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[FIC] Les Abîmes du Désespoir
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[FIC] Les Abîmes du Désespoir posté le [07/09/2016] à 12:40

Chapitre 20 : Une nuit ténébreuse et assassine

Ce soir-là, nous avions perdu le festival annuel de musique inter-lycée, au profit de la nouvelle « The Rising Sun » menée par son leader « Kashiwagi Arata ». C’était vraiment choquant, se de retrouver face à celui qui semblait être Onii-Chan vieilli de quelques années, surtout en sachant le funeste sort auquel il avait eu droit quelques années auparavant. Après le concert, j’avais été le voir, et pour toute réponse il reporta les explications, me donnant rendez-vous quelques jours plus tard.

Je dus me rendre le jour fatidique directement à la résidence des Kashiwagis, celle où habitait encore Toshiro, sa femme, et apparemment son fils. Ce fut d’un pas lourd que je me rendis sur les lieux de ce qui allait sûrement être un affrontement entre moi et le père, convaincu qu’il n’y avait aucun espoir à propos d’une éventuelle survie de mon frère. J’avais senti son corps froid contre ma main, je l’avais vu moi-même se donner la mort, c’était tout simplement impossible qu’il était encore en vie. Pourtant, j’étais décidé à démasquer cette personne se faisant passer pour mon frère à n’importe quel prix, si bien que je fus ponctuel à notre rendez-vous. Je demandai à Onii-Chan, le véritable cette fois, de se taire et de me laisser mener les opérations, ce qu’il fit, se retranchant en mon for intérieur pour me laisser le contrôle des choses, à moi, Hitotsu de Yume-Nikki.

Lorsque je sonnai à la porte de la grande bâtisse, le simple fait d’entendre le rythme de la sonnette faisait revenir des tas de souvenirs enfouis au plus profond de moi-même. Des images heureuses et marquées d’une profonde chaleur que je m’efforçai de balayer par l’image du cadavre suspendu au plafond de mon grand-frère qui avait marqué le début de mon allégeance au désespoir. J’avais depuis retrouvé un semblant de lumière grâce à Kenichiro et Masuda auxquels j’avais promis de revenir, mais j’avais encore énormément à faire avant de pouvoir reprendre ma vie, que ce soit pour Arata, ou pour dame Laïla en qui j’ai placé toute ma confiance.

J’attendis quelques minutes, m’efforçant de ne pas laisser cette profonde conviction du désespoir qui était la mienne être ébranlée par quelques vieux souvenirs qui appartenaient eux-aussi à l’autre monde, lorsque l’on vint finalement m’ouvrir la porte. Je m’attendais à ce que ce soit le père qui le fasse, mais ce fut « le fils » qui se présenta. Lorsqu’il ouvrit la porte, il posa son regard sur ma mine décomposée avant d’esquisser un sourire chaleureux : exactement le même que celui arboré par Arata lorsque je venais le voir il y a quatre ans de cela.


– Tu es donc vraiment venu, Kôsei. Entama celui semblant être mon ami avec le sourire. Cela fait longtemps que je t’attends. Tu es la personne dont j’ai le plus envie de faire connaissance.

– Je sais que tu n’es pas Onii-chan. Déclarai-je froidement en guise de réponse. Je suis venu trouver des réponses sur le pourquoi tu souilles sa mémoire, une fois que je les aurai, je te réduirai en pièces.

– Je vois…Je suppose que malgré tout, on ne peut duper quelqu’un qui aimait autant Kashiwagi Arata que toi. Ne t’en fais pas, je ne t’ai pas fait venir ici pour rien, Nishijima Kôsei….Ou plutôt, membre numéro un de la brigade anti-espoir de la guilde Yume-Nikki, Hitotsu.

– Tu es bien renseigné. Tu sais d’autres choses sur moi ? Déballe tout qu’on en finisse tant que tu veux jouer ton intéressant.

– Simple déduction à partir des éléments que j’ai. Après tout, Arata Kashiwagi était le Hitotsu d’origine chez Yume-Nikki. Je suppose que tu as repris sa position une fois que celui-ci est mort, pour continuer son œuvre n’est-ce pas ?

– Tes déductions ne sont pas mauvaises. Répondis-je toujours aussi froid. Cependant, je me demande où tu veux en venir en me parlant de ça.

– C’est bien simple en y réfléchissant. Rétorqua l’image de mon frère en arborant un sourire mesquin. Tu te dis vouloir continuer l’œuvre de Kashiwagi Arata …. Seulement, sais-tu vraiment ce qu’étaient ses objectifs en entrant chez Yume-Nikki ? Je veux dire, ses véritables objectifs bien sûr.

– Que veux-tu dire ? Tu penses connaître mieux que moi les sentiments d’Arata ?

– Et si je te disais oui, que me dirais-tu ?

– ….C’est plutôt intéressant. Répondis-je après quelques secondes de lourd silence. Je suis curieux d’entendre ce que tu as à me dire concernant mon frère. Allons-y.


Mon hôte me sourit , affichant une pointe de malice dans son regard. Ce qui se trouvait à l’intérieur de ces murs était sûrement un piège, mais je devais le suivre malgré tout puisqu’il restait une probabilité qu’il détenait quelque chose que j’ignorais sur Onii-Chan, et je devais absolument tout savoir si je voulais prétendre à faire perdurer sa mémoire dans ce bas monde le temps que j’étais encore en vie. Je traversai donc toute l’allée extérieure menant jusque chez mon ami, suivant celui se faisant passer pour lui avec attention. Je restais l’esprit en alerte , guettant tout éventuel piège ou toute embuscade. Après tout, je n’étais pas le bienvenu ici, surtout en considérant l’animosité régnant entre moi et Toshiro Kashiwagi. Onii-Chan quant à lui restait au fond de moi, et c’était mieux ainsi, je ne voulais pas qu’il entende des révélations trop difficiles à encaisser, surtout venant de celui ayant emprunté sa voix et sa bouche.

Une fois entrés dans la bâtisse, mon hôte m’invita à le suivre jusqu’à la chambre dans laquelle nous nous réfugiions moi et mon frère de cœur afin de partager ces moments si chauds dans mon cœur qu’ils le faisaient brûler de l’intérieur. Il m’invita à m’installer sur une chaise, ce que je fis sans sourciller, attendant la vérité qu’il avait à me proposer concernant les véritables objectifs de celui que j’aimais tant depuis tout ce temps. Lorsqu’il reprit la parole, sa première phrase annonça le ton de la conversation, ayant l’effet d’une bombe sur mon esprit déjà assez tourmenté sans ce genre de révélations qui ne faisait qu’envenimer les choses.


– Tout d’abord, permets-moi de me présenter, Kôsei. Déclara l’homme tout aussi machinalement que je parlais habituellement. Je t’aurais bien indiqué un nom, mais je n’en ai pas. Je n’ai pas non plus de réelle apparence physique. Je suis un Doppelganger. Je vis ma vie en dévorant celle d’autrui, en m’appropriant son apparence physique, ses acquis matériels , ses relations, ses sentiments…Je n’ai pas d’existence m’étant propre , et j’ai toujours besoin d’un hôte pour survivre dans ce monde où je n’ai rien pour moi.

– Je le savais que tu n'étais qu'un faux. Une imitation faite pour duper les autres. Qui est au courant de cette mascarade, Doppleganger ?

– Je suis un professionnel. J'ai préféré tirer avantage de mon handicap en proposant mes services d'imposture à qui le voulait en échange d'une existence. Kashiwagi Toshiro est celui qui m'emploie. J'ai eu pour consigne de devenir le fils qu'il avait avant que ce-dernier ne se suicide. Je dois devenir le digne héritier de Toshiro Kashiwagi en la présence de son fils, Arata.

– Tu souilles la mémoire de mon frère….Avec le consentement de son père…..Vous n'êtes…Que des monstres….Je vais tous vous faire regrett –

– Je n'ai pas fini. Me coupa Doppelganger. J'ai eu donc accès à tous les secrets cachés de Kashiwagi Arata, et c'est pour ça que je t'ai fait venir.


Devant mon scepticisme , Doppelganger s'en alla vers le bureau de mon ami qui n'avait pas bougé d'un pouce. Sur l'écran d'ordinateur était écrit un message vert clair sur un fond noir : « For legal reasons, Dueling Network will be taken offline until further notice. I apologize for the inconvenience. ». Ce message qui était le dernier du site, fit ressortir des tas de souvenirs enfouis en moi. Arata m'avait montré pas mal de choses concernant le jeu, et c'était encore son deck que je jouais aujourd'hui. Je me rappelai de ce fameux jour où mon frère était en finale d'un tournoi dans lequel il affrontait un joueur du nom de « Flaming_Ice ». Je supportais mon allié de derrière tandis qu'il me disait de me taire. Saffira avait porté le dernier coup à Ignister le dracoassassin, et le duel s'était terminé là-dessus. Nous avions fêté ça dignement du soir…


– Oi, Kôsei je te parle. M'interrompit l'autre dans mes songes. Voici le journal intime d'Arata Kashiwagi.

– Son…Journal intime !? Bégayai-je, interdit.

– Quand tu es seul, j'imagine que la seule chose qu'il te reste à faire est de parler à un bout de papier tel que celui-ci. Cela peut paraître ridicule…Mais cela m'a permis de bien prendre connaissance de l'état d'esprit de celui que tu aimais tant. Il est temps pour toi de découvrir la réalité, Kôsei.


Doppelganger ouvrit le cahier à la page marquée au préalable, comme si il attendait que je vienne à lui afin de dévoiler ces quelques vérités dans un but qui m'était inconnu. Me faisant signe de m'asseoir, il me laissa m'installer convenablement avant d'entamer ce qui allait avoir l'effet d'une bombe pour moi.


« – Aujourd'hui j'ai rencontré quelqu'un de vraiment étrange. Nous étions tous les deux convoqués dans la salle des professeurs pour cette stupide histoire de clubs, et ce garçon qui était avec moi semblait vraiment déterminé à réaliser un rêve….Devenir musicien professionnel. On a eu un affrontement lui et moi, et pour tout dire, j'ai du rejeter en bloc ses arguments pour ne pas craquer devant lui. Pourquoi moi je n'ai pas le droit de vivre de mes rêves…..J'aimerais tellement être aussi insouciant que Kôsei… »

– Ce sont……

– Ce sont ses mots oui, ses impressions quand il t'a rencontré. C'est ce qui m'a permis d'imaginer l'homme que tu étais. Il y a encore des tas et des tas de pages te concernant, mais ce n'est pas le plus intéressant. T'es-tu déjà demandé ce qu'il serait arrivé à Arata si il ne t'avait pas rencontré ?

– Il aurait été malheureux…Mais en vie……Admis-je avec tristesse.

– C'est là que tu as tort, Kôsei. Me reprit l'imposteur.

– Comment ça…. ? Arata serait mort … ? Comment peux-tu déterminer ça juste en lisant son journal intime ?

– « Il faut que je trouve une solution pour m'échapper de l'emprise de mon père…N'importe quoi…A n'importe quel prix….Je…Je veux partir loin d'ici…. » Voilà le genre de choses qu'il écrivait avant de te rencontrer. Il cherchait quelque chose ou quelqu'un à qui se raccrocher….Et Yume-Nikki a croisé sa route. Laila Serizawa, la leader de cette guilde noire, lui a alors promis de le rendre plus fort.

– La force seule n'est pas un but. Repris-je alors mon interlocuteur. Quel était le but derrière tout ça ? Quel était le véritable but d'Arata.

– Je vais te montrer. Me déclara froidement Doppelganger. Suis moi.


Je suivis Doppelganger sans grande conviction, mais assez curieux de ce qu'il en était quand même. Comment aurait fini Arata s'il ne m'avait pas rencontré ? Cela m'intriguait vraiment à vrai dire….Quelle réponse allait me montrer l'image de cet homme qui était censé représenter mon frère ? Je réfléchissais à d'éventuels scénarios tandis que nous parcourions ensemble les allées de cette grande bâtisse qu'était celle des Kashiwagis. Les allées étaient sinistres en cette nuit ténébreuse. C'était presque similaire à ces terres moroses dans lesquelles j'aimais m'épanouir dans la solitude. J'appréciais vraiment cette traversée, et l'avatar de mon frère semblait aussi en être satisfait. Nous arrivâmes au fond du couloir qui semblait être un cul de sac, mais à ma grande surprise, l'homme poussa un mécanisme dans le mur qui enclencha l'apparition d'un escalier menant vers le bas.


– Suis-moi. M'ordonna alors froidement celui qui était censé me révéler les secrets de mon frère. La vérité que tu cherches se trouve en bas de ces escaliers.

– C'est intriguant. Allons-y, je suis curieux.


Nous descendîmes alors chacune des marches d'un pas lourd , nous traînant jusqu'au bas de ce qui semblait être un souterrain dans le manoir. Plus je me rapprochais au fond des quartiers de mon frère, plus j'entendais des cris provenant de cet endroit. Comme des cris de désespoir incessants qui inondaient l'air de présence glaciale et malsaine. Bien évidemment, ce changement d'atmosphère ne me faisait rien, à moi qui était un habitué du désespoir le plus profond, pourtant, l'avatar d'Arata, lui, semblait de plus en plus enivré par ce qui était sûrement des cris de douleur déformés par le désespoir.

Lorsque nous arrivâmes enfin sur les lieux, je me trouvai devant un spectacle vraiment surprenant, quelque chose que jamais je n'aurais imaginé alors. Toshiro Kashiwagi et sa femme, les parents de mon frère, étaient les personnes à l'origine de ces cris. Ils étaient tous les deux enfermés dans une cage comme des animaux, attachés aux barreaux depuis l'intérieur, les empêchant ainsi de bouger convenablement. Surpris par ce qu'il se passait devant mes yeux, je pris le soin de m'avancer un peu plus afin de discerner le visage des deux individus dans cette pièce sombre éclairée à la bougie. Pas de doute, c'était bien les parents d'Arata qui se tenaient attachés dans de la paille, comme des bêtes.


– Alors c'est toi qui est à l'origine de tout ça , vaurien !!! Me hurla l'ordure, persuadé de ma culpabilité dans cette séquestration. Je vais te faire payer ça en te faisant tuer une bonne fois pour toutes !!!!

– C'est faux. Ce n'est pas lui qui est à l'origine de cette action. C'est moi. Le coupa Doppelganger.

– Co….Comment….!!? Bégaya Toshiro, interdit.

– Je ne fais que respecter les engagements de notre accord, Toshiro Kashiwagi. Vous m'avez demandé d'agir exactement comme votre fils l'aurait fait en subissant vos enseignements. En étudiant attentivement le comportement d'Arata, en m'appropriant ses sentiments, en m'attachant à ce qu'il aimait, en étudiant ce qu'il étudiait, en me liant avec les personnes qu'il aimait, en côtoyant les personnes qu'il détestait, je suis devenu Arata Kashiwagi comme vous le vouliez, et j'en suis arrivé à une seule conclusion.

– Es-tu sûr de ce que tu avances….Doppelganger…. ? Avançai-je alors devant cette déclaration remettant en cause toute ma peine passée. C'est vraiment….Ce qu'Arata allait vivre…. ?

– Je suis désolé de ne pas avoir pu te retrouver plutôt, Nishijima Kôsei. Depuis que tu as rejoint Yume-Nikki, tu as perdu tes habitudes, j'ai du donc faire les concerts encore et encore pour espérer que tu viennes à moi. Quand j'ai su qu'Arata Kashiwagi s'était suicidé, je me suis senti assez mal d'usurper l'identité d'un mort, et encore plus par suicide. Je me rachète donc auprès de moi-même en te conviant au véritable scénario final de la famille Kashiwagi.


Je restai sceptique devant l'attitude de Doppelganger. Je pouvais facilement deviner la suite, mais si j'étais dans l'erreur, c'était moi qui allait passer pour un dégénéré, donc je m'assis tout simplement sur la chaise en bois qui était face à la table de la même matière tandis que l'être en face de moi continuait ce qu'il appelait le scénario final. Il sortit un vieil autoradio qu'il brancha avant de laisser tourner une chanson que je reconnus immédiatement lorsqu'elle retentit dans l'espace sinistre éclairé à la bougie dans lequel nous nous trouvions.


https://www.youtube.com/watch?v=CUrXFqXkxR8


– J'ai réfléchi à des tas de moyens d'en finir avec toi, Papa, et c'est sur cette musique que j'ai envie de le faire….Après tout, c'est cette boîte à musique que tu avais reçu en guise de cadeau de collaboration avec ton entreprise que tu m'as offerte pour ne pas la jeter….Et c'est cette musique qui m'a donné le goût au son. J'étais littéralement subjugué par cette petite boite qui projetait un son si mélodieux…. J'ai écrit ma première chanson dessus tu sais…


Se retournant pour chercher quelque chose, Doppelganger commença à fredonner les paroles qu'il avait écrit une dizaine d'années auparavant. La voix d'Arata fut le seul son qui retentit dans l'espace sombre et sinistre, son père, lui, était en arrêt total, de même pour sa mère qui n'avait pas prononcé un mot depuis le début de son emprisonnement.


– Les joies et les amis sont précieux ♫ Je chérirai , ces moments à jamais ♫ Je deviendrai une joie pour eux ♫ Refusant le désespoir ♫ Lorsque , le monde de noir sera peint ♫ Nous chanterons avec entrain ♫ Et là, le soleil brillera ♫

– Cette chanson….Arata……

– Ma première réelle improvisation. Loin d'être parfaite, certes, mais c'est elle qui a marqué mes débuts dans le monde de la musique. Bien, Papa…Il est temps pour nous d'en finir.


https://www.youtube.com/watch?v=OQEcu3n1F3c


Avant que l'un de nous puisse protester, Arata sortit un revolver d'un coin sombre de la pièce, le braqua sur sa propre mère, et la tua d'un seul coup vif que l'on ne put même pas prévenir. La balle s'écrasa sur la femme qui lâcha un cri étouffé dans le torrent de sang qui gicla de son corps au moment même où l'impact se forma dans son crâne. Elle s'écroula ensuite sur son mari sans faire d'avantage de bruit. Elle était morte. Arata….Arata venait de tuer sa propre mère sous mes yeux impassibles. Son père quant à lui repoussa le corps de la femme qui l'encombrait bien trop désormais. S'accrochant aux barreaux de la prison de fer, il reprit la parole à l'intention de son fils.


– Arrête !!!!! Lâcha-t-il en essayant de contenir les quelques larmes hypocrites qui allaient couler le long de ses joues. Je t'ai donné une identité, un avenir, un travail, tout ce dont tu pouvais rêver….Et c'est comme ça que tu me remercies !!!?

– Tu m'as pris tous mes rêves et tous mes espoirs avant même que je ne puisse les développer. Tu m'as détruit toi-même, Papa. Tu n'as jamais eu la moindre considération pour moi. Je n'étais qu'un objet qui hériterait de toute ta fortune créée sur un scandale et des morts. Ton argent sale généré par tes vices, je n'en ai jamais voulu.

– C'est faux !!! Rétorqua le père, cherchant à éviter la mort. J'ai fait tout ça pour ton bien Arata !!! Je voulais que tu aies une vie heureuse et bien remplie !!!

– C'est donc pour ça que tu as craché sur son corps en l'insultant de misérable ? Rétorquai-je avec une profonde rage envers l'homme. Ne viens pas me dire que tu l'aimais pour essayer de sauver ta vie, grosses saloperie !!!!

– Toi…… !!!!!! Tu as toujours été la source de nos problèmes, depuis notre première rencontre !!!! Sans toi….Sans toi…. !!!!!

– Sans Kôsei, je n'aurais jamais vécu. Je n'ai vécu qu'une seule année, mais c'était suffisant. J'ai eu beaucoup plus de satisfaction en un an de vie…J'ai été beaucoup plus aimé, respecté en un an de vie….J'ai existé d'avantage en un an de vie que je n'aurais jamais existé pour toi. Toshiro Kashiwagi, j'existerai pour toi jusqu'à la fin des temps, puis mon nom sera associé au tien pour l'éternité, je suis ton assassin.


Toujours sous mon regard impassible, Arata pointa son arme sur le père qui me supplia de faire quelque chose pour le sauver des griffes de celui qui incarnait son fils. L'homme se tortilla, s'agenouilla, pleura, hurla, il fit tout ce qui était encore en son pouvoir pour me rallier à lui, allant même jusqu'à me proposer la fortune familiale qui était destinée à son fils si jamais je coopérais avec lui. Mais je n'avais aucun intérêt à arrêter Arata ni à a défendre son père. Ce que je voyais là n'était que le propre désir de mon grand-frère, le scénario qui se serait passé si je n'avais pas été là…Je devais aller jusqu'au bout de cette scène, par respect pour celui que j'estimais.

Arata mima le fait de tirer une balle, mais il jeta l'arme à la place. Il s'avança vers son père, attrapant un couteau de cuisine qu'il avait dissimulé dans la pénombre de la pièce mal éclairée, avant de pénétrer la cage de fer en se jetant sauvagement sur l'homme qui représentait son père. L'homme , attaché , ne pouvait opposer la moindre résistance, hurlant de plus en plus fort au fur et à mesure que son fils lui assénait des coups au travers du corps. Le père de mon ami lança un ultime regard dans ma direction, m'implorant de ses yeux de faire quelque chose pour lui, mais dans mon regard, il n'y trouva que le vide. Je restai sagement assis sur ma chaise tandis que le script du scénario final était fait de cris d'horreur et de coups de sang, j'attendais de voir jusqu'où irait l'épilogue de cette scène tandis que mon frère repeignait l'espace souterrain dans lequel nous étions de rouge écarlate. Dans son élan de sauvagerie, il asséna un coup qui me projeta une traînée de sang droit sur le visage, mais cela ne me perturba pas. Je me contentai d'essuyer machinalement la tâche laissée avant d'assister aux derniers moments de l'homme cruel et détestable ayant lui même élevé son assassin.

Le dernier des coups qui acheva Toshiro fut symbolique pour Arata et moi, puisque mon ami se saisit d'un archet de violon qu'il planta dans le corps déjà bien amoché de son paternel. L'exécution était terminée. Les parents d'Arata étaient morts, et avec eux disparaissait tout ce qu'il restait de la famille Kashiwagi et de cette sombre histoire. The Fallen Moon était désormais la seule trace prouvant que mon frère avait existé quelques années auparavant, puisque ses propres parents n'étaient plus. Gravant les images auxquelles je venais d'assister dans mon esprit, je me levai de la chaise sans la moindre émotion , remontant les escaliers comme après avoir vu l'épilogue d'un film au budget moyen. Doppelganger fit de même, et ensemble nous remontâmes dans la chambre de mon ami, sans se préoccuper de l'acte commis dix minutes plus tôt. Dégoulinant de sang, l'avatar de mon frère prit la parole d'un ton machinal.


– J'ai donc terminé mon contrat en tant que Kashiwagi Arata. Ma mission est désormais terminée, Kôsei.

– Que vas-tu faire maintenant… ? Tu as commis un double homicide tout de même….Je doute que tu puisses encore être libre d'action après ça.

– Ne t'en fais pas. D'ici quelques jours je serai sous un autre contrat…Et puis je te l'ai dit, je n'ai aucune identité propre. Ils pourraient retrouver mon ADN, ils ne retrouveraient jamais mon nom ou mon adresse, puisque même moi je ne connais pas ces détails élémentaires. Je vais donc laisser ton ami reposer en paix comme il aurait du le faire depuis bien longtemps, et je vais prendre une autre identité afin d'assurer ma propre survie.

– Je vois. Quelle sera donc cette identité ? Repris-je, intéressé par ce qu'il allait me dire.

– Je ne peux le dire. Je ne peux prendre le risque que par le fait d'une simple reconnaissance pour ce que j'ai fait, tu noues des liens avec moi. Je n'ai pas d'identité propre. L'amitié, la rivalité, l'amour et la haine ne sont pas pour moi ni pour les personnes qui me côtoient. Je ne fais que jouer le rôle que l'on m'attribue jusqu'à ce que mon contrat prenne fin où que le rôle en question se termine de lui même comme tu as eu l'occasion de le voir ce soir.

– Je vois….Eh bien dans ce cas, je te souhaite une bonne route, Dopp…..Arata..

– Je te souhaite la paix, Kôsei. Onii-chan sera toujours là pour toi, sois en sûr et certain.


https://youtu.be/nTHHjOvpPXA


Nous routes se séparèrent à cet instant. Je sortis de la résidence Kashiwagi tandis que l'homme , ou la femme d'ailleurs, ayant encore l'apparence d'Arata, resta sur les lieux afin de « se débarrasser de tout ce qui faisait de lui Kashiwagi Arata ». De mon côté, je rentrai dans ce monde de ténèbres qu'était le mien, repassant en boucle les images du père agonisant et implorant mon aide, mêlant en même temps un sentiment de devoir accompli qui résonnait dans ma tête. Tout ce qui rattachait Onii-chan à ce bas monde était mort avec ses deux parents. Lorsque j'expliquai ce qu'il s'était passé à ce dernier, il était satisfait que son père avait enfin été puni pour tout le mal qu'il avait semé, pour lui et pour les autres personnes qu'il avait détruite moralement ou physiquement.

