu'il a fait, et tout le monde l'apprécie comme au premier jour alors qu'il nous a pris tous nos espoirs. Et si moi je quitte le groupe maintenant !? Vous ferez quoi !? Vous ne m'en voudrez pas non plus !? Je suis tellement insignifiant ici que vous continuerez tout simplement votre quotidien sans ressentir mon absence !? Et c'est ça que tu appelles l'espoir !!?
…..
Nous fûmes tous choqués par la tournure des choses. Kôsei qui était d'habitude si jovial et plein d'entrain était celui dont le vase avait débordé à l'instant. Il en était surpris lui même, si bien que lorsqu'il lâcha ces paroles, il n'eut d'autre choix que de s'enfuir. Je voulus le retenir, mais Akemi me stoppa dans mon élan. Voyant la présence de Kôsei s'éloigner de plus en plus, il ne me restait plus qu'un sentiment de profonde incompréhension du violoniste. C'était bien plus qu'une simple histoire de groupe perdu, j'en étais convaincue désormais.
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Arc Kôsei : Chapitre 1 : L'espoir en moi
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Spoiler :
Tout commence par une lumière. La vie…est une aventure qui vaut la peine d'être vécue. Chacun d'entre nous arrive sur terre sans savoir d'où il vient et quoi faire, et nous nous lançons tous dans cette bataille vers l'inconnu sans savoir réellement pourquoi. Nous n'avons besoin d'aucune motivation pour évoluer, nous le faisons simplement parce que cela doit être fait ainsi. Et quand nous le sommes suffisamment c'est nous qui donnons naissance à une nouvelle lumière qui à son tour fera perdurer encore et encore l'espoir de nos cœurs, l'espoir de nos âmes, l'espoir des âmes de nos prédécesseurs, simplement parce que la vie est ainsi faite. Cette aspect spontané de la vie de l'humanité fut celui qui me guida et que je chéris jusqu'ici. Moi, Nishijima Kôsei, j'ai cru en le potentiel naturel de la vie toutes ces années qui ont marqué mon enfance et les débuts de mon adolescence , ces principes qui ne m'ont jamais fait défaut sont les miens. Mes parents prenaient plaisir à m'enseigner que dans chaque être il y a un potentiel à développer. Que ce soit du talent, un trait de personnalité unique, ou encore dans le fonctionnement d'ordre naturel, chaque être vivant était unique et merveilleux en soi rien que par le fait de porter la vie. Cette mentalité de mes parents, je l'ai gardée en moi, moi et mes treize ans faits d'espoir. J'aimais beaucoup le printemps, la saison de l'éveil de la nature, de l'éveil spirituel. Tous ces êtres vivants qui avaient gardé espoir durant le rude hiver étaient récompensés pour leur dur labeur par ce printemps offert par la nature. Il en était de même pour nous, à chaque printemps commençait un nouveau cycle, cycle scolaire ou cycle de travail, et personne ne dérogeait à la règle, car c'est ainsi que nos ancêtres ont prospéré par le passé.
« Bz Bz, Bz Bz » C'était encore mon téléphone qui vibrait sur le chevet. Je le pris dans mes mains pour examiner le contenu du message que je venais de recevoir, et sans surprise, c'était un de mes camarades d'école…Enfin de mon ancienne école. J'avais quitté le collège où j'étais cette année pour finir mes deux dernières années dans un établissement plus proche de chez moi. Mes camarades étaient gentils avec moi et j'étais beaucoup entouré dans mon ancienne école. Tout le monde me parlait et je parlais à tout le monde, parce que maman m'avait enseigné de prendre le meilleur de chacun en moi et de leur donner le meilleur de moi afin qu'ils le prennent pour eux. C'était comme ça que j'arrivais à développer des solides relations avec tout le monde, même si je ne voulais pas avoir un meilleur ami parmi ces personnes de mon âge. Avoir un meilleur ami prenait du temps, et ce temps était déjà occupé par une autre activité incompatible avec une telle relation, depuis mes dix ans je faisais de la musique. Avec papa et maman nous avions été voir un concert de musique classique dans lequel le musicien jouait du violon, et j'avais été fasciné par sa représentation. Je m'amusais à l'imiter avec des faux instruments de musique, jusqu'à temps que mes parents m'en offrirent un à mon dixième anniversaire. Depuis ce jour je m'entraînai encore et sans relâche afin de moi aussi développer mon potentiel et devenir à mon tour un espoir pour ce monde. Au lieu de jouer au football avec mes camarades, je m'entraînais donc à jouer du violon. Je n'étais pas doué, mais avec la persévérance, j'avais l'espoir d'y arriver un jour. Après tout, je m'étais toujours dit que l'espoir suivait le rêve et donnait naissance à la réalité. Et ce n'allait pas faire exception, ce principe avec lequel j'ai toujours vécu. J'étais donc serein à l'idée de rentrer dans un nouveau collège pour deux années avant d'entrer au lycée et continuer à faire tourner ce cycle naturel qui me plaisait tant. Tout ce que j'avais à faire, c'était de croire en moi et en les autres, et tout le monde serait heureux…. « Bz Bz Bz »
« - Bonne chance pour ta rentrée de demain, Nishijima-Kun !!! »
« - Demain est le grand jour, fais toi des nouveaux amis, Nishijima ! »
« - Si c'est Kôsei , alors tout ira bien (づ。◕‿‿◕。)" » Tous ces messages d'encouragement venant sur mon téléphone me faisaient plaisir. J'avais vraiment de la chance d'être si bien entouré. Papa, Maman, Akemi-neechan, mais aussi tous mes amis du collège…Je ne pouvais que réussir à continuer mes rêves. Peu importe le chemin que je devais emprunter, ma réussite était garantie.
Ce fut sur ces paroles que je m'endormis. Le lendemain fut un jour nouveau s'annonçant palpitant. Mon réveil me tira de mon sommeil, aujourd'hui était le grand jour. Le jour d'un autre départ, mais aussi le jour où Akemi entrait en troisième année au lycée. Elle était dans le lycée affilié au collège que j'intégrais, le lycée « Kibougamine » , le pic de l'espoir. C'était un des lycées les plus côtés du coin, on y pouvait cumuler les cours et les activités extra scolaires tous les jours , là où les autres lycées et collèges n'accordaient que peu d'importance aux clubs et ne donnaient qu'une après-midi par semaine au système. Je voulais aller dans un lycée où ma musique ne serait plus une contrainte, mais un moyen de développer de nouvelles affinités avec mes camarades, et c'était à Kibougamine que je pouvais le faire. -Akemi- Kôsei !!! Je pars dans trente minutes ! Si tu ne te dépêches pas je pars sans toi !
-Kôsei- J'arrive Onee-chan ! Je descendis les escaliers pour retrouver ma sœur dans la cuisine. Elle avait l'habitude d'être la première prête de nous deux. Les parents étaient déjà partis à cette heure, elle préparait donc mon déjeuner et le sien puisque j'avais interdiction de toucher à la gazinière tant que j'étais encore trop jeune. Mon père avait failli faire exploser la maison de mes grand parents quand il avait mon âge. Il était parti trop vite à l'école et ils ne s'étaient rendu compte qu'une demi-heure plus tard que tout était encore allumé. Par chance, grand père avait réussi à pénétrer la maison, éteindre le gaz et le faire se dissiper, mais il a crié tellement fort sur mon père que ce dernier développa une fixation sur le gaz. C'était normal, après tout, c'était quelque chose de dangereux. Et il n'y avait donc que Akemi qui avait le droit de s'en servir, elle qui avait dix-sept ans. Lorsque l'on était ensemble, elle faisait donc la cuisine et moi je mettais la table. Elle s'installait ensuite à table et me parlait toujours d'un ton solennel avant de manger, souvent pour répéter la même chose à chaque fois. -Akemi- Le petit déjeuner est un moment important de la journée donc prends le temps de bien manger, Kôsei.
-Kôsei- Onee-chan…Tu me répètes ça tous les matins….
-Akemi- Ne tire pas cette tête petit frère. J'aime beaucoup prendre le petit déjeuner avec toi. Ca me permet de faire un joli break avant de commencer une journée. Ma sœur continuait son repas. Elle avait eu un boulot d'été dans un fast food il y a deux ans, et voir l'ambiance de travail et de repas des gens lui a fait prendre conscience que prendre le temps de manger et de s'arrêter était quelque chose de précieux. Elle consacrait donc une demi-heure à son petit déjeuner, et une bonne heure à chaque repas de la journée pour prendre le temps d'assimiler ce qu'elle ingérait pendant les repas. C'était la clé de la réussite qu'elle disait toujours.
De mon côté, j'étais un peu anxieux à l'idée de me retrouver dans un nouveau collège. J'étais parti du collège public dans lequel j'étudiais jusqu'à présent car mes parents voulaient que j'entre au lycée Kibougamine en ayant l'habitude du système de l'établissement. Entrer au collège Kibougamine, le collège affilié au lycée, était donc un ticket VIP pour continuer mon cursus dans ce lycée me faisant de l'oeil depuis un moment déjà. Je pris la parole, questionnant ma sœur qui elle avait déjà un grand parcours derrière elle. -Kôsei- Dis, Onee-chan. C'est comment Kibougamine ?
-Akemi- Ahhhh tu t'intéresses à ce lycée hein. Kibougamine est un endroit fantastique, le cycle scolaire est difficile, mais c'est un mal pour un bien puisque tu peux exercer ta passion et en faire une discipline scolaire. Pour ceux qui ,n'ont pas de clubs, il n'y a rien de particulier, vous ne pourrez pas prendre de cycle universitaire autre que général par contre.
-Kôsei- Oui donc aucun intérêt à aller à Kibougamine sans club…..Toi tu t'es lancée dans le club de musique dès le collège alors ?
-Akemi- Yep ~ La basse et moi c'est une grande histoire d'amour mon Kôsei ~ D'ailleurs tu en es où avec ton violon ?
-Kôsei- Je tourne un peu en rond, mais je sens que je vais pouvoir avancer. J'ai encore du mal avec « La Paloma », mais je pense qu'il y a moyen , je tiens quelque chose. Comme je le dis toujours, avec de la persévérance et de l'espoir, on peut soulever des montagnes ! Ma sœur but son bol d'une traite et reprit avec d'avantage d'entrain, sous mon regard amusé. -Akemi- Parfait ! C'est bien mon petit frère ça ! Ne lâche jamais !
-Kôsei- Quand je saurai jouer « La Paloma » , j'aimerais que tu la chantes sur mon violon, tu sais que j'ai toujours admiré tes talents de vocaliste.
-Akemi- Vendu ! Allons-y Kôsei, ton premier jour au collège Kibougamine….Et mets moi bien cette cravate on dirait un clochard. Une fois que les ajustements de ma sœur furent faits, nous prîmes nos affaires de la journée et sortîmes de chez nous pour nous rendre au premier jour de cours.A partir d'aujourd'hui, je faisais l'itinéraire avec Akemi jusqu'au collège Kibougamine où elle me laisserait pour aller au lycée du même nom. J'étais content de faire le trajet avec ma sœur. Elle était celle qui me guidait dans toutes les étapes de ma vie quand nos parents n'avaient pas le temps. Elle me conseillait beaucoup au quotidien. Comme elle était en train de le faire d'ailleurs. -Akemi- Au collège Kibougamine, il y a une après-midi par semaine consacrée aux clubs, si tu veux t'intégrer, il faudra en trouver un. Tu peux aussi essayer d'en construire un, mais les nouveaux arrivants ne font pas forcément l'unanimité en matière ce clubs.
-Kôsei- Oui, donc il vaut mieux en rejoindre un.
-Akemi- Yep ~ Après, Kibougamine a un programme spécial. Tu as moins d'heures étant donné que les clubs prennent pas mal de temps, mais en contrepartie , tu n'as pas intérêt à tirer au flanc quand tu es là-bas. Tu vas la bas pour bosser, on est clairs ?
-Kôsei- Oui , je suis la pour le travail.
-Akemi- Tout le monde est dans la même optique, donc personne ne te jugera pour vouloir être un bon élève, t'en fais pas tout va aller comme sur des roulettes.
-Kôsei- Merci, Onee-Chan ! Ma sœur me rendit le sourire que je lui envoyai. Au fur et à mesure que nous avancions, nous vîmes de plus en plus d'étudiants s'accumuler dans les rues. Certains étaient au collège, d'autres au lycée, mais nous étions tous de la même filiation. Akemi me laissa à l'entrée du collège, me souhaitant bonne chance au passage. Mais alors que j'allais passer le portail d'entrée de l'établissement, quelque chose me percuta de derrière, me faisant perdre l'équilibre. C'était une fille qui tomba avec moi au sol. Elle était agitée, ramassant des feuilles qu'elle avait éparpillé au sol en tombant , elle n'arrêtait pas de me dire qu'elle était désolée, mais cela ne faisait aucun mal. Une fois qu'elle eut ramassé les feuilles, elle se releva et me tendit la main, me laissant voir son visage. Elle était une jeune fille aux yeux clairs , une brune aux cheveux mi-longs. Son visage souriant était souligné par deux longues boucles lui tombant sur chaque joue. Elle était vraiment jolie et attrayante physiquement. Elle me fit un sourire chaleureux qui me toucha au cœur, avant de s'excuser et de repartir, criant un « Attends moi Rei-Chan ! » qui retentit dans le hall. Elle avait l'air vraiment sympathique cette fille me disais-je, et un peu rigolote aussi héhé. Elle réussit à me déstresser tandis que j'entrais dans l'école qui allait m'accueillir pour les deux prochaines années. Il y avait beaucoup plus stressé que moi apparemment pensais-je. Il faudra que je retrouve cette fille pour connaître son nom. Lorsque la cloche retentit, j'étais encore dans le hall d'entrée du bâtiment. Je me hâtai vers le gymnase, c'était ici que commençait chaque année selon grande sœur. Ce collège avait décidément gardé toutes les traditions du pays contrairement à tout les autres que l'on pouvait trouver ailleurs. C'était intéressant, une belle expérience qui se montrait à moi. Lorsque j'entrai dans le gymnase, une révélation me traversa l'esprit. Ce gymnase était si grand que la portée de la voix du directeur était très arrivait jusqu'à moi qui était au bout du gymnase. L'acoustique était parfaite….Il fallait que je joue du violon ici. C'était le cadre idéal pour m'autocritiquer et devenir meilleur……C'est cette pensée qui m'accompagna tandis que je marchais pour rejoindre les rangs. Les classes étaient formées ici , après que l'ont ait écouté le discours du doyen. Je m'installai dans le rang des garçons, comme Nee-Chan me l'avait dit quelques jours auparavant, tandis que le doyen arriva et prit la parole solennellement. -Doyen- Mes très chers enfants, bienvenue aujourd'hui au collège Kibougamine. Pour les élèves qui étaient présents l'année dernière, notre système n'a rien de nouveau, mais pour les élèves nous rejoignant en cette troisième année du collège, vous découvrirez un système scolaire comme vous n'en avez jamais expériment–
-???- A …Ah…Atchoo !!!
-Doyen- Mademoiselle Kurenai s'il vous plaît, restez silencieuse même si ce n'est que pour un jour !
-Erika- Désolée…Je me suis chopée un rhume et je n'arrive pas à éternuer silencieusement…Héhéhé.
-Doyen- Bien, je reprends. Tandis que le doyen reprit son discours d'ouverture, mes yeux n'avaient pas quitté la direction dans laquelle ils étaient dirigés. Dans la direction de cette fille aux cheveux bouclés qui était dans le rang des quatrièmes années, la dernière année du collège Kibougamine. Elle était donc un an plus âgée que moi , cette « Kurenai ». J'aurais bien voulu la connaître d'avantage, mais c'était apparemment impossible. Je finis donc d'écouter le discours du doyen qui expliquait le fonctionnement du système du collège. La plus gros m'avait déjà été expliqué par ma grande sœur. Le système de clubs assez présent, l'orientation vers le lycée Kibougamine, le système des repas et des travaux manuels, je savais tout ce qu'il y avait à savoir pour passer une bonne année. -Doyen- C'est tout ce que j'avais à expliquer, je vais maintenant faire l'appel de vos noms afin d'organiser les classes. Je ne vous appellerai pas deux fois donc soyez attentifs. Le doyen s'exprima d'une voix forte et distinguée et commença par appeler les quatrièmes années. C'était long à entendre, mais je ne voulais pas louper mon nom pour me retrouver tout seul à la fin, cela aurait été trop de honte à supporter dès le premier jour. Je le regardai donc appeler tous ces collégiens qui passaient leur dernière année ici. Il les appela un par un, en énonçant bien évidemment le nom de cette fille, « Erika Kurenai » qu'elle s'appelait. Mémorisant ce nom, j'attendais qu'il m'appelle à mon tour, ce qu'il fit une bonne heure plus tard en me plaçant dans la classe « Soprano » . J'étais donc Nishijima Kôsei, en troisième année classe Soprano. Je suivis mon groupe, ainsi que cette dame ayant la cinquantaine qui serait mon professeur principal pour cette année. Les autres élèves semblaient connaître d'avantage le professeur que moi et semblaient se réjouir d'avoir ce professeur en tant que professeur principal. Ce professeur qui était celui qui allait nous enseigner les mathématiques nous emmena dans la salle 212, la salle principale dans laquelle nous allions recevoir les cours. Je m'installai à mon bureau et commençai à prendre note de mon emploi du temps et autres formalités. Lorsque le professeur fit parvenir le formulaire de club, je laissai la réponse vide. Je n'avais aucune idée de quel club j'allais rejoindre après tout. Une vingtaine de minutes plus tard, les copies parvinrent de nouveau jusqu'au professeur qui les examina une à une. Il sembla s'arrêter sur quelques-unes. Deux pour être précises. Une fois qu'il les mit à part, il prit la parole de sa voix grave et solennelle . -Professeur- Nishijima Kôsei, Kashiwagi Arata, j'aimerais vous voir après les cours. Je dois vous parler de quelque chose. Je me levai et acquiesçai à la demande du professeur tandis que l'autre élève appelé fit de même. Kashiwagi Arata….Il était un garçon de mon âge au physique radicalement différent du mien. Il était brun aux yeux verts, au visage quelque peu fermé et monotone. On avait l'impression en le regardant qu'il n'avait que du mépris dans son visage…Non pas du mépris, de la lassitude. Son expression était étrange. Vraiment très étrange. La journée de cours se passa plutôt bien. En tant qu'élève transféré , j'attirais pas mal de monde dans la classe, on me posait des questions sur l'établissement d'où je venais, sur mes loisirs, sur mes relations amoureuses, on m'invita même à faire une partie de football à la pause du midi. Tout était exactement comme le collège que j'avais quitté il y a maintenant un mois. Je parlais à tout le monde et tout le monde me parlait. Tout le monde, enfin presque, puisque Kashiwagi Arata, le garçon las, resta toute la journée seul….J'interrogeai Ataru mon voisin de classe à la pause de l'après-midi/ -Kôsei- Dis, Ataru.
-Ataru- Hm ? Un problème, Kôsei ?
-Kôsei- Qu'est-ce qui ne va pas avec Kashiwagi ?
-Ataru- Ah, Arata-kun. Disons qu'il est comme ça depuis toujours. Il est entrée en première année de collège il était déjà comme ça, il n'a jamais parlé à personne, fréquenté aucune club…Rien du tout. Et c'est dommage en vrai, il est le meilleur élève de la promotion tous les ans.
-Kôsei- Oh…J'ignorais qu'il était si bon. Son regard est étrange quand même….
-Ataru- T'en fais pas, il est toujours comme ça. Arata Kashiwagi…..Il était un garçon étrange…
La journée de cours finie, je dus me rendre dans le bureau des professeurs afin d'y rencontre monsieur Suzuki, notre professeur principal. J'arrivai avant Kashiwagi, ce qui fit plaisir au professeur. Nous attendîmes le retardataire quelques minutes avant de le voir arriver les mains dans les poches, toujours aussi renfermé sur lui même qu'il ne l'était en classe. Suzuki-Sensei prit la parole. -Suzuki- Nishijima-kun, Kashiwagi-kun, vous n'avez pas marqué de clubs dans vos choix ? J'aimerais savoir pourquoi les garçons.
-Kôsei- Je….Je…. Hésitant, je n'osais pas dire à mon professeur la raison de mon choix concernant les clubs. Je cherchais une excuse, mais je fus coupé par Kashiwagi Arata qui prit la parole d'un ton ferme et désintéressé. -Arata- Je n'ai pas envie de faire partie d'un club. C'est la troisième année que je passe ici, je ne compte pas avoir un club de sitôt. Le professeur reprit, désolé par l'attitude de l'élève qu'il avait en face de lui. -Suzuki- Kashiwagi, ne sois pas aussi renfermé sur toi même. Tu pourrais faire de jolies rencontres en rejoignant un club plutôt que de rester toujours seul dans ton coin. Prends un peu exemple sur Kôsei-kun, il est arrivé aujourd'hui et s'est déjà fait plein d'amis.
-Arata- Je n'ai que faire de rencontrer du monde.
-Suzuki- Misère…..Quant à toi, Kôsei, j'aimerais vraiment que tu penses à rejoindre un club aussi. C'est un point que notre établissement souhaite développer car il n'y a rien de tel que l'esprit d'équipe afin de progresser dans une société, quelle qu'elle soit. Il y a des tas d'activités intéressantes, tu pourrais rejoindre le club cinéma, un club de sport, ou aussi un club de théâtre qui sait ! Les portes te sont ouvertes, Kôsei. L'attitude désinvolte de Kashiwagi me fit de l'effet à l'intérieur. Il disait simplement ce qu'il pensait au professeur sans se soucier des conséquences….Cela me motiva à faire de même et à ne pas chercher d'excuses. Je répondis timidement, mais avec sincérité face au professeur et au garçon. -Kôsei- Je…Je ne suis pas intéressé par rejoindre un club.
-Suzuki- Pourquoi donc ?
-Kôsei- Je voudrais rejoindre un club, mais il n'y a pas de domaine qui m'intéresse. J'aimerais beaucoup un club basé sur la musique. Depuis que je suis entré dans le gymnase, j'ai envie de m'y produire, j'en ai tellement envie !!
-Suzuki- Hahaha ! Je vois, tu es bien le digne frère de ta grande sœur. Elle ne parlait que de musique, du matin au soir cette gamine. Tu joues de quel instrument dis moi ?
-Kôsei- Du violon. J'aimerais pouvoir jouer du violon en tant que professionnel, c'est mon rêve ! J'entendis un soupir venant d'à côté de moi. C'était Arata qui grommelait dans son coin. Il me regarda d'un air provocateur, comme si ce que je venais de dire était ridicule. Il prit la parole, d'un ton sarcastique et provocateur. -Arata- Ton rêve ? Pfff. Un autre gamin qui croît en la force de l'illusion. Qu'il est mignon , ce Kôsei.
-Kôsei- Tu peux te moquer de mon rêve, mais c'est avec mes espoirs que j'avancerai. Un jour je montrerai à tout le monde que si l'on souhaite vraiment quelque chose, on peut l'obtenir avec de la persévérance. Et j'espère que tu seras au premier rang pour assister à ça, Arata-Kun.
-Arata- Tch. C'est ridicule. Tu apprendras que les rêves ne peuvent pas toujours êtres réalisés. La sérénité de ma réponse ne plut guère au jeune garçon qui ronchonnait encore plus dans son coin que lorsqu'il m'interrompit. Je ne comprenais vraiment pas ce qu'il le mettait de mauvaise humeur, mais quelque chose en moi semblait l'agacer. Pourquoi trouvait-il que mes rêves n'étaient pas réalisables ? Enfin, c'étaient mes rêves…Pas les siens..Même si j'échouais, il n'avait pas à être triste ou malheureux pour moi….
…
Je repris la parole avec plus de confiance cette fois, conscient que le garçon me regardait toujours. -Kôsei- Sensei. J'ai décidé concernant le club. Je vais créer un club de musique ! Onee-chan m'a dit que cela allait être la voie la plus difficile pour m'intégrer puisqu'il faut que je réunisse cinq membres, mais j'y arriverai !
-Suzuki- Bien, je compte sur toi alors, Kôsei. Tu peux utiliser la salle des professeurs pour faire des photocopies à distribuer pour recruter. J'espère que ton projet aboutira. Quant à toi, Kashiwagi, tu devrais prendre exemple sur Kôsei qui est arrivé dans l'établissement aujourd'hui seulement et qui songe déjà à des projets plus importants. Tu n'en ressortirais que meilleur.
-Arata- Tous les ans j'ai le droit au même discours. Fichez moi la paix. Le garçon se retourna et repartit sans un mot de plus. Il était vraiment aigri comparé aux autres élèves avec qui j'avais déjà fait connaissance. Je ne pensais pas qu'il était mauvais, mais il devait avoir ses raisons de ne parler à personne et d'agir ainsi. Cela semblait être une habitude pour les professeurs, puisqu'il ne tira qu'un soupir à Suzuki-sensei. Ce dernier reprit la parole à mon attention cette fois. -Suzuki- Kôsei , pour créer un club il te faudra quatre membres, toi inclus. Dans les autres collèges et lycées c'est cinq, mais ici nous assouplissons les règles des clubs afin de laisser les étudiants créer ce qu'ils veulent. Il y a une classe non utilisée que tu pourrais prendre en guise de salle de club….Hmmm…..Je vais demander à un senpai de t'y conduire. Le professeur se retourna et se leva de sa chaise afin d'aller frapper à une porte d'une salle adjacente à la salle des professeurs. Lorsqu'il entra, je l'entendis parler de sa voix puissante aux élèves à l'intérieur, demandant un volontaire pour me montrer la salle 317 , lorsqu'il ressortit de la salle, il était avec la fille de ce matin, cette Erika Kurenai. Lorsqu'elle me vit, elle fut surprise, dans le sens agréable du terme. Elle prit la parole avec entrain et amusement. -Erika- Oh, tu es le garçon de ce matin ! Je vais t'aider à trouver ta salle, ça sera mon cadeau pour m'excuser de t'avoir bousculé héhéhéhé ! Je m'appelle Erika, Erika Kurenai, je suis en quatrième année dans la classe « Aquarelle ».
-Kôsei- Je suis Kôsei, Kôsei Nishijima, je suis en troisième année, dans la classe « Soprano » , ravi de faire ta connaissance.
-Erika- Héhéhé , j'étais en Soprano l'année dernière aussi ~ Tu vas voir, Suzuki-Sensei est un très bon professeur.
-Suzuki- Erika-chan a été une bonne élève, mais qu'est-ce qu'elle est bruyante , une vraie pile.
-Erika- Senseiiiiiiii……
-Kôsei- Hahahaha, tu as l'air d'être amusante, Erika-Senpai ! Erika me regarda avec surprise, avant d'arborer un sourire qui me fit du baume au cœur. Elle avait l'air vraiment empathique cette fille. Nous ne nous connaissions que depuis quelques secondes et j'étais vraiment bien à l'aise avec elle. Je ne rejetais personne habituellement, mais le courant passait très bien avec Erika.
Suzuki-sensei me tendit une clé, c'était la clé de la salle 317 dans laquelle j'allais pouvoir créer mon club. Selon lui, j'avais un mois à compter de ce jour pour réunir 3 personnes et commencer une activité de club. Il serait notre superviseur si j'y arrivais. C'était magnifique. Nous sortîmes de la salle des professeurs en remerciant Suzuki-Sensei, avant de nous diriger dans le grand couloir comme il était appelé. -Erika- Ici c'est le grand couloir. On l'appelle comme ça parce qu'il relie absolument toutes les salles de classe dans l'établissement. Chaque embouchure te mène à une série de salles différentes. Les salles entre 100 et 200 sont les salles de travaux manuels, les salles entre 200 et 300 sont les salles de cours classiques. Les salles entre 300 et 400 sont les salles de clubs, tandis que les autres salles sont les salles d'administration. La 700, c'est le réfectoire.
-Kôsei- Ok, donc pour me rendre à la salle désirée, je dois prendre cette embouchure, c'est ça ?
-Erika- Ewi ! La clé que t'a donné Suzuki-Sensei sert à ouvrir cette salle. Il se peut que tu dois la rénover un peu comme on a du le faire au club de course, mais ce n'est qu'une formalité avant d'apprécier la vie ici ~
-Kôsei- Oh, tu es au club de course ?
-Erika- Yep sir ! Depuis ma première année ici je suis au club de course, mais mes temps sont encore à améliorer héhéhé ! Nous sommes arrivés, salle 317 ! C'est une ancienne salle de musique qui a été abandonnée lorsque le dernier club a quitté le collège. La fille qui était dans le club était vraiment gentille. C'était elle qui m'avait tout montré dans le lycée et qui m'a fait intégrer le club de course. Elle était vraiment compétente question musique, mais quand elle est partie, il n'y avait pas de relève. Il ne pouvait pas y en avoir héhé ! Enfin ! Assez de mon monologue ! Ouvre donc la porte ~ Face à la fille qui m'accompagnai, j'ouvris la porte. Erika était encore plus curieuse que moi , puisqu'elle me poussa presque pour voir le contenu de la salle avant que je n'y entre. C'était une salle qui semblait insonorisée comme un studio d'enregistrement. Les anciens occupants semblaient avoir bien aménagé l'endroit. Sur le tableau il y était marqué « Au delà des frontières, Sayonara » . C'était ce qui semblait être le dernier message que l'ancien club avait laissé. Erika regardait tout ce qui se trouvait dans la salle avec l'entrain d'une enfant. Elle prit la parole avec encore plus d'entrain qu'avant, mais aussi avec une pointe de mélancolie dans sa voix. -Erika- J'aimais vraiment ce groupe, « Garden of Roses » qu'il s'appelait. J'étais vraiment triste quand la vocaliste est partie au lycée. Et je pense que beaucoup d'autres élèves l'étaient aussi. Quand j'étais seule dans ma chambre, je m'entraînais à chanter ses chansons, même si je suis mauvaise en chant héhéhéhé !
-Kôsei- J'aurais vraiment aimé voir de quoi était capable un tel groupe. J'aimerais vraiment pouvoir donner autant de bonheur aux gens qu'ils t'en ont donné.
-Erika- Mais tu en es capable, Kôsei-kun.
-Kôsei- Huh ?
-Erika- Tu es un gentil garçon qui a des rêves et de l'espoir, tu remplis toutes les conditions pour devenir quelqu'un qui donne du bonheur aux gens ! Il suffit de te regarder pour le voir , que tu y arriveras ! Les mots d'Erika allèrent droit dans mon cœur. Elle prit mes deux mains dans les siennes et perçait mon être de par son regard. J'étais…J'étais subjugué par tant de gentillesse venant de la jeune fille. Ces quelques mots qu'elle me dit me procurèrent un espoir comme jamais je n'en avais eu. Moi aussi j'étais donc capable de transmettre quelque chose aux autres… ? Moi aussi je pouvais avoir un impact positif sur ce monde…. ? Oui, j'en étais tout à fait capable, « Si c'est Kôsei , alors tout ira bien ». C'est ce qu'on pensait de moi….
Je repris la parole , timidement, réalisant la situation embarrassante dans laquelle moi et Senpai nous étions. -Kôsei- J…Je…Senpai…Lâche ma main c'est embarrassant….
-Erika- Oh , désolée ! J'ai l'habitude de parler à Rei-Chan c'est pour ça héhéhé !
-Kôsei- Rei-Chan… ?
-Erika- Un très bon ami à moi. Lui aussi me crie dessus en disant que c'est embarrassant, mais il devient tout rouge quand je fais ça du coup je n'arrête pas, c'est rigolo ! Un jour je vous présenterai,en attendant je veux voir un de tes concerts cette année donc travaille dur, d'accord ?
-Kôsei- Oui, je ferai de mon mieux.
-Erika- Dans ce cas, je te laisse, Kôsei-kun ! Mata Ashita ! Erika partit, me laissant seul dans cette salle. Je n'avais pas grand chose à y faire pour la remettre en état, un coup de ménage suffirait à faire en sorte que cette classe soit un club de musique. Cependant, trouver trois autres personnes pour intégrer le club de musique serait quelque chose de difficile. J'en étais conscient, mais je devais le faire. Je devais le faire pour que mon rêve se réalise , mais aussi pour montrer à Arata-kun que rêver n'est pas quelque chose de mal. Après l'avoir vu dans la salle des professeurs, je fus pris d'une envie profonde de lui montrer mon espoir. Cela me tenait vraiment à cœur. Les cours terminés, je refermai la salle et rentrai chez moi.. Je rentrais à pied, n'habitant pas si loin du collège. J'en profitais pour regarder les collégiens qui sortaient eux aussi. Tout le monde avait l'air de bien s'amuser, comme à mon ancien collège. C'était bien difficile de faire la différence entre ce collège public et un collège affilié à un lycée de renom, tellement la détente et l'ambiance étaient identiques à mon ancien établissement. J'allais vivre une belle année ici pensais-je. Il fallait cependant que je recrute des membres pour mon club, puisque je n'avais qu'un mois pour rassembler trois autres personnes. Une fois rentré à la maison, j'y retrouvai ma grande sœur Akemi. Elle était encore une fois dans la cuisine en train de préparer du thé. Lorsqu'elle me vit arrivée, elle afficha un entrain prononcé sur son visage. J'imagine qu'elle était toute aussi nerveuse que je ne l'étais moi-même après tout, cela me fit sourire. Grande sœur me proposa un thé que j'acceptai, déposant mon sac au sol, je m'installai à table en sa compagnie, la laissant prendre la parole , excitée comme une puce. -Akemi- Alors, ça c'est passé comment !? Quel club as-tu rejoint !? Tu t'es fait des amis ? Une copine ? Dis moi tout je veux savoir !!!!
-Kôsei- Héhéhé, arrête onee-chan. C'est embarrassant.
-Akemi- Haaaaan…..Mais moi je veux tout savoir.
-Kôsei- A vrai dire..Il s'est passé énormément de choses aujourd'hui. J'ai décidé de créer mon propre club plutôt que d'en rejoindre un.
-Akemi- Huh ? Mais c'est la voie la plus difficile !
-Kôsei- Oui mais depuis que l'ancien groupe de musique a quitté le collège, le club de musique n'existe plus,et je voulais vraiment intégrer le club de musique, du coup on m'a donné la clé de la salle et je dois la rénover puis trouver des membres. Je montrai joyeusement la clé à ma sœur qui afficha un air de surprise face à ma décision. Elle resta figée dans sa surprise pendant quelques secondes, avant d'appuyer son visage contre sa main et me sourire d'un air satisfait. Elle reprit la parole, me laissant distinguer une pointe de mélancolie dans sa voix. -Akemi- Ahlalala….C'était les belles années « Garden of Roses » …Et dire que personne n'a pris la relève, c'est pas juste ça, c'est chiiiant…. Je rétorquai avec surprise, voulant absolument en savoir plus sur « Garden of Roses » . -Kôsei- Huh !!? C'est toi qui était la chanteuse de « Garden of Roses » !? Donc…Ca fait trois ans que le club est à l'abandon !?
-Akemi- Ewi mon chou, j'étais la vocaliste et la bassiste du groupe. On s'est bien éclaté avec les filles à l'époque. On faisait du poprock et on a cartonné pendant un petit moment. La musique c'est le domaine qui reçoit le plus de plébiscite.
-Kôsei- Donc cette fille très gentille qui a guide Erika vers le club de course c'est toi….
-Akemi- Huh ? Tu connais Erika-Chan !? Oh la vache ça doit faire 3 ans que je ne l'ai pas vue ! Cette petite était pleine d'entrain et voulait rejoindre un club, on a cherché un club qui pouvait lui correspondre et elle a rejoint le club de course.
-Kôsei- Je sais tout ça, elle m'a moi même guidé aujourd'hui, elle m'a expliqué le parcours de ton groupe.
-Akemi- Le monde est tellement petit quand on y pense ~ Du coup il te faut recruter trois personnes c'est ça ?
-Kôsei- Oui, je dois convaincre trois personnes de rejoindre le club. Ca risque d'être difficile, mais je pense que je peux le faire !
-Akemi- Bon état d'esprit. Tu as déjà réfléchi à des tracts ?
-Kôsei- Non, je n'utiliserai pas des tracts pour recruter des membres.
-Akemi- Alors comment ?
-Kôsei- Je…. Tout cela était difficile. Il y a trois ans je ne connaissais rien au violon, je l'ai pris en main et j'ai su jouer des morceaux simples, j'ai fini par adorer la musique, vouloir devenir professionnel, et vouloir créer un club de musique, mais malgré tout…Je n'avais pas encore confiance en moi….Pourtant, recruter avec des tracts c'était ridicule….Je n'avais qu'une seule solution pour attirer du monde.
-Kôsei- Je vais donner une représentation live dans le gymnase.
Arc Kôsei : Chapitre 2 : Le Grand Jour
La couverture http://i.imgur.com/ocvblPY.jpg
Spoiler :
Le mot était lâché, j'allais donner une représentation en direct afin de recruter des membres pour mon club de musique, et moi aussi j'allais monter un groupe. J'avais tout ce qu'il fallait pour être un bon leader de groupe et un bon musicien, c'était Erika qui me l'avait dit et je croyais en elle. Dans ma chambre, je préparais ce qui allait être ma première représentation live. Une représentation dans du violon solo était tout bonnement impossible à gérer pour motiver le public. Malgré le fait que le violon était mon instrument de prédilection, il fallait que je trouve un moyen de rendre vivante et attractive la musique que j'allais produire sur scène. Assis en tailleur sur mon lit, je martelai en conséquence mon esprit de questions afin de trouver un moyen de contourner ce problème épineux. Devais-je demander à Onee-Chan de jouer de la basse et chanter ? Non, ce n'était pas possible, c'était mon combat après tout, je devais me débrouiller seul. …. -Akemi- En voilà un qui réfléchit ~ Akemi m'interrompit dans mes songes, elle vint vers moi en souriant comme elle le faisait d'habitude. Depuis hier je travaillais beaucoup et elle m'aidait en m'apportant de quoi boire et faire une pause. C'était tout aussi important pour elle que pour moi. Je la sentais vraiment concernée par cet événement qui déciderait de mon avenir dans le collège. Comme pour masquer mon expression, je pris la parole en râlant. -Kôsei- Onee-chan ! Tu ne peux pas frapper avant d'entrer ? C'est embarrassant !
-Akemi- Du calme petit frère, je t'ai simplement entendu grogner sur ton problème et je suis venue t'aider. Il existe un moyen pour un musicien solo de faire entendre sa musique. Il suffit de faire une cover.
-Kôsei- Une cover ? Qu'est-ce que c'est ?
-Akemi- Tu prends une chanson populaire en instrumentale , puis tu t'entraînes à jouer les notes produites par la voix habituellement, comme si tu chantais la chanson avec ton instrument. Ca a l'air compliqué, mais en prenant une chanson que tu connais, ça peut vraiment le faire ~
-Kôsei- Onee-chan, tu es la meilleure ! Avec la nouvelle idée qu'Akemi Onee-Chan me mit en tête, je parcourus donc toutes les musiques que je connaissais afin d'en repérer une éventuellement simple à jouer. Il fallait que je connaisse cette musique sur le bout des doigts, que je puisse la chanter avec mon instrument et qu'elle captive le public. Il me fallait trois personnes. Seulement trois personnes pour faire de mon rêve, une réalité. Je passai donc la soirée à chercher quelques chansons sur lesquelles je pourrais m'entraîner. J'en sélectionnai deux ou trois qui me semblaient à ma portée et je tentai de les jouer au violon. Je faisais encore pas mal de gaffes. Après tout, j'avais lu quelque part qu'il fallait sept ans pour maîtriser à la perfection un art, et je n'étais même pas à la moitié du temps en question, de plus, je ne pouvais pas m'entraîner des masses ici puisque ma chambre était à côté de celle des parents, je finis donc par me coucher en vue d'un lendemain productif. Lorsque j'arrivai au collège du lendemain matin, j'allai en cours comme je devais le faire, sachant que j'aurais deux heures en fin de journée pour rechercher des membres pour mon club. En entrant dans la salle de cours, je me fis interpeller par quelqu'un de ma classe. En regardant qui m'interpellait , c'était Kashiwagi, Kashiwagi Arata. Il prit la parole avec un air neutre envers moi. -Arata- As-tu réfléchi à comment recruter des membres ?
-Kôsei- Hey….Pourquoi tu t'y intéresses tout à coup ?
-Arata- Simple curiosité.
-Kôsei- Je vois….Je vais demander la permission aux professeurs de donner une représentation dans le gymnase afin de motiver les gens à venir dans le club. Le jeune garçon s'arrêta de parler , sûrement surpris par ce que lui dis à cet instant. Il patienta quelques secondes, affichant toujours son air désinvolte, avant de reprendre la parole avec une voix encore plus sarcastique qu'il n'avait habituellement. -Arata- J'ai tellement hâte de te voir échouer sur scène et voir tous tes espoirs s'envoler les uns après les autres.
-Kôsei- Ehhh ! T'es pas sympa toi !
-Arata- Je suis le cadet de tes soucis. Lorsque tu seras dans le désespoir le plus total, tu te rendras compte que tu es seul. Je te verrai alors rejoindre le seul club qui a de la place, le club de couture, parce que tu auras échoué comme un sale impuissant. Ce qu'il me dit me surprit un peu. Comment une personne pouvait être aussi haineuse envers quelqu'un qu'elle ne connaissait même pas…. ? Cela me dépassait, moi qui aimais tout le monde qui portait ce miracle appelé la vie. Je voulus rétorquer afin de lui assurer que je n'échouerais pas, mais le professeur entra et nous invita à regagner nos sièges. Arata s'exécuta tandis que moi j'étais encore troublé par notre échange, mais je devais me concentrer d'avantage sur les cours pour le moment, afin d'être capable d'aller au lycée Kibougamine comme je le voulais. Les cours passèrent assez rapidement. Je profitai de la pause du midi pour aller nettoyer la salle du club et y manger une fois que le ménage fut ok. L'acoustique de la salle était vraiment impeccable, ils avaient fait du bon boulot, Akemi Onee-chan et son groupe, lorsqu'elles avaient aménagé la salle pour en faire une salle de répétition. Je n'avais plus qu'à trouver les membres, et le club serait opérationnel. Retournant en classe, je réfléchissais malgré moi à comment recruter des membres et surtout qui recruter. Je n'avais rien contre les débutants en musique, après tout, moi même j'étais complètement étranger à ce monde il y a quelques années. J'accepterais donc tout le monde tant que l'amour de la musique y était, c'est ce que je me disais. Retournant aux cours, je m'assurais de bien tout comprendre pour ne pas avoir du retard dès le début de l'année scolaire. Lorsque les cours furent terminés, je me ruai dans la salle des professeurs sous le regard interloqué d'Arata qui semblait prendre du plaisir à suivre mes efforts pour au final me voir échouer. Me dépêchant dans les couloirs, j'entrai dans la salle des professeurs, là où était mon professeur principal monsieur Suzuki tous les jours à partir de seize heures. Lorsqu'il me vit arriver essoufflé, il comprit que j'avais quelque chose d'important à dire. -Suzuki- Kôsei-kun, quel bon vent t'amène ? Tout va bien concernant ton intégration ?
-Kôsei- Bonjour, Suzuki-sensei. Tout va bien merci, tout le monde….ou presque, est très gentil avec moi, j'ai pu donc m'intégrer dans de bonnes conditions héhé.
-Suzuki- Je suis ravi que tu n'aies aucun soucis pour le moment, tu es plutôt un gentil garçon, Kôsei-kun.
-Kôsei- Sensei, j'ai réfléchi pour le club, et j'aimerais vous demander une faveur.
-Suzuki- Huh ? Je t''écoute ?
-Kôsei- J'aimerais pouvoir me servir du gymnase pendant une trentaine de minutes pour pouvoir jouer une chanson que j'aime à l'intérieur et ainsi inciter des gens à venir autrement qu'en distribuant des tracts. Cela aurait plus d'impact si ma musique y serait incluse je pense. Le professeur s'arrêta quelques secondes, réfléchissant à la situation. Il reprit ensuite d'un ton neutre , mais je ne sentais aucune animosité dans ses attitudes, il devait être plutôt favorable à mon entrain. -Suzuki- Oh, je vois. Tu tentes de captiver le cœur des gens comme le tien fut captivé par la musique. C'est une bonne idée. Ecoute, je dois pouvoir te libérer le gymnase pendant quelques dizaines de minutes pendant la pause de midi de vendredi. Serais-tu prêt d'ici là ?
-Kôsei- Bien sur ! Cela serait merveilleux de pouvoir faire ça si vite !
-Suzuki- Bien. Je vais me charger de poster quelques affiches pour te faire un peu de publicité pendant ce temps là, tu dois avoir déjà beaucoup de choses à gérer avec le club, donc je me permets de te donner un petit coup de pouce.
-Kôsei- Merci infiniment, Sensei !
-Suzuki- Va t'entraîner au lieu de me remercier hahaha ! Saluant le professeur, je sortis de la salle des professeurs pour directement me rendre dans celle que j'avais aménagée, enfin nettoyée quelques heures au préalable. On y respirait encore les senteurs de mes produits ménagers, c'était agréable. Avant toute chose, j'effaçai les quelques mots écrits sur le tableau poussiéreux, et y écrivis les miens. « Une nouvelle ère musicale commence » , c'est ce que j'avais marqué , convaincu que c'était le cas. Une fois cette petite parenthèse fermée, je pris mon violon et m'entraînai à jouer. J'avais choisi un morceau plutôt simple pour débuter, une chanson populaire dans mon coin qui était chantée par une de ces jeunes filles propulsées grâce à une chanson utilisée en générique d'animé. Cette chanson, Akemi me l'avait chantée tellement de fois que je ne pouvais que connaître les notes par cœur. « My soul, your beats » était la chanson prévue pour le concert de Vendredi, soit après-demain. Mon cœur palpitait au fur et à mesure que je jouais les notes de la partition que j'avais écrite la veille. Je m'imaginais déjà dans ce gymnase à jouer mon violon alors qu'il y a deux jours j'étais à mille lieux d'imaginer que j'allais me produire un jour. La vie était décidément bien imprévisible. Enclenchant la musique, mon principal défi était de me caler exactement sur le même tempo que le faisait la chanteuse de base. Je devais donc démarrer au moment précis où la chanteuse démarrait et surtout ne pas rater le coche. Contrairement à un entraînement , se produire en live était un quitte ou double. Si tu te ratais, tu étais complètement fini. « Je n'aurai pas de deuxième chance. » Cette pensée me restait en tête tandis que je jouais de mon instrument.
Le refrain était la partie la plus difficile. Je savais jouer, mais jouer vite était un tout autre challenge. Enchaîner les notes sans me tromper sur une seule était un challenge que je n'avais jamais tenté, et c'était donc une grande première pour moi. Pourtant, je sentais qu'au fur et à mesure des ratés, je maîtrisais de mieux en mieux la partition que j'avais écrite. Je passai donc les deux dernières heures de la journée à la rejouer encore et encore jusqu'à en maîtriser le maximum possible. Rentrant chez moi, je n'avais que cette partition en tête, la fredonnant sans cesse pour m'en imprégner le maximum. Ce concert était devenu ma principale préoccupation, et mon principal objectif. Je repensais à ce que disait Arata ce matin. Me voir échouer et apprécier. Je ne lui donnerais pas un tel spectacle, je voulais lui montrer que mon espoir pouvait changer les choses et donner du bonheur aux gens.
…. -Akemi- Donc tu travailles « My Soul , Your Beats » hein….Pourquoi pas. Ce n'est pas la partition la plus facile pourtant ~
-Kôsei- C'est la partition que je connais le mieux, tu l'as chantée tellement de fois que je pourrais même la chanter héhéhé ~
-Akemi- Alors chante là, ça sera encore plus beau ~
-Kôsei- Non, je ne peux pas. Je n'ai aucun talent en chant…Recruter un chanteur sera peut être même la partie la plus difficile. En général, les fondateurs d'un groupe de musique sont les vocalistes du dit groupe puisque c'est plus facile de trouver des musiciens que des chanteurs, donc là ça sera difficile.
-Akemi- Je suis sûre que tu peux trouver des perles si tu cherches bien ~ Il suffit d'y croire, Kôsei-Kun ~
-Kôsei- Si je pouvais trouver le même genre de perles en chant que tu l'es, ça serait bien plus simple héhé. Mais je ne me décourage pas, je sais que mon projet va aboutir, je toucherai tout le monde avec ma musique !
-Akemi- Ca c'est mon petit frère ! Bien ! Tu vas me jouer cette partition !
-Kôsei- Pardon ?
-Akemi- Ton principal objectif c'est de pouvoir suivre le rythme de la chanson en toute circonstance, je vais donc chanter cette chanson et tu devras me suivre. Et pour pimenter le tout, à chaque fois que tu rateras le coche,tu auras un jour de corvée de lessive supplémentaire ~
-Kôsei- En fait, tu n'as pas le courage de faire la lessive.
-Akemi- Exactement ~ Akemi finit son repas et m'invita à rapidement finir le mien avant de monter dans ma chambre avec moi. Nous étions tous les deux seuls dans mon intimité, à ne pas savoir par où commencer pour faire de ma performance quelque chose de réussi. Elle se leva finalement de mon lit avec entrain afin de prendre les directives , son expérience de leader parlait. -Akemi- Bien ! La première chose à faire, c'est les échauffements. Tu ne veux pas te taper une crampe en jouant n'est-ce pas ? Donc tu vas m'échauffer ces poignets et que ça saute gros boulet !
-Kôsei- Tout de suite sensei !
-Akemi- Qu'il est obéissant, brave bête. ~ Et n'oublie pas, à chaque fois que tu n'es pas dans le temps, tu te tapes une journée de corvée !
-Kôsei- Ouais, mais ça c'parce que tu m'obliges…
-Akemi- Faut bien que j'y gagne quelque chose ~ Nous enclenchâmes donc la musique qu'Akemi allait chanter. My soul your beats était sa chanson préférée. Elle était en vogue depuis qu'un animé l'avait utilisée comme chanson d'introduction, et c'était pour ça que je choisis cette chanson pour attirer le plus de monde possible à mon concert. Akemi commença à se déhancher et à faire comme si elle était sur scène. Elle avait cette faculté par rapport à moi, de se fondre dans la musique et se croire en plein concert alors qu'elle était dans une chambre d'adolescent. De mon côté je tentais tant bien que mal de suivre son rythme, mais ce qu'elle ne me dit pas lorsqu'elle me proposa l'entraînement, c'est qu'elle faisait des manières de concert et que c'était ELLE qui n'était pas dans la chanson… A la fin de la chanson, je fus surpris. J'avais effectivement réussi à tout faire dans le rythme de la chanson malgré le fait que je maudissais Akemi de l'intérieur….Et elle semblait l'avoir remarqué. Elle me fit un signe approbateur, avant de reprendre la parole plus joyeuse que jamais. -Akemi- Haha ! Alors tu vois ? En jouant sur un autre temps que toi, je t'ai fait jouer avec une distraction et tu as réussi. Tu vois que tu en es capable ~
-Kôsei- N'essaie pas de faire style que tu avais prévu, tu t'es juste cru au Budokan et tu as joué comme tu le voulais…
-Akemi- Zut, c'était plus simple de te berner quand tu avais huit ans…
-Kôsei- Donc ta corvée, tu te la gardes.
-Akemi- Haaaan ~ Ma sœur repartit, me laissant seul dans ma chambre à répéter silencieusement les mouvements que j'aurais à reproduire deux jours plus tard. Je fredonnais en même temps les paroles pour bien m'imprégner des paroles et du rythme, tout allait de mieux en mieux, je commençais à bien connaître la chanson, et à savoir la jouer rapidement. Tout était ok.
…..
…
Le lendemain, les cours furent agréables mais rien ne se passa réellement, rien du tout, jusqu'à ce que….
Jusqu'à ce que….
Le grand jour arriva enfin. C'était à la pause du midi de ce vendredi. Comme je l'avais prévu. J'entrai dans le gymnase dans lequel je rêvai quelques jours plus tôt de me produire. L'acoustique était parfaire, parfaite pour me produire. Je me dirigeai vers l'endroit où j'allais être pendant toute la durée de l'évènement, et jouai quelques notes en guise de test. Tout était au poil. Que ce soit l'acoustique, ou ma condition physique et psychologique. Tandis que je m'entrainais une dernière fois, Suzuki sensei entra et vint me voir le sourire aux lèvres. -Suzuki- C'est le grand jour, Kôsei-Kun !
-Kôsei- Oui, héhé. Je suis un peu anxieux pour être honnête, je n'ai pas tellement confiance en moi.
-Suzuki- Ne t'en fais pas, si c'est Kôsei, tout se passera bien. Je ferai de mon mieux pour régler ta sono de mon côté. « My soul, Your Beats » c'est bien ça ?
-Kôsei- Oui, c'est bien cette chanson, merci beaucoup Sensei !
-Suzuki- Je te souhaite tout le meilleur. Kôsei. Tandis que le sensei partit dans les coulisses improvisés, je fis mes derniers tests. Il faisait les mêmes dans son coin, mon professeur. J'avais de la chance de l'avoir à mes côtés. Mon entraînement de dernière minute se passait bien, si bien que je ne remarquai même pas qu'une personne entra, je ne vis que lorsqu'il fut face à moi qu'il était venu sur les lieux, ce Kashiwagi Arata. Je ne savais pas dans quelle optique il était venu, mais j'étais content qu'il soit là. -Kôsei- Arata-kun ! Tu viens me voir jouer !?
-Arata- Je suis venu te voir te faire ridiculiser en public. Ca va être drôle.
-Kôsei- Mais pourquoi tu possèdes tant de haine ? Tu ne peux pas apprécier l'instant présent et t'amuser un peu ?
-Arata- Je m'amuserai quand tu te seras ridiculisé, ne t'en fais pas, je profiterai de l'instant présent.
-Kôsei- Toujours aussi agréable n'est-ce pas ? Héhéhé ~ J'espère que tu apprécieras le spectacle alors ~ Sans attendre la réponse du garçon je me dirigeai sur la petite scène bricolée une demi heure auparavant. Arata s'était assis sur une des chaises au premier rang et me regardai m'entraîner , enfin me regardait enchaîner quelques notes, tandis que d'ici peu je devrais jouer pour de vrai. Il était toujours de marbre face à mon entraînement. Cependant, il me stoppa au bout de quelques minutes, pour me poser une question. -Arata- Tu vas vraiment jouer My Soul Your Beats ?
-Kôsei- Oui, j'ai pensé qu'une chanson populaire serait sympathique.
-Arata- Oui, cela sera sympathique, pour moi bien sûr. Je ne renchéris pas, ce n'était pas du tout ma priorité après tout puisque l'heure arriva. A ma grande surprise, beaucoup d'élèves se déplacèrent. Ils étaient vingt, non, trente, non, quarante….Au fur et à mesure que je comptais, le gymnase se remplissait encore et encore d'élèves masculins et féminins….C'était magnifique, sensei avait fait du si beau boulot que j'avais envie de fondre en larmes…..Non…Ce n'était pas encore l'heure à la réjouissance….Le plus dur, commençait maintenant. -Kôsei- Bonjour à tous, merci d'être venus. Je suis Nishijima Kôsei, élève en troisième année classe Soprano. Je….J'ai une passion, la musique. Je voudrais devenir un musicien de renom. Pas pour la gloire, pas pour l'argent. Je veux donner du bonheur aux gens. Quand j'étais petit j'ai vu quelqu'un jouer, et ça m'a fait vibrer, donc je voudrais jouer pour vous tous et peut être réveiller quelque chose en vous qui vous fera me rejoindre dans cette grande aventure qu'est la musique. Suzuki Sensei, vous pouvez envoyer la musique s'il vous plaît. https://www.youtube.com/watch?v=PfP1Fhg3h1g Tandis que la musique démarrait, je repensais à tous les efforts que j'avais fait ces trois derniers jours. Je regardai Arata en lui souriant, puis lorsque ce fut à moi de me lancer je fixai le public avec le sourire et commençai à jouer ma partie. Je connaissais tout par cœur, j'avais mis tout mon cœur dans cette chanson, tout mon cœur dans mon jeu , tout mon cœur dans mes efforts, je savais que le public ne pourrait qu'être réceptif. Si c'est Kôsei alors tout ira bien, c'est ce que tout le monde disait de moi, j'allais leur montrer que c'était vrai. Le premier couplet se passa sans encombres. Tout le monde était plutôt enthousiaste tandis que je ne ratai pas une seule note. J'étais fier de moi, repensant à cet entraînement qui portait ses fruits. Le choix de la chanson avait vraiment été le bon, puisque quelques élèves semblaient fredonner les paroles en même temps que je jouais. Prêtant attention aux détails, je continuais à jouer instinctivement sans même regarder mon instrument. Je ne devenais qu'un avec la musique, ouvrant les portes d'un champ de fleurs dans lequel je me voyais tournoyer encore et encore alors que le soleil inondait l'espace de sa lumière. J'étais transporté par ma propre musique….Tout comme Akemi était transportée quand elle répétait…C'était donc ça, être un musicien…. J'eus une pause légère dans la chanson avant le second couplet, puis je repris avec énergie. Jouer une chanson de cinq minutes était quelque chose de plutôt difficile pour une première, mais j'arrivais à repousser mes limites au nom de l'espoir. Plus j'avançais, plus je me sentais partir avec légèreté, virevoltant de plus en plus en envoyant valser la pression, le regard des autres et mes émotions négatives. C'était exactement ce que j'avais ressenti quand j'ai vu ce violoniste jouer. Il n'était pas dans notre monde, il était ailleurs. Là où personne ne pouvait l'atteindre… La musique arriva vers le dernier couplet, je rouvris les yeux pour faire mon final. Ce que je vis alors me choqua au plus haut point…..Sur toutes les personnes qui étaient présentes, plus d'une trentaine avait quitté la salle. Gardant mon calme face à la situation, je compris alors l'entraînement d'Akemi de la veille. Elle s'attendait à ce que les gens puissent déserter, mais je ne devais pas, absolument pas être déconcerté. Je devais absolument terminer la chanson avec tout mon cœur et toute mon âme. Je devais montrer à tout le monde que la musique ce n'était pas qu'un moyen de se sentir cool. La musique pour moi c'était la vie, l'espoir , et le plus beau des arts…. La chanson se termina, laissant un vide dans la salle. J'avais échoué…échoué du début jusqu'à la fin…Aucun d'entre eux n'avait été touché….Ils n'avaient même pas pris la peine d'applaudir, même pas pris la peine de sourire….Ils étaient tous en train de partir….Dès le début…Dès le début, personne ne voulait m'écouter….Ils voulaient tous passer le temps de la pause du midi…Rien de plus…. Je m'écroulai sur mes genoux…Personne ne prêtait la moindre attention à moi…Personne, sauf Arata…Qui me regardait de par son air habituel. Lorsque nos regards se croisèrent, il se leva et s'avança vers moi, sûrement pour me tacler avec son sarcasme habituel….Pourtant, ce qu'il me dit à ce moment là me laissant l'incompréhension. Et pourtant, il n'y mit aucune manière. -Arata- Passe moi ton micro.
-Kôsei- Huh… ? Sans vraiment percuter, toujours choqué par mon échec du jour…Je laissai le micro à Arata. Il monta sur la petite scène improvisée avec moi, et prononça un « Attendez » sans grande conviction de par sa voix assez grave pour son âge. Les élèves, interloqués par l'apparition d'une nouvelle voix, se retournèrent face à Arata qui était à mes côtés….A ce moment, je savais ce qu'il voulait. Il voulait m'humilier en public, m'enfoncer de plus en plus pour tirer la plus grande satisfaction possible…Pourtant, à ma grande surprise, il dit quelque chose qui me choqua au plus haut point. -Arata- T'as pas intérêt à te rater. Reprends ton violon le saule pleureur.
-Kôsei- Huh.. ? De…De quoi tu parles.
-Arata- Suzuki Sensei ! Vous nous remettez la même musique,mais vous mettez la version rock en plus et vous baissez d'un octave pour que le tout se marie bien.
-Kôsei- Eh comment tu connais tout ç…. https://www.youtube.com/watch?v=KGmZqoChlIQ Je n'eus pas le temps d'en dire plus, la musique commençait et je devais jouer ma partie. Je ne savais pas ce qu'Arata avait en tête, mais Akemi me l'avait dit, je ne devais pas me laisser déstabiliser par les éléments tiers. Tout ce qui était important, c'était la musique. Si j'aimais ma musique, alors le reste n'avait aucune importance.
Ce fut difficile de m'adapter à la musique baissée d'un octave pour faire la cover, mais je devais faire de mon mieux pour tenir. Après tout, je n'étais plus tout seul sur scène, Arata aussi partagerait mon destin si jamais nous devi– -Arata- Mezamete wa kuuurikaesu, nemui asa wa ~
-Kôsei- Huh… ? Alors que je pensais à une blague de très mauvais goût de la part d'Arata Kashiwagi, mes doutes ses dissipèrent lorsqu'il prit le micro. Il commença à chanter la chanson qu'Akemi avait chanté la veille.Sa voix grave qui raisonnait grâce à la très bonne acoustique du gymnase percuta en plein cœur les élèves qui quittaient la salle. Ils revinrent tous peu à peu tandis qu'Arata utilisait sa puissante voix pour un gamin de 13 ans afin de continuer à toucher leurs cœurs. J'eus vraiment peur quand le refrain arriva, était-il capable de monter autant dans les aigus …. La réponse fut sans appel. Arata éleva sa puissante voix grave pour l'amener jusqu'à dans les aigus les plus hors de portée pour un individu de sexe masculin. Tandis que la basse de l'enregistrement et mon violon semblaient se mélanger agréablement, sa voix propulsait littéralement l'harmonie de la musique à son paroxysme. C'était exactement ce qu'il me manquait, la voix d'Arata était tout ce qu'il me fallait pour devenir meilleur. Même mon oreille semblait encore plus satisfaite qu'elle ne l'était quand je jouais du violon. Tandis qu'un petit solo arriva dans la chanson, je donnais tout ce que j'avais au violon, jouant beaucoup plus énergiquement que tout à l'heure. L'espoir était revenu, je n'avais pas besoin de me transporter dans des prairies agréables. Le soleil qu'était Arata brillait vingt fois plus que ne brilliait le soleil de ces prés reflétés par ma musique. Lorsque ce fut à son tour d'avoir un solo de chant, je m'arrêtai pour regarder le public. Il revenait en nombre, tous étaient choqués, en particulier les quelques personnes de notre classe qui étaient venus m'encourager. Arata était quelque chose que l'on voyait très rarement dans la société, quelqu'un qui pouvait accéder à tous les rêves qu'il pouvait désirer…. …..
Arata….
Arata était un prodige… Tandis que la musique entama le dernier refrain, j'eus vraiment le sentiment de ne faire plus qu'un avec le vocaliste et la musique. J'avais vraiment l'impression d'être dans un concert de professionnel. Je donnai une dernière fois tout ce que j'avais en moi pour terminer cette chanson, Arata quant à lui semblait aussi donner le meilleur de lui même pour porter la musique par la force de sa voix. Il était assez agile sur scène, il bougeait au rythme de la chanson, se lâchant lorsqu'il devait le faire , il avait tout d'un professionnel alors qu'il n'avait que treize ans…. La chanson finit. J'étais bouche bée devant le spectacle auquel je venais de participer. Arata qui était décoiffé passa sa main dans ses cheveux pour les remettre en ordre. L'aura qu'il dégageait, lui qui était dégoulinant de sueur, me captiva et captiva la foule qui était désormais déchaînée. Il regarda la foule, toujours de son air neutre et blasé, mais ne lui rendit pas la faveur. Il se contenta de me lancer le micro que je rattrapai par réflexe et de repartir silencieusement, en ignorant toutes les personnes essayant d'établir un contact avec lui. Sortant du gymnase, il avait laissé avec sa froideur et sa prestation une impression comme jamais je n'en avais vue alors…..Suzuki sensei sortit alors des coulisses tandis que les bavardages se firent de plus en plus nombreux. Après une telle prestation, il y avait bien évidemment nature à parler. Et c'est que fit le professeur. Je sentais malgré tout un malaise venant de l'adulte, il ne savait pas comment aborder la chose. Il prit donc la parole avec délicatesse. -Suzuki- Kôsei-kun….Tu te sens bien ?
-Kôsei- Oui, je me sens bien Sensei. Tout va bien, je me sens bien.
-Suzuki- Cette prestation était décidément bien singulière…. Singulière…Oui, cette prestation l'était beaucoup. Surprenante pensais-je même. Mais pour une étrange raison, je me sentais bien malgré mon échec. -Kôsei- Oui. Je ne m'attendais pas à ça venant de Arata. Il est vraiment talentueux, plus talentueux que pas mal de personnes que j'ai connu, ma sœur serait jalouse hahahaha !
-Suzuki- Ce n'est pas son talent qui est le plus surprenant. Je t'avoue que j'ai été encore plus surpris que toi lorsqu'il a chanté, mais j'ai été encore plus surpris lorsqu'il est venu t'aider. Il aurait simplement pu laisser tout le monde partir , lui qui semblait vouloir te voir échouer. Pourtant il s'est levé et a relevé le concert. L'as-tu senti ? Ton violon tout seul est agréable à entendre, mais combiné à la voix d'Arata, il prend une toute autre dimension.
-Kôsei- Oui, c'était complètement autre chose, même moi je m'en suis rendu compte. Dommage que ce succès ne vienne pas de moi cependant…J'aurais aimé gagner cette bataille, mais j'ai perdu sur toute la ligne.
-Suzuki- Je ne pense pas que tu as perdu, Kôsei-kun.
-Kôsei- Huh ? Je m'arrêtai net face à ce que me dit mon professeur. Je ne comprenais pas ce qu'il disait. J'avais clairement perdu la bataille puisque j'avais eu besoin d'Arata rien que pour que les élèves du lycée ne restent écouter. Même les quelques personnes qui semblaient m'aimer dans ma classe n'avaient pas daigné me porter ne serait-ce qu'une seule seconde d'attention.
Pourtant…. -Suzuki- Si toucher le cœur de quelques étudiants est un objectif très difficile, toucher le cœur d'Arata est quelque chose d'encore plus délicat. Je pense que pour qu'il vienne t'aider, tu as du produire un effet particulièrement puissant dans son cœur, et ce n'est vraiment pas donné à tout le monde.
-Kôsei- Vous…Vous croyez ?
-Suzuki- Oui. Tu as du réveiller le sentiment d'espoir de Kashiwagi, Kôsei. Choqué par la révélation, je commençai à réfléchir d'avantage à la situation. Kashiwagi Arata avait vraiment été touché par ce que j'ai joué…. ? Si oui, alors pourquoi n'était-il pas resté, pourquoi n'a-t-il pas voulu recevoir les ovations de la foule……Pourquoi….Pourquoi on ne peut tout simplement pas être amis….
….
Pour éviter de me perdre dans mes pensées, je repris la parole avec entrain face à ce professeur qui semblait vouloir que j'aille mieux. -Kôsei- Oh…Je n'avais pas vu les choses sous cet angle…Alors c'est une victoire, la plus belle des victoires….Merci beaucoup, sensei !
-Suzuki- Hahaha je t'en prie mon garçon, merci à toi de m'impliquer dans tes projets. Ca me fait du bien en tant que professeur. J'espère que tu recruteras des gens rapidement dans ton club.
-Kôsei- Ah, mais je sais déjà où je vais recruter maintenant !
-Suzuki- Ah ? Dis moi tout.
-Kôsei- Ma prochaine recrue, c'est Kashiwagi Arata ! Un challenge terminé, un autre commençait. Je savais qui allait être mon vocaliste. Lui que je semblais avoir touché au cœur, il fallait que j'en aie le cœur net. Kashiwagi Arata, j'avais décidé ce jour-là que tu serais mon ami et mon partenaire. Et je m'étais fait comme promesse de toujours accomplir mes objectifs, je te l'ai prouvé ce midi.
Arc Kôsei : Chapitre 3 : Le croisement des chemins
Couverture : http://i.imgur.com/BOPFZ9n.jpg
Spoiler :
Le concert était passé depuis un moment déjà, quelques jours, voir une semaine étaient déjà passés également, me laissant apprécier les quelques premiers jours que je vivais au collège Kibougamine. Tout était encore à chaud dans ma tête. Le concert fut d'abord un échec, mais pour je ne sais quelle raison, Arata était venu m'aider et s'était révélé être un prodige. Le professeur m'avait dit que j'avais éveillé quelque chose en lui, mais je ne pouvais toujours pas déterminer quoi. Et ce n'est pas le principal concerné qui allait m'aider à quoi que ce soit, puisque depuis que notre performance avait eu un franc succès, il ne s'était pas rapproché de moi. Il se contentait de me dire des phrases qu'il pensait vexantes, mais il n'y avait aucun mot plus dur que ce qu'il s'était passé durant cette représentation. Malgré le fait que je semblais avoir remué quelque chose chez Arata, c'était un échec total de ma part sur le plan du club. Du moins , c'est ce que je pensais jusqu'à ce jour , une semaine pile après ma représentation, le Vendredi suivant. Sortant de la salle de cours, je pris mon repas préparé par Akemi du matin afin de me diriger vers la salle du club dans laquelle je mangeais seul depuis que je l'avais nettoyée. Profitant du décor dans lequel j'allais bientôt pouvoir répéter avec un groupe, je m'imaginais le quotidien de «Garden of Roses » , le groupe duquel Akemi était la leader. Comment s'était-il formé, quelles étaient leurs chansons…Je n'avais aucune idée à vrai dire, mais tout cela suscitait ma curiosité. Mon repas terminé, la routine reprit. Je m'entraînais tous les jours pendant l'heure du midi, et ce jour là ne fit pas exception. J'avais certes échoué à captiver le cœur des gens lors de ce concert, mais je ne voulais pas renoncer. Après tout, j'allais bientôt recruter Arata dans mon groupe, ce n'était qu'une question de temps. Alors que je jouais ma chanson , je fus interrompu par un bruit sourd : celui de la porte de la salle du club qui s'ouvrit. Alors que je m'attendais à ce que ce soit simplement Erika ou un professeur, je fus surpris par l'identité de la personne qui passa la porte. C'était un garçon de mon âge habillé de l'uniforme scolaire habituel, la veste bleue foncé par dessus une chemise blanche décorée d'une cravate kaki. Les cheveux blonds du jeune garçon étaient en coiffés en bataille….Difficile de dire si c'était voulu ou non. Il avait cependant un joli visage souriant et assez ouvert. Lorsqu'il s'approcha d'avantage, il prit la parole à mon intention, en montrant sa satisfaction lorsqu'il me vit. -???- Hey, Nishijima Kôsei. Je m'en doutais que je te trouverais ici.
-Kôsei- Huh… ? On se connait ? Pour toute réponse, le blond rit , avant de reprendre la parole d'un air détendu. -Kenichiro- Hahaha ! On ne se connaît pas encore. Je me présente, je suis Kenichiro Okabe, je suis en troisième année dans la classe « Tesselle » , tu peux m'appeler Kenichi' héhé.
-Kôsei- Kenichi… ? Et…Tu me cherchais ?
-Kenichiro- Oui, je te cherchais. J'ai vu ton concert de l'autre jour et j'y ai ressenti des tas de choses super cool ~ J'ai donc décidé de rejoindre ton club de musique pour pouvoir jouer avec toi et Kashiwagi ! Je repris avec gêne, sachant que remplir les attentes du jeune garçon étaient impossible pour moi. -Kôsei- Ah…Je…Je suis désolé, mais je suis tout seul. Arata-kun n'a pas voulu rejoindre le club. Je ne sais pas pourquoi, mais il est toujours distant avec tout le monde…
-Kenichiro- Ahlalala…Ce Kashiwagi. Dire qu'il a un talent comme le sien et qu'il ne l'utilise pas, quel gâchis. M'enfin, j'suis sur qu'à nous deux on pourrait faire quelque chose de cool, toi , ton violon, moi, et ma basse !
-Kôsei- Oh, tu joues de la basse ?
-Kenichiro- Yep sir ~ J'ai commencé à en jouer à l'école élémentaire, je formais un petit groupe avec mes copains, et ça m'a manqué donc je suis partant pour recommencer !
-Kôsei- Oh….Dis, tes copains, je peux les contacter ?
-Kenichiro- Je peux me charger de contacter Masu, il est dans ce collège….Par contre pour le dernier, cela risque d'être un peu problématique…. Kenichiro détourna le regard. Il semblait gêné par quelque chose. Craignant qu'il se rétracte, j'enchéris avec entrain. -Kôsei- Je peux m'en charger ! Nous avons vraiment besoin de toute l'aide requise pour ce club !
-Kenichiro- ….Nous étions trois, Masu, moi et Kashiwagi.
-Kôsei- Arata-kun !? Arata faisait déjà partie d'un groupe de musique avant d'entrer au collège… ? Dans ce cas…Pourquoi était-il si…différent maintenant.. ? Je ne comprenais pas ce qu'il en était, je ne comprenais pas le pourquoi du comment. Je devais afficher un air d'incompréhension, car sans demander d'explications, Kenichiro reprit la parole en souriant. -Kenichiro- Arata n'a pas toujours été comme ça tu sais, Kôsei.
-Kôsei- Alors pourquoi… ? Pourquoi est-il si détestable, mais aussi et surtout pourquoi il m'a aidé ?
-Kenichiro- Arata a un bon cœur. Son problème, c'est qu'il a perdu espoir. Quand nous étions à l'école élémentaire, Arata adorait la musique plus que tout. Il avait chanté à la fête des écoles et avait captivé la foule par son talent. Moi et Masu nous sommes tombés amoureux du talent d'Arata et nous avons décidé de nous entraîner à la basse et à la batterie simplement pour pouvoir jouer pour lui.
-Kôsei- J'ai ressenti la même chose sur scène à ses côtés… Le blond s'arrêta quelques secondes, avant de reprendre la parole d'une voix marquée par une profonde mélancolie. -Kenichiro- Toi aussi, tu es tombé amoureux d'Arata hahaha. Du coup nous avons monté un groupe, qui n'avait même pas de nom et nous jouions ensemble tandis qu'Arata chantait. Faire autant travailler ses cordes vocales lui a affiné sa voix, lui faisant développer une superbe voix pouvant aller du plus profond son grave au son aigu le plus retentissant. Pour faire perdurer le groupe, nous nous sommes inscrits au même collège, Kibougamine, qui donne du temps aux activités de club. Cependant, tout ne s'est pas passé comme prévu.
-Kôsei- Que s'est-il passé…. ?
-Kenichiro- Arata n'en donne pas l'air, mais il est le fils d'un businessman. Son père, Toshiro Kashiwagi, est le chef de l'entreprise qui exploite le gaz et le fournit à des organismes tiers pour qu'enfin cela arrive dans nos foyers. Autant dire que Toshiro Kashiwagi possède une très grosse fortune, et à l'entrée au collège de son fils il a commencé le « processus de formation » d'Arata. Arata doit donc vouer sa vie au seul but de reprendre l'affaire de son père, et pour cela il doit en plus de l'école travailler dur pour apprendre comment gérer une entreprise, comment écraser la concurrence…Des choses moches.
-Kôsei- Je vois….Arata doit donc renoncer à tous ses projets…
-Kenichiro- Ouais. Il voulait devenir professionnel, mais son père lui a coupé l'herbe sous le pied sans même l'écouter chanter une seule fois. Arata est devenu agressif et s'est renfermé sur lui même, par frustration envers son père…Mais avec ce concert de vendredi dernier, tu as réveillé quelque chose en Arata que je ne peux décrire….
….
Kôsei…Tu dois sauver Arata. Si tu sauves Arata, je rejoins ton groupe avec Masu. Sauver Arata….Moi… ? Je ne savais pas si j'en étais capable, je ne savais déjà pas assumer le club moi-même… -Kôsei- Eh ? Je…Je ne sais pas si je peux faire ça…
-Kenichiro- Il n'y a que toi qui puisses le faire. Tu est tombé amoureux de lui comme nous, mais la différence avec moi et Masu, c'est qu'Arata semble être tombé amoureux de toi aussi. Utilise cet amour pour changer les choses.
-Kôsei- D'accord, je vais faire de mon mieux. Kenichiro m'adressa un sourire franc et sincère. Il semblait vraiment soulagé que quelqu'un s'intéresse à son histoire. Nous étions tous jeunes, pourtant ces trois là avaient déjà une histoire derrière eux. Le blond semblait vraiment apprécier Arata-kun, et cela me donnait plus envie encore de résoudre ce soucis qu'il avait. Un Arata plein d'espoir voulant devenir musicien professionnel….Oui, c'était cet Arata que je voulais voir, je voulais revoir ce soleil briller sur scène avec moi.
….
…
La sonnerie retentit. La pause du midi était terminée. Kenichiro me salua avant de repartir dans sa classe. Verrouillant la salle dans laquelle nous étions, je repartis à mon tour pour atterrir dans ma salle de cours principale. C'était cours de langues étrangères. Tandis que le professeur faisait son cours, je n'avais qu'Arata dans mes pensées. Regardant le jeune garçon qui était attentif au cours, plongé dans son monde sans espoir dont le chemin n'aboutirait qu'à une vie qui n'était pas la sienne, je fus pris d'une profonde sympathie pour lui. Je réfléchissait à comment résoudre sa situation, mais aucune solution ne me vint…..A moins que….Oui. Il y avait bien une solution. Lorsque les cours finirent , Arata se leva et rangea ses affaires. Je me ruai vers lui pour lui parler avant qu'il ne parte, ce qui semblait déplaire au garçon.
-Kôsei- Arata-kun !
-Arata- Encore lui….Qu'est-ce que tu veux encore ?
-Kôsei- Rejoins mon groupe ! Je te veux comme vocaliste !
-Arata- Je n'ai aucun intérêt à rejoindre ton club de dégénéré
-Kôsei- Allez….On formait un si beau duo sur scène…
-Arata- Un beau duo? Tu as loupé trois accords, tu jouais une octave trop haute, tu n'as pas réagi pendant le solo et tu n'as aucune présence sur scène.
-Kôsei- ……
-Arata- Je vois que tu n'as plus d'arguments. Je me retire donc. Devant ma tête baissée, Arata affichait toujours son air neutre.Il s'arrêta quelques secondes en me regardant, avant quitter la salle. Cependant, il s'arrêta net lorsque je lui criai un « Attends ! » qui en plus de l'interpeller lui, interpella tout le monde en même temps. Il se retourna vers moi, sans changer cette mine blasée qu'il avait sur son visage…Tandis que de mon côté, je ressentais de la colère. Pourquoi ne me parlait-il pas lui même de son problème…. ? On aimait tous les deux la musique, il n'y avait aucun mal à ça…Et puis…Et puis…..
-Kôsei- ET PUIS TU NE PEUX PAS FUIR ALORS QUE JE SUIS TOMBE AMOUREUX DE TOI ! Ma pensée venait de m'échapper. Les élèves me regardèrent tous d'un air moqueur tandis que je ne savais plus où me mettre. Bien évidemment que je n'étais pas tombé amoureux au sens propre d'un autre garçon, mais c'était la seule façon d'exprimer ce que je ressentais quand j'étais sur scène avec Arata. Je regardai de nouveau le garçon, cette fois avec gène, mais le regard que je trouvai me surpris d'avantage que ce que j'avais dit. Ses yeux étaient écarquillés, sa bouche bée…Je crus même distinguer une larme dans le coin de ses yeux. -Kôsei- Arat….. Je n'eus même pas le temps de prononcer son pseudo qu'il fuit, m'entraînant dans une course effrénée afin de le rattraper. Nous sortîmes du bâtiment en nous faisant crier dessus par les professeurs qui nous rappelaient à l'ordre, mais rien de tout cela ne pouvait m'empêcher de poursuivre mon ami. Il ne me considérait peut être pas comme tel, tout cela était peut être dérisoire pour lui, mais pour moi, tous ces rêves et tous ces liens étaient véritables. Nous dévalâmes rues après rues jusqu'à atterrir dans un quartier chic de la ville. Je ne connaissais pas le coin, mais Arata lui semblait le connaître puisqu'il n'avait aucun mal à trouver son chemin rue après rue jusqu'à arriver devant une grande bâtisse devant laquelle il s'arrêta. Je le rattrapai quelques secondes plus tard, le retrouvant aussi essoufflé que moi. Il se retourna vers moi, affichant un air de mépris à mon égard. Il prit la parole, il était beaucoup plus agressif qu'il ne l'était d'habitude. -Arata- Qu'est-ce que tu peux comprendre sur moi !? Tu crois qu'avec tes espoirs de gosses tu peux changer les choses qui ont déjà été décidées à l'avance !? Epargne moi tes faux rêves ! J'ai eu les mêmes aussi !
-Kôsei- Je ne crois pas en des rêves illusoires ! C'est en toi que je crois Arata !
-Arata- Huh…. ? Arata s'arrêta , me regardant avec surprise. Il ne semblait pas s'attendre à ce genre de réplique dans la conversation. Spontanément, je pris le dessus sur la conversation afin de lui dire tout ce que j'avais à exprimer. -Kôsei- J'ai bien conscience que mon concert a fait un bide total….Mais ce concert m'a permis de prendre conscience d'une chose. A tes côtés je me suis senti être un musicien hors pair, j'ai senti toute la magie de donner une représentation. Tu as brillé comme personne n'avait jamais brillé devant moi….Arata…Laisse moi ressentir ça de nouveau, s'il te plaît….
-Arata- ….Kôsei….S'il te plaît….. Tandis qu'Arata cherchait ses mots, le portail de sa bâtisse s'ouvrit derrière lui, le laissant pénétrer à l'intérieur. La grille se referma tandis qu'il marchait vers la porte de la demeure, il se retourna une dernière fois vers moi, pour finir sa phrase avec tristesse. -Arata- Kôsei, plus je te vois, plus je maudis cette vie à laquelle je me suis résigné. S'il te plaît, reste en dehors de ma vie…Ne me redonne pas espoir. Sur ces derniers mots, il entra chez lui, refermant devant moi cette porte qui ferma avec elle les portes du cœur d'Arata. Tout cela avait pris une drôle de tournure, mais tout concordait plus ou moins avec le plan. Arata possédait vraiment des tas de regrets, et j'allais les effacer. Mais il me manquait encore une chose. Il me fallait donc rentrer, et oublier Arata pour aujourd'hui. Je reviendrai demain, ce fut les mots que je lançai silencieusement dans mon esprit, comme pour me lier à lui par une promesse intérieure. C'est le lendemain que se jouèrent nos destins à tous. Le lendemain de cette soirée étrange que les cartes furent posées entre mes mains pour que j'agisse. Sans le savoir, j'étais en train de créer quelque chose qui allait laisser une trace indélébile dans nos cœurs à tous.
Je passai la journée à ruminer le plan que j'allais exécuter du soir. Ce soir c'était l'enjeu ultime pour rallier Arata à ma cause. Si j'échouais, je m'étais promis d'arrêter de poursuivre cette chimère pour aller de l'avant. C'était peut être simpliste comme pensée, mais je n'avais pas oublié les mots qu'il m'avait dit la veille….Et je ne voulais pas le blesser d'avantage. Akemi Onee-Chan devait me rejoindre sur les lieux du soir afin de m'apporter quelques bouteilles d'eau et de quoi me nourrir . En ce vendredi , j'avais prévu quelque chose d'important et d'éprouvant, j'avais donc besoin de toutes les ressources nécessaires pour réussir mon projet. La journée passa vite, je n'allai pas à la salle de musique du midi, j'étais bien trop anxieux pour jouer du violon sans me préoccuper du reste. J'attendais simplement que l'heure passer jusqu'à ce que la fin des cours arrive. Ecoutant à moitié les cours, j'essayais de garder mon calme pour gérer la première réelle angoisse qui montait dans ma gorge. Ce n'était plus pour moi que je devais prendre les choses en main….Mais pour quelqu'un que j'aimais. Je devais libérer Arata, c'était mon devoir d'artiste, mon devoir de musicien, mon devoir d'ami. Lorsque la cloche retentit, je sentis le poids sur moi devenir encore plus lourd qu'il ne l'était. L'angoisse devint plus intense encore. Arata rangea ses affaires en silence, sans adresser le moindre mot aux personnes l'entourant, comme à son habitude. Cette fois, je ne le suivis pas comme la veille, mais je le pris en filature. Suivant ses pas discrètement, sans me faire voir, j'arrivai peu à peu à son domicile, comme la veille….Cette fois, il entra chez lui sans me remarquer, et je pus m'installer devant le portail de sa bâtisse…. Tout ce jouait là….Tout…Absolument tout… -Akemi- Kôsei, je te te retrouve donc ~
-Kôsei- Onee-Chan, merci de m'avoir apporté tout ça, je pourrai tenir sur le long terme du coup.
-Akemi- Que vas-tu faire alors ? Tu n'as même pas voulu en parler à grande sœur.
-Kôsei- Je vais….Je vais répandre l'espoir. Merci encore pour tout ce que tu as ramené.
-Akemi- Donne moi des nouvelles, Kôsei ~ Je vis Akemi repartir, sa silhouette s'éloignant encore et encore, laissant mon cœur palpiter. Au fur et à mesure qu'Akemi s'éloignait, je réalisais que du haut de mes treize ans, devant cette bâtisse légèrement plus grande qu'une maison classique, j'étais seul. Seul à pouvoir changer le cours des choses.
….
Non. Je n'étais pas seul. Je n'étais pas seul du tout, Arata était avec moi. Je le sentais qu'il m'encourageait , consciemment ou non . Il espérait que quelqu'un le délivre de cette réalité qui était là sienne, et ce quelqu'un, c'était moi.
Je sortis mon violon et commençai à jouer. https://www.youtube.com/watch?v=AGLenxR0QZM Je fermai mes yeux tandis que j'interprétais « A moon filled sky » , une chanson que j'affectionnai particulièrement étant donné que le violoniste que j'avais été voir , celui qui avait séduit mon cœur d'enfant, jouait cette chanson à son concert. Elle était la chanson que je maîtrisais le mieux, la toute première que j'avais apprise. Devant la demeure des Kashiwagis mon violon résonnait comme bon lui semblait. Les notes s'échappaient avec liberté pour aller dans la direction qu'elles avaient décidées elles seules. Ce que je faisais….C'était pour impacter la vie d'Arata. Je voulais convaincre ses parents qu'il avait du talent et que tout n'était pas illusoire. Que l'espoir était possible dans un autre chemin que celui qu'ils avaient décidé pour lui. Mais alors que je jouais, j'entendis un bruit sourd qui me fit ouvrir les yeux.Je vis la porte de la demeure s'ouvrir. Je ne distinguai à ce moment que la lumière produite par l'éclairage de la bâtisse, avant de distinguer la silhouette d'un jeune garçon. Cette silhouette familière s'approcha de plus en plus de moi pour au final me regarder de derrière sa grille. En silence, il continuait de me regardait jouer, s'accrochant aux barreaux de son portail d'entrée, me scrutant avec profondeur. Arata était là, devant moi. Il suffisait que je tende la main pour attraper la sienne…Mais les barreaux de sa vie quotidienne était bien plus solides que les barreaux de derrière lesquels il me regardait. Je ne pouvais que continuer à jouer, parce que notre langage à nous ce n'était pas les mots, c'était le langage du cœur d'artiste. Je voulais briller comme il avait brillé pour moi, lui faire ressentir ce que j'avais ressenti avec lui, et briser peu à peu ces chaînés qui nous séparaient l'un de l'autre. Devant son regard profond, je ne pouvais m'arrêter une seconde de vouloir lui transmettre mes sentiments. Lorsque ma musique fut terminée, je détournai mon regard avec gêne. Je ne voulais pas affronter le garçon qui m'avait demandé de ne plus me mêler de sa vie. Pour toute parole, je repris mon violon et je jouai quelque chose d'autre. Ce n'était pas aussi agréable que « A Moon filled Sky » , mais mes maladresses physiques étaient compensées par l'honnêteté de mon cœur. C'était ce qu'Akemi me disait toujours. Arata restait présent face à moi. Il laissait pendre ses deux bras à travers le grillage tandis qu'il m'écoutait jouer. Il ne me décollait pas du regard. C'était un peu pesant, mais je n'avais pas à m'en faire. Arata ne me jugeait pas, lui aussi il avait ses rêves, il était bien plus que quelqu'un qui attaque gratuitement les autres.. Nous restâmes une bonne heure comme ça. La musique que je faisais avait alerté les quelques voisins qui étaient pour la plupart venu assister à mon concert improvisé. Ils avaient tous l'air d'apprécier la musique que je produisais, ces quelques mots de mon cœur que j'avais traduit. Cela me faisait plaisir même si ce n'était pas l'ordre du jour.
….
C'est alors que cela se produit.
Ma musique fut interrompue par un bruit sourd, un bruit de moteur de voiture. Avant que ne m'en rende compte, le voisinage qui s'était rassemblé autour de moi se dispersai rapidement, laissant surgir de derrière eux une superbe voiture de couleur noire, une limousine qui était impeccable du début jusqu'à la fin. Lorsqu'Arata vit cette voiture arriver, il se mit à courir jusqu'à se réfugier chez lui, je compris alors qui était la personne qui était dans cette voiture. Il s'arrêta à mon niveau et ouvrit la fenêtre de sa voiture pour me parler au travers. Je vis alors le visage carré et fermé de l'homme me faisant face. Il ressemblait très fort à Arata, mais en beaucoup plus vieux et quelque peu dégarni. Il était donc le patron de l'industrie du gaz dans ce pays….C'était tout à fait plausible, je me faisais littéralement écraser par son charisme. L'homme me regardait , semblant irrité par la prestation que j'étais en train de donner. Il prit la parole de sa voix sèche, encore plus grave que celle de mon propre père. -Toshiro- Jeune homme. Que crois-tu être en train de faire ici ? Es-tu en train de mendier quelques pièces aux habitants de ce quartier ?
-Kôsei- Je…Non, je ne suis pas venu pour ça monsieur.
-Toshiro- Cet uniforme…Tu es de Kibougamine, n'est-ce pas ?
-Kôsei- Oui monsieur.
-Toshiro- Alors que fais tu-ici ? Le père de mon ami regardait avec la froideur de son fils. Le regard était difficile à supporter pour mes épaules de gamin…Mais je ne devais pas faire machine arrière. Je rassemblai mes forces, rejetant tout le charisme et la pression qui tentaient de faire céder mes épaules, pour prendre la parole d'un air déterminé. -Kôsei- Je suis venu pour rendre les rêves que vous avez volé à votre fils !
-Toshiro- Je te demande pardon ? Que viens-tu d'oser me dire !?
-Kôsei- Vous avez très bien entendu. Je suis venu rendre le sourire à Arata ! Je ne me rendais pas compte à ce moment que j'avais déclenché une telle guerre en prononçant cette phrase. En fait, si , j'avais prévu ce qui allait se passer. Le père m'a répondu qu'il ne savait absolument pas de quoi je parlais , avant de me sommer de partir. Bien évidemment, je lui refusai cet ordre, ce qui irrita le chef d'entreprise. Il sortit de sa voiture pour me faire face, lui qui était habillé d'un costume et s'élevant deux têtes au dessus de moi. -Toshiro- Comment prétends-tu connaître les problèmes de mon fils ?
-Kôsei- Je les connais parce que je le regarde, je m'intéresse à lui, j'ai envie qu'il soit mon ami tout simplement !
-Toshiro- Que des mots niais que tu me dis là jeune garçon. Arata serait donc un ami pour toi ? Qu'est-ce que mon fils t'a dit pour te faire croire à quelque chose d'aussi ridicule qu'une amitié possible entre lui et toi ? Je m'arrêtai….C'est vrai…Qu'est-ce qu'Arata avait fait pour que je m'attache à lui…? Il me fallait être honnête, sinon le père ne pouvait pas être convaincu. J'ouvris alors mon cœur à l'homme. -Kôsei- Arata…Est détestable. Il ne prête pas attention aux autres, sauf si c'est pour les rabaisser. Il n'a pas le contact facile, il ne s'intéresse à rien et n'a aucune conversation.
-Toshiro- Huh ? Et tu veux donc me faire croire que vous êtes amis ?
-Kôsei- Mais Arata n'est pas que quelqu'un de détestable. C'est une carapace qu'il se donne. Lorsque j'étais au fond du désespoir, c'est lui qui est venu m'en tirer, et c'est grâce à lui que j'ai retrouvé confiance en moi. Votre fils est capable de rendre les gens heureux, mais il est aigri car vous lui avez pris tous ses rêves ! Le visage de l'homme se déforma sous le poids de mes paroles. Je ne réalisai pas sur le moment, mais je devais paraître bien présomptueux d'attaquer un puissant homme comme Toshiro Kashiwagi sur l'éducation de son fils. Il reprit la parole avec mépris à mon égard. -Toshiro- ….Je lui ai pris tous ses rêves ? Hahahaha. Je n'ai jamais rien entendu d'aussi ridicule. Arata a un avenir tout tracé pour devenir le plus grand chef d'entreprise du pays, et tu voudrais qu'il gâche tout pour quelque chose d'aussi puéril qu'un rêve ? Tu es ridicule mon garçon. Pars d'ici, avant que je ne te fasse partir de force.
-Kôsei- Je refuse. Je ne bougerai pas d'ici.
-Toshiro- Bien. Je suppose que je n'ai pas le choix. Je vais devoir te faire partir de force, j'appelle la brigade des mine –
-Arata- Arrête, papa. S'il te plaît. Moi et le père nous retournâmes vers la bâtisse. Arata avait coupé son père en plein élan de me faire sortir par la force. Derrière sa grille, il affichait un visage déformé par la tristesse face à cette scène des plus singulières. Le père grimaça devant le visage que son fils lui montrait. Il prit la parole à l'attention de ce dernier avec agacement. -Toshiro- Tu peux m'expliquer ce que c'est que « ça » ?
-Arata- Ca doit faire dix fois que je lui dis de se mêler de ce qui le regarde. Il ne comprend pas et s'acharne à vouloir s'introduire dans ma vie.
-Kôsei- Huh…….
-Arata- Mais Kôsei fait tout ça parce qu'il tient à moi…..Et…Et moi aussi, je tiens à lui.
-Kôsei- Arata….. Je m'arrêtai quelques minutes le temps de découvrir un nouvel aspect d'Arata. Il était tout aussi craintif que moi vis à vis de son père. La manière dont il évitait d'affronter le regard de l'homme suffisait à le dire…Pourtant, une chose retint mon attention…Il serrait les poings. Il serrait les poings, comme si le temps était venu pour lui de briser ces chaînes que lui infligeait son père. Il prit la parole avec assurance cette fois, d'une voix similaire à celle de son père, si ce n'est plus aigue. -Arata- Je….Papa. C'est difficile à dire comme ça, mais quand j'ai vu Kôsei jouer de la musique dans le gymnase, j'ai été touché au cœur. Un profond sentiment d'espoir ma pénétré à l'intérieur. Je suis monté sur scène avec lui parce que je ne pouvais pas faire autrement, je voulais chanter sur son violon….Et nous avons fait un duo magnifique. Quand je regardais Kôsei jouer…Je sentais vraiment quelque chose remuer en moi. Je suis tombé amoureux de ce que représentait Kôsei sur scène…Le musicien qu'il était m'a fasciné… Papa….Je veux créer un groupe de musique avec Kôsei , et je veux tenter de devenir professionnel également…Je peux assurer ma passion et les responsabilités familiales, s'il te plaît papa, laisse moi ma chance…. L'homme s'arrêta devant son fils. Affichant un air encore plus strict et froid qu'Arata ne l'affichait envers moi. Voir Arata tout déballer de la sorte m'avait fait plaisir. J'étais heureux de savoir que j'étais dans le vrai tout ce temps….Mais j'étais aussi heureux par le fait qu'il avait ressenti la même chose que j'avais ressenti à son égard. Il ne restait plus qu'une étape à passer, l'accord de son père. Ce dernier prit la parole d'un ton hostile et glacial à l'attention de son fils. -Toshiro- Bien. Passons alors un contrat ensemble.
-Arata- Quelles sont les conditions de ce contrat.
-Toshiro- Tu as dit pouvoir assumer ta passion, ton rêve, et ta responsabilité familiale. Je veux bien te laisser prétendre à pouvoir tout assumer. Cependant, si tu échoues dans un des deux domaines, que ce soit la musique ou les affaires familiales, tu déshonoreras notre famille et je ne voudrai jamais plus te voir dans mon champ de vision. Es-tu prêt à accepter ces conditions ?
-Arata- J'accepte ces conditions. J'ai confiance en moi, et j'ai confiance en Kôsei. Si c'est Kôsei, alors tout ira bien.
-Kôsei- J'ai confiance en toi aussi, Arata. Monsieur Kashiwagi, moi et votre fils on va vous montrer ce que c'est que l'espoir. Comptez sur nous. Arata, My Soul Your Beats ?
-Arata- Oui, My Soul Your Beats. Moi et mon vocaliste eûmes un instant de complicité tandis que l'on se lançait dans l'interprétation de la chanson « My Soul Your Beats » comme nous l'avons fait au gymnase. Je ressentis de nouveau cette montée en puissance venant d'Arata. Cette chaleur qu'il dégageait et qui me transportait bien plus loin que mes rêves les plus fous. Mais cette fois, Arata aussi montrait clairement qu'il appréciait la chanson qu'il chantait. Son sourire unique illuminait les quelques rues devenues sombres en raison de l'heure, n'étant même pas terni par la noirceur du paternel. Arata brillait bien plus que son père n'était sombre, et c'était une bouffée d'air frais pour le voisinage qui assistait à la scène depuis le début. Lorsque nous eûmes fini, je ne pus m'empêcher de me ruer sur Arata pour l'étreindre. J'étais fier par ce qu'on venait de produire ensemble, j'étais fier d'avoir réussi à percer ce mur qui était entre lui et moi, et j'étais fier d'avoir réussi à réveiller l'espoir du garçon. Pour toute réponse, son père regagna sa voiture et ordonna à son chauffeur de le conduire dans sa demeure. Arata le suivit du regard, un sourire discret inscrit sur ses lèvres, tandis que le voisinage après nous avoir félicité se dispersa. La soirée était désormais bien installée, laissant la lumière lunaire nous illuminer de son éclat blanchâtre. Arata s'assit, je fis de même, sortant une bouteille d'eau qu'Akemi Onee-Chan m'avait ramené afin de lui donner. Me remerciant, il commença à boire, avant de reprendre la parole, cette fois sans animosité à mon égard. -Arata- Kôsei, comment as-tu su pour mon histoire ?
-Kôsei- Kenichiro est venu me dire qu'il allait rejoindre le club de musique, à la condition que je te réintègre. Il m'a dit que tu lui manquais beaucoup à lui et à Masu.
-Arata- Je vois….Ces jours me manquent aussi. Kôsei, je suis désolé d'avoir été si dur avec toi. J'étais tellement aigri par l'interdiction de mon père que j'espérais vraiment te voir échouer pour me conforter dans l'idée que les rêves sont illusoires…Mais en te voyant jouer , et voir que les autres n'y prêtaient pas attention., j'ai été frustré de te voir échouer….Te voir rayonner sur scène me donnait envie de te voir réussir, même si moi je ne pouvais pas le faire.
-Kôsei- Arata, tu es tout pardonné. J'ai toujours voulu être ton ami, et quand tu es monté sur scène pour m'aider, j'ai compris que vous étions faits pour nous rencontrer. Nous allons aboutir ensemble à une grande carrière, il suffit d'entendre comment rend la combinaison de nos cœurs pour ne pas en douter. Héhéhé.
-Arata- Oui. Kôsei, je te le demande donc. Pourrais-je rejoindre le club de musique ?
-Kôsei- Tout le monde t'y attend, si je refuse, je me ferai détruire héhéhé ~ Contre toute attente, Arata me sourit lorsque je lui dis ceci. Son poids était désormais plus léger, même si il avait du accepter un « contrat » assez délicat pour avoir le droit de me fréquenter et de jouer avec moi. Nous avions cependant tous les deux confiance. Tout était propice pour faire de nous un groupe d'exception, nous avions l'harmonie, la foi, et l'espoir….
……
-Kôsei- Merci beaucoup, Arata.
-Arata- Réalisons notre rêve ensemble, Kôsei. Ce jour là, je pensais vraiment que notre rencontre était organisée par le destin, les étoiles semblaient plus proches de nous, le ciel plus accessible. Ce jour là fut le plus beau jour que je n'ai jamais vécu…. …..
Dis, pensais-tu à la même chose, Arata ?
Arc Kôsei : Chapitre 4 : Les Deux Frères
Couverture : http://i.imgur.com/1zkfth8.jpg
Spoiler :
La soirée passée devant la résidence d'Arata marqua le tournant dans notre vie à tous. J'avais passé la soirée avec le jeune homme, à parler de tout et de rien. Cette harmonie s'étant installée dans nos relations était vraiment attrayante. Se parler librement c'était quelque chose de vraiment inattendu , pour être honnête jamais je n'aurais cru qu'Arata m'aurait parlé de la sorte. Mais il suffisait de briser un peu la barrière extérieure pour découvrir les beautés de la personnalité intérieure. Arata représentait exactement ce type de personne à mes yeux, et sans ce concert, jamais je ne m'en serais rendu compte. Nous allions passer énormément de temps ensemble. Nous avions monté ensemble le groupe de musique avec Kenichiro et Masu qui étaient venus nous rejoindre comme convenu. Lorsque je vis le blond accompagné de son camarade , le rouquin aux yeux verts qui était du même âge, j'étais très satisfait. Après tout, nous étions désormais quatre personnes dans le club, assez pour le rendre officiel. Ce jour là, je laissai les deux amis retrouver Arata, m'éclipsant afin de de retourner dans la salle des professeurs, avec le formulaire rempli. Cela m'avait pris douze jours pour réunir les membres requis du club de musique, mais c'était enfin bouclé. Entrant dans la salle des professeurs, j'y retrouvai Suzuki-Sensei qui fut surpris de me revoir. Il prit la parole avec entrain. -Suzuki- Oh, Nishijima-kun ! Tu es venu me poser une question pour le club n'est-ce pas ?
-Kôsei- A vrai dire, non. Je suis venu vous remettre le formulaire de validation du club.
-Suzuki- Ohhh ! Je n'imaginais pas que tu trouverais les membres aussi rapidement hoho ! Voyons voir, donne moi ce formulaire, je vais valider ton club. Voyons voir….Kenichiro Okabe, Masuda Hinata, Kôsei Nishijima, et….Arata Kashiwagi ? Tu as réussi à le ramener dans ton club. !?
-Kôsei- La signature suffit à vous le montrer en toute logique Suzuki Sensei héhé ! Arata a décidé de me rejoindre dans ma quête de l'idéal.
-Suzuki- Bien. Je ne sais pas comment tu as fait Kôsei, mais tu as toute ma reconnaissance. Je suis ravi que Kashiwagi se soit enfin extériorisé. C'était mon travail d'enseignant, mais tu l'as fait à ma place.
-Kôsei- Sans vous je n'aurais pas pu faire ça, merci beaucoup, Sensei. Je suis désolé de ne pas pouvoir vous parler d'avantage, je dois rejoindre les gars dans la salle de musique. Je vais donc vous laisser.
-Suzuki- Courage, Kôsei ! Je serai là à votre premier concert ! Je repartis de la salle des professeurs pour retourner en salle de musique. Les trois garçons avaient organisé leurs retrouvailles et m'attendaient pour décider d'un nom pour le groupe. Lorsque j'entrai dans la salle, ils étaient tous souriants , se retournant vers moi pour fêter l'officialisation du club. Nous fîmes une petite fête à cette occasion et décidâmes ensemble du nom du groupe -Arata- « The Rising Sun » ?
-Kôsei- Ouiiii !!! C'est ce que j'ai ressenti en te voyant sur scène, tu étais comme un soleil levant qui illuminait tout !
-Masuda- Moi aussi, j'ai ressenti la même chose, je pense que c'est une excellent idée, Kôsei.
-Kenichiro- C'est un peu prétentieux pour Arata-Chi, mais je veux bien, après tout t'es la star du groupe ~
-Arata- Je…C'est un peu embarrassant….Mais j'accepte. Si vous me voyez comme ça, alors on continuera de briller ensemble comme le soleil ! Sur ces quelques mots, notre aventure en tant qu'alliés débuta enfin. « The Rising Sun » écrit la première page de son histoire. Chacun d'entre nous avait ses espoirs, chacun d'entre nous avait ses rêves, et nous les mettions tous en commun pour construire un avenir radieux ensemble. Nous voulions devenir professionnels, c'était la condition pour considérer notre alliance comme un succès. Nous nous étions donc promis de nous entraîner tous les jours jusqu'à devenir imposant sur la scène nationale.
L'après-midi, nous la passions à être en cours. Masu et Kenichi étaient dans la même classe, tandis qu'Arata et moi nous étions dans l'autre. Arata s'ouvrait peu à peu au monde extérieur, participant en cours également. Je prenais des notes, il en prenait, et nous mettions tous les deux en commun pour nous assurer qu'il puisse réussir ses examens scolaires et ainsi reprendre l'affaire familiale que son père lui imposait. Nous faisions toujours le point sur le chemin du retour de l'école, et parfois, mes escapades prenaient une direction inattendue. -Arata- Dis, Kôsei.
-Kôsei- Hm, un problème Arata ?
-Arata- Tu veux t'arrêter par chez moi ? On pourrait étudier ensemble ce soir. Ne t'en fais pas, mon père ne dira rien, quand il passe un contrat, il ne le brise pas de lui même.
-Kôsei- Ca me va ~ Je vais enfin dépasser ta clôture ~
-Arata- Je suis en droit d'appeler la police si tu es trop insistant, donc je serais toi je me retiendrais. Je regardai Arata, sceptique, il me regardait de son air neutre….Cependant, il ne put tenir longtemps, puisqu'un rictus s'afficha sur son visage, et en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, il éclata de rire face à ma tête qui semblait renvoyer un air totalement confus. C'était bon de voir Arata rire de la sorte, après tous les accrochages que l'on avait eu auparavant.
Arata me ramena donc chez lui. Sa demeure était agréable à l'oeil et à l'odorat. L'intérieur n'était pas spécialement luxueux, mais on voyait clairement que c'était une maison de riches, par son espace assez étendu notamment. Arata me disait qu'il n'aimait pas cette décoration. Il aurait aimé grandir dans une maison plus petite, on y communiquait plus d'après le jeune homme. Et il n'avait pas tort, puisque dans ma petite cuisine, on prenait plus le temps de discuter que dans le réfectoire de la maison du jeune homme. Il alla dans la cuisine afin de nous ramener de quoi manger, des gâteaux qu'il avait préparé de la veille qu'il me disait. Embarquant ce qu'il avait préparé, il m'invita à monter jusqu'à arriver dans sa chambre, son univers. Ce que je vis me surprit alors. Cette chambre….Ce n'était pas du tout l'univers d'un adolescent normal. Il n'y avait rien qui aurait fait penser à une chambre d'adolescent. Les murs étaient peints d'une couleur grise unie, et rien n'était disposé sur les murs. Il n'y avait qu'un ordinateur, un lit, un chevet, et trois armoires remplies de livres, tous plus épais les uns que les autres. Je compris alors réellement l'impact que j'avais sur Arata sans le vouloir. Il me regardait moi qui était libre depuis sa cage faites de chaînes de fer, cela devait être horrible pour lui… -Arata- A quoi tu penses, Kôsei ?
-Kôsei- Je me disais que cet endroit était spécial pour un garçon comme toi et moi. Ca m'a fait bizarre d'entrer ici.
-Arata- Quand je suis ici, c'est pour travailler. Mon ordinateur me sert pour aller me détendre. Mon adolescence elle tient dans cette machine. Je joue souvent à un jeu qui s'appelle « Duel de Monstres » dessus. Tu dois certainement connaître ?
-Kôsei- Je ne connais que de nom.
-Arata- Ce jeu a eu un succès assez conséquent et est devenu une source d'énergie à une époque. Elle était trop instable du coup la population s'est rabattue sur les énergies primaires, comme le gaz par exemple. Et c'est là que mon père a fait fortune. Il avait racheté la principale société à bas prix quand l'Ener-D avait remplacé toutes les énergies renouvelables, en sachant que cela ne durerait pas.
-Kôsei- Je vois, c'est comme ça que ton père est devenu le premier fournisseur de gaz…Et donc…Toi ton temps libre, tu le passes là dessus ?
-Arata- Oui, je joue souvent à duel de monstres, et je regarde souvent des chanteurs et des musiciens sur internet. J'ai appris à vivre mes rêves par procuration, et c'est pour ça que je connaissais exactement la chanson « My Soul, Your Beats » , c'est parce que j'ai vu beaucoup de personnes la reprendre dans des covers. Je comprenais mieux à quel univers Arata était confronté au quotidien. Je me sentais vraiment mal pour lui qui ne vivait ses rêves que par procuration. Il était littéralement enchaîné. Non pas par de solides chaînes de fer, mais par des souples chaînes de coton qui étaient encore plus difficiles à briser pour mon ami.
Ne voulant pas faire voir ma gêne, je m'approchai de l'écran sur lequel il cherchait quelque chose, et repris avec entrain. -Kôsei- Montre moi duel de monstres !
-Arata- Huh.. ? Tu es sûr ?
-Kôsei- Oui ! Si tu y joues, c'est que ça doit être sympa, et puis quand je serai chez moi on pourra se faire des parties même si on n'est pas l'un avec l'autre !
-Arata- D…D'accord. Si tu y tiens. Je pris une chaise et m'assis tandis qu'Arata m'expliquait ce qu'il y avait à savoir sur les règles du duel de monstre. Il se connecta sur le site internet qui lui permettait de jouer avec des tas d'autres passionnés alors qu'ils n'étaient même pas en face de lui. Son pseudonyme à lui était « Hitotsu » , un simple numéro. Il était plutôt bien classé sur le site, puisqu'il était vingtième. Je regardai Arata lancer une partie en non classé afin qu'il puisse m'expliquer ce qu'il faisait. Son jeu se résolvait autour d'un monstre précis : « Saffira, la reine des dragons » avec laquelle il assurait à la fois l'offensive et la défensive. C'était son monstre favori , à un point qu'il avait commandé le deck qu'il jouait en virtuel simplement pour le plaisir de l'avoir en réel….Ces cartes étaient ses seules amies, qu'il disait. -Kôsei- Je peux avoir ces cartes ? Dis, dis.
-Arata- Tu ne m'as pas écouté espèce d'idiot ? Je te l'ai dit, ces cartes sont précieuses pour moi.
-Kôsei- Oui mais maintenant elles ne sont plus tes seules amies, puisque moi je suis là, et je ne te lâcherai jamais.
-Arata- Rahlalalala…. « Soupire » . Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter quelqu'un comme toi….
-Kôsei- Alllezzzzz….Arata Kun…. Arata s'arrêta quelques secondes, lorsqu'il tourna sa tête vers moi, il me laissa distinguer un sourire affectueux sur son visage. Le genre de sourire marqué par un bonheur profond. Il reprit la parole à mon intention, d'un ton plus doux que jamais. Une pointe de mélancolie s'était introduite dans sa voix assez rauque pour son âge. -Arata- Lorsque l'on se séparera, lorsque l'on se dira au revoir….Je te donnerai ce paquet de cartes afin que tu ne m'oublies pas. Chaque partie que tu joueras, nous la jouerons ensemble. D'accord, Kôsei ?
-Kôsei- Ehhhhhhhhhhh !!? Comme si on allait se dire au revoir. En vérité tu veux juste garder ces cartes pour toi ~ Espèce de radin ~
-Arata- Ce….Ce n'est pas vrai….Raaaah Baka Kôsei !!!!! Avant que je ne m'en rende compte, je me pris le poing d'Arata dans la figure. Cela me fit mal, mais c'était mieux que de le voir penser à nos adieux alors que notre aventure commençait à peine. Arata gardait malgré tout une certaine réserve en lui. Le contrat imposé par son père était comme une épée de Damoclès au dessus de sa tête, pouvant l'achever à tout moment. Pourtant, en tant que compagnon de groupe, en tant qu'ami , mon devoir était de lui faire oublier cet aspect négatif pour se concentrer sur le futur et nos rêves. Mes visites chez Arata étaient de plus en plus régulières. Je m'étais acheté un paquet de cartes de duel de monstre. Je n'aimais pas tellement ce jeu, mais c'était un moyen de passer du bon temps avec mon ami autre qu'en étudiant ensemble, donc je ne repoussais pas ce jeu. Parfois , il acceptait même de venir chez moi pour y passer une après-midi à faire des choses idiotes mais amusantes. Ma maison était moins luxueuse que la sienne, mais il semblait aimer l'ambiance qui y régnait. Il rencontra comme ça ma famille, Akemi-Neechan et mes parents, qui apprécièrent tous le jeune garçon pour les bonnes manières dont il faisait preuve. Quand il faisait beau je l'emmenais dehors afin de jouer au football, faire de la musique en plein air, ou encore, aller pêcher ou se baigner dans le lac alentour. Au fil des mois passés, Arata et moi devînmes inséparables. Il avait tout ce que je n'avais pas, et j'avais tout ce qu'il n'avait pas. Nous étions parfaitement complémentaires. A l'école, on me disait souvent que depuis qu'Arata m'avait rencontré, il était devenu un autre. Je leur répondais toujours la même chose : J'avais autant changé au contact d'Arata qu'il avait changé à mon contact. Au fond, j'étais comme Arata, mais dans le sens inverse. Si lui écartait toute forme d'amitié en rejetant tout le monde, moi j'acceptais l'amitié de tout le monde sans y accorder d'importance, comme pour dévaloriser la valeur initiale d'une vraie amitié solide. Au fond, j'imagine que c'est pour ça que j'étais aussi attiré vers Arata dès que je l'ai vu dans la salle des professeurs…Parce que lui et moi, nous étions les mêmes. Nous nous entraînions dans le club de musique tous les midis et en fin de chaque après-midi. Deux heures d'entraînement par jour étaient suffisantes pour que l'on sente notre groupe prendre du galon. Masuda était à la batterie, Kenichiro à la basse, Arata à la guitare et au chant, et moi j'étais au violon et aux choeurs. Arata me disait que ma voix avait un potentiel à exploiter. Il voulait que l'on chante ensemble, mais ma voix n'était pas si belle qu'il le disait. Du coup lorsque je ne pouvais pas jouer du violon car la chanson ne le permettait pas, je pouvais aussi jouer de l'octobasse, que j'arrivais à maîtriser plus ou moins facilement grâce à mon apprentissage du violon. Cela permettait d'accentuer les graves lors de nos chansons. Nous avions chacun notre ou nos spécialités. L'harmonie de notre groupe se consolidait au fur et à mesure des entraînements. Nous faisions tous quelques erreurs, excepté Arata qui était parfait en chant. C'était encore autre chose pour la guitare, il débutait donc il ne pouvait que faire des arrangements basiques, mais il tentait au mieux d'assurer pour pouvoir diversifier le panel de chansons que l'on pouvait composer. Kenichiro était celui qui avait l'oreille la plus fine du groupe. Il pouvait imaginer une mélodie et la retranscrire sur une partition avec une facilité déconcertante, et même si on ne le constatait pas sur scène, son génie égalait celui d'Arata. Lorsqu'il composait, je restais souvent avec lui pour m'entraîner à retranscrire ce que l'on imaginait ensemble, ça me permettait de développer mon oreille à mon tour. Quant à Masuda…Il avait un certain talent pour écrire des paroles assez censées tout en réussissant à les caler sur les compositions de Kenichi. Nous étions vraiment tous complémentaires. Notre première chanson à nous se nomma « Philosophyz » . Elle était le fruit de notre travail à tous et nous avait permis de gagner de la notoriété dans le collège. Lorsque nous avions joué cette chanson dans le gymnase, elle avait emporté tous les élèves dans un autre monde Grâce à cette performance, Arata avait obtenu beaucoup de notoriété dans l'école en tant que chanteur, et nous avions suivi en tant que groupe. « The Rising Sun » devint populaire très rapidement , et notre cercle de relations chez les professeurs et dans les autres clubs s'étendit avec notre groupe. Je m'étais demandé pendant un moment pourquoi Masu avait mis un « z » à Philosophy pour créer cette chanson. Il me répondait qu'il aimait l'idée de la fin, et que pour lui, le fait que le titre de notre première chanson se finissait par la dernière lettre de l'abécédaire était symbolique. C'était une drôle de raison, mais c'était du Masu, il était totalement décalé par rapport à nous autres. Ce fut quelques temps après notre succès énorme que notre vie à tous bascula. Un mois d'avril qui marquait le troisième et dernier trimestre de notre troisième année. Notre établissement était singulier, puisqu'habitant dans la région francophone, nous utilisions le calendrier scolaire français pour nos évènements et cycles scolaires. Juin était notre dernier mois d'école et avec lui arrivait un événement qui allait changer notre vision des choses. Je courais dans le couloir, tenant dans la main le papier qui allait nous faire découvrir un nouvel horizon. En cette fin d'après-midi, je me ruai dans la salle de musique , y retrouvant mes camarades qui me regardèrent d'un air dubitatif. Pour toute réponse, je plaquai la feuille sur la table qui nous servait de bureau, laissant mes camarades voir de quoi je parlais. Sur le papier chiffonné par ma main était marqué 'Festival Musical Annuel Inter-Ecole' . Arata lut le papier et les détails, avant de prendre la parole, émettant ses interrogations à l'idée de ce festival. -Arata- « Festival Musical Annuel » ? C'est un concours ?
Je repris, enjoué par la nouvelle que j'apportais.
-Kôsei- Oui, Arata-Kun ! Tous les clubs de musique de collèges et lycées peuvent s'y rendre pour participer à une compétition. Il paraît que les gagnants gagnent le droit de passer une audition pour un producteur connu dans le pays !
En m'entendant parler de l'évènement et de la récompense, ce fut Kenichiro qui poussa un cri de joie avant de se ruer vers nous avec enthousiasme. Il reprit la parole, emballé par l'idée.
-Kenichiro- Wuhoooo ! Ca serait la parfaite opportunité pour nous de nous lancer dans le milieu pro !
-Masu- Vous pensez vraiment qu'on a le niveau requis ? Il y aura des lycées aussi à ce festival…
-Kôsei- Et alors ? Même si on perd, il n'y a aucun mal à essayer ! Et puis avec la voix d'Arata, l'oreille de Kenichi, et le génie de Masu, on ne peut qu'aller loin !
-Arata- Kôsei. Tu as aussi du talent. Ne te sous-estime pas. Sans toi, le groupe n'aurait pas repris. Pour ma part, je compte donc participer à ce festival et je compte gagner avec vous mes amis !
-Kôsei- Tous ensemble !
-Masu et Kenichiro- Ouais !!! La décision fut prise, nous devions participer au festival annuel de la musique qui aurait lieu deux mois plus tard. J'inscris donc notre groupe grâce au soutien de Suzuki Sensei sous le nom « The Rising Sun ». Seulement quelques mois s'étaient écoulés depuis que notre groupe s'était construit, mais j'avais l'impression que nous étions ensemble depuis des années. Comme si toute ma vie je l'avais passée aux côtés de Masuda, Kenichiro, mais aussi et surtout Arata, qui était devenu le frère que je n'avais jamais eu. Nous nous préparâmes ensemble, moi et Arata , pour les examens de fin d'année. Nous n'avions après tout pas oublié le contrat qui reliait mon ami à son père, et nous étions bien décider à imposer à cet adulte notre vision de l'espoir. Parfois je me disais tout de même que c'était mal ce que nous faisions lui et moi. Manquer de respect à son père en allant contre sa volonté était une méthode qui me laissait un froid dans le dos, mais Arata semblait déterminé à lui montrer qu'il avait tort, donc je le suivais tout comme il me suivait. Ce fut ainsi que les jours passèrent. Moi et Arata étudiâmes ensemble jusqu'à connaître assez pour prétendre à réussir ces tests de fin d'année. A trois semaines des examens, nous étions tous les deux fin prêts à montrer au père de mon ami qu'on pouvait consigner rêves et responsabilités. Etant donné que nous avions un peu d'avance, Arata et moi nous étions convenus que l'on passerait une soirée à l'extérieur. Arata participait à un tournoi de duel de monstres, et il voulait m'y convier , moi qui avait finalement fini par apprécier le jeu. Je me rendis donc en cette après-midi marquée par un soleil timide mais réchauffant les cœurs au lieu du rendez-vous où j'allais voir jouer Arata. Il devait jouer dans le stade municipal. C'était ici qu'étaient hébergés les tournois de duel de monstres du coin, et c'était donc ici que mon ami allait affronter d'autres joueurs chevronnés afin de gagner un titre et un peu d'argent. Je mis un peu de temps à trouver, mais une fois que j'arrivai, je pus m'installer facilement. Le tournoi auquel participait Arata réunissait pas mal de concurrents, des jeunes de notre âge qui étaient venus s'amuser ici dans un cadre de compétition bon enfant. Tout le monde jouait contre tout le monde, puis , lorsque les matchs furent annoncés, chacun gagna son espace. Je ne distinguai pas mon ami de suite. Il me fallut le chercher une bonne dizaine de minutes, et encore, ce n'est pas lui que je remarquai, mais son monstre fétiche, Saffira la reine des dragons. Lorsque j'aperçus le dragon féminin tout de doré vêtu , je jetai un œil au propriétaire du monstre, et ce que je vis me choqua au plus haut point. C'était Arata qui était présent, aucun doute là-dessus. Cependant, il y avait quelque chose de différent en lui. Son visage n'était pas à découvert. Il portait un drôle de masque séparé en deux émotions distinctes, une expression de rage d'un côté, un rire cynique de l'autre. Il portait également une longue cape lui couvrant tout le corps , comme s'il cherchait à cacher son identité véritable. Piqué par ma curiosité, je fis le tour du stade jusqu'à pouvoir arriver à son duel. Lorsque je fus proche, je distinguai l'écran connecté à leur duel. « Hitotsu » était le nom affiché désignant Arata. Je compris alors que le pseudo « Hitotsu » était bien plus qu'un pseudonyme, il était un autre Arata. Mon ami n'eut pas de difficultés à gérer son adversaire et à le vaincre. Sa technique était époustouflante. Son adversaire, qui jouait un deck à base de monstres dragons qui en invoquaient d'autres lorsqu'ils étaient détruits, fut littéralement soufflé par la puissance d'Arata. La différence de niveau était trop importante entre les deux protagonistes du combat. Arata quitta l'estrade en silence lorsqu'il vainquit l'adversaire. J'étais apparemment arrivé en retard, puisque ce duel était annoncé comme le dernier. Je suivis mon ami qui sortit par un vestiaire et je le rattrapai afin de parler de sa performance du jour. Lorsqu'il me remarqua, il enleva son masque et m'étreignit comme il le faisait habituellement pour me dire bonjour. C'était devenu notre truc, d'être aussi proches que des frères et de se le manifester de la sorte. -Arata- Kôsei. Je suis content que tu sois venu.
-Kôsei- Héhéhé….Je suis arrivé en retard…Je n'ai vu que ton dernier match. Je suis désolé, Arata-niichan ~
-Arata- Arata…..Niichan ?
-Kôsei- Oh…Excuse moi, Arata. Ca m'a échappé. Tu sais…On a passé beaucoup de moments ensemble récemment …Et…Enfin. Je t'ai peu à peu considéré comme un frère…Alors…Ca m'a échappé.
-Arata- Eh ? C'est ridicule. Nous ne sommes pas devenus des frères. Nous le sommes depuis le début, Kôsei-Oto ~
-Kôsei- Oto….Eh, pourquoi c'est moi le petit frère alors qu'on a le même âge !?
-Arata- Il fallait y penser avant de m'appeler Niichan. Et puis je suis ton aîné d'un mois.
-Kôsei- Raaaah….. ! Je me fais toujours avoir…..BAKA !!! Alors qu'Arata se moquait ouvertement de moi, lui et moi qui étions alors dans les vestiaires du stade, fûmes interrompus par des bruits de pas s'avançant vers nous. C'était un bruit de souliers féminins qui résonnait au loin et qui s'approchait de plus en plus de nous. Je fus interpellé par ce son devenant de plus en plus imposant dans notre conversation, tandis qu'Arata ,lui, ne semblait pas inquiété.
Lorsque le pas se fit plus audible, je distinguai alors une silhouette féminine s'avançant vers nous d'une démarche élégante. Sa silhouette puis son visage devinrent de plus en plus visibles au fur et à mesure que la pénombre du couloir n'affectait plus son visage. Elle était une jeune femme qui devait approcher la trentaine, au teint ni trop pâle, ni trop mate. Son fin visage était souligné par sa longue chevelure couleur corbeau partant des hanches jusqu'à se redresser majestueusement sur son crâne, laissant quelques mèches occuper son front. Son regard océan était empli d'un profond sentiment de tristesse et de mélancolie, si bien que même lorsqu'elle afficha un sourire en voyant Arata, son visage continuait de respirer la tristesse. Mais alors que j'allais lui demander ce qu'elle faisait-ici, c'est Arata qui prit la parole avant moi, de son ton neutre habituel. -Arata- Bonsoir, Dame Laïla.
-Kôsei- « Dame Laïla » ?
-Laila- Arata-kun…Je suis heureuse de te voir , tu as participé à ce tournoi également je suppose ?
-Arata- Oui, j'ai participé comme vous me l'avez indiqué et cela a plus ou moins été productif. Terminer sixième sur les quatre-vingt participants est quelque chose qui redore un peu le blason de l'équipe, mais je sens que je peux mieux faire. Regardant Arata avec affection, la jeune femme lui sourit, avant de reprendre d'un ton assez doux et réconfortant. -Laila- Ne t'en fais pas, Arata-kun. L'équipe n'a pas encore de projets importants. Tout ce qui importe, c'est que tu t'entraînes.
-Kôsei- Eh, Arata-Niichan. Je le sens pas tout ça….Qui est cette femme… ? Est-elle de ta famille ?
-Laila- « Arata-Niichan » ? Je ne savais pas que tu avais un frère, Arata-kun.
-Arata- Pourtant j'en ai bien un. Je vous présente donc mon frère, Kôsei. Kôsei, je te présente Dame Laila. Elle est la leader d'une équipe dans laquelle je m'investis et qui a des projets sympathiques sur le long terme.
-Kôsei- Enchanté.
-Laila- De même ~
-Arata- Bien. J'ai gagné un peu d'argent grâce à ce tournoi, je vais mettre tout cela à profit pour pouvoir sortir un peu. Viens, Kôsei. On va aller s'amuser comme promis. Pour toute réponse, je saluai cette femme et suivis Arata pour sortir du stade municipal. Cette Laila ne m'inspirait vraiment pas confiance. Qui était-elle, qui était son équipe, et comment Arata-Niichan était entré en contact avec ce genre de personnes…. ? Je n'avais aucune réponse à toutes mes questions, j'étais inquiet pour Arata…Cependant, avant même que je n'ouvre la bouche, il répondit à mes inquiétudes. Nous étions vraiment connectés lui et moi quand on y réfléchissait bien. -Arata- Laila est une joueuse professionnelle. Nous nous sommes rencontrés il y a un an de cela. Je faisais le mur, et elle m'a vu jouer.
-Kôsei- Tu t'es enfui de chez toi pour jouer aux cartes ?
-Arata- Oui. Ce jeu c'était tout ce que j'avais, et rencontrer Laïla cela m'a fait du bien. Elle m'a présenté du monde, on a parlé, on a joué ensemble, et c'était sympathique. Elle disait toujours que je n'avais pas d'espoir à avoir. Que tant que je serai avec le groupe, l'espoir ne viendra pas me faire du mal, pour la simple raison qu'aucun membre de l'équipe n'avait espoir en quoique ce soit.
-Kôsei- Je vois….
-Arata- Pourtant, je me refusais d'y croire. Malgré le fait que j'ai trouvé refuge avec eux, j'ai continué à prier pour que Dieu mette sur ma route un peu d'espoir.
…..
Arata s'arrêta pendant quelques secondes, regardant dans le vide pendant quelques secondes. Son regard était perdu dans son esprit et ses pensées. J'avais l'impression que ce que je lui disais ne pouvait pas pénétrer son cœur. Cela dura quelques secondes. Lorsqu'il revint à lui, il se tourna vers moi, me souriant d'un air affectueux. Comme il ne l'avait jamais fait auparavant. Je pouvais discerner tout l'amour qu'Arata me portait en regardant ce sourire. -Arata- Tu sais, Kôsei. Je pense que c'est le destin qui nous a fait nous rencontrer.
-Kôsei- Je pense la même chose ; Arata.
-Arata- Je ne sais pas ce que nous réserve demain, mais je veux regarder cet avenir avec espoir, et cesser de ne rien attendre de la vie de peur d'être blessé. Ne pas avoir d'espoir en soi de peur de connaître le désespoir, c'est la résolution de vie la plus lâche qu'il peut y avoir selon moi.
-Kôsei- J'ai toujours prétendu être entouré, voir l'espoir sous tous les angles, pourtant lorsque je me suis retrouvé face à l'échec de ce concert, tout mon espoir ne m'a pas sauvé de cette désillusion. Qui était donc le plus aveugle de nous deux ; toi qui plongeait ton regard dans la pénombre, ou moi qui aveuglait mon regard en le plongeant dans une lumière étincelante ?
-Arata- Je suppose que tu as raison. Il faut trouver son équilibre….Et je pense l'avoir trouvé. Je compte quitter l'équipe de Laila.
-Kôsei- C'est la bonne décision, Arata. Arata acquiesça. Lui et moi avançâmes loin de ce stade de football. Je ne lui demandai pas pourquoi il jouait au duel de monstres en portant un masque et en gardant ce pseudonyme « Hitotsu » , mais cela m'inquiétait tout de même un peu. Je me consolai avec le fait qu'il voulait simplement éviter de se faire reconnaître par un de ses parents ou un ami de l'école, mais je sentais que quelque chose de bien plus profond se cachait derrière Arata et cette femme, Laila. Je décidai néanmoins de ne pas me préoccuper du sujet pour le moment. Arata était avec moi, rien ne pouvait lui arriver puisque j'allais veiller sur lui. C'est sur cette pensée que j'entraînai Arata dans les rues du centre ville en cette douce soirée de début d'été…. De jours en jours, nous arrivâmes enfin au Fetival Musical Annuel Inter-Ecole, moi et « The Rising Sun ». Ce festival était organisé par l'université Kibougamine, qui avait le pouvoir de présenter des musiciens, des chanteurs, ou des groupes, aux plus grands producteurs du pays. C'était une étape fondamentale pour devenir professionnels et voir nos rêves se réaliser ensemble. Nous étions tous un peu stressés tandis que nous pénétrâmes le festival en plein air. Des groupes avaient déjà débuté leur entraînement de dernière minute, et en les voyant jouer, je compris que la compétition allait être rude. Arata , lui, n'était pas intimidé. Il nous pensait vraiment au niveau de ces groupes alors que nous n'avions même pas un an d'expérience ensemble. Il était vrai que nous nous étions construit une renommée assez importante dans notre collège, mais cela s'arrêtait là. Nous n'étions pas du niveau de groupes de lycée ou universitaires. Lorsque nous arrivâmes au centre de la manifestation, parmi les groupes présents je distinguai un visage familier. Voir cette personne ici me surprit. Lorsqu'elle me remarqua, elle fut surprise à son tour, mais elle finit par sourire. Elle s'avança vers moi, laissant sa longue chevelure brune flotter au vent, tandis que sa mèche rose adhérait toujours à son front. Elle devait en avoir mis de la laque, Akemi-Oneechan. Elle prit la parole d'un air enjoué à mon intention. -Akemi- Hey ! Kôsei ! Alors, tu viens gouter à la compétition aussi ? ~
-Kôsei- Tu participes à ce festival, Onee-Chan ?
-Akemi- Yep ~ Les filles et moi on va mettre le paquet ~
-Arata- A…Akemi-Chan…Je suis content de te voir ici…
-Akemi- Pas de familiarités les jeunes ~ Ici nous sommes adversaires ~ Je vais vous présenter les filles ! Akemi se retourna dans la direction opposée d'Arata, qui semblait troublé par quelque chose chez ma sœur. Elle cria un « Hey les filles, ramenez vous » qui résonna dans l'espace du festival. Lorsque ses camarades l'entendirent, elles la rejoignirent immédiatement, nous laissant distinguer 5 jeunes femmes , de physiques variés , mais toutes habillées du même uniforme blanc. Tee shirt court blanc, short blanc, on aurait dit des pom pom girls. Akemi se retourna vers nous et fit les présentations avec enthousiasme. -Akemi- Les filles, voici « The Rising Sun ! » Le loser avec son bandeau et ses cheveux en bataille, c'est mon petit frère Kôsei. Le grincheux juste derrière lui c'est Arata. Le blond qui se prend pour un beau gosse mais qui ne l'est pas c'est Kenichiro, et le rouquin qu'on distingue à peine tant il est timide, c'est Masuda. Les gars, voici « Garden of Roses » . La blonde, c'est Haruhi à la batterie, les deux brunes sont Grazziella et Joyce qui jouent toutes les deux de la guitare. Et les deux rousses sont mes choeurs, Daphné et Aria. Moi, je suis au chant et à la basse ~
-Kôsei- Hey, ton introduction n'est pas très flatteuse.
-Arata- C'est…Akemi chan est toujours comme ça…Hahaha..Ha..Ha…
-Masuda- Hum….Arata-Kun ? Tu es bizarre….
-Kenichiro- Je suis sur qu'il en pince pour Ak –
-Arata- FAIS ATTENTION A CE QUE TU DIS TOI…..Baka Kenichi.
-Akemi- Du calme les jeunes ~ Il faut rester unis si vous voulez avoir une chance contre nous. Nous sommes le groupe ouvrant le bal, vous devriez nous regarder et en prendre de la graine ~ Akemi nous laissa, suivie par ses camarades. Nous restâmes dubitatifs, après tout, même moi je n'avais jamais vu « Garden Of Roses » concourir dans une compétition, ou même donner un concert tout court. Cependant, elles avaient été le groupe le plus imposant de l'histoire du collège. J'étais donc curieux de voir comment elles allaient s'en sortir. Akemi monta la première sur scène, suivie par ses amies. A peine ma sœur toucha le podium qu'elle était déjà dans la peau de son personnage. En terme d'ambiance, elle était bien loin d'Arata et moi, puisqu'elle imposait déjà son personnage sur scène avant même d'entamer la chanson. -Akemi- Ohayoooooooooo Gozaimasu ! Mina !! C'est moi Akemi, accompagnée par mon groupe, « Garden Of Roses » ! Nous sommes ravies d'avoir l'honneur de faire la première du show wonderful qu'est le festival annuel de musique inter-école ! Are you ready !? Le public répondit par un « Ouaiiiiis » à l'unissons. Akemi était très satisfaite par la qualité de l'ambiance présente. Elle reprit alors avec encore plus d'enthousiasme et d'entrain. -Akemi- Alors ce soir, dear friends, on va vous chanter notre dernière top song ~ Allons-y les amis et chantons « Forever we can make it » ~ Ow Yeahhhh !!! Haruhi, Grazziella, Joyce, Daphné, Aria, C'mon babes ! https://www.youtube.com/watch?v=5zbNxB1rUrs
Le groupe débuta la chanson par un petit avant goût qui n'était pas joué très fort, avant d'enchaîner sur la chanson en elle même. La voix plutôt grave mais assez sensuelle d'Akemi était rythmée par la batterie de Haruhi et la guitare de Grazziella. Tandis qu'Akemi avançait dans les paroles, elle rassemblait peu à peu de plus en plus de musiciennes dans son groupe qui s'ajoutaient progressivement à la chanson. Cela permettait au public de bien juger la valeur de chaque musicienne du groupe. Lorsqu'Akemi arriva au refrain, elle s'enflamma et entraîna son groupe avec elle. Elle bougeait , dansait, souriait, mise en avant par le feu des projecteurs, et menant son groupe à sa façon. Elle était le chef d'orchestre de son groupe, puisque toutes les demoiselles jouaient au rythme de mouvement d'Akemi. Elles n'avaient même pas besoin de guide, regarder ma sœur leur suffisait pour adopter le bon rythme. Dans le public, les spectateurs étaient enflammés par la prestation de ma grande sœur. Le groupe légendaire des années collèges avait décidément réussi à imposer sa domination à leur arrivée au lycée, et c'était pour eux la dernière chance de dégoter une carrière professionnelle puisque tous les membres de « Garden of Roses » étaient en dernière année au lycée. Tandis que je regardais la prestation des filles, je réalisai que la compétition allait être très difficile et que le degré de tension allait être très élevé. Je lançai un regard à Arata, réalisant en voyant le sien qu'il pensait la même chose. Avait-on vraiment une chance face à « Garden of Roses » ? C'était un peu la consécration de cette année que nous allions jouer pensais-je, tandis qu'Akemi et ses camarades terminaient la chanson sous la frénésie du public. Lorsqu'Akemi redescendit avec son groupe, nous savions qu'elle avait placé la barre très haut et que n'importe quel groupe qui passerait après ça allait souffrir pour imposer son style. Nous regardâmes des tas de groupes passer l'audition. Certains étaient très bons, d'autres fautaient sur scène. Je regardais le tout avec enthousiasme. C'était agréable de voir tout le monde donner le meilleur de soi même.
Kenichi et Masu, les inséparables, étaient partis se chercher à manger alors que moi et Arata ne pouvions rien avaler à cause de la pression causée par l'évènement. Nous nous contentions de regarder chaque groupe qui passait. Arata , contrairement à moi, analysait toutes les erreurs des chanteurs et tout ce qu'ils faisaient de bien. Il disait qu'à titre informatif, cela serait enrichissant. Sans vraiment comprendre, je restai silencieux afin de le laisser se concentrer sur l'évènement. C'est au bout d'une heure que la pression atteint son paroxysme. 8 groupes étaient déjà passés, et nous étions les prochains sur la liste. Masu et Kenichi étaient revenus, ils se disaient prêts à en découdre, tandis que de mon côté, j'étais anxieux. Nous allions proposer notre dernière chanson en date afin de captiver le public. Celle créée avec le génie d'Arata, de Masu, et de Kenichi….Mais…Moi, je n'étais pas à la hauteur. Je savais très bien que dans ce groupe, j'étais celui qui avait le moins d'utilité sur le plan musical. J'étais entouré de trois génies qui me portaient constamment. Mon but principal était donc de ne pas tout foutre en l'air. Nous fûmes appelés sur scène. Je ne savais pas ce qu'il allait advenir de nous après ça, mais je me persuadai moi même que tout irait bien. Ils disaient tous « Si c'est Kôsei , tout ira bien. » ….Ce Kôsei, ce n'était pas le vrai moi. C'était ce Kôsei qui faisait semblant d'être entouré, mais qui ne valorisait que la solitude. Mais c'était différent désormais, j'avais des camarades avec moi, j'avais des bons moments derrière moi. J'avais de l'entraînement en plus par rapport à ce concert….Nous ne pouvions pas échouer. Lorsque nous montâmes sur scène, je n'avais aucune idée de l'attitude à adopter pour emballer le public. Je n'avais pas la prestance d'Akemi sur scène, et j'étais bien trop introverti sur scène. Cependant, avant que je ne puisse arriver avec un plan improvisé, je vis quelque chose passer en vitesse devant moi. Je ne pus le reconnaître que parce que la veste noire qu'il portait avait flotté devant ma vision l'espace d'un instant. Il s'avança vers le public rapidement. Je le voyais de dos, mais l'écran en face de nous me montra l'entrée d'Arata qui me surprit. Affichant un sourire, il prit la parole avec entrain. -Arata- Merci d'être venus pour le festival. C'est un honneur pour nous de nous produire ici.Je suis Arata Kashiwagi, et je suis avec mes partenaires , Kôsei Nishijima, Kenichiro Okabe, et Masuda Hinata. Ensemble nous formons le groupe « The Rising Sun » ! Êtes vous chauds pour nous écouter !? Le public réagit en offrant une ambiance moyenne. Arata, ne semblant pas encore satisfait, relança le public en conséquence, en y mettant plus d'entrain. -Arata- Je n'entends rien ! Nous allons pousser le cri de notre âme pour qu'il raisonne dans vos cœurs ! Etes vous prêts à vivre cette expérience avec nous !? Vous êtes chauds ce soir !? Cette fois , le public réagit plus spontanément et cria un « ouaiiiiis » qui résonna même plus intensément que lorsqu'Akemi avait essayé de capter l'attention du public. Arata avait essayé une technique risquée mais qui avait porté ses fruits : rappeler le public une seconde fois après avoir échoué la première. Devant son succès, il reprit la parole. -Arata- Nous vous présentons la toute dernière chanson que nous avons composé ensemble et qui je l'espère va remettre de la couleur dans la vie à tous ! Nous allons repeindre les couleurs de ce monde en des couleurs éclatantes, voici « Light Colors » ! Lorsqu'Arata annonça le titre de notre chanson, nous eûmes tous les trois un boost qui parcourut notre corps. Arata fit pour dernier signe un clin d'oeil au public. Il était physiquement avantageux, c'était un bon atout pour être un leader de groupe puisqu'il attirait déjà la vue du public.
Et c'est ainsi que se joua notre avenir à tous, tandis qu'un arrangement de synthétiseur était le point de départ de notre chanson. Nous allions jouer pour la première fois dans un cadre professionnel, et nous allions le faire ensemble. Qui vivra verra….
Arc Kôsei : Chapitre 5 : Le rêve par procuration
Spoiler :
Lorsqu'Arata annonça le titre de notre chanson, nous eûmes tous les trois un boost qui parcourut notre corps, remontant de nos jambes jusqu'à notre poitrine pour dégager un sentiment de chaleur prenant. Arata fit un clin d'oeil au public avant de revenir vers nous tandis que l'arrangement de synthétiseur simulant un solo de piano débutait. Mon partenaire se prépara à chanter, nous lançant un dernier signe positif d'affection profonde. Arata….Arata redevenait le soleil qui brillait sur scène. Entamant sa chanson, il captiva instantanément le public. Cependant…Les personnes qui étaient le plus abasourdi par la beauté de notre vocaliste ces personnes étaient nous…. Je jouais de l'octobasse ce soir là, et j'étais également aux choeurs. Tout vint instinctivement. Je ne pouvais pas décoller mon regard de mon frère, mon esprit ne se décollait pas de mon ami. Mon corps et mon esprit n'étaient plus synchronisés. Tandis que je jouai et chantai machinalement, je ne pouvais pas décoller mon regard de ce rayon de soleil sur scène. J'étais habitué au génie d'Arata, mais ce que je vis ce jour là était clairement d'un autre niveau. Le cœur de mon partenaire s'alliait à sa compétence. Il n'y avait plus aucune frustration en mon camarade, il n'y avait que du bonheur, que de la joie, de la lumière….C'était exactement notre chanson…Light Colors…. Je compris alors à quoi pensait Masu lorsqu'il composa les paroles de la chanson. Light Colors, l'histoire d'un prime qui repeint les couleurs du monde qui sont ternes en merveilleuses couleurs pastel et éclatantes. Ce prisme qui éradiquait la colère et la mauvaise humeur du cœur des autres, ce prisme qui avait le pouvoir de faire ressortir tout le meilleur en chacun d'entre nous…..Arata était ce prisme auquel Masu faisait allusion. Car sans le savoir, Arata avait révélé le meilleur en chacun de nous. Il était celui qui m'avait permis de me dépasser, mais aussi celui qui avait permis à Kenichiro et Masuda de reprendre espoir et de se relancer dans la musique, si nous en étions là, à être sur une scène pour une compétition inter-école, captivant le public…C'était bien grâce à Arata. Cela ne faisait aucun doute. C'est ce prodige qui a repris espoir en la vie qui était à l'origine de toute cette progression. Moi qui pensais que ce qui était beau chez l'humain était le fait qu'il n'aie besoin d'aucune motivation pour évoluer, je me rendis compte à ce moment que j'avais tort… Nous avions tous besoin de motivation pour nous dépasser. Nous avions tous besoin d'un sentiment d'espoir profond pour donner le meilleur de nous même. Celui qui ne connaissait jamais l'échec ne pouvait jamais prétendre connaître la saveur du succès. « Dans chaque être il y a un potentiel à développer. » Que ce soit du talent, un trait de personnalité unique, ou encore dans le fonctionnement d'ordre naturel, chaque être vivant était unique et merveilleux en soi rien que par le fait de porter la vie. Et c'est exactement ce qu'Arata représentait actuellement sur scène. Il portait la vie en lui , il portait l'espoir, le bonheur, les rêves….Nos sentiments….
….. Tandis que la chanson progressait sûrement, je fus un peu déstabilisé par mes propres pensées. Mes yeux devinrent humides , brouillant ma vision. Je ne pouvais pas essuyer ces larmes qui commencèrent à devenir abondantes. Je devais jouer jusqu'au bout, je ne pouvais pas lâcher ce pourquoi on s'était tous battus. Malgré ces quelques larmes qui devinrent un torrent ne pouvant plus s'arrêter, je ne pouvais pas. Les lumières des spots devinrent floues , le public devint flou à son tour. Je ne pouvais plus distinguer les formes tant mon émotion m'avait gagné, mais rien n'avait d'importance. Je me fichais de l'apparence que je reflétais. Je n'étais plus le Kôsei qui voulait être apprécié par tout le monde, j'avais enfin connu une relation authentique.
……
….
La musique s'arrêta. Nous avions réussi ce pari de tenir six minutes sur scène à produire notre musique qui venait droit de notre cœur. Je pus enfin frotter mes yeux et mon visage , qui étaient humidifiés par les larmes que j'avais versé. Lorsque ce fut fait, je distinguai Arata sur scène, remerciant le public, souriant comme il l'avait fait tout au long de la chanson….Cependant, tout comme moi, ses yeux semblaient luire à la lumière. Je me retournai, cherchant Masu et Kenichiro du regard, avant de constater qu'ils étaient dans le même état que moi et mon ami.
…..
C'était donc ça…The Rising Sun.
Notre prestation finie, je lançai un dernier regard dans le public. J'y distinguai Akemi, ma sœur, qui était au premier rang pour assister à ma représentation. Elle affichait un léger sourire empli de satisfaction, comme si elle me disait à ce moment « Bravo, Kôsei. » Pour toute réponse, je souris franchement à ma sœur, avant de rejoindre les camarades qui m'avaient accompagné et soutenu jusqu'à présent. Nous formâmes un cercle avec nos bras, nous félicitant les uns les autres de la prestation du jour.
…..
….
Et finalement, nous quittâmes la scène, sans savoir qu'à ce point, nos vies à tous allaient prendre un tournant bien plus intense que nous l'aurions prévu. Alors que nous descendions de l'estrade, Masu et Kenichiro allèrent se chercher à boire, tandis qu'Arata s'arrêta net. Il se retourna vers moi, prenant la parole à mon intention. Moi qui pensais alors avoir été surpris dans tous les sens par Arata, je restai sans voix face à ce visage gonflé par les larmes, mais souriant chaleureusement que mon ami m'offrait. Lorsqu'il prit la parole, il hésita un peu, mais se laissa aller au final pour émettre la confession la plus sincère qu'il ne m'ait jamais faite. -Arata- Kôsei. L'année que j'ai passé à tes côtés fut la meilleure année de toute ma vie. Je ne te remercierai jamais assez pour tout ce que tu as fait pour moi. Kôsei….A jamais…Je t'aimerai à jamais…Mon frère…Pour toujours… Je ne pus en contenir d'avantage. Je me jetai sur mon ami, pleurant comme je n'avais jamais pleuré. Pour toute réponse, il posa sa main sur mon épaule, me souriant comme un grand frère l'aurait fait. Je m'en fichais d'être le plus fragile de nous deux, je voulais simplement que cela sorte. -Kôsei- Arata….Toute cette année fut aussi la meilleure à mes yeux. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui me comprend aussi bien que toi….Promets-moi….Promets-moi de ne jamais quitter ma vie….J'ai besoin de toi…Oni-chaan….J'ai besoin de toi….
-Arata- Oui….J'ai besoin de toi aussi. Restons ensemble, pour toujours.Petit frère. Mon ami me repoussa et essuya mes larmes en me souriant chaleureusement. Toute l'année que nous avions vécu me revint alors en mémoire. Cette première rencontre que vous avions vécu, lui et moi. Ce sentiment que j'avais de me dépasser comme jamais je ne l'avais fait avant rien que pour lui montrer mon espoir, mon échec face au public qui a convaincu Arata de venir sur scène dévoiler son génie, l'histoire de Kenichiro et Masu qui me poussa à faire tout ça pour convaincre le père de mon ami de bien vouloir lui laisser sa chance…..
Les répétitions….
Les devoirs à la maison…..
Les rêves par procuration, et les escapades clandestines….
Tout ça….Tout ça faisait partie de mon histoire et de celle d'Arata. Une histoire commençant par une lumière, une histoire valant la peine d'être vécue, une histoire motivée par les bons sentiments de chacun. Une histoire comme jamais je n'en avais vécu auparavant….
Et cela ne faisait que commencer…. La soirée reprit normalement son cours, tandis qu'Arata et moi nous étions posté en retrait. Nous regardâmes chaque groupe passer. Certains étaient ancrés dans un style pop rock, d'autres étaient centrés sur le Jazz, mais tous étaient plus ou moins talentueux. Nous étions conscients que nous ne valions rien face à des groupes universitaires, mais nous ne regrettions pas notre prestation du soir.
Lorsque la soirée prit fin, on nous fit attendre une demi heure le temps que le jury de professeurs de musique du groupe scolaire « Kibougamine » prenne sa décision concernant le groupe qui allait avoir l'honneur d'obtenir un entretien avec une maison de disques professionnelle réputée dans notre pays. La demi heure passée, nous retînmes tous notre souffle lorsque ce fut le directeur du groupe scolaire « Kibougamine » qui monta sur scène en personne pour annoncer les résultats.
L'homme âgé d'une quarantaine d'années, gris de cheveux, sortit un papier plié proprement de la poche avant de son costume, avant de prendre la parole dans son micro. -Kirigiri- Mes chers étudiants, chers amis de la musique, merci d'avoir fait le déplacement pour ce festival annuel musical inter-école. Je suis Jin Kirigiri, le fondateur et dirigeant du groupe scolaire « Kibougamine ». Je suis ravi de voir autant de talent parmi nos étudiants, et si pour la plupart d'entre vous, ne pas être sélectionné paraîtra comme un échec, je peux vous assurer que le festival de ce soir est une victoire pour l'éthique de Kibougamine. En effet, je suis ravi de voir que donner la priorité aux clubs permet d'une part de développer les compétences artistiques, mais aussi et surtout de développer les liens entre vous tous. J'ai été ravi de voir autant de groupes soudés et souriants ce soir, et c'est avec l'amour d'un père que je vous remercie de m'avoir montré un tel spectacle.
Mais ne vous faisons pas attendre d'avantage, il est temps de décerner le prix tant convoité et tant attendu aux gagnants de ce soir ! Tandis que le discours du principal avait fait sourire tout le monde, la pression se fit plus intense lorsque l'homme fit durer le suspense. Tandis que j'attendais beaucoup de cet événement, Arata, lui , avait reprit son air neutre face à l'homme d'âge mur qui annonçait les résultats. Lorsque ce dernier annonça le vainqueur, je crus que mon cœur allait lâcher. -Kirigiri- Les vainqueurs de cette édition , qui auront donc le privilège de se produire devant une maison de disque sont « Garden of Roses » pour leur chanson « Forever we can make it » !!! Lorsque le vainqueur fut déclaré, je crus que j'allais fondre. Un sentiment de satisfaction , mêlé à un sentiment de profonde frustration se mélangèrent dans mon corps, faisant alterner le chaud et le froid dans mon fort intérieur. Regardant ce qu'il se passait devant moi, je voyais Akemi et ses partenaires exulter , et cela me faisait plaisir. Pourtant, lorsque je tournai mon regard vers Arata, la frustration reprenait le dessus. Mais…Ce sentiment négatif me quitta rapidement, puisque lorsque j'observai attentivement la réaction d'Arata, je le vis sourire. Avant que je ne m'en aperçoive, il se leva et applaudit « Garden of Roses » qui méritait amplement la victoire selon lui. Il n'avait aucune once de jalousie en lui, aucune once de rage….A quel point était-il pur… ? Ce fut sur cette pensée que je regardai Akemi monter sur scène , accompagnée par ce groupe cosmopolite dont elle était la leadeuse. Elle remercia le principal qui fut honoré de recevoir une bise de ma sœur et de ses camarades, avant de se prosterner devant le public , le remerciant également pour la prestation du soir. Cependant, alors que je pensais qu'Akemi allait clore le bal, le principal lui fit signe de rester sur scène et prit de nouveau la parole dans son micro, pour annoncer quelque chose d'autre. Lorsqu'il prit de nouveau la parole, mon cœur s'arrêta de battre. -Kirigiri- Il est maintenant temps de remettre la mention honorable du festival. Comme vous le savez tous, la mention honorable permet au groupe choisi d'être mis en relation avec une maison disques d'une renommée moins importante. Elle débouche sur une voie plus dure, semée d'embûches, mais laissant le même espoir naissant que pour le gagnant de l'édition. Je vous demande donc, chers étudiants, de réserver des applaudissements en abondance pour les lauréats de la mention honorable, j'ai nommé « The Rising Sun » pour leur chanson « Light Colors » !!! Je ne réalisai pas tout de suite ce que l'homme dit à ce moment. J'étais ailleurs. C'est lorsque je vis Arata se lever que j'eus un tilt. Je lui demandai où il allait, à mille lieux d'imaginer que nous avions gagné. Lorsqu'il m'annonça la nouvelle, l'espoir pénétra de nouveau mon cœur. Arata me tendit la main afin que je me lève. J'attrapai la main chaude qu'il me tendit et le rejoignit sur scène. Masuda et Kenichiro avaient rappliqué en vitesse, avant vite ce qu'ils avaient stocké dans leurs joues tels des hamsters, et ce fut ainsi que notre groupe, « The Rising Sun » fut décoré du prix de la mention honorable. Tandis que le public semblait satisfait des deux gagnants, je me jetai sur mes camarades qui étaient tout aussi émus que je ne l'étais. C'était une expérience formidable que nous avions vécu là, et nous en fûmes repartis vainqueurs. C'était un grand moment de notre vie à tous, mais aussi celui qui allait donner suite à quelques chose de bien plus intense encore. Lorsque nous rentrâmes à la maison, et que l'on raconta tout à nos parents, moi et Akemi fûmes accueillis comme des héros. La performance d'Akemi avait été clairement meilleure que la nôtre, mais j'étais vraiment satisfait de pouvoir prétendre à nous produire devant un professionnel, même si la maison de disque était moins réputée que celle devant laquelle ma sœur allait se produire.
Son avenir était tout tracé, elle allait pouvoir devenir professionnelle avec « Garden of Roses » après tant d'années de travail et d'acharnement. Elle le méritait, elle qui était absolument parfaite sur scène. J'avais le sentiment que grande sœur et moi nous allions réaliser nos rêves en même temps, il n'y avait pas de meilleur scénario. Quelques jours plus tard, on vint me trouver au club de musique afin de me donner une petite carte de visite. C'était une invitation à la maison de disque pour laquelle nous allions être auditionnés. L'agence « Twinkling Star » n'était pas une agence qui était super connue, mais elle avait les pouvoir de faire de nous des artistes professionnels et c'était tout ce que nous voulions à notre niveau. Lorsque je montrai la carte de visite au groupe, un sentiment d'euphorie générale envahit la pièce. Le rendez-vous était programmé pour sept jours plus tard, ce qui nous laissa donc pile une semaine pour nous entraîner. Nous avions fort gagné en popularité depuis notre premier concert, attirant d'une part les fans, d'autre part les jaloux. J'avais entendu pas mal de choses à propos de notre succès, dont certaines personnes disant des choses comme « Si j'avais su que Kashiwagi allait rejoindre le groupe de Nishijima, j'aurais été aider le violoniste quand il s'est raté » . Lorsqu'Arata entendait ce genre de choses, il s'énervait contre les personnes qui le disaient. Cela me faisait de la peine d'entendre ça, mais voir Arata être aussi concerné à ce propos effaçait toute ma douleur. Après tout, nous avions de l'entraînement, et moi aussi j'étais un maillon du groupe. Ce fut une semaine plus tard que l'instant fatidique arriva. Nous nous étions entraînés toute la semaine à créer une nouvelle chanson, après tout, présenter la même chanson qu'il y a dix jours était quelque chose qui aurait pu nous coûter l'audition, c'était les mots de Suzuki-Sensei qui était fier de nous donner les derniers conseils de cette année. Le stress des examens de fin d'année était passé, et cette audition était la dernière chose qu'il nous restait à faire en tant que groupe scolaire, en ce début du mois de Juin.
Nous nous étions tous habillés de la même façon pour donner plus d'impact à notre groupe. Des tee-shirts à courtes manches de couleur noire et un pantalon de la même couleur. Nous n'avions rien d'extravagant sur nous si ce n'est que deux choses. Je portais un bandeau qui dressait mes cheveux sur ma tête afin de ne pas m'obstruer la vision. Arata m'avait dit qu'il m'allait super bien et j'avais donc décidé de le garder sur le long terme. La seconde chose extravagante qu'il y avait sur moi c'était cette nouvelle chose que l'on avait faite moi et Arata. Nous nous étions acheté une paire de boucles d'oreilles pour mecs et nous les portions. J'avais la boucle de l'oreille gauche, et Arata celle de l'oreille droite. Ce fut Arata qui avait eu l'idée en voyant ça dans un animé, je trouvais ça ridicule, mais ça rendait plutôt bien au final. Lorsque nous entrâmes dans l'endroit, nous fûmes tout de suite à l'aise. Les locaux n'étaient pas si différents de ceux de l'école. Des bureaux sans importance décorés de photographies de groupes de musiques locaux. Ce n'était pas du tout l'ambiance professionnelle à laquelle je m'attendais. Je pris les devants. En tant que leader du groupe, c'est moi qui annonçai « The Rising Sun » à la réceptionniste qui afficha un sourire prononcé à l'idée de nous entendre nous produire. Nous la suivîmes tous, armés de nos instruments de musique. J'étais anxieux , je redoutais l'échec d'aujourd'hui plus que tout au monde. Si bien que lorsque le studio où nous allions enregistrer notre chanson nous fut montré, mes jambes tremblaient à la fois de peur et d'excitation. Cependant, lorsque je vis Arata s'avancer dans le studio et commencer à se préparer sereinement, je réalisai que toute cette peur était factice. Je n'avais qu'à le suivre et il me porterait jusqu'au bout du monde, comme il l'avait fait jusqu'à maintenant. Je m'installai à ma place tandis que Masu et Kenichiro firent de même. Nous avions exactement quatre minutes pour prouver que nous étions dignes de devenir des étoiles de la profession. Ce fut la productrice , madame « Kristina Hopper » qui nous donna le coup d'envoi d'un ton sec. -Kristina- Bien, « The Rising Sun » quelle chanson allez vous interpréter ?
-Arata- Une chanson que nous avons composé ensemble cette semaine. « Last Regrets »
-Kristina- Bien. Vous pouvez y aller. Arata fut le premier à se lancer, il n'y avait aucun solo de musique avant qu'il ne démarre. Il devait commencer par chanter tout en jouant de la guitare. Il n'avait qu'un an d'expérience dans l'instrument à cordes, mais Kenichi avait choisi des arrangements facile pour que mon ami puisse conjuguer le chant et l'instrumentale. Arata fut rapidement rejoint par Masuda dont la batterie rythmait à peu près tout le monde, elle donnait le « Beat » de la chanson. Ce fut ensuite au tour de Kenichiro de rejoindre le rythme avec sa basse , et enfin ce fut à moi avec mon violon. Tous ensemble nous jouâmes de notre mieux, portés par la voix d'Arata comme à notre habitude. Nous eûmes chacun un solo de musique dans lequel nous dûmes nous donner à fond pour au final revenir sur une note plus douce. Composer une chanson moins téméraire nous permettait de garder la forme plus aisément en cas de rappel, c'est ce que Kenichiro nous avait dit quand il nous avait fourni une chanson slow pop. Tandis qu'Arata finit les lyrics de la chanson, la jeune femme devant nous resta de marbre. Akemi m'avait dit que les producteurs ne devaient pas laisser paraître leurs émotions…Eh bien cette femme remplissait son rôle à la perfection. Nous fûmes plutôt content de notre performance, même si l'ardeur du live n'y était pas. Se produire devant un public était bien plus attrayant que de le faire dans une cage en verre insonorisé. Pourtant, c'était l'étape requise pour aller plus loin et nous produire dans des salles, comme le Budoukan qui pouvait accueillir dix mille personnes, ou le grand stade qui lui pouvait en accueillir cinq mille. Nous voulions tous les quatre viser plus haut , et c'était ici que tout commençait. La productrice nous dit de sortir, avant de reprendre la parole. -Kristina- Bien. L'enregistrement s'est effectué avec succès. Nous allons en discuter avec les supérieurs et nous en reparlerons ensemble très vite. Bravo les jeunes, c'était plutôt attrayant pour des gamins.
-Arata- Merci madame, ce fut un plaisir pour nous de nous produire en ces lieux. J'espère sincèrement qu'une éventuelle alliance entre nous sera possible. Nous laissons les cartes entre vos mains afin que vous puissiez choisir. Arata agit une fois de plus en garçon poli et agréable. Il avait été éduqué pour reprendre l'affaire familiale qui était très fructueuse après tout. Ce fut la première fois que je me dis que cet entraînement de forçat qu'avait subi mon ami était quelque chose de bien. Il savait comment parler aux adultes malgré le fait que nous n'avions que quatorze ans et quelques mois, et c'était vraiment un avantage pour le sérieux de notre groupe. Ce jour là, lorsque nous quittâmes le studio, nous restâmes à quatre pour toute l'après-midi. Les examens passés, nous attentions d'une part les résultats de l'audition, de l'autre, les résultats des études, le tout dans la bonne humeur en jouant à tout ce que l'on pouvait jouer. Football, duel de monstres, musique, nous faisions tout ce dont nous avions envie. Ensemble nous pouvions conquérir le monde par la force de notre son, et par la force de nos rêves. Tout se réalisait enfin. Ce fut quelques jours plus tard que tout bascula. Le dix juin pour être précis. Je ne le savais pas encore, mais ce jour allait être marqué dans mon esprit pour toujours. Ce fut ce jour que je devais recevoir les résultats de mes examens, mais surtout les résultats de notre audition passée auparavant. Nous avions rendez-vous tous les quatre au studio d'enregistrement pour recevoir la réponse tant attendue. Cette fois, je m'habillai d'une simple veste pour avoir l'air plus décontracté que dans un tee-shirt assorti au reste du groupe. Fredonnant ma chanson favorite, « Light Colors » que nous avions chanté lors du festival, j'attrapai mon sac et me ruai chez Arata afin de l'emmener avec moi jusqu'à notre changement d'horizon. Lorsqu'il me vit, il m'étreint comme il le faisait d'habitude, avant de prendre la parole avec entrain, de sa voix grave et douce habituelle. -Arata- C'est le grand jour, Kôsei.
-Kôsei- Ouais, le grand jour. Kenichi et Masu y vont de leur côté, on se rejoint là bas. Ils sont aussi inséparables qu'on l'est ces deux là , héhéhé ~
-Arata- Oui, imaginer Kenichi sans Masu ou l'inverse c'est complètement irréaliste hahahaha. Allez, Kôsei-Oto. Faisons face à notre destin ! C'est avec un grand sourire que je rejoins Arata . En marchant ensemble nous nous lancions des blagues douteuses et des jeux de mots qui ne sont pas drôles, juste pour pour détendre l'atmosphère. Après tout, nous savions tous les deux que montrer un succès au père aurait été un joli pas pour la suite, et j'espérais vraiment que pour notre premier essai nous pourrions réussir. Il y avait l'année prochaine ,et les autres années aussi, mais je voulais vraiment que tout aboutisse dès le début pour convaincre la seule personne qui ne croyait pas en Arata que tout était possible. Lorsque nous arrivâmes au studio, nous y retrouvâmes Masu et Kenichiro qui nous y attendaient, les bras chargés de nourriture, comme à leur habitude. Madame Hopper nous reçut alors, nous conduisant dans la salle de briefing. En passant, nous eûmes l'occasion de voir un autre groupe de musique qui était en train d'être auditionné. Leur chanteur , dont le nom « Sheller » était inscrit sur la veste qu'il portait, semblait vraiment avoir de l'entrain dans sa performance alors que sa chanson ne parvenait pas à nos oreilles, les murs étant insonorisés. Lorsque nous pénétrâmes le bureau de Kristina Hopper, elle nous invita à tous nous asseoir, ce que l'on fit. Elle sortit ensuite un dossier sur nous qu'elle éplucha pour au final le diviser en quatre piles distinctes. Sur chaque pile était inscrit l'un de nos noms. J'étais dubitatif devant ces dossiers qu'elle avait sur nous, mais la femme éclaircit tous mes doutes avant même que je ne les expose.
-Kristina- Donc, Arata Kashiwagi, Kôsei Nishijima, Kenichiro Okabe, et Masuda Hinata. Je suis heureuse de constater que vos casiers judiciaires sont vierges. Kenichiro Okabe, vous devriez cependant arrêter de laisser traîner des déchets sur la voie publique. Vous avez plusieurs procès verbaux sur votre tête à cause de cela.
-Kenichiro- Hé…Héhéhé….Excusez moi, cela ne se reproduira pas.
-Kristina- Bien. Maintenant, je vais vous annoncer le rendu de l'écoute de votre chanson. Je serrai les poings, j'étais stressé à l'idée de savoir ce que nous valions du point de vue d'un professionnel. Arata lui restait de marbre tandis que Masu et Kenichiro étaient tout aussi stressés que moi. Lorsque Kristina prit la parole, elle fut directe malgré qu'elle percevait clairement notre stress à tous. -Kristina- Bien. Le son de votre groupe est assez bon, surtout quand on prend en considération votre jeune âge. La plupart de mes collaborateurs ont aimé votre représentation sur « Last Regrets ». Cependant, il y a quelque chose dont je voudrais vous faire part.
-Arata- Nous vous écoutons madame.
-Kristina- Twinkling Star est une entreprise à budget modeste pour le moment. Vous devez savoir que les petites maisons de production ne peuvent pas se permettre de lancer des amateurs dans le domaine de la musique et leur payer des salles alors qu'ils ne savent même pas jusqu'où ira le groupe en question. Nous ne pouvons pas donner leur chance à des débutants.
-Kôsei- Cela veut dire que nous sommes refusés !?
-Kristina- Patience jeune homme. Nous avons découvert le potentiel de ces jeunes artistes, et nous vous proposons donc un deal. Nous vous acceptons dans la maison en tant que chanteur et musiciens solo. Une fois cela fait, vous irez chacun dans un groupe qui est déjà géré par la direction en tant que « stagiaire ». Pendant un an, je veux que vous preniez du galon en participant à des concerts avec ce groupe, pour au final vous reformer un an plus tard avec la maturité nécessaire. Masu reprit , timidement, interrogeant la femme. -Masu- Ca veut dire qu'on ne jouera plus ensemble pendant un an… ?
-Kristina- En effet. Voici les places que je compte vous attribuer en cas d'acceptation de votre part. Okabe Kenichiro ira dans le groupe des « Bee-Hive » en tant que bassiste. Masuda Hinata de son côté sera répercuté avec « Trapnest » en tant que batteur. Et Arata Kashiwagi ira de son côté dans le groupe « Blast » en tant que vocaliste et guitariste. Passé ce délai, vous reformerez « The Rising Sun ». Alors que j'attendais qu'elle énonce mon nom, la femme termina sa phrase sans me mentionner. Je voulais prendre la parole, lui dire qu'elle m'avait oublié, mais je n'osais pas m'imposer face à la femme qui était beaucoup plus charismatique que moi. Cependant, alors que j'allais me taire et espérer qu'elle me mentionne, ce fut Arata qui souleva la problématique. -Arata- Qu'en est-il de Kôsei ? Auriez vous oublié de le mentionner ? Un silence s'installa. En voyant la femme détourner le regard, je redoutais ce qu'elle allait me sortir. J'étais prêt à tout entendre, tout, mais certainement pas ce qu'elle allait dire. Lorsque la jeune femme reprit la parole, ce fut d'un ton froid, direct, et sans appel. -Kristina- Nishijima Kôsei n'a pas le talent requis pour exercer dans le milieu professionnel.
-Kôsei- Huh… ? Mon monde s'écroula en même temps que les paroles sortirent de la bouche de la femme. Tous les rêves que j'avais prévu avec Arata, Kenichi et Masu , s'effondraient à la seconde où ces mots furent prononcés. Je n'avais pas d'avenir dans le milieu professionnel, ce n'était pas n'importe qui qui me l'avait dit, mais une professionnelle elle-même. Arata , qui avait gardé son sang-froid jusque-là , rétorqua froidement, comme le Arata du premier jour l'aurait fait. -Arata- Vous ne croyez pas exagérer un peu madame ? Si notre groupe connaît le succès, c'est bien parce que Kôsei le porte depuis le début.
-Kenichiro- C'est vrai ! Vous ne pouvez pas être si intransigeante avec Kôsei alors que c'est lui qui travaille le plus dur !
-Kristina- Je ne vous ai pas demandé votre avis les jeunes. La raison pour laquelle votre groupe n'a pas été sélectionné pour être lancé directement , c'est Nishijima. Il joue d'un instrument qui ne se vend pas en culture Pop/Rock, et il n'a pas le niveau pour être lancé sur du classique. Nishijima, tu devrais te trouver un autre rêve, celui là n'est pas à ta portée. Donc , Arata, Kenichiro, Masuda, vous faites votre choix maintenant. Se comporter en adulte, c'est aussi savoir faire des choix, si vous quittez cette pièce sans signer, vous ne revenez pas. Nishijima, tu peux partir. Tout se bouscula dans ma tête. Nous n'étions pas refusés, c'était moi qui était recalé….Je jetai un œil à mes camarades, ils étaient tous dévastés par cette nouvelle. Kenichiro et Masuda n'osaient pas affronter mon regard, ils restaient tête baissée à chercher quoi faire. Arata quant à lui ne pouvait pas détacher son regard du mien. Son visage était meurtri par le dilemme que cette femme lui imposait sans le savoir. Il pouvait cracher sur tout ce que l'on avait cette dernière année, sur toutes nos relations ensemble, sur nos rêves communs….Ou tout plaquer et devoir paraître devant son père…
…
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C'est à ce moment que j'eus cette idée. Je ne pouvais pas laisser Arata tout plaquer pour moi. Je lui avais redonné espoir, il m'avait redonné espoir, tout cela ne pouvait pas partir en fumée. Je m'approchai de mon frère et lui posai mes deux mains sur son visage, laissant son regard troublé se faire pénétrer par le mien. Une fois que j'eus captivé l'attention du jeune homme, je pris la parole d'un air déterminé, tout en m'efforçant de sourire. -Kôsei- Arata-Niichan, même si vous devenez professionnels ensemble, sans moi, cela ne nous empêchera pas de rester amis.
-Arata- Kôsei…Je….
-Kôsei- Ne discute pas. Arata, tu as une voix merveilleuse, tu es un génie. Ta voix m'a redonné espoir, elle m'a porté si loin que je me suis senti pousser des ailes, j'ai pu monter un groupe, donner des représentations, épater toute notre promotion, participer au festival de la musique inter-école, et même me faire tester par un professionnel. Arata….J'ai vécu des tas de choses magiques avec toi, et c'est ma récompense pour avoir réveillé l'espoir qu'il y avait en toi. Ma route se termine ici, mais la tienne ne fait que commencer….Tu n'auras qu'à porter mes rêves avec les tiens, Arata.
-Arata-….
-Kôsei- Et c'est pareil pour vous, Masuda, Kenichiro. Signez ce contrat. Vous allez pouvoir jouer ensemble dans un an, dans un an vous serez réunis à trois. Vous êtes trois génies, « The Rising Sun » ce n'est pas que nous, c'est nos rêves communs…Alors voici mon dernier souhait en tant que membre du groupe, devenez bons. Devenez bons , vendez plein de disques, et gardez moi un collector. Je serai toujours au premier rang pour vous écouter….Parce que je vous aime tous. Je sentis tous les regards se braquer sur moi alors que j'avais fini mon monologue. Ces mots qui sortirent de ma bouche faisaient mal à mes propres oreilles. Je leur disais clairement de me jeter et de continuer sans moi….Mais ils avaient travaillé si dur que je ne pouvais pas les laisser échouer maintenant. Je savais ce que c'était que l'amitié désormais. Arata, Masuda, et Kenichiro étaient les trois meilleurs amis que j'avais eu, et même si pour les pousser au sommet je devais rester au fond, cela m'était égal. Je soupirai, laissant un dernier sourire apparaître sur mon visage, devant mon groupe désemparé. Remerciant la femme qui a pris le temps de nous auditionner, je sortis du bureau, laissant les rêves que je possédais dans les mains de mes camarades. Je rentrai directement chez moi, sans prendre la peine de m'arrêter quelque part. Je ramassai le courrier et y vit une lettre à mon attention. Ce furent les résultats du semestre. J'avais passé haut la main les examens de l'année et Kibougamine m'attendait pour la quatrième année du collège. Je ne savourai ce succès qu'à moitié, mais je devais être au rendez-vous dès septembre, après tout, si nous n'étions pas quatre, le club de musique allait fermer, et avec lui toute opportunité pour Arata et les amis de s'entraîner pour leurs débuts professionnels. Je pris donc la décision de continuer à jouer tout en vivant mes rêves par procuration, tout comme Arata l'avait fait avant. Je ne deviendrai pas aigri comme Arata pensais-je, puisque j'étais entouré de gens que j'aimais et qui m'aimaient en retour.
….
Mais cela ne m'empêcha pas de pleurer toute la soirée. Cloisonné dans ma chambre, je repassai en boucle les succès que l'on avait eu en cherchant désespérément où j'étais le fautif. J'avais beau passer, repasser, et repasser en boucle les chansons, je ne trouvais pas ce que j'avais foiré…..Je m'endormis au final assis sur mon lit, les yeux gonflés par les larmes, le visage humide, tandis que je repensais à tout ce que j'avais fait et ce que le destin m'avait réservé en retour.
…….
« Bz Bz, Bz Bz »
Mon téléphone me réveilla au milieu de la nuit. Je m'étais endormi avec l'appareil sur moi, et le vibreur me fit sur sauter lorsque je reçus un message. Je regardai le téléphone pour voir qui me contactait à cette heure, deux heures du matin, pour voir le nom d'Arata dans le champ expéditeur. Intrigué, je regardai le contenu. « Je suis devant chez toi » . Ce furent ses mots. Affolé par le fait que mon ami soit dehors à cette heure, je sortis discrètement de chez moi en pyjama pour aller voir ce qu'il se passait. Je fis attention de ne pas réveiller ni mes parents, ni ma sœur, et lorsque je fus sorti, je le vis , m'attendant un peu plus loin. Lorsqu'il me vit arriver, il essaya de se forcer à sourire, mais le malheur était inscrit sur son visage. Il s'était passé quelque chose. Mon ami semblait comme épuisé moralement. Comme si son monde s'était écroulé en ce jour. Je m'avançai vers lui, hésitant, alors qu'il essayait de m'annoncer une nouvelle semblant difficile à encaisser. Il baissa la tête, comme cherchant à éviter mon regard afin de m'annoncer la nouvelle difficile. -Arata- Kôsei, je pars.
-Kôsei- Huh…. ? Tu pars… ?
-Arata- Oui. Je quitte la ville, le département, le pays….Je quitte tout.
-Kôsei- Mais….Pourquoi tu fais ça….Pourquoi pars-tu alors que tu as enfin réussi…. ?
-Arata- Kôsei….Personne n'a signé le contrat proposé par Kristina Hopper. Ni Masu, ni Kenichiro, ni moi. Nous avons tous quitté le bureau sans signer. Tu fais partie de notre groupe, nous ne pouvons nous résoudre à nous produire sans toi, même si cela doit nous coûter l'avenir dans le monde professionnel.
-Kôsei- Huh…… ? Arata…Tu aurais du choisir la route professionnelle….Cette année nous allons persévérer, on va gagner le festival, et même si je ne suis pas à la hauteur, tu accepte –
-Arata- Kôsei, j'ai reçu mes résultats des examens semestriels, je ne passe pas en quatrième année.
-Kôsei- Tu es sérieux…. !? Après tout notre travail…. !?
-Arata- Oui, je suis sérieux. J'étais malade le jour des examens. Nous nous étions baignés quelques jours avant, mais les températures étaient encore trop froides, j'ai attrapé un rhume bénin mais assez prenant pour m'empêcher de me concentrer, et j'ai raté mes examens à cause de ça. Je ne peux donc plus fréquenter le groupe, puisqu'au lycée nous serons séparés quoiqu'il arrive…Et puis… Arata fronça les sourcils, laissant afficher une expression de frustration qu'il tenta de dissimuler face à moi…Comme pour cacher quelque chose de bien plus lourd qu'un doublement. Je ne voulais pas forcer la porte du cœur de mon frère, je le laissai décider par lui même si il allait me parler de ce problème ou non….Au bout de quelques secondes, j'appris la terrible nouvelle. -Arata- Mon père a gagné , Kôsei. Je n'ai pas respecté le contrat, que ce soit pour la musique ou les études, j'ai échoué. Mon père a donc pris sa décision. Je….
Je….
Je ne suis plus son fils. Je suis un échec. Il m'a chassé du domicile familial et j'ai pour ordre de ne plus jamais paraître devant lui. Je n'ai plus de parents à ce jour.
-Kôsei- Tu…Tu n'es pas sérieux… ? Tu es à la rue… ?
-Arata- Je vois ça comme une nouvelle aventure. Je peux toujours faire un peu de musique dans la rue et espérer gagner ma vie avec ça. Ce me changera de cette atmosphère froide et dénuée d'émotion qu'était mon chez moi. Bien. J'y vais donc. Nous ne nous reverrons pas, Kôsei. Sayona – Alors qu'Arata était sur le point de me faire ses adieux, je ne pus me résoudre à le laisser partir. Je me ruai sur le garçon qui s'était déjà retourné pour me laisser, sachant que je ne pouvais pas le voir disparaître de ma vie, sous aucun prétexte. Arata resta rigide face à mon étreinte. Il s'était forgé une carapace face à mes sentiments, bien décidé à les repousser. Lorsqu'il prit la parole, ce fut sur un ton mélancolique et abstrait. -Arata- Je pensais qu'en faisant des adieux expéditifs cela atténuerait notre douleur, mais tu t'acharnes à vouloir me faire ressentir des choses que je pensais avoir enfoui au fond de moi à jamais….Baka Kôsei.
-Kôsei- Arata….Je ne peux pas te laisser partir…Si tu pars, je ne suis plus rien. Tu es ma raison de vivre…Si tu pars….Emmène moi avec toi !
-Arata- Je ne peux pas t'emmener avec moi. Tu as des parents, tu as une sœur, tu as une famille qui t'attend. Tu crois vraiment que je partirais en ayant une famille comme la tienne ? Ne gâche pas la chance que tu as d'avoir des proches.
-Kôsei- Dans ce cas, reste ici avec moi ! Habite chez moi !
-Arata- Eh ?
-Kôsei- Mes parents et ma sœur t'adorent, on a de la place pour une personne de plus, et je refuse de te laisser partir ! Ce n'est pas un contrat que tu peux signer ou ne pas signer que je te propose ! Je t'ordonne de venir t'installer chez moi que tu le veuilles ou non ! Arata se retourna, choqué par ce que je venais de lui dire. Apparemment, il n'avait pas prévu cette tournure des choses. Pourtant, il aurait du s'y attendre. Peu importe ce que cela me coûterait, peu importe jusqu'où je devrais aller, tant que c'était pour Arata, je savais que tout irait bien. Je pouvais bien me disputer avec mes parents ou avec ma sœur, il avait perdu sa famille pour moi, je pouvais en faire de même pour lui.
Devant mon insistance, Arata céda, montrant le premier signe de faiblesse de la soirée. Il s'écroula dans mes bras, regrettant d'avoir perdu ses parents. Je lui promis que nous trouverions un moyen de le réconcilier tout en sachant que la tâche serait à la limite de l'impossible. Ce fut sur cette promesse que moi et mon ami rentrâmes chez moi aussi discrètement que j'étais sorti. Je lui donnai un pyjama qui était à moi, et ensemble nous nous endormîmes dans mon lit en discutant. Je fus réveillé par ma conscience oppressante le lendemain matin. Arata dormait toujours, cela tombait à pic. Je sortis en vitesse de ma chambre pour aller rejoindre mes parents qui allaient bientôt partir au travail. Sans prendre de gants, armé du courage qu'Arata avait eu face à son père, j'expliquai la situation à mes parents tandis que ma sœur qui était en train de préparer le petit déjeuner écoutait elle aussi. Par chance, mes parents étaient bien plus flexibles que ceux de mon ami. Ils s'indignèrent devant les manières du père qui avait jeté son fils en lui disant qu'il n'avait plus ce titre. Ils m'autorisèrent à partager ma chambre avec mon nouveau frère aussi longtemps que nécessaire. Nourrir quatre ou cinq personnes, c'était la même chose selon mon père. Quant à ma mère, l'idée que je considère autrui comme mon propre frère la fit immédiatement accepter la compagnie du jeune homme. Je réalisai toute la valeur de mes propres parents à cet instant.
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https://www.youtube.com/watch?v=B-JA6j3QOMk
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Les jours passèrent, puis les semaines, nous laissant entrer franchement dans l'été qui s'offrait à nous. Nous allions vivre notre premier été ensemble, et j'avais prévu des tas de choses à faire avec Arata. Masu et Kenichi étaient partis en vacances cet été là. Leurs parents qui étaient amis aussi les avaient forcés à partir à contrecoeur. Ils ne voulaient pas nous laisser ici seuls , mais je leur assurai que tout allait bien se passer avec ce frère qui vivait désormais chez moi. Pourtant, l'ambiance n'était pas à la rigolade à la maison. Arata n'était pas dans son assiette. Il avait perdu ce petit truc qu'il avait en lui. Lorsque nous sortions, il lui arrivait d'avoir des moments d'absence . Il voulait trouver un travail, voulant amener une compensation financière pour le fait de rester chez moi, mais mes parents n'en voulaient pas. Il lui assuraient toujours que c'était un plaisir de le recevoir ici, mais j'avais l'impression que cela ne faisait que renforcer l'amertume du jeune homme. Je sentais qu'Arata pouvait m'échapper à tout moment. Je devais garder un œil distant sur le jeune homme au moins jusqu'à la rentrée. Je m'étais arrangé avec Kenichiro et Masuda, nous avions prévu tous les trois de rater notre année pour doubler la quatrième année afin qu'Arata nous rejoigne. Nous pourrions ainsi remettre « The Rising Sun » sur pied et reconstruire le contrat qu'Arata a signé avec son père et réconcilier ces deux personnages. Pour le moment, l'heure était cependant à la détente, je devais changer les idées d'Arata qui malgré tout étaient en manque de ses parents. Ce jour là je m'étais absenté pour acheter des places de concert. C'était là seule chose qui pouvait remonter le moral d'Arata à mes yeux. Je pus le laisser à la maison pour l'après-midi, puisque j'avais demandé à Akemi Onee-Chan de surveiller discrètement le jeune homme afin qu'il ne quitte pas la maison pour ne jamais revenir. Sans m'en rendre compte, j'avais placé mes propres chaînes de coton autour des poignets et tibias d'Arata, mais c'était le seul moyen de faire en sorte qu'il puisse voir un avenir meilleur. Il devait absolument passer au dessus de ce conflit pour essayer de tout recoller avec son père. Aussi tyrannique était-il, Toshiro Kashiwagi restait le père de mon ami, et si son fils avait encore de l'affection pour lui, il devait en avoir aussi. C'est ainsi que je me rendis au café théâtre du coin. Ma sœur, Akemi, y avait dégoté un job après s'être également faite recaler à l'audition de la maison de disques. Ils lui avaient dit que le personnage qu'elle avait sur scène était superbe, mais qu'elle était une fille trop banale en dehors de ça pour être perçue comme une artiste de renommée. Elle s'était donc promise avec ce job de chanteuse animatrice de trouver le truc qui rendrait son personnage attrayant à la fois sur scène et en dehors. Le monde professionnel était décidément bien cruel alors que nous avions gagné haut la main le concours. Malgré moi, je compris alors Toshiro Kashiwagi qui disait que tous ces rêves n'étaient que factices, mais je ne pouvais concevoir le fait qu'au lieu de consoler son fils qui avait appris une leçon, il rendait sa peine plus lourde encore. Arrivé au café théâtre, je pris deux places pour le concert du soir. Nous mangerions dans ce cabaret, assisterions au concert des « Hedgehogs » un groupe Pop/Rock de renom dans le coin qui avait percé quelques années auparavant dont moi et Arata adorions la musique. Après le concert, une séance fan cover était organisée. Nous pourrions interpréter des chansons des Hedgehogs devant le groupe devenu mythique dans la région. C'était une occasion de décompresser pour moi et mon frère, mais aussi un espoir secret pour moi que mon camarade se fasse remarquer par les Hedgehogs. J'eus une ristourne grâce au fait que je sois le frère de l'animatrice devenue vedette du café théâtre. Cela suffit à égayer un peu ma journée puisque je pouvais grâce à ça acheter quelques autres bricoles pour faire une petite fête. N'importe quelle prétexte était bon, je choisis donc notre anniversaire des un an que l'on se connaissait. J'avais conscience que cela ne faisait pas un an , mais fêter quelque chose pendant la période scolaire était assez difficile, donc j'avançai un peu la fête. Je revins les bras chargés chez moi. En ouvrant la porte, je vis Akemi dans la cuisine, en train de lire un livre, comme elle en avait l'habitude de le faire. Déposant mes sacs, je pris la parole avec entrain en direction de ma grande sœur. -Kôsei- Oi, Akemi. Tu ne sors jamais de ta cuisine ?
-Akemi- C'est l'endroit qui prend le plus le soleil , achète une autre maison si tu veux me faire bouger de là ~
-Kôsei- Je savais que la raison allait être débile. Bref, Arata est sorti ?
-Akemi- Nope ! ~ J'ai surveillé qu'il ne quitte pas la maison comme tu me l'as demandé. Ca va vous faire du bien de décompresser ce soir ~
-Kôsei- Merci. Je te revaudrai ça , grande sœur.
-Akemi- Kôsei…En l'espace d'un an, tu as vraiment changé.
-Kôsei- Ah ?
-Akemi- Tu deviens un homme, Kôsei. Ces mots me surprirent, mais me touchèrent en plein cœur. Il était vrai que j'avais fort évolué au contact d'Arata. Grâce à lui j'avais franchi des étapes que je n'aurais jamais pu franchir sans son aide. Ce que me dit alors Akemi renforça ma conviction de venir en aide à mon frère qui avait encore des étapes à franchir pour pouvoir devenir quelqu'un d'autre. Il fallait que je lui rende tout ce qu'il m'avait donné. Lorsque je montai dans ma chambre, j'étais heureux à l'intérieur. Je voulais annoncer la nouvelle à mon camarade en trouvant les mots exacts qui l'emballeraient. Je m'étais préparé à affronter tous les visages de mon ami, toutes les expressions de désarroi que je pourrais conjuguer avec mon espoir.
…..
Cependant, lorsque j'ouvris la porte nous séparant, jamais ne je me serais attendu à voir cette expression sur ton visage. Ce fut une expression que jamais je n'aurais jamais imaginé te voir arborer un jour…La colère, le mépris, la rage, j'avais l'impression que tout cela n'était que chimère en voyant ce visage qu'était le tien. Ce jour là, ton visage s'inscrit en moi, laissant une trace indélébile dans ma mémoire….
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Arc Kôsei : Chapitre Final : Promesse de vie, promesse de mort
Spoiler :
Ce jour là, tu emportas avec toi ce qu'il restait de l'innocence que je portais en moi. Lorsque je te vis dépossédé de ton souffle de vie, je tentai de te sauver en grimpant à ta hauteur, utilisant le même tabouret que celui que tu avais utilisé pour commettre cette atrocité, mais lorsque j'arrivai à ta hauteur…Il était trop tard. Tu n'étais déjà plus parmi nous. Tu avais quitté ce monde cruel et dégueulasse pour t'envoler loin de nous. A ce moment là, mes forces m'abandonnèrent instantanément. Je me laissai tomber au sol. Le choc de l'impact me fit mal à la colonne vertébrale , mais j'encaissai la douleur qui n'était que trop faible en comparaison à ce que tu venais de me faire. J'entendis ma sœur s'affoler en entendant le bruit sourd que j'avais causé. Je l'entendis monter les escaliers à son tour pour débouler dans la chambre. Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle fut aussi choquée que moi. Ses yeux s'écarquillèrent et elle devint pâle, ayant même jusqu'à avoir des nausées. Je ne trouvai aucun mot à lui dire pour enlever cette expression horrible sur son visage. Après tout , j'arborais sûrement la même expression qu'elle. Tu n'étais pas mort…C'était bien pire, tu avais pris ta propre vie. Le désespoir de ton cœur avait gagné, et tu n'avais vu pour issue que ta propre mort. Je ne comprenais pas ton geste. Ce sentiment de frustration et de désespoir brûlait ma poitrine, semblant même brûler mon âme elle même. Tu avais des soucis et j'en étais conscient, mais nous allions tout résoudre ensemble…..Nous allions faire de notre mieux et devenir adultes ensemble…Nous allions entrer au lycée ensemble, nous allions devenir diplômes ensemble, nous allions trouver une copine plus ou moins au même moment, fonder une famille chacun de notre côté en restant en contact, tu aurais été le parrain de mon enfant et il aurait été aussi heureux que moi à chaque fois qu'il t'aurait rencontré…..Pourquoi avais-tu brisé tous ces rêves…. ? Pourquoi…..Pourquoi…. ? C'était la question qui me revenait toujours en tête , ce pourquoi qui tiraillait mon esprit….Je n'avais que faire du fait que tu étais un prodige, je n'avais que faire de ta voix, je n'avais que faire de la musique, je n'avais que faire du monde professionnel, je n'avais que faire des études….Car sans toi, tout cela n'avait désormais plus de sens….. Akemi ne trouva pas les mots pour me consoler. Elle tenta de venir me soutenir, mais le simple fait de ressentir la pression de son toucher sur mes habits me faisait devenir agressif. Repoussant ma sœur avec violence, je ne pouvais que te regarder, toi dont l'expression était inanimée. Toi dont la beauté s'était fanée , telle une fleur s'éteignant en automne. Nous restâmes une heure qui sembla une éternité à te regarder et à essayer de te comprendre, mais ni moi ni ma sœur parvînmes à trouver une réponse à ton geste. Akemi, l'aînée de notre famille, eut le comportement le plus responsable. Elle ne voulut pas te laisser dans l'état dans lequel tu étais. Elle appela la police afin de leur déclarer ton geste. Il était trop tard pour revenir en arrière à propos de ton geste. Je lui en ai voulu ce jour là. A partir du moment où Akemi avait appelé la police pour que ses agents t'emmènent dans un endroit convenable, je savais que le temps était compté. Une fois qu'ils seraient présents, je savais que notre histoire serait terminée. Je restai donc assis au sol, abasourdi devant cet qu'il restait de toi, sachant que c'était la fin pour toi et moi. Je n'eus même pas la force de pleurer. Je n'essayais pas de me montrer digne, je n'avais simplement aucune larme à verser. Toutes les larmes que j'avais versé pour toi étaient des larmes de bonheur, je ne pouvais pas souiller notre histoire avec ces eaux marquées par la tristesse et le désarroi. Je savais pertinemment que tout était de ma faute, mais je ne voulais pas aggraver ma responsabilité en maudissant ton geste d'avantage….En tout cas, je ne pouvais pas le faire devant ta dépouille.
Lorsque la police t'emmena, je pris mon téléphone et composai le numéro de Kenichiro. Il fut le premier à qui je parlai, ce ne fut même pas ton père qui apprit la nouvelle le premier, ce fut Kenichiro. Lorsqu'il décrocha le téléphone, il le fit de son entrain habituel, heureux de recevoir un coup de téléphone de notre part. Il était bien sûr à mille lieux de s'imaginer ce qu'il se tramait vraiment derrière ce téléphone. -Kenichiro- Kenichiro Okabe en direct de…..De nulle part. Haaaan Kooosei délivre moi ça craint ici !!!
-Kôsei- Ke….Kenichi…Assis toi s'il te plaît. Je dois te dire quelque chose.
-Kenichiro- M'asseoir ? Hahahaha , tu es enceinte Kôsei ?
-Kôsei- Kenichiro….Ne rends pas ça plus difficile que ce ne l'est déjà…Par pitié…Assis toi… Kenichiro esquissa un « Eh ? » avant de finir sur un silence. Il me fit patienter quelques secondes avant de me dire qu'il était prêt à entendre la nouvelle. Avoir entendu sa voix joviale et pleine de vie m'avait détruit de l'intérieur….Pourquoi avais-je à briser de mes mains cette joie de vivre qu'était celle de Kenichiro…. ? Alors que je me maudissais moi même, Kenichiro reprit d'une voix beaucoup plus sérieuse, écoutant ce que j'avais à lui dire. J'hésitai, mais il avait le droit de savoir avant de revenir de ses vacances…. -Kenichiro- Que dois tu me dire, Kôsei ?
-Kôsei- Kenichi….C'est Arata….Arata….Arata…..Arata est mort…..
-Kenichiro- Eh ? Tu plaisantes !!?
-Kôsei- Bien sûr que non abruti !!!
-Kenichiro- ….Comment ça s'est passé…. ?
-Kôsei- J'étais parti acheter des places pour un concert ce soir…Et…..Et….Quand je suis rentré….Je….Arata était dans ma chambre….Il s'est donné la mort.
-Kenichiro- Arata….S'est suicidé… ? Non…C'est pas possible… Je restai silencieux face à Kenichiro qui avait la même réaction que moi face à ce désastre. Il resta aussi silencieux que moi depuis l'autre bout du fil. Je ne pouvais que le comprendre, nous étions tout aussi meurtris lui et moi, il t'aimait vraiment du fond de son cœur…Lorsqu'il reprit la parole, sa voix était beaucoup plus grave, plus terne, comme si lui aussi venait de se faire déposséder de son innocence. -Kenichiro- Moi et Masuda rentrerons ce soir. Je vais expliquer la situation à nos parents et nous prendrons le premier train. Kôsei, tu n'as pas intérêt à faire une connerie avant que l'on ne se revoie. Si tu penses ne serait-ce qu'une seconde à retrouver Arata, jamais je ne te le pardonnerai.
-Kôsei- Ouais…..Je le sais…Ne t'en fais pas, je serai là quand vous reviendrez. Kenichiro raccrocha. Il devait lui aussi apporter le désespoir à quelqu'un en la personne de Masuda. Je lui faisais confiance pour être prévenant avec mon ami. Après tout…Masu et Kenichiro étaient deux amis d'enfance….Il n'y avait pas mieux placé que Kenichiro pour aider Masu.
Ce soir là, nous nous retrouvâmes ensemble, dévastés par ton départ. Masu pleurait, encore et encore, tandis que Kenichiro et moi nous restions silencieux. Nous nous étions réfugiés chez Kenichiro. Je ne voulais pas rentrer chez moi et découvrir de nouveau cette chambre qui était la mienne, celle dans laquelle j'avais vu cette expression dépossédée de sa vie qu'était la tienne. L'atmosphère était tendue, aucun d'entre nous n'osait articuler le moindre mot… Alors que je restais ancré dans ma peine, je fus surpris parce des notes de musique. De la basse. En me retournant, je constatai que c'était Kenichiro qui commença à jouer « Light Colors ». Les larmes de Masu cessèrent de couler, ma gorge cessa de brûler, mon âme fut en paix , me concentrant sur cet air de basse. Masu commença à mimer le beat qu'il produisait à la batterie, tandis que je fredonnai discrètement les paroles que je chantais au choeur…..Pour au final nous laisser porter la musique…Nous fermâmes nos yeux humides tandis qu'à trois nous étions seuls contre le monde entier. Le soleil ne brillait plus, la lumière n'était plus là…Cependant, au bout d'un moment , j'entendis quelque chose qui pénétra mon âme. J'ouvris les yeux brusquement, retrouvant mes deux camarades aussi abasourdis que je ne l'étais. Continuant à fredonner, jouer, mimer, nous entendîmes tous les trois ta voix se joindre à nous….
Etait-ce une hallucination, était-ce réel….Je n'en avais aucune idée, mais ce fut la dernière fois que j'entendis ta voix se joindre à la mienne. Je restais quelques semaines chez Masu qui m'accueillit de bon cœur afin d'éviter que je ne retrouve cette chambre dans laquelle tu t'étais donné la mort. Kenichiro n'avait pas les moyens de m'accueillir, Masuda s'était donc porté volontaire. Le quotidien avec le garçon timide était marqué par un malaise prenant. Il faisait tout pour être gentil avec moi, tout comme je faisais tout pour te rendre le sourire Je réalisai à ce moment à quel point tu te sentais mal en étant bichonné de la sorte. Mais….Je ne pouvais m'empêcher de penser que tout ça était de ma faute.
Si je n'avais pas été mauvais, tu n'aurais pas eu à refuser la proposition de la maison de disque. Si je n'avais pas insisté pour nous baigner fin mai, tu ne serais pas tombé malade. Si je n'avais pas insisté pour ton père, tu ne te serais jamais risqué à ce pari….
Si je ne m'étais pas introduit dans ta vie…..Mon frère serait encore vivant. Je voulus littéralement mourir sur place lorsque je réalisai ça. J'avais brûlé toutes les limites entre toi et moi, entre l'espoir et le désespoir. J'avais totalement écrasé ta vie intime pour t'imposer ma vision des choses…..Pourquoi avais-je mis tant d'ardeur à vouloir te convaincre de me rejoindre ? Pourquoi ne t'avais-je pas laissé dans cet avenir prospère qui t'attendait… ? Pourquoi….Pourquoi avais-je voulu ton bonheur…. ? Au fil des jours, je me renfermais de plus en plus sur moi même. Les évènements extérieurs agissaient sur moi tels un marteau frappant sur ma tête. Le monde fut aussi cruel avec toi qu'avec moi et les autres gars du groupe. Je compris jusqu'à quel point il pouvait l'être lorsque Kenichiro reçut un courrier quelques jours plus tard de l'agence « Twinkling Star » qui proposait à Kenichiro de devenir professionnel dans l'agence accompagné de Masu et moi. Ils voulaient produire « The Rising Sun » en vendant ton histoire au public. Je me rappelle que ce jour là, je voulus littéralement tuer Kristina Hopper en me rendant directement dans son agence pour l'exécuter, mais je fus arrêté par Masu qui me persuada que ce n'était pas ce que tu voudrais que je fasse… Ce fut une semaine plus tard que la veillée funéraire eut lieu. Je m'y rendis avec Masuda et Kenichiro te rendre un dernier hommage. Lorsque nous arrivâmes, je ne prêtai pas attention au décor de cette dernière représentation. Seul ton corps toucha mon esprit. Tu étais habillé d'un costard noir assez classe, mais très peu adéquat pour l’événement. Je trouvais cela vraiment inapproprié de t'attribuer autant de luxe pour ta dernière représentation, d'autant plus que de mon côté, je ne pouvais même plus porter la cravate de mon uniforme, une simple pression autour du cou me rappelait ton accident. Mais je compris alors ce qu'il en était lorsque je vis la personne que je redoutais le plus entrer dans la chambre funéraire. L'homme à qui tu ressemblais énormément entra d'un pas lourd, affichant un visage profondément marqué par le dégoût. J'imagine que l'homme était vraiment touché par ta mort, mais qu'il était trop fier pour le montrer. Lorsqu'il s'avança vers toi, je ne ressentis cependant pas son charisme. J'étais trop en colère à l'intérieur pour me coucher devant qui que ce soit, estimant que personne ne t'aimait autant que moi. Lorsque l'homme fut à tes côtés, au lieu de prier pour ton repos, au lieu de pleurer de tristesse ou de compassion, il prit la parole froidement et sèchement, répandant d'avantage de haine par la force de sa voix nauséabonde. -Toshiro- Ne trouves-tu pas ça ironique, Kôsei ?
-Kôsei- Je ne vois aucune ironie dans une situation aussi grave, Toshiro Kashiwagi.
-Toshiro- Cet espoir que tu as essayé de lui enseigner, c'est ce qui l'a tué. Il est devenu plus faible, et il a révélé ce qu'il était au fond de lui : Un gamin misérable et inutile. Ces mots me firent bouillir de l'intérieur. Comment osait-il encore prononcer ces mots de haine et de mépris en regardant son fils qui venait de se prendre la vie de lui même ? Sans même réfléchir aux conséquences de mes actes, je sentis mon poing se serrer. Mon bras bougea seul, sans même que je ne puisse lui ordonner de ne pas céder à la haine, ainsi, il vola , au final avec mon consentement dans la figure du père qui perdit l'équilibre et finit adossé contre un mur de la chambre, sous le regard choqué de Kenichiro et Masuda. Je jurais et insultais le père de tous les noms tandis que mes deux amis se ruèrent sur moi pour éviter de créer la pire situation possible. Ils pouvaient museler mes mouvements, mais ils ne muselèrent pas ma parole. Crachant à plusieurs reprises sur l'homme que je méprisais plus que n'importe qui au monde, je lui crachai en même temps toutes les insultes que je pouvais trouver à l'intérieur de moi, lui lâchant en même temps que je t'aimais plus qu'il ne t'a jamais aimé. L'homme encaissa tout sans même lever le petit doigt, comme pour me montrer qu'il n'en avait rien à faire. Mais je n'en avais que faire, je ne voulais simplement pas que cet homme salisse ta mémoire d'avantage..
Lorsque ton enterrement arriva, je réalisai que j'étais le seul capable de porter ta mémoire et la faire vivre pour toujours. En effet, seuls moi et les gars, accompagnés par ma sœur et mes parents étions à tes funérailles. Quelques caméras étaient là également. Après tout, tu étais l'héritier de la fortune familiale faite sur l'industrie du gaz, un tel fait divers allait être intéressant pour les journeaux. Ce fut ainsi la dernière page de ton histoire. Jamais plus je n'entendis parler de Toshiro Kashiwagi, l'homme qui était ton géniteur. Les semaines passèrent jusqu'à la rentrée des classes. Je refusais d'aller en cours, chaque salle de classe me rappelait ton visage et ma culpabilité. Je revins chez moi au mois de septembre. Ma chambre n'était plus la même , toute la disposition avait été changée pour ne pas me rappeler cette scène immonde à laquelle j'avais été confronté. Je ne voulais toujours pas aller à l'école, et le peu de fois où Akemi essaya de me redonner de l'entrain, je la renvoyais sèchement en l'insultant de tous les noms. Ma seule consolation était de me faire mal. Je me rasais les cheveux régulièrement, ne laissant que quelques mèches mal coiffées sur mon crâne. Je m'amusais à me faire souffrir de différentes façon. Je jeûnais pendant deux ou trois jours pour me faire ressentir la faim, parfois je ne buvais pas pendant une journée pour ressentir la sensation de gorge sèche, parfois je ne dormais pas pour me faire ressentir la fatigue…Toute la souffrance que je m'infligeais me faisait me sentir mieux. Qu'elle était physique ou psychologique. Ce fut au bout d'un mois supplémentaire que je sortis de ma chambre. Mon allure devait être choquante. En effet, même mes parents et ma sœur ne me reconnaissaient pas. J'avais rasé une bonne partie de mes cheveux, ne laissant que quelques fines mèches coupées irrégulièrement partir dans tous les sens. Je n'avais pas mis l'uniforme, je portais un tee-shirt que j'avais découpé, comme voulant étancher ma soif de destruction. Même chose pour le pantalon. Il était découpé au niveau des genoux, laissant voir mes tibias couverts d'hématomes suite à la violence que je me faisais subir.
Je n'avais qu'un objectif en ce mois d'octobre. Masuda était celui qui m'avait sorti de ce cauchemar. Il m'avait notifié de la seule chose qui pouvait me faire sortir de chez moi : Suzuki-Sensei avait prévenu mes amis que le club allait être dissout faute de membres. Ne voulant pas que la dernière chose en rapport avec toi ne s'éteigne, je me rendis tel que j'étais à l'école, afin de remettre le formulaire d'inscription du club au référant. Lorsque j'entrai dans la salle des professeurs, l'homme m'ayant accompagné un an plus tôt s'étrangla en me voyant. Il semblait à la fois surpris par mon apparence, mais aussi et surtout par ma présence elle même. Je présentai un formulaire au professeur. Il le prit en silence, et relit les informations comme il l'avait fait un an auparavant. -Suzuki- Membres du club de musique. Nishijima Kôsei, Kenichiro Okabe, Masuda Hinata et…..Kashiwagi Arata…. ? Kôsei…………………………………………………..
-Kôsei- Kashiwagi Arata est un membre du club de musique Que vous le vouliez ou non. Si vous voulez cracher sur le peu de mémoire qu'il reste de mon ami, alors venez fermer ce club, moi et mes camarades vous y attendrons de pied ferme.
-Suzuki- Kôsei…Je comprends que tu sois énerv –
-Kôsei- Ne faites pas semblant de comprendre ce que nous ressentons. Nous ne sommes que des noms sur un papier, que des effectifs pour vous. Vous ne vous êtes jamais préoccupés d'Arata , tout ce qui vous dérangeait, c'était le fait qu'il ne soit pas rangé dans un club. Vous n'avez jamais essayé de le comprendre ! Vous n'avez jamais essayé de l'aider ! Vous ne l'avez jamais aimé ! Vous êtes une honte !!! Je vous le redis, essayez de venir fermer ce club, mais venez armés car je défendrai sa mémoire jusqu'à ma mort. Ne laissant même pas l'occasion de répondre au professeur, je quittai la salle. Je retournais au club tous les midis, jouant avec Masuda et Kenichiro simplement pour préserver l'activité du groupe et ainsi faire perdurer ta mémoire. J'allais en cours tous les jours, ne manquant pas la moindre heure, dans le seul but de maintenir en vie ce club que nous avions construit ensemble. Masuda et Kenichiro de leur côté venaient en cours avec entrain, pour ne pas me faire déprimer d'avantage. C'est ainsi que ma dernière année de collège passa. Aucun professeur n'essaya de fermer le club malgré que nous étions un club non officiel prenant en otage les locaux du bâtiment. Sans étudier, je passai les examens avec succès, obtenant mon ticket pour le lycée de mon choix. Je n'en avais rien à faire. Je n'avais plus d'avenir, j'attendais seulement le moment opportun pour mourir en paix.
Les vacances d'été arrivèrent. Quittant le collège, je fus obligé de rendre la clé de cette salle qu'était la nôtre. Avant de partir définitivement de la salle du club, moi, Kenichiro et Masuda avions écrit quelque chose sur le tableau. « N'oubliez jamais le soleil, Arata Kashiwagi » ce furent les derniers mots qui nous relièrent à toi. Je repris peu à peu mon apparence normale, ne voyant plus le but de me meurtrir alors que dans le lycée que j'allais intégrer, personne ne se souviendrait de toi. Je passai l'été dans ma chambre. Je passais tout mon temps libre à rester sous la couverture, préférant l'obscurité et la solitude. Je ne pouvais pas trouver une lumière plus intense que la tienne donc je restais dans l'ombre.
Ce fut un premier août que tout changea. Akemi me sortit de force de ma chambre, m'indiquant qu'il fallait que je vois quelque chose, quelque chose qui allait changer ma vie. Sans le vouloir vraiment, je suivis ma sœur qui m'emmena dans le Café/Théâtre dans lequel elle travaillait toujours, désormais depuis un an. Revenir dans cet endroit me rappelait déjà des mauvais souvenirs, mais alors que j'allais tout simplement quitter la bâtisse, Akemi monta sur scène et prit la parole avec entrain. -Akemi- Votre attention s'il vous plait ! La finale de notre tournoi va maintenant commencer ! Nous allons découvrir les deux super badass awesome bands qui sont venus nous faire écouter leur super répertoire over giga wonderful ~ Yeah ~
-Kôsei- Elle m'a fait venir pour ça…..Pfff….Espèce de stupide grande sœur de merde.
-Akemi- Nous avons donc deux duos qui sont venus spécialement du lycée Kibougamine afin de nous présenter leur awesome song ~ J'ai écoute les deux et c'est du lourd babies ~ Un torrent de hurrays pour Erika Kurenai et Reisuke Yamada qui viennent interpréter pour vous « My Soul, Your Beats ! »
-Kôsei- Huh…. ? Lorsque j'entendis le nom de la chanson qu'ils allaient interpréter , je crus à une blague organisée pour se moquer de moi. Pourtant, ce que je vis me fit vraiment remettre en cause toute notion de logique dans ce monde. De la musique démarra, c'était un solo de piano comme l'on avait utilisé il y a maintenant presque deux ans de cela. Alors que je me demandais ce qui allait se passer, une jeune fille qui me semblait familière se rua sur scène, le micro à la main, pour commencer à chanter cette chanson. Sa voix était assez sympathique, mais elle ne provoquait rien moi. Pourtant, alors que la chanson continuait, enchaînant couplets et refrains je regardai derrière la jeune fille et y distinguai une faible présence. C'était un guitariste qui l'accompagnait, il jouait timidement, en retrait par rapport à la jeune fille. Intrigué, je m'avançai afin de voir de quoi avait l'air le jeune homme, et c'est là que j'eus une révélation. Ses cheveux châtains, ses yeux verts, cette impression de malaise qu'il dégageait…Tout ça m'était familier. Je le regardai jouer, il mettait du cœur à l'ouvrage en regardant son amie la brune aux cheveux bouclés qui donnait tout l'entrain à la chanson. Lorsqu'il posait ses yeux sur elle, le jeune homme devenait un autre. De son visage émanait une profonde lumière qui me pénétra au cœur….
Sa lumière…..Sa lumière était similaire à la tienne. Ce jeune homme, Reisuke Yamada selon ma sœur, me rappelait ta présence. Je pris ça comme un signe du ciel. Moi qui avais été le responsable de ta perte, on me donnait une deuxième chance. Peut-être même était-ce toi qui me donnait ce deuxième espoir, comme si en mettant sur ma route quelqu'un qui te ressemblait je pourrais expier mes pêchés à ses côtés. Ma mission devint claire. Je devais former un nouveau groupe de musique avec ces gens. En faisant cela, je pourrais faire perdurer ta mémoire tout en étant utile à quelqu'un qui possédait un malaise similaire au tien.
Lorsque je regardai attentivement la jeune fille qui chantait, j'eus soudain un flash. C'était cette fille que j'avais rencontré au premier jour. Cette fille qui m'avait fait découvrir le collège Kibougamine et qui était fan de ma sœur. Erika Kurenai….Oui…Erika Kurenai…. Il aurait été présomptueux de dire que je regagnai espoir en ce jour, j'avais simplement trouvé, grâce à Akemi, une consolation pour continuer à vivre dans ce monde….Et ce fut ainsi que démarra ma première année au lycée.
Ayant repris mon apparence normale, gardant le bandeau et la boucle d'oreille, tous deux significatifs de ta présence sur moi, j'entrai donc au lycée Kibougamine que ma sœur avait quitté un an au préalable. Garden of Roses n'était plus qu'une chimère, au même titre que The Rising Sun. Pourtant, même si un nom pouvait être oublié, je pouvais ressentir l'histoire du groupe de ma sœur en pénétrant ces lieux. J'imagine que tu m'avais ouvert les sens, j'étais désormais capable de ressentir des choses que je n'avais jamais senti avant. Une fois de plus, je rouvris un club de musique qui avait été fermé deux ans plus tôt par ma sœur. Une fois de plus, je ressentis le vide que j'allais devoir combler. Contrairement à la dernière fois, je n'avais aucun espoir. Je n'avais pas la prétention de devenir professionnel, ni la prétention de produire de la bonne musique, je voulais simplement faire vivre l'artiste que tu avais insufflé en moi, et j'étais prêt à mourir le jour où ce rêve allait finir. J'étais prêt à te rejoindre dès que j'en aurais l'occasion, c'est ce qui me permit de tenir le coup face à ta mort. Cherchant les deuxièmes années, je fis de mon mieux pour retrouver ma cible du jour. Je la retrouvai rapidement, elle était assez bruyante et remarquable. Elle possédait quelque chose en elle qui était assez attirant, mais qui ne pouvait pas prétendre à égaler ta lumière. Cependant, lorsqu'elle prit la parole, je pus deviner sa sincérité. -Erika- Eh….Tu me dis quelque chose….Nishijima Kôsei, n'est-ce pas ?
-Kôsei- Je suis surpris que tu te souviennes de moi, Erika. Ca fait un bail.
-Erika- En effet…..Cela fait un an que nous ne nous sommes pas vus. Tu as énormément changé en tout ce temps. J'ai l'impression que tu es un autre.
-Kôsei- Je suis un autre, Erika. Et je voudrais te parler.
-Erika- Oh ? Un problème ?
-Kôsei- Je t'ai vu chanter dans le café théâtre l'autre jour. Je voudrais que tu deviennes la vocaliste de mon groupe de musique, et que ton ami devienne mon guitariste.
-Erika- Vraiment… ? Je ne sais pas trop….Nous ne sommes pas si bons…Héhéhé… N'ayant plus aucune notion d'amour propre, je ne pensais qu'à la réussite de mon projet, de notre projet à toi et moi. Je m'abaissai et me prosternai devant la jeune fille, la suppliant d'accepter ma demande. Elle fut à la fois choquée et extrêmement mal à l'aise à l'idée de me voir m'incliner de la sorte. Lorsqu'elle reprit la parole, elle accepta, me laissant exulter de l'intérieur. Devant ma joie, elle reprit d'un ton plus serein. -Erika- Je demanderai à Rei-Chan de rejoindre le groupe aussi, on fait tout ensemble, ne t'en fais pas pour ça héhé. Quel est le nom de ton groupe ?
-Kôsei- The Ris….The Fallen Moon. C'est le nom de notre groupe.
-Erika- C'est joli et poétique, je sens qu'il y a toute une histoire derrière ~ Bien, je rentre. Je passe chercher Rei-Chan et je lui explique ~ Mata Ashita ! La jeune fille courut vers l'autre salle de classe. Je la suivis du regard, satisfait par mon succès du jour. Ce fut ce jour qui marqua un nouveau tournant pour toi et moi. Après tout, tu étais encore en moi, j'avais inscrit ton visage en moi pour que tu continues à vivre….Espérant secrètement qu'un jour tu puisses me pardonner, afin que je me pardonne également.
Comme pour m'encourager dans ma voie, Kenichiro et Masuda qui avaient atterri dans ma classe rejoignirent « The Fallen Moon » sans même que je n'aie à les convaincre. Ils avaient tout autant changé que moi, après tout, tu avais emporté avec toi toute notre innocence et le restant de notre enfance. Nous étions trois adultes formant un groupe de musique avec deux adolescents. Au final, le groupe de musique que l'on forma à cinq devint extrêmement populaire. Nous ne voulions pas devenir professionnels, nous donnions simplement quelques représentations par ci et par là pour le plaisir de jouer. Moi et Erika nous étions les deux personnes les plus populaires de ce groupe. Sur scène nous avions énormément de présence, c'était naturel chez la jeune brune, mais chez moi, cela ne l'était pas. Je restais persuadé que ce n'était pas mon talent, mais le tien qui avait pénétré à l'intérieur de moi. Tu avais clairement déteint sur moi, et j'en étais satisfait. Si je pouvais au moins transmettre ne serait-ce qu'un dixième de ce que tu m'as transmis, c'était déjà une victoire en soi. Et ainsi, nous passâmes deux années ensemble. Le groupe avait un succès phénoménal. Encore plus que Garden of Roses n'avait eu de succès. Erika était une vocaliste incroyable, même si elle restait ridicule en comparaison avec toi. Au fur et à mesure du temps, je m'étais cependant intéressé à la jeune fille , à un stade qui dépassait le cadre de la relation violoniste / chanteuse. Au fur et à mesure que le temps passait, je tombais amoureux d'Erika Kurenai, cette fille qui était rafraîchissante et agréable. Je me gardais cependant de lui dire. Je n'étais qu'un être de passage qui allait mourir une fois que l'aventure de « The Fallen Moon » allait s'achever. Je ne pouvais donc pas impliquer d'avantage de personnes dans notre histoire à toi et moi. Je voulais garder le caractère intime de notre rêve à nous deux, aussi obscur soit-il. J'étais prêt à te rejoindre dès que ce monde me le permettrait. J'étais bien plus amoureux de toi que je ne l'étais d'Erika. Lorsque le dernier trimestre de notre seconde année arriva, je savais que tout allait finir par s'écrouler avec le départ de Reisuke et Erika, qui eux étaient en troisième année du lycée. Reisuke avait un projet de pompier, Erika un projet d'infirmière. Les deux devraient partir d'ici trois mois. J'avais prévu de faire les choses dans les formes, simuler un changement de lycée pour disparaître de la vie de Masuda et Kenichiro qui ne méritaient vraiment pas de me voir te rejoindre, pour au final disparaître tout seul et sans attaches. Mais alors que mon scénario était tout tracé, quelque chose vint perturber tous mes plans. -Kôsei- Ehhh !!? Tu vas faire une année de cours préparatoire !?
-Reisuke- Ouais. Le groupe m'a beaucoup apporté depuis que je l'ai rejoint…Et j'aimerais te rendre la pareille en restant jusqu'au bout avec toi.
-Kôsei- Mais…Et ton projet de pompier… ?
-Reisuke- Ca peut bien attendre, de toute façon même si je prends un an de plus, j'y arriverai. Et puis Erika est d'accord pour rester un an de plus aussi, on sortira du lycée tous ensemble, Kôsei. Ces mots qui sortirent naturellement de la bouche de mon guitariste me firent comme un boum dans le cœur. L'avais-tu vu venir, Arata ? J'avais l'impression qu'il était moi, et que j'étais toi. Moi qui était prêt à venir te rejoindre, Reisuke m'accordait un sursis d'un an rien que pour me rendre la pareil….Cela faisait trois ans que je n'avais pas ressenti ce sentiment….L'espoir.
Reisuke m'avait redonné espoir. J'étais sidéré par le fait que quelqu'un d'autre que toi puisse me redonner espoir après tout ce que j'ai expérimenté à tes côtés. Moi qui pensais que jamais plus je ne reverrais la lumière du jour, je trouvai enfin une consolation qui avait le pouvoir de me tenir en vie, même pour l'espace d'une courte année. J'attaquai donc ce trimestre avec plus d'entrain que d'habitude. Masuda et Kenichiro étaient ravis de me voir dans cet état, ils ne savaient pas pour la promesse de Reisuke, mais ils étaient heureux de me voir enfin sourire. Je pense que j'étais en train de faire mon deuil. Cela avait pris du temps pour que je trouve une nouvelle raison, mais j'y arrivais tout doucement. J'avais toujours pour projet de te rejoindre, mais j'arrivais à prendre du plaisir sur l'instant présent, pour avoir plein de choses à te raconter lorsque je te rejoindrais au ciel.
Mais alors que j'étais sur un nuage d'euphorie, mes rêves se brisèrent comme ils furent créés. Rapidement, et sans aucun signe précurseur.
Ce fut le 27 Juin que tout dérapa.C'était le jour de la remise des diplômes pour tous les troisièmes années qui étaient diplômés. On nous avait demandé de jouer en live pour le jour de la remise des diplômes. The Fallen Moon devait faire la chanson d'ouverture de la cérémonie. Avec « My Most Precious Treasure » , nous étions partis pour faire une chanson d'émotion qui allait capturer les sentiments du public. J'étais au chant avec Erika, pour toucher autant les filles que les garçons. J'étais confiant. Après tout, j'avais hérité d'un peu de ton génie, et ensemble je savais que nous pourrions déplacer des montagnes. Mais alors que tout semblait prêt, quelque chose manquait à l'appel. La vocaliste et le guitariste étaient introuvables. Erika et Reisuke devaient nous rejoindre il y a déjà trente minutes, et ils n'étaient toujours pas là. Me rappelant alors d'un seul coup ce qu'il t'était arrivé, je redoutai le pire concernant mes deux camarades. Je ne pouvais pas les laisser te rejoindre. Je quittai la scène devant le regard interloqué des spectateurs afin de chercher dans le périmètre scolaire. Je courus, courus, encore et encore jusqu'à m'essouffler. Je repoussais mes limites, puisant en toi la force de continuer. L'école était vide. Il n'y avait personne. Devant ce manque de succès, je courus encore et encore jusqu'à aller chez Reisuke, là où se trouvait toujours Erika, mais rien n'y faisait, ni elle ni mon ami n'étaient dans sa maison. Mais quelque chose me fit encore plus réagir. La maison de la voisine de Reisuke, qui n'était autre qu'Erika, était complètement vide…. Je compris alors que quelque chose de bien plus important que ce que j'imaginais se passait, et ce fut Kenichiro qui me donna la confirmation. Il me téléphona tandis que j'étais devant la maison vide de ma vocaliste bien-aimée. Je décrochai le téléphone sans grande conviction, écoutant ce que le blond avait à me dire. -Kôsei- Allô ?
-Kenichiro- Kôsei. C'est moi. Arrête de les chercher, tu le les trouveras pas.
-Kôsei- Eh ? Pourquoi ça ?
-Kenichiro- Erika…Erika a prévenu l'école ce matin. Elle est partie, Kôsei. Elle est partie et a abandonné le cursus scolaire pour aller je ne sais où. Notre vocaliste a clairement dit au principal qu'elle ne reviendrait pas. Quant à Reisuke, elle a dit qu'il ne pourrait pas assister au concert et qu'il viendrait confirmer sa future orientation dans les jours à venir, mais qu'il lui avait dit qu'il allait arrêter ses études après le diplôme.
-Kôsei- Je vois……
-Kenichiro- Kôsei. Ca va… ?
-Kôsei- Ouais t'en fais pas, nous avons encaissé bien pire, nous allons bien.
-Kenichiro- « Nous… ? »
-Kôsei- Un lapsus, désolé je fatigue. On se revoit plus tard. Je raccrochai le téléphone, dépité par ce que l'on m'avait annoncé. Erika était partie je ne sais où, Reisuke remettait en doute son orientation également….Autant Erika ne me l'avait pas promis…Autant Reisuke , lui , avait clairement éveillé ce sentiment d'espoir en moi pour ensuite le désintégrer encore plus brutalement.
…….
-Kôsei- Ha….hahahaha….Je vois… Je compris alors ce qu'était vraiment la punition à laquelle j'avais eu le droit. Reformer un groupe, m'amuser avec tout le monde, sourire, partager des choses, tout ça n'était pas un espoir, c'était une punition. On m'a fait ressentir de l'espoir pour le tuer encore plus…C'était exactement ce que je t'avais fait, Arata. Je t'avais sorti du désespoir, pour te montrer un petit bout d'un jardin paisible, avant de te renvoyer dans des ténèbres encore plus sombres que celles dans lesquelles tu étais à la base. Je savais donc ce qu'il me restait à faire pour compléter le cycle. Je devais tenir ma promesse à moi même, la promesse que je t'avais faite. C'est ainsi que je me rendis dans le parc municipal, avec pour seule idée de tenir cette promesse que je m'étais faite il y a maintenant trois ans. Je n'avais cependant pas le courage de le faire chez moi et d'imposer une autre fois ce genre de situation à Akemi, ma sœur. Je me rendis donc dans le parc municipal de la ville. Derrière ce parc se trouvait l'objet de ma visite, une forêt se trouvant à l'arrière.
Beaucoup disaient qu'elle était infréquentable dans le sens où des jeunes voyous faisaient de cette forêt leur repère. Des choses pas tres propres se passaient ici. Des bagarres de gangs, des relations adultères, divers trafics , beaucoup de personnes évitaient cet endroit, et encore plus disaient à leurs enfants de ne pas y traîner. Un tel endroit était parfait pour en finir avec moi même et cette rancoeur.
Je découvris donc le décor de cette forêt qui était bien plus accueillant que ce que je ne pensais. La forêt était assez sombre aux premiers abords, mais on remarquait vite que cette ombre prenante n'était en fait qu'un voile provenant des feuilles d'arbres se rejoignant en haut, empêchant ainsi les rayons du soleil de pénétrer l'endroit. Il y faisait d'ailleurs bien plus frais qu'à l'extérieur en conséquence, si bien que j'eus un frisson lorsque je pénétrai l'endroit. L'atmosphère était clairement différente. Il n'y avait quasiment aucun bruit dans cet espace fermé, là où le parc en lui même dégageait une atmosphère chaleureuse et familiale. Cherchant un endroit propice à mon dernier acte, je finis par trouver un coin qui correspondait à mes attentes. C'était un cul de sac dans un coin isolé de la forêt. Dans cet espace se trouvait un arbre, un seul arbre. C'était un immense chêne qui s'élevait majestueusement vers le ciel, déployant des milliers de branches au dessus de nous. Il était la principale source de ténèbres dans cette forêt. Il devait être l'arbre le plus ancien de l'espace peu fréquentable. Une fois arrivé devant cet arbre, je sortis l'objet que je gardais toujours sur moi. Une corde en chanvre, la même que la tienne, que je gardais toujours avec moi, comme pour me rassurer moi même sur le fait que je pouvais en finir à tout instant. Je souris, l'heure était enfin venue. Toi et moi nous allions nous retrouver. Toi et moi nous allions pouvoir nous revoir. Enfin, après trois ans, j'allais pouvoir payer le prix du mal que je t'ai fait en suivant la même route que toi. Je grimpai sur une branche qui me semblait assez solide pour pouvoir porter mon poids, j'y attachai la corde. Ressentant pour la première fois depuis longtemps une profonde satisfaction. J'attachai l'autre partie de la corde que je resserrai suffisamment fort autour de mon cou. J'avais prévu de me jeter de cette branche solide qui serait suffisante pour me supporter et me tuer, de la même façon que tu étais parti. La corde installée, je fus prêt à m'élancer dans ce dernier voyage à la fin duquel tu m'attendrais.
Cependant, alors que j'allais me jeter dans le vide, je sentis quelque chose de très étrange dans l'atmosphère. Quelque chose qui me prit dans le corps et dans le sang, comme une profonde frustration qui ne quittait pas mon cœur. J'avais déjà ressenti ça de ton vivant….Quelques temps avant la compétition……Oui….C'était bien ça… Lorsque la présence se rapprocha, je la distinguai et la reconnus. C'était cette femme brune à l'air abstrait et mélancolique qui était présente. Celle que tu appelais « Dame Laïla ». Je ne savais pas ce qu'elle faisait ici, mais tout cela ne me disait rien qui vaille. Après tout, elle était déjà en train de me frustrer, elle qui m'avait empêcher de me repentir comme je l'avais prévu. Je pris la parole d'un air hostile envers la femme qui me dévisageait , affichant un sourire discret. -Kôsei- Que faites-vous ici, Laïla ? Vous êtes venue voir le spectacle ? Asseyez-vous vous serez plus à l'aise.
-Laïla- Que tu es hostile, Kôsei-kun ~ Alors que j'ai tant cherché à te parler depuis le temps…
-Kôsei- Vous…Vous me cherchiez ?
-Laïla- En effet. J'ai appris ce qui est arrivé à Arata, mais je l'ai appris bien plus tard…Bien trop tard pour assister à ses funérailles….Il nous avait quitté quelques mois auparavant, en nous laissant tous ses effets personnels, nous avertissant que jamais nous ne le reverrons.
-Kôsei- Arata a donc vraiment quitté Yume-Nikki…. Un sentiment de soulagement me parcourut alors. Tu m'avais vraiment écouté et tu avais choisi une autre route…J'avoue que cette annonce me fit plaisir. Voyant mon sourire non dissimulé, la femme reprit de plus belle. -Laïla- En effet, c'est sur ta recommandation n'est-ce pas ? Depuis que j'ai su ça j'ai cherché l'espoir qui avait vaincu le désespoir d'Arata ~ Mais je n'aurais jamais imaginé qu'en te suivant je t'aurais trouvé dans une telle position ~ C'est tellement ironique quand on y pense….
-Kôsei- Sans espoir, Arata ne serait pas mort. J'ai certes vaincu le désespoir d'Arata, mais c'est ce qui l'a condamné. L'espoir que l'on m'a donné ensuite est ce qui me condamne désormais. Regardez, Laïla, je vais vous montrer à quel point l'espoir est dangereux.
-Laïla- Je préférerais ne pas te voir faire ceci, Kôsei. Je suis venue pour toi ~
-Kôsei- Que me voulez-vous ?
-Laïla- Je suis venue donner un but à ta vie ~ Rejoins moi et nous allons accomplir de grandes choses si l'on s'y met ensemble. Toi qui sait à quel point l'espoir peut être cruel lorsqu'il s'en va, je suis persuadée que tu peux être le partenaire idéal.
-Kôsei- Ne comptez pas sur moi pour reprendre espoir grâce à vous. Je sais très bien que je suis un fardeau qui n'est bon qu'à être laissé seul.
-Laïla- Alors pourquoi veux-tu rejoindre Arata ? Il va te jeter de là où il est ~
-Kôsei- Comment osez-vous….. !?
-Laïla- Du calme, je plaisantais. Je ne viens pas te proposer l'espoir. Je n'en ai rien à faire de toi. Je ne te donnerai aucune considération. Je n'aurai jamais le moindre sentiment pour toi, ni de l'amour, ni de l'empathie, ni de l'affection. Il n'y aura jamais rien entre nous, mais tu ne seras jamais déçu par notre relation. Les mots de la femme me firent m'arrêter. Je restai quelques secondes, figé par l'attitude de la jeune femme….Existait-il vraiment quelqu'un qui me ferait vivre pour un autre but que l'espoir…. ? Je restais dubitatif face à sa proposition, tandis qu'elle renchérit. -Laïla- Je déteste autant l'espoir que toi. A cause de l'espoir, je ne peux pas vivre comme je l'entends. Détruisons-le ensemble, Kôsei. Regarde ce que j'ai pour toi. C'est ce qu'Arata nous a laissé, son deck de Duel de monstres, ainsi que son masque de duel. Continueras-tu la mission commencée par Arata ? Deviendras-tu Hitotsu ?
-Kôsei- Hitotsu….L'oeuvre commencée par Arata…..Je vois. Je suppose que dans ma repentance, je vais devoir continuer l'oeuvre d'Arata jusqu'à la fin. Bien au delà du monde de la musique…Bien….Dame Laïla, j'accepte de vous servir de nouveau. Retirant la corde de mon cou, je descendis de l'arbre comme j'y étais monté. Je m'avançai vers Laïla qui me souriait sincèrement tandis que je ne savais pas vraiment dans quoi je m'avançais. Mais bien au delà de la mission de Laïla, j'avais enfin trouvé une fonction dans laquelle je pouvais te faire vivre. Enfin je pouvais ramener Arata Kashiwagi à la vie, même si ce n'était que pour quelques instants. Et l'espoir ne viendrait pas prendre mes rêves une fois de plus, ni les tiens. Car cette fois , je peux faire vivre Arata Kashiwagi tout en étant Kôsei Nishijima.
…….
….
Après tout, tant que j'étais sous ce masque, je pouvais être qui je veux, alors pourquoi ne pas profiter de l'occasion pour te faire vivre aux yeux des autres ? Ainsi, ton nom sera connu, pour toujours. Regarde moi, Onii-chan.
Chapitre 13 : Recueil et désespoir
Spoiler :
Quelques jours s'étaient écoulées depuis ma défaite contre l'équipe de la Yume-Nikki. Nous avions mené une belle performance, mais elle était malheureusement insuffisante. Lorsque tout allait se jouer, ma faiblesse a entraîné l'équipe entière avec moi dans ma chute. Livrer bataille contre Kô….Hitotsu avait été bien trop rude pour moi, si bien que lorsque je sus que Hakaze était hors de danger, je m'étais écroulé directement, cédant au poids des blessures m'ayant été infligées. Lors des deux semaines précédent ce jour, j'eus du mal à me remettre sur pied. Sirie, notre infirmière, avait diagnostiqué que j'étais passé à deux doigts de la paralysie à vie lorsqu'Hitotsu m'avait propulsé contre ce mur par le biais de Saffira. J'avais continué à marcher et à tenir debout sous le poids de cette douleur , ce qui ne faisait que l'amplifier. Au final, ce fut au bout de dix jours de rééducation que je pus enfin remarcher complètement. Reisuke avait pris soin de moi pendant tout ce temps. Il s'en voulait de ne pas avoir pu assurer une présence au tournoi également, mais il avait fait bien plus. Il était rapidement venu au secours de Jessica lorsqu'elle avait eu cet accident, et grâce à lui elle était désormais hors de danger. Aujourd'hui, il m'avait demandé de le rejoindre à la sortie de son travail. Il voulait m'emmener quelque part. La date à laquelle il me disait ça, et le ton qu'il y mettait, me disaient très bien ce qu'il en était. Je connaissais mon petit frère mieux qu'il ne le pensait. Il voulait que l'on aille tous les deux ensemble sur la tombe de nos parents, pour la première fois depuis maintenant 14 ans.
C'était une étape importante dans notre reconstruction à moi et mon frère. Nous n'avions jamais été ensemble sur la tombe de nos parents à cause du traumatisme subit par le benjamin de la famille. Je me rendis en bus jusqu'à la sortie du travail de Reisuke. Depuis qu'il était pompier, il avait gagné en assurance et en charisme. Il n'était plus aussi frêle qu'il ne l'était avant le voyage, et cela me faisait du bien de le voir mûrir ainsi. Je le rejoignis finalement , le voyant sortir de son travail avec satisfaction. Lorsqu'il vit que je l'attendais, il sourit chaleureusement et courut vers moi pour me dire bonjour, comme un enfant de dix ans l'aurait fait. Ce temps que nous avions perdu ensemble, nous le rattrapions au fur et à mesure, même si tout rattraper était impossible. Nous le savions tous les deux, mais lorsque nous étions ensemble, nous retombions un peu dans nos vieilles années, j'étais beaucoup moins sérieux, frôlant le ridicule lorsqu'il s'agissait de Rei, tandis que lui devenait plus affectueux et brisait la carapace qu'il portait. -Reisuke- Onii-chan, merci d'être venu. Ca me fait plaisir.
-Hiroki- Arrête de me parler comme tu le ferais à un étranger ! C'est normal que je suis là andouille !
-Reisuke- Héhéhé….C'est difficile de briser la barrière….J'ai pensé pendant tellement longtemps que tu n'existais pas que je garde des traces…
-Hiroki- Baka…Même quand tu me croyais un inconnu, tu étais plus familier que ça. Après tout, je touchais à Erika ~
-Reisuke- Ce…Ce n'est pas ça du tout….Je ne te voyais pas comme un rival….
-Hiroki- Ne me mens pas, je suis le même que toi en quatre ans plus vieux, tu ne peux pas me mentir ~
-Reisuke- Ce n'est pas ça du tout !!!
-Hiroki- Qu'il est mignon quand il rougit, viens faire un câlin à grand frère ~ J'entraînai Reisuke contre moi, bloquant sa tête contre mon torse. Rapidement, m'armant de ma main droite, je lui grattai la tête très fort afin de lui faire rentrer dans le crâne qu'il devait se détendre. Enfin, c'était le prétexte. En réalité, j'avais toujours rêvé de faire ce geste sur le crâne de mon petit frère, l'imaginant protester comme il le faisait actuellement. Cela me faisait rire d'imaginer cette scène, et la reproduire était encore plus risible. Ce fut ainsi que joyeusement, je quittai le quartier accompagné par mon râleur de petit frère.
Nous marchâmes ensemble sous ces températures assez agréables. Comme deux enfants, nous nous donnions la main, sachant que l'épreuve que nous allions traverser ensemble allait être quelque peu difficile. Rester à côté de Reisuke me rappelait ce que me disait toujours Hakaze sur le fait qu'il était mon portrait craché. Je me surpris à me demander ce que pensaient les autres quand ils nous regardaient sachant que nous avions les mêmes traits hérités de notre père, Shinichi Yamada.
Nous traversâmes ensemble un champ qui s'étendait à perte de vue jusqu'à arriver dans un coin reculé. L'air y était beaucoup plus frais, dénué de toute pollution. L'absence de toute civilisation ici rendait le coin assez agréable mais aussi et surtout assez spirituel. On avait l'impression de ressentir des choses que l'on ne pouvait ressentir ailleurs tellement l'ambiance était solennelle. Cela faisait cinq ans que je n'étais pas venu ici. La dernière fois que je l'avais fait, c'était à ma majorité. J'étais venu en pleurs demander le pardon de ma mère pour ne pas être revenu avec son autre fils paraître devant elle. Je lui avais également promis que la prochaine fois que je la reverrais cela serait pour lui ramener Reisuke. Je n'étais jamais plus revenu en gardant toujours l'espoir de retrouver le peu de racines qu'il me restait, et ce jour était arrivé.
Lorsque nous vîmes la pierre dédiée à nos parents, sous ce saule pleureur tout en haut de la colline, nous sentîmes l'un en l'autre un sentiment de faiblesse de dessiner. Nous nous regardâmes, moi et Reisuke, et je me rendis compte de toute la douleur que l'on cachait l'un à l'autre. Je me sentis fragile alors que j'étais censé être l'aîné de la famille, tandis que mon jeune frère lui affichait un air de profond regret, ruminant sûrement le fait de m'avoir repoussé jusqu'alors.
Nous nous assîmes devant la pierre censée représenter l'histoire de nos parents. Celle sur laquelle étaient gravés leurs portraits souriants et aimants. Nous joignîmes nos mains, priant pour un repos paisible et mérité de nos racines, pour enfin nous relever. Je pris la parole d'un ton solennel, sachant que je représentais de nous deux la responsabilité. -Hiroki- Maman….Je suis de retour. J'ai ramené Reisuke avec moi, comme je te l'avais promis. Tu as vu maman….Nous avons réussi. Nous avons réussi à passer au-delà des épreuves pour finir plus unis et soudés que jamais. Tout ce que l'on a fait pour arriver jusqu'à ce jour a été difficile et semé d'embûches….Mais je suis heureux de pouvoir revenir te voir la tête haute. Ma voix se troubla tandis que je continuais à parler à ma défunte mère, celle à qui j'avais promis de veiller sur le restant de notre famille afin que l'on puisse la reconstruire de cette base. Tandis que je repensais à toutes les épreuves que j'avais traversé auparavant, je me surpris moi même lorsque mes yeux se brouillèrent et que des larmes coulèrent le long de mes joues. Toutes ces années avaient été difficiles. Elles avaient eu leur lot de joie c'est vrai, mais c'était trop à supporter pour quelqu'un de mon âge. Même si sur le coup je n'avais rien dit, je gardais des traces de ce qu'il s'était passé, de ce que j'avais du faire pour me maintenir en vie jusqu'à rencontrer Hakaze et son père….Tout ça me revint en mémoire au fut et à mesure que je me laissai aller à la nostalgie malsaine. Cependant, je fus coupé net dans mes pensées par la voix de Reisuke qui prit la parole à son tour. -Reisuke- Maman….Tout ce temps….Tout ce temps , toutes ces années où je suis venu vous voir ici, toi et Papa, sans savoir que me tourner vers l'arrière m'empêchait de m'apercevoir des racines que j'avais encore…Tout ce temps à vivre dans le déni de ma famille…Et même plus…J'ai tenté de tout mon cœur de tuer la dernière attache qu'il me restait sans même que mon cœur ne me dise qu'il était la personne la plus précieuse que j'avais encore en ce bas monde…. Reisuke s'agenouilla, posant ses mains au sol comme pour demander pardon. Lorsqu'il le fit, contrairement à moi, il ne tenta pas de retenir ses larmes qui coulèrent en abondance tandis qu'il extériorisait pleinement toute la tristesse de son cœur. Je me laissai aller à l'expérience également, me mettant à genoux, posant mes deux mains au sol et pleurant à mon tour. A l'unissons, nos voix chargées d'émotions se mêlèrent l'une à l'autre afin de former un cri du cœur réclamant grâce et rédemption. -Reisuke et Hiroki- Pardonne nous, maman. Un long silence s'en suivit. Nous restâmes assis face à la tombe de nos parents. Nous étions en train de tourner une page dans notre histoire. Le vent fouettait les arbres, laissant les cerisiers en train de fleurir nous faire honneur de par leur pétales flottant au gré du vent. C'était une belle atmosphère pour se recueillir. Reisuke qui avait exprimé sa tristesse n'affichait plus qu'un sourire qui illumina mon cœur. Au final, nous sourîmes ensemble. Nous passâmes une heure devant la tombe des parents pour ensuite nous relever ensemble. Nous allions repartir quand nous vîmes quelqu'un d'autre qui était en train de se recueillir également sur une tombe à quelques centaines de mètres de là. En nous approchant de cette personne, nous la reconnûmes . C'était ce jeune homme qui m'avait causé tous ces dégâts. Celui qui tenait plus que tout à Laïla, Hitotsu. Il ne portait pas son masque habituel, il était tout simplement agenouillé au sol devant une pierre grisâtre représentant sûrement un proche qu'il avait perdu. Fermant les yeux, il murmurait des mots qui nous étaient inaudibles. Je ressentis de la compassion à l'égard de ce jeune homme. Malgré le fait que nous étions tous les deux dans un camp différent, nous avions du traverser les mêmes épreuves. Ces choses de la vie face auxquelles nous sommes tous impuissants. Moi et Reisuke nous décidâmes de laisser le jeune homme seul. Nous n'allions pas interrompre le brun dans son moment de recueil, et nous battre en présence de nos parents ne nous plaisait guerre. D'autant plus qu'au fond, nous devions une fière chandelle à Hitotsu, puisqu'il avait sauvé Jessica de cette folle qui en voulait à sa vie. Nous nous étions promis de faire payer à cette fille. Je tenais autant que Reisuke à Jessica, nous étions donc parfaitement en accord sur le sort à réserver à celle qui avait osé la toucher.
Mais alors que je méditais sur ma vengeance, je fus surpris par ma trouvaille du jour. A l'entrée du cimetière se trouvait une voiture noire aux vitres teintées qui attendait. Sur le devant de cette voiture se trouvait Laïla, la leader du mouvement Yume-Nikki. Elle était assise , regardant l'horizon d'un air empli de mélancolie. Lorsqu'elle nous vit, mon sang ne fit qu'un tour. Que pouvait-elle faire ici après tout….Reisuke avait la même interrogation que moi, mais alors que nous allions nous écarter rapidement, la femme prit la parole en nous souriant. -Laila- Je ne m'attendais pas à vous voir ici. Bonjour à vous mes amis.
-Hiroki- Que fais-tu ici Laila ? Encore un coup foireux ?
-Laila- Pitié Hiroki…Arrête de toujours en venir au fait. N'es-tu pas capable d'avoir une conversation normale ? Surtout en cette ambiance solennelle , aie un peu de respect pour les morts.
-Reisuke- Laïla….As-tu perdu un proche aussi ?
-Laila- C'est ma vie privée ça mon garçon. Mais aujourd'hui, je suis venue accompagner Hitotsu voir quelqu'un à qui il tient.
-Reisuke- Tu accompagnes Kôsei… ?
-Laila- Je l'accompagne régulièrement ici pour qu'il comprenne que son passé ne reviendra jamais et que seul l'avenir compte. Un avenir dénué d'espoir qui ne débouchera que dans l'oubli et la tristesse.
-Hiroki- Pourquoi prônes-tu autant le malheur et la désolation ?
-Laila- Je vois où tu veux en venir. Tu penses que j'ai été meurtrie par le passé et que j'aimerais prendre ma revanche sur le monde en répandant le malheur ? Pas de chance , la vérité n'est pas toujours faite de blanc ou de noir Hiroki. Il faut parfois aller au delà des apparences ~ Les personnes qui se cantonnent au blanc et au noir sont les personnes les plus fragiles. Ce fut mon professeur de psychologie à l'université qui m'enseigna ça.
-Reisuke- Voir la vie au delà du blanc et du noir… ?
-Laila- Eh oui…..Mais ne vous en faites pas, je vous montrerai ce qu'est la nuance. Je suis certaine que vous en êtes capables, Reisuke, Hiroki….Après tout, vous avez été choisis pour ça ~
-Reisuke- Choisis…. ?
-Laila- Je peux vous en dire plus, mais en parler ici sera difficile….Me suivrez-vous donc dans mon véhicule afin que je vous dévoile la vérité ?
-Hiroki- Penses-tu vraiment pouvoir nous attirer dans un piège si grotesque ? La réponse est non, Laila.
-Laila- Hélas….J'aurais aimé que les choses se fassent naturellement, mais vous ne me laissez pas le choix….Hitotsu, s'il te plaît. J'entendis la voix du jeune homme dire un « Oui, Dame Laïla » . Je compris alors le piège dans lequel nous étions tombés. Le jeune homme était en compagnie de deux ou trois bonhommes masqués qui nous immobilisèrent moi et Reisuke. Ils nous attachèrent une paire de menottes avant que l'on ne puisse opposer la moindre résistance. Comprenant dans quelle situation je m'étais fourré, je lançai un regard méprisant à Laïla dont l’expression s'était obscurcie, affichant une profonde expression de satisfaction à mon égard. La dernière chose que je vis fut son expression malsaine, juste avant de sentir une douleur dans le crâne et perdre connaissance.
….
Lorsque je repris connaissance, j'avais un mal de crâne assez intense suite à l'impact que j'avais pris à l'arrière de ma tête. Ma vision était trouble…Je n'arrivais pas à retrouver mes pleines capacités. J'essayai de bouger, mais je semblais comme restreint dans mes mouvements. Ma faiblesse me regagna alors et je perdis de nouveau connaissance. Cette fois je fis un rêve assez étrange. J'étais enseveli sous des eaux profondes. Tout était noir autour de moi. Malgré la profondeur, je pouvais cependant respirer comme si j'étais sur terre. J'étais cependant retenu par quelque chose que je ne pouvais identifier. En face de moi apparut soudainement Hakaze. Mon amie était souriante en face de moi, complètement nue , laissant ses cheveux flotter dans l'eau au rythme du flux et du reflux. En y regardant bien, j'étais moi aussi complètement nu. Je ne comprenais pas le sens de ce rêve. J'essayais d'articuler, mais lorsque je le faisais, j'étais comme aphone, incapable de parler. Mais alors que je cherchais la signification, Hakaze prit la parole. -Hakaze- Tu as été choisi, Hiroki.
-Hiroki- ….
-Hakaze- Tu as été choisi pour accomplir de grandes choses, et c'est à toi de déterminer si ces grandes choses resteront gravées dans l'histoire en tant que mauvaises ou bonnes. Seul toi peut en décider. Je ne pouvais pas articuler un mot. Face à Hakaze, je ne pouvais que l'écouter. Cependant, alors que je crus qu'elle allait prendre de nouveau la parole, elle se dissipa dans les eaux qui se dissipèrent également à leur tour juste après elle. Mon rêve s'écroulait de l'intérieur, me laissant enfin me réveiller.
J'étais désormais capable de distinguer tout ce qu'il se passait ici. J'étais dans une sombre salle ressemblant à une cellule. J'étais mains attachées dans le dos par une solide corde qui était elle même reliée à la chaise sur laquelle j'étais assis. En y regardant, j'étais quasiment nu, n'ayant encore que mon caleçon en guise de sous vêtements. Je ne me souvenais pas exactement de ce qui s'était passé avant…Ni de comment j'avais atterri ici…Cependant, j'eus vite ma réponse.
Je sentais une présence dans l'ombre de celle cellule vide. Quelqu'un me regardait. Je plissai les yeux, comme pour essayer de distinguer qui se tenait debout dans l'ombre non loin de la porte d'entrée. Lorsqu'il s'aperçut que je l'avais notifié, l'individu s'avança vers moi. Il portait son masque habituel duquel dépassait une boucle d'oreille qu'il portait à l'oreille gauche. C'était Hitotsu. Je pris la parole d'un ton menaçant alors que je savais très bien que je n'étais pas en position de négociations. -Hiroki- Hitotsu…C'est toi qui m'a emmené ici !?
-Hitotsu- Oh, tu as eu un saut de mémoire. Comme c'est embêtant. Bien, je vais te rafraîchir un peu la mémoire. Pendant que tu parlais avec Dame Laïla, j'en ai profité pour vous asséner un coup lâche qui vous a réduit au silence, toi et ton misérable frère.
-Hiroki- Enflure…. ! Qu'as-tu fait à Reisuke !!?
-Hitotsu- Ne t'en fais pas, Reisuke est avec Dame Laïla tout comme je suis avec toi. Contrairement à moi, Dame Laïla n'a jamais tué personne. Il n'est donc pas le plus à plaindre entre vous deux.
-Hiroki- Tu…Tuer ? Tu es un meurtrier, Hitotsu ?
-Hitotsu- En effet. Si certains diront que l'espoir fait vivre, moi j'ai réussi à tuer avec. L'espoir était l'arme du crime. C'est bien pour cela que je te déteste. Parce que tu joues avec des choses qui te dépassent et tu ne sèmeras que le malheur au change.
-Hiroki- Et donc…Tu m'as mis ici pour me tuer ?
-Hitotsu- Non, bien sûr que non. Te tuer serait bien trop simple. Je veux prendre plaisir dans cette histoire. Je prendrai du plaisir à venir te voir, lorsque tu te seras débattu encore et encore proclamant ton espoir comme étant la clé, et que tu auras échoué lamentablement à la dernière étape. Pour l'heure, je te laisse. Ton combat est un combat pour la vérité. Mais tu devras traverser des obstacles pour y parvenir. Tes vêtements sont dans ce coin. J'ai pris le soin de retirer les armes blanches que tu y cachais.
-Hiroki- Putain…..Et qu'est-ce que vous avez prévu ?
-Hitotsu- Un jeu. Dame Laïla aime les jeux, et vous êtes les challengers d'aujourd'hui. Nous sommes dans une vieille prison abandonnée que nous avons réhabilité pour nous y installer. Ton but ainsi que celui de ton frère, c'est de retrouver Dame Laïla. Si vous le faites, elle vous dira la vérité et vous relâchera. Si vous n'y parvenez pas, vous resterez nos prisonniers ici jusqu'à nouvel ordre. Un jeu… ? Tout cela n'avait aucun sens…Mais j'étais obligé de participer à ce parcours sordide. Après tout, qui sait ce dont ils étaient capables….Reisuke pouvait être en danger. Il fallait que je le récupère et qu'on sorte ensemble de ce merdier. Je serrai mes poings. Pour répondre à Hitotsu, je repris la parole avec plus d'assurance cette fois. -Hiroki- Bien. J'accepte de participer à ce jeu.
-Hitotsu- Je n'ai jamais dit que tu avais le choix. Sur ce, je te souhaite bien du courage, tu en auras besoin. Le jeune homme ressortit de la salle, me laissant sur cette attaché sur cette chaise, toujours à moitié nu. Avant toute chose, je devais enlever ces liens solides qui me retenaient assis. Je réfléchis à une solution pour me sortir de là…Réfléchissant à comment me dégager, j'eus l'illumination. Depuis quelques années, j'avais pris le tic de Hakaze, celui de cacher un couteau dans les sous vêtements. J'avais bricolé une couture dans tous mes sous vêtements afin d'y attacher une poche à l'intérieur pouvant contenir un couteau. C'était devenu tellement mécanique que je l'avais oublié l'espace d'un instant. Je réussis tant bien que mal à passer ma main dans la poche bricolée afin d'en sortir le couteau caché. Appuyant sur le bouton d'enclenchement, le couteau se déploya, me laissant couper les liens qui m'attachaient à la chaise. Je fus soulagé par le fait de retrouver ma liberté des mouvements. Je pus ainsi me rhabiller et passer à la suite. Je fouillai mes poches. Ils n'avaient pas pris mon téléphone, mais il n'y avait pas une seule once de portée . Mon téléphone n'avait pas de réseau, je ne pouvais contacter personne. Je composai cependant un message à destination de Hakaze, lui indiquant que nous étions retenus par Laila , et je lui envoyai. Le message resta bloqué dans mon téléphone, mais s'enverrait à la seconde où le réseau serait plus favorable. Je sortis enfin de l'endroit où j'étais. A la seconde où je fus sorti, je vis quelque chose passer furtivement devant moi. Je vis la tâche blanche passer à toute allure pour s’éclipser plus loin. Cette forme me faisait penser à …..Un chien…. ? Je suivis la tâche dans ce sombre couloir assez siniste et à la limite de l'insalubrité jusqu'à le voir se réfugier dans les jambes d'un homme. Lorsque je m'approchai de l'homme en question, je distinguai d'avantage sa silhouette. Un homme brun aux cheveux en bataille. Il possédait des yeux marrons soulignés par des traits épais. Son regard était assez doux, donnant un air assez frais à ce visage pourtant marqué par quelques rides se formant et une barbe mal rasée. Il devait avoir la trentaine. Le chien se rua à ses pieds, cherchant un peu de tendresse auprès de l'homme qui le caressa en prenant la parole d'une voix douce et chaleureuse. -Jordan- Bon chien Ginpei, bon chien.
-Hiroki- Huh ? Ginpei.. ? Je m'approchai de l'homme qui me remarqua enfin. Lorsqu'il posa son regard sur moi, alors que je pensais qu'il allait afficher de la haine, tout ce qu'il fit fut de me sourire chaleureusement. Ne comprenant pas pourquoi il agissait comme ça avec moi, je pris la parole d'un ton plutôt hostile, ne sachant pas quel coup fourré il pouvait me réserver. -Hiroki- Ce chien…Ce chien est à mon frère.
-Jordan- Oh ? Nous l'avons trouvé il y a quelques mois. Il s'est réfugié ici et depuis il ne veut plus partir. Je suppose qu'il aime beaucoup Laïla, il attend toujours patiemment son retour.
-Hiroki- Eh… ? Donc on est bien dans la base de Yume-Nikki… ?
-Jordan- Précisément, Hiroki-kun. Je suis Jordan, tu peux m'appeler Yatsu aussi. Je suis le huitième membre de l'escadron anti-espoir.
-Hiroki- Escadron anti espoir ?
-Jordan- C'est exact. Yume-Nikki est divisée en plusieurs blocs. Nous avons l'escadron de base rassemblant nos joueurs, ainsi que les recrues d'élite, l'escadron « No More Hope ». Je suis le numéro huit. Dame Laïla est la numéro onze. Cécilia est la numéro sept et Kôsei le numéro un.
-Hiroki- Combien de personnes sont dans cet escadron ? Que signifient ces numéros ?
-Jordan- Héhéhé ~ Cela serait fort dommage de tout te dévoiler, Hiroki. Après tout, je ne voudrais pas gâcher le plaisir de mes camarades. Je m'arrêtai un moment….Pourquoi parlait-il de « plaisir » ? Et pourquoi semblait-il si amical avec moi alors que nous étions dans deux camps opposés ? Hitotsu, Kôsei, me faisait vraiment ressentir qu'il était un ennemi…Mais pas Yatsu, Jordan….Je ne savais pas comment le cerner.
Devant mon incrédulité, l'homme me sourit. Cette fois je pus discerner en lui un soupçon de malice. Mais alors que je me mis en garde, il reprit la parole, toujours d'un ton chaleureux. -Jordan- Je suis peut être l'ennemi de ton organisation, mais je ne suis pas pour autant ton ennemi. Tu n'as rien à craindre de moi.
-Hiroki- Comment ça ? Ne comptes-tu pas m'arrêter maintenant ?
-Jordan- Ici, nous avons tous une revanche à prendre sur quelque chose ou quelqu'un. Personnellement, tu n'es pas ma cible. Je garde donc mon calme en attendant mon heure.
-Hiroki- Et qui est ta cible, Jordan !?
-Jordan- Ma cible ? … Alors que Jordan semblait réfléchir, l'aura pure et agréable qu'il dégageait vira au sombre. Son visage se crispa, comme si un malaise profond lui traversait tout le corps pour lui lancer une décharge électrique directement dans la nuque. Il fronça ses sourcils et serra les dents, repensant sûrement à quelque chose qu'il avait vécu auparavant. Lorsqu'il prit la parole, ce fut pour déverser un torrent de rage ayant envahi son esprit, l'homme que je connaissais n'était plus. Il n'était qu'un torrent de haine. -Jordan- Hahahaha….Ma cible…..Ma cible c'est….NAMATAME SOICHIROOOOO !!!!!!!
-Hiroki- Oto….Soichiro….. !!!?
-Jordan- Oui. Je lui ferai payer tout ce qu'il m'a fait, sa vie ne sera même pas suffisante !!! Je veux l'éradiquer des mémoires et détruire son espoir !!! J'étais abasourdi par cette révélation. Dans cet environnement sombre, à la limite de l'insalubrité qu'était cette ancienne prison, j'avais appris la dernière chose à laquelle je m'attendais. Jordan avait cumulé tant de rage envers le patriarche….Mais pourquoi…. ? Oto-san….Etait l'homme le plus bon que je n'avais jamais connu…Il ne pouvait pas s'attirer des ennemis….
Non….Oto-San ne pouvait pas.
Je sentis un profond sentiment de colère montant en moi. Le simple fait que cet homme veuille la chute de mon père me glaçait le sang. Le laisser cultiver cette rage, c'était prendre le risque qu'il mette ses menaces à exécution, comme Nanatsu, Cécilia, l'avait fait alors envers Jessica. Je devais cependant me contrôler, j'étais seul chez l'ennemi, je ne pouvais pas faire de faux pas au risque de me faire achever de l'intérieur…Je ne devais pas reproduire les erreurs de mon passé….
……..
….
Mais ces quelques mots destinés à me calmer ne firent que jeter de l'huile sur le feu. Rien que le fait de penser qu'il pouvait lever le doigt sur un membre de la famille Namatame me donnait une haine incommensurable. Je ne pouvais pas le laisser faire,non, je ne devais pas le laisser faire !
Mon bras bougea seul. Il rassembla toute la puissance de mon corps et la projeta dans un coup de poing fulgurant sur la joue de l'homme face à moi. Le coup le fit reculer de quelques pas en émettant un grognement qui résonna dans les murs de cette prison sinistre et mal éclairée. Je me ruai sur l'homme que j'attrapai par le col avant de le plaquer au mur. Le sang coulant de son nez dégoulina sur mes mains tandis que je gardais la pression, fixant son regard surpris avec toute la haine que j'avais à l'intérieur. Serrant la pression d'avantage, je repris la parole face à l'homme haineux qui se débattait en vain. -Hiroki- Qui vas-tu tuer…. ?
-Jordan- Argh….Lâ….Lâche-moi….
-Hiroki- Je ne le dirai qu'une fois, Jordan. Toute personne voulant du mal à Ôto-san le paiera de sa vie….Hahaha…..Hahaha……Ne t'avise , JAMAIS, de refaire cet affront devant moi. Je ne tolérerai en aucun cas le fait que mon père ne perde ne serait-ce qu'un cheveu en t'affrontant. Est-ce clair, Jordan ?
-Jordan- Tu…..Tu peux me forcer à te dire oui….Cela n'enlèvera pas ma vengeance…..
-Hiroki- Ah ? Je vois….Dans ce cas, je vais m'assurer que tu ne lui feras aucun mal. Regarde ce petit jouet que j'ai dans la poche. Gardant la pression serrée grâce à ma main droite, je pus mettre ma main gauche dans une de mes poches afin d'en ressortir le couteau utilisé plus tôt pour couper les liens. Devant mon arme blanche, les yeux de Jordan s'écarquillèrent, montrant une pointe d'effroi. Actionnant le couteau, je m'amusais à le tourner et le retourner devant l'homme. Je me saisis enfin du couteau à pleine poigne, mettant toute ma force pour le planter dans la direction de mon ennemi du jour.
Il ferma les yeux par réflexe, esquissant un petit « arrête » qui ne me toucha pas. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il constata cependant que j'avais délibérément planté le couteau juste à côté de sa tête plaquée contre le mur. Je lui avais coupé une fine mèche de cheveux au passage. Il regarda le couteau, pour ensuite ruer ce regard sur mon visage, les larmes aux yeux. Face à cette réaction, je sortis le couteau du mur et commençai à rire. A ce moment là, je pense que n'importe qui m'aurait pris pour l'antagoniste de la scène. -Jordan- Tu….Qui es-tu…Hiroki…. ?
-Hiroki- Mais je ne suis personne. Du moins je n'étais personne. Sans Soichiro Namatame, je serais mort , seul , dans un coin, parce que je n'avais rien. Soichiro Namatame m'a tout donné. Il m'a donné un endroit où vivre, il m'a donné de quoi me nourrir, de quoi m'habiller, il m'a fait confiance pour prendre soin de sa fille, il m'a aidé à résoudre mes soucis avec mon frère….Tu comprends ? Soichiro Namatame est la source de mon espoir.
-Jordan- La source…De ton espoir…. ?
-Hiroki- Eh oui….Et sans Soichiro Namatame…Je n'ai plus d'espoir. Et quand je n'ai plus d'espoir, que se passe-t-il, Jordan ? Sans lui laisser le temps de répondre, je m'emparai de nouveau de mon couteau que j'utilisai cette fois pour lacérer légèrement le bras gauche de l'homme. Je laissai une légère coupure qui fit légèrement saigner mon ennemi du jour. Il n'esquissa pas l'ombre d'une peine, ne voulant sûrement pas me donner la satisfaction de paraître faible devant moi….Cependant, l'entaille que je lui avais faite , accompagnée de la pression de mon bras droit sur sa gorge suffisait à le rendre inoffensif. Je repris la parole à voix basse, toujours animé de cette haine qu'il avait lancé. -Hiroki- Je disais donc..Si je n'ai plus d'espoir, je deviens incontrôlable Jordan. Cela serait dommage que je devienne incontrôlable….Tu ne voudrais pas créer des conflits dans ton camp en perdant des hommes, n'est-ce pas ?
-Jordan- L….Lâche moi……
-Hiroki- Demande pardon. Pardon pour avoir dit du mal d'Ôto-san….
-Jordan- J….Jamais…..
– Bien ! Je vois que j'arrive un peu trop tard, mais je vais faire avec ~ Je fus interrompu par cette voix féminine qui venait de derrière moi. Cette voix assez arrogante m'était familière, oui, je connaissais cette voix. Je me retournai, lâchant au passage Jordan qui tomba raide sur le sol, pour voir qui était la femme s'étant adressé à moi de la sorte. Elle me regardait de son air satisfait. Elle était cette jeune femme imbue d'elle même, traînant sa rancoeur envers Jessica depuis maintenant des années. Elle était celle qui avait osé lever la main sur mon amie, celle qui avait osé lever la main sur cette fille qui m'avait sauvé il y a maintenant des années… -Hiroki- Je voulais justement profiter de cette occasion pour te faire face, Cécilia.
-Cécilia- En quel honneur ? Mon combat n'a rien à voir avec toi. Laisse les grands régler ce qu'ils doivent régler veux-tu.
-Hiroki- Je vois. Tu penses donc que je n'ai rien à voir dans vos histoires ? Eh bien tu te trompes.
-Cécilia- Huh ? La femme marqua un temps d'arrêt pour se moquer de moi. Cependant, je profitai de ce temps pour m'avancer rapidement vers elle qui n'était pas si proche au final, afin de lui asséner un coup de couteau au niveau de la cuisse droite. Elle tenta d'éviter la lame, mais elle fut légèrement touchée par mon arme blanche de poche.Me retournant vers elle, je repris la parole, l'assassinant du regard elle aussi. -Hiroki- Cette fille que tu as osé toucher pendant ce tournoi, c'est ma nana. Alors ça a tout à voir avec moi, vieille traînée.
-Cécilia- Comment oses-tu…. !!!!? Je vais te piétiner espèce de larve !! Avant que je ne puisse reprendre la parole, la femme prononça toute sorte de jurons à mon égard. Lorsqu'elle eut fini, elle déploya son bras vers moi, ouvrant la paume de sa main. Lorsque cette main s'ouvrit, une énergie verdâtre en sortit, entourant la brune à l'air vicieux comme un champ de protection. Je compris à ce moment là qu'une nouvelle fois j'allais devoir lutter contre les pouvoirs d'un duelliste psychique. Une nouvelle fois j'allais devoir affronter cette puissance.
….
A l'exception près que cette fois….Je n'avais pas à me soucier du sort de la personne en face. C'était la parfaite occasion de déchaîner ma haine , et après, je n'aurais plus qu'à récupérer Reisuke et faire payer à Laïla.
Pardonne moi…Hakaze. Une fois de plus, j'ai laissé ma colère reprendre le dessus.
Chapitre 14 : La course à la vérité
Spoiler :
Avant que je ne puisse réfléchir, la femme se rua sur moi d'une rapidité telle que je ne pus discerner aucune action de sa part. Elle me donna des coups de poings qui semblaient provenir de nulle part sans même que je ne puisse rétorquer, me laissant pour seule option d'hurler face à la douleur que je subissais par ses attaques. J'essayais tant bien que mal de regagner le contrôle de cette bataille, mais Cécilia était bien trop rapide pour que je ne puisse réagir. Elle était décidément bien puissante , cette nana aux pouvoirs psychiques. Je me relevai tant bien que mal, esquissant un grognement d'agacement. Pris entre mon impuissance et la promesse que j'avais faite à Hakaze, je ne pouvais pas aller à fond dans ce combat. Pourtant, l'urgence me faisait face. Si je ne bougeais pas, Cécilia allait tout simplement me tuer sans aucun état d'âme….Quelle était la solution….. ? Devant le peu de challenge que je donnais à la femme, elle reprit la parole avec arrogance et mépris. -Cécilia- C'est donc tout ce dont est capable le mec de Jessica ? Je me doutais bien qu'elle ne s'entourait que de personnes faibles ~ Bien, je vais t'éliminer moi-même. J'ai hâte de voir le désespoir qu'elle portera sur son visage lorsqu'elle saura que la personne qui lui est la plus chère est morte !!!! Des mains de la femme se préparèrent des sphères d'énergies verdâtres qu'elle chargeait dans ses mains. Ma seule option envisageable était de profiter de ce temps de chargement. Je me ruai sur elle avec toutes les forces qu'il me restait afin de percuter la femme au visage, la faisant perdre l'équilibre et relâcher sa puissance dans le plafond. Elle creusa elle même une brèche dans la roche au dessus de nous jusqu'à la faire s'écrouler. Nous esquivâmes tous les deux la roche par réflexe tandis que je profitai de la distraction pour frapper de nouveau la garce. Cependant, alors qu'elle prenait enfin des coups, elle devint plus sérieuse.
Cécilia hurla de rage, disparaissant en une fraction de secondes afin de réapparaître derrière moi. Utilisant sa magie, elle projeta une sorte de filet d'énergie qui me plaqua contre le mur d'un coup sec qui me fit mal à la colonne vertébrale. Je crachai un filet de sang tandis que j'essayai tant bien que mal de contenir la douleur liée à l'impact. Plaqué contre le mur, je ne pouvais plus bouger le moindre membre, j'étais complètement à la merci de Cécilia. La garce s'approcha de moi avec un sourire malsain incrusté sur son visage. Son visage couvert d'égratignures projetait une expression déformée entre la douleur et la satisfaction. Elle était essoufflée par ce combat , ce qui me satisfaisait vraiment dans le sens où je n'avais aucun pouvoir magique et que ma seule volonté me permettait de tenir tête à Cécilia, comme j'avais tenu tête à Jessica il y a maintenant sept années. -Cécilia- Tu es vraiment un parasite tu sais. Tu aurais tout simplement pu rester en dehors de tout ça mais il aura fallu que tu joues les héros. Je n'aime pas faire du mal aux beaux garçons, mais tu ne me laisses pas le choix. Alors que la jeune femme se tenait devant moi qui ne pouvais pas bouger un membre, elle reçut pour seule réponse un crachat de ma part qui finit droit sur son visage. Je la regardais avec tout le mépris du monde tandis que ses yeux s'écarquillèrent devant ma détermination à la haïr. Cependant, au lieu de se mettre en colère suite à ma rébellion, elle fut encore plus satisfaite par la tournure des choses. Elle afficha un sourire déformé par le sadisme qui me fit froid dans le dos. On pouvait lire dans ses yeux qu'elle ne possédait aucune raison. -Cécilia- Je vois. Je suppose que toi aussi je vais te donner une leçon avant de te mettre hors course. Regarde bien, voici ce que sera ton dernier souvenir de ce monde….Le mien…. ~ Alors que je ne compris pas où elle voulait en venir, je me rendis vite compte de jusqu'où pouvait aller le sadisme de la femme. Elle approcha son visage du mien sans que je ne puisse le bouger, et dans un élan rapide et violent elle m'embrassa. Je tentai de toutes mes forces de garder mes lèvres fermées pour éviter d'avoir à subir ce genre de choses, mais la persévérance de la femme fut plus forte que le peu de résistance qu'il me restait, la laissant au final pénétrer mon intimité au cœur de par son sadisme. Tandis que je fronçai les sourcils, rejetant l'action de la femme, elle semblait prendre plaisir à effectuer cet acte. Lorsque mes lèvres fut libérées de sa pression, je sentis en ma bouche une odeur désagréable de cigarette qui me prenait à la gorge. Je grimaçai face à cette odeur dégueulasse tandis que la femme se léchai les babines comme si elle goûtait à un plat préparé par un grand cuisinier. Elle reprit la parole, cette fois avec plus de dérision dans sa voix. -Cécilia- Que j'aime ça…~ Marquer ces gamins avec mon baiser. ~ Mais contrairement aux autres, tu as plutôt bon goût , Hiroki ~ A chaque fois que tu embrasseras une femme, cela sera ma présence qui reviendra te hanter désormais ~ Devant sa satisfaction, je compris alors que marcher dans son jeu serait une erreur. Je rassemblai alors mes forces mentales pour feindre la satisfaction à mon tour. J'affichai un sourire qui se transforma rapidement en un fou rire qui résonna dans les murs de cet espace glauque et délabré, ce qui eut pour effet de troubler la jeune femme. Je repris la parole avec arrogance, devant une garce déconcertée. -Hiroki- Chaque fois que j'embrasserai une femme tu reviendras dans mon esprit ? Tu te prends pour quoi sérieusement ? Quand j'étais gamin, mes premières amourettes embrassaient mieux que toi vieille tâche ~
-Cécilia- Ah c'est comme ça ? Ma foi tu es plutôt difficile ~ Enfin…Je suppose que tout cela ne peut pas être changé. Sibil nous avait dit de ne pas te tuer, mais parfois il n'y a pas d'autres solutions ~ C'est dommage, Hiroki. Tu étais vraiment à mon goût ~
-Hiroki- Ramène toi donc, vieille pute. L'insulte que je lançai à la femme lui fit sortir la rage qu'elle avait à l'intérieur. Son point faible était vraiment l'orgueil. Dès que l'on attaquait sa fierté, elle se mettait dans un état impossible. Cerner cela m'aura été utile, mais je ne pouvais pas prendre la suite. Elle était bien trop forte pour moi. Après tout, elle avait eu 14 ans pour maîtriser d'avantage ces pouvoirs qu'elle possédait, cela aurait été présomptueux pour moi de prétendre à gagner ce combat. Cependant, même sur le point de me faire vaincre, je lui tins tête. Je savais que cela n'allait pas finir comme ça, tout simplement parce que j'avais l'espoir d'une autre issue. Et cet espoir…..Cet espoir se réalisa devant mes yeux.
Alors que la femme répugnante et imbue d'elle même allait m'attaquer pour me finir, elle fut percutée par quelque chose que je ne reconnus pas à première vue. C'était une forte lumière bleue qui s'était mise en travers de la route de Cécilia. Elle propulsa la femme contre un mur, la faisant hurler de douleur de par la collision qu'elle venait de subir. Les liens me retenant disparurent et mes blessures guérirent sans même que je ne sache pourquoi. J'avais rattrapé toute ma force vitale.
Je regardai en la direction de la femme, essayant de discerner quel était mon espoir du jour, mais tout ce que je vis était un écran de fumée épée ayant résulté de l'attaque. Cependant, avant que je ne puisse en penser quoi que ce soit, l'inconnu et la femme aux pouvoirs psychiques ressortirent tous les deux du nuage pour se livrer bataille. Cécilia donnait des tas de coups de poings vers son adversaire, guidée par la rage inscrite sur son visage, mais aucune de ses attaques n'atteignait son objectif.
Je pus alors voir qui était mon sauveur du jour. C'était un individu habillé d'une cape pourpre qui couvrait tout son corps ,cachant même ses cheveux. Le visage de cet individu était couvert d'un masque similaire à tous les ceux portés par les membres de l'équipe Yume-Nikki. Me posant la question si j'avais vraiment été sauvé par un ennemi, je regardai dans le combat se déroulant devant moi. Cécilia hurla un « Juuni !!!! » qui résonna dans le décor de cette bataille tandis que son adversaire bloquait encore et encore ses mouvements. Lorsque l'inconnu en question prit la parole, ce fut une voix rauque féminine , plutôt adulte que j'entendis. La voix marquée d'une pointe d'agressivité prit la parole. -Juuni- Oiseau du ciel. Gouverneur des étoiles. Bats des ailes et fait briller dans les cieux ta poussière d'étoile. Déchaîne ta puissance et mets en pièces les idées de cette pauvre femme rongée par le vice !!! Hikari no Altairius !!! A l'instant où cette « Juuni » prononça ce qui semblait être une incantation, l'énergie bleue qu'elle dégageait tourbillonna autour d'elle. La puissance qu'elle dégageait prit rapidement une forme assez étrange qui au fil des secondes se transforma en une espèce d'oiseau bleuâtre dont le corps était recouvert d'étoiles. Cécilia fut subjuguée par cette apparition soudaine. Elle ne put esquisser le moindre mot que l'inconnue ordonna à son oiseau d'attaquer, emportant la femme dans un tourbillon d'étoiles qui attaquait la femme de partout sans qu'elle ne puisse être assez rapide pour repousser les impacts. Devant mes yeux, le combat prenait une toute autre tournure. Un cri d'aigle résonna dans la salle, à l'unissons avec le cri de douleur de Cécilia qui dut laisser tomber son orgueil pour cette fois. Lorsque les étoiles se dissipèrent et que l'aigle tira sa révérence, Cécilia s'écroula au sol dans un dernier soupir , sous mon regard incompréhensif. Avant que je ne puisse dire la moindre chose, la voix rauque et féminine reprit la parole, à mon intention cette fois. -Juuni- Ne t'en fais pas. Les pouvoirs que je possède ne sont pas faits pour tuer. Par contre, si tu veux finir cette nana, je n'interviendrai pas.
-Hiroki- Pourquoi….Pourquoi m'as-tu sauvé… ?
-Juuni- Ne veux-tu pas venger ta camarade ? C'est bien ce que tu as dit non ? Alors montre moi que tu en as dans le bide et va la finir. Tandis que cette Juuni restait devant moi, l'expression cachée par ce masque, je m'approchai de Cécilia qui était inconsciente. Son arrogance l'avait quittée, son orgueil n'était plus présent…Et elle avait vraiment l'air d'une femme comme une autre. J'avais le pouvoir de venger Jessica désormais. J'étais en totale supériorité face à elle. Je sortis le couteau que je gardais dans ma poche. Lui planter dans la gorge serait suffisant afin de réparer tout le mal qu'elle avait fait….Mais alors que je regardais la femme, ce fut le visage de Hakaze qui surgit alors dans mon esprit. Déconnecté de la réalité, je ne pensais qu'à cette promesse que j'avais faite à Hakaze…Ne jamais laisser les ténèbres prendre le dessus sur moi, car le lendemain était fait d'espoir. Ainsi, au lieu de planter mon couteau dans la gorge de cette femme, je jetai mon arme blanche au loin. En me relevant je m'aperçus que l'arme avait atterri aux pieds de l'inconnue.
Ne voulant pas laisser voir ma faiblesse, j'inventai donc un prétexte pour continuer de paraître brave à ses yeux. -Hiroki- Ce n'est pas moi qui ait gagné ce combat. Je ne suis pas en droit de prendre la vie de cette femme.
-Juuni- Je vois. C'est assez drôle de te voir agir de la sorte. Je comprends pourquoi elle est intéressée par toi. Tu sembles être quelqu'un qui a de la valeur, contrairement à tous ces losers qu'elle a pu croiser auparavant. Mais il en faudra bien plus pour me prouver que tu en vaux le coup. Après tout, la prochaine étape sera encore plus difficile que ce que tu as vécu auparavant. Pauvre chose, ne vas pas pleurer dans les jupons de ta daronne, elle ne te sera d'aucune utilité.
-Hiroki- Crois-tu vraiment que je suis ici pour pleurer dans les jupons de qui que ce soit ? Personne ne me tirera une larme. Même pas toi.
-Juuni- En voilà quelqu'un de bien arrogant. Que ce serait-il passé si je ne t'avais pas sauvé ?
-Hiroki- Tu es venue non ? Aujourd'hui tu as été l'incarnation de mon espoir, et je te respecte pour ça. Je t'en dois peut être une, mais malgré ta puissance, ne t'avise pas de toucher à ceux que j'aime.
-Juuni- J'aime les mecs téméraires ~ Dommage que cette pouf t'aie volé un baiser, je n'aime pas prendre les restes ~
-Hiroki- J'ai une nana qui vaut bien plus que n'importe laquelle à mes côtés. Tu ne pourras jamais rien y faire. Sur ce , je vais te laisser. J'ai quelqu'un à aller sauver.
-Juuni- Je vais t'accompagner. Je vais te mener directement à Laïla. Elle ne sera jamais assez franche pour le dire, mais elle tient vraiment à ce que toi et Reisuke arriviez jusqu'à elle. Je vais donc faciliter le déroulement des choses et traîner ton cul mou jusqu'à elle. Inutile de me remercier, j'aime aider les gueux.
-Hiroki- Oi, tu veux mon poing dans ta face ou ça se passe comment ?
-Juuni- Si tu préfères traîner dans ce coin glauque pendant 5 heures avant de trouver un chemin évident, libre à toi ~ Au fait, je ne me suis pas présentée. Je suis Juuni, membre numéro 12 de l'escadron anti-espoir ~ Devant l'assurance de la voix de la femme masquée, je ne me remis même pas en question. Sans réfléchir face à sa proposition , je la suivis, comme si je savais qu'elle ne me voulait aucun mal. Un sentiment dérangeant s'installait en moi. Un sentiment de confort dans une situation assez calamiteuse. Faisant confiance à mes instincts, je ne remis pas ceux-ci en question, mais ma raison me poussait à rester vigilant face à cette situation singulière.
Je marchai donc aux côtés de Juuni dans les couloirs de la prison abandonnée. Nous repassâmes devant Jordan, qui avait été propulsé au fond du couloir dans l'engouement du combat. Je fis une requête à Juuni, celle de demander à ce qu'elle soigne l'homme au sol comme elle l'avait fait pour moi. Dans un soupir elle agita sa main pour le faire, laissant disparaître toutes les égratignures de l'homme au sol, nous laissant reprendre la route sur une note plus positive. Je tentai d'entamer un dialogue avec la femme, mais elle n'était pas assez bavarde. Elle avait simplement rétorqué que « le baratin des mecs elle le connaissait par coeur » avant de couper purement et simplement le dialogue que j'essayais d'ouvrir. Déambulant dans l'espace sinistre et insalubre, nous progressions assez facilement dans ce qui était selon Kôsei et Laïla une « course à la vérité ». A ce moment-là , Juuni pouvait facilement m'éliminer purement et simplement, mais je savais qu'elle ne le ferait pas. Ce fut dans ce climat assez confortable que j'arrivai en compagnie de la femme jusqu'à des escaliers qui semblaient monter. Nous étions donc dans un sous-sol. A vrai dire, cela expliquait pas mal de choses concernant l'humidité et les ténèbres ambiantes. Juuni m'invita à emprunter l'escalier qui allait me mener à l'étage suivant, je m'exécutai. Mais alors que je pensais qu'elle allait me suivre, elle resta à l'étage inférieur. Me retournant, je pris la parole d'un air dubitatif. -Hiroki- Eh, tu ne viens pas avec moi ?
-Juuni- Nope. J'suis pas censée t'accompagner plus haut, désolée mec.
-Hiroki- Et si moi je veux que tu viennes ? Après tout je dois te montrer pourquoi Laïla s'intéresse à moi, non ? Donc si tu ne vois rien, ça perd son sens.
-Juuni- Tu veux simplement que je te protège là-haut. T'as cru j'étais ta bonne ou quoi ?
-Hiroki- A vrai dire, si je décide que tu m'accompagnes, c'est plus une épine dans le pied qu'autre chose. Au vu de ta puissance, tu peux m'éliminer quand tu veux. Géhéhéhé ~ Je me surpris moi même à afficher un sourire insouciant à la femme qui se tenait droite au bas des escaliers. J'avais le sentiment qu'elle n'était pas une ennemie, malgré qu'elle soit de Yume-Nikki. Exactement comme Jordan avant qu'il ne profère ces menaces contre mon père. Yume-Nikki semblait vraiment être compliquée à comprendre. Je pensais que tous ces gens étaient assoiffés de ténèbres, mais en y repensant, depuis le début, il n'y avait que Cécilia qui avait vraiment montré des signes de violence et de soif de destruction. Même Kôsei qui se faisait appeler Hitotsu n'avait fait aucune violence à la vie de manière directe…
Cependant…Leurs objectifs semblaient vraiment étranges. Vouloir changer drastiquement le monde qui nous entoure pour le peindre de désespoir n'était pas la meilleure des choses. Même si ils n'étaient pas aussi mauvais qu'il n'y paraissait, leurs objectifs étaient quand même une abomination en soi. Je devais donc me dresser droitement devant eux pour faire triompher l'espoir, mais aussi pour protéger mes proches. Qui sait ce qu'ils étaient capables de faire après tout…. ? Je l'avais bien vu avec Jordan qui voulait tout de même se venger de Soichiro… Même si il ne s'était pas saisi de l'occasion au tournoi, il semblait capable de tuer quelqu'un.
….
-Juuni- Eh, tu m'écoutes ou ça se passe comment là ?
-Hiroki- Ah , désolé je pensais à autre chose. Tu disais quoi ?
-Juuni- Je disais que j'allais t'accompagner, mais que je ne bougerai pas le moindre petit doigt pour sauver tes arrières. T'es ok avec ça ?
-Hiroki- Je te l'ai dit, je ne compte pas sur toi. Je suis assez grand pour me débrouiller tout seul.
-Juuni- Dit-il alors qu'il allait se faire massacrer par la vieille folle ~
-Hiroki- L'espoir me sauvera toujours. Ne rage pas ~ Ce fut sur cette note assez étrange, et avec le sourire que je montai les escaliers me menant à l'étape suivante. Ce que je vis alors me surprit au plus haut point. J'atterris dans un endroit assez surprenant. C'était une sorte de grande salle dégagée de tout mobilier dont les murs étaient peints de bandes cramoisies , grises et noires. Des symboles étaient peints sur les murs de cette étrange bâtisse . Ces symboles pouvaient être des simples arbres, jusqu'à des écussons ou même des simples cœurs. Regardant les décorations singulières, l'une d'elle attira particulièrement mon intention. En y réfléchissant, c'était le symbole de Glory for Hope, la première du nom, celle menée par Christophe Leocaser. Jessica m'avait montré ce symboles lorsque nous étions tous deux prisonniers du monde des esprits du duel de monstre. Me demandant ce que faisait ce symbole ici, je continuai à progresser dans cette salle vide.Autour de moi il n'y avait que deux paires de grandes fenêtres à droite et à gauche de ma position, ainsi qu'une grande porte se trouvant à l'autre extrémité de la salle. Je ne compris pas ce qu'il en était, mais Juuni vint m'éclairer. -Juuni- C'est une salle spéciale ici. Les décorations de ce mur représentent pour chacun une motivation que l'on arbore dans nos cœurs. Chaque symbole correspond à l'anecdote de l'un de nous. C'est Laïla qui a eu cette idée. Elle a créé cette salle pour que l'on y vienne si l'on a un coup bas dans le moral. Cela nous permet de bien nous remettre en tête le pourquoi nous agissons.
-Hiroki- J'ignorais qu'une telle salle existait chez vous….Dis, Juuni, c'est quoi ton symbole à toi ?
-Juuni- Tu crois vraiment que je vais te déballer ça comme ça ? Ca ne serait pas drôle ~ Par contre, voici un indice qui te sera utile, le symbole de Laïla c'est –
– Il suffit, Juuni. Nous fûmes alors interrompus par une voix assez grave m'étant singulière. La personne nous ayant interrompu avait ouvert la grande porte sans que nous l'eûmes notifiée. Je jetai un œil à cet homme qui nous fit face, et m'aperçus que c'était Hitotsu, Kôsei. J'émis un grognement. Je ne voulais pas lui faire face avant de tomber sur Laïla étant donné que la dernière fois j'avais perdu contre cette dernière à cause des séquelles de notre match.
Il ne portait pas son masque cette fois, me laissant l'occasion de plonger mon regard dans ses yeux qui étaient complètement vides. Le jeune homme semblait complètement dénué de sentiments, dénué d'espoir. Il n'y avait rien du tout sur son visage. Ni joie, ni honte, ni peur, ni haine, rien du tout. J'étais un peu perturbé par l'apparence de Kôsei. Je n'arrivais pas à cerner la moindre parcelle de son cœur, et cela me dérangeait vraiment car je ne pouvais pas vraiment comprendre par quoi son cœur était guidé alors que lui pouvait lire en moi. -Kôsei- N'aie crainte, Hiroki. Je ne suis pas ici pour te combattre. Il est inutile de répéter un combat dont je sais l'issue. Contrairement à toi, je n'ai aucun espoir. J'attendrai donc de forger cette amertume avant de la confronter de nouveau à ces sentiments qui sont les tiens.
-Hiroki- Kôsei….Tu ne m'as pas répondu la dernière fois. Pourquoi détestes-tu tant l'espoir ?
-Kôsei- Kôsei ? Je ne vois pas de quoi tu parles. Je suis un doppleganger. Je n'ai pas d'identité propre. Je peux prendre l'apparence de bien des choses, et Kôsei est l'une de mes identités. Pour toi, je suis Hitotsu, leader de l'escadron anti-espoir et fidèle serviteur de dame Laïla.
-Hiroki- Je refuse de te nommer par un chiffre ! T'es un humain non !? Alors si tu n'es pas Kôsei, donne moi ton nom !!!
-Kôsei- Je ne suis plus humain depuis bien longtemps déjà. Mais si tu tiens à me donner un nom, voici celui que tu me donneras : Kashiwagi Arata.
-Juuni- Vous pensez vraiment que savoir qui donne quel nom à l'autre est important ? Tapez vous dessus qu'on en finisse putain ! Ils ne portent vraiment plus leurs couilles les mecs de nos jours putain.
-Kôsei- Je ne suis pas là pour me battre. Derrière moi se trouve la dernière salle. Dame Laïla t'y attends. Tu as donc deux choix : Retourner au sous-sol et chercher la sortie de ce bâtiment ou continuer vers Laïla et affronter la sinistre réalité qu'est la tienne. Sans hésiter, je repris la parole, plus déterminé que jamais. Je savais bien ce qui m'attendait derrière, mais je ne pouvais pas renoncer maintenant. Je faisais confiance à l'espoir pour me faire triompher de toutes les batailles, et celle-ci n'allait pas être différente des autres. -Hiroki- As-tu besoin de poser la question ? Bien sûr que je vais continuer ! A ces mots, Kôsei qui ne possédait aucune expression sur son visage esquissa un petit rire qui devint rapidement un sourire. Mais alors que je pensais voir de la joie sur son visage, ce sourire agréable se transforma vite en une expression malsaine qu'il afficha devant moi et Juuni. Le jeune homme semblait vraiment satisfait face à ma réponse. Ses yeux reflétèrent soudain toute la haine qu'il possédait en lui tandis que son sourire était marqué par les ténèbres. Il reprit la parole d'un ton plus flexible mais d'une arrogance assez forte. -Kôsei- Bien ~ Tu as choisi la voie la plus difficile, vois donc l'horreur qui t'attend derrière cette porte ~ Je vais pouvoir voir ton espoir s'évaporer face à la fatalité. J'ai hâte de voir ces yeux vides que tu vas afficher. Géhééé ~ Kôsei se retourna pour pénétrer ce qui semblait être la salle finale de ce jeu de rôle ridicule instauré par Laïla. Sans douter de moi, je le suivis, accompagné par Juuni qui semblait être intéressée par la suite des évènements. Elle me lança une ou deux piques, mais je les ignorai pour me concentrer sur le problème. Je me préparais à tout ce que j'allais pouvoir voir dans cette dernière salle. Kôsei avait l'air bien sûr de lui à penser que j'allais désespérer, mais je ne voulais pas lui faire ce plaisir. Lorsque je pénétrai la salle, je fus alors face à une ambiance assez singulière.
C'était une grande pièce sombres dont les murs n'étaient décorés que d'étagères qui étaient nombreuses et sur lesquelles se trouvaient maintes et maintes livres. Au fond de la salle se trouvait une cheminée dans laquelle un feu était allumé. Devant ce feu qui était la seule source de lumière de l'endroit se trouvait Laïla. Elle était assise dans un fauteuil noir semblant en cuir, regardant avec évasion les flammes qui illuminaient son visage de par leur incandescence. Troublé par cet atmosphère singulière, je m'avançai vers la femme sans me préoccuper des alentours. Pas mal de coins étaient faits d'ombre, ce qui m'empêchait de voir avec exactitude les éventuels pièges se trouvant dans la salle. Lorsque je fus assez proche d'elle, la femme se retourna vers moi, affichant un sourire marqué d'une profonde empathie lorsqu'elle posa son regard sur mon visage. Je ne compris pas ce qui dérapait chez la femme, mais il y avait clairement un fossé entre ses actions et ses expressions. Elle devait sûrement maîtriser l'art de feindre ses émotions…Mais cela semblait vraiment naturel. Lorsqu'elle prit la parole, elle le fit avec son abstraction habituelle, noyant ses paroles dans un soupir rafraîchissant. -Laïla- Félicitations, Hiroki. Tu as triomphé de cette épreuve que je t'ai infligée ~
-Hiroki- Epargne moi ça. Tu as tout fait pour que j'en triomphe n'est-ce pas ? Cécilia, Juuni, Kôsei…Ils auraient tous les trois pu m'arrêter.
-Laïla- Voila quelque chose d'autre que je déteste chez toi. Tu es mauvais lorsqu'il s'agit de garder le suspense. Voyons Hiroki….Ne veux-tu pas que l'acte que nous jouons soit plausible à la lecture ? Cela serait dommage de clore sur une note prévisible…
-Hiroki- Tout ça n'est qu'un jeu pour toi Laïla !!? Tu te rends compte de la portée de tes actes ? Tu caches une prison souterraine dans laquelle tu enfermes des gens… Es-tu folles !?
-Laïla- Que cela te ferait-il si je l'étais ? Parce que je ne raisonne pas comme tout le monde je n'ai pas le droit à avoir ma réflexion ? Hiroki…Toi qui a réussi cette course à la vérité, tu es encore incapable de comprendre ce que j'ai à te dire….Hélas…Je suppose que ton petit frère lui a été bien plus ouvert d'esprit….
-Hiroki- Quoi !? Comment ça Laïla !? Qu'as-tu fait à Reisuke !!?
-Laïla- Mais rien bon sang ! Penses-tu vraiment que je suis capable de faire du mal ? Me vois-tu vraiment comme un bourreau ? Je ne veux que votre bonheur à toi et Reisuke. Je suis de votre côté, Hiroki. Après tout…Ah et puis zut, il te dira tout ça lui même. Rei-Kun, dis lui s'il te plaît, il me fatigue. Je ne compris pas où Laïla voulait en venir. De son air las et désespéré elle m'envoya paître avant d'appeler mon propre frère pour venir me parler de ses motivations. Alors que je croyais à une vaste plaisanterie au goût douteux de la part de la femme, ma surprise fut portée à son paroxysme lorsque je vis alors arriver Reisuke , qui sortit d'un des coins d'ombres desquels je ne pouvais distinguer aucune trace de vie. Il s'avança vers nous, se plaçant derrière Laïla comme pour me montrer qu'il lui apportait son soutien. Face à l'arrivée de mon frère, Laïla porta de nouveau son regard sur le feu, sachant que tout allait s'envenimer à partir de là. Reisuke posa son regard sur le mien. Un profond malaise y était installé tandis que j'étais submergé par l'incompréhension. Bégayant face à cette surprise, je tentai de parler à mon frère. -Hiroki- Rei…Reisuke… A quoi tu joues… ?
-Reisuke- Onii-chan….Je…Je suis désolé. Je suis sincèrement désolé…. Je pensais vraiment que nous aurions pu vivre heureux ensemble après avoir tiré un trait sur les évènements du passé…Mais j'avais tort.
-Hiroki- Reisuke ! Qu'est-ce que cette femme t'a raconté !?
-Reisuke- Elle m'a dit la vérité, Onii-chan. Nous ne pourrons nous en sortir que si nous nous rallions à Laïla. Elle est la seule personne pouvant nous faire goûter au bonheur.
-Hiroki- As-tu perdu la tête !!? Comment le Reisuke qui s'est battu contre le désespoir peut dire des mots pareils !!!? Reisuke réveille toi !! Tandis que je ne comprenais pas ce qu'il en était concernant ce changement brutal de situation, je devenais de plus en plus insistant avec mon jeune frère. Il serra les poings, tiraillé par ce changement de camp qu'il venait de faire. Voyant cette indécision, je repris d'avantage avec l'espoir de réveiller mon jeune frère de cette manipulation, mais je sentais bien que Laïla avait mis le paquet pour le contrôler. -Reisuke- Hiroki. Toi, moi, et Laïla, nous sommes atteints d'une malédiction. Nous sommes tous les trois maudits depuis la naissance et même bien avant. Nous ne pourrons connaître le bonheur tant que nous ne nous serons pas débarrassés de cette chose….. L'espoir est une malédiction , une épée de Damoclès au dessus de nos têtes, attendant la moindre occasion pour nous tuer pour de bon.
-Hiroki- Qu'est-ce que tu racontes….Reisuke…Ce n'est pas possible que c'est toi… Tu as de nouveau perdu l'esprit ma parole !!! Tu t'es de nouveau laissé abuser par les ténèbres !?
-Reisuke- Hiroki…Regarde moi dans les yeux et dis moi que je ne suis pas moi même. Sentant mon cœur palpiter de plus en plus, je regardai mon frère comme il me l'avait demandé. Plongeant mon regard dans le sien, je cherchai à voir à qui j'avais vraiment affaire. Plus je le regardais, et plus j'arrivais à un constat que je ne voulais pas admettre. C'était bien mon petit frère qui était au fond de ces yeux, c'était bien lui qui se ralliait à Laïla. Cependant, alors que j'allais tenter de le convaincre de faire marche arrière, il lâcha une phrase qui eut l'effet d'une bombe dans mon cœur. -Reisuke- Je sais qui a tué nos parents, Hiroki.
-Hiroki- Huh…. !? Reisuke…..Qu'est-ce que t'a raconté Laïla…. ?
-Reisuke- Hiroki, l'assassin de Yukino Yamada, notre mère , n'est autre que……Shinichi Yamada, notre père. Lorsque mon frère me fit cette révélation, je tombai sur les genoux. Me rappelant de la famille heureuse que nous formions Reisuke, les parents et moi, je fus pris d'une douleur intense me prenant au cœur. Cela ne pouvait pas être la réalité….Ce n'était pas possible…. !!! Pourtant…Lorsque je regardais Reisuke, ses yeux me prouvaient qu'il ne mentait pas. Il était convaincu par cette réalité qu'il venait de m'annoncer. Reprenant la parole , il m'annonça d'une voix dépitée les détails de cette révélation macabre tandis que je tentais tant bien que mal de garder l'équilibre et les quelques forces qu'il me restait. -Reisuke- Shinichi Yamada a tué Yukino Yamada de deux balles dans la poitrine avant de se donner la mort d'un coup dans la tête. Ne trouves-tu pas que cette fin est désespérante ? Pourquoi autant s'accrocher à l'espoir quand on voit ce qu'il est advenu de nos parents…. ? L'Espoir aurait-il encore un sens après ça…. ? Hiroki, j'ai décidé de rejoindre Laïla contre l'espoir. A partir d'aujourd'hui, je serai « Rei » le membre numéro zéro de l'escadron anti-espoir.
-Hiroki- Reisuke, tu peux encore avoir de l'espoir si tu vois au delà des apparences. Sans le décès de nos parents tu n'aurais jamais connu Erika, je n'aurais jamais connu Hakaze, et tu n'aurais même pas connu Jessica !! Tous ces liens que nous avons créé avec tout le monde, tu penses vraiment que tu pourrais les envoyer valser d'un seul coup de main comme ça !!? A ce moment là, je sentis que j'avais touché un nerf du côté de Reisuke. Il fronça les sourcils avant de balancer quelque chose qui n'aurait jamais du sortir de sa bouche. C'était la dernière chose que je voulais entendre venant de lui, et cela me brisa le cœur comme je l'avais pensé. -Reisuke- Sans les actions de notre père, nous aurions vécu l'un avec l'autre toi et moi ! Oui je regrette le départ de nos parents ! Et qu'importe si je n'avais pas connu Erika ou Jessica ! Tu comptes bien plus qu'elles ! Tu….Tu es la personne qui compte le plus à mes yeux en ce bas monde…Onii-chan….. Je ferais n'importe quoi pour pouvoir rattraper le temps que nous n'avons pas pu passer ensemble…Mais tout ça nous a été enlevé par notre père….
-Hiroki- Rei..Rei-chan…. Désemparé face à la situation et encore sous le choc de la révélation sur mes parents et sur mon frère, je baissai les armes pour cette fois. Reisuke empruntait un mauvais chemin, mais j'étais persuadé qu'il n'allait pas franchir les limites de l'impardonnable. Aussi, je repris le sourire d'apparence, voulant conforter au maximum mon petit frère qui n'avait déjà que trop souffert, avant de reprendre la parole d'un ton chaleureux et compréhensif. -Hiroki- Je vois, Rei-chan. Tu as toujours été comme ça, faire passer les émotions avant tout le reste. Ne t'en fais pas, je ne t'en veux pas pour le choix que tu fais. J'ai confiance en toi, si tu empruntes ce chemin c'est que tu sais ce que tu fais, et même si je ne peux pas emprunter cette route avec toi, je t'encouragerai toujours d'où je suis en gardant espoir qu'un jour tu frapperas de nouveau à ma porte. Rei-Chan….Je t'aime aussi plus que tout au monde. Je me retournai, sachant qu'au point où en était Reisuke, il m'était impossible de le raisonner. Je ne renonçais cependant pas. Je mettais simplement toutes les cartes de mon côté pour pouvoir ramener mon frère à moi. Après tout, j'étais moi même déjà assez choqué psychologiquement face à la révélation concernant mes parents, je n'étais pas en état de pouvoir raisonner qui que ce soit. Ainsi, je pris congé devant les spectateurs de ce drame familial, avant de sortir du bâtiment.
Ce fut en sortant de ce bâtiment appartenant à Yume-Nikki que je pus enfin m'écrouler, sachant qu'une nouvelle page de ma vie allait s'écrire , une page bien plus sombre que tout ce que je n'avais connu alors…..
Attends-moi…Reisuke.
Arc 2 : Lost Time Memory | The Future Foundation
Chapitre 15 : Le nouveau tournant
Spoiler :
Tout se bousculait depuis quelques temps. Nous étions rentrés de notre voyage dans le temps depuis des mois maintenant, et des évènements de plus en plus douteux se manifestaient dans notre vie. Alors que je pensais pouvoir reprendre un quotidien tranquille , continuant le travail que m'avait confié mon père tout en restant en la compagnie d'Hiroki, tout se bousculait de plus en plus dans nos vies à tous. Laïla semblait être une personne gagnant de plus en plus d'influence sur nous tous alors qu'il y a encore six mois nous ne la connaissions même pas, et cela me frustrait. Cela me frustrait qu'Hiroki passait le plus clair de son temps à penser à elle. Cette fois encore, j'étais seule , dans notre domicile commun. La nuit était tombée et la personne qui partageait mon quotidien n'était pas à mes côtés. Assise seule à table, je restais à broyer du noir dans cette triste salle qui restait vide, tout en me demandant ce qui faisait qu'il était dehors plutôt qu'à l'intérieur. Je voulais l'appeler, mais je n'avais pas la volonté de me faire passer pour une de ces jeunes femmes jalouses qui appelaient à tout bout de champ. Je restais donc assise à mélanger encore et encore mon paquet de cartes de duel de monstres tout en espérant qu'il apparaisse devant mes yeux, sain et sauf. Alors que j'étais à table, mon téléphone vibra. Malgré le fait qu'il était minuit, le message que je reçus semblait avoir été envoyé à 20h07. Je lus le message qui provenait d'Hiroki, lorsque je découvris le contenu, je fus stupéfaite. « – Moi et Reisuke avons été emmenés par Laila dans un endroit que nous ne connaissons pas. Ne t'en fais pas pour nous, je suis libre de mes mouvements et je pense pouvoir ressortir sauf. N'agis pas pour le moment, je ne voudrais pas te savoir en danger. Je t'aime. Hiroki. » Mes yeux s'écarquillèrent face à ce message qui venait tout juste d'arriver. L'inquiétude en moi devint plus intense que jamais tandis que je remettais en doute les mouvements de l'homme auquel j'avais toujours fait confiance jusque là. Cependant, alors que je faisais les cent pas dans ma cuisine, me demandant ce qu'il en était de lui, j'entendis alors quelqu'un introduire les clés dans la serrure. Mon regard s'illumina , je repris espoir, quand je vis la porte s'ouvrir en laissant paraître Hiroki devant mes yeux. Son visage éclairé par la lune semblait être marqué d'une profonde tristesse, ce qui me fit vite déchanter. Lorsqu'il aperçut mon visage, il afficha un sourire de soulagement avant de se laisser tomber sur les genoux, non pas par peine physique, mais par peine du cœur. Je ne comprenais pas du tout ce qu'il se passait, mais je devais faire mon possible pour l'aider. Je fermai la porte derrière lui et me mis à sa hauteur afin d'essayer de comprendre la situation. – Hiroki…Que t-est-il arrivé bon sang !? Lui demandai-je d'un ton insistant, affolée par la situation.
– Hakaze….Tu ne peux pas savoir comme je suis heureux de te revoir…Tu es la seule lumière à laquelle je peux me raccrocher ce soir…. Me répondit-il alors avec dépit.
– Que s'est-il passé là-bas… ? Il vous est arrivé quelque chose ? Hiroki….Tu es pâle…
– Beaucoup de choses se sont passées, Hakaze. Nous avons été séparés , Rei et moi. Laïla est restée avec lui tandis que mon objectif devait être de la rejoindre le plus vite possible. Dans ma course, je me suis heurté à Jordan, Cécilia et une autre de leurs membres…..Mais…Lorsque je suis arrivé devant Laïla, j’ai eu la surprise de trouver Reisuke qui luttait désormais à ses côtés… Je fus choquée par la révélation que me fit Hiroki sur son frère. Je comprenais alors d’où venait tout ce relâchement lorsqu’il me vit. C’était difficile à croire que Reisuke était vraiment reparti dans ses heures sombres, et pourtant c’était une réalité. Hiroki n’avait aucune raison de calomnier son frère de la sorte…Mais je ne comprenais pas le pourquoi du comment. Après tout, Reisuke et Hiroki étaient partis ce matin pour aller se recueillir, comment le plus jeune avait-il pu changer de bord aussi rapidement ? C’était à la limite de l’impensable. – Reisuke, était-il lucide ou contrôlé par quelque chose ou quelqu’un? Demandais-je alors à mon compagnon.
– Il était lucide…C’est ça qui me préoccupe. Me répondit-alors Hiroki. Il a obtenu une motivation qui l’a poussé à changer de bord, quelque chose de tabou qui n’aurait jamais du être révélé.
– Quelque chose de tabou…? Quoi donc?
– Hakaze….La personne qui a tué nos parents n’est pas de l’extérieur. C’est notre père qui a tué notre mère. C’est cette fameuse vérité que Laïla voulait nous révéler.
– C’est…C’est impossible… M’exclamais-je alors , choquée par l’éventualité d’une telle horreur. Laïla a très bien pu mentir à Reisuke
– Malheureusement….Tout concorde. J'ai mené ma petite enquête durant l'adolescence, et en regardant les différents journaux, j'avais pu rassembler quelques éléments. Pas la moindre trace d'ADN, si ce n'est celui de mon père et de ma mère n'avaient été trouvé sur les lieux du crime. Inconsciemment je ne voulais sûrement pas envisager ça, mais c'était la solution la plus évidente….Papa a tué Maman… La révélation qu'il affirma me laissa sans voix. Alors que je cherchais quoi répondre pour calmer sa douleur, je me rendis compte que je ne pouvais pas trouver les mots pour le consoler. Malgré mon histoire et celle de mon père, je ne pouvais pas me mettre à sa place. Pour toute réponse je m'approchai de lui de plus en plus, collant mon corps contre le sien afin de l'étreindre. Lorsque mon compagnon fut alors à l'abri de tous les regards, à l'abri de tous les jugements, il sut alors qu'il n'avait plus besoin de garder la face.
Je le sentis devenir fébrile tandis que son visage et le mien étaient collés l'un à l'autre. Son corps d'habitude si rigide se relachâit petit à petit, sentant que la pression gardée par mes bras autour de sa taille était assez forte pour supporter son chagrin. Il trembla d'abord, essayant de se retenir, mais il savait très bien que j'étais de son côté. Il résista quelques minutes avant de s'effondrer littéralement à mes côtés. Sentant ses larmes chaudes couler le long de mes bras, je ne pouvais que compatir tandis que Hiroki hurlait sa rage et son désespoir. Tandis qu'il extériorisait toute sa peine, je ne pouvais que passer ma main dans sa chevelure, faisant des allers et retours en laissant glisser ses mèches au creux de mes doigts, afin de lui montrer que j'étais présente dans l'épreuve avec lui. Son visage toujours tourné braqué sur mon épaule, il tenta de trouver quelques mots à dire pour ne pas perdre la face, mais je le coupai dans son élan. – Hiroki…Tu n'as pas à garder la face devant moi. Je sais mieux que quiconque qui tu es et ce que tu peux encaisser. Le confortai-je alors. Ce ne sont pas ces larmes qui changeront la valeur de l'homme que tu es à mes yeux. Tu as le droit de pleurer, tu as le droit de souffrir, tu as le droit de désespérer…C'est ce qui fait de toi un humain, non?
– Je…Je suis désolé…. Murmura-t-il alors. Je ne voulais pas te montrer ce triste spectacle une seconde fois…Mais…Je ne pensais pas que ces vieux souvenirs allaient remonter à la surface…Hakaze…Heureusement que tu es à mes côtés. Sans toi…Je serais devenu fou depuis bien longtemps.
– J'ai tellement pleuré devant toi que je commençais à m'inquiéter de ne pas te voir me rendre la pareille héhéhé ~ Ne t'en fais pas. Nous allons régler tout ça. Tout ce que nous avons à faire, c'est de prouver à Reisuke qu'il est dans l'erreur. Après-tout, tu l'as déjà fait une fois non? Et cette fois, tu n'as plus Erika, mais nous sommes tous avec toi. Moi, Jessica, Papa et ma tante, Ugo, Chiaki, nous sommes tous là pour t'aider, Hiroki.
– J'imagine que tu as raison….Soupira-t-il en guise de réponse. Je suppose que toutes ces années que nous avons passé ensemble m'ont appris que je n'avais pas le droit à l'erreur. Montrer ma faiblesse, c'est faillir à protéger ce qui me tient à coeur….Et je ne veux pas faillir à cette tâche. C'est hors de question. Hakaze…Je t'aime du fond du coeur. Merci pour toutes ces années passées ensemble. Un sourire se dessina sur mon visage tandis que je ne pouvais toujours pas discerner celui d'Hiroki. J'étais satisfaite d'avoir pu trouver les mots capables de le réconforter et de lui faire reprendre un peu de courage et de confiance. En y repensant, toutes les années passées les unes après les autres avaient été bien difficiles. Lui et moi étions devenus un duo hors pair, mais non pas un duo sans souffrances. Même si j'étais la plus fragile de nous deux, il lui arrivait d'avoir des coups de moral assez profonds qui allaient parfois jusqu'à l'envie de mourir littéralement. Mes seuls arguments à cette époque étaient la présence de son frère qui avait besoin de lui et sa promesse à sa mère, autrement, je ne sais pas si j'aurais pu le retenir à ce moment-là.
Mon compagnon releva la tête avant de me regarder droit dans les yeux de par son regard déformé par les larmes qui venaient de sortir. Il afficha un sourire franc qui était déformé par son visage gonflé et ses yeux humides, mais qui débordait de sincérité. – Je suis sûr que tu n'as pas mangé parce que tu as laissé cramer ce que j'ai préparé ce matin en le réchauffant, n'est-ce pas ?
– …..Oui.. Répondis-je alors, honteuse. J'étais trop occupée à me demander où tu étais pour surveiller cette nourriture stupide.
– Bien, on va donc remédier à ça. Il se fait tard donc je vais te cuisiner quelque chose de rapide.
– D'accord, pendant ce temps je vais me doucher. Tu as intérêt à préparer quelque chose de bon ~
– Eh…..Tu sais très bien que j'aime bien qu'on se douche ensemble….Râla alors le boulet qui me servait de petit ami.
– Tu m'énerves avec ça ! Quel plaisir tu prends à me frotter le dos pendant deux heures !? Un vrai gosse !!!
– Mais…Mais…J'aime bien prendre soin de toi moi !!! Chouina-t-il en guise de protestation.
– Bien……Allez, t'as de la chance que je suis gentille…. Soupirai-je, lui donnant ainsi la victoire qu'il attendait. J'allai prendre ma douche en compagnie d'Hiroki qui semblait en avoir bien besoin également. Nous avions passé tous les deux une rude journée, une bonne douche ne pouvait que nous faire du bien. C'était quand même amusant le fait que l'on ne puisse se poser qu'à minuit, voir une heure du matin. Nous retrouvâmes un peu de tranquillité qu'au beau milieu de la nuit, tandis que la prochaine journée allait être difficile. Nous allions devoir faire énormément de choses demain, comme annoncer à Jessica que Reisuke n'allait pas rentrer. Connaissant la jeune fille, cela allait être une annonce assez difficile à encaisser pour elle. Je redoutais le pire, mais j'avais le sentiment qu'avec Hiroki à mes côtés, je pouvais surpasser tous les obstacles.
Après tout, nous avions traversé bien des épreuves depuis le temps moi et lui. Sans être en couple nous étions déjà très proches l'un de l'autre, et passer au statut de couple n'avait au final rien changé, si ce n'était que nous nous étions laissés aller, en plus de cette attraction spirituelle, à l'amour charnel. Nous nous considérions néanmoins comme en couple depuis des années, étant donné qu'il ne nous manquait que les mots pour que l'on réalise à quel point nous tenions l'un à l'autre. Ce fut donc sur les coups de deux heures du matin que nous trouvâmes tous deux enfin le sommeil, chacun réchauffé par la chaleur de l'autre, mais le cœur bien plus lourd qu'il ne l'était alors ce matin même. Nous nous réveillâmes moi et Hiroki beaucoup plus tôt que nous ne l'avions imaginé. Alors que nous imaginions un réveil paisible, nous fûmes tous les deux surpris par de violents coups assénés dans la porte de notre logement. Mon ami qui d'habitude mettait beaucoup de temps à être d'attaque, se mit en garde rapidement, sentant un danger imminent. L'imitant, je me mis en garde également, me préparant ainsi à nous défendre contre cette invasion de notre espace privé. Lorsqu'enfin la porte céda, ce que je vis me surpris énormément.
Elle était une jeune fille qui devait être un peu plus jeune que Jessica. Elle possédait une chevelure blonde plus foncée que cette dernière , chevelure attachée par une queue, ne laissant que quelques mèches bouclées tomber sur son visage et souligner son regard azur. Lorsqu'elle vit que notre barrière avait cédé, elle s'avança vers nous, me laissant distinguer d'avantage les traits familiers de son visage, mais aussi et surtout sa tenue bien singulière. Un pantalon souple et un débardeur de couleur noir qui semblaient souligner un tempérament assez fort de la jeune fille.
Tandis que je la scrutais , choquée par le fait qu'une simple gamine soit venue défoncer notre porte, je n'eus même pas le temps d'ouvrir la bouche qu'elle pointa un revolver sur Hiroki, tirant sans donner la moindre explication en direction de mon compagnon.
J'étais réduite au silence devant cette action, mais je ne comptais pas laisser cette jeune femme me voler mon bonheur. Aussi, par réflexe je plaquai mon compagnon au sol, laissant la balle projetée par l'arme frôler ma jambe droite avant de s'écraser dans le mur derrière moi. – Tss. Je n'ai pas réussi mon coup. Déclara-t-elle agacée, nous laissant ainsi distinguer une voix aiguë marquée par de l'arrogance profonde. Bien. Je n'aime pas voir la vie quitter le regard d'un homme, mais je n'ai pas le choix. Comme on le dit chez moi, Farewell, Hiroki.
– Attention Hiro ! Balançai-je alors prise de panique. Cependant, alors que la jeune fille avait tiré une deuxième balle, elle fut prise par une surprise venant de mon ami. En effet, il lui donna un coup de pied dans les jambes à l'instant précis où elle tira, faisant perdre l'équilibre à la blonde au moment précis où l'impact allait sortir. Une fois de plus, la balle qui aurait sans doute été fatale finit dans le décor, amochant un mur de plus chez nous. Nous ne laissâmes cependant pas notre ennemie du jour reprendre son impact, puisque nous nous ruâmes sur elle pendant qu'elle gérait le contrecoup de l'arme qui était encore trop important à encaisser pour une gamine de son âge, afin de lui donner un autre coup et l'écraser contre le mur adjacent à la porte d'entrée. Contre toute attente, nous réussîmes rapidement à maîtriser la jeune fille qui poussa en guise de réponse un grognement de frustration. – Toi !! Qui es-tu et pourquoi t'es-tu introduite chez nous !? Lançai-je alors d'un ton menaçant.
– Je n'ai pas à te répondre, pouffiasse. Me répondit-elle alors sèchement. Je repris alors l'arme que l'effrontée avait laissé tomber au sol, l'utilisant ainsi comme moyen de pression en la braquant sur elle. Mon action n'eut cependant pas l'air de déclencher la moindre réaction chez notre visiteuse. – Je n'hésiterai pas à tirer donc je ne répéterai pas deux fois. Qui es-tu et qui t'envoie ? Déclarai-je alors encore plus sèchement que la dernière fois. La jeune fille hésita devant ma menace. Hiroki était à côté de moi, déterminé à savoir ce qui motivait la blonde dans ses agissements. Je ne sentais cependant aucune animosité dans son attitude vis à vis de notre adversaire alors que cette dernière avait voulu le tuer quelques minutes plus tôt. Accablant sa gentillesse maladive, j'approchai d'avantage mon arme du visage de celle que nous avions immobilisé afin d'en savoir plus. Elle craqua finalement face à nous. – Ren. Yoshiteru Ren. C'est mon nom. Déclara-t-elle finalement sous la pression de son arme. Je suis ici pour une mission. Je dois éliminer l'homme nommé « Yamada Hiroki ».
– M'éliminer !? Qu'ai-je fait donc pour que quelqu'un veuille m'éliminer !? Rétorqua mon camarade, pris par la stupeur.
– Je ne te le dirai pas , Hiroki. Tu ne dois rien savoir. Dans le cas contraire, cela serait vraiment problématique. Je préfère te détruire tant que tu es encore dans l'ignorance. Tu as eu de la chance que cette fille, Namatame Hakaze, était à tes côtés. Autrement, j'aurais mené à bien ma mission et aurais rapporté ton corps en guise de présent.
– Eh, comment me connais-tu, Ren ? Rétorquais-je alors moi même surprise par ce que la jeune fille semblait savoir.
– Je sais bien plus de vous que vous ne le pensez. Je me renseigne toujours sur mes cibles avant dels attaquer. D'ailleurs, merci à vous de ne pas m'avoir tuée tout de suite ~ Avant que je ne puisse réagir, la jeune fille me donna un coup de boule qui me fit reculer de quelques pas, la lâchant au passage. Hiroki eut le réflexe de récupérer l'arme et la braquer sur son ancienne propriétaire, prévenant ainsi une nouvelle attaque, mais contre toute attente, Ren s'était dégagée dans l'unique but de prendre la fuite. Elle recula rapidement vers la sortie de notre appartement, sautant de cet endroit pour atterrir sur un cyclomoteur de couleur noire sur laquelle étaient tracés des traits grisâtres. Hiroki se rua vers la jeune femme, la scrutant d'en haut tandis qu'elle prenait place sur son deux roues. Mais alors qu'il allait reprendre la parole, il fut coupé par Ren qui afficha un sourire narquois à son intention. – Yamada Hiroki. Lâcha-t-elle avec mépris. Souviens toi qu'à partir d'aujourd'hui, où que tu sois, j'y serai également. Je serai toujours dans ton dos, guettant le moment opportun pour te tirer une balle dans la tête et exécuter mon ordre.
– J'ai confiance en l'avenir, je sais que tu ne parviendras pas à tes fins, Yoshiteru Ren.
– Hahahaha !! C'est tellement paradoxal d'entendre ça de ta bouche. Tu me donnes envie de dégueuler. Reprit Ren avec dégoût. Sayonara, Hiroki ~ La jeune fille enclencha sa moto avant de filer à toute allure loin du décor de l'action de ce matin. Toute la pression accumulée dans mon cœur et sur mes épaules se relâcha alors pour me faire devenir toute molle et lasse. J'étais soulagée par le fait qu'Hiroki était encore en vie malgré cette pseudo mission évoquée par la jeune fille. Lançant un regard à l'homme, j'étais sur le point d'essayer de passer à autre chose, histoire de ne pas l'inquiéter d'avantage, mais ce ce qu'il déclara souleva encore plus de mystères concernant Ren. – Cette fille….Elle me rappelle étrangement quelqu'un. Déclara-t-il, perdu dans ses pensées.
– J'ai eu la même sensation en la voyant. Elle me rappelle vraiment quelqu'un que je connais. Je ne saurais pas dire qui cependant. Répondis-je , marquée par le scepticisme.
– J'imagine que nous pourrons cerner d'avantage ses intentions lorsque je serai amené à devoir la combattre de nouveau….Pour le moment, Rei est en danger avec Laïla, je dois donc m'assurer de son bien avant toute chose. Hakaze, rentre chez Ôto-san. Tu vas partir un moment pendant que je condamne l'entrée de cet endroit, et je t'interdis d'y revenir. Est-ce bien clair ?
– Attends…Tu es en train de me dire que tu me fous dehors !?
– Exactement. Je vivrai seul ici et je vais t'amener tout ce dont tu as besoin chez ton père. L'endroit n'est plus sans danger pour toi étant donné que cette fille sait que je vis ici. Si elle veut me trouver, elle me trouvera seul.
– Pas question !!!! Rétorquais-je violemment. Tu crois sincèrement que je vais pouvoir dormir tranquille dans ce contexte !? Remplace plutôt la porte et couvre les impacts. Je vais aller expliquer la situation à mon père, mais je refuse de te laisser seul. Si je trouve porte close à mon retour, je te tuerai moi même !
– ….Je suppose que je n'ai pas le choix….Soupira alors l'homme que j'aimais. Ainsi, face à l'urgence qui nous faisait face, j'avais improvisé des plans de secours. Hiroki allait rester à la maison pour réparer ce qui devait l'être , tandis que j'allais me rendre chez mon père et ma tante afin de leur expliquer d'une part la situation concernant Reisuke, de l'autre , celle concernant Yoshiteru Ren. Peut être que mon père allait pouvoir résoudre l'équation des deux changements soudains de notre quotidien plus ou moins paisible. Et ce fut avec cette pensée que je pris la route. Hiroki partit en même temps que moi : il avait condamné l'entrée de notre appartement le temps d'aller acheter la porte de remplacement. Par chance, nous avions pas mal d'argent grâce à nos emplois respectifs, ce qui nous permettait de faire face à ce genre de situations plus ou moins sereinement. Mon compagnon m'accompagna à pied jusqu'à l'embouchure séparant ville de campagne. Il me laissa emprunter la voie de la forêt familiale tandis qu'il prit le chemin menant à la ville. Ainsi, je le vis s'éloigner, encore et encore, priant pour qu'il ne lui arrive pas malheur en route.
J'arrivai une heure plus tard dans cet habitat qui il y a quelques mois encore était le mien. Je ne savais toujours pas comment j'allais annoncer à Jessica que Reisuke ne rentrerait plus à la maison, qu'il était désormais dans le camp ennemi, dévoué à Laïla…Cependant, c'était une étape indispensable et inévitable.
J'ouvris la grande porte se dressant à l'entrée de la forêt de mon père , pénétrant ainsi dans l'endroit comme je le faisais habituellement. A peine entrée, je fus surprise par quelque chose sortant de nulle part et se jetant sur moi….Avant de me rendre compte que ce n'était que le déluré en armure accompagné par ses camarades d'armes. – Mes hommages, Dame Hakaze. S'exclama alors le blond en armure en me baisant la main. Que nous vaut ce plaisir ? Êtes vous venue me faire la cour ?
– Pitié Medraut…..Peux-tu arrêter de faire le boulet pendant juste trente secondes et me dire où est mon père ?
– Mais…Mais….Hakaze-Chan !! Notre amour n'est-il pas plus fort que n'importe quoi !!? Pleurnicha le grand gaillard. Tu…Tu brises ce petit cœur de moi !!!
– Comment osez-vous briser ce petit cœur de lui !!!!? Hurlèrent les monstres chevaliers nobles face à la défaite de leur leader. Quelle femme ignoble et sans cœur !!! Mille et une batailles ne sont rien en comparaison avec sa cruauté !!! Devant le spectacle ridicule et abrutissant de ces quelques chevaliers en armure, je passai tout simplement mon chemin devant le visage détruit de leur leader Medraut. Me voyant partir, ce dernier se rua vers moi, affichant cette fois un sérieux que je n'avais jamais vu alors. – Hakaze. Reprit-il solennellement. Je sens que tu es préoccupée par quelque chose. Je ne sais pas le pourquoi de ton inquiétude, mais sois sans crainte. Je te créant que je protégerai cette demeure et ses habitants. Que trépasse si je faiblis ! Ce ne sont pas quelques couards malintentionnés qui vont prendre d'assaut notre royaume, je te le garantis !! Devant la détermination de Medraut , je ne pus m'empêcher de sourire. Malgré son idiotie naturelle et sa fâcheuse manie à tourner toutes ses réponses en répliques de théâtre contemporain, Medraut était un allié important lorsqu'il s'agissait de situations de crises. Il avait toujours été présent depuis des années maintenant, et rendait toujours service dès qu'il le pouvait. Aussi, pour lui montrer ma gratitude, je me surpris moi même à lui déposer une bise sur la joue, faisant virer son visage au rouge pivoine par la même occasion. – Je te remercie pour tout Medraut. Déclarai-je alors , arborant un sourire non dissimulé. Grâce à toi je vais pouvoir régler ce qui me préoccupe à l'extérieur tout en sachant que mon père et ma tante ne risquent rien. Merci de rester à mes côtés, mon cher ami.
– Je….Je ne sais que répondre…..Bégaya le blond en armure. Hakaze…Je n'oublierai jamais le sceau de votre baiser sur ma joue. Puisse votre souffle de vie continuer à animer ma volonté de protéger notre royaume.
– Du calme Medraut…Ce n'était qu'une bise…Répondis-je confuse.
– Ce simple contact représente beaucoup pour ce petit cœur de moi. Mais cessons ces fatrouillages bien qu'ils sonnent comme une sérénade à mes oreilles. Le devoir nous appelle. Suis moi, Hakaze. Je me mis en route avec Medraut , et ensemble nous nous rendîmes dans la caverne d'entraînement qu'occupait habituellement mon père. Mon ami me montra la partie ouest du périmètre recouvert par l'eau jaillissant de la cascade centrale. Nous nous y avançâmes, retrouvant cette fois non pas uniquement mon père et Chiaki comme ils avaient l'habitude d'y être, mais cette fois s'y trouvaient mon père, ma tante, Jessica, Chiaki, et Ugo. Tous étaient en tenue d'entraînement, s'affrontant les uns les autres dans la pression de cette eau donc je connaissais les capacités. Ce fut Jessica qui me vit la première. Elle cria un « Ah bah enfin elle montre sa tronche ! » qui attira l'attention des autres.
Je m'avançai vers le groupe , satisfaite de voir tout le monde s'entraîner ensemble. Lorsque je fus assez proche de mes camarades, toujours en compagnie de Medraut, je pris la parole à l'intention du groupe. – Eh bien, ça s'entraîne dur ici ! Déclarai-je avec entrain. Ça fait plaisir de voir tout le monde dévoué à la tâche.
– T'as encore le culot d'arriver la bouche en choeur alors que t'étais aussi invitée !? Tu veux mon poing sur la gueule ou ca se passe comment !? Rétorqua la blonde.
– Ah……Misère, c'est vrai que j'étais censée venir ce matin aussi…Tellement de chose se sont passées depuis hier que j'ai oublié mes plans d'aujourd'hui….
– Comment ça tant de choses se sont passées ? M'interrompit alors mon père, interloqué par la tournure des choses.
– J'aimerais….Est-ce qu'on pourrait en parler ailleurs ? Ce n'est pas quelque chose que je peux balancer comme ça en cinq minutes. Mon père lança un regard interrogateur à ma tante qui ne comprenait pas vraiment non plus ce qui se cachait derrière ce malaise que j'allais annoncer. Aussi, pour toute réponse, mon paternel demanda à Ugo et Chiaki de poursuivre l'entraînement auquel se joignit Medraut, avant d'inviter Jessica et ma tante à me suivre.
Nous nous dirigeâmes tous les quatre vers le labo de l'homme d'âge mûr. J'étais impatiente de pouvoir leur raconter tout ce que je savais et ainsi alléger le fardeau pesant sur mes épaules , n'était-ce qu'un petit peu. Si bien que lorsque tout le monde fut assis autour de la table, je voulus immédiatement prendre la parole. Cependant, je fus coupée par mon père qui me posa ses questions. – Avant toute chose, tu n'étais pas censée venir avec le gamin ? Me demanda-t-il impassible.
– Cela fait partie de l'histoire, ne t'en fais pas.
– Et t'as une idée d'où est l'autre tâche de Reisuke !? Me cria alors Jessica.
– J'y viens aussi. Je vais tout vous raconter. J'entamais alors mon récit face à ma tante, mon père, et Jessica qui m'écoutaient attentivement. Je leur racontai alors comment Laïla avait profité du voyage de Reisuke et son frère pour les emmener directement au quartier général de Yume-Nikki, mais aussi les combats qu'avait mené Hiroki pour arriver jusqu'à elle , sans oublier la soudaine reconversion de Reisuke qui s'était tourné vers le désespoir offert par Yume-Nikki en guise de consolation devant la triste révélation qu'il avait appris on ne savait comment, concernant ses parents. Lorsque je dévoilai cette part de vérité, mon père fut surpris de savoir que Shinichi Yamada était l'auteur de ce crime abominable, tandis que Jessica semblait partagée entre le choc et la frustration pour la décision qu'avait pris Reisuke. Ma tante quant à elle n'avait aucune réelle émotion face à ces dires. Elle gardait malgré tout le côté plus rigide qu'elle avait en étant Athéna. Elle analysait machinalement la situation en gardant pour elle les émotions se bousculant en son for intérieur.
Mon public improvisé me laissa enchaîner. Je leur racontai donc les évènements de ce matin même concernant Yoshiteru Ren, cette fille qui a tenté de tuer Hiroki ce matin. Je leur racontai exactement la scène qui eut pour effet de surprendre à l'unissons mes auditeurs. Eux non plus ne semblaient pas avoir la moindre idée de ce que Hiroki avait bien pu faire pour s'attirer une telle haine, sachant que l'innocence et la gentillesse innée étaient ses deux caractéristiques les plus frappantes au premier coup d'oeil. Lorsqu'enfin j'eus fini mon rapport, ce fut Jessica qui prit la parole la première. – Ok, donc en gros c'est un putain de merdier ton bordel là. Déclara-t-elle agacée par la situation. Et ce boulet de Reisuke n'a rien d'autre à faire que replonger ses mains dans le sang après se les être lavées. Quel débile sérieusement.
– Selon Hiroki, Reisuke était totalement lucide. Je suis certaine qu'il y a d'autres motivations qui ont poussé Reisuke à se rapprocher de Laïla et de Yume-Nikki.
– Je ne comprends cependant pas comment Shinichi aurait pu tuer Mélissa. Renchérit alors mon père. Sirië nous sommes d'accord n'est-ce pas ? Il est impossible que le docteur Yamada aurait pu tuer sa compagne.
– Tu te méprends sur une chose, Soichiro. Répondit alors ma tante, me laissant au passage bouche bée par le fait qu'elle ait appelé mon père par son prénom. Je ne peux pas dire ouvertement à quoi je pense, car les sentiments de chacun ont déjà été assez secoués, mais tu te trompes sur une chose concernant Mélissa et Shinichi.
– Comment on procède du coup ? Enchaîna Jessica. Parce que l'autre tâche de Reisuke il y croit vraiment à ce qu'elle a dit l'autre folle et son désespoir. Elle manipule déjà Kôsei, maintenant elle manipule Reisuke, à quoi elle joue au juste !? Un long silence s'en suivit. Nous réfléchîmes à pourquoi Laïla voulait absolument mettre la main sur Reisuke et Hiroki alors qu'elle avait déjà des personnes prêtes à lui donner leur vie telles que Hitotsu. Elle semblait avoir une profonde sympathie pour Hiroki et son frère, lors de notre duel avec la femme, elle avait clairement montré de l'empathie et de la sincérité à mon égard malgré ses intentions plus que douteuses. Je n'arrivais vraiment pas à cerner qui était la vraie Laïla…. Tout ce que je savais, c'est qu'elle voulait éradiquer l'espoir et que Reisuke et son frère semblaient faire partie de ses plans pour ce faire….
Mon père m'interrompit dans ma réflexion, il reprit la parole, de nouveau armé de son impassibilité naturelle. – Pour trouver la réponse du pourquoi Laïla veut recruter Hiroki ou Reisuke, je pense qu'il faudrait faire le lien avec l'affaire de ce matin. C'est un ressenti que j'ai au fond de moi. Il faudrait cerner cette Ren et ses objectifs. Je suis certain que le fait de supprimer le gamin a un rapport avec la leader de la Yume-Nikki actuelle.
– Tu…Tu es sûr de ce que tu avances ? Bégayai-je alors, interdite.
– J'vois que ça aussi perso. Approuva la blonde. Pour avoir traîné 7 ans avec l'autre tâche, je peux dire que même vouloir le tuer serait lui donner trop d'importance. Alors que Jessica semblait fière de cette pique puérile qu'elle venait de balancer, ma tante Sirië s'interrogea sur la situation. Elle leva les yeux au plafond, comme pour perdre son regard quelque part, et se figea quelques secondes. Mon père continua à spéculer pendant quelques instants avec Jessica tandis que je ne pouvais pas dégager mon regard de l'ex Athéna. Je connaissais ma tante par cœur, je savais qu'elle avait une piste sérieuse à ce propos. Et ce qu'elle dit alors une fois sa réflexion terminée confirma ma pensée une fois pour toutes. – Je pense avoir trouvé ce qu'est cette pathologie que nous avons constaté à l'hôpital. Déclara-t-elle solennellement.
– Ouah ! Comment ça t'es venu d'un coup la vieille !? S'exclama Jessica en guise de réponse.
– Du calme jeune fille. Répondit alors ma tante. C'est Reisuke qui m'a mise sur la voie. Je pense que ce changement brutal de tempérament s'apparenterait au « Syndrome Zetsubou » de l'Egypte antique.
– Le syndrome Zetsubou ? M'interrogeai-je alors. Qu'est-ce donc ma tante ?
– Le syndrome Zetsubou n'est pas une pathologie à proprement parler. Il n'existe aucun facteur précis permettant de déterminer les symptômes, les antécédents, ni même des dégâts physiques ou mentaux. Il s'agit plutôt d'un état dans lequel se trouve l'âme de celui qu'on pourrait appeler le malade. D'après les livres d'histoire, un homme à l'époque de l'Egypte antique aurait mené à bien un moyen d'exploiter cet état différé pour l'utiliser à des fins personnelles. Depuis, nombreux scientifiques essaient de mettre la main sur comment fonctionnait ce syndrome, sans succès.
Si l'on considère le syndrome Zetsubou comme étant réel, on pourrait alors appliquer cette pathologie à nos adversaires et raisonner de ce point de vue.
– Je vois où tu veux en venir, Sirië. Affirma alors mon père avec satisfaction. Si l'on prend l'exemple de cette Cécilia qui semble être la plus atteinte de tous, en lui appliquant le syndrome Zetsubou on peut alors expliquer comment elle est passée de la personne assez prévenante que Jessica ici présente connaissait à cette femme despotique et complètement déconnectée de la réalité qu'elle est à présent.
– En effet. En prenant ce point de base, on peut dire que le syndrome Zetsubou serait contracté par un événement tiers impliquant le futur malade.
– Une minute ! Cria Jessica, interrompant les deux sages. Dans ce cas, pourquoi moi qui ai vécu le bain de sang de Satellite je n'ai pas contracté ce syndrome ? Pourquoi suis-je indemne actuellement ?
– Ce n'est qu'hypothétique, rien de concret. Répondit alors ma tante. Mais si nous poussons l'hypothèse plus loin, il reste deux solutions : la première option serait que tu aies trouvé quelque chose à laquelle te raccrocher. La seconde serait que tu aies vécu le syndrome Zetsubou différemment que la version donnée par Nanatsu ou Hitotsu et Yume-Nikki. Jessica resta dubitative face au raisonnement de l'ex Athéna. De mon côté, j'étais épatée mais non pas surprise par la théorie que ma tante avait sorti d'un coup de tête. Alors que je réfléchissais d'avantage, un argument allant dans le sens de l'instigatrice du débat fit irruption dans mon esprit. – Ehhhhh…Mais ça se tient en fait. M'exclamai-je alors, illuminée par la pensée qui apparut spontanément dans mon esprit. Si on considère le syndrome Zetsubou comme quelque chose de réel, cela expliquerait ce qu'Erika voulait dire en étant la « princesse de l'espoir » . Peut être avait-elle une sorte de remède pour corriger le syndrome Zetsubou qui semble être un état de désespoir continu, non ? Les trois protagonistes de la discussion me regardèrent, stupéfaits par le lien que je venais de faire. Cela semblait apparemment logique à leurs yeux, puisque je pouvais lire sur leurs visages des « Comment n'y a -t-on pas pensé plus tôt !? » qui s'introduisirent dans leurs esprits. Fière de ma déduction, je repris la parole en étayant mon argumentaire. – En prenant en compte le fait qu'Erika puisse « enlever » le syndrome Zetsubou, on pourrait dire de Laila qu'elle est l'opposée d'elle. Erika la princesse de l'espoir, et Laila la princesse du désespoir, comme le suggère le terme « Zetsubou » qui lui même signifie désespoir. On aurait alors un motif plutôt plausible du pourquoi Laila voudrait Hiroki et Reisuke, puisque ce sont les deux personnes qui ont le plus fréquenté la princesse de l'espoir ces dernières années.
– Et Kôsei était également lié à Erika tout ce temps puisqu'elle était sa chanteuse. Approuva alors Jessica.
– C'est effectivement un bon point que vous avez fait là. Répondit mon père. Cependant, bien que le mystère des intentions de Laïla trouve une réponse plutôt plausible, il reste l'intervention de Ren qui est quelque chose que je n'arrive pas à déterminer. Nous nous arrêtâmes toutes avec le patriarche, essayant de faire la lumière sur les évènements de ce matin. Cependant, même après quelques dizaines de minutes, aucun de nous ne pouvait faire la jointure entre les intentions de Laïla, le syndrome Zetsubou qui n'était encore qu'hypothétique, et le fait que cette Ren voulait tuer Hiroki plus que tout. On aurait pu dire qu'elle était envoyée par Laïla, mais je voyais mal cette dernière envoyer une mercenaire tuer Hiroki alors qu'elle aurait pu le faire lorsqu'il était dans les quartiers de sa guilde. – Le mystère de Ren reste épais, mais nous avons bien progressé ! Lançai-je alors avec optimisme. Nous pouvons donc considérer le syndrome Zetsubou comme potentiellement hypothétique et donc considérer que les pouvoirs d'Erika et de Laïla sont respectivement de pouvoir enlever et introduire le syndrome dans les cœurs des individus. Ce qui ferait d'elles des « rivales » et motiverait donc Laïla à vouloir cibler Hiroki et Reisuke. Dans ce cas, elle reviendra sûrement à la charge concernant Hiroki, et à ce moment je suppose qu'elle sera confrontée à Ren qui veut également la mort de ce dernier.
– Je vois où tu veux en venir gamine. M'interrompit alors mon père avec sarcasme.
– Si l'on veut faire la lumière sur les intentions de Laïla comme de Ren, nous devons suivre l'autre tâche en permanence. S'avança alors Jessica. Cela semble vraiment fun d'être le bodyguard d'un paumé comme lui ~ . Notre conversation ne partant que de quelques éléments assez vague finit donc par avancer des théories solides et prendre des mesures en conséquence. A cet instant, nous savions tous dans quelle direction nous allions ensemble. Nous devions absolument suivre et protéger Hiroki des menaces de Ren et Laïla. Cela semblait être la voie la plus crédible vers le succès dans le bras de fer nous opposant aux deux femmes.
Chapitre 16 : Espoir et Malédiction
Spoiler :
Cela faisait quelques temps que la nouvelle guilde Yume-Nikki avait investi les quartiers que nous occupions actuellement. C'était dans ce grand manoir qu'avait eu lieu l'un des rebondissements les plus attrayants que nous ayons eu l'occasion de connaître dans notre quête anti espoir. Cet homme que nous méprisions , Hiroki, frère de Reisuke qui nous avait laissé tomber il y a bientôt un an, s'était lancé dans ce que Dame Laïla appelait une « course à la vérité » dans le but d'obtenir les informations de notre chère leader. Malgré que tous ces jeux faisaient plaisir à celle nous ayant promis à tous un avenir dénué d'illusions , pour notre part, nous restions de marbre face à ces effusions d'espoir. Alors que Hiroki progressait toute la soirée, nous restions l'un avec l'autre, Onii-chan et moi, attendant qu'ils soit l'heure pour nous de briller. Cependant, alors que nous restions à côté de notre dame, attendant qu'il soit pour nous l'heure d'intervenir, la vérité éclata au grand jour. Dame Laïla venait de raconter le lourd secret sur les parents de Reisuke. Ils s'étaient entre-tués jusqu'à ce qu'aucun des deux ne survive. Même si j'étais plutôt satisfait par le fait de voir le jeune homme qui m'avait laissé tomber perdre espoir à son tour, Onii-chan lui, semblait contrarié par cette nouvelle, me faisant éprouver une tristesse intérieure dont je me serais bien passée. Ainsi, lorsque Hiroki découvrit le changement de camp de son frère et qu'il repartit d'où il venait, je me contentai d'aller me coucher à mon tour, entraînant Onii-Chan qui voulait malgré tout consoler Reisuke avec moi. Lorsque je rouvris les yeux , ce fut le lendemain. J'étais toujours accompagné de ma moitié qui ne me laissait jamais seul, même durant mon sommeil. Je me préparai rapidement pour mes nouvelles actions du jour sous les directives de Dame Laila. Onii-chan me fit penser à prendre cette fameuse corde qui nous liait lui et moi, dernier détail avant que je puisse sortir répandre le désespoir.
Je sortis de cette cellule qui faisait office de couche lorsque je restais chez Yume-Nikki afin de remonter à la surface. Je n'aimais pas la clarté du rez de chaussée , mais Onii-chan , lui, semblait apprécier la lumière. Après tout, il était lui même bien plus étincelant que ce pauvre soleil qui illuminait la côte sur laquelle se dressait notre bâtiment.
Accompagné par cette présence, je me rendis dans la salle commune où l'on se réunissait tous à midi pile afin de connaître les ordres du jour. Avec détermination j'ouvris les portes, pour faire face à un spectacle que je n'aurais alors jamais imaginé trouve ce matin.
Dame Laïla était seule, face à une fille qui semblait être un peu plus jeune que moi. La jeune fille était une blonde a l'air peu farouche qui attachait par une queue ses cheveux ondulés, ne laissant que quelques mèches tomber sur son regard cristallin. Elle semblait animée d'une aura que je ne pouvais réellement discerner. Etait-ce de la haine, du désespoir, de la peur, je ne pouvais le dire. Seul son sourire défiant et provocateur pouvait me laisser deviner ses intentions. La fille tenait un couteau à la main, face à ma dame qui était désarmée mais non pas moins sereine face à la situation. – Je savais que tu viendrais un jour. Lança ma dame d'un ton marqué par la mélancolie.
– C'était écrit que je vienne pour toi. Rétorqua la femme. Malheureusement, je n'ai pas pu remplir la première partie de mon plan. J'ai encore du mal avec les armes à feu après tout. Laïla, aujourd'hui je viens prendre ta vie.
– Oh non, je ne crois pas qu'aujourd'hui est la fin de mon existence ~ Rentre chez toi, Ren. Cela serait dommage que tu perdes la vie n'est-ce pas ?
– Tss. Comme si j'allais faire machine arrière. Cela fait 15 ans que j'attends ce jour ! Frustrée par l'assurance de ma dame, La fille semblant s'appeler Ren s'élança alors à l'assaut de ma bienfaitrice , armée d'un couteau de chasse qu'elle empoignait avec force afin de le planter dans le corps de celle qui m'avait sauvé quelques temps auparavant. Tandis que j'étais abasourdi par la soudaine surprise, ce fut Onii-Chan qui me réveilla, m'entraînant contre mon gré afin de bousculer la jeune qui avait eu l'audace de s'attaquer à ma maîtresse. Elle fut propulsée contre le sol, tandis que ma dame fut apparemment satisfaite, mais loin de la surprise, face à mon intervention. L'assaillante du jour se releva en vitesse, constatant que je m'étais interposé entre elle et ma maîtresse. Avant qu'elle ne puisse reprendre la parole, elle fut coupée par mon intervention. – Je ne te laisserai pas faire, Ren. Déclara alors mon grand frère avec détermination. Dame Laïla représente bien trop de choses pour que tu puisses lever ne serait-ce qu'un doigt sur elle. Enchaînais-je, remerciant mon frère intérieurement.
– Ne comprends-tu pas ce que tu défends pauvre fou !!!? Cette femme derrière toi est le mal incarné !
– Elle peut être le mal incarné à tes yeux, pour nous elle représente l'avenir. Un avenir sans espoir et dénué de toutes effusions liées à ce sentiment illusoire. Kôsei et moi protégerons cette conviction avec toute notre âme. Enchaîna mon frère. Sans que je ne m'en rende compte, mon frère se rua sur la blonde à laquelle il asséna alors un coup de poing fulgurant qui la fit tituber. Nous n'avions pas de réelle force physique, mais la puissance de notre conviction semblait suffire pour mener ce combat. La femme réussit à rattraper sa chute pour retomber sur ses deux jambes. Elle se rua vers nous d'un pas rapide et décidé, ayant pour ambition de nous planter le couteau qu'elle possédait dans notre corps….Et à sa grande surprise, ni moi, ni mon frère ne fûmes le moindre mouvement pour esquiver. Nous prîmes l'attaque de plein de fouet. Un coup de couteau qui avait atterrit dans notre épaule , provoquant une entaille d'à peu près 5 centimètres de long.
Ni moi , ni mon frère ne sourcillâmes face à cette peine. Nous avions encaissé bien pire en matière de douleur. Gardant le couteau incrusté dans l'épaule, je m'avançai encore et encore, devant une gamine abasourdie par le scénario se présentant en elle. Une fois à sa portée, je lui assénai un autre coup de poing qui la propulsa bien plus loin qu'elle ne l'avait été quelques temps plus tôt. Lorsqu'elle se releva, ma dame prit alors la parole. – Tu vois, Ren. C'est pour ça que Hitotsu est le meilleur élément de la Yume Nikki. Tu pourras lui casser les deux jambes et les deux bras, il se relèvera encore pour lutter contre l'espoir. ~
– Je vois surtout que tu l'as bien manipulé, Laïla. Tu dois en avoir des tas, des cobayes de ce genre. Bien, de toute façon, j'ai fait ce que je devais faire ici. Toutes les pièces seront bientôt en place pour ton extermination. Laïla Serizawa. Sois certaine que je viendrai cracher sur ta tombe, espèce de sorcière.
– Que de compliments , je vais rougir ~ Ne t'en fais pas, Yoshiteru Ren, je ne viendrai pas cracher sur la tienne, je me contenterai de la creuser de mes mains ~
– Madame, dois-je éliminer cette femme ? Demandai-je à ma maîtresse en retirant le couteau planté dans mon épaule.
– Ne t'en fais pas, Arata-kun. Ren a fini, n'est-ce pas , Ren ? Pour toute réponse, la jeune femme hostile envers ma dame repartit , frustrée par ce qu'il venait de se passer. Ma maîtresse s'avança vers moi, attrapant mon bras d'une délicatesse prononcée lorsqu'elle fut face à moi. Elle avança ses mains vers ma plaie en affichant un air marqué par quelques traits de tristesse. – Je suis désolée que tu aies eu à te blesser pour me protéger, Hitotsu. Déclara-t-elle avec compassion.
– Vous n'avez pas à l'être, dame Laïla. Arata et moi sommes prêts à donner notre vie pour cet idéal que vous représentez. Ne vous préoccupez pas de vos sous fifres, vous seule pouvez mener à bien ce projet. Vous devez rétablir l'équilibre de ce monde injuste, quoiqu'il en coûte. Et si notre sacrifice est nécessaire, nous en consentons de bonne grâce.
– Hitotsu… Je comprends mieux où tu en es dans tes pensées. Ne t'en fais pas, personne n'aura à souffrir de ce que tu as souffert avec l'espoir. Je te l'ai promis, nous bâtiront un avenir nouveau ensemble.
– Oui…Je ferai de mon mieux possible pour pouvoir paraître à vos côtés, Dame Laïla. Pour toute réponse, ma dame me lâcha un sourire réconfortant. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu une telle expression sur le visage d'autrui….Presque un an quand on comptait. La dernière fois que j'avais pu croiser une telle lumière dans un regard, c'était lorsqu'Erika était la vocaliste de mon groupe. Erika….Je me demandais ce qu'elle était devenue parfois, j'espérais malgré tout qu'elle menait une vie heureuse….M'en voulant au fond de moi d'accorder un quelconque crédit à l'espérance.
Qu'en est-il de ta nouvelle vocaliste, Kôsei ?
De quoi parles-tu, Onii-chan… ?
Cette fille blonde , Jessica. Celle qui a fait remonter the Fallen moon, tu comptes l'abandonner ?
The Fallen moon….J'ai mieux à faire….Arrête avec ça, Onii-chan…..
Mieux à faire ? Tu vas l'abandonner comme tu m'as abandonné ? Pathétique, Kôsei.
….. – Tout va bien, Kôsei ?
– Je…..Onii-chan est en train de m'embrouiller l'esprit. Je.. …Oubliez ça. Je n'ai pas à toujours écouter Onii-chan. Il ne comprend pas certaines choses….Le rassemblement est dans vingt minutes n'est-ce pas ?
– Oui en effet, mais avec ton bras dans cet état tu ne peux rien faire. Viens, je vais te soigner. La femme ouvrit l'un de ses tiroirs et en sortit un rouleau de bandage. Elle sortit également tout ce dont elle avait besoin pour panser ma plaie. Tandis qu'elle s'approchait de moi , arborant toujours ce sourire réconfortant envers moi, je ne pouvais pas m'empêcher d'être troublé par cette situation. Mes sentiments envers dame Laila étaient troubles et confus. Malgré qu'elle m'avait clairement annoncé qu'elle ne penserai jamais à moi de par une pensée positive, j'espérais secrètement que….Non…Je ne n'espérais rien du tout venant de dame Laila. Je n'étais pas un homme à ses yeux, et elle n'était pas une femme aux miens. Nous formions juste une alliance temporaire contre un ennemi commun. Si j'avais accepté de servir ma dame, ce n'était pas pour avancer un quelque sentiment d'espoir entre nous, mais pour être sûr que cette immondice finisse dans les profondeurs des abysses. Ma maîtresse prit le temps de mettre sa délicatesse à l'épreuve. Elle attrapa mon bras qu'elle tira délicatement vers elle afin de passer le ruban autour de ma plaie. Perdant son regard dans les profondeurs de ma plaie, elle reprit la parole d'un ton évasif et marqué par le regret. – Tu sais, Kôsei. Si je t'ai proposé de combattre l'espoir avec moi, c'est parce que pour moi aussi, il est quelque chose de néfaste dans la vie. Je peux totalement te comprendre, puisque l'espoir m'a aussi pris une personne chère à mes yeux.
– D…Dame Laila… ? Bégayai-je, interdit. Vous avez vraiment vécu quelque chose similaire à ce que j'ai vécu…. ?
– Je ne sais pas si je peux qualifier ton passé de plus grave ou moins grave que le mien, tout est question de perspective, Kôsei. Mais je sais ce qu'est de perdre un être cher à cause de l'espoir. Je vais te révéler un secret, mon fidèle serviteur. Je porte en moi une malédiction qui me condamne à la mort.
– L….La…La mort… ? Mais…Pourtant vous semblez en bonne santé….
– Je le suis en effet. Mais cette malédiction m'abattra tôt ou tard. Tu l'as bien vu avec Ren à l'instant, si elle mène ce combat contre moi, c'est à cause de cette malédiction. Me tuer ferait disparaître avec moi cette infamie que porte. C'est pour cela que je dois absolument détruire l'espoir, parce que ce sont les personnes animées par ce sentiment qui font tout pour m'arrêter, et donc me tuer. Si l'espoir l'emporte, je peux alors dire adieu à ce monde.
– Je….Qu…Quelle est cette malédiction, Dame Laïla ?
– …Je suppose qu'il y a des choses que l'on doit garder pour le dernier acte ~ Tout ce que je peux te dire, c'est que nous sommes trois à porter en nous cette chose infâme nous condamnant à la mort certaine. Alors que j'allais enchaîner pour en savoir plus, les portes de notre salle s'ouvrirent, laissant apparaître le frère de cet homme qui portait une conviction semblant assez profonde envers l'espoir. Lorsque je le vis, je constatai qu'il ne dégageait en effet plus la lumière qui l'entourait lorsque je l'avais rencontré la première fois. Lui aussi semblait désormais combattre l'espoir à nos côtés…Ce n'était pas étonnant au final. Après tout, il avait lui aussi subi un choc concernant ses proches. – Reisuke, il faudra que je m'habitue à te voir ici ca reste étrange ~ Déclara alors ma maîtresse avec ironie.
– Laila…..Je viens pour le rassemblement quotidien. Je suis encore confus par ce qu'il s'est passé, mais je veux détruire cette malédiction également. Rétorqua Reisuke avec détermination.
– Tu es décidément plus ouvert d'esprit que ton grand frère ~ Mais c'est naturel. Vous n'avez pas le même parcours. Et je peux te dire que quand tu es seul face au monde, tu comprends que tu ne peux faire confiance qu'à tes convictions. Il comprendra bientôt, ne t'en fais pas. Reisuke afficha un léger sourire face à l'annonce de ma dame. Il repartit plus loin dans la salle, laissant ainsi arriver les autres membres de la brigade anti espoir les uns après les autres. Lorsqu'ils furent tous arrivés, je pus remettre mon tee-shirt par dessus la plaie pansée par ma dame. Je me positionnai face à mes alliés qui étaient alignés devant moi comme à leur habitude. Je plaçai mon masque sur mon visage, comme toutes les personnes devant moi le possédaient également. Laila se joignit à eux, me regardant avec conviction avant d'enfiler sa façade à son tour. – Brigade anti espoir, aujourd'hui est un nouveau jour apportant une nouvelle bataille. Nous nous engageons aujourd'hui encore dans une bataille dénuée de sentiments et d'espérance. Moi, Hitotsu le numéro un et leader de la brigade anti espoir , je vais vous lire les ordres de mission du jour. Cependant, avant toute chose, nous avons un nouveau membre dans la brigade. Ce membre portera le numéro zéro , puisqu'il est le symbole de l'espoir réduit à néant. Rei, j'espère que tu es prêt à tout pour servir notre idéal.
– Je le suis. Répondit machinalement mon ancien guitariste , le visage couvert par son masque.
– Très bien. Les ordres du jour sont les suivants. Numéro 2, Futatsu, tu vas te rendre sur les ruines Nichiya afin de t'approprier la source d'Ener-D se trouvant là-bas. Essaie de contenir cette source et l'utiliser à des fins qui nous seraient profitables. Numéro 4 , Yotsu, tu accompagneras Futatsu dans sa quête.
– Bien. Répondirent en chœur les deux personnages.
– Numéro 5 , Itsutsu. Enchaînais-je machinalement. Tu as accompagner numéro 6, Mutsu, pour refaire les réserves de nourriture ici. L'argent est à l'endroit habituel. Numéro 7 , Nanatsu, et numéro 8 , Yatsu, vous restez ici pour défendre la base d'une éventuelle attaque.
– Putain…..Encore une journée à rester enfermée comme une grosse potiche. Se plaignit alors la numéro 7.
– Cécilia, notre tâche est importante, et puis on pourra s'amuser avec Ginpei ça sera fun ! Lui répondit le numéro 8.
– Numéro 9, Kyuu. Je veux que tu enquête sur une dénommée Toshiyuki Ren. Elle en a après dame Laila, j'aimerais donc savoir où je peux la trouver, comment je peux la trouver, et comment la finir. Je veux que tu me ramènes ces informations demain soir sans faute.
– Bien. Cela sera fait.
– Et enfin, numéro 12, Juuni. J'aimerais que tu guides numéro 0 , Rei , dans les environs. Rei va rentrer chez lui aujourd'hui. Il est donc capital qu'il sache comment retrouver facilement l'endroit. Je compte sur toi pour lui indiquer comment revenir ici sans se faire suivre. Enseigne lui tout ce que tu sais concernant les propriétés de cet endroit et donne lui le droit d'accès. Et ça sera tout pour aujourd'hui. Sans protester, les membres de la division anti espoir vaquèrent à leurs occupations. Ils avaient tous leur mission du jour et ils allèrent donc exécuter la tâche sans rechigner. Seules deux personnes étaient encore présentes. La première était la numéro 11 : Dame Laïla. Elle était celle qui me conseillait pour les ordres à donner tout en me laissant la liberté de choisir les directive, et j'appréciais cela. Cela me donnait le sentiment de vouloir bien faire pour paraître responsable devant ma maîtresse. La seconde personne était la numéro 10 : Achra. Elle se tenait devant moi sans bouger tandis que je m'apprêtais à partir. – C'est un jour de cours aujourd'hui. Nous devons donc nous y rendre comme à notre habitude. Déclarai-je à la femme masquée. N'oublie pas d'enlever ton masque , cela serait étrange pour un professeur après tout, tu l'es déjà assez, grande sœur.
– Il n'y a rien de strange avec the music , boiiii ~ Me répondit alors Akemi. Tu es so laaame ~ Tu ne me donnes jamais de fantastic missions à remplir ~ Où est mon Kôsei qui s'éclatait within the music ~
– S'il te plaît épargne moi ça. Tu sais très bien que je ne suis pas comme ça. Je vais laisser la place à Onii-chan pour ce genre de choses. Répondis-je d'un ton monotone. Je fermai les yeux face à ma sœur, pour ne les rouvrir que cinq minutes plus tard. Onii-chan avait pris le relais , comme nous avions l'habitude de le faire lorsque je devais recommencer à vivre normalement. Ma sœur avait désormais l'habitude de ce changement de personnalité, elle appréciait Onii-chan et semblait nous comprendre. – Hâtons nous vite, Akemi-Neechan ! Balança alors mon frère avec entrain. Laïla ! Nous y allons ! Prends soin de toi ! Sans me prévenir, Il se mit à courir , entraînant avec lui le bras de ma sœur comme il le faisait tous les matins. Malgré mes protestations, dame Laïla disait qu'il était bon de garder nos situations professionnelles respectives. Que ce soit le lycée, le boulot, et toutes les autres choses. Bien que cela ne me plut pas , Onii-chan , lui, semblait emballé par l'idée de continuer à aller au lycée. Il se donnait du mal tous les jours pour s'épanouir au mieux dans ce système scolaire, étudiant dur et essayant au mieux de jouer de la musique. C'était d'ailleurs lui qui chantait lorsque Jessica n'était pas encore membre de « The Fallen Moon » , il avait pris les devants pour mettre un peu son génie en avant et faire perdurer le groupe, même si je lui répétais constamment que c'était ridicule. Ainsi, mon grand frère se hâta avec ma sœur pour arriver jusqu'au lycée. Nous devions d'abord sortir du périmètre de la résidence qui n'était accessible qu'en connaissant un certain secret ou en forçant le système de sécurité, pour ensuite quitter la falaise où notre demeure était perchée. J'aimais assez l'environnement d'évasion mêlé au sinistre provenant de notre habitation. Il était difficile de croire que nous vivions sur la plus haute plate-forme de la plus haute falaise de cette plage, reculés de toute civilisation comme un mini village de sorcières, mais c'était bien le cas. Derrière nous c'était le vide, et nous laissions nos empreintes de pas répandre la désolation suite à notre passage. C'était notre credo , et nous savions tous que nous étions voués à disparaître dans l'oubli un jour ou l'autre. – Ahhhh….J'aime cet endroit. Soupira Akemi en s'arrêtant devant l'étendue de sable fin.
– C'est un peu trop coloré à mon goût. Je préfère lorsque l'on est au pic de notre bonne vieille base. C'est plus sinistre, ça me sied mieux. Répondit-alors mon grand frère. Tandis qu'Arata et Akemi parlaient ensemble, je m'arrêtai une fois de plus sur la situation. Je ne savais pas pourquoi, mais ma sœur avait décidé de nous rejoindre après le tournoi. Elle ne semblait pourtant pas porter un quelconque mépris, une quelconque rancoeur envers quoi que ce soit, mais elle était dans la brigade anti-espoir, l'élite de la Yume-Nikki. J'ignorais aujourd'hui encore pourquoi dame Laïla avait accepté de recruter une femme ayant aussi peu de conviction que ma sœur, mais je la laissais faire. Après tout, si elle était là , c'était bien parce que dame Laïla lui avait prévu une utilité. Nous arrivâmes donc au lycée, laissant Onii-chan reprendre le rôle qu'il aimait tant : celui de l'étudiant sans histoires, ami avec tout le monde et menant une vie ordinaire. Ainsi, les cours du matin passèrent tranquillement. Cependant, Arata ne semblait pas le remarquer, mais il avait clairement un problème avec un des élèves. Notre ami Masu nous regardait avec insistance.
Je me doutais qu'à la fin de nos cours du matin il viendrait nous voir , et cela ne loupa pas. Il s'avança vers nous d'un regard pesant. Je ne comprenais pas ce qu'il nous voulait, mais je sentais que quelque chose au fond de lui le tracassait. Pourtant nous vivions tous les quatre une vie de lycéens normaux, comme il le rêvait…Lorsque Masu fut assez proche de nous, il commença à lever la voix. Kenichiro le rejoint immédiatement en conséquence. – Kôsei….Qu'est-ce qui t'arrive en ce moment… ? Tu viens, tu te disputes avec tout le monde, tu repars pendant plusieurs semaines et tu reviens comme si de rien n'était. Tu te rends compte à quel point on s'est inquiétés pour toi !?
– Ne t'en fais pas , j'ai juste été malade. Je vais bien désormais. Répondit Arata. Nous allons pouvoir reprendre les répétitions avec enthousiasme, tous les cinq !
– Kôsei…Nous sommes quatre. Toi, Moi, Kenichi et Jessica. The Fallen Moon compte quatre membres….Tu me dis qu'il n'y a aucun problème ? Kôsei…..Arata est mort depuis trois ans maintenant. C'est une réalité que tu ne peux pas éviter…
– Je ne suis pas mort !!!! Lâcha mon frère avec spontanéité, me forçant à reprendre le contrôle. Je veux dire….Arata vit toujours dans nos cœurs n'est-ce pas ? Alors sa vie continuera tant que l'un de nous le fera vivre, et je suis cette personne. Devant le scepticisme de mes camarades, je sortis de la salle en silence. Je réprimandai Arata intérieurement. Même si Arata était honnête avec ses amis, nous ne pouvions pas nous permettre de révéler une vérité si dérangeante à nos camarades. Ils auraient été certes heureux d'apprendre que notre frère était vivant, mais ils ne pouvaient pas comprendre ce que nous ressentions. Seule dame Laila le pouvait. Je fis ainsi promettre à mon frère de ne plus griller notre couverture avant de le laisser reprendre le contrôle.
Et ce fut ainsi que nous nous rendîmes ensemble dans la salle de musique. Passant ces couloirs qui nous rappelaient des tas de choses, nous avions pour ambition de jouer comme jamais, Oniichan et moi. Cependant, alors que nous déambulions dans les couloirs, nous nous heurtâmes à quelque chose, ou plutôt, à quelqu'un. Arata gémit un petit cri de douleur, avant de reculer. Nous fîmes alors face à une jeune fille qui était plutôt singulière. Elle était une rouquine assez petite habillée d'une veste vert kaki. On ne pouvait pas distinguer son visage , car il était baissé vers une console de poche, une Playstation portable qu'elle semblait trimballer partout. Elle ne nous remarqua même pas au premier abord, se contentant de continuer à jouer à son jeu sur lequel elle était concentrée. – Euh…Excuse moi…. ? Lança mon frère, troublé par cette rencontre singulière.
– ….Ah….Hm…..Gauche…Droite…Gauche….Droite….A….B….A….B….Start….
– Euh….Qu'est-ce que tu racontes….Huh ?
– Hm….C'est le cheat code qui me permet de te connaître avant que tu ne me connaisses. Je suis Nakagami Chiaki. ….Hm….Enchantée….Nishijima Kôsei….Et….Kashiwagi Arata….
– Huh…. ? Tu….Tu sais qui je suis… ? Lança mon frère, interdit.
– Hmmm…..Kashiwagi Arata….The Rising Sun….Light Colors….Une belle chanson d'espoir….J'étais présente lors du concours….Une de mes amies jouait….
– Je vois….Donc il y avait quelques fans malgré tout…Hahaha, je suis flatté. La rousse s'arrêta un moment , ouvrant légèrement la bouche face à moi. Elle posa son doigt sur la lèvre inférieure de sa bouche bée et plongea son regard dans…..Le vide…. ? Elle semblait avoir ce tic lorsqu'elle se mettait à réfléchir. Elle resta immobile quelques minutes, mais alors qu'elle allait prendre la parole, elle fut interrompue par une voix provenant de derrière. – Chiakiiiii !!!! Enlève ton nez de cette foutue console et viens récupérer ce cahier que t'as oublié putain ! Depuis quand je dois torcher le cul des connasses de ma classe ! J'aurais reconnu la voix rauque et féminine qui hurlait dans le couloir entre mille autres. Elle sortit de derrière comme sortant la tête d'une marée afin de respirer un bon coup. Elle posa sa main droite sur la tête de la jeune fille, la lui grattant avec force. La rouquine ne semblait cependant rien sentir puisque son expression ne changeait pas d'un poil, ni face à l'agacement, ni face à la douleur. Elle reprit son cahier, et lorsque cette altercation fut enfin réglée, Jessica percuta sur le fait qu'Arata était la personne à laquelle parlait Chiaki. – Tiens, Kôsei. Je te cherchais justement. Entama la blonde avec arrogance. Faut qu'on ait une petite explication toi et moi.
– Jessica-chan !!! Lâcha Arata avec entrain. Alors, prête pour la répète !? J'ai une chanson plutôt sympathique en tête, je pense que ça te collerait bien ~
– Arrête ça. Tu sais très bien que ce n'est pas la réponse que je souhaite entendre. Rétorqua la blonde avec désinvolture. Je veux que tu me dises ce que vous avez fait à Reisuke. Cette pauvre tâche est certes un gros flan qui ne sert à rien, mais il respecte ses convictions jusqu'au bout, en toutes circonstances. Alors tu vas gentiment me dire comment je peux le récupérer t'as compris tête de gland ?
– Rhalalala…Je pensais qu'on allait pouvoir s'amuser un peu…..C'est triste. Suis moi, on va au club. Je te dirai ce qu'il en est pour Rei. Jessica se stoppa net, intéressée par ce que j'avais à lui dire. Elle semblait vraiment attachée à mon ancien guitariste s'étant reconverti contre l'espoir. A vrai dire, j'enviais un peu Reisuke d'avoir quelqu'un qui l'aimait autant à ses côtés. Je savais ce que cela faisait, de perdre quelqu'un qui était cher, et lorsque j'avais vu Arata se joindre à Yume-Nikki, moi aussi j'avais émis toutes mes objections.
Pourtant, j'espérais que Jessica aussi puisse comprendre un jour l'ampleur de notre combat. C'était aussi pour cela que je l'entraînai avec moi dans la salle de musique, là où s'étaient déjà réunis Kenichiro et Masuda, attendant notre arrivée à moi et à la blonde. Nous laissâmes donc Chiaki avec son cahier, remarquant au passage qu'elle était toujours dans son intense réflexion. Lorsque nous fûmes arrivés, la blonde ne prit même pas la peine de saluer mes camarades, me défiant du regard avec insistance afin que je parle. Cédant à son caprice, je dévoilai tout ce qu'il en était. – Rei n'est pas manipulé par qui que ce soit, il va bien. Il a simplement pris connaissance d'un fait qui l'a poussé à rejoindre notre organisation. Si il se lance dans un tel combat, c'est parce que c'est pour son bien.
– Te fous pas de ma gueule Kôsei ! S'exclama notre amie. Cette organisation dans laquelle tu es ressemble à une de ces sectes qui manipulent les gens faibles d'esprits ! J'ai connu ça. Tu crois que t'es dans le vrai, que t'as trouvé un endroit stable où vivre et progresser, et au final tu te rends compte que tu sers des intérêts encore plus sombres que ce que tu fuyais de base……Kôsei….Regarde toi, tu n'es plus que l'ombre de toi même.Tu n'as plus aucune lumière dans le cœur.
– Jessica a raison ! Approuva alors Masu. Depuis qu'Erika et Reisuke sont partis tu as changé radicalement. Où est le Kôsei plein d'espoir qui a tout fait pour monter ce groupe et consolider les liens qui nous relient les uns aux autres !?
– Ce Kôsei est mort, Masu. Déclarai-je en faisant profil bas. Il est mort en même temps qu'A…Non…Cela n'a aucun sens de continuer à parler de ça…
– Kôsei. Tu pourrais au moins mettre Jessica au courant de la situation non ? Me suggéra Kenichiro , mettant en avant sa maturité. La p'tite dame a le droit de connaître le pourquoi tu es pas dans ton assiette non ?
– Je….. Je marquai un temps d'hésitation. Etait-il vraiment nécessaire que moi et mon frère nous racontions cette histoire à Jessica ? Je ne savais pas quoi faire, ne voulant pas violer l'intimité d'Onii-chan , mais ne pouvant pas jouer l'autruche face à ce conflit avec mes amis. J'aurais aimé fuir la situation et régler le problème de cette façon, mais ce fut Arata qui brisa le silence. – J'ai été trop négligeant par le passé….Et un ami très cher à nous est mort à cause de ça. Notre vocaliste, Arata Kashiwagi est mort par ma faute.
– Ce n'était pas de ta faute ! Rétorqua alors Masu avec violence, tandis que Jessica semblait abasourdie par cette révélation. Arata a choisi de se donner la mort ! Tu n'aurais rien pu changer à ça !
– Arata est mort par ma faute Masu ! Hurlai-je, reprenant ainsi le contrôle. Sans ce foutu espoir, il serait encore en vie que tu le veuilles ou non !!
– Ah oui !? En vie pour faire quoi !? Pour regarder le monde et vivre le bonheur par procuration !? Tu appelles ça une vie Kôsei !!!? Arata a vécu la plus belle année de sa vie grâce à toi ! Même si l'histoire s'est finie sur une tragédie, tu ne peux pas te rendre responsable pour autant !
– Tu ne comprends pas…. Je me repliai sur moi même face à l'incompréhension de mes camarades. Onii-chan assistait à la situation, semblant désolé par ce qu'il se passait. Je sentais qu'il tentait de me réconforter, mais au fond je savais que si il était aujourd'hui dans cet était….C'était entièrement de ma faute. Je ne pouvais pas faire machine arrière. L'espoir avait emporté mon Arata, et mes sentiments positifs avec lui. – Kôsei. Reprit alors Kenichiro, tentant de détendre l'atmosphère. Je sais ce que tu traverses, mais pense un peu à Arata. Tu penses vraiment que de là où il est il veut te voir te morfondre et te détruire de l'intérieur comme tu le fais ?
– Tu….Tu as raison….Répondit-alors mon frère avant de me laisser rétorquer. Mais j'ai envie de continuer à faire vivre Arata au travers de moi….Alors….Je…. Sans que je ne puisse m'interposer, Arata mit notre main dans notre poche, pour en ressortir un dépliant qu'il posa sur la table du club. Lorsque Kenichiro et Masuda virent de quoi il voulait parler, leurs yeux s'écarquillèrent. Quant à Jessica, elle était partagée entre le choc qu'elle avait pris en apprenant la mort de notre ami, et l'intrigue de cette nouvelle aventure. Mon frère reprit la parole, désépaississant le mystère entourant cette proposition étrange. – Nous voudrions participer au festival musical annuel. Cela fait maintenant trois ans que nous avons participé à cet événement tous ensemble. Nous voudrions montrer à tous nos détracteurs qu'ils n'ont pas réussi à détruire nos vies. Que nous sommes encore tous ensemble unis derrière les couleurs de notre groupe, et que nous avons même réussi à nous faire de nouveaux amis….Et nous ne pourrons pas faire ça seuls…
– S….Sérieusement…. ? Bégaya Kenichiro.
– …Je refuse. Déclara alors Jessica. Je suis désolée de vous laisser tomber à un moment comme celui-ci, mais quelqu'un à qui je tiens est en train de suivre une mauvaise voie, et je dois m'assurer de le ramener à la réalité. Je ne peux donc pas répéter et encore moins participer à un concours.
– Huh !? C'était notre seule chance de tirer un trait sur cette histoire ! S'exclama Masu en guise de réponse.
– Jessica. Reprit mon frère avec sérieux. Reisuke va bien. Au terme de cet événement qui se déroule dans deux semaines, si tu y participes avec nous, je te garantis de ramener Reisuke dans le droit chemin comme tu l'appelles. Et ce moi-même. Tu as à y gagner, non ? Jessica s'arrêta un instant. Elle fixa le regard d'Arata avec insistance, cherchant à y déceler une vérité ou un mensonge. Lorsque son opinion fut faite, elle prit le papier en main, le lisant en diagonale, pour ensuite le claquer sur la table et croiser les bras , affichant un sourire défiant dans la direction de mon frère. – Je marche dans ton plan tête de gland. Mais je te préviens, si tu me carottes avec ton ultimatum, je t'assure que je vais te défoncer jusqu'à ce que ta sœur ne puisse plus te reconnaître.
– Ow yeah ~ Ca parle de moi isnt it ? Ca devient intéressant , folks ~ Ces mots furent prononcés par Akemi qui entra dans la salle de musique à cet instant précis, accompagnée par Chiaki que nous avions totalement laissé sur le côté. Ma sœur portait la rouquine qui semblait encore sur sa réflexion de tout à l'heure, ce qui fit sourire Onii-chan malgré lui. Lorsque la rouquine prit enfin la parole, elle lâcha une phrase qui eut l'effet d'une bombe sur nous. – Je me souviens maintenant……..Dit-elle sans conviction. Arata-kun….Arata-kun….Le boss final du niveau…Un monstre gigantesque gardant le trésor le plus précieux…..Le cheat code X, Y, Gauche, Bas , Droite ne marchait pas sur Arata-kun…..Mais Kôsei…..Kôsei n'avait pas besoin de cheat code….Il a réussi à vaincre le boss sans utiliser de code de triche……
– Qu….Qu'est-ce que tu racontes, Chiaki…. ? Bégaya alors la blonde.
– Je me souviens….Que dans le MMORPG « Collège Kibougamine » , Chiaki, Kôsei, et Arata étaient dans la même classe….Et le jour où Arata-kun et Kôsei-kun se sont alliés pour jouer dans le gymnase….Chiaki….Chiaki a appris ce qu'était l'espoir…..
Je…..
Kôsei-kun….Je n'ai aucun cheat code pour te dire que je t'aime beaucoup depuis ce jour……
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