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[Fic]L\'achèvement du Destin
heart earth
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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [26/01/2018] à 19:07

https://www.youtube.com/watch?v=8zj0eWxRYU4


Un silence suivit la déclaration de l’acolyte d’Angéla. Je pouvais lire dans l’esprit du garçon sa surprise mais aussi son incrédulité. Il était persuadé qu’Ambre tentait de le piéger pour pouvoir s’échapper avec les autres une fois qu’il aurait le dos tourné.

C’est pourquoi, il resta impassible et continua à fixer la jeune fille droit dans les yeux en lui répondant et voulu lui faire passer un test.

-Et qui te dit que j’ai besoin d’aide ? Et qui plus est, de la tienne alors que toi et tes amies avez essayé de m’en empêcher il y a moins de trente minute ; déclara-t-il froidement.

-On a toujours besoin de renfort ; lui répondit aussitôt Ambre sans hésiter. Et j’ai eu le temps de réfléchir pendant ces trente minutes également.

La rivale de June s’avança un peu plus et son visage se durcit d’un seul coup. Toute l’innocence et la bienveillance la caractérisant en temps normal s’étaient évaporés pour ne laisser que les traits sévères d’une fille résolue.


https://www.youtube.com/watch?v=4TTzGc6rCa0


-Cela fait un moment que je le pense mais je n’avais jamais osé le dire avant. Après tout, Angéla avait l’air de s’épanouir dans le danger et c’était tout ce dont elle avait toujours rêvé, l’aventure et jouer aux héroïnes. Cependant, le jeu va trop loin à présent.

La jeune fille croisa alors les bras sur sa poitrine et regarda Satoshi de haut, lui donnant l’allure d’une femme d’affaire négociant un contrat avec un rival.

-J’ai discuté avec Maya et nous avons fini par tomber d’accord : il est temps que nous retournions à des vies normales, pour la sécurité du monde évidemment, mais surtout pour celle d’Angéla.

Alors qu’Ambre pensait cela, un flot d’image et de paroles se déversa dans mon esprit tandis que je pouvais lire dans les pensées de la prisonnière.

Je la vis, dans sa nouvelle chambre, faisant face à une Angéla au regard vide et à une Maya plus déchainée que jamais. Je la vis tenter de réveiller la première et de raisonner la seconde, en vain. Je la vis commencer à se prendre la tête avec la plus colérique du groupe, les deux amies en venant presque à s’insulter, Ambre soutenant qu’elles devaient arrêter tant qu’il en était encore temps et Maya préférant s’en tenir au plan initial. Je vis enfin la rebelle s’incliner devant l’élève modèle alors qu’elle regardait Angéla qui n’avait pas dit un seul mot depuis le début de leur dispute, perdue dans ses souvenirs.

-Nous ne sommes pas des guerrières ; ajouta-t-elle devant l’air dubitatif du garçon. Nous n’avons rien à faire dans cette guerre. Nous ne sommes mêmes pas directement impliquées, Maya et moi. Cependant, il y a longtemps, lorsqu’Angéla a rejeté Aymeric, nous nous sommes fait cette promesse : celle de l’empêcher de sombrer à nouveau. Alors, peu importe si le monde des esprits doit être détruits, mais à présent que Drago n’est plus là, je prends la relève et je fais le serment de la sortir de cet engrenage avant qu’il ne soit trop tard !

Lorsqu’Ambre eut terminé son argumentation, Satoshi resta pensif quelques instants, toujours accoudé à son fauteuil puis il se leva et fit face à la jeune fille avec son air impassible. Celle-ci ne se laissa cependant pas décontenancer et soutint le regard glacé du garçon sans sourciller.

-Au cas où tu aurais encore des doutes, je peux te confirmer qu’elle est sincère et qu’elle dit la vérité ; hasardai-je en haussant les épaules.

-Je vois…Cette manière de penser est à la fois égoïste et altruiste…Déclara-t-il d’une voix monocorde. Asuna et toi êtes les mêmes finalement.

-Angéla me tuerait si elle entendait cela…mais je pense que tu as raison ; lui répondit Ambre en riant légèrement. Mais bon, toi-même, ne te bats-tu pas pour la même chose ? Le monde des esprits ne fait que causer des problèmes à tout le monde en ce moment.

-Mais avant que j’accepte, quelles sont tes conditions, Ambre ? Enchaina Satoshi. J’imagine bien que tu ne vas pas nous donner ton aide gratuitement.

Entendre le jumeau parler comme un homme d’affaire arracha un nouveau sourire à la brune, elle qui, d’après ce que je pouvais lire dans son esprit, vivait en permanence dans ce milieu.

-Effectivement. J’ai dû trouver un compromis avec Maya pour qu’elle soit d’accord avec moi. Donc voici mes conditions Satoshi : ensemble, nous rétablissons le calme dans notre monde et, en échange, tu acceptes de retrouver Drago et de le ramener sain et sauf.

-Ramener…Drago sain et sauf ? Répéta Satoshi en fronçant les sourcils. Tu es au courant qu’Asuna lui a transpercé le cœur ?

-Oh, tu crois vraiment que cette petite blessure va l’arrêter ? S’étonna-t-elle. Je suis persuadée qu’il est encore en vie quelque part.

-Soit, je retrouverai Drago.

-Et j’ai une deuxième condition : Ne vous attaquez pas à Laura avant la fin de cette mission.

Le visage d’Ambre était devenu grave et elle avait pesé chacun de ses mots, parlant lentement et d’un ton trahissant une menace si cette condition n’était pas respectée. Dans l’esprit de la jeune fille, je devinais aisément que, en cas de refus, elle n’aurait pas hésité à attaquer immédiatement Satoshi, même si elle était certaine de perdre.

Heureusement, celui-ci se contenta de hausser les épaules et de tendre la main à la jeune fille.

-Nous avons relégué le sale boulot aux Infernoids à présent. Son destin est entre les mains d’Armageddon désormais.

-J’imagine que c’est mieux que rien ; soupira Ambre.


https://www.youtube.com/watch?v=oZ5OgIZ1GNs


Elle répondit alors à son geste et cette simple poignée de main venait de marquer un tournant radical dans cette guerre. C’était pour cela que j’étais venue à la rencontre de Satoshi. Je voulais comprendre et voir comment on pouvait en venir à souhaiter la destruction du monde des esprits et Ambre venait de me donner la réponse.

Elle ne m’avait pas encore totalement convaincue encore mais en l’espace de quelques heures, j’avais plus appris qu’en plusieurs jours aux côtés de mon frère.

Machinalement, je mis ma propre main par-dessus les leurs, comme si nous étions trois membres d’une même équipe et tous les deux me regardèrent avec étonnement.

-Bah quoi ? Je suis là moi aussi je vous rappelle ; leur souris-je. Je ne peux pas encore dire que je vous soutiens mais…Pas loin ! Evitez simplement de tuer mon frère et les autres, ça serait sympa. On a un concert à la fin de l’année je vous signale !

Ambre éclata de rire en entendant cela et même Satoshi esquissa une ébauche de sourire.

Mais, alors que la pression était retombée dans la pièce et que nous étions enfin arrivés à un accord commun, Maya déboula à toutes jambes à son tour, l’air essoufflée et affolée.

-Ambre ! S’écria la nouvelle venue en explosant quasiment la porte d’entrée. On a un gros problème je crois…

-Un problème ? Répéta la brune, craignant le pire.

-Angéla ! Angéla s’est mise en tête d’affronter Asuna et de retrouver Drago !




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le bon temps…

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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [04/02/2018] à 19:54

retour chez miyako et attention, grosse révélation la :3


Chapitre 23 : Miyako, Le roi du Pandémonium


https://www.youtube.com/watch?v=J6O3MnMPGIk&t

Un vent violent soufflait dans mes cheveux et me fouettait le visage de ses lames d’air glacées. Tout était calme et seul le bruissement de ma cape volant au gré de la bourrasque venait briser le silence du déplacement de l’imposante forteresse au milieu d’une mer de noirs tous plus sombres les uns que les autres.