Ce fut la conclusion de l'histoire d'Arata, laissant mon histoire à moi commencer. Petit à petit, j'allais pouvoir me débarrasser de cette culpabilité qui me rongeait l'esprit, pour pouvoir me consacrer au futur et à mes véritables objectifs. Avec l'aide d'Onii-chan, je devais désormais protéger les choses qui m'étaient chères. Dame Laïla menait un combat de son côté également, et même si l'histoire d'Arata était réglée, j'avais encore une haine envers l'espoir qui s'est volatilisé sous mes yeux, emportant avec lui mon frère, mais aussi agissant en épée de Damoclès sur celle qui m'avait tant aidé ces deux dernières années. Je ne pouvais me résoudre à perdre Dame Laila pour un stupide sentiment m'ayant déjà pris assez de choses, et ce fut ma motivation pour retourner au château de la Yume-Nikki.


https://www.youtube.com/watch?v=uJgEGTS13x8

Lorsque j'arrivai sur les lieux, j'eus la surprise de voir un évènement inattendu qui me laissa bouche bée. Dans cette salle où nous nous réunissions tous les jours pour recevoir l'ordre du matin se trouvaient Reisuke, accompagné de Dame Laïla, tous deux habillés en tenue de bataille. A leurs côtés se trouvaient Juuni, la membre numéro 12 , Achra, la numéro 10, qui n'était autre que ma sœur Akemi, mais aussi Yatsu, le numéro 8 , Jordan. Tous les trois étaient également habillés dans des tenues de bataille. Deux autres membres de la Yume-Nikki, les numéros 4 et 5, Yotsu et Itsutsu, étaient également présents. Tous portaient leurs masques respectifs.


– Nous t'attendions, Hitotsu. Me déclara alors la leader du mouvement. Où étais-tu ? Nous avons essayé de te joindre et n'avons trouvé que le silence.

– Des choses se sont passées. Déclarai-je machinalement. Le numéro trois, Toshiro Kashiwagi, a trouvé la mort il y a quelques heures. J'ai assisté à ses derniers moments. Il a été assassiné par son fils, Kashiwagi Arata. J'ai pris du temps pour confirmer la mort, mais il n'y a aucun doute.

– Bien, cela nous fait donc un membre de moins dans nos rangs. Me répondit Dame Laïla sans réellement s'en préoccuper. Il agissait de toute manière pour ses propres intérêts. Très de plaisanteries, Hitotsu, l'heure est grave.

– Que se passe-t-il ?

– L'alliance de Nanatsu est passée à l'action. Ils ont décidé de commettre l'acte irréparable comme nous l'avions anticipé. Ils sont partis ensemble dans cet objectif.

– Comment !? M'exclamais-je, interdit. Cette folle a donc franchi le pas !!? Qui est parti avec elle !?

– Mutsu, Futatsu, et Kyuu. Me répondit Juuni qui était vraiment ma meilleure alliée dans cette guerre interne. Ces trois abrutis la suivent en pensant qu'elle va enfin passer à l'action.

– Et toi…Tu n'es pas avec eux ? Déclarai-je à l'attention de Jordan le numéro 8 d'un ton glacial

– Il a compris les objectifs de Laila. Me coupa alors Reisuke. Nous ne voulons pas de morts inutiles dans ce conflit, mais Cécilia et les autres ont bien l'intention d'asservir la ville, si ce n'est le pays , voir le monde, en se servant du leadership de Laila comme bouc émissaire. Nous devons à tout prix mettre un terme à ses agissements.


Je m'arrêtai quelques secondes tandis que tout le monde était déjà prêt. Je me retournai , ouvrant le long tiroir contenant mes affaires de bataille. Sans me retourner, je pris la parole à l'intention de ma dame.


– Dame Laila, déclarai-je de mon ton habituel. Dois-je me préparer à prendre la vie de cette femme ?

– Si les circonstances s'y prêtent et que tu n'as pas le choix, tue-là. Et cela s'applique pour tout le monde ici, n'hésitez pas à tuer si vos adversaires menacent la vie d'autrui. Mais faites attention, nous ne serons sûrement pas seuls là-bas.

– Pas seuls ? Comment ça ? S'interrogea Juuni.

– Glory for Hope a reçu une invitation à se rendre sur les lieux. Nous avons pu intercepter la lettre en question afin d'avoir les coordonnées exactes de l'évènement, mais ils s'y rendront sûrement aussi. Déclara Yotsu , inquiet.

– C'est du bon travail,Yotsu. Tu peux donc nous guider sans problème je suppose ? Demanda alors ma dame.

– En effet, je peux le faire aisément.

– Bien, partons.


Nous nous mîmes tous en route, moi, Reisuke, Laila, Jordan, Juuni, Yotsu , Achra et Mitsu, sachant que nous représentions à nous tous l'escouade de Yume-Nikki qui était encore réuni autour des objectifs premiers de notre Dame : la destruction pure et dure de l'espoir dans notre monde. Nous quittâmes donc les terres qui étaient les nôtres, ce royaume de tristesse et de désolation que nous avions aménagé pour en faire notre quartier général, afin d'atterrir dans la pénombre de la nuit appartenant au monde réel. D'après Yotsu, nous devions nous rendre à dix kilomètres de là, sur la falaise Sekai, connue pour son panorama splendide et son patrimoine culturel. Nous nous demandions ce que faisait Cécilia sur cette falaise, et ce fut Mitsu qui nous dit le décor de la scène. Une source Ener-D se trouvait sur place, et cela suffisait pour que Cécilia accumule une source de pouvoir suffisante pour entreprendre des choses plus grandes. Lorsqu'elle mentionna ce fait, ce que m'avait raconté ma Dame à propos des véritables objectifs de la femme sale me revint en tête. Il fallait absolument qu'elle soit arrêté, et ce à tout prix.

Nous mîmes une heure à nous rendre sur place, la brigade anti-espoir et moi. Au pied de la falaise, nous distinguâmes en ce coin plutôt reculé de la ville quelque chose qui était vraiment étrange. Tandis que seul le bruit des vagues retentissait dans ce panorama d'ordinaire plutôt attrayant mais sinistre aujourd'hui, la grande muraille rocheuse s'élevait jusqu'à ce qui semblait être les cieux desquels se dégageait un pilier d'énergie dont les couleurs s'alternaient entre vert, bleu, violet, et rose. Nous arrivions déjà assez tard, peut être même trop tard.

En tant que leader, je pris donc les devants en annonçant les directives de chacun pour cette mission capitale.


– Votre attention s'il vous plaît. Déclarai-je avec conviction. Il est temps pour nous de rétablir l'ordre dans notre mouvement en éradiquant une bonne fois pour toutes ceux qui osent défier la loi de Dame Laïla. Les ordres sont simples : Vous empêchez les fidèles de Cécilia de nuire, et si ils attentent à la vie d'autrui, vous êtes libres d'attenter à la leur. N'oubliez pas que nous ne voulons pas de morts inutiles, il s'agit donc de ne menacer leur vie que si ils menacent une vie eux-même. Nous allons donc nous séparer et prendre chacun une cavité menant au sommet. Eliminez tous les obstacles sur votre route et nous nous rejoignons là-haut.

– Très bien. Répondit mon auditoire en choeur.

– Yotsu et Mitsu, vous prendrez ce chemin. Déclarai-je en désignant une des cavités de la falaise. Yatsu, tu emprunteras celui-ci. Achra et Juuni, je vous demanderai de prendre ce chemin-là. Rei et Dame Laïla, vous emprunterez celui-ci et je me chargerai de l'entrée principale. Tout est clair ?

– Oui. Nous partons donc. Me répondit Mitsu, entraînant son camarade avec elle.

– Je me mettrai en travers de leur route pour toi, Laïla. Enchaîna Jordan avant de partir à son tour.

– Yahooo ! ~ Ca va être so wonderful ! Bad trip with Juuni !!! ~ Fight the foes and kill 'em all ! ~

– Hitotsu, t'as pas intérêt à crever. Renchérit mon alliée avant d'entraîner ma sœur avec elle.

– Tu…Tu es sûr que tu ne veux pas rester avec Laïla ? S'interrogea Reisuke, se préoccupant sûrement de mes sentiments envers la femme.

– Non. Tu dois rester avec elle. Tu sais très bien pourquoi il est essentiel que vous restiez ensemble…Et puis…Je sens quelque chose de malsain provenant de l'entrée principale. Je risque de ne pas vous rejoindre avant un moment, et vous devez arrêter Cécilia à tout prix.

– Ne t'en fais pas, Rei ~ Renchérit ma dame. Hitotsu est le meilleur de mes éléments et le plus loyal. J'ai une totale confiance en ses décisions et je respecte sa force. Si il te dit d'emprunter ce chemin avec moi, fie toi à son jugement et fonce.

– Ce que vous venez de me dire m'a malgré tout réchauffé le cœur et donné un peu d'espoir. Déclarai-je à ma dame en me prosternant devant elle.


Dame Laïla sourit malgré elle avec gêne devant ce que je venais de lui dire. Elle dit à Rei de partir en avant , ce qu'il fit. Alors qu'il était un peu plus loin, elle releva ma tête , ôtant nos deux masques afin que je la regarde droit dans les yeux, et devant mes yeux écarquillés elle me déclara un « Tu es le seul en qui je peux vraiment avoir espoir, Kôsei. » avant de rattraper celui qui avait énormément d'importance dans ses objectifs. Ces mots qu'elle me firent l'effet d'une bombe dans le cœur, puisque malgré tout, je ressentais une certaine attirance pour la leader de notre mouvement. Remettant le masque qu'elle m'avait enlevé, j'étais désormais boosté comme jamais je ne l'avais été auparavant. Onii-chan qui n'avait rien dit depuis quelques heures désormais, reprit place à mes côtés, me chariant devant l'attitude que j'avais arboré face au leader du mouvement. Réfutant ses accusations sur le fait que je rougissais, je lui ordonnai de se taire, ce qu'il fit après un soupir.

Nous nous engouffrions donc dans l'entrée principale du site culturel qui était bien vide en cette nuit sombre et épaisse. Pénétrant la cavité dont nous ne pouvions voir la lumière de l'extérieur, nous scrutâmes chaque recoin afin d'en déceler la moindre menace. Le malaise que je ressentais vis à vis de ce chemin s'accentuait de plus en plus au fil de nos pas, et atteignit son paroxysme lorsque nous fûmes, Arata et moi, face à la dite menace que je redoutais depuis notre arrivée ici. Devant nous se trouvait une jeune fille habillée en tenue de moto. Sa longue chevelure blonde flottait au gré du vent glacial provenant du courant d'air de cette cavité sombre tandis que ses deux yeux bleus perçants me fixaient, éclairant presque le décor sombre de leur éclat lumineux. Lorsqu'elle me vit lui faire face, elle esquissa un sourire à mon intention avant de reprendre la parole de sa voix aiguë marquée par l'arrogance et le mépris comme à son habitude.


– Je m'en doutais que vous alliez venir ~ Déclara-t-elle avec ironie. Je ne vous louperai pas cette fois, je vais tous vous réduire à néant, tous autant que vous êtes !!!

– Cela faisait un moment, Toshiyuki Ren. Rétorquai-je machinalement. Malheureusement pour toi, j'ai mes propres objectifs, et je ne te laisserai pas interférer.

– Tch ! Ce n'est pas comme si je te laissais le choix beau brun. Tu es un de ces débris du désespoir qui tente de pervertir ce monde, je ne te laisserai pas faire. Une fois que j'aurai réduit tous les débris à néant, je me chargerai de détruire la source, cette Laila Serizawa !!!

– Pauvre folle. Tu ne sais même pas qui tu attaques. Tu ne connais même pas les objectifs de Dame Laïla. Tout ce que tu sais t'a été enseigné par cette Fondation du Futur que tu chéris tant alors qu'ils te manipulent. Tu devrais avoir honte d'être aussi ignorante, Toshiyuki Ren – ou plutôt – devrais-je dire Kurenai Ren n'est-ce pas ?

– Tu connais donc beaucoup de choses sur moi je vois. En effet, Toshiyuki Ren n'est qu'un pseudonyme. Mais je ne suis pas la seule à en porter un, tu le sais ça j'imagine, Nishijima Kôsei.

– En effet, mais cela ne change rien à mes objectifs.

– Donc tu es complice. Moi, Kurenai Ren, Vice-Leader de la première branche de la Fondation du Futur, je vais me charger de te mettre en pièces !!!!

– Je relève donc ton défi, moi, Nishijima Kôsei, Leader de la brigade anti-espoir de la guilde Yume-Nikki. Voyons qui de l'espoir ou du désespoir sera encore debout à la fin de cet affrontement.


Sans discuter d'avantage, nous nous jetâmes l'un sur l'autre moi et Ren, tous deux armés d'un katana que nous dissimulions dans notre dos. Un combat terrible se lançait entre moi et Arata d'un côté, et la jeune fille de l'autre. Chacun leader d'un mouvement qui était radicalement opposé à l'autre, nous nous livrâmes bataille dans cet espace froid et dénué de vie, le terrain idéal pour que je m'épanouisse enfin et que je révèle le secret inscrit au fond de nous.


– Onii-chan, il est temps pour toi de sortir. Déclarai-je machinalement.


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[FIC] Les Abîmes du Désespoir posté le [17/09/2016] à 15:49

Chapitre 21 : Torrent de flammes dans la nuit noire

La mise en garde de James Leocaser à sa petite-fille Jessica était vraiment des plus glaciales. Un conflit similaire à celui qu'il avait vécu en Australie allait apparemment se réaliser de nouveau, laissant cet endroit où nous vivions se dégrader jusqu'au chaos. Lorsque l'on y réfléchissait, c'était vraiment difficile d'imaginer la paix que l'on connaissait s'effondrer du jour au lendemain comme ça, mais c'était arrivé de la même façon selon James. La paix qui existait en Australie s'était volatilisée de nulle part pour laisser place à un champ de bataille nauséabond dans lequel des tas de vies avaient été perdues sans raison réelle. Plus j'y repensais, plus je ne pouvais trouver qu'une folie générale en guise de motif à ces affrontements. Si ce que le vieil homme nous avait dit était vrai, alors ce même accès de folie pouvait nous frapper à n'importe quel moment.

Mais alors que je pensais que ce que nous avait dit James allait se réaliser dans un futur tout de même assez loin ,je fus vite rattrapée par la réalité en constatant que le conflit avait déjà commencé. Les pierres fondatrices de ce qui allait être un chaos immense étaient déjà posées, et il était trop tard pour revenir en arrière. Lorsque le lendemain j'allai chez mon père pour lui expliquer la situation concernant ce qu'il s'était passé en Australie, j'eus la surprise de le trouver avec ma tante, Ugo et sa fille, autour d'un papier posé sur la table du laboratoire du patriarche. Hiroki n'était pas avec eux et cela m'inquiétait un peu puisqu'il n'était pas non plus rentré hier. Jessica fut la première à prendre la parole, toujours de sa dégaine habituelle.


– Salut bande de clampins ~ Alors, on se réunit autour d'un vieux bout de papier ? C'est quoi le deal ? Tête de gland est enfin mort ?

– Ce n'est pas le moment de rire, Jessica. La reprit alors ma tante. Yume-Nikki a finalement oeuvré. Ils nous ont envoyé une lettre nous donnant rendez-vous afin de les stopper si nous en avions le courage.

– Comment ça ? Rétorquai-je. Ils nous donnent une invitation à venir les arrêter? C'est complètement ridicule ! C'est un piège évident pour nous faire mordre à l'hameçon !

– Tais-toi donc gamine. Me coupa mon père. Il est évident que c'est un piège. Cependant, nous serons obligés de nous rendre sur place. Lis plutôt cette lettre.


Le patriarche nous tendit alors le bout de papier sur lequel je pouvais voir quelques lignes écrites à la main. Lorsque je plongeai mon esprit dans cette lettre, mon sang ne fit qu'un tour, réalisant exactement ce que voulait dire mon père concernant l'urgence de la situation.


« Salut à vous, les « Hope ».

Yume-Nikki est fière de vous convier à un événement qui sera historique dans la création d'un nouveau monde où le chaos et le désespoir seront à chaque coin de rue, sous chaque parcelle de terre de ce bas monde. Nous voudrions que vous soyez aux premières loges pour assister à ce jour, vous qui gardez cette futilité d'espoir dans vos cœurs.

Afin d'être sûrs que vous prendrez part au combat final, je tiens à susciter l'intérêt de l'un de vous en particulier. Yamada Hiroki, ton frère est avec nous tu le sais. Si tu ne te rends pas sur place afin de nous affronter dans cette bataille finale entre l'espoir et le désespoir, nous nous chargerons de supprimer la seule famille qu'il te reste ~ Je pense que cela sera suffisant pour te motiver à débarquer….A moins que tu ne veuilles vraiment que l'on t'envoie les restes de ton frère en pièces détachées ~ Le choix est le tien ~

Rendez-vous sur la falaise Sekai, là où se trouve notre source d'Ener-D la plus abondante, capable de réduire ce monde en cendres ~ »


– Hiroki…..Hiroki est parti juste après avoir lu cette lettre ? M'interrogeai-je.

– Il est parti comme une furie en hurlant qu'ils n'auraient pas Reisuke hohoho ~ Me répondit alors Ugo. Pourtant, c'est assez difficile à croire que Yume-Nikki veuille en venir à un tel affrontement. Personnellement j'ai du mal à cerner l'intérêt de cette guilde à réveiller une telle source.

– Je suis d'accord. Approuva alors Chiaki, la fille d'Ugo. Je ne crois pas en des sombres desseins de la sorte, même en venant de Yume-Nikki. Leur cible est l'espoir….Mais pas notre espoir à nous.

– Vous m'avez l'air bien sûr de vous le père et la fille. Z'êtes complices ou ça se passe comment !? Rétorqua la blonde du groupe avec agressivité.

– Ne te méprends pas hoho , je suis du côté des protagonistes ~ Mais j'ai suffisamment d'informations sur Yume-Nikki pour comprendre que leur but n'est pas de plonger le monde dans le chaos ~ Je pense que c'est une organisation tierce qui nous pousse dans un piège voilà tout.

– Peu importe si c'est un piège, si Hiroki y est allé, je dois le suivre. Continuai-je. Je me suis promise de ne pas le laisser mourir, et je vais tenir cette promesse ! Où se trouve la falaise Sekai ? Je dois vite m'y rendre.

– Je peux t'y emmener hoho ~ Je dois moi aussi m'y rendre de toute manière. Je compte moi aussi rejoindre ce combat pour me distraire un peu ~

– J'y vais aussi. Si cette grosse tâche crève là-bas, ça sera complètement inutile. Il faut qu'il reste en vie pour que je puisse le défoncer pour avoir pris une décision aussi débile.

– Je vais vous suivre. Enchaîna alors Chiaki. Ce jeu semble intéressant et j'aimerais aussi y participer. J'ai tous mes cheat codes avec moi.


Notre équipe se constitua rapidement face à la situation. Ugo, Chiaki, Jessica, et Moi étions donc l'escouade qui allait représenter Glory for Hope lors de cet affrontement avec ceux qui semblaient être de Yume-Nikki. Je demandai à mon père de rester là et de nous tenir au courant de la situation, ce qu'il fit sans broncher, nous faisant confiance pour la suite. Quant à nous, nous embarquâmes dans la voiture d'Ugo pour nous diriger à la falaise Sekai, là où allaient se dérouler des évènements auxquels nous ne comprenions pour l'instant pas grand chose.


Nous roulâmes une ou deux heures sans voir se dessiner le chemin qui nous mènerait vers le futur. Ugo semblait connaître la route où nous allions, apparemment, il avait déjà été sur la falaise Sekai. L'ambiance dans la voiture était assez lourde, personne ne prenait la parole, ruminant chacun de notre côté tout ce qu'il se passait aujourd'hui. Ce ne fut que deux heures plus tard que nous arrivâmes sur le lieu tant attendu, cette grande falaise s'élevant encore et encore vers un ciel illuminé par une intense source de lumière alternant les couleurs entre le bleu, le vert, le violet et le rose. Cette source d'énergie provoquait un petit bruit strident et continu qui retentissait dans les environs, mais se faisant écraser par le bruit de l'abattement des vagues sur la côte. Tout était teinté de noir et de nuances de gris, comme si les ténèbres elles-même avaient envahi ce décor qui semblait pourtant d'habitude assez reposant et chaleureux.


Nous descendîmes de la voiture tous les quatre avant de prendre le temps de scruter les lieux. Ugo fut celui qui brisa le silence.


– Eh bien dis donc, il se passe vraiment quelque chose ici hoho. Pas trop effrayée, Jessica ?

– Ta gueule. Rétorqua-t-elle froidement. Je sens quelque chose de vraiment malsain ici….C'est perturbant, vraiment perturbant.

– Je le sens aussi. Ajouta Chiaki. C'est exactement comme lorsque l'on est dans un Sas juste avant d'entrer dans la chambre du boss final….Il est donc temps de vérifier notre état….Matériel ok…Points de vie ok….FPS…..60….Compétences optimales….Tout est en ordre…

– Ma fille devient sérieuse hoho. Alors, par où allons-nous ?

– Comment-ça par où allons-nous ? Demandai-je à l'homme du groupe.

– Y'a 5 entrées dans ce truc et on est que quatre, c'est la merde totale. Me répondit la blonde.


Ugo s'interrogea sur la manière de procéder face à ces multiples bifurcations entravant notre route. Qu'est-ce qui allait nous attendre au fond, à quels dangers ferions nous face ? Toutes ces questions n'allaient trouver de réponse que lorsque nous serions au bout de ces chemins. Après quelques secondes d'hésitation, l'homme s'étant improvisé leader du groupe reprit la parole avec plus de conviction cette fois.


– Comme l'a dit le grec il y a maintenant 18 ans, procédons au hasard. Il est inutile de se tracasser la tête dès maintenant, de toute façon, quoiqu'il arrive, nous ne pourrons pas emprunter tous les chemins. Donnons nous tous rendez-vous au sommet. Si jamais l'un de nous n'y parvient pas, inutile d'aller le chercher tant que le conflit n'est pas résolu. A partir de maintenant, c'est du chacun pour soi, vu ?

– Mode multijoueur désactivé. Sélection du mode campagne. Répondit-alors sa fille Chiaki.

– T'es vraiment chelou Chiaki quand tu t'y mets. Mais moi ça me va. De toute façon je n'ai pas de temps pour me farcir des boulets donc celui qui crève c'est bien fait pour sa gueule ! Ricana la blonde, approuvant le « plan » de l'homme.

– J'imagine que nous n'avons pas le choix. Soupirai-je. Allonrs-y.


Nous nous dirigeâmes donc tous ensemble vers les différentes allées et partîmes tour à tour dans l'obscurité des cavités. Je m'engouffrai la dernière dans l'entrée la plus à gauche, m'enfonçant peu à peu dans la pénombre du tunnel qui s'ouvrait devant mes yeux. Tout était sombre et humide à l'intérieur. Seul le vent résonnait dans l'espace sombre, comme pour ajouter du sinistre à l'ambiance déjà assez malsaine omniprésente sur notre chemin.

Je marchai quelques dizaines de minutes avant d'enfin apercevoir une lumière au bout du tunnel. Je me hâtai dans ce qui était sûrement un chemin menant au sommet, mais lorsque je quittai la salle, je me rendis alors compte que mes soucis ne faisaient que commencer. En effet, je débouchai dans une sorte de cachot débouchant sur une large porte faite d'acier. Le périmètre semblait être entouré par des rochers qui portaient la falaise en même temps qu'ils ne délimitaient les lieux, mais cela semblait être aménagé, comme si quelqu'un était passé avant.

Je creusai dans mon esprit afin de savoir ce qu'était cet endroit étrange, et ce fut au bout de quelques minutes de recherche dans ma mémoire que je trouvai la réponse. Cette falaise, la falaise Sekai, était une ancienne prison incrustée dans la roche que l'on utilisait pour y enfermer les prisonniers de guerre. Elle avait été conservée puis rénovée afin de devenir un site touristique. J'ignorais vraiment pourquoi Yume-Nikki était venue ici parmi tous les autres endroits. Mais quelque chose d'autre ne faisait qu'amplifier mon malaise. J'avais une sensation de déjà vu, comme si ces lieux, cette situation, et cette sensation de chercher les ténèbres m'étaient familiers. Je ne comprenais pas grand chose à comment je pouvais avoir cette sensation de déjà vu alors que je n'étais jamais venue à la falaise Sekai, mais c'était perturbant.

Je me ressaisis. Après tout, il n'y avait personne d'autre que moi ici, je pouvais donc profiter du temps de solitude pour analyser un peu les lieux. Cela faisait maintenant une bonne année depuis ma dernière mission d'investigation sur les esprits du duel, mais mes habitudes me revinrent vite. Je me dirigeai tout d'abord vers la porte sur laquelle je posai ma main avant d'essayer de pousser. La porte était verrouillée de l'intérieur, impossible de continuer ma progression. Quant à la poignée, elle n'était pas du tout poussiéreuse. Elle n'avait laissé aucun résidu de poussière sur ma main, ce qui fut pour moi le tilt.

Quelqu'un était déjà passé ici et avait emprunté cette porte, sûrement déjà ouverte avant ça, pour au final la verrouiller derrière lui. C'était l'explication la plus plausible au fait que cette issue soit vaine. Sans perdre de temps, je me hâtai vers l'entrée de l'espace de bataille. J'avais une idée de qui avait emprunté le chemin que j'avais tenté de suivre en vain, et il ne fallait donc pas que je perde de temps puis qu'il pouvait être en grand danger si je n'agissais pas vite. Je ressortis donc du tunnel que je venais d'emprunter pour me retrouver au point de départ.

Je fus cette fois face à ce fameux cinquième chemin que nous avions mis de côté, faut d'effectifs pour le remplir. Prenant une grande inspiration, je me lançai de nouveau vers l'inconnu sinistre et froid que représentait ce tunnel, en espérant y trouver une issue cette fois.

Les chemins menant au sommet semblaient être tous similaires les uns aux autres. J'avais l'impression d'avoir repris la même route que celle dans laquelle je m'étais engouffrée au départ. Comme je l'avais fait quelques dizaines de minutes avant, j'atterris de nouveau dans ce qui semblait être un cachot, à la seule différence près que la porte du fond était ouverte.

J'avais donc bien raison, quelqu'un était passé avant moi dans l'autre chemin et avait refermé l'issue derrière lui. Priant intérieurement pour que ce « quelqu'un » ne fasse pas de bêtises, je me hâtai à mon tour vers cette porte qui me séparait de mes objectifs, mais c'était sans compter me faire interrompre de derrière par des bruits de pas résonnant jusqu'à moi. Je me retournai rapidement, attrapant par réflexe l'arme que je cachais dans mon corsage, un simple couteau dont je me saisis d'une main face à la menace qui arrivait.


https://www.youtube.com/watch?v=iLnvRmIpVZ0


Lorsque je pus distinguer ce qui se dirigeait vers moi, je découvris alors que j'étais rejointe par deux personnes portant une tenue assez sombre. Je pouvais affirmer en regardant leurs habits et leurs masques que tous deux étaient membres de Yume-Nikki. Ils étaient un homme et une femme, rigides face à moi.


– Donc c'était bien Yume-Nikki derrière tout ça ! Déclarai-je avec animosité. Ce crétin d'Ugo me le paiera !

– Tiens donc, Glory for Hope est donc déjà arrivée sur les lieux ~ . Déclara la voix féminine avec légèreté. Voilà qui est intéressant…Désespérément intéressant ~ Tu es la petite-amie de Hiroki n'est-ce pas ? Laisse moi quelques secondes le temps de me rappeler de ton nom…..

– Hakaze Namatame. Lui répondit l'homme sous le masque, me laissant reconnaître sa voix lorsqu'il prit la parole. Hakaze, vous êtes venus sur un champ de bataille qui ne vous concerne pas. Rentre avec les autres.

– Nous ne pouvons pas Reisuke. Répondis-je alors. Nous avons reçu une lettre faisant du chantage à Hiroki avec ta vie. Il a sauté sur l'occasion sans réfléchir en pensant que Yume-Nikki te ferait du mal si il n'y allait pas. Il est plus loin déjà, je dois m'assurer qu'il va bien.

– Hiroki….Il est décidément bien téméraire. Reprit alors la femme qui devait sûrement être Laïla, la leader de la guilde. Il ne suffit pas de voir le monde en blanc ou en noir pour se faire une idée de la situation, la preuve, Yume-Nikki est à la fois l'antagoniste et le protagoniste de ce combat ~

– Comment ça !? M'exclamai-je interdite.

– Une partie des membres de la guilde ont leurs objectifs qui diffèrent des nôtres et qui impliquent énormément de morts de blessés dans leurs délires. Rétorqua alors Reisuke. Nous sommes venus ici pour les mettre hors d'état de nuire, cela ne vous concerne pas, Hakaze.

– A partir du moment où Hiroki est impliqué là-dedans, cela me concerne bien plus que cela ne concerne la leader de Yume-Nikki. Rétorquai-je froidement. Je peux aller lui porter secours seule, nous avons toujours fonctionné comme ça.

– Je suis bien plus concernée à propos de cette affaire que tu ne le penses jeune fille ~ Ne me dis pas que tu as oublié que Yume-Nikki est désormais ma guilde ? En tant que tel, je dois régler les écarts liés à nos objectifs. Tu ne portes plus le brassard de la guilde, Hakaze Namatame. Tu es une membre de Glory for Hope, et par conséquent, tu es déchargée de toute responsabilité concernant nos histoires internes ~

– Je n'ai pas demandé votre avis. Je passerai cette porte avec ou sans votre consentement.

– Miséricorde…..Je n'ai pas envie de me battre et d'épuiser mes forces avant de régler ce soucis….C'est une perte de temps considérable….Allez, allons tous ensemble de l'autre côté, mais ne te mets pas dans le chemin veux-tu.


Je restai sur mes gardes en acceptant la proposition que j'avais gagné en étant fidèle au pourquoi j'étais venue ici. Reisuke et Laïla se tournèrent en étant en synchronisation pour se diriger jusqu'à l'accès tant convoité. Cependant, alors qu'ils étaient proches de me rejoindre, Une épée surgit de nulle part en se dirigeant droit vers la leader de Yume-Nikki. Reisuke la poussa contre le sol par réflexe, faisant tomber les masques qu'ils portaient lui et elle. L'épée lancée s'écrasa contre l'une des parois du mur tandis que de l'entrée nous entendîmes un « Merde, raté » venant d'une voix grave qui retentit jusqu'à nos oreilles. Lorsque nos regards se pointèrent sur la cavité, nous vîmes quelqu'un en sortir, et ce quelqu'un n'était autre que mon grand-père, Fujii Namatame.

Lorsque je le vis, mon sang ne fit qu'un tour. Il était celui qui voulait attenter à la vie de mon père, celui à cause de qui père avait souffert pendant ses jeunes années….Il était celui qui m'avait déjà vaincue une fois auparavant…Je restai en alerte face à lui, tandis que Reisuke et sa leader le regardaient avec insistance et mépris.


– Un joli comité pour me recevoir ~ Déclara-t-il alors avec sarcasme. J'ai pour mission de ne laisser passer personne ici. Des plans grandioses se passent en haut et vous n'y êtes pas conviés.

– Numéro 2 , Futatsu….Tu as donc choisi ton camp n'est-ce pas ? Déclara Reisuke avec une force que je n'avais jamais ressentie chez lui jusqu'alors. Tu es conscient que tes objectifs sont voués à l'échec tant que je serai sur ta route ?

– Bien sûr que je le suis. Je pensais que celui qui portait en lui l'héritier de l'Ener-D allait nous être utile, mais tu as trop été baigné dans ces histoires à l'eau de rose portant sur l'espoir. Heureusement, Nanatsu a de la suite dans les idées. Grâce à elle, le monde va connaître un tournant catastrophique ~ Quant à vous, vous mourrez avant de le voir haha ! Garunix, viens à moi !!!!


A la seconde où l'homme appela son monstre, l'oiseau de feu en question arriva dans la salle d'une vitesse fulgurante, recouvrant une bonne partie de l'espace alentour par un torrent de flammes devenant de plus en plus épaisses. L'air suffisant du vieil homme m'agaçait au plus haut point, et le voir proliférer toutes sortes de paroles ridicules concernant l'espoir d'Hiroki me faisait encore plus mal, si bien que je pris une décision assez radicale en la matière. D'un geste de main je poussai Laila et Reisuke en arrière, faisant désormais face à mon grand-père. Tout en gardant le regard posé sur le vieil homme rongé par les ténèbres, je pris la parole à l'intention de Reisuke.


– Je sais que j'ai moins de légitimité que toi aux yeux d'Hiroki. Déclarai-je en gardant mon sang-froid. Tant qu'il ne te verra pas, il n'acceptera pas de renoncer. C'est toi qui doit y aller, Reisuke. Je ne fais pas confiance à Rei de Yume-Nikki, je fais confiance à celui avec qui j'ai traversé des tas d'épreuves et qui a su relever la tête. J'espère ne pas faire une erreur.

– Hakaze…..

– Je comprends pourquoi Hiroki t'apprécie, Hakaze Namatame ~ . Enchéris la leader de Yume-Nikki. Tu ne regretteras pas ce geste. Après tout…Reisuke, Hiroki , et moi sommes dans la même situation déplorable et baignée dans le désespoir ~ C'est quelque chose que tu ne peux comprendre si tu n'es pas de notre monde, mais tu trouveras vite la réponse à tes questions, crois-moi.


Laïla et Reisuke partirent derrière moi vers la salle suivante, me laissant seule avec Fujii et son oiseau de feu. Ce dernier n'avait même pas pris la peine de m'attaquer par surprise et avait même laissé les deux membres de sa guilde partir. Cela me semblait vraiment étrange à vrai dire.


– Pourquoi avoir laissé partir ces deux personnes sans broncher, Namatame Fujii ?

– Je les rattraperai bien vite. Me répondit le vieil homme. Après tout, l'issue derrière cette porte est un couloir clos.

– Comment ça ?

– Ce couloir le s'ouvrira que si tu récupères la manette d'action que j'ai en ma possession. Autrement dit, si tu ne me vaincs pas, vous êtes coincés ici hahaha !!! Alors maintenant il est temps de commencer la véritable attraction de ce combat ! J'imagine le désespoir de Soichiro Namatame, lorsque je lui ramènerai sa fille morte !

– Jamais je ne te laisserai faire couler les larmes de mon père, jamais !

– Dis ça à ces pouvoirs que j'ai accumulé tout au long de ma vie ! Garunix ! Brûle là !!! Dévore là ! Détruis là qu'il n'en reste que des cendres !


https://www.youtube.com/watch?v=06o4HFKhM80


L'oiseau de flammes poussa un cri sourd qui résonna dans l'espace de combat avant de s'envoler tout autour de la salle. De mon côté, je me préparais à l'affronter, même si je n'avais pas les armes requises pour le faire. Je n'avais que quelques couteau que je pouvais manier avec agilité, mais je doutais que cela suffise pour vaincre un tel montre.

Il attaqua en plongée, s'embrasant au fur et à mesure qu'il descendait contre le sol. Lorsqu'il frôla la parcelle que je foulais de mes pas, il en emporta une partie de par la puissance de ses flammes, avant d'essayer de s'abattre sur moi. J'évitai le premier coup, le forçant à reprendre son envol pour préparer une autre attaque en plongeant directement sur moi, sous les yeux amusés de son propriétaire qui semblait prendre plaisir à me voir me débattre face à ce qui était évidemment quelque chose de trop puissant pour que je puisse ne serait-ce que le contenir. Pourtant, je m'acharnai à éviter les attaques de l'oiseau, n'hésitant pas à plonger dans les flammes établies par le monstre de duel. Je prenais des dégâts par ces actions, mais c'était toujours plus supportable que de me faire balayer par la première attaque qui s'écraserait contre moi.

Lorsque l'oiseau remonta pour la quatrième fois jusqu'au plafond, je me saisis de trois de mes couteaux que je tentai de lancer directement contre sa carcasse , mais sans grande surprise, il repoussa aisément l'attaque d'un souffle de feu ardent dont lui seul avait le secret. Il tenta de m'attaquer en même temps, mais je fus assez rapide pour ne prendre que des dégâts minimes.


– Tu finiras bien par t'écrouler. Déclara alors mon grand-père, amusé par la tournure des choses.

– Jamais je ne perdrai devant toi. Lui rétorquai-je froidement. Pas deux fois, surtout après ce que tu as fait à mon père.

– Les liens familiaux ne sont bons que pour les faibles. Ton abruti de père est tranquillement chez lui pendant que tu risques ta vie pour lui ! C'est ça que tu appelles des liens !?

– Pense ce que tu veux. Si je suis la femme que je suis, c'est bien parce que mes liens me poussent à progresser ! Regarde donc jusqu'où la volonté peut aller, Fujii !!!


Je continuai ma course et en profitai pour saisir l'épée plantée dans les gravats du donjon par mon adversaire lui même. Cette fois mieux armée, je me lançai à l'assaut de mon grand père directement, mais alors que j'allais le toucher, l'oiseau de feu vint s'interposer, se prenant un coup d'épée directement dans l'aile gauche. Mon adversaire sourcilla tandis que je me hâtai pour reculer avant qu'il ne reprenne ses esprits. Il lâcha une grimace devant ma ténacité qui semblait vraiment gênante pour ses projets, tandis que moi je restais en alerte, guettant le moindre de ses mouvements afin de pouvoir réagir en conséquence.


– Tu peux te battre tant que tu veux contre moi, tu n'effaceras jamais ma volonté, Fujii.

– Que c'est amusant….Me voilà reparti cinquante années en arrière. Mais cette fois, je n'échouerai pas ! Garunix !


L'oiseau cracha cette fois un torrent de flammes qui se propagea rapidement tout autour de moi, ne me laissant que très peu d'issues. Je réussis à sortir de justesse de la prison de flammes, me rendant compte que leur véritable pouvoir était de se refermer sur la personne enfermée à l'intérieur afin de la consumer littéralement. Garunix quant à lui devait se recharger pendant quelques secondes, me laissant ainsi repasser à l'attaque pendant ce laps de temps. Je m'élançai de toutes mes forces, espérant atteindre la hauteur de l'oiseau ,pour au final le manquer de peu. Je réussis malgré tout à atterrir convenablement au sol, mais l'oiseau qui avait récupéré en profita pour me cracher une boule de feu faible mais rapide qui me percuta de plein fouet.

Je hurlai de douleur tandis que les flammes s'étant abattues sur moi me consumaient peu à peu. Le feu de Garunix continua de me brûler pendant trois longues secondes avant de s'estomper. L'attaque avait également brûlé une partie des vêtements que je portais, laissant mon adversaire voir une partie de mon corps mis à nu dans la bataille. Les flammes ayant consumé une partie de mon énergie , je me mis à haleter face à mon adversaire et son monstre, ce qu'il ne manqua pas de remarquer aussitôt.


– J'aime ce spectacle pathétique. Mise à nue et impuissante face à la force qui la consumera elle et tous ses idéaux ridicules concernant ses proches ! Sens-tu le désespoir qui t'attend au fond de cette issue !? Même ton père a eu du mal à me tenir tête ! Alors comment peux-tu prétendre m'arriver à la cheville !?

– Je n'abandonne pas. Ce n'était que l'échauffement même…..Je ne voulais pas en arriver à avoir à lui demander de l'aide…Mais je suppose qu'il y a des combats que l'on ne peut gagner seul…..Bien ! Ouvre toi porte du momentum des esprits ! Je fais appel à toi , Medraut le chevalier noble !!!


Lorsque je prononçai ces mots, une sorte de faille s'ouvrit dans le mur, laissant sortir une silhouette qui se rua à la vitesse de l'éclair sur le phénix de flammes contrôlé par mon grand-père. Je pris ça comme le signal et me ruai à mon tour sur l'homme qui se défendit de mes attaques avec une seconde épée qu'il gardait soigneusement dans son dos. Nous nous bâtîmes lui et moi tandis que le monstre de duel m'accompagnant se battait de son côté contre le phénix de flammes, et lorsque nous prîmes l'avantage contre eux, nous les repoussâmes au même moment d'un coup de notre précieuse arme blanche, faisant reculer les deux acolytes qui étaient nos antagonistes du jour.


– Vous m'avez finalement appelé, dame Hakaze. Ce petit cœur de moi brûle d'impatience pour mettre en pièces ce vil individu qui en veut à votre noble famille ! Pour la dame du lac !!!!

– En attendant, si tu ne te bouges pas rapidement, il n'y a pas que ton cœur qui va brûler ! Je ne t'ai pas appelé pour que tu lambines Medraut !

– Comptez sur moi, gente dame. ~


L'idiot en armure se mit à courir à son tour avant de déployer ses deux bras et ouvrir ses mains. Avant que je ne comprenne ce qu'il voulait faire, le chevalier matérialisa deux armes dans ses mains. La première était l'arme noble caliburn , tandis que la seconde était l'arme noble du destin. Equipé de ces deux épées forgées, il se rua de nouveau sur le phénix. Ce dernier tenta de riposter en crachant un torrent de flammes sur mon ami, mais celui-ci passa tout simplement au travers avant de donner un coup d'épée fulgurant avec Caliburn pour au final la planter dans le corps du volatile qui s'écroula littéralement au sol dans un hurlement de douleur. J'étais vraiment impressionnée par le fait que Medraut seul eut réussi à vaincre un monstre au pouvoir aussi terrifiant que Garunix, mais mon adversaire ne semblait pas peiné par la perte de son monstre, bien au contraire.


Face à la satisfaction de l'homme, je me mis à réfléchir, et ce ne fut que quelques secondes plus tard que je compris. Avant que je ne puisse prévenir Medraut le chevalier noble, Garunix revint à la vie plus fort qu'il ne l'était. Lorsqu'il brandit de nouveau ses ailes, il projeta une onde de chaleur assez puissante qui s'abattit directement sur mon ami le blond en armure, détruisant les armes nobles du destin qu'il portait au bras. Avant que l'un de nous ne puisse réagir, l'oiseau plongea de nouveau en s'embrasant au fur et à mesure qu'il se rapprochait du sol, jusqu'à s'abattre sur Medraut qui ne put rien faire pour éviter ou contenir l'attaque. Le blonde fut propulsé vers moi, il murmura un « Pardonnez-moi…Dame Hakaze…J'ai été trop négligent… » avant de retourner d'où il venait en disparaissant dans un torrent de fines particules de lumière.


Je ressentis alors les dégâts que Medraut avait subi à l'intérieur de moi, ce qui me fit hurler de douleur et me mettre à genoux face à l'homme qui était en pleine forme. Je compris alors à quel point Garunix et Fujii étaient forts, et à quel point j'étais insignifiante face à eux. J'avais simplement relevé un défi qui me condamnait à perdre….Peu importe combien de fois je pouvais tuer ce phénix, il reviendrait encore et encore indéfiniment jusqu'à mon épuisement…..Eh bien soit…J'allais m'épuiser jusqu'à le vaincre….


– Alors, comprends-tu que même ta volonté ne peut rien contre mon pouvoir et celui du phénix ? Même avec des années d'entraînement, tu ne pourras jamais me vaincre.

– Je…..N'abandonnerai jamais…..Même si je n'ai pas la force…

https://www.youtube.com/watch?v=IpuT82QwgoA

– Comment veux-tu te tenir debout contre quelqu'un qui peut te réduire en cendres comme il le veut ? Pauvre folle !

– Je me tiendrai debout devant n'importe qui. Rétorquai-je avec détermination. Je suis Hakaze Namatame. Ma famille a trop souffert pour que je ne devienne une personne faible et ayant si peu de volonté. Ramène ton phénix cent fois si tu le veux, je me chargerai de le mettre en pièces !

– J'ai compris. Ca n'a que de la gueule hahaha !!! Alors soit ! Voyons ce que tes liens familiaux pourront faire face à ça !!!!


L'homme ordonna à son oiseau de me lancer une dernière attaque qui allait m'achever. Alors que j'étais à genoux, je relevai la tête et brandis mon épée en direction de ce qui allait me lancer une attaque fulgurante. L'oiseau chargea son attaque pour la propulser vers moi, et lorsqu'il la lâcha, ce fut alors un torrent de boules de feu qui se hâta dans ma direction, se préparant à m'achever une bonne fois pour toutes.

Brandissant mon épée, je tranchai les sphères de flammes qui se scindèrent sous le poids de mon épée à ma grande surprise. Je pus en trancher une, puis deux, puis trois autres, mais je fus vite ensevelie par ce qu'était une attaque trop puissante pour être contrée par ma main.

Mais alors que j'étais prêt à reconnaître ma défaite face à l'homme qui n'était autre que mon grand-père, alors que cette sphère de flammes allait me toucher de plein fouet, elle s'évapora comme elle était apparue. Sans que je comprenne pourquoi, mon corps devint plus léger d'un seul coup, se soignant seul des blessures qu'il avait subi. Je me mis à luire d'une lumière bleue ciel et repoussai sans faire la moindre action toutes les boules de feu de Garunix. Fujii hurla sa frustration face à ce retournement soudain de situation tandis que je ne comprenais toujours pas ce qu'il en était, mais une voix grave et familière résonna dans l'espace de combat, me laissant comprendre à ce moment ce qu'il en était.


– Quel piètre homme fais-tu Fujii. Oser lever la main sur sa descendance, voilà la le pire crime que peut commettre un homme dans sa vie.

– Et qui ose m’interrompre dans mon combat !? Montre toi donc si tu l'oses !!!!

– Je n'ai pas à me montrer dans un combat qui ne me concerne pas. Cependant, je vais me permettre d'y intervenir. Hakaze Namatame, tu es décidément aussi têtue que l'était ton père, mais il te manque quelque chose pour pouvoir en être sa digne fille.

– Co…Comment…. ? Bégayai-je, interdite.

– Pour l'espace d'un combat, je vais te donner un petit coup de pouce en tant que ton grand-père. N'y prends pas goût, je ne le referai pas.


La voix rauque cessa et je sentis immédiatement en moi quelque chose me prenant tout le corps. Une puissance étrangère entrait en moi, et cela me faisait vraiment mal. J'avais mal dans tout le corps et dans la tête, si bien que je ne pus m'empêcher de lâcher un hurlement de douleur qui était bien plus puissant que celui que j'avais lâché quelques minutes plus tôt contre Garunix. Cette puissance s'introduisant en moi était difficile à contenir, si bien que j'en relâchai une partie dans un torrent de lumière bleue qui m'enveloppa pendant quelques dizaines de secondes. J'entendis cette personne se prétendant être mon grand-père me dire de lui faire confiance et de baisser ma garde. Sans vraiment douter de sa parole, je m'exécutai et fermai les yeux, laissant tout cette force me gagner.

Lorsque j'ouvris de nouveau les yeux, j'étais comme en train de flotter dans l'espace de bataille, face à Garunix. Surprise, je regardai ce qui était changé en moi, et à ma grande surprise….J'étais vêtue d'une armure blanche couvertes de bandes couleur or. Dans ma main droite se tenait une sceptre qui m'était vraiment familier tandis que sur ma tête était posé une espèce de casque qui ne m'était pas inconnu lui non plus. Alors que je comprenais petit à petit ce qu'il en était, la voix grave reprit la parole, cette fois d'un ton fier.


– Là tu es la digne fille de ton père, et ma digne petite-fille. Montre à cet homme ce que peut faire la progéniture de Voltanis , le juge du sanctuaire céleste. Va, Hakaze, ou plutôt devrais-je dire, Athéna…..

– Oui grand-père. J'honorerai cette tâche. Déclarai-je fièrement avant de me jeter de nouveau su Garunix, déterminée à mettre un terme à cette bataille.


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[FIC] Les Abîmes du Désespoir posté le [19/09/2016] à 15:50

Chapitre 22 : L'Espoir du Soleil Cramoisi

Errant dans le tunnel que m'avait attribué cet abruti d'Ugo Nakagami, je cherchais un moyen de gagner le pic de la falaise afin de mettre une branlée à Yume-Nikki. Une branlée comme ils n'en avaient jamais connu. Ce fut pour cette motivation que je continuais à avancer, bien décidée à botter le cul à tous cette bande de péquenots, Reisuke compris. Ce gros gland avait décidé de les rejoindre, étant lui aussi instigateur de ce plan foireux, donc même si il venait à être prisonnier, j'avais prévu de lui défoncer la gueule dès que je le verrais. J'étais assez motivée et requinquée. Voir mon grand-père la veille m'avait fait du bien, et à vrai dire, ce qu'il m'avait dit concernant les problèmes que nous allions à voir ne me faisait pas plus peur que ça. Je voulais saisir l'occasion de voir arriver la fatalité pour la combattre cette fois plutôt que de me coucher devant elle comme je l'avais fait il y a vingt ans maintenant. Je refusais donc de quitter cette terre comme il me l'avait demandé. J'allais peut être le regretter, m'insulter moi même de grosse pétasse qui ne sait pas réfléchir, mais au moins j'étais certaine de rester fidèle à mes convictions jusqu'au bout.


Le couloir était sombre et peu accueillant. Ca me rappelait cette sombre nuit marquée par les lumières des armes à feu des gardes s'en étant pris à nous à Satellite. J'eus un frisson en repensant à cette nuit faites de ténèbres maculées de sang. Je combattais cette sensation de malaise prenant qui s'en prenait à moi de toutes ses forces, comme pour me remettre en mémoire toute cette partie sombre de ma vie , afin que le désespoir m'avale totalement. Je pouvais cependant compter sur ce que je possédais pour rester sainte d'esprit. J'avais avec moi cet abruti de Reisuke qui n'était pas bien intelligent mais qui était toujours dévoué, son crétin de frère avec qui j'avais partagé des tas de choses, mais aussi une famille et des amis sur qui je pouvais compter. Contrairement à toutes ces années passées à ruminer mes vieux tourments, j'étais cette fois illuminée par la chaleur de mes proches…..


– Qu'est-ce que je raconte putain ! J'perds vraiment la boule. Crachai-je , dégoutée par mes propres pensées. Ces imbéciles ne sont qu'un ramassis de dégénérés que je dois supporter du matin au soir et je dois en plus m'en montrer reconnaissante !? Quand je rentrerai je défoncerai l'autre gland ça me fera du bien


Je me ressaisis, progressant d'avantage dans cette cavité choisie au hasard, en espérant qu'elle me mène au sommet de la falaise Sekai, là où nous attendaient Laila et ses sbires, dont Kôsei que je devais sauver également.Ce sombre crétin était dans un délire total, le mec que celui dans lequel je me trouvais au mouvement Arcadia…Et bien que ça n'était pas mon problème, ça me rappelait tout ce que j'avais vécu là-bas, mais aussi et surtout Toby et sa sœur qui avaient fait beaucoup pour moi. J'savais ce que c'était de perdre un camarade, Toby me l'avait appris, et je voulais pas que Kôsei se retrouve seul malgré tout. J'voulais donc en même temps que d'arrêter ce schyzo le sauver de sa propre emprise.


Au bout de quelques dizaines de minutes de route, j'arrivai enfin au bout de la cavité dans laquelle je m'étais engouffrée plus tôt. Contre toute attente, je débouchai dans une sorte d'arène faite de rouille et de crasse, comme si c'était une salle d'expérience ou un cachot dans lequel on se livrait bataille. Au fond de la salle, une porte immense était dressée , elle était verrouillée, m'empêchant de la traverser même en usant de la force. J'étais baisée. Complètement baisée. Impuissante face à la situation. J'devais trouver un moyen de sortir de là et chercher une autre issue. Mais alors que j'allais quitter la pièce glauque et sinistre, les portes derrière moi s'ouvrirent d'un seul coup. Je me retournai brusquement, et la personne que je vis me surprit alors de par sa présence.

C'était l'autre poufiasse habillée en militaire et arborant toute la haine sur sa sale gueule qui était présente. Elle affichait son air mesquin sur sa sale gueule de vipère, elle qui m'en voulait pour avoir tué indirectement le connard qu'elle aimait. Au final, elle n'était qu'une poufiasse qui avait chaud et à qui on avait pris son repas du soir, rien de bien concret.


– Ca fait longtemps que je rêve de ce face à face avec toi, Leocaser. Me déclara la brune avec arrogance. Tu vas payer pour tout ce que tu as fait au mouvement Arcadia.

– T'en as pas marre de repasser le même disque ? Lui rétorquai-je de la même intonation. T'as passé l'âge de te lancer dans des combats comme ça non ? Laisse donc la nouvelle génération faire…Enfin, tu te fais clairement dépasser par Kôsei c'est vrai.

– Tss. Toujours cette grande gueule n'est-ce pas ? De toute façon on n'a pas besoin des mots pour gérer ça. Jessica, je vais te crever en moins de temps qu'il ne faudra pour que tu réalises ! En garde grosse pute !


Je me mis en garde face à Cécilia qui voulait régler ses comptes. Je savais que je partais dans un combat assez délicat étant donné que je n'avais plus aucun pouvoir désormais, mais j'avais encore Akulia qui était capable de faire des choses…Et surtout je ne pouvais pas perdre contre cette garce qui défendait encore celui qui avait pris ma vie elle-même. Je me reculai rapidement face à Cécilia qui activa aussitôt ses pouvoirs psychiques, faisant apparaître des sortes de machines flottantes similaires aux vaisseaux qu'elle jouait habituellement. Elle lança ses vaisseaux comme des projectiles que j'évitai facilement, avant de m'élancer rapidement sur celle qui était autrefois beaucoup plus compatissante et prévenante avec nous à Arcadia. Rassemblant mes forces, je donnai un coup de poing fulgurant contenant toute la haine que j'avais, ce qui fut assez pour faire tituber la femme. Elle tomba fesses au sol, les yeux écarquillés face à mes aptitudes physiques.


– J'ai pas de pouvoirs c'est vrai. Déclarai-je avec satisfaction. Mais je peux toujours utiliser mes tripes et mes couilles pour te la mettre profonde Cécilia ! Je vais te faire voir ce que j'ai appris en sept ans d'errance dans le monde des esprits !!!

– Je vois…Je t'aurais sous-estimée à ce point ? Qu'à cela ne tienne, Leocaser. Je vais te montrer ! Psychic no Mahou ! Sekai no Explosion !


La femme utilisa ses pouvoirs psychiques afin de faire exploser les rochers qui jonchaient l'espace de combat sans utiliser quoi que ce soit en guise de détonateur. Les objets semblaient exploser d'eux même, me frôlant à chaque fois. J'avais gardé d'excellents réflexes malgré le fait que je vivais une vie plus calme, et je remerciais Mario, Elvis et les autres de m'avoir permise de garder ces instincts sur le long terme. Cela me donna la force d'éviter les coups et de tenter de me replier. Lorsque je fus enfin hors de portée de la femme, je me préparai à attaque de nouveau.

Cependant, alors que j'allais me lancer à l'assaut de mon adversaire, quelque chose me stoppa. Je fus arrêtée par quelqu'un qui m'agrippa le bras. Je me retournai rapidement, prête à détruire la menace qui avait surgi de derrière, mais lorsque je vis la personne en question, je constatai qu'elle n'était autre que Chiaki, ma camarade de classe.


– Chiaki ! Bégayai-je, interdite. Lâche moi tu vois pas que je suis en plein combat !?

– Hmm….Je vois…Cécilia Marciella…. Me répondit-elle, aussi évasive qu'elle ne l'était d'habitude. Je vais m'en occuper. Reste derrière , Jessica.

– HUH !!!? Tu te rends compte de la situation !!? Hurlai-je en guise de réponse. Tu vas te faire tuer en deux minutes par cette folle !!!!

– Jessica…..Je suis désolée….Mais tu n'es pas autorisée à combattre le boss de ce niveau….


https://www.youtube.com/watch?v=GyT2jkImzz8


Avant que je ne puisse réagir face aux paroles de mon amie, celle-ci claqua des doigts , ce qui eut pour effet immédiat de soulever des tas de pierres qui foncèrent sur moi à une vitesse telle que je ne pus les éviter. Je fus plaquée contre le mur par ces pierres qui retenaient mes vêtements, m'empêchant ainsi que bouger. J'hurlai de frustration sur celle qui m'avait rendue inapte par surprise, mais cette dernière ne semblait pas préoccupée par mon état.


– Je refuse de te laisser prendre ce risque. Me dit-elle. Depuis que tu es arrivée à Kibougamine, tu as fait beaucoup pour moi. Ces PNJ ne me parlaient pas, je ne leur parlais pas non plus, et par conséquent je ne pouvais pas avoir les objets nécessaires pour le power-up. Depuis que tu es arrivée pour m'offrir le tutoriel de départ, je peux parler à des tas de personnes et aquérir des connaissances qui m'ont permis de devenir meilleure. Laisse moi utiliser ces points pouvoir pour t'aider, Jessica.

– Je ne comprends quedalle à ce que tu racontes mais…C'est trop risqué…


Sans m'écouter, Chiaki se retourna vers Cécilia qui semblait amusée par ce changement brutal de situation. La petite rouquine enleva son manteau et le jeta avec son sac avant d'afficher un air déterminé face à celle qui voulait ma mort. Cette dernirère se jeta sur mon amie en guise de réponse, chargeant dans ses poings de l'énergie psychique qui formait une lumière tourbillonant autour de ses membres. Chiaki attendit la femme pour l'éviter au dernier moment d'un mouvement grâcieux, comme si elle dansait lors d'un spectacle, pour ensuite déployer à son tour un coup de poing qui atteignit mon ex mentor pour la propulser contre le mur.


– Heaven-slaying Dragon Fist ! Hurla alors ma camarade de sa voix aigue.

– Tu…..C'est quoi le truc là…. ? T'es qu'une gamine insignifiante et tu as une telle force !?

– Tu n'as pas de cheat codes. Tu ne peux pas connaître les pouvoirs du boss avant de l'affronter.

– Qu'est-ce que tu racontes comme conneries toi !!!? Rétorqua l'antagoniste du combat avec violence.

– La vie est un jeu vidéo. Quand tu affrontes un boss dans un jeu vidéo, tu essayes pour cerner ses pouvoirs puis tu retentes encore et encore….Mais pour toi Cécilia…Cette fois, quand tu subiras le game over, tu n'auras pas de seconde chance.


Chiaki regardait son adversaire avec un mépris que je n'avais jamais eu l'occasion de pouvoir constater provenant de la jeune fille discrète et réservée. Cela eut pour effet d'agacer Cécilia qui chargea de l'énergie pour revenir de plus belle dans la bataille. Elle se lança dans un duel aux poings avec mon amie, ayant l'occasion de lui en asséner quelques uns tout en en encaissant également. Chiaki était frêle, mais elle semblait vraiment bien encaisser les dégâts subits par les attaques. J'étais subjuguée par la vitalité et la force qu'elle montrait face à son adversaire qui grimaçait de frustration à chaque attaque qu'elle encaissait de la part de mon amie.


– Il est temps de passer à la suite. Déclara la rouquine, toujours animée par la flamme du combat dans le regard. Cheat code Gauche, droite, haut, bas, B, A , droite, gauche ! Crimson wings !

– Crimson wings !!!? Qu'est-ce que…. !!?


Mon amie qui avait sorti sa console sans même que je ne m'en aperçoive entra la combinaison de touches qu'elle venait d'annoncer sur l'écran d'accueil du jeu auquel elle jouait. Une fois qu'elle appuya sur start pour valider sa combinaison de touches, de son dos sortirent deux grandes ailes rouges et mauves qui se déployèrent dans l'arène, laissant flotter au gré du courant d'air pénétrant l'espace quelques plumes rouges, jaunes et violettes qui rendaient plutôt bien dans l'espace de combat. Chiaki utilisa ces ailes pour se propulser à une vitesse folle avant de donner un coupde pied fulgurant à son adversaire qui se reprit avant de chuter. Elle revint à la charge de mon amie avec énergie, formant à l'aide de son pouvoir psychique des ailes du même calibre que celles de la fille de l'oiseau du soleil cramoisi. Les deux protagonistes du combat étaient décidément très rapides ; si bien que leurs silhouettes s'effacèrent rapidement pour ne devenir plus que des sphères d'énergie respectivement rouge et bleue qui se déplacaient et entraient en collision les unes contre les autres à répétition.

Je restai subjuguée par le vrai pouvoir que détenait Chiaki. J'ignorais comment elle s'y prenait, mais elle possédait clairement quelque chose qui lui permettait de tenir tête à Cécilia qui avait porté ses pouvoirs à maturité pendant dix-sept ans alors qu'elle avait elle même cet âge. La jeune fille qui était si fragile et réservée à l'école possédait en elle des aptitudes vraiment inimaginables. Mais son adversaire était tout aussi surprise, voir encore plus surprise que je ne l'étais. Elle arrivait à garder le contrôle du combat, mais elle s'épuisait de plus en plus devant celle qu'elle pensait être du menu fretin, un apéritif avant le véritable combat.

Les deux protagonistes du combat s'arrêtèrent finalement quelques minutes plus tard, maintenant la pression du regard l'une sur l'autre. Je voulais me détacher pour aider mon amie la rouquine, mais je ne pouvais pas me défaire de l'emprise de ces rochers. C'était frustrant de ne pas pouvoir bastonner aussi, mais je n'avais pas d'autre choix que de regarder les Chiaki combattre.


– L, R, L, R , gauche, droite, B , A. Activation du cheat code, crimson claws !

– Une autre arme !? C'est futile !!!


La rousse enclencha une fois de plus un autre de ses « cheat codes » qu'elle fit rapidement avant de valider par le bouton start de sa console. Les fines mains qu'étaient les siennes changèrent alors de couleur, rayonnant d'un éclat pourpre qui engloba l'ensemble de ses avant-bras pendant quelques secondes. Curieuse de voir la nouvelle transformation de la fille, je découvris quelques secondes plus tard que ses bras et mains avaient disparus pour ne laisser place qu'à des griffes d'oiseau très aiguisées. J'avais l'impression qu'elle empruntait ce pouvoir directement au monstre de duel « Oiseau du soleil cramoisi » car plus elle avançait dans l'utilisation de ses cheat codes, plus elle ressemblait au monstre de duel en question.

Elle s'élança de nouveau sur la femme qu'elle couvrit de coups de griffe assez puissants qui firent hurler Cécilia de rage. Cette dernière encaissait malgré tout les coups et essayait d'en rendre à son tour. Imitant la jeune fille, elle se fabriqua des griffes d'énergie bleuâtre qui lui permirent de s'élancer avec animosité à son tour sur Chiaki qui ne put éviter l'attaque, se faisant lacérer rapidement au passage.


Je lançai un « Chiaki !!! » qui résonna dans la salle alors qu'un épais écran de fumée noire se dégageait de la scène, m'empêchant de voir dans quelle état se trouvait la rouquine. Essayant de percer l'écran pour y voir des choses, je fus surprise par mon amie qui en ressortit d'un seul coup, cette fois les jambes couvertes de plumes. Elle s'envola encore et encore jusqu'à descendre en rappel sur Cécilia et l'attraper de ses deux serres d'aigle en la serrant très fort. Elle l'emmena de plus en plus en altitude, encaissant les coups qu'elle prenait en guise de résistance, pour au final l'emmener au plus haut de la salle afin de s'écraser avec la manipulatrice de pouvoirs psychiques.

Cécilia se releva avec difficulté tandis que Chiaki avait repris son envol dans l'espace de combat. Notre adversaire utilisa ses pouvoirs initiaux afin de projeter des vaisseaux kozmo miniatures qui tentèrent en vain de s'écraser sur mon amie qui avait décidément de très bons réflexes. Agacée, Cécilia poussa un cri de rage qui retentit dans la salle, avant de reprendre la parole en hurlant toutes sortes de jurons dont seules elle et moi avions le secret.


– J'ai assez joué avec toi sale petite pute qui devrait ne pas se mêler des affaires des grands !!! J'appelle Kozmo Dark Planet !!!!!


https://www.youtube.com/watch?v=EMQeGubna3E


Cécilia se concentra sur elle-même, relâchant une énorme source de pouvoir psychique d'un coup qui détruisit pas mal de choses autour d'elle. Les rochers alentours se désintégrèrent rapidement et ceux qui m'entouraient aussi, me laissant libre de bouger à mon tour et enfin être capable d'agir dans ce combat auquel moi aussi je voulais prendre part. Je me reculai rapidement, évitant ainsi l'impact provoqué par l'invocation de Cécilia qui avait décidément fait du n'importe quoi, et confinée dans cet espace, je vis enfin apparaître ce qu'elle avait créé.


Elle était désormais aux commandes d'une espèce de satellite mécanique géant. Il était composée d'une sphère métallique entourée par plusieurs anneaux qui eux-mêmes étaient joints pour former une espèce de tour flottante et imprenable. La carcasse de l'objet semblait être du titane ou un autre métal très résistant de couleur vert et noir. Je ne comprenais pas comment quelque chose d'aussi titanesque pouvait se trouver en la possession de Cécilia, ni comment notre espace était devenu assez grand pour pouvoir y accueillir un tel monstre, mais une chose était sûre, nous étions dans la merde totale.


– Je vais vous écraser toutes les deux en même temps !!! Hurla la brune haineuse à notre égard.

– On va voir qui se fera écraser Cécilia ! Gardien des étoiles , protecteur de la famille Leocaser , je fais appel à toi ! Ouvre la porte des étoiles et viens faire cesser le chaos qui s'abat sur ce monde ! Akulia le gardien de la porte des étoiles !!!!


Lorsque j'appelai à mon tour mon dragon, la marque blanche que je possédais sur le bras droit, celle en forme d'étoile, se mit à briller comme elle le faisait d'habitude. Je fus entourée d'une lumière blanche éclatante pendant quelques secondes avant qu'elle ne se dissipe pour laisser apparaître mon fidèle compagnon fait d'or et de lumière. Le dragon des étoiles se tenait fièrement derrière moi, m'invitant à le chevaucher. C'était la bataille finale entre Chiaki et moi d'un côté, et Cécilia de l'autre.


– Akulia, on va vite régler ça !!! Frappe !!


Le dragon et moi nous ruions à l'assaut de la planète des ténèbres tandis que Chiaki nous suivit dans l'assaut grâce aux pouvoirs hérités de l'oiseau du soleil cramoisi. Nous projetâmes moi et Akulia un torrent d'énergie blanchâtre qui fut propulsé droit en direction de l'engin mécanique ténébreux. Mais alors qu'Akulia avait utilisé pas mal de force pour vite en finir avec ce combat, nous fûmes surpris par l'impact de l'attaque sur le monstre. En effet, lorsqu'il l'eut presque atteint, il se désintégra de lui même sans causer le moindre dégât à la boite de conserve pilotée par la poufiasse. De son côté, Chiaki s'était également ruée sur le colosse de titane, mais lorsqu'elle l'eut presqu'atteint , elle fut repoussée d'une attaque au laser qui la propulsa contre le mur dans un nuage de fumée. J'entendis mon amie hurler de douleur lorsqu'elle prit l'attaque, si bien que je dus aller la repêcher à dos de dragon de justesse avant qu'elle ne puisse subir une autre attaque.


Nous étions donc toutes les deux chevauchant Akulia qui évitait les tirs de laser de la planète des ténèbres, réfléchissant à comment nous pourrions venir à bout de ce monstre inaccessible. Mais rien ne me venait en tête.


– Il faut trouver une solution pour vaincre ce monstre ! Hurla Chiaki dont le bras était vraiment amoché. Je ne pense pas avoir des cheat codes capable de tenir tête à quelque chose d'aussi monstrueux !!!

– Ta gueule Chiaki je réfléchis ! Si on trouve pas une solution rapidos on est bonnes pour rentrer en corbillard ma poule ! J'suppose que tu dois encore accomplirs des choses avant de tirer ta révérence, donc laisse moi faire ok !?

– Je te vois venir ! Tu veux que je parte pour me protéger, ce n'est pas question je reste avec toi !!! Me rétorqua la rouquine en guise de réponse.

– Depuis quand tu es aussi chiante toi !? Tu peux pas analyser comme tu le fais d'habitude au lieu de me faire chier avec ta détermination !!?

– Mais….Mais oui !!! S'exclama alors Chiaki, illuminée par une idée nouvelle. Je vais analyser son monstre !!! Jessica, dépose moi au sol et gagne moi une minute ! Je trouverai une solution !

– Ca marche ma poule je te couvre, mais fais pas le con !


J'ordonnai à Akulia de foncer vers le sol, et lorsqu'il m'obéit, Chiaki eut alors l'occasion de sauter du dragon pour se trouver un coin assez tranquille. De mon côté je repris mon envol, neutralisant les tirs de laser dirigés contre Chiaki pour qu'elle puisse utiliser ses facultés d'analyse tant mis en valeur par son équipe les Overlords. J'attaquai Cécilia en utilisant toute la puissance d'Akulia pour la distraire, tout en veillant à ne pas moi-même me faire détruire par un tir de cette pute. Je m'engageai donc dans un bras de fer dans l'unique but de laisser Chiaki analyser la faiblesse de notre adversaire. Akulia ne pouvait pas frapper la planète des ténèbres, mais il pouvait au moins neutraliser les raysons laiser qu'elle tirait en utilisant lui même l'énergie qu'il projettait par la bouche, ainsi, nous nous retrouvâmes dans un rapport de force en neutralisant chacune les attaques de l'autre jusqu'à ce que l'une de nous ne cède. Au final, chacune de nous propulsa une source d'énergie abondante qui se rua sur l'autre pour entrer dans une collision interminable.


– Céciliaaa !!!!!!! Hurlai-je en laissant aller toute la rage tandis que nous nous étions lancées dans un bras de fer mettant en jeu toutes les forces que nous possédions l'une et l'autre.

– Jessicaaaaaa !!!!!! Me hurla la femme en guise de réponse, bien déterminée à gagner ce combat qu'elle attendait depuis des années.


Je sentais Akulia qui puisait dans mes forces , au plus profond de moi-même tandis que j'essayais de garder le contrôle de la situation. Cécilia était vraiment devenue puissante depuis le temps, elle qui était la personne ayant le moins de pouvoirs psychiques à Arcadia. Tandis que je m'attelais à contenir la puissance de la femme, je repensai malgré moi à tous les moments que j'avais passé dans ce mouvement dont l'unique but était de satisfaire les désirs d'un maniaque de pouvoir. Malgré tout, si Cécilia n'avait pas été là pour me guider à mon arrivée, j'aurais eu du mal à trouver ma place.

Quand je revenais de mission avec des égratignures ou de plaies, malgré que je l'envoyais bouler, elle revenait à la charge et venait me soigner, comme une grande sœur l'aurait fait. Nous étions malgré tout plutôt proches au mouvement Arcadia quand on y réfléchissait bien.


A quel moment…

A quel moment on avait couillé comme ça ? A quel moment sa rage avait-elle pris le dessus ? Nous avions fait une erreur à un moment donné….Juste pris la mauvaise direction qui nous avait poussé dans ce chemin….Mais maintenant, elle était une menace. Une menace pour ma vie, une menace pour les miens, une menace pour ce monde et cet équilibre que je m'étais construit. Nous étions camarades d'infortune dans le passé, mais désormais, ce monde était du passé.

Ancrant la pensée qu'elle était une menace, je redoublai mes efforts, offrant d'avantage de moi à Akulia qui put donc propulser de l'énergie encore plus puissante qui se dirigea droit sur la planète des ténèbres qui arriva pourtant à dissoudre l'attaque comme elle l'avait fait auparavant.

Même si je m'y attendais, je restais choquée par le fait que toute ma puissance n'était pas suffisante pour détruire la barrière de Cécilia. Essouflée, je tentais tant bien que mal de me concentrer pour ne pas faillir face à elle, même si je sentais que j'arrivais à ma limite. De ma position je voyais mon adversaire qui était tout de même essoufflée elle aussi, ce qui me donna un tant soit peu de satisfaction dans mon acte.


– J'ai trouvé ! S'exclama Chiaki, me coupant alors dans mes pensées. Jessica ! Propulse moi avec l'attaque d'Akulia ! Grâce à la vitesse je pourrai passer au travers et finir la planète en une attaque !!!

– Ok ! Akulia ! Tu as entendu ce qu'elle a dit ! Mets y toutes tes forces !!!!!!!


Le dragon que je chevauchais chargea une nouvelle attaque en rassemblant les dernières forces que nous avions tous les deux afin de les propulser droit sur la planète des ténèbres Kozmo. Chiaki quant à elle se préparait, s'envolant, elle se positionna avant de donner le feu vert au dragon doré qu'était le mien. Il propulsa son attaque , et lorsqu'il sortit de lui le dernier souffle, il s'évapora dans les airs, me laissant m'écrouler au sol , totalement vidée de mes forces. Je relevai péniblement la tête afin de voir ce qu'il allait se passer, et comme prévu, l'attaque toucha bien Chiaki pour la propulser vers la planète des ténèbres. Portée par la puissance de l'attaque, elle dévisageait Cécilia avec détermination.


– C'est terminé ! Hurla-t-elle alors. Cheat code X, Y, droite, bas, gauche, bas, droite , A, B !!!! Crimson armor !!!!!


Entrant dans sa console les commandes une fois de plus, la jeune fille se vêtit de toute une armure aux couleurs de l'oiseau du soleil cramoisi. Ce nouveau vêtement qu'elle portait semblait vraiment très lourd, ce qui expliquait pourquoi elle avait besoin d'être portée par mon attaque. Je ne pouvais désormais que regarder toute la puissance de Chiaki combinée à la mienne, priant pour que la rouquine n'ait pas à subir d'avantage de dégâts.

Mon amie s'écrasa de toutes ses forces contre la planète des ténèbres Kozmo qui se désintégra en même temps que son armure dans une explosion puissante qui projeta des débris du satellite dans tous les coins de la salle , et ce , dans un torrent de vacarme qui rendait toute autre source de bruit complètement inaudible. Par chance, je ne pris aucun projectile. Je ne pouvais cependant plus bouger, regardant mon amie la rouquine revenir péniblement vers moi grâce à cette paire d'ailes avant de s'écrouler au sol à son tour.


https://youtu.be/R6UCSVYKLXQ


– Nous….Nous avons gagné……Me déclara-t-elle le sourire aux lèvres. Nous avons battu la planète des ténèbres….Jessica….

– Ouais…Tu caches bien ton jeu ma poule…. Nous avons réu –


Alors que j'allais terminer ma phrase, je fus coupée directement lorsque le nuage de fumée résultant de l'explosion se dissipa. Alors que je pensais voir Cécilia étendue au sol et toute aussi vide de ses forces que nous, je fus consternée par ce que je vis. La femme était encore debout, certes bien faible, mais surtout chevauchant une autre machine semblant toute aussi puissante que la première. Un destructeur des ténèbres Kozmo qui était légèrement plus petit que le satellite, mais qui avait l'air tout aussi menaçant…Alors que cette fois nous étions toutes les deux vidées de nos forces.


– C'est….C'est impossible…..Murmurai-je. Nous avons pourtant utilisé tous nos pouvoirs…..

– C'était inévitable, Jessica. Me répondit alors Cécilia qui afficha à ma grande surprise un semblant de compassion à mon égard. Je respecte votre volonté et votre courage. Vous avez donné tout ce que vous possédiez dans ce combat et vous avez été deux gros parasites dont j'aurais pensé me débarrasser plus aisément. Mais cela fait dix-sept ans que je prépare ce combat, vous êtes à des années lumière de me battre !!!!!

– C'est faux. Rétorqua alors Chiaki qui était dans un état tout aussi piteux que le mien.

– Comment !!!? Tu oses encore me répondre dans ton état !!!?

– Tu es un boss de fin de niveau très coriace, mais….Je n'ai jamais abandonné devant n'importe quel boss, même les boss finaux…..Parce que l'espoir attend toujours dans les situations les plus désespérées….

– Chiaki…..

– Jessica….Te souviens-tu de ce que tu m'as dit la première fois que nous nous sommes rencontrées ?

– Eh, t'as cru j'étais un replay ? Je me souviens de quedalle moi ma poule…..

– Tu…Tu m'as dit « Je peux te dire avec certitude que lorsque tu fais face au désespoir le plus profond, si tu continues à garder espoir, alors les jours à venir seront illuminés naturellement, l'espoir est toujours plus fort que les ténèbres les plus profondes. » …Ces mots m'ont fait du bien, parce qu'ils m'ont permis de savoir que tu étais le RolePlayer dont j'avais besoin pour réussir ce RPG. L'espoir arrive, je l'entends..Et je suis sereine…


Chiaki afficha un sourire exprimant toute l'empathie du monde, me laissant alors entrevoir toute l'affection qu'elle portait à mon égard. Je plongeai mon regard en le sien tandis que Cécilia, fatiguée de notre dialogue, décida de charger une attaque contre la rousse et moi pour en finir. Fixant l'expression paisible de la rouquine, des larmes me montèrent aux yeux, rongée peu à peu par le fait de perdre une autre camarade , et par ma faute cette fois.

Je lui répétai que j'étais désolée, que je l'avais impliquée dans tout ça et que tout était de ma faute, mais elle me répétait sans cesse que tout allait bien se passer, qu'il n'y avait pas lieu à pleurer, puisque nous allions assister à la naissance d'un nouvel espoir. Ne comprenant pas comment elle pouvait rester aussi paisible face à cette situation, je laissai couler quelques larmes. Je voulus lever mon bras pour la gifler afin qu'elle ne revienne à elle, mais je n'eus pas la force et mon bras se contenta de tomber sur la joue de mon amie, renforçant le contact que nous avions ensemble.


Je sentais la pression de l'attaque du destructeur des ténèbres se rapprocher de nous, et notre fin arriver avec elle. C'était frustrant. Très frustrant de se faire vaincre de la sorte par Cécilia, mais encore plus d'avoir entraîné Chiaki dans toute cette histoire. Tout comme Toby était mort sans que je ne puisse rien faire, elle allait subir le même sort…Et ça me mettait hors de moi…..


Mais alors que l'attaque allait nous toucher…Je compris pourquoi la rouquine était aussi sereine.

https://www.youtube.com/watch?v=LmPH8BTwPKU


Une lumière de couleur bleue ciel passa à côté de nous à toute allure pour encaisser l'attaque nous aurions dû subir. Je ne pus pas voir qu'est-ce qu'était exactement cette présence, mais une chose était sûre, elle était venue nous sauver, moi et mon amie la rouquine.

Tandis qu'elle absorbait totalement l'énergie du destructeur des ténèbres, je sentis d'un seul coup mes forces me revenir. Mes blessures disparurent, tout comme celles de Chiaki disparaissaient également. Nous étions soignées par la personne ayant apparu de nulle part qui en quelques secondes, réduit l'attaque du destructeur à néant.

Je pus enfin voir qui était la personne à qui nous devions la vie….Enfin presque, car elle portait un masque qui couvrait totalement son visage, ne me laissant rien voir. Elle portait également l'uniforme de Yume-Nikki, tout comme Reisuke en avait un à la maison. Sans vraiment comprendre la situation, je tentais de faire le rapprochement entre notre sauvetage et Yume-Nikki, mais ce ne fut que lorsque notre héros du jour repris la parole que je fus forcée à comprendre.


– Je suis désolée d'avoir mis autant de temps. Ton père m'a donné du fil à retordre. Déclara la voix féminine grave à l'intention de mon amie.

– Je savais que tu allais venir, je l'ai toujours su, Maman. Lui répondit avec sérénité celle qui semblait être sa fille, me laissant au passage complètement abasourdie par la révélation.

– Juuni !!!!!!! S'étrangla alors celle qui était notre adversaire. Il a encore fallu que tu me mettes des bâtons dans les roues une fois de plus !!! Au moment le plus crucial qui plus est !!!!

– Cécilia….T'as fait une grave erreur en t'en prenant à ma fille. Je vais te le faire payer Cécilia ! Que le pouvoir du ciel et des étoiles s'abatte sur toi ! J'appelle le pouvoir de Bérénice ! Coma Berenices !!!!


Lorsque la membre de Yume-Nikki prononça ces mots, je sentis une forte secousse provenant de l'air lui-même. On avait l'impression que l'atmosphèr elle même se déformait pour laisser apparaître quelque chose de bien plus dangereux. La nouvelle alliée projeta de son corps une vision de l'espace qui entoura l'espace de combat. Des tas de planètes sous fomes d'hollogrammes apparurent autour de nous, laissant la femme se hâter d'une vitesse fulgurante afin de dessiner autour de Cécilia ce qui semblait être une constellation, celle de la chevelure de Bérénice si l'on en croyait le pouvoir qu'elle avait appelé. Une fois qu'elle eut passé à la vitesse de la lumière afin de dessiner la dite constellation, le chemin tracé se referma autour de Cécilia, détruisant le vaisseau dans lequel elle s'était réfugiée jusqu'à la faire hurler de douleur à son tour.


Un cercle de lumière éclatante se referma sur la brune qui hurla de rage et de douleur face à cette puissance qu'elle ne pouvait ni contenir, ni renvoyer à sa propriétaire, tandis que je regardais le spectacle, bouche bée face à ce qui marquait la fin de notre combat avec la membre de Yume-Nikki numéro 7 , Nanatsu.

La lumière se dissipa, laissant Cécilia au sol, inconsciente et surtout attâchée par deux anneaux provenant de l'attaque de ma nouvelle alliée. Celle-ci prit la parole à notre intention d'un air satisfait.


– Elle ne risque plus de revenir avant longtemps. Elle a de la chance que je ne tue que quand c'est nécessaire celle-là.

– Maman tu as été fantastique ! S'extasia sa fille devant elle. Tu as vaincu le boss final d'une seule attaque ! Avec la technique la plus magnifique que tu possèdes en plus ! Papa n'a qu'à bien se tenir !

– Vous avez été formidables aussi les filles. De vraies guerrières hahaha ! Déclara alors la voix mature et grave de la mère Nakagami. D'ailleurs Jessica, ça fait une paire qu'on ne s'est pas vues tous les deux n'est-ce pas !?

– Co..Comment ça ? J'te connais !? Ta voix me dit rien pourtant.

– Tu es sûre que tu ne me remets pas ? T'as pas gagné en perspicacité tu es décevante.

– Vas-y te fous pas de ma gueule poufiasse ! Tu vas me faire tourner en bourrique pendant longtemps ou ça se passe comment !?

– Très bien, vois par toi même alors.


La femme retira son masque devant mon regard agacé. Lorsqu'elle me fit voir qui elle était, je compris certaines choses. En effet, cela faisait longtemps que je n'avais pas vu cette fille, bien trop longtemps…


– Sérieusement, ça fait vraiment un bail que j't'ai pas vue. Riai-je face à Chiaki et sa mère qui me souriaient toutes les deux.


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[FIC] Les Abîmes du Désespoir posté le [05/10/2016] à 10:24

Arc Ugo 1 : Le départ d'une quête singulière


Un jour de quotidien banal, ma vie entière bascula du jour au lendemain. Tout ce qui était autour de moi s'évanouit en un seul instant, tel un nuage de fumée se dissipant dans les cieux. Ce qui faisait de moi l'homme que j'étais avait disparu, ce qui me donnait de l'importance, ce qui me faisait exister…Tout n'était plus qu'un souvenir trop abstrait pour que je ne m'en souvienne.


Tout débuta un jour paisible et sans réel événement. Je me levai dans ma propriété, cette maison pour laquelle j'avais travaillé dur afin d'en faire la résidence Nakagami, et j'y repris mon quotidien normal laissé la veille. Il était 9 heures et bientôt allait débuter mon travail. J'avais pour projet aujourd'hui de boucler ce roman que j'avais commencé il y a maintenant trois mois et que mon éditeur attendait avec impatience pour me faire sa critique. Il était difficile à satisfaire, toujours à me bombarder de ses « j'en peux plus » , mais au final, chaque fois que je vendais un livre, c'était un Best Seller, si bien que le nom « Nakagami Ugo » devint vite connu dans la région.

Je me dirigeai vers la cuisine, m'y installant pour prendre mon petit déjeuner. Mais alors que mon quotidien était classique, quelque chose attira mon attention. La cuisine avait changé par rapport à l'état dans lequel je l'avais laissée la veille. Je ne pouvais pas dire ce qui avait changé concrètement, mais quelque chose était bizarre. Je ne m'affolai pas tout de suite. Après-tout, peut-être mon épouse ou ma fille avaient déplacé quelque chose. Pourtant, lorsque j'allai faire ma toilette, je constatai quelque chose qui me surprit plus encore. Il n'y avait plus aucune affaire féminine dans les armoires de la salle de bain, ni même le sèche cheveux appartenant à ma femme et ma fille…Tout était vide.


Je ne compris pas tout de suite, mais quelque chose me vint alors en tête. M'avait-elle quitté , profitant du fait que je me levais plus tard qu'elle pour disparaître ? Non…Ce n'était pas possible. Ma femme ne pouvait pas me faire ça….Pas après tout ce que nous avions vécu.

Ne voulant pas croire à ce qui était cependant une réalité possible, je me mis à la rechercher de toute trace de ma femme et de ma fille dans la maison. Je cherchai en vain toute affaire ayant pu leur appartenir pour au final revenir bredouille.

Une pensée me vint en tête : Chiaki. Ma petite puce avait pu partir, mais elle m'aurait forcément laissé un mot dans sa chambre. Ainsi, rassemblant mes espoirs, je montai à l'étage afin d'y retrouver l'univers de ma fille. Pénétrant cette forteresse dont le thème était le jeu vidéo, je fus abasourdi par ce que je trouvai à l'intérieur.

En effet, l'univers de ma fille n'était plus. Cette chambre n'était qu'un vide-grenier dans lequel s'entassaient des bricoles poussiéreuses à un tel point que je ne pouvais même pas me frayer un chemin dans la pièce. Lorsque j'ouvris la porte, un épais nuage de fumée me tomba sur le visage, forçant quelques larmes à couler le long de mes joues.

Je ressortis en vitesse avant de frotter mon visage poussiéreux et humide. Je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il se passait ici, mais la réalité était là, ma femme et ma fille avaient complètement disparu. Je cherchai à rassembler toutes les preuves de leur existence en cherchant en premier lieu leurs photos dans mon portefeuille , mais rien ne s'y trouvait. Les cadres sur les murs n'affichaient que des photos de mes amis les plus proches tandis qu'il n'y avait plus aucune trace de présence féminine dans cette maison qui était la nôtre.


Je m'écroulai au sol, soutenant ma tête de par mes deux mains pour éviter qu'elle ne s'écrase au sol. J'avais des tas de souvenirs de mes deux princesses, mais je ne savais même pas si ils étaient vrais…Puisque rien autour de moi n'indiquait leur présence. Etaient-elles simplement l'origine d'un fantasme inconscient que j'aurais vécu au travers de l'un de mes rêves…..Ou étaient-elles vraiment une réalité qui s'était effacée de ce monde du jour au lendemain ? Je ne comprenais vraiment pas, mais mes souvenirs à l'intérieur étaient trop forts pour que je ne me persuade que tout ça n'était qu'un rêve ou une illusion.

Une pensée folle me traversa l'esprit : je devais retrouver ma femme et ma fille, et ce , à n'importe quel moyen. Elle étaient celles qui m'avaient sauvé, qui avaient fait de moi l'homme que j'étais…Je ne pouvais pas les laisser disparaître dans l'oubli de la sorte.

Ce fut ainsi que commença une quête assez peu ordinaire j'en conviens. Un voyage difficile à la poursuite d'une chimère dont j'étais le seul à connaître l'existence. Un voyage pour sauver le monde, un voyage pour sauver mon monde.


Nakagami Ugo : A la recherche d'une chimère.


Face à ce problème, il n'y avait qu'une seule personne capable de m'écouter, de me comprendre, et de m'aider dans un tel scénario. Une seule personne au monde qui était assez ouverte aux situations extravagantes et qui était capable de me conseiller en la matière…Ce fut avec cette pensée que je me rendis chez Soichiro Namatame pour obtenir des réponses ou tout simplement des indices. Je savais qu'il était le seul qui n'allait pas me juger…Après tout, lui et moi nous avions partagé des tas de choses. Il avait été le leader de la guilde ayant rassemblé mes camarades qui étaient partis dans un chemin assez obscur, celui des gangs. Il nous avait rassemblé et remis dans le droit chemin, tout en nous aidant à devenir des hommes capables de porter des responsabilités. C'était d'ailleurs grâce à lui que j'avais eu mon enfant, puisque j'avais rencontré ma femme en tant que membre de la guilde. Elle et moi nous étions investi d'une mission commune, et cela nous avait rapproché sentimentalement.

Si tout était clair dans mon esprit, il devait l'en être dans le sien aussi , puisqu'il avait tout vu de ses propres yeux, même la naissance de Chiaki de laquelle il était le parrain. J'avais donné beaucoup d'importance à Soichiro Namatame que je considérais comme mon père, et aujourd'hui encore c'était comme à un père que j'allais demander de l'aide.

Lorsque je pénétrai la forêt dans laquelle il vivait, je n'y vis pas grand chose à première vue. Tout était similaire à la dernière fois que j'étais venu, me laissant réaliser que seul mon univers semblait être altéré par la disparition de mes deux amours. Je m'avançai dans cette grotte et passai l'étendue d'eau dans laquelle Chiaki avait l'habitude de s'entraîner, pour au final arriver dans le laboratoire où était posté le vieil homme.

Mon père dégarni se retourna alors, ressentant sûrement ma présence, avant de prendre la parole. La tristesse affichée sur son visage creusé par les rides me faisait de la peine chaque fois que je la voyais de face, mais je devais me faire une raison. Soichiro n'avait pas surmonté la mort de sa femme, c'était d'ailleurs la raison pour laquelle il avait quitté Yume-Nikki à l'époque. Il était donc le plus à même à comprendre le manque dans lequel je me trouvais.


– Quel bon vent t'amène, Ugo ? Entama alors le roi de la forêt spirituelle. Tu tires une drôle de mine ma foi gamin.

– Soichiro….Répondis-je avec hésitation. Je…Je ne sais plus où j'en suis, Soichiro. Une chose étrange se passe dans ma vie…Et je ne sais pas si je deviens fou ou si c'est le monde atour de moi qui l'est.

– Ne t'en fais pas. Me rétorqua-t-il avec lassitude. Je deviens fou aussi avec ces gamins. Ils sont partis il y a à peine une semaine et je sens déjà qu'ils ont fait n'importe quoi. Quel est ton soucis, gamin ?

– Je….Je me souviens d'une femme et d'une fille qui seraient liés à moi. J'ai des souvenirs d'une vie de famille….Pourtant quand je me suis levé ce matin, le monde autour de moi semble ne jamais avoir porté en lui l'existence de ma famille. Ma femme et ma fille ont tout simplement disparu, comme si leur existence même avait été effacée de ce monde. As-tu des souvenirs de Chiaki Nakagmi ? Une petite rouquine aux yeux bleus qui vient s'entraîner ici régulièrement.

– Je n'en ai aucun souvenir gamin. Vraiment aucun souvenir….J'imagine avoir une idée de ce qu'il se passe…Mais je n'ai aucune idée de comment t'aider gamin…


Le vieil homme se retourna vers ce qui semblait être sa dernière invention, réfléchissant à mon problème. Pendant qu'il cherchait, je m'arrochais aux souvenirs qu'il me restait de ma femme et de ma fille, essayant de conserver leur existence à tout prix.

Il laissa se passer quelques minutes avant de se retourner de nouveau. Il afficha un sérieux assez prononcé sur son visage rigide, me laissant revoir ces traits respirant la tristesse qu'étaient les siens. Moi qui avais connu le maître de la guilde enjoué et respirant la joie de vivre, cela me faisait toujours mal de le voir dans cet état.


– Il y a un endroit où tu peux te rendre, gamin. Déclara l'homme. Connais-tu les montagnes « Kiboenji » ?

– Je ne connais pas cet endroit. Quel est-il ?

– Ces montages sont littéralement traduites « Montagnes de l'espoir cramoisi ». Il est dit que tout homme foulant ces terres trouvera la réponse à ses interrogations. Tout homme montant au sommet de cette montage se verra dissiper tous les doutes ayant un jour foulé son cœur. Je pense que tu peux t'y rendre. Tu pourras faire la part des choses entre illusion et réalité.

– T'es…..T'es-tu déjà rendu à cet endroit… ? Bégayai-je dans le doute.

– Jamais. Ce n'est qu'une légende urbaine, et j'ai passé l'âge d'aller vérifier par moi-même. Tu peux t'y deplacer pour rien, mais tu peux aussi t'y déplacer et retrouver une vérité enfouie au fond de l'histoire de l'univers , de ton univers. Auras-tu le courage de braver la barrière de la rationnalité pour aller fouiller dans l'univers de l'abstrait et du fantastique ?

– Bien sûr. Je suis prêt à tout pour ramener ma famille à mes côtés. Je vais me mettre en route dès maintenant. Merci pour tout, Soichiro.


L'homme se contenta de froncer les sourcils en guise de réponse. Je quittai la forêt avec une pensée forte en tête, celle de retrouver ma femme et ma fille à tout prix. L'homme de la forêt m'avait donné les plans nécessaires pour me rendre aux montagnes de l'espoir cramoisi, ce fameux endroit où j'allais trouver toutes les réponses requises pour pouvoir avancer. Je ne devais pas perdre de temps : il me fallait absolument partir dès maintenant pour résoudre ces problèmes avant que ma mémoire elle même ne disparaisse en emportant avec elle le souvenir de mes racines.

Mais alors que j'allais prendre la route en m'enfonçant dans le bois alentour, je fus interrompu par un bruit sourd venant de derrière moi. Une mélodie commença à retentir aux alentours, me laissant parfaitement reconnaître qui était derrière moi.

https://www.youtube.com/watch?v=nl2YWCvlAvo


Je me retournai rapidement vers la source de cette musique, laissant un rictus se dessiner sur mon visage. Mon vieil ami était devant moi. Nous avions traversé beaucoup d'années ensemble moi et Jérôme la vieille branche des UWS. De ses 40 ans, il était toujours aussi mordu de ses chansons d'asiatiques, en particulier de Silent Siren. Il arriva d'ailleurs vêtu d'un tee-shirt à l'éffigie de la chanteuse du groupe qui avait elle aussi pris 20 ans depuis le temps.


– . Me salua Jérôme avec toute la sympathie qu'il arborait habituellement.

– Salut vieille branche hoho ~ Comment vas-tu monsieur bouche en cul de point ?

– Je vais bien. Un point au loin et puis plus rien. Tu fais quoi noob ?

– Je pars à la recherche d'une chimère. Un rêve inaccessible que je veux rendre réel.

– . Ok tu revis tes 17 ans .

– Jérôme !!!! Reviens dans ta pokéball !!!! S'exclama une voix moins grave mais adulte, me laissant deviner qu'il s'agissait d'Alain. Je t'ai concoté un poffin !!

– Tss. Il ne manquait plus que lui.

– Tiens, qu'est-ce que tu fais là Alain hoho ~

– Nous sommes tous venus sur l'indication d'un de nos membres. M'interrompit la sombre voix du grec, le chef de notre groupe. Tu as des ennuis n'est-ce pas, Crimson Ugobird.

– Mais…Comment vous savez tout ça … ? Bégayai-je, interdit.

– C'est moi qui leur ai indiqué, m'interrompit encore une autre voix provenant de derrière.


Lorsque je me retournai, je fis face au dernier membre masculin de notre équipe UWS. Il était un homme habillé d'une cape violette et dont l'on ne voyait que deux grands yeux rouges. Il tenait à la main une boule de crystal qu'il gardait toujours précieusement dans ses mains. C'était Adam, notre dernière recrue qui était un fan de dinosaure. Tout le monde le surnommait IrmAdam puisqu'il voyait l'avenir avec sa boule de crystal , même si ses capacités de prédiction n'étaient fiables qu'à 5% dans les faits.


– On m'a dit que tu partais en mission pour retrouver ta famille mon Ugo….Ma boule m'a-t-elle dit la vérité ?

– Non….Pour une fois tu as raison…. Bégayai-je.

– Ma boule me dit aussi que le secret de ton avenir repose en avril 2014…. Tu dois revenir en arrière pour progresser dans le futur….Le format avril 2014…..Telle est la vérité…

– Tu n'as rien d'autre à faire que ressasser ce format ? Ricana Alain en sortant son panneau « Lol »

– .

– En attendant , nous parlons, nous parlons, mais nous n'avançons pas. Empruntons cette forêt et allons vite rejoindre le chemin de la vérité.


Nous entrâmes tous les cinq dans le sentier boisé qui allait nous mener à la partie sauvage de notre village de campagne. Lorsque nous pénétrâmes les lieux en question, nous comprîmes que notre périple allait être quelque chose d'assez rude à vaincre…En effet, l'endroit dans lequel nous étions semblait assez peu entretenu, ce qui augmentait le caractère sauvage de l'endroit. Nous avions l'impression de nous trouver dans un de ces donjons à la Indiana Jones ou dans le parcours du Jumanji version UWS.


Lorsque nous fîmes un pas de plus, quelque chose apparut soudainement sous nos yeux. Une porte apparut à quelques centaines de mètres de nous. Sur cette porte se trouvait une pancarte « Tournoi Goat Control ici. » Sans vraiment comprendre ce qu'était ce qui semblait être un vieux gag, je m'apprêtais à passer outre cette porte pour tourner à gauche et continuer dans ce qui semblait être un labyrinthe, mais contre toute attente, l'un de nous céda à cette issue.

Notre voyant se rua sur la porte dont il ouvrit rapidement la serrure, ressassant les mots « Goat control » à répétition avec entrain comme si quelque chose de superbe se trouvait derrière cette porte. Cependant….Lorsqu'il tourna la clinche, tentant de découvrir ce qui se trouvait derrière son sésame, il n'eut pas le temps d'ouvrir la porte qu'il fut empalé par quatre lances sortant de nulle part.


Nous fûmes abasourdis par ce qu'il venait de se passer sous nos yeux. Adam notre voyant à la précision la plus médiocre du monde venait de mourir sous nos yeux…..En cinq secondes….Sa vie avait été prise….Par je ne sais qui, par je ne sais quoi…..

Alain fut le plus choqué de nous. Jérôme montrait pour sa part de la totale indifférence tandis que le chef de notre groupe, le grec, Kosta, reprit la parole en se frottant le menton, comme si quelque chose de grave se préparait.


– Je vois…Il semble que nous sommes attendus ici. Déclara-t-il.

– 乁(⸌ᗝ⸍)ㄏ répondit Alain par le biais d'un de ses panneaux. Il semblait affolé par la situation.

– Tss. Il ne nous fera plus chier le noob. Enchaîna Jérôme, indifférent face à la macabre découverte.

– Est-ce qu'on peut vraiment continuer à progresser dans ces conditions…. M'interogeais-je avec doute. Après tout…..Je ne sais pas moi même si cette chimère est réelle….

– Moi je sais qu'elle l'est. Rétorqua le leader du groupe. Je ne doute pas de toi, je ne doute donc pas de tes souvenirs. Continuons.


Nous avançâmes dans le labyrinthe qui ouvrait sur de plus en plus d'issues au fur et à mesure que nous y progressions. Nous avancions tous les quatre avec prudence, redoutant un autre piège dans le genre de celui qui avait tué Adam. Nous arrivâmes soudain dans une impasse. Le labyrinthe qui semblait magique se referma de derrière nous progressivement. Face à la situation, nous fûmes pris par un sentiment d'urgence assez prenant….Mais c'était sans compter sur Alain.


– Jérôme ! Transformation numéro 1 ! Silent Siren !

https://www.youtube.com/watch?v=cID8aSNwLo0


Jérôme brilla d'une lueur rose qui nous était si habituelle que nous ne froncions même pas les sourcils. Lorsque cette lumière se dissipa, il était de nouveau semblable à cette chanteuse asiatique de silent siren avec les rides qui allaient avec. Il se positionna face au labyrinthe s'actionnant tout seul et se mit à chanter face à lui. Plus il chantait, plus l'étendue de feuillages qui s'avançait vers nous reculait, le laissant même dessiner son propre chemin dans le labyrinthe qui semblait vraiment inaccessible à première vue. Alain lança un regard satisfait vers le spectacle tandis que moi et Kosta le grec étions habitués à ce genre de scénarios. Jérôme possédait ce « pouvoir magique » depuis bien longtemps déjà, et il nous avait été bien utile au travers des époques.


Nous pûmes donc continuer dans le labyrinthe sans encombres au rythme de la performance vocale de notre ami le silent siren de l'équipe. Nous finîmes par sortir de ce dit labyrinthe pour nous retrouver sur un sentier similaire à celui dans lequel était mort notre ami Adam quelques heures auparavant.


– Nous avons réussi à sortir ᕕ(◥▶□◀◤)ᕗ s'exclama Alain avec entrain. Nous pouvons continuer vers ces parrois rocailleuses (ง>Ꮂ>)ง

– Restons sur nos gardes. Rétorqua le leader du groupe d'un ton méfiant. Une erreur peut coûter la vie vous l'avez vu, donc nous allons continuer notre route avec prudence.

– Tss. Regardez-moi ces noobs. Vous avez peur ? Hinhinhin.


Nous continuâmes donc notre chemin pour arriver vers une gigantesque paroi rocailleuse qui semblait être le point de départ d'une série de montagnes. Je plongeai mon regard dans l'horizon, regardant le plus loin possible afin de voir toute l'étendue des montagnes face à nous. L'une d'elle me fit m'arrêter, puisqu'elle était d'un rouge cramoisi assez vif au milieu de toutes ces falaises riches en couleurs sombres. C'était notre objectif. C'était mon objectif…Là-bas j'allais trouver toutes les réponses à mes questions et revoir ma famille.


Nous nous engageames sur ce chemin moi et mes amis. Nous montâmes encore et encore , encouragés par le répertoire de Silent Siren chanté par notre Jérôme. Alain fredonnait les chansons tandis que mon leader gardait son air sérieux. J'avais de la chance d'avoir mes camarades ; pensais-je.Ils étaient toujours là quand j'avais besoin d'eux et n'hésitaient pas à risquer leur vie pour m'accompagner. J'avais plusieurs fois risqué la mienne pour eux également , mais les voir me rendre la pareille était quelque chose d'assez satisfaisant…A vrai dire…UWS était comme une famille pour moi. Je les avais rencontré il y a bien longtemps maintenant….

Tandis que nous étions sur la route, je me rappelai de ma rencontre avec les UWS. Nous étions tous originaires de Satellite, dans un quartier assez uppé de la zone. Les racailles se rassemblaient dans la zone BAD , moi j'habitais dans des quartiers un peu plus beaux quand même. Mes parents étaient morts peu après ma naissance et j'avais du compter sur mon grand-frère pour survivre dans ce monde. Nous vivions assez bien lui et moi, et les garçons de mon âge qui étaient les futurs UWS vivaient bien dans leur coin aussi. Un jour cependant, un membre de la sécurité avait déclenché une fusillade dans la zone BAD de Satellite. Il avait réussi à tuer tous les délinquants s'y étant rassemblé s sauf une personne….Et par frustration il avait donc décidé de massacrer notre quartier aussi.


Nous avions tous fui l'endroit dans lequel nous vivions, protégés par tous nos frères et sœurs ainés qui étaient la seule famille que nous possédions. Leur sacrifice nous avait permis de prendre la fuite et de vivre face à ce garde qui nous avait tout pris à l'époque, mais nous n'avions plus de foyer, plus d'endroit pour manger, plus rien. Comme pour s'allier face au monde cruel auquel nous faisions face, nous sommes devenus les UWS, connus sous le nom d'United we Stand : l'union fait la force. Nous avions décidé en ce jour de lutter ensemble contre cette injustice permanente que l'on appelait la vie.

Nous savions tous que des gamins seuls dans un quartier étaient déstinés à trouver la mort plus ou moins rapidement et que notre alliance était plus un moyen de gagner du temps qu'une réelle course à la vie. Nous savions que sans un adulte pour nous encadrer, nous finirions par être repêchés par un orphelinat dans lequel ils faisaient des expériences aux gosses….Mais alors que nous pensions que tous les grands-frères et sœurs avaient été tués dans la fusillade….Jérôme, le grand-frère d'Alain, réapparut devant nous bien amoché mais encore en vie. Il devint un des membres de l'UWS et notre représentant même si Kosta celui qu'on appelait le grec avait du haut de ses 13 ans plus l'étoffe d'un leader éventuel pour l'équipe que n'en avait Jérôme. Nous avions donc monté les UWS à cinq , nous les garçons et une fille de notre âge qui s'appelait Sukai. Sukai avait fini par quitter le groupe avant de se faire attraper par la sécurité et finir en prison…Et nous nous étions devenus un gang de duel assez puissant dans le coin.


– Tout va bien Ugo ? Tu as l'air ailleurs. M'interrompit le grec.

– Oui…Tout va bien…Je repensais juste à nos jeunes années hohoho.

– ᕕ(☉ ³☉)ᕗ C'était le bon vieux temps tout ça. Enchaîna Alain avec entrain. Nous en avons vécu des tas de choses.

– Au plus loin que je me souvienne, je me rappelle des années après Yume, mais après j'ai du mal à me rappeler de tout ce qu'on a vécu. Repris-je avec sérieux.

– Tss. Tu ne te souviens même plus gros tas.

– Mon esprit est un peu troublé tu pourrais être plus cool Jérôme ! Balançai-je , dépité.


Le grand frère d'Alain m'ignora et ensemble nous continuâmes. Nous étions bientôt arrivés au sommet de cette montagne depuis laquelle nous allions gagner les montagnes de l'espoir cramoisi. La nuit commençait à tomber, mais mes camarades avaient décidé de m'accompagner jusqu'au bout sans même prendre du repos. Nous nous lancions des blagues vaseuses sur la route. Ca détendait l'atmosphère et me faisait vraiment revivre les bons temps de l'époque de Satellite. Alain et son frère avaient décidément des drôles de rapports, puisque le petit frère n'arrêtait pas d'embêter le grand même en tant qu'adulte. Alain avait 30 ans, pourtant il conservait l'attitude d'un gamin armé de ses pancartes dont lui seul avait le secret de rangement.


– Nous sommes arrivés. M'interrompit de nouveau le leader de notre groupe. Nous n'avons plus que très peu de route avant d'arriver dans les montagnes.

– UWS EPISODE 32 : SUR LA ROUTE DE LA MONTAGNE 乁(⪧ヮ⪦)ㄏ

– Fermez-la un peu.


Jérôme fut le premier qui s'avança, toujours de sa tenue d'asiatique dont il avait le secret. Il s'avança vers la porte de roche qui semblait déboucher vers un dôme reliant les deux montagnes de la chaîne sur laquelle nous nous trouvions tous. Lorsqu'il fut près de la porte, quelque chose tomba rapidement du ciel pour s'écraser sur mon ami. Notre ancien héros évita de justesse la masse qui venait de tenter de s'écrouler sur lui pour au final faire quelques pas vers l'arrière. Nous nous étions avancés pour être aux côtés de Jérôme, nous laissant faire face à un colosse de fer qui se leva majestueusement devant nous. Ce qui semblait être un robot géant déclencha sa voix de synthèse qui parvint jusqu'à nous.


– Rouguignou 2,0 , gardien de ce château. Déclara machinalement la voix robotisée. Je vais éliminer les UWS qui veulent piétiner mon territoire (∩⇀෴↼)⊃━☆゚.*

– Eh ! C'est mon smiley ! 乁(⪧ヮ⪦)ㄏ Rétorqua Alain avec énergie. On va te battre moi et Jérôme !

– Rouguignou… ? Tss. Pathéthique.

– Mettons le en pièces et continuons. Déclara le chef avec satisfaction face au défi en face. UWS, en formation !


Nous nous avançâmes vers le tas de ferraille mon équipe et moi, bien décidés à vaincre le colosse de fer. Sans reprendre la parole, le colosse de fer tenta de nous écraser de sa grosse main métallisée , mais nous pûmes l'éviter à temps. Semblant en colère, il nous adressa des injures avant de reprendre la parole avec agressivité.


– Activation du mécanisme de défense. Brigade Scorpion noir relâchée !!!!

– Brigade scorpion noir ? Hoho voilà qui est rigolo. Déclarai-je.


Avant que l'on ne puisse attaquer de nouveaux, 5 robots métallisés de notre taille sortirent de nulle part. Ils étaient quatre hommes et une femme face à nous. Ils étaient exactement identiques au gang des scorpions noirs. Don Zaloog, Meanae l'épineuse, cliff le désamorceur, chick le jaune et gorg le fort. Tous les 5 se positionnèrent face à nous, adoptant un comportement assez humain malgré le fait qu'ils étaient cinq cyborgs. Nous ne nous laissâmes cependant pas déconcerter, puisque nous chargeâmes tous ensemble au même instant.


Je fus le premier à m'avancer vers Gorg le fort qui préparait déjà sa massue, comme pour relever mon défi.Evitant la puissante et lourd attaque qu'il tenta de m'asséner, je glissai sous lui afin de le prendre à revers d'un puissant coup de pied qui le projetta un peu plus loin de nous. Le robot colosse s'écroula au sol, avant de se relever, déterminé comme jamais. Il se saisit fermement de sa massue avant de revenir à la charge , mais c'était sans compter sur le pouvoir que j'avais à l'intérieur de moi. Je sortis une de mes cartes, l'oiseau du soleil cramoisi, avant de reprendre la parole avec détermination.


– Sunbird ! Donne moi ta force !!! Criai-je pour déclencher le pouvoir de mon vieil ami.


Un tourbillon de flammes se forma autour de moi, me laissant déclencher le pouvoir de mon ami à plumes. Plus les flammes se répendaient sur le sol, plus je sentais la force du Sunbird se décupler de plus en plus. Gorg le fort ne se laissait pas impression par les flammes, mais je sentais que la chaleur de l'oiseau devenait de plus en plus intense. Pour relâcher le pouvoir de mon ami de toujours, je déclarai la formule qui allait tout changer.


– Hoho ! Quel Skill ! Lâchai-je tandis que l'écho des montagnes se chargeait de porter ces mots.


Le torrent de flammes s'intensifia et prit gorg le fort au piège jusqu'à le carboniser totalement, mettant ma victoire évidente en avant. Je me retournai, ma carte toujours à la main, afin de voir où en étaient mes amis. Alain lui se battait avec Meanae. Il utilisait ses pancartes pour l'attaquer. D'un geste, clamant toujours cette formule Hoho Quel Skill , je pus propager les flammes jusqu'à toucher Meanae l'épineuse, pour ensuite faire de même avec Chick et Cliff qui affrontaient Jérôme. Quant à Don Zaloog, il périt également sous les flammes de l'oiseau du soleil cramoisi, ce qui eut pour effet d'agacer fortement le père de ces imbéciles en armure qu'étaient les cyber scorpions noirs.


– Vous allez me le payer !!!! Impardonnable !!! IMPARDONNABLE BANDE DE MAMADOUS !!! Déclara le roboguignou qui nous laissa constater son piètre vocabulaire au passage.

– Mamadou ? Tu n'as pas mieux comme insulte ? Rétorqua froidement le grec qui nous fit tous pouffer de rire de par la tête qu'il tirait.

– IMPARDONNABLE !!!! Scorpion noir tier 0 !!!!!


Le roboguignou changea de forme, laissant sa carcasse de fer assez lourde se transformer en des sortes d'ailes métalliques qui lui donnaient une allure plus légère et souple. D'un coup , il se rua sur nous à une vitesse fulgurante, nous percuttant tous en même temps. Il nous envoya valser à quelques mètres de lui pour nous écraser dos contre le sol sur le parterre rocailleux. Je me relevai péniblement, grimaçant face au fait que quelque chose d'aussi ridicule nous avait tiré un soupir. Mais alors que j'allais contre attaquer armé de mon crimson sunbird, je fus devancé par Alain et son grand-frère.


– Hoshi ! Hurla le plus jeune de la bande. Forme 3 ! Synergie !!!! Soukai Rock !!!

https://www.youtube.com/watch?v=Oa52G0XxCiM


Jérôme et Alain se mirent à briller tous les deux d'une lumière mauve qui nous empêcha de les distinguer les uns des autres. Nous ne comprîmes pas de suite moi et le grec, mais nous eûmes vite une réponse puisque lorsque Jérôme ressortit il était habillé en la chanteuse de pop de son groupe fétiche, mais Alain aussi était désormais habillé comme la bassiste du groupe. J'allais éclater de rire face à ce changement soudain, mais alors que je pensais que c'était terminé, le petit frère reprit la parole avec détermination.


– Et maintenant , nous allons relâcher le Sekai no Hero !!!!! Hurla-t-il. Jérôme ! One point man overload release !!!!


Le joyau attaché au collier de mon ami brilla d'avantage tandis qu'ils fûmes une fois de plus enveloppés dans ce qui était une lumière bleue translucide qui entourait les deux compères. Lorsque Jérôme ressortit de la lumière, nous vîmes quelque chose que nous n'allions jamais plus voir dans notre vie. Il était habillé dans ses collants de super héros, comme il l'était d'habitude en tant que One point man….A l'exception près que cette fois, le héros était également coiffé comme la chanteuse de son groupe fétiche, affichant les mêmes yeux bridés qu'elle mais aussi les mêmes accessoires qu'elle portait. Etait-ce cette fameuse troisième forme à laquelle Alain avait fait mention quelques temps auparavant….. ? Jérôme était-il devenu si….Dégueulasse ?


– Maintenant c'est le final !!! Déclara Alain. Hoshi ! Fusionne avec le crimson sunbird !!!!!

– Eh !?


Devant ma surprise totale je vis Jérôme absorber mon oiseau, se laissant pousser deux grandes ailes cramoisi dans le dos alors que je pensais qu'il ne pouvait pas être plus dégueulasse qu'il ne l'était déjà. Lorsque l'homme fut préparé, il se déclara comme étant le « Crimson Silent Point ». Littéralement traduit « Le point cramoisi silencieux ». Il alla se battre avec le roboguignou qui était en transe en ayant perdu tous ses camarades. Il évita maintes et maintes attaques en utilisant ses ailes pour éviter ou pour bloquer les impacts tandis que Alain de son côté lui rassemblait son énergie pour la donner à son frère.

Lorsque Jérôme arriva près de roboguignou, il ne sortit cette fois pas un feutre mais un micro. Je bouchai mes oreilles par réflexe, voyant ce qu'il allait faire face au colosse de fer.


– ONE POIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIINT !!!!!!!! Lâcha le super héros de sa voix aussi aigue que celle de sa chanteuse fétiche.


Le roboguignou ne put contenir toute la puissance de cette voix. Il posa ses mains sur ses oreilles, tentant d'éviter ce qui allait sûrement être un one hit KO , mais il ne put résister à toute la force de cette voix qu'était celle de « Crimson Silent Point ». Il se détruisit de l'intérieur et explosa dans des résidus métalliques qui prenaient feu au fur et à mesure qu'ils étaient propulsés au loin. Un torrent de flammes se répendit tout autour de l'espace de bataille….Et enfin, sous nos regards ébahis en ressortit l'ainé du groupe, toujours armé de ses ailes, de son costume de super héros et de ses yeux bridés. Quand il arriva face à nous, il reprit la parole avec sérieux, entamant une nouvelle phase de notre périple.


– .


Enbuoo26
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[FIC] Les Abîmes du Désespoir posté le [05/10/2016] à 15:37

Je t'écris ici vu que je peux plus t'envoyer de messages, ça va ?


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[FIC] Les Abîmes du Désespoir posté le [06/10/2016] à 22:01

Arc Ugo 2 : Le sauvetage de mon monde

Jérôme revint vers nous, reprenant son apparence naturelle et abandonnant cette part ridicule de lui qu'il arborait devant nous. Alain se félicita du succès rencontré dans ce combat avec son frère qui n'avait fait qu'une bouchée du colosse de fer qu'était roboguignou. Nous nous levâmes tous , rattrapant l'homme qui était notre sauveur du jour. Nous nous tournâmes tous vers la porte de ce qui semblait être un sas dont les murs étaient des parois de la montagne semblant aménagées pour que les visiteurs y passent. Kosta le grec connaissait la raison. C'était devenu un site touristique mis en avant pour la rudesse de son challenge, et cela marchait comme un charme puisque nous étions réunis en ces lieux. Jérôme nous dit qu'il était déjà venu ici, en compagnie de nous tous, mais nous n'avions aucun souvenir d'une précédente escapade ensemble.


Et à vrai dire, cela me troublait vraiment puisque ma mémoire semblait vraiment me jouer des tours. Je me rappelais de choses qui n'existaient apparemment pas, comme ma femme et ma fille, et je ne me rappelais même pas de ce que j'avais fait avec mon équipe. C'était assez étrange en y pensant d'être aussi embrouillé dans l'esprit. Est-ce que je devenais vraiment incapable de faire la différence entre illusion et réalité , ou quelque chose de bien plus profond se cachait derrière tout ça… ? Je n'en avais aucune idée, et pour être honnête, je ne voulais pas tellement savoir ce qui clochait chez moi. Après tout, mes camarades étaient aussi délurés et psychologiquement instables que je ne l'étais, je pouvais donc sombrer dans la folie avec quiétude.


Nous passâmes la grande porte qui se dressait devant nous avant d'atterrir dans ce qui était une sorte de sanctuaire rocheux racontant l'histoire de la montagne dans laquelle nous étions. Plus nous avancions dans le couloir rocheux qui s'étalait devant nous, plus nous voyions l'histoire de ce qui était devenu un patrimoine historique de la région. Les montagnes de l'espoir cramoisi étaient voisines avec les montagnes du désespoir , celles desquelles l'on ne pouvait pas sortir selon les légendes urbaines et rurales. Pourtant, nous étions dans ces montagnes du désespoir et nous réussissions à nous en extirper, non pas sans avoir perdu des hommes et fait des sacrifices.

Nous progressions à l'intérieur de la montagne, toujours sur le rythme de nos querelles à base de « Hoho » et de « Quel skill » , ainsi que de « . » et de « tss » . J'avais l'impression de revivre avec mon équipe quelque chose que je n'avais pas ressenti depuis longtemps déjà. C'était il y a trop longtemps….Les dernier souvenirs que j'avais de ces trois lascards remontaient à déjà longtemps, trop longtemps même. J'étais content de pouvoir renouveler cette mémoire poussiéreuse qu'était la mienne, et j'espérais y graver d'avantage de souvenirs à l'avenir. Ainsi, repensant à tout ce que l'on avait vécu depuis le début de notre périple, je passai au travers des montagnes du désespoir, accompagné par mes acolytes, pour enfin ressentir peu à peu la chaleur des terres de l'espoir cramoisi.


Nous ressentîmes peu à peu le fait que nous nous rapprochions de l'endroit qui semblait si spécial à nos yeux, puisque plus nous avancions, plus l'air ambiant était chaud et lourd. On ressentait vraiment que l'on arrivait dans un endroit dont le mot d'ordre était « cramoisi » puisque la chaleur autour de nous faisaient même rougir les murs tellement elle était insistante. Devant ce spectacle de roches virant peu à peu au mauve puis au rouge, je trouvai un sentiement de quiétude. Après tout, le cramoisi était notre couleur, à nous les UWS. Nous étions donc à l'aise dès que quelque chose s'y rapportait de près ou de loin.


Nous passâmes donc dans le couloir et pénétrâmes tous ensemble les montagnes de l'espoir cramoisi. Nous y étions enfin , sur cette montagne sur laquelle j'allais trouver toutes les réponses à mes questions. Nous arrivâmes devant une porte qui allait sûrement s'ouvrir sur un autre paysage comme celui par lequel nous étions arrivés ici, mais tout cela ne me faisait pas peur. J'étais avec mes camarades pour retrouver ma famille, c'était suffisant pour me donner du courage.


Lorsque nous sortîmes, nous nous trouvâmes alors face à un spectacle bien singulier.

https://www.youtube.com/watch?v=7Jvmh04otBI

Les environs étaient…Ardentes. Nous avions l'impression d'être dans une étuve moi et mes camarades. Ces montagnes colorées de nuances de rouge, de jaune et de violet étaient très chaudes et donnaient vraiment un sentiment de malaise si l'on était sensible à la chaleur. Des fines particules de braise flottaient au gré du vent chaud soufflant sur la montagne. Ces particules étaient accompagnées de plumes violettes et jaunes, comme si l'oiseau du soleil cramoisi lui même battait des ailes juste à côté de nous. Cet endroit était splendide. Il n'était semblable à aucun autre.


– . Déclara Jérôme, émerveillé par le panorama auquel nous faisions tous face.

– C'est magnifique c'est vrai….Rien que pour cette vue je ne regrette pas….Reprit Alain, regardant ce paysage d'un air nostalgique. Je suis heureux d'être venu ici…Même si tout cela sera sûrement notre dernière aventure….

– Hoho le voilà qu'il joue au sentimental. Répondis-je avec ironie, comme pour masquer la gêne que j'éprouvais face aux paroles de mon ami. Nous aurons d'autres occasions de connaître une aventure similaire, il ne faut pas t'inquiéter l'ami. Tant que le Skill est présent, l'UWS sera persistante hoho !

– Ta devise n'égale pas notre motto d'il y a 17 ans Ugo. Me rattrapa le grec. Il y a 17 ans tu aurais chanté nous sommes de retour pour vous jouer un mauvais tour.

– Tss. Vous n'avez rien de mieux à faire que de ressasser des trucs débiles. Reprit alors Jérôme.

– Cela fait déjà 17 ans……Lançai-je dans le vide.


La nuit qui s'était installée nous gratifia alors d'une pluie d'étoiles comme l'on pouvait en trouver au sommet de cette montagne singulière. Des étoiles couleur cramoisi tombaient doucement, se laissant porter par le vent, sous nos yeux éblouis. Nous étions enfin arrivés à cet endroit qu'était notre objectif, et nous en étions satisfaits, nous tous, camarades de toujours, tous nos yeux levés vers le ciel….


– Bien. Reprenons. Nous interrompit le grec, toujours aussi sérieux.


Nous reprîmes donc ensemble la route qui allait nous mener jusqu'au sommet. Nous devions encore grimper quelques centaines de mètres pour arriver jusqu'au bout de notre périple. Nous y avions passé des heures et nous commencions à fatiguer, mais personne ne se plaignait car tous voulaient que j'atteigne cet objectif de revoir ma famille. Comme pour répondre à leur détermination, je ne me plaignais pas et je continuais à avancer inlssablement jusqu'à ce que l'on arrive à l'endroit tant attendu, le pic de la montagne.


C'était l'endroit le plus spectaculaire. On pouvait voir de cet endroit toute la zone urbaine ainsi que toute la zone rurale nous entourant. De la forêt de Soichiro Namatame jusqu'au centre ville, tout était accessible d'un simple regard, le tout décoré d'un épais rideau de nuances rouges , jaunes et violettes qui donnait une chaleur assez puissante au paysage se dressant devant nous. Nous étions donc arrivés au sommet de la montagne, là où toutes les questions allaient trouver réponse, et à vrai dire, j'étais vraiment anxieux à l'idée de savoir si tout cela n'était que rêve ou réalité. Mais alors que je réfléchissais , me préparant à me maudire en cas d'échec de ma part, ma parole fut coupée à cet instant.


– Qu'est-ce que c'est que ça ? Demanda alors Alain en montrant du doigt une sorte de stelle.

– Je ne sais pas…C'est étrange. Enchaîna le grec.


Nous nous dirigeâmes donc vers cette pierre qui ressemblait à une stelle de recueil. Lorsque nous fûmes face à la dite pierre, nous pûmes y lire ce qui y était gravé à l'intérieur même du rocher.


– « Seuls ceux dont le cœur est vraiment meurtri, ceux qui remettront leur foi au ciel, verront leurs questions écoutées et démystifiées. Ô , voyageurs, abandonnez toute mauvaise intention si vous voulez être entendus par celui pour lequel vous n'avez aucun secret. » Lis-je d'une voix forte et distincte.

– Quel est ce mystère…..S'inttérogea alors mon camarade le leader du groupe. Comment peut-on concrètement remettre sa foi au ciel. Je n'en ai pas la moindre idée.

– Chante une chanson pour que le ciel t'obéisse Jérôme O/ Ricana Alain face à son camarade le point.

– Tss. Répondit Jérôme en lâchant un soupir. Tes blagues de merde ne changeront pas le fait que nous sommes coincés grand génie.

– Je…Je pense savoir….Repris-je en bégayant. Je pense savoir ce que veut dire cette phrase…

– Comment !? S'exclama le grec. Tu dis que tu sais ce qu'il faut faire ?

– Oui. C'est évident quand on repense à tout ce qu'on a traversé. Je suis venu pour une quête m'étant chère, nous avons traversé les montagnes du désespoir d'où nous sommes sortis de justesse en ayant perdu l'un de nos camarades…Et maintenant nous sommes sur les montagnes de l'espoir. L'étape précédente était pour enlever tout l'espoir que nous avions à l'intérieur…Ainsi, une fois dans la pénombre la plus totale, c'est un espoir nouveau qui jaillit de cet océan de ténèbres.

– Je vois….Je suppose que tu as raison. Mais tu ne désespères pas assez, Ugo ?

– Bien sûr que non. J'ai de la peine pour Adam….Mais je ne suis pas noyé dans le désespoir non plus…Après tout…Vous êtes toujours avec m –

https://www.youtube.com/watch?v=hGww5e5DnS8


Lorsque je pointai de nouveau mon regard vers le grec, je fus surpris par quelque chose qui n'était vraiment pas normal venant de l'homme qui m'avait accompagné depuis l'enfance. Il était face à moi, comme il l'était d'habitude…Mais je pouvais voir au travers de lui le paysage qui était derrière. Comme si….Comme si mon ami le leader n'était en fait qu'un fantôme.


Mes yeux s'écarquillèrent. Pris par un doute profond, je me retournai vers mes camarades, Alain et Jérôme , afin de les prévenir, mais eux aussi étaient dans le même état. Aucun de mes trois camarades ne semblait choqué par ce qui était en train de se passer, comme si tout avait déjà été prévu à l'avance par ces derniers. Je restais pour ma part dans une incompréhension totale face à eux, sentant déjà les larmes me monter aux yeux face à ce qui semblait être leur disparition.


– Notre bout de route s'arrête ici, Ugo. Déclara alors le leader du gang des UWS à mon intention. Nous sommes restés trop longtemps déjà. Il est temps pour nous de retourner à notre place.

– Co….Comment…. ? M'exclamai-je, interdit. Comment pouvez-vous…. ?

– Ca doit être vraiment choquant Ugo , je comprends ton ressenti. (⊜﹏⊜) Me sortit alors mon ami Alain. Mais au fond de toi tu le savais n'est-ce pas ? Après tout, tu n'as pas beaucoup de souvenirs de nous n'est-ce pas… ?

– Que…Que veux-tu dire…. ?

– Tss. On n'existe pas grand génie. On est déjà morts depuis bien longtemps, mais quelque chose a été changé dans le cours du temps et du coup on nous a extirpé de ta mémoire pour t'assister…Parce que t'as pas le skill pour changer les choses toi même hinhinhin….

– Vous n'existez pas…Comment…Comment est-ce possible…. ?

– Il y a quelqu'un, ou quelque chose, appelle le comme tu veux, qui nous a permis de t'assister une dernière fois. Reprit le grec avec le sourire. Nous ne sommes pas réellement les esprits des UWS…Mais leurs personnalités et leurs vécus nous ont été attribués. Vois nous comme des intelligences artificielles si tu le préfères.

– Mais n'empêche ce rouguignou robot nous a fait chier ! ლ(⚆.⚆ლ) Si je le revois je le défonce !

– Tu te calmes. L'interrompit Jérôme. Pour nous c'est fini. Il va se débrouiller comme un grand garçon maintenant le sunbird hinhin.

– Je….Je ne peux pas…Je ne peux pas me débrouiller sans vous….Vous êtes….Vous êtes tout ce que j'ai…Vous êtes mes amis, mes camarades…Tout ce que j'espérais dans ce monde…Vous êtes ma famille…..

– Ce n'est pas le cas, Ugo. Me répondit le grec sans me laisser le temps de continuer.

– Comment…. !? Baffouillai-je , laissant les larmes que je retenais couler le long de mes joues.

– Nous ne sommes pas ta famille. Nous ne le sommes plus, Ugo. Tu as une femme et une fille. Tu es venu les récupérer en venant ici n'est-ce pas ? Alors nous t'ouvrons la voie. De ton désespoir le plus profond jaillira le plus beau des espoirs. Je t'aurais bien dit que l'on te regardera d'où nous sommes, mais ils te regardent déjà sûrement et ils sont fiers de toi.

– Les mecs….


Mes amis devinrent de plus en plus translucide, me laissant les voir disparaître progressivement dans le paysage alentour. Ma vision brouillée par les larmes, je tentai de m'accrocher à eux et à les retenir, mais leurs destins semblaient déjà scellés. Tout était terminé pour eux, comme pour notre équipe.


– A la prochaine Ugo ! Occupe toi bien de ta famille surtout, et ne sois pas trop con avec ta fille ᕕ(ಠ ͜つಠ)ᕗ Me déclara Alain avant de se fondre totalement dans le décor de nos adieux.

– Alain….N…Ne pars pas….Lâchai-je trop tard pour le retenir.

– Hinhin. Voilà qu'il va se mettre à chialer. Je me casse avant qu'il ne perde le peu de dignité qu'il lui reste. Enchaîna Jérôme avant de disparaître à son tour sans laisser la moindre trace de sa présence.

– Putain….Pourquoi….Pourquoi les mecs….. ?

– Il ne reste plus que moi donc. M'interrompit le grec avec le sourire. En tant que leader des UWS, je te remercie de t'être battu avec nous jusqu'au bout face à cette vie injuste qu'était la nôtre. Nous avons vécu des tas de choses ensemble, mauvaises comme bonnes, et je suis au final heureux de voir que l'un de nous ait triomphé de ce combat contre l'injustice appelée la vie.

– Le grec….

– Ugo , je te fais désormais leader des UWS. Tu n'as pas le droit de faillir à ta tâche puisqu'avec toi vit désormais la mémoire de notre combat, la mémoire de notre équipe. Tant que tu vivras, tant que ta fille vivra, il restera une trace de notre existence. Considère la suite comme notre victoire à tous….Pour notre part, nous t'attendrons de l'autre côté afin de reformer cette équipe qu'est la nôtre.

– …N'allez pas faire chier tout le monde sans moi là-bas….hahaha….

– Il y a sûrement des tas de noobs à aller éduquer de l'autre côté. Et puis si je ne me hâte pas, ils joueront tous goat control étant donné qu'Adam a eu une longueur d'avance sur nous hahaha. Ugo, il est temps de nous dire au revoir.


Le grec me tendit la main. Je compris qu'il voulait faire la poignée de main spéciale que l'on faisait dans l'UWS. J'essuyai mes larmes pour ne laisser qu'un sourire s'afficher sur ma mine. J'avançai mon poing à mon tour, voulant taper dans celui de Kosta, mais lorsque nous entamâmes notre poignée ; le corps de mon ami disparut progressivement, ne me laissant que frôler son membre disparaissant dans l'horizon.

…..

Tout était terminé.

L'équipe United We Stand n'était plus qu'une chimère. Tout ce que nous avions vécu jusqu'à maintenant ne signifiait plus rien…..Non…Tout signifiait encore quelque chose….Je devais m'assurer que tout ce que nous avions vécu signifiait encore quelque chose….Je devais le faire pour eux quatre qui avaient payé le prix fort pour me donner cette chance…Eux qui avaient tenté de sauver le monde….Eux qui avaient tenté de sauver mon monde…..


Je m'accroupis devant cette pierre indiquant cette inscription assez étrange, pour au final m'agenouiller devant elle. Repensant au sacrifice de mes camarades, je m'accrochais à ce souvenir que j'avais d'eux, tout en essayant de conserver ceux que j'avais de ma femme et ma fille. Je n'avais qu'une pensée en tête ; prier. Prier qui, prier quoi….Je ne saurais pas dire…Mais je priais encore et encore pour que l'on me rende ma famille qui s'était évaporée comme s'étaient évaporés mes camarades quelques secondes auparavant. Je mettais toute mon âme dans cette ultime prière que je lançai au ciel….Et à ma grande stupeur, alors qu'au fond de moi tout était en train de communiquer avec cet espoir…Le ciel me répondit.


https://www.youtube.com/watch?v=KjlTmJQsceY


Alors que j'étais à genoux au sol, les yeux gorgés de larmes, ma tête me fit mal d'un seul coup. Des images vinrent s'incruster dans mon esprit alors que je pensais ne jamais les avoir vues. Sur ces images étaient inscrits les portraits de pas mal de personnes que je connaissais…Des membres de la guilde, des personnes que je connaissais de Satellite, mes amis les UWS…Mais aussi et surtout les visages de ma femme et de ma fille. Ces images devinrent rapidement insistantes, me laissant me rappeler progressivement de tout ce qu'il s'était passé depuis le temps au fur et à mesure que la présence de ma véritable famille ne s'inscrustait dans ma mémoire.

Chaque passage important comme insignifiant de ma vie à leurs côtés s'inscrivait de nouveau en moi comme par un système de cases. Ressentant une douleur assez difficile à contenir, j'avais l'impression d'être réécrit par quelque chose , par quelqu'un. Comme si l'on était en train de modifier des paramètres à l'intérieur même de moi. On me prit les souvenirs de solitude et on les remplaça par des souvenirs de ma fille. On prit mes souvenirs de faiblesse pour les remplacer par les souvenirs de ma femme…Et on laissa intacts les souvenirs des UWS, ceux qui avaient permi à tout cela de se faire.


Je suis maintenu en suspend pendant une dizaine de minutes tandis que je revoyais toute la vie que j'avais oublié défiler devant mes yeux. Les yeux écarquillés, je me laissais aller à ce changement radical de perspective…Pour au final laisser faire ce qu'il se passait.

Lorsque le singulier transfert fut terminé, je fus reposé au sol avec délicatesse. Je m'écroulai au sol, mettant par réflexe mes mains contre la paroi rocheuse servant de parterre afin d'éviter de m'y claquer le visage. Toujours les larmes aux yeux, je cherchai de nouveau dans ma mémoire…Pour constater que je me rappelais vraiment de tout du début jusqu'à la fin. Ma femme et ma fille étaient présentes dans ma mémoire, leur existence étaient revenues…..Mais qu'était-il advenu d'elles ? Cette question restait sans réponse. Mais alors que j'allais interroger cette pierre une nouvelle fois, une voix aigue familière m'interrompit de derrière.


– Tadaima, Papa. Déclara alors cette voix contenant toute l'empathie du monde.

– Ch….Chiaki….Bégayai-je….Tu es revenue….


Il ne m'en fallut pas plus pour me ruer sur ma fille afin de l'étreindre avec tout l'amour qu'un père pouvait avoir pour sa fille. La serrer dans mes bras, entendre sa voix, sentir sa présence, était tout ce dont j'avais besoin pour avancer contre cette vie injuste et ridicule. Je n'avais pas de soucis à avoir tant que je devais prendre soin de ma fille. Qui étais-je pour voir la vie comme une garce alors qu'elle m'avait fait le cadeau de cet être que je tenais dans mes bras… ?


– Tu t'es souvenu de nous..Papa….Tu es le top player de ce RPG appelé la vie….

– Impossible d'oublier des PNJ pareil…Hahahaha…..Vous avez trop de skill pour ça….

– C'est qu'il essaie de dissimuler son malaise le Nakagami ~ Me surprit alors une voix bien plus rauque mais m'étant tout aussi familière. Je t'ai vu pleurer comme une madeleine gros tas c'pas la peine de te retenir ~

– Je te retrouve aussi…Ma chérie….Je…..

Je…..

J'ai l'impression que cela fait une éternité….Jessica….J'ai l'impression que cela fait une éternité que je n'ai pas pu te dire combien je t'aime…Je….

– Tu me la fais pas merci. T'étais prêt à nous vendre pour trois losers spèce de gland va. T'as cru j'étais naïve à ce point ? Ramène ton cul à la baraque si tu veux pas rentrer en corbillard, vu ?

– Je laisse passer parce que c'est un contexte particulier, mais je te mets au défi de redire ça demain….Hoho…


Ce fut ainsi qu'accompagné par ma famille reconstruite, je quittai les montagnes de l'espoir cramoisi, cette fois à dos d'Akulia, le gardien de la porte des étoiles, que gardait en elle mon épouse : Jessica Nakagami. Je ne comprenais pas vraiment le pourquoi du comment concernant cette histoire qui avait débuté du jour au lendemain, mais je trouvai mes réponses grâce au grand dragon tout coloré d'or qui servait de monture à ma femme. Il m'expliqua que des individus étaient partis dans le passé quelques temps auparavant, et qu'ils avaient commis des actes ayant entraîné un changement sur le chemin de mon épouse. Ce changement avait empêché notre rencontre et c'était ce qui avait fait que je ne me souvenais plus d'elle ni de Chiaki.


Cela me choqua vraiment d'entendre une telle vérité, mais la suite fut encore plus difficile à encaisser. Après tout, la première chose que n'importe qui aurait demandé aurait été « Comment êtes-vous revenues si le passé a été modifié ? » et ce fut là que je fus surpris. Jessica mon épouse m'expliqua que les voyages dans le temps étaient très compliqués mais qu'il y avait une règle fondamentale observée par les esprits du duel de monstre qui étaient capable d'aller et venir dans le temps : Un acte irréversible ne pouvait être évité à partir du moment où il avait eu lieu en premier temps. Il existait pas mal d'actes irréversibles, mais les plus importants étaient la naissance et la mort. Une personne morte ne pouvait être sauvée, même par un voyage dans le temps, tandis qu'une personne qui a vu le jour ne pouvait pas voir sa naissance empêchée par le passé. Le temps possédait cette fonction de se recréer une ligne de conduite menant à l'évènement irréversible, encore et encore jusqu'à ce qu'il aboutisse….C'est pourquoi, face à ce changement dans le passé, Akulia m'expliqua qu'à partir du moment où les actes passés avaient déclenché le fait que ma fille ne naitrait pas, Jessica s'était tout simplement dédoublée dans le passé. L'une d'elles avait continué son chemin naturelle qui la menait à notre mariage et à la naissance de notre fille tandis que l'autre avait emprunté ce nouveau chemin dont j'ignorais l'issue.


Nous rentrâmes ensemble sur cette nouvelle assez poignante et nous reprîmes donc ce quotidien qu'était le nôtre. Chiaki reprit ses études là où elle les avait laissées, à savoir en fin de quatrième année de collège tandis que ma femme , Jessica, reprit son rôle dans l'organisation qu'elle avait intégrée quelques temps auparavant : Yume-Nikki , en tant que « Juuni » la numéro douze.

L'objectif de ma compagne en oeuvrant dans une équipe cherchant à répandre le désespoir était assez clair. Elle rendait régulièrement visite à son grand-père qui avait fini par lui avouer une terrible vérité sur le pays duquel elle était originaire, et qu'une catastrophe similaire à ce qu'ils avaient vécu là-bas allait se déclencher. Il lui avait alors demandé de fuir avec les siens, mais ma femme eut une réaction fidèle à elle-même: elle décida de prendre les armes. Et ce fut en intégrant la Yume-Nikki de nouveau qu'elle trouva son compte.


Elle m'avait avancé que se joindre à eux et mettre son pouvoir au profit de Laila était la seule solution pour éviter un chaos de grande envergure, et je lui faisais une totale confiance lorsqu'il s'agissait de prendre des décisions pour le bien de tous. Nous avions traversé trop de choses Jessica et moi pour qu'elle puisse prendre le risque de mettre en péril la vie d'innocents pour un objectif personnel. Si elle s'était alliée avec une équipe faisant tant de controverse , c'était qu'elle avait des raisons la poussant à le faire.

De mon côté, je voulus m'engager avec elle, mais elle m'assura que ce n'était pas nécessaire, que je devais rester aux côtés de Chiaki en tant que père puisqu'elle allait passer beaucoup de temps en tant que « Juuni » chez Yume-Nikki. Je repris donc mon quotidien d'écrivain professionnel, cherchant encore et encore à impressionner ce critique qui me bombardait de ses « J'en peux plus » à répétition.

« Cette histoire que je vais vous raconter….

C'est l'histoire d'un homme qui allait poursuivre une chimère….Il pensait qu'il allait la poursuivre seul, mais il avait les âmes de ses proches aidés par le destin à ses côtés. »

Voilà comment commença mon dernier roman mettant en scène cet espoir qu'était le mien accompagné par celui de toute l'équipe m'ayant porté jusqu'à ce que je puisse le saisir de mes deux mains. Mais alors que j'avais déjà le prologue, l'aventure et l'épilogue en tête, quelque chose d'innatendu vint boulerverser mon scénario.

Soichiro m'avait appelé quelques mois après cet épisode. Lorsque j'entrai dans cette forêt qu'était la sienne, j'eus le plaisir de le revoir beaucoup plus frais qu'il ne l'était avant. Les rides de tristesse et de désespoir avaient disparu pour ne laisser qu'un homme agé de la cinquantaine afficher un sourire épanoui comme il l'était du temps de la guilde. Cela me réchauffait le cœur de voir l'homme dans cette position alors qu'il était dans un triste était quelques temps auparavant. Il était accompagné par pas mal de têtes familières qui m'avaient alors été gravées dans la mémoire lors de la réécriture de mon esprit. Et parmi ces têtes familières….


– Des années que je n'avais pas revu certaines têtes ici. Le temps passe vite n'est-ce pas Soichiro ?

– Ugo, j'espère qu'entre temps tu as pu arranger ton style de jeu.

– Tu parles ! Sunbird est à son apogée , prêt à écraser tout le monde !

– Ugo… ? Tu étais chez Yume-Nikki n'est-ce pas ? Me demanda alors Hiroki affichant un air dubitatif.

– Ouais. Je me souviens de toi, t'es celui qui a ramené Jérôme et Alain dans la guilde n'est-ce pas ?

– Quoi.. ? Je ne vois pas de quoi tu parles…Hahaha…

– Mouais. Le voyage dans le temps n'était plus un secret pour personne t'sais. Même pour mes camarades.

– Tiens, qu'est devenue l'UWS ? Me coupa la fille de Soichiro.

– Morte. L'UWS est morte. Je suis le dernier UWS vivant.

– On est dans le même bateau. Inutile de faire le mélodrame ici. Enchaîna l'alter ego de mon épouse qui affichait la même arrogance que la femme partageant ma vie.

– Je ne fais pas de mélodrame hoho. Rétorquai-je , retrouvant ma femme 17 ans auparavant. D'ailleurs je participerai avec vous à ce tournoi que vous devez remporter. Je ne me retiendrai contre personne, même pas contre ma fille hoho.

– Ta fille ? M'interpella-t-elle.

– Ouioui . Elle est joueuse aussi. Je voulais la ramener, mais elle n'a pas souhaité venir. Elle est quelque peu taciturne mais ne vous en faites pas, elle va vite nous rejoindre hoho.


Nous continuâmes ainsi la discussion concernant ce fameux tournoi et ma fille, ce qui était ironique en pensant que je parlais d'elle à sa propre mère. Elles semblaient se connaître, Chiaki et elle, ce qui me laissa entrevoir que ma jeune rouquine chachait bien des choses à son père hoho. Sachant que Yume-Nikki et Overlords allaient être sur place dans le tournoi auquel j'allais participer sous l'étendard de Glory for Hope, je m'amusais à tenter de deviner l'issue que le destin réservait à cette confrontation familiale.


…….

..

Je me demande encore aujourd'hui quel épilogue je vais pouvoir écrire à ce roman….. « A la poursuite d'une chimère….. » Hoho.


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[FIC] Les Abîmes du Désespoir posté le [10/10/2016] à 13:37

Rising Hope If : Les liens indélébiles

https://www.youtube.com/watch?v=4_-teNonZ_4


– Hohoho ! Il est temps d'en finir, Jessica Leocaser ! Dragon poussière d'étoile mode assaut, attaque la directement !!!!


Le dragon poussière d'étoile du brun exécuta l'ordre de son mec, détruisant mon monstre et emportant avec lui le peu de points de vie qu'il me restait. J'avais….Perdu ? Ces mots résonnaient dans ma tête comme un coup de poignard aurait fait saigné mon cœur. Comment j'avais pu perdre comme une grosse tâche face à un mec comme lui ? Il n'était qu'un gigolo, un mec qui n'était même pas assez intéressant pour en faire un esclave, et pourtant il avait triomphé face à moi, l'effrontée maîtresse de mon harem. Comment avait-il pu……Raaaah !!!!


– Très bien, t'as gagné grosse tâche. Et maintenant, tu vas faire quoi ? Tu sais que je peux t'empêcher de passer avec mes pouvoirs psychiques non ? Et j'suis mauvaise perdante. Donc soit tu te casses, soit tu bouffes le bitume. Choisis ~

– Tu ne me feras pas de mal hoho. Répondit le jeune homme avec légèreté. Je sais que tu n'es pas comme ça, Jessica. ~

– Ah ouais ? Et qu'est-ce qui te fait dire ça grand génie ? Vas-y je suis curieuse de savoir ce qui te fait croire que je vais pas te défoncer la gueule.

– C'est simple. Je te connais Jessica hoho ~ Je viens de Satellite aussi. Tu étais dans le gang d'Elvis n'est-ce pas ? Le monde est petit hohoho.

– Co…Comment connais-tu ces bras cassés…. !? Bégayai-je face à la révélation du jeune homme.

– Nous vivions avec nos grands frères et sœurs pas loin de chez vous aussi. Lorsque ce garde a tué toutes les racailles du coin, il a aussi fait une rafle chez nous. Tous nos grands frères et sœurs se sont sacrifiés pour nous. Toi et moi, on a un peu le même vécu hoho.

– Je vois….Et t'as fait quoi après ? Comment t'as fait pour pas laisser la rage prendre le dessus sur toi… ?

– J'ai créé une équipe avec les survivants. Les UWS qui se tiennent droits face à l'injustice qu'est la vie. On a vécu de larcins et de banditisme toutes ces années….Sauf que ce mec est arrivé dans notre vie hoho ~

– Ce mec ? Demandai-je. Intriguée par ce qu'il allait dire. Quel mec ?

– Soichiro Namatame. Il nous a proposé une vie rangée et stable en rejoignant sa guilde. J'ai accepté et mon équipe a suivi peu après. Depuis peu nous sommes tous ensemble dans cette guilde et nous vivons comme avant malgré tout. Tout le monde ou presque a le droit à un happy end hoho !

– Yume-Nikki hein……J't'avoue que j'regrette un peu d'être partie trop vite de ma poubelle à grande échelle. J'aurais voulu rejoindre Yume-Nikki plutôt que cette tour remplie de fils de putes qu'est Arcadia.

– Et pourquoi tu ne nous rejoins pas ? Je suis sûr que tu as le skill pour hoho ~


Le jeune homme me tendit la main en affichant un sourire narquois. Je ne savais pas ce qu'il en était vraiment, mais quelque chose au fond de moi réagissait face à ce type. Il semblait être passé par les mêmes difficultés que moi à Satellite….Seulement, contrairement à moi, lui semblait être serein dans sa tête…Là où moi je m'étais transformée en une sorcière utilisant ses pouvoirs pour manipuler les autres à sa guise. J'étais consumée par la rage en raison de tout ce que j'avais traversé ici…


– Ok, je vais venir dans ta guilde. Repris-je, déterminée. Seulement j'ai encore des trucs à régler ici donc j'peux pas venir tout de suite. J'vais débloquer les entrées pour que tes autres camarades puissent détruire cet endroit crasseux, t'as pas intérêt à faillir à ta tâche sinon je te défonce. Vu ?

– Hohoho voilà qu'elle a retrouvé son mordant. Je suis ici pour faire gagner ma guilde, je n'échouerai pas ~

– Bien. T'as intérêt à porter tes couilles alors.


J'allai à l'ordinateur afin de le déverrouiller, et ce fut après un signe de main rapide que le jeune homme me laissa là pour continuer dans le mouvement. Nakagami Ugo….Je n'avais aucun souvenir de lui en repensant aux années Satellite. Tout ce que je savais sur lui, c'était que contrairement à moi, il respirait le bonheur. Peut-être allais-je trouver l'espoir aussi en intégrant cette guilde…. ?


De fils en aiguilles, je me suis retrouvée à être mêlée aux histoires des pactisants des ténèbres. J'avais flairé Misty dans le mouvement Arcadia, et comme pour rattraper mes erreurs avec Toby je me suis lancée à sa poursuite. J'eus passé quelques jours avec la femme en attente du combat final contre Aki Izayoi, celle qui était censée avoir tué Toby… Pendant le duel des deux jeunes femmes, Sayer fut intervenu et j'ai alors appris qu'il était le seul et unique responsable de toutes mes souffrances. Je laissai la rage prendre le dessus, mais Misty fut celle qui régla son compte à l'homme. Avec la disparition de Misty qui avait abandonné, Aki reprit sa route et moi la mienne.


Je décidai donc de me rendre sur les lieux de la zone BAD dans lesquels je ne m'étais pas rendue depuis des années maintenant. C'était pour moi la meilleure façon de prendre un nouveau tournant dans la vie.


Au bout de quelques dizaines de minutes de marche, j'arrivai dans le quartier tant redouté, celui où j'avais perdu tout le monde quelques années auparavant. En entrant dans le quartier, je vis que rien n'avait changé. Aucune maison n'avait été bougée, rasée, ou autre. Même le tas de bois brûlé qui représentait autrefois l'endroit où vivaient mes parents étant encore à sa place.


Je me postai devant ce fameux endroit pendant quelques minutes, laissant la brise du soir caresser mon visage et faire flotter ma chevelure. Je me perdis dans mes pensées, réfléchissant à quelle était la décision à prendre pour respecter la promesse que j'avais faite à Mario et aux autres. Je pris ma décision à cet instant, je devais faire de Satellite un endroit meilleur que celui qu'il n'était.


Je repartis de la maison , soulagée d'avoir réglé tout ce qu'il y avait d'urgent à régler. J'étais désormais consciente de la suite : j'allais tenter l'aventure avec Yume-Nikki, et je comptais revenir à Satellite peu importe le résultat et tenter de faire cet endroit un endroit meilleur. J'voulais pas passer par la paperasse, mais plutôt créer un gang, une famille qui allait prendre les mômes en charge les gamins à la dérive pour en faire des marios ou des elvis, avec des rêves et des sentiments bien plus forts que l'on ne pouvait trouver en ville. Les racailles de Satellite aussi avaient un potentiel en eux, pour eux aussi , rêver devait être possible.


Ce fut ainsi…Que je frappai à la porte de la guilde quelques jours plus tard. Enfin….Je sonnai à la porte. Quand je posai mon doigt sur la sonnette de la guilde, ce fut un « Poi » qui retentit à la place d'une mélodie classique. C'était grotesque mais ça collait bien aux lascars qui avaient pénétré le mouvement Arcadia quelques jours plus tôt. Lorsqu'on vint m'ouvrir , je fis face à un blond à l'air non-chalant coiffé en brosse. Il me regardait avec agacement de ses deux yeux marrons cachés derrière une paire de lunettes. Il me dévisagea de haut en bas. Devant mon air agacé. J'avais horreur qu'on me fixe de la sorte. Comme pour lui montrer que je n'allais pas me laisser faire, je fis de même et je le fixai, me laissant constater son habillement. Il portait une veste bleue nuit ouverte sur un tee shirt gris clair et un pantalon de la même couleur. Il tenait également un livre dont je ne pouvais discerner le contenu. Lorsque enfin il prit la parole je fus alors frustrée par ce qu'il dit.


– Et voilà qu'une nana se ramène ! Se plaignit-il. J-P-P de ces gens qui croient que notre guilde c'un hôtel ! Tu veux quoi toi !?

– Écoute moi bien sac à merde. Déclarai-je froidement en agrippant le col du mec en face. Je te déconseille de jouer au mec chiant avec moi si tu ne veux pas finir découpés en morceaux et jeté dans la mer. J'ai horreur des mecs qui pètent plus haut que leur cul donc tu vas me faire le plaisir de fermer ta gueule. Vu ?

– Sérieusement, pourquoi on se tape toujours les plus fous du coin. Soupira le jeune homme en de défaisant de mon emprise. T'as qu'à aller voir le maître dans la salle d'entraînement. On verra si tu joueras encore ta prétentieuse là bas.


Je ne me fis pas désirer d'avantage et j'entrai en claquant les portes, pénétrant ainsi dans une grande salle qui semblait être le carrefour de tous les allers et venus ici. C'était un espace assez sobre qui donnait sur diverses entrées. Il devait y avoir 5 ou 6 directions à prendre en ne comptant pas les portes sur lesquelles débouchait le grand escalier. J'étais un peu perdue dans ce sas. La première chose que j'avais à faire c'était de trouver ce « maître » et de lui faire comprendre qui était vraiment la maîtresse des lieux. Mais cet accrochage avec le type de l'entrée m'avait donc laissée comme une potiche dans le hall d'entrée sans savoir quelle direction prendre.. Je restai donc indécise devant quel chemin prendre, et malgré le fait que j'essayais d'obtenir l'aide d'Akulia, ce dernier semblait prendre plaisir à me voir galérer. Je ne pouvais donc pas progresser sans prendre le risque d'aller là où je n'étais pas sensée être.

Au final j'emmerdai tout le monde et je décidai de prendre l'entrée à droite, débouchant sur la salle commune. Comme le hall d'accueil, la salle de réception était assez sobre et bien décorée. Une énorme table était posée en plein milieu de la salle , laissant quelques personnes, environ une dizaine, se poster autour pour manger, parler, ou faire des duels. Les personnes qui étaient assises étaient toutes des hommes de corpulence et origines variées. Il n'y avait qu'une seule présence féminine ; une jeune femme aux cheveux noirs corbeau qui arborait une expression étrange sur son visage. Elle ne prêtait pas attention à moi, et pour être honnête, j'en avais rien à foutre.. Je passai la salle pour aller jusqu'à la porte sur laquelle était marquée « Salle d'entraînement » , et je pénétrai la pièce en question.

Au milieu du terrain se trouvaient deux hommes en train de s'affronter en duel. Le premier était un homme âgé d'environ trente-cinq ans qui était habillé d'un simple ensemble pantalon/chemise noir. Je pouvais le dire au premier coup d’œil, cet homme était Soichiro Namatame, le leader de la guilde Yume-Nikki. Il était face à un jeune qui allait sûrement attaquer la vingtaine. Le jeune brun aux cheveux en brosse fixait le leader de son regard provocateur couleur noisette tandis que le duel semblait tourner en sa défaveur. Ce mec, c'était Ugo, Nakagami Ugo. C'était celui qui m'avait invitée à rejoindre la guilde de Soichiro Namatame pour que moi aussi j'y trouve le bonheur.

Je m'assis dans un des gradins, regardant le duel entre les deux hommes avec enthousiasme. Ce n'était pas quelque chose que l'on faisait au mouvement Arcadia. Lorsque nous faisions des duels, c'était avec des électrodes et on se prenait des décharges électriques. Voir les deux mecs disputer un duel le sourire aux lèvres et sans pression quelconque me faisait vraiment regretter de ne pas être venue ici avant.


Le duel se termina par une victoire prévisible du leader de la guilde sur le brun. Face à sa défaite, Ugo se contenta de soupirer en avançant qu'il n'avait pas encore le skill pour tenir tête au leader. Je ne voulais pas m'immiscer dans leur instant complice, mais les deux hommes me notifièrent assez rapidement. Tandis que Soichiro Namatame semblait surpris par ma présence, un sourire se dessina sur le visage d'Ugo Nakagami. A vrai dire, ce sourire spontané me troubla un peu. C'était rare que l'on souriait simplement en constatant ma présence….A vrai dire, cela ne m'était pas arrivé depuis que Toby m'avait quitté. J'avais oublié cette sensation d'être appréciée..

Ugo s'avança rapidement vers moi, laissant son maître derrière lui, et lorsqu'il fut face à moi il reprit la parole en souriant.


– Hohoho !!! Voilà Jessica Leocaser qui est venue comme je le lui ai demandé. Je suis content de te voir ici, Jessica.

– T'es pas le maître ici, j'ai aucun compte à te rendre espèce de tâche. Répondis-je froidement, masquant la gêne que j'avais à l'intérieur.

– Daru serait là, il aurait hurlé un « Tsundereeeeee <3 » face à ta réaction gamine. M'interrompit le maître qui nous avait rejoint.

– Qui tu traites de Tsundere vieux débris ? Rétorquai-je avec agressivité.

– Ne joue pas à ce jeu là avec moi gamine. Sourit l'homme mûr. Ne lance pas un bras de fer que tu ne peux pas gagner.

– Hohoho je vois que vous vous entendez bien ~ Nous interrompit Ugo. Soichiro, cette fille est celle dont je vous ai parlé lors de notre retour d'Arcadia. C'est Jessica.

– Je vois….Tu es donc Jessica Leocaser, cette fille qui vient de Satellite et qui a survécu à la rafle de s gardes. Le monde est petit.

– Comment ça le monde est petit…T'es qui dans l'histoire toi !?

– Il y a trois ans de cela, quand j'ai appris pour la tragique histoire, j'ai décidé de créer une guilde afin de sécuriser Satellite moi-même. Rex Goodwin m'a aidé à le faire et m'a donné les financements pour que je devienne l'autorité ici. Il n'y aura plus de gardes dans Satellite tant que nous serons ici pour résoudre les problèmes. Ce que je veux dire…C'est que je ne veux pas que la mort de tes amis, de tous ces jeunes qui avaient leurs espoirs, soit vaine. C'est pour ça que cette guilde s'appelle Yume-Nikki. Parce que nous gardons leurs rêves dans notre journal.

– Je vois….Je suis heureuse…Que quelqu'un pense encore à eux….

– Nous avons besoin de toutes les forces possibles pour remettre Satellite sur pied. Jessica Leocaser, intégreras-tu Yume-Nikki ? Nous aurons besoin de toi gamine.


Tout comme le brun l'avait fait quelques jours avant, Soichiro Namatame me tendit sa main, me laissant apercevoir un chemin qui s'ouvrait sous mes yeux. Un chemin fait d'espoir et de rêves. Étaient-ce mes espoirs ? Ceux des autres… ? Je ne savais pas vraiment, mais j'étais satisfaite de prendre cette route. Se battre pour quelque chose d'autre que le chaos était un chemin qui me plaisait bien.


J'intégrai donc la guilde Yume-Nikki en tant que recrue tout comme je l'avais fait pour Arcadia. L'ambiance ici était clairement différente de celle qu'il y avait au mouvement. Tout était bruyant ici. Tout le monde riait avec tout le monde et chaque moment de la journée se passait dans la joie et la bonne humeur. J'étais distante au départ, mais tout le monde m'avait aidée à baisser ma carapace, si bien qu'au bout de quelques jours, voir d'une semaine ou deux, j'étais complètement intégrée dans les rangs de la guilde. Je passais le plus clair de mon temps en compagnie d'Ugo Nakagami a effectuer des missions pour la guilde. Il m'avait intégrée à son équipe non officielle : les UWS, en convainquant ses camarades que moi aussi j'avais « le skill » pour en être. J'avais donc fait la connaissance des rescapés de cette seconde rafle à Satellite, et à vrai dire, leur groupe était similaire à celui que j'avais laissé derrière moi quelques années plus tôt. C'était bon de retrouver une telle ambiance.


Ainsi, mon quotidien à la guilde fut rythmé par les rigolades, les engueulades, les missions en tant qu'UWS et les missions que je prenais seule avec Ugo. Lui et moi nous entendions vraiment bien. Nous étions exactement les mêmes après-tout. Quand j'étais avec lui, je pouvais laisser une de mes barrières se baisser et être plus relax, c'était important pour moi. Au fond il me faisait le même bien que Toby, sauf que lui il avait les mêmes problèmes que moi.

Parfois, j'allais mal et il me remettait sur les rails, parfois c'était lui qui n'allait pas bien et je devais le secouer…Et au final nous trouvâmes un équilibre tous les deux par l'intermédiaire de l'autre. Avec Himiko, celle qui était chargée d'aller dans les bas quartiers de Satellite apporter de l'aide ; moi et Ugo trouvâmes un intérêt commun à redorer le blason de la ville en aidant sa jeunesse prometteuse. Ce fut avec cette idée derrière la tête que nous nous concentrâmes sur la restauration de satellite, là où les autres UWS avaient pour leur part choisi de continuer à traquer les gangs afin d'étaler leur skill à coups de « hohos » . C'était pas si mal d'être deux pour redorer le blason de cette poubelle. On travaillait dur pour aider tout le monde à avoir des affaires propres, de la nourriture sans avoir besoin de la voler, et quand on prenait un hors la loi on le ramenait à la guilde et Soichiro lui faisait la morale avant de lui donner un sac de vivres et de le laisser repartir.


Un an passa et notre duo à moi et à Ugo se fit peu à peu connaître de tous. J'avais revu Lysandra , la mère de Mario qui était mon premier amour, et elle m'aidait beaucoup en me faisant une liste de tous les problèmes rencontrés par les habitants de cette ville. C'était assez sympa de sa part de mettre la main à la patte alors qu'elle aurait pu s'en tamponner le cocotier, mais elle avait une motivation bien à elle, puisqu'à côté d'elle se trouvaient les jumeaux, Satoshi et Serena, qu'elle gardait car ils n'avaient plus leurs parents…Mais aussi un enfant un poil plus vieux qu'eux. Cet enfant ressemblait à Mario, et pour cause, il était son petit-frère Pedro. J'étais heureuse de voir que le souvenir de Mario allait grandir en son petit frère, et j'étais vraiment heureuse de voir que quoiqu'il arrivait, la vie triomphait face au malheur. Comme pour me repentir concernant mon premier amour, j'avais promis à sa mère que je prendrais soin de Pedro si il venait à lui arriver quelque chose.


Peu à peu, nous sommes devenus la nouvelle justice de Satellite. On attrapait les méchants, on les corrigeait et ils redevenaient gentils. C'était une logique de gosse qui faisait ses preuves puisque peu à peu le quartier redevint vivable. La peur de se faire attaquer ne venait plus effleurer les pensées, si bien que même la zone BAD fut habitée de nouveau. Ma maison fut démolie pour en construire une autre, et ce de mes propres mains, afin qu'une famille avec trois mouflets puisse venir s'y installer. Moi et Ugo avions fait un super boulot pour cette famille qui était à la rue. On avait tout retapé nous-mêmes pour leur construire une bâtisse. C'était pas un palace, mais c'était mieux que de croupir dans la crasse et l'humidité.


– Voilà qui est fait hoho ~ Déclara Ugo en posant la touche finale sur la baraque qu'on avait construit ensemble. Eh bien dis donc, j'ai hâte de voir leurs têtes quand ils verront ce qu'on a fait.

– Si les gosses commencent à critiquer, je me charge moi même de leur en coller une dans leur gueule ~ Je suis certaine qu'ils vont aimer l'endroit. Après tout, on sait l'un comme l'autre que même un taudis c'est mieux qu'être à la rue.

– Ouais. On a fait du bon boulot Jess ~

– Ne t'y crois pas trop, y'a que tes bras qui sont imposants. Le reste n'a aucune valeur. T'es même pas foutu de lire un plan donc fais pas genre t'es satisfait du devoir accompli.

– Je suis content d'avoir fait ce boulot en tout cas hoho.


Je m'arrêtai quelques secondes face à cette bâtisse qui était telle un phénix s'étant relevé de ses cendres. Ma chevelure flottait au gré du vent du quartier. Cet air frais qui ne respirait plus les ordures, c'était celui que nous avions créé ensemble. Depuis que nous passions une fois tous les deux semaines pour les ordures, les habitants nous avaient imités et peu à peu l'odeur de poubelle s'en était allée. Posant mon regard sur cette maison qui n'était plus la mienne, je ressentis une profonde nostalgie s'installer en moi. J'étais heureuse, heureuse d'avoir pris un nouveau tournant dans cette vie qui n'était pas seulement la mienne, mais que je devais à tous ceux qui avaient donné la leur pour moi.


– Je te suis vraiment reconnaissante, Ugo.

– Hoho ~ Jessica qui dit merci c'est rare ~ Et pourquoi déranges-tu donc le grand sunbird simplement pour un remerciement ?

– J'suis sérieuse. Déclarai-je solennellement. Quand Arcadia a été attaquée et que Sayer m'a dit ce qu'était Yume-Nikki, j'ai vraiment été envieuse J'ai voulu vous rejoindre, et tu m'as donné la chance de le faire. Te voir si joyeux et si paisible avec ta guilde ça m'a fait vraiment du bien…Et je ne regrette pas d'être venue. T'as vu tout ce qu'on a pu construire….Tout ce qu'on a pu réaliser ensemble pour ce quartier qui est le nôtre….Je suis super heureuse pour Satellite.

– Ce n'est pas tous les jours que l'on a le droit à ça hohoho ! Tu es sûre que tu te sens bien la blonde ?

– J'avais besoin de vider mon sac, c'tout. T'en fais pas gros tas, j'recommencerai à te défoncer la gueule quand j'aurai accusé le coup.

– Ce n'est pas un mal de s'ouvrir aux autres, Jessica.

– Hm ? Que veux-tu dire Ugo ?


Pour toute réponse, le jeune homme se saisit de ma main et l'agrippa fermement, me laissant ressentir une profonde chaleur émanant de son corps. Nous restâmes quelques secondes devant la bâtisse que nous venions de construire, évitant le regard de l'autre. J'étais surprise par ce qu'il venait de faire, mais je ne voulais pas qu'il me lâche. Je me sentais bien, dans la main d'Ugo. Je le sentais malgré tout quelque peu tremblant, ce qui m'inquiétait légèrement pour être honnête. Cependant, lorsque je tournai mon regard vers lui, je constatai que les yeux du jeune homme affichaient un sérieux prononcé par rapport à d'habitude. Avant que je ne puisse ouvrir la bouche pour l'insulter, ce dernier prit la parole.


– Dis, Jessica. C'est quoi ton objectif dans la vie… ? A part reconstruire Satellite ? Une fois que ça sera fait, tu comptes faire quoi…. ?

– C'quoi ta question de merde !? Rétorquai-je, agacée. T'sais très bien que je m'en vais là où le vent me porte. J'suis libre moi gros tas ~ Repris-je avec le sourire.

– T'sais, reconstruire Satellite et le remettre en état, c'est quelque chose qui me fait plaisir…Mais le faire avec toi, ça me rend encore plus heureux. Déclara le jeune homme en détournant le regard. Me laissant dans l'incompréhension totale.

– Moi aussi j'trouve ça cool qu'on le fasse ensemble. Repris-je avec ironie. Y'a pas mieux que deux bouseux de satellite pour reconstruire la bouse de satellite ~ On connaît la merde nous wesh !

– Ce n'est pas de cette attrait là que je parle, sale blonde.

– Eh, qui est-ce que tu traites de sale blonde ? Tu veux rentrer en corbillard ?

– Hohoho voilà qu'elle s'énerve ~ Jessica, quand on aura fini de reconstruire satellite, je voudrais construire une autre maison comme celle-ci….Et cette fois je voudrais qu'on y fonde une famille, toi et moi.

– Eh ? Qu'est-ce que tu me sors d'un coup !?

– Deviens ma femme, Jessica Leocaser.


Je fus choquée par la demande vraiment singulière du jeune homme en face de moi. C'vrai qu'on avait fait pas mal de choses depuis cette dernière année, et on passait le plus clair de notre temps ensemble sous la bannière de Yume-Nikki…Mais c'était assez soudain pour moi. Je ne répondis cependant pas tout de suite, laissant la pression retomber. Ma main toujours saisie par le brun , je regardais ce que l'on avait bâti ensemble, cette maison illuminée par un soleil couchant, ce quartier qui était devenu plus vivable qu'il ne l'était ensemble….Et je réalisai alors que oui, c'était possible de construire quelque chose si je tentais l'aventure avec Ugo.


Je me tournai de nouveau vers le mec qui kiffait son piaf cramoisi, et je repris la parole, cherchant les bons mots pour lâcher ce qui allait sûrement changer ma destinée et la sienne de manière drastique et sans retour possible.


– T'as pas intérêt à me décevoir. Déclarai-je avec ironie. T'as dit que t'allais construire une maison, une famille, et que t'allais faire de moi ton épouse. Retiens bien ce que tu viens de dire car va falloir que tu portes tes couilles mon gars ~

– Ca veut dire que……. ?

– Si c'est ensemble qu'on le fait, on peut construire n'importe quoi. Regarde ce quartier, c'est notre travail à tous les deux. Je te rendrai le bonheur que tu me donneras, et on surmontera la vie ensemble, Nakagami Ugo.

– Hoho…..Quel skill que j'ai avec les nanas, je m'impressionne moi-même ~

– Je vais finir veuve avant même de me marier , comme c'est dommage ~


Le brun lâcha un « Han ~ » face à ma remarque. Nous nous regardâmes tous les deux en coin d'un air hostile, avant d'éclater de rire ensemble en synchronisation parfaite. Ugo était vraiment similaire à ce que j'étais, et au final, nous allions former un beau couple lui et moi, j'en étais convaincue à cet instant.

Ce fut ainsi qu'une nouvelle vie commença, pour moi, comme pour Ugo. Nos espoirs ne faisaient désormais plus qu'un, et nous étions déterminés à porter cet espoir naissant à son paroxysme.

….


– Six mois plus tard –


Moi et Ugo nous étions donc promis de réaliser notre rêve ensemble et de construire quelque chose. Nous avions vécu les six derniers mois en tant que couple, ce qui n'avait pas échappé à l'oeil de ses camarades. Ils n'arrêtaient pas de le charrier mais moi j'étais plutôt tranquille de ce côté-là. On continuait mon…. petit-ami, non, mon futur époux, à reconstruire ce quartier de Satellite. Celui près de la zone BAD, mon quartier natal. Après ça on allait retaper toutes les maisons du quartier natal d'Ugo. Nous n'étions pas seuls, tous les habitants du quartier nous aidaient dans cette tâche.


– Eh !! Jessica ! M'interpella le brun qui m'accompagnait désormais partout. Repose ce sac, tu ne peux pas porter de charges lourdes. Pense donc au bébé !

– Eh gros tas, c'est pas parce que je suis enceinte que j'suis impotente ! Eh pis t'avais qu'à faire attention si tu voulais pas que j'prenne des risques !

– Alors dans ce cas c'est ma responsabilité hoho ~ Je bosserai pour deux. Assieds-toi, c'est pas bon de faire des efforts avec un petit bout à l'intérieur.

– T'es même pas foutu de savoir que c'une fille que j'attends. Gros tas va.

– Ah ? Et comment tu le sais grande génie ? On n'a fait aucune échographie hoho.

– L'instinct maternel sale gland. Enfin qu'à cela ne tienne, sue donc pour moi et Chiaki. Porte tes couilles maintenant monsieur je vais construire avec toi ~


L'homme qui était devenu le mien s'en retourna bosser sur cette maison qu'on construisait ensemble. Pour ma part, je passai ma main sur mon ventre, caressant ce petit être qui était le fruit de nos espoirs qui ne faisaient plus qu'un désormais. J'eus une réponse de la petite à l'intérieur de moi. Un simple coup de pied qui me montrait qu'elle allait bien….Lâchant un sourire, je levai les yeux au ciel, repensant à ce qui allait m'attendre par la suite.


Merci pour tout….Ugo. Merci pour m'avoir donné cette fille.


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[FIC] Les Abîmes du Désespoir posté le [11/10/2016] à 11:02

Joyeux anniversaire Jessica >>

J'ai cru à la demande en mariage >> T'aurais pas pu faire un peu de romantisme sale Dai ? >> Ca te tuerait de rendre Jessica heureuse? >>


cmawesome
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[FIC] Les Abîmes du Désespoir posté le [11/10/2016] à 12:43

Citation de Rika-Chan Le [11/10/2016] à 11:02

Joyeux anniversaire Jessica >>

J'ai cru à la demande en mariage >> T'aurais pas pu faire un peu de romantisme sale Dai ? >> Ca te tuerait de rendre Jessica heureuse? >>


oui ça le tuerait; il n'aime que le désespoir; tjrs dans l'attente de rencontrer son ame-soeur <3


https://www.youtube.com/watch?v=d4gqsJ3Fz1k

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[FIC] Les Abîmes du Désespoir posté le [12/10/2016] à 21:21

En attendant il s'y croit vraiment là >> Il croit qu'il est dispensé de me répondre juste parce qu'on a passé la nuit ensemble >> JE SUIS LA TOCARD >>


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