A l’horizon, il n’y avait rien, pas plus qu’à proximité de moi. Même les nuages semblaient avoir été absorbés par les ténèbres pour ne laisser qu’un vide immense et sans vie, comme un océan glacial plongé dans l’obscurité la plus totale.

Les deux seules sources de lumières dans ce néant étaient les éclairages de la forteresse traversant faiblement les vitres, ainsi que ma propre lumière émanant de la paume de ma main, comme un minuscule phare perdu au milieu de la tempête et tentant de survivre.

Mes bras étaient croisés sur mon armure et je contemplais ce paysage désolation, perdue dans mes pensées.

Tout était allé bien vite encore une fois. Darksky nous avait prévenu d’une attaque imminente des Qliphort grâce à Marie d’après ses propres dires, puis Terra nous avaient transporté en urgence à la forteresse pour nous mettre à l’abri et de là, nous avions pu suivre, impuissants, le déroulement de cette tragédie en un seul acte : celui de la chute du sanctuaire.

Je serrai le poing en repensant à cela. J’avais promis à Dan…Je lui avais dit que plus jamais, je ne laisserai une catastrophe de l’ampleur de Gariatron se reproduire et voilà que j’assistais à ce qui ressemblait à l’apocalypse du monde des esprits.

Je ne pus m’empêcher de sourire tristement. Le destin était bien ironique parfois. Mais je ne comptais pas me laisser déstabiliser pour si peu. Une guerre comportait nécessairement des pertes et il m’était impossible de sauver tout le monde. Tout ce que je devais faire, c’était trouver un moyen pour remporter la victoire rapidement et avec le moins de pertes possible…Et surtout, protéger Laura d’Armageddon.

Iori nous avait expliqué, à Darksky, Nagisa, Saya et moi, le danger que notre amie courait en arrivant dans le monde des esprits, sans pour autant révéler sa véritable identité…même si, contrairement à Darksky, j’étais suffisamment intelligente pour comprendre qui elle était réellement.

Je soupirai, épuisée par tous ces événements. Mais, même si je ne désirai que retrouver ma tranquillité, je ne pouvais pas abandonner le champ de bataille à un moment aussi crucial. Je devais vaincre Armageddon, autant pour sauver Laura que pour tenir ma promesse à Dan et mettre fin une bonne fois pour toute à cette guerre qui avait pris la vie à la personne la plus chère à mes yeux.

Soudain, des bruits de pas derrière moi me sortirent de mes pensées mais je ne me retournai pas, ayant reconnu la cadence et la lourdeur de celui s’approchant de moi.

-Un problème, Hiroki ? Lui lançai-je en continuant à fixer l’océan de ténèbres dans lequel nous voguions.

-Oui, les serviteurs de nos amis les démons sont rentrés et sont sur le point de tenir une réunion d’urgence ; me répondit-il d’une voix lasse. Je viens d’apprendre que tu es la chef de notre groupe de bras cassés apparemment donc ils te demandent de venir participer également.

-Moi ? La chef ? Allons bon, présidente de la terre tant qu’on y est ? M’amusai-je en souriant légèrement. En plus, aux dernières nouvelles, j’ai démissionné de mon poste l’année dernière il me semble.

-Je ne fais que retransmettre l’information moi ; me répondit-il en haussant les épaules. Et puis, tu imagines Nagisa ou Iori négocier avec eux ?

Je ne répondis rien, trop préoccupée pour m’amuser de ses blagues.

Voyant mon manque de réaction, d’un pas lent, le jeune homme vint se placer à côté de moi et commença à regarder dans la même direction que moi, fixant cette marée sombre et informe que nous traversions en silence.


https://www.youtube.com/watch?v=4ebIRDCRBSg


-Cela me rappelle bien de mauvais souvenirs toute cette obscurité ; soupira-t-il en mettant les mains dans ses poches. Je me souviens que Dan m’envoyait régulièrement des photos pour m’assurer qu’il allait bien durant toute cette période.

J’écarquillai les yeux, surprise par cette révélation et Hiroki m’envoya un petit sourire narquois.

-Oh, tu l’ignorais ? Que j’étais en contact avec mon frère malgré votre isolement ? S’amusa-t-il.

-Et bien, ce n’est pas que je l’ignorais…c’est que je ne pensais pas cela possible étant donné que j’ai essayé de contacter l’extérieur plusieurs fois, sans succès.

-Vraiment ? Peut-être parce que grâce à mes pouvoirs psychiques, je réussissais à capter ses appels ; hasarda mon ami.

-On va dire ça oui, je n’ai pas vraiment l’énergie pour chercher une autre explication ; soupirai-je. C’est donc pour ça que tu m’en voulais j’imagine ? Parce que tu voyais que, à chaque fois que Dan t’envoyait une photo, il était seul ?

-Entre autres, oui ; m’avoua Hiroki en fronçant les sourcils à son tour. Il m’envoyait toujours la même photo de cet horizon sombre et recouvert par les ténèbres sur le toit de l’école, avec sa tête en premier plan, se forçant à sourire, seul.

-Et…Que disait-il ? Demandai-je d’une voix faible.

-Que tout allait bien et qu’il serait bientôt de retour, que je ne devais pas m’en faire…Ce genre de chose ; continua Hiroki en baissant les yeux tristement.

-Je vois…Murmurai-je en repensant à cet épisode de ma vie avec regret.

-Mais bon, j’ai pu parler avec Denys et Julie…Et ils m’ont confirmé que c’était bien mon frère qui s’amusait à faire n’importe quoi et faire cavalier seul ; s’amusa le grand gaillard.

Je penchai la tête sur le côté en regardant Hiroki, surprise d’entendre cela de la part de l’homme ayant essayé de me tuer pour se venger encore quelques mois plus tôt.

-On ne change pas Dan, la terreur des bacs à sables, j’imagine ; ajouta-t-il en haussant les épaules. Pas même en côtoyant tous les jours notre déléguée depuis dix ans.

J’émis un petit rire amusé malgré tout. Cela faisait longtemps que personne n’avait parlé de mon ami comme de la brute qu’il était par le passé. Après tout, seule Laura, Denys et Julie se souvenaient encore de l’ancien Dan, celui s’amusant à faire peur aux plus petits que lui mais se réfugiant derrière le dos de son frère dès que les choses s’envenimaient.

-La terreur des bacs à sables…hein ? Répétai-je dans un murmure nostalgique, fermant les yeux un instant.

-Tu ne peux même pas imaginer le nombre de fois que Dan est revenu à la maison en gémissant et en me demandant de t’affronter ou d’affronter Laura ; rit Hiroki en levant les yeux au ciel.

-Et tu n’as jamais daigné lever le petit doigt…Est-ce que tu avais peur ? Le taquinai-je.

-Qui sait…Me répondit-il d’un air mystérieux.

Devant sa tête, je ne pus m’empêcher de pouffer, ce qui eut pour effet de le faire rire à son tour et d’un seul coup, toute la pression qui pesait sur mes épaules semblait s’être évaporée d’un seul coup rien qu’à l’évocation de ces souvenirs heureux.

-Sérieusement…Si on m’avait dit qu’un jour je pourrais repenser à Dan en riant ; soupirai-je, vaincue.

Un court silence s’installa entre nous puis Hiroki reprit la parole, détournant légèrement le regard et baissant les yeux au sol.

-Enfin bon, plus j’avance et plus je me dis que la vengeance ne me mènera nulle part ; dit-il a voix basse. Si tu me dis que Dan a eu le sourire jusqu’au bout, ce n’était certainement pas pour que je fasse la grimace jusqu’à la fin.

-En effet. « Vivre pour ceux qui ont tout donné pour moi », voila ce que j’ai compris du dernier souhait de Dan et je compte bien le réaliser.

-Dans ce cas, je vais faire de même.

Hiroki se tourna vers moi et me regarda dans les yeux avec un sérieux que je ne lui connaissais pas. C’était comme s’il avait pris dix ans d’un seul coup et celui que je considérais encore comme un idiot immature quelques instants plus tôt me paraissait bien plus sage et réfléchi d’un seul coup.

-Miyako, en réalité…si j’ai accepté de te suivre dans cette aventure, ce n’était pas réellement pour me venger mais parce que j’avais besoin de savoir une chose, alors s’il te plat, réponds-moi sincèrement : étais-tu amoureuse de Dan ?

J’écarquillai légèrement les yeux en entendant sa question sortie de nulle part et mon cœur s’emballa dans ma poitrine. Cependant, même si je n’y étais pas préparée, je lui répondis sans hésiter une seule seconde et sans détourner le regard.

-Non, je ne l’étais pas ; déclarai-je avec un léger sourire. Du moins, je n’avais jamais considéré cette possibilité de son vivant. Et, bien qu’il me soit difficile de l’admettre…Dan n’est plus et il est inutile de se complaire dans un passé révolu…

-Je vois…Moi qui ai toujours cru que vous sortiez ensemble…je me trompais on dirait ; ricana Hiroki.

-Oh, mais tu n’étais pas le seul, je te rassure. Tout le monde dans le classe le croyais. Mais ne me dis pas que tu m’as accompagné juste pour savoir ça.

Le garçon détourna le regard, ses joues s’empourprant légèrement et il ne m’en fallut pas plus pour comprendre ses réelles motivations. Cependant, même en l’ayant deviné, j’attendis qu’il fasse le premier pas.

Finalement, après avoir pris une grande inspiration, Hiroki me regarda droit les yeux et déclara d’une voix grave, lente et solennelle :

-Hikari Miyako, je sais que j’ai essayé de te tuer, que je n’ai jamais été des plus agréable avoir toi, que j’étais même jaloux de toi, que nous ne partageons que peu de choses en commun et que je ne pourrai jamais construire autant de souvenir avec toi que tu n’en as avec mon frère mais, depuis que je traine avec toi dans le monde des esprits, j’ai l’impression que le vide causé par la disparition de Dan est enfin comblé…et c’est pourquoi, j’aimerais te demander une faveur.

Je penchai légèrement la tête sur le côté avec une esquisse de sourire sur le visage. Le temps entre la fin de sa phrase et sa déclaration me parut être une éternité pendant laquelle mon cœur battait la chamade, risquant à tout moment de se décrocher.

Cependant…je n’étais pas prête. Jamais je n’avais ressenti un tel sentiment, pas même avec Dan, mais lorsque j’étais avec Hiroki, j’avais l’impression moi aussi de combler les vides dans ma vie, de me sentir enfin complète et de pouvoir redevenir l’espace de quelques instants celle que j’étais avant toutes ces histoires, retrouvant ma joie de vivre et mon ironie perdues.


https://www.youtube.com/watch?v=PcvtqN8BbeM


-Tu me la demanderas une fois que nous aurons gagné la guerre dans ce cas ; lui répondis-je avec un sourire malicieux.

-Pourquoi j’étais certain que tu allais me sortir ça…Soupira le garçon, dépité d’avoir été devancé.

-Parce que je ne veux pas faire une promesse que je ne pourrais pas tenir ; enchainai-je sans hésiter.

-Et ta promesse à Floges, tu crois vraiment que tu vas pouvoir la tenir ? Devenir présidente et mettre fin aux guerres ? Rétorqua Hiroki sur un ton de défi.

-Pourquoi en serais-je incapable ? Est-ce que tu douterais de moi alors que tu étais sur le point de…

Hiroki poussa un cri pour me forcer à m’interrompre et se prit la tête dans les bras avec un air exaspéré.

-Rah, Miyako, je n’en peux plus de toi ! S’écriai-t-il.

Mais, au lieu de continuer à nous crier l’un sur l’autre, nous éclatâmes de rire en même temps pour la première fois depuis bien longtemps. Cependant, une fois que nous nous fûmes calmés, mon ironie reprit le dessus et je ne pus m’empêcher de renchérir alors que les choses commençaient à se calmer.

-Et bien, dans ce cas, je compte sur toi pour faire en sorte que je puisse la tenir ; lui lançai-je en le prenant de haut.

-Ne m’en demande pas trop non plus, ce n’est pas à moi de tenir tes promesses.

J’envoyai un regard dubitatif au garçon qui grogna avant de faire demi-tour pour rentrer à l’intérieur de la forteresse et je le suivis. Néanmoins, même si nous n’arrêtions pas de nous prendre la tête, Hiroki et moi, cette petite discussion banale et sans conséquences dans cette guerre m’avait permis de me détendre un peu avant de plonger à nouveau au cœur de la bataille.


https://www.youtube.com/watch?v=8zj0eWxRYU4


Nous marchâmes en silence dans les longs couloirs de la forteresse jusqu’à arriver dans une large salle circulaire dans laquelle seule une longue table de pierre noire faisait office de décoration. La dernière fois que j’avais posé les pieds dans cette pièce, c’était juste après la défaite de Floges et déjà à l’époque, cet endroit ne m’avait pas paru particulièrement accueillant.

A présent, les démons avaient laissé place à leurs serviteurs, tous déjà assis, ainsi qu’à Darksky, Iori, Nagisa, Sunohara et Saya. Il ne restait que deux places et Hiroki alla s’asseoir à côté de la blonde, me laissant le siège en bout de table…Le siège du chef de réunion en théorie…

En soupirant, je m’assis à mon tour et tous les regards se tournèrent vers moi lorsque je posai les coudes sur la tables, croisant mes mains et appuyant ma tête dessus tout en fronçant les sourcils.

-Bien, alors, quelle est la situation actuelle ? Demandai-je avec assurance.

-Pendant que vous parliez tranquillement, nous avons déjà fait le point mais je vais être obligé de me répéter ; maugréa Kyuryu à l’autre bout de la table, d’une voix rauque trahissant sa fatigue. Malgré les recherches d’Hurricane, nous avons été incapable d’identifier les traitres à temps et cela a conduit à la chute du sanctuaire céleste ainsi qu’à la disparition de sa reine et du juge.

-J’aurais bien aimé t’y voir toi, tu sais que ma seule piste était un assassin minable qui, en plus, n’avait rien à voir avec cette histoire ? Protesta vivement l’ancien champion de duel.

-Je vous répète depuis tout à l’heure que ce n’est pas le sujet bande de sales glands ! S’énerva Terra en frappant la table de son poing. Nous ne sommes pas au complet alors finissons-en rapidement que je parte à la recherche de Katy !

-Cette enfant est loin d’être notre priorité. Nous devons nous concentrer sur Armageddon avant que ce monde ne succombe ; répondit calmement Floges, les bras croisés sur son torse et regardant fixement ses pieds.

-Allons-bon, tu as été abandonné à ton propre sort et tu veux faire subir la même chose à cette gamine ? S’écria la jeune femme, se levant d’un seul coup et posant ses deux mains sur la table, prête à engager le combat.

-Je ne fais que raisonner rationnellement. Si le monde des esprits est détruit, cette fille l’est aussi ; continua le serviteur des flammes en gardant son calme.

Terra, exaspérée, commença à être entourée d’une sombre aura violette et Hurricane grimaça, prenant ses distances prudemment tandis que Iori tentait de raisonner la jeune femme…sans succès.

De leur côté, Darksky et Saya semblaient préparer leur plan de leur côté pour retrouver Laura tandis que Nagisa et Sunohara essayaient de calmer le jeu avec Floges également.

Je lançai un regard épuisé à Hiroki qui était le seul à avoir totalement gardé son sang froid et qui parlait calmement avec Kyuryu du plan à adopter.

Quant à moi…Je sentais que tout ce raffut allait rapidement me rendre folle. Je voulais me concentrer et essayer d’analyser la solution mais ces idiots m’en empêchaient.

Je tentai de me contrôler pendant les cinq premières minutes mais lorsque je vis que Floges était à son tour entouré d’une aura rougeâtre alors qu’Hurricane le retenait par le col pour l’empêcher de se jeter sur la jeune femme, mes nerfs lâchèrent.

D’un bond, je me levai de mon siège et frappai la table du plat de ma main si fort qu’une fissure se créa dans la pierre et que le sol trembla et je m’écriai :

-Taisez-vous tous bandes d’abrutis ou je fais s’écraser cette forteresse pour vous mettre tous d’accord dans l’autre monde !

Toutes les querelles cessèrent d’un seul coup et les regards se tournèrent vers moi, interdits. Le silence enfin revenu, je poussai un long soupir et me rassit en me prenant la tête dans les bras.

-Sérieusement, qui m’a collé une bande d’incapable pareilles ; pestai-je d’une voix sifflante. Ce n’est pas en vous sautant à la gorge que vous allez trouver un plan. Donc reprenons.

Mal à l’aise, mes alliés se rassirent tous et attendirent que je continue sans dire un mot, encore sous le choc de la surprise.


https://www.youtube.com/watch?v=OtQX1zQs7jA


-Kyuryu, si j’ai bien compris, le sanctuaire est tombé à cause de la trahison de Serena et Satoshi, c’est bien cela ?

-Oui. Et j’ai cru comprendre que Drago avait été vaincu, de même qu’Angéla et ses amies.

-Drago et Angéla ont été vaincus ? S’étrangla Saya.

Je lançai un regard noir à la blonde qui sursauta et grimaça avant de se taire sans rien ajouter.

-Bien. Et de notre côté, qu’en est-il ?

-Laura et Katy manquent à l’appel ; me répondit Iori d’un air inquiet.

-Laura est la principale concernée dans cette histoire, il faut…

J’interrompis Darksky en plein milieu de sa phrase en lui lançant à lui aussi un autre regard exaspéré.

-Et du côté des démons alors ? Continuai-je sans me laisser troubler.

-Les vieux sont au temple de Luminion ; grogna Terra. Et cet abruti de Gariatron court toujours dans la nature au lieu de se rallier à nous.

-Il est aussi bon de noter que Shadow a été aperçu pendant la bataille avant de disparaitre en plein milieu ; renchérit Floges. Et il parait qu’Hélios est en route pour revenir ici.

Je croisai les bras sur ma poitrine et me mis à réfléchir. Je commençai à avoir une vue globale sur la situation mais la proximité des événements m’empêchait de prendre du recul dessus et d’analyser la situation à tête reposée. Tout comme pendant la guerre contre Gariatron, le temps pressait et je ne pouvais pas me permettre d’élaborer de grandes stratégies dès le début. Il fallait commencer par récolter davantage d’informations tout en gardant une longueur d’avance sur nos ennemis.

-Nagisa, Sunohara, j’ai cru comprendre que vous avez placé des sortes de caméras tout autour du manoir pour surveiller, n’est-ce pas ?

-Tout à fait. J’ai pensé qu’il serait pas mal d’en avoir, histoire de ne pas être pris au dépourvu en cas d’attaque surprise ; me répondit le blond.

-Est-ce que vous pouvez les brancher dans la forteresse dans ce cas ?

-Tout de suite Miyako, je m’en charge !

Nagisa se leva immédiatement et sortit de la salle au pas de course.


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-Deuxièmement, j’ai besoin d’une information ; repris-je en me tournant vers les serviteurs des démons. Pourquoi vouloir détruire le sanctuaire ?

-Pour détruire le monde des esprits de l’intérieur, quelle question ; s’étonna Hurricane comme si la réponse était évidente.

-Vous êtes sûrs ? Insistai-je, sceptique. Si leur but était réellement de détruire simplement ce monde, je pense que balancer une météorite ou quelque chose comme ça aurait été plus efficace.

-Que veux-tu dire, Miyako ? S’étonna Hiroki, perdu.

-Les Qliphorts ont certainement la puissance nécessaire pour détruire le monde de façon « naturelle » à mon humble avis. Même Gariatron possède sûrement cette force. C’est pourquoi, je vous pose la question à nouveau sous une autre forme : que se cache derrière le sanctuaire ?

Les serviteurs des démons se lancèrent des regards interrogateurs pendant quelques instants, comme s’ils échangeaient des paroles inaudibles.

-Tu ne crois pas que tu pars un peu loin ? Tout ce qu’ils veulent, c’est tuer Laura parce qu’ils sont à la solde d’Armageddon et pour cela, ils détruisent tout ce qui l’entoure, non ? Me demanda Darksky, lui aussi dépassé par les événements.

Cependant, je le lui répondis rien et je continuai à fixer les serviteurs des démons du regard. Et finalement, ces derniers hochèrent la tête et Kyuryu ouvrit la paume de sa main vers le plafond et deux images de sphères lumineuses apparurent.

-Le sanctuaire et le Pandémonium ; déclara-t-il d’une voix grave. Certes, ils représentent l’équilibre de ce monde pour les habitants car leurs forces sont égales…Cependant, il y a une autre raison que diplomatique à leur existence. Ils ont été créés…afin de séparer la clé permettant d’accéder au cœur du monde des esprits.

-Le…cœur du monde des esprits ? Répéta Iori, livide.

-Oui ; soupira Hurricane en baissant les épaules. Et cette source n’est rien d’autre que l’origine des pouvoirs des esprits de duels.

Je me mordis la lèvre et commençai à taper frénétiquement la table de mon index, venant de comprendre à quel point la situation était critique pour nous.

-Cela signifie donc…Le but des jumeaux n’est pas de détruire le monde des esprits…Mais de s’emparer de la source de son pouvoir…Murmurai-je.




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le bon temps…

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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [11/02/2018] à 18:42

https://www.youtube.com/watch?v=8zj0eWxRYU4


Je serrai les dents en me rendant compte de cela. Même si cela ne changeait pas radicalement nos objectifs, cela amenait un nouveau problème sur la table : quelles que fussent leurs intentions, il n’était plus simplement question de protéger un monde qui n’était pas le nôtre. Non, si nous échouions, Serena et Satoshi allaient certainement être presque invincibles dans notre monde également en nous privant de nos propres pouvoirs.

Un silence de mort s’était installé dans la pièce après cette déclaration et je réalisai que tout le monde, y compris Saya, avait tourné son regard dans ma direction, attendant que je rende mon jugement sur cette affaire.

-Et bien, que voulez-vous que je rajoute ? Entamai-je en fronçant les sourcils. Ce n’est pas le moment de bayer aux corneilles. Cela ne change en rien nos objectifs : nous devons arrêter les jumeaux et Armageddon, autant pour sauver le monde des esprits que la vie de Laura !

-C’est bien beau de parler mais si nous savions comment faire, nous ne serions pas en train de discuter autour de cette table et nous serions déjà sur le terrain ; rétorqua Floges avec mépris.

Mon œil se mis à briller et un léger sourire narquois se dessina sur mon visage tandis que je me levai pour prendre de la hauteur par rapport à mon assistance. Pendant ce cours laps de temps, j’avais eu le temps d’élaborer un plan, certes simple mais qui aurait dû nous permettre de repousser l’ennemi suffisamment longtemps pour être en mesure d’aller couper la mauvaise herbe à sa racine.

-Si l’objectif de Satoshi et Serena est bel et bien de s’emparer de la source du pouvoir du monde des esprits, il nous suffit de nous en emparer avant eux ; déclarai-je d’une voix confiante.

-Miyako, tu es bien consciente que nous parlons d’une des choses les mieux gardées du monde des esprits, et qui plus est, se trouvant au pandémonium ? Répliqua Hurricane, sceptique. Tu crois vraiment que Daku va nous la donner bien gentiment ?

-Oui, c’est bien pour cela que j’ai dit « nous en emparer » ; continuai-je. Nous allons devoir la voler.


https://www.youtube.com/watch?v=AJhco0m1LTs


Saya tomba de sa chaise lorsqu’elle entendit cela et Kyuryu fit les yeux ronds, pensant certainement que j’étais folle ou que je ne savais pas de quoi je parlais mais avant de me prendre une nouvelle salve de reproches, j’enchainai sur la suite de mon plan.

-Evidemment, cela ne sera pas simple c’est pour cela que j’ai besoin de l’aide de tout le monde.

Je me tournai premièrement vers Saya et Darksky en le pointant du doigt.

-Vous deux, les catastrophes ambulantes, vous allez faire ce pour quoi vous êtes les meilleurs !

-Une minute ! Rétorqua Darksky en se levant à son tour. Comment ça « Catastrophes ambulantes » ? Ne m’englobe pas dans le même sac que Sa…

-Je veux que vous vous fassiez suffisamment remarquer dans le pandémonium pour attirer l’attention des autorités locales, est-ce que je peux compter sur vous ?

-Roger, Présidente ! S’exclama Saya en prenant une pose militaire ridicule.

-Elle vient de te traiter de catastrophe ambulante et tu ne dis rien…Soupira son partenaire, désespéré.

Je portai ensuite mon attention sur Hiroki qui grimaça en voyant qu’il allait lui aussi être inclus dans le plan.

-Une fois que Saya et Darksky auront bien semé le trouble, le boulet et moi, nous nous infiltrerons à l’intérieur du palais et nous demanderons une audience avec Daku en tant que représentants des démons. Sa garde devrait être suffisamment réduite avec les deux idiots pour nous laisser un large champ d’action.

-Et qu’est-ce que tu comptes faire ? Attaquer le roi directement en pensant pouvoir t’en sortir ? Railla le frère de Dan.

-Mieux que ça, Tu vas l’attaquer !

Le garçon me regarda avec incompréhension, de même que toute l’assistance et je fus donc obligée de développer.

-Tu vas provoquer Daku en combat singulier, prétendre que tu es plus fort que lui si tu préfères.

-Connaissant le sale caractère de ce gland, ça ne devrait pas être trop compliqué : ricana Terra.

-Admettons ; soupira Hiroki. Et à quoi cela me servira à part finir incapable de me battre avant même d’avoir affronté Armageddon ?

-C’est là qu’entre en scène notre troisième équipe : Sunohara et Nagisa. Normalement, nous devrions être en mesure, grâce à leurs caméras, de nous brancher sur le réseau du pandémonium.

-Je confirme ; déclara le blond, fier de lui. Nous avons fait des tests avec le sanctuaire et tout marchait parfaitement.

-Nous obtiendrons donc une carte précise du pandémonium, carte qui devrait nous permettre de localiser avec précision là où se trouve la fameuse source de pouvoir et, une fois cela fait, je m’éclipserai du combat pour partir à sa recherche et la dérober avant l’arrivée de Satoshi et Serena.

Des murmures enthousiastes s’élevèrent alors de l’assistance. Tout le monde, y compris les serviteurs des démons, semblaient approuver ce plan et prendre son futur rôle à cœur.

Cependant, Iori se leva à son tour et me lança un regard intrigué avant de prendre la parole.

-Et…moi ? Me demanda-t-elle d’une petite voix.

-Ah oui, j’ai failli oublier. Iori, tu as la tâche la plus importante : trouver Laura et attirer l’attention des jumeaux.

-Attends, tu veux te servir de Laura comme appât ? S’étrangla Darksky en frappant la table de toutes ses forces. Laisse-moi au moins aller la retrouver au lieu d’aller faire l’idiot là-bas !

-Pour que tu te fasses tuer ? Dois-je te rappeler que, de nous tous, Iori est la plus puissante ? Rétorquai-je froidement.

-Oui mais Laura…

Je lançai un regard noir au contestateur qui n’eut d’autre choix que de détourner le regard et de serrer le poing, frustré.

-Si tu veux que nous nous fassions tous tuer, y compris Laura, parce que nous n’aurons pas réussi à protéger la source du Pandémonium, libre à toi, mais ne viens pas te plaindre à moi une fois dans l’autre monde.

-Certes…Mais…

-De plus, il me semble que Laura peut se débrouiller seule ; ajoutai-je. Après tout, n’a-t-elle pas vaincu Zorc l’année dernière ? Je doute qu’elle ait réellement besoin d’être protégée.

-Je…Darksky, je ferai de mon mieux pour qu’il ne lui arrive rien, je te le promets ; bégaya Iori, voulant paraitre sûre d’elle.

-J’imagine que je n’ai pas le choix…Grogna le garçon en se rasseyant à contrecœur.


https://www.youtube.com/watch?v=aa8WyhFFqzw


-Donc, si personne n’a d’objection, la séance est levée. Laissons-nous dix minutes de préparation et ensuite, en route pour le pandémonium. Je vous rappelle que nous n’avons pas le droit à l’erreur. Si un seul d’entre nous échoue sa mission, tout le plan tombe à l’eau et nous pourrons dire adieu au monde des esprits ainsi qu’à Laura. Je sais que nous avons chacun une énorme pression sur nos épaules mais ce n’est pas la première fois que nous faisons face à une telle situation et je sais que nous nous en sortirons. Surtout qu’après la mission, Hiroki a promis de nous cuisiner quelque chose, donc vous avez intérêt à revenir en un seul morceau si vous voulez gouter son délicieux cake Brulé.

J’achevai mon discours en lançant un regard malicieux à Hiroki qui avait l’air prêt à me faire regretter mes paroles.

-D’où je…

-Ok, Darksky, finissons-en rapidement dans ce cas, je veux voir ce fameux cake ! S’exclama Saya en coupant la parole à Hiroki.

-Misère…J’ai presque envie d’y rester si tu nous force à toucher à ce truc…Soupira le garçon. Iori, s’il te plait, dis à Laura de ne rien faire d’imprudent…La connaissant elle va aller attaquer directement la forteresse…

-Vraiment…ne t’inquiète pas…Laura vivra…Même si j’échoue aujourd’hui…

-Je vais prévenir Nagisa. Les caméras devraient être opérationnelles d’ici une heure je pense ; lança Sunohara en disparaissant dans les couloirs de la forteresse.

-Je ne peux que vous souhaiter bon vent les jeunes ; déclara Hurricane avec un sourire encourageant. Pendant ce temps, nous essaierons de nous occuper comme nous pouvons des Qliphort avant qu’ils ne détruisent tout.

Sans savoir pourquoi, je fus saisie d’une énergie nouvelle, une énergie que je n’avais plus ressentie depuis le jour où j’avais repris la tête de la résistance, celle qui me permettait de diriger les opérations et de mettre à bien mes projets, et ce, à n’importe quel prix.

Mes derniers doutes s’envolèrent en un instant. Je n’avais plus peur de faire des erreurs ni d’envoyer mes compagnons à leur perte. J’étais certaine que mon plan allait fonctionner et que nous allions triompher de nos ennemis.

A ce moment précis, je venais de replonger deux ans dans le passé. La présidente Hikari, chef de la résistance, venait de renaitre, plus déterminée que jamais à mettre fin à cette guerre, une bonne fois pour toute.


https://www.youtube.com/watch?v=rIwl2cDwStw


Comme prévu, dix minutes après la fin de la réunion, nous nous retrouvâmes tous sur le toit de la forteresse volante. J’avais profité de ce court laps de temps pour contacter les UWS et les demander en renfort mais je n’avais eu aucune réponse malheureusement. Mais en un sens, j’étais soulagée. Ainsi, je n’allais pas avoir besoin de m’inquiéter pour eux davantage que je ne le faisais déjà.

Autour de nous, cet océan de ténèbres recouvrait toujours le ciel mais, à travers l’obscurité, chacun de nous émettait suffisamment de lumière pour percer à travers l’épaisse couche de nuage, tels des phares au milieu de la nuit.

Iori fut la première à s’envoler pour rejoindre les terres dévastées que nous avions fuies puis Terra vint se placer devant nous, le visage traversé par une sorte de tristesse qu’il ne m’était pas difficile à analyser. Derrière elle, à moitié caché dans les ténèbres se trouvait l’un des enfants de l’orphelina, celui qui nous avait guidés le jour de notre arrivée, Jeremy.

-Bon, les gamins…je ne sais pas trop comment vous dire ça…mais bonne chance, vous en aurez besoin avec cette tête de gland de Daku ; déclara la servante en grognant.

-Pas besoin de chance puisque nous allons réussir ; lui répondis-je, confiante.

-J’imagine que c’est mieux que de partir vaincu ; s’amusa Terra.

-S’il vous plait…Remettez les choses comme avant…Couina Jeremy.

-Compte sur nous petit, on te ramènera même un souvenir du pandémonium ! S’exclama Saya en donnant un coup de coude à Darksky.

L’enfant nous lança un dernier sourire puis terra activa ses pouvoirs. Nous fûmes entourés d’une vive lumière qui nous aveugla et, un instant plus tard, la citadelle de pierre et les ténèbres avaient disparus. A la place s’élevait juste devant un immense château de pierre encombre plus sombre, baigné dans un ciel mauve et inquiétant. Tout autour se dressait une ville peu accueillante, ressemblant à ces villes industrielles du dix-neuvième siècle, enveloppée d’une épaisse fumée ocre et nauséabonde.


https://www.youtube.com/watch?v=cDQ_7gSnxeo&t=1486s


Les rues semblaient désertes alors qu’aucune trace de combat n’était visible et une épaisse couche de poussière recouvrait les pavés sales bordant la route.

Cet endroit n’avait rien à voir avec le sanctuaire et je pouvais facilement deviner qu’il en allait de même pour les habitants et je comprenais à présent d’où provenaient les tensions entre les deux royaumes…

Je promenai alors mon regard autour de moi. Seul Hiroki était encore à mes côtés. Saya et Darksky avaient dû être téléportés ailleurs, plus au centre de la capitale.

Mon ami n’avait pas l’air rassuré dans un tel endroit et je le comprenais. Tout paraissait respirer le chaos et la désolation dans ce royaume à l’abandon.

-Sérieux, je crois que je vais avoir deux mots à lui dire à ce Daku avant de le provoquer ; déclara Hiroki en fronçant les sourcils.

-Au moins, nous aurons une vraie raison d’aller le voir comme ça ; m’amusai-je.

Au même moment, le sol se mit à trembler et tout un cortège de soldats sortit du château, armés de lance, fusils et autres armes, en direction de la ville d’où s’échappait une immense colonne de lumière, signe que Saya et Darksky étaient passés à l’action.

Mon oreillette se mit à son tour à grésiller et la voix de Nagisa me parvint.

-Miyako, c’est bon, la voie est libre, vous pouvez rentrer.

-Compris.

Je coupai le contact et levai à nouveau les yeux vers ce château sombre. Les autres avaient déjà tous commencé à exécuter le plan et, pour le moment, mes prévisions s’avéraient exactes.

Sans prononcer un mot, je tournai mon regard vers Hiroki et nous hochâmes la tête avant de pénétrer à l’intérieur de la forteresse pour y rencontrer le roi du pandémonium, Daku.




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le bon temps…

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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [17/02/2018] à 23:44

Chapitre 24, June : Gariatron


https://www.youtube.com/watch?v=H6qatCRK7m4


La terre des seigneurs…Cet endroit était bien différent de ce à quoi je m’attendais. Alors que je pensais débarquer dans une ville antique de type Grèce Antique, je me retrouvai au beau milieu d’une petite rue donnant sur une grande avenue contemporaine, voire futuriste.

Là, pas de temple ni de statues ornant la chaussée et encore moins de cheval ni de char, seulement des gratte-ciels en verre, du bitume et des lumières multicolores. Au loin, je pouvais apercevoir une tour bien plus haute que les autres et je devinais sans aucun mal qu’il s’agissait là de ce qui faisait office de mairie.

J’aurais pu me trouver dans n’importe quelle ville moderne sur terre, à l’exception près que ceux qui déambulaient dans les rues n’étaient pas des humains, mais des créatures de toutes formes et de toutes tailles, comme dans le monde des esprits somme toute.

Cependant, je remarquai également une autre différence avec mon monde : le ciel était d’un bleu azur tandis que l’air semblait aussi pur que celui de la campagne, ce qui me semblait en totale contradiction avec l’aspect évolué de cette cité.

Je tournai la tête vers Aymeric, légèrement déconcerté mais mon partenaire semblait troublé par quelque chose et fronçait les sourcils tout en regardant un bout de papier qu’il tenait dans sa main.

Discrètement, je me rapprochai de lui et passai la tête par-dessus son épaule pour voir de quoi il s’agissait, ce qui eut pour effet de le faire sursauter et reculer d’un mètre.

-Eh, on ne t’a jamais dit que cela ne se faisait pas ? Protesta-t-il, l’air furieux.

-Qu’y-a-t-il de si secret sur ce bout de papier froissé pour que tu le caches comme ça ? Rétorquai-je avec un sourire malicieux.

-Rien du tout ! Je regardai simplement l’adresse de notre hôte !

-De notre hôte ? Répétai-je surprise. Tu veux dire que tu ne sais même pas où se trouve Apophis dans cette ville ?

-Je ne suis jamais venu ici je te signale ! Et puis, je te ferais remarquer qu’Apophis est, au même titre que Gariatron, assez peu apprécié dans le coin. Il ne va pas loger tranquillement en centre-ville comme si de rien n’était.

-Bon et bien, je te fais confiance, montre-moi le chemin ; soupirai-je en haussant les épaules.

Aymeric rangea son bout de papier dans sa poche et commença à examiner les environs afin de trouver un passage pour ne pas se faire repérer. Néanmoins, quelque chose clochait dans cette ville. Les esprits qui la peuplaient ne semblait absolument pas affolés alors que les Qliphorts et les Infernoids menaçaient de détruire le monde. Tous se comportaient de façon normale, allant et venant avec des airs plus ou moins pressés et continuant leurs activités habituelles…


https://www.youtube.com/watch?v=e_C2DqC4kR8


-Dis, Aymeric…Tu ne trouves pas que c’est un peu trop calme par ici ?

-Je me faisais la même réflexion ; me répondit le garçon en serrant les dents. C’est comme si…

-Comme si les seigneurs se fichaient de l’avenir du monde des esprits et de celui des humains ? Déclara soudain une voix dans notre dos.

Nous nous retournâmes en sursaut, prêts à nous battre et nous fîmes face à un esprit portant une longue cape noire recouvrant entièrement son corps, y compris sa tête et ne laissant voir de lui qu’une longue mèche de cheveux blancs sous sa capuche ainsi qu’une sorte de montre à gousset dans sa main paraissant humaine.

L’esprit émit un gloussement amusé en voyant nos postures et pencha légèrement la tête sur le côté.

-Allons, les enfants, baissez les armes, je suis de votre côté ; déclara l’esprit d’une voix soudain plus douce.

-Je vous crois oui, et Gariatron veut le bien de l’humanité ? Railla Aymeric.

-Oh, tu ne crois pas si bien dire, jeune homme ; s’amusa l’esprit.

Soudain, le nouvel arrivant releva légèrement sa tête et je peux voir l’éclat dans ses yeux qui était tout sauf naturel : c’était comme si deux cadrans de montre étaient gravés dans ses pupilles et mon cœur rata un battement lorsque je compris aussitôt à quel seigneur nous avions à faire.

L’esprit enleva alors sa capuche d’un geste ample pour nous dévoiler un visage sur lequel il était impossible de donner un âge. Tout ce que je pouvais dire avec certitude était la couleur de ses cheveux : blancs comme la neige. Tout le reste semblait changer à chaque instant, tantôt rajeunissant, tantôt vieillissant, passant de l’enfant à l’adulte en une clignement d’œil.

-Je savais que vous viendriez ici, June, Aymeric ; continua l’esprit.

-C…Comment connaissez-vous nos noms ? Bégaya mon partenaire, interdit.

-Oh, mais je sais beaucoup de choses mon jeune ami. Après tout, Luminion m’a longuement parlé de vous. Mais laissez-moi faire les présentations : mon nom est Chronos.

-Chronos…Répétai-je dans un murmure…L’éternel disparu de la guerre des démons contre les seigneurs…

-Tu es bien renseignée jeune fille je vois : fit remarquer l’esprit avec un sourire. En effet, c’est exact, j’ai refusé de participer à cette guerre à l’époque. Cependant, je ne suis pas venu ici pour parler de ça avec vous mais bien parce mon vieil ami m’a demandé de vous escorter.

-Votre vieil ami ? S’étonna Aymeric.

-Luminion.

J’écarquillai légèrement les yeux en entendant cela mais ma surprise n’était pas immense non plus. Je me doutais bien que le roi de lumière n’allait pas rester silencieux éternellement. Cependant, quelque chose m’interpelait : pourquoi nous ? Si Luminion voulait parler à quelqu’un, Saya ou même Miyako auraient été bien plus aptes à lui répondre…Etait-ce un piège de Chronos ou y avait-il quelque chose que je ne saisissais vraiment pas dans cette guerre ?

Comme lisant dans mes pensées, l’esprit reprit la parole.

-Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas ici pour vous piéger. Je reste de toute façon neutre dans les affaires du monde des esprits ou des humains. Je ne fais que rendre un service à mon ami.

Je tournai à nouveau la tête vers Aymeric qui ne semblait pas beaucoup plus rassuré que moi mais nous n’avions pas vraiment d’autres choix. Notre but était de rallier Gariatron à notre cause et Luminion était certainement l’un des mieux placés pour nous aider à accomplir cela.

Nous acceptâmes donc l’offre de Chronos qui, avec un sourire, claqua des doigts et un immense cadran de montre lumineux se dessina à se pieds.

En à peine un clignement d’yeux, nous quittâmes la rue sombre dans laquelle nous nous trouvions pour nous réveiller au beau milieu d’une grande pièce de style renaissance où tout semblait recouvert de dorures éclatantes.


https://www.youtube.com/watch?v=pg_Nn2EUH5w


A côté de moi, Aymeric n’avait pas bougé d’un pouce mais Chronos était à présent accompagné d’un homme à la longue barbe blanche et portant une sorte de tunique beige ornée d’or. Son visage n’était cependant pas celui d’un vieillard mais d’un homme dans la force de l’âge, avec ses yeux vifs et sa mâchoire carrée tandis que ses muscles saillaient sous son habit.

Il nous regardait d’un air bienveillant, les bras croisés dans son dos puis pris la parole d’une voix lente, claire et inspirant la puissance.

-Alors comme ça, nous nous rencontrons enfin face à face, June, Aymeric. Je ne pensais pas que vous auriez le courage de venir jusque dans le monde des seigneurs mais Chronos m’affirmait que si. Je vois que j’ai bien fait de le croire.

-Luminion…Je présume ? Déclara Aymeric en serrant les dents, impressionné par la prestance du démon.

-Oh…suis-je bête, vous ne m’avez jamais vu sous cette forme…

Dans un éclat de lumière, l’homme se transforma et reprit la force draconique sous laquelle nous l’avions vu un an plus tôt lors de son combat contre Gariatron. Cependant, il n’en était pas moins impressionnant et avait l’air même encore plus terrifiant, bien que faisant toujours notre taille.

Mon partenaire, ne se laissant pas décontenancer, reprit la parole avec sa bonne humeur habituelle.

-Pourquoi nous avez-vous faits venir ici ? Nous étions venus parler à Gariatron, pas à vous.

-Je le sais bien. Cependant, vous devez savoir que les choses ne se présentent pas sous leur meilleur angle mes jeunes amis.

Le dragon se tourna vers l’une des entrées de la pièce et fit signe à quelqu’un d’entrer. Un instant plus tard, un nouveau venu se présenta à nous et, même si c’était la première fois que je voyais son visage, la réaction d’Aymeric suffit à me mettre sur la piste.

C’était un homme aux longs cheveux noirs, au visage effilé et au nez quasiment inexistant tandis que ses pupilles se réduisaient à deux minuscules fentes. Il était grand, maigre et portait un long manteau ébène trainant derrière lui sur le sol et couvrant entièrement son corps.

L’homme s’arrêta à côté de moi et me lança un regard glacial, regard que je lui rendis, me souvenant des mauvaises heures qu’il avait fait subir à mon pays.

-Alors, Luminion, c’est tout ce que tu m’apportes comme aide ? Ces deux gamins dont l’un qui est particulièrement inutile ? Siffla le nouveau venu.

-Allons, Apophis, tu dois savoir que nul n’est inutile dans ce monde, rétorqua le démon d’une voix douce. Et puis, j’ai pensé que tu aimerais travailler avec des connaissances.

-Tu parles. Je n’aime pas travailler en équipe ; cracha le serpent divin en croisant ses bras sur son torse et détournant le regard.

-Et donc, que signifie tout ce cirque ? Enchainai-je. Pourquoi ce type est ici ?

Le regard de Luminion se voila un instant et ce fut Chronos qui reprit la parole.

-Gariatron s’est mis dans de beaux draps…Déclara le dieu du temps en fronçant les sourcils. Il n’aurait jamais dû revenir ici et encore moins aller demander de l’aide au grand conseil…Mais les faits sont là.

-Gariatron…a demandé de l’aide ? M’étranglai-je, interdite.

-Il semblerait que la destruction du sanctuaire lui soit monté à la tête et qu’il ait agi sans réfléchir…une fois de plus ; soupira Luminion. Enfin, les faits sont là : Gariatron est actuellement aux prises avec le conseil et, s’il ne s’en sort pas, il est bon pour passer le reste de ses jours en exil…dans un monde des esprits qui n’existera plus.

Je fronçai les sourcils, légèrement agacée par la tournure que prenait les choses. Au début, j’étais motivée à suivre le plan d’Aymeric mais plus les choses avançaient et plus j’avais l’impression que je ne faisais que me faire manipuler par les démons. Certes, le problème avec le monde des esprits était réel mais je n’aimais pas avoir l’impression que ma vie ne m’appartenait pas.

Cependant, je ne pouvais pas me permettre de laisser mes émotions prendre le dessus et me faire agir sous le coup de la colère. Nous étions en guerre, notre monde était sur le point d’être détruit, il n’y avait pas de place pour l’impulsivité. Je devais me contrôler et agir rationnellement. Après tout, cette partie de moi était peut-être mon seul réel atout par rapport aux autres.

-J’ai compris, vous voulez donc que nous allions le sortir d’affaire ? Mais ensuite ? Qu’est-ce qu’on y aura gagné s’il refuse de combattre avec nous ? Demandai-je, sceptique.

-N’est-ce pas pour cela que vous êtes venus ? Me répondit Luminion, amusé. Je l’aurais bien fait moi-même mais malheureusement, je suis dans une situation aussi délicate que la sienne et seul Chronos n’est pas prêt à me livrer aux autorités ici.

-ça c’est encore à voir si tu t’obstines à squatter chez moi encore longtemps ; grogna le dieu en lançant un regard mauvais à Luminion.

-Et concrètement, qu’est-ce que nous sommes censés faire ? Reprit Aymeric froidement. Parce que si même Gariatron ne peut pas lutter, je suis pas certain que nous soyons d’une grande utilité.

Luminion et Chronos tournèrent leurs regards vers Apophis qui boudait à côté de nous et ce dernier émit un grognement agacé avant de prendre la parole.

-De nous tous, vous êtes les seuls à ne pas être détectables dans ce monde comme vous ne possédez pas l’aura des seigneurs. Je n’aime pas être obligé de l’avouer mais si je m’introduisais pour sauver cet idiot de Gariatron, je serais anéanti en une fraction de seconde. Et puis…

Apophis serra les dents et une grimace se dessina sur son visage tandis que Chronos lui lança un sourire moqueur qui ne fit qu’amplifier la mauvaise humeur du serpent.

Heureusement pour lui, Luminion vint à son secours et termina sa phrase à sa place.

-Désolé de vous imposer ça les enfants mais comme vous le savez, Gariatron est la dernière pièce manquante pour que nous puissions affronter Armageddon à armes égales. Les seigneurs se fichent bien de ce qui peut arriver au monde des humains ou des esprits mais ce qu’ils ignorent, c’est que nous ne serons pas épargnés non plus. C’est pourquoi, vous devez…enfin, nous devons vaincre les Qliphorts ainsi qu’Armageddon pour éviter le pire.

-Pas la peine de le dire deux fois ; râla Aymeric. Mais sachez que je ne me bats pas pour vous ni pour le monde des esprits. Je ne me bats que pour…moi-même…

Je penchai légèrement la tête sur le côté, interpellée par ce temps d’arrêt marqué par Aymeric. Je sentais bien dans sa voix qu’il mentait en prononçant ces mots mais je savais aussi qu’il n’était pas prêt à me dire la vérité avant que cette mission ne soit terminée.

-Et donc, quel est le plan ? Continuai-je, ne désirant pas perdre plus de temps.

-Je vous expliquerai une fois sur les lieux. Retrouvez-moi au pied de la tour la plus haute de la ville. C’est là que nous agirons ; déclara Apophis en quittant la pièce.

Chronos et Luminion nous souhaitèrent bonne chance également avant de nous mettre dehors. Ainsi, cinq minutes plus tard, nous fûmes sur les lieux du rendez-vous.

Malheureusement, nous n’avions pas eu l’occasion d’admirer beaucoup l’architecture de la ville ni de la visiter à cause de l’empressement d’Aymeric mais j’en avais assez vu pour comprendre que, même si tout était magnifique ici, il n’en allait pas de même pour les habitants. Des écrans diffusaient les informations en continu sur les murs des immeubles et montraient les dégâts subis par le monde des esprits mais personne ne semblait réagir et tous continuaient leurs activités habituelles sans même lever la tête.

Lorsque nous retrouvâmes Apophis dans une petite ruelle sombre à l’arrière de la tour, celui-ci était assis sur la rambarde d’un balcon menaçant de s’effondrer à tout moment et regardait la ville avec mépris et indifférence.

-Que je déteste ce monde ; cracha-t-il avant de sauter et d’atterrir juste devant nous, l’air las et peu enthousiaste de devoir travailler avec nous.


https://www.youtube.com/watch?v=IU3nyjA08Kg


-Bon, Apophis, crache le morceau, quel est encore ton plan foireux ? Lui demanda Aymeric avec agressivité.

-Plan foireux ? Un peu de respect misérable ; siffla le serpent, les yeux virant littéralement au rouge. Si tu n’étais pas le petit protégé de Shadow, tu serais déjà réduit en cendres.

-Comme si tu en étais capable.

Les deux s’adressèrent des regards lançant des éclairs. La tension était palpable entre les deux hommes qui pourtant, étaient dans le même camp depuis longtemps. Mais je ne pouvais que soutenir Aymeric sur ce coup-là. Je n’appréciais pas vraiment le serpent géant, et pas seulement à cause de ce qu’il avait fait pendant mon absence. Quelque chose en lui me mettait mal à l’aise mais je devais certainement me tromper…

Fatiguée de les entendre se battre pour un rien, je séparai deux partenaires et j’élevai la voix pour me faire entendre au milieu de leurs cris.

-ça suffit les gamins là ! M’exclamai-je.

Apophis et Aymeric s’arrêtèrent aussitôt et me lancèrent tous les deux des regards noirs. Je ne me laissai cependant pas démonter et je fis face à leur mauvaise humeur sans vaciller.

-Aymeric, tu auras tout le temps de te battre avec lui une fois Gariatron sorti de là ! Et toi Apophis, si tu veux qu’on s’en aille et qu’on te laisse seul avec ton plan, dis-le, nous serons ravis de partir de notre côté !

Je crus que l’esprit de duel allait m’attaquer sur le champ mais il se contrôler et, après avoir pris une grande inspiration, il finit par se calmer…plus ou moins. Aymeric quant à lui détourna le regard et tourna le dos à Apophis, montrant qu’il n’était pas prêt à coopérer.

Je poussai un long soupir, ayant un très mauvais pressentiment sur cette alliance improvisée mais j’allais devoir faire avec…

-Vous les humains…je comprends pourquoi Gariatron vous déteste tant ; lança Apophis froidement. Mais les circonstances m’obligent à passer outre. Tâchez juste de ne pas me gêner.

-Avant de te gêner, il faudrait qu’on sache ce que tu comptes faire, le lézard ; rétorqua Aymeric.

-Je vais commencer par te couper la langue, ça me fera des vacances ; s’énerva le dieu, ses cheveux se hérissant légèrement sur sa tête.

Abandonnant l’espoir que ces deux là trouvent un terrain d’entente, je pris congé des deux idiots et je sortis de la ruelle sombre, me rendant invisible, pour avoir une vue d’ensemble sur la tour que nous étions censés infiltrer.


https://www.youtube.com/watch?v=8zj0eWxRYU4


Vue depuis son pied, elle donnait vraiment le vertige. Même la tour Eiffel ou la tour de contrôle de Néo Domino City me semblaient moins imposantes que ce mastodonte qui devait mesurer, à vue de nez, dans les 800 ou 900 mètres. Son sommet était entièrement camouflé par l’éclat du soleil se reflétant sur le verre lisse et brillant.

Je regardai rapidement autour de moi et je vis que la tour était le seul bâtiment dans un rayon de plusieurs dizaines de mètres. Il n’y avait que de la verdure ainsi que de nombreux esprits de duel entrant et sortant en permanence du Building. Il y avait également de nombreux vigiles montant la garde devant la porte d’entrée et plusieurs esprits volants faisaient de même autour des étages supérieurs.

Je croisai les bras sur ma poitrine et fronçai les sourcils. La tour ressemblait plus à une forteresse imprenable qu’à un simple bâtiment vue de la sorte. J’avais beau être invisible, Apophis et Aymeric, eux, ne l’étaient pas…

Je me mis à réfléchir mais j’avais beau me creuser la tête, rien ne me vint jusqu’au moment où je pensai à Angéla et à ce qu’elle aurait fait dans cette situation : foncer dans le tas.

Un sourire se dessina alors sur ma figure et je me pris à rire toute seule en réalisant que les idées stupides d’Angéla venaient de m’inspirer pour pénétrer ce building et même possiblement de sauver Gariatron.

Je retournai donc dans la ruelle où Aymeric et Apophis étaient toujours en train de s’envoyer des insultes et je toussai pour attirer leur attention.


https://www.youtube.com/watch?v=AJhco0m1LTs&t=2s


-Bon, je ne sais pas quel est ton plan Apophis, mais pendant que vous vous amusiez, j’ai élaboré le mien ; déclarai-je, fière de moi.

-Allons bon, je doute que le plan d’une simple humaine soit plus élaboré que le mien ; rétorqua le dieu d’un ton méprisant.

-Et quel est ce plan si génial, June ?

-C’est simple : nous allons foncer dans le tas en mode Angéla !

Les deux hommes me dévisagèrent avec des gros yeux, pensant que j’avais perdu la tête mais je ne leur laissai pas le temps de me couper et j’enchainai immédiatement.

-Enfin, Apophis va foncer dans le tas, accompagné d’Aymeric.

-Et pourquoi ferai-je quelque chose d’aussi stupide ? S’étrangla Apophis en chœur avec Aymeric.

-Tout simplement parce que c’est la façon la plus rapide d’atteindre Gariatron. Si vous vous faites capturer, vous serez forcément emmenés directement devant le conseil, là où notre démon se trouve également.

-Je veux bien te croire…mais à quoi cela nous avancera-t-il ? Me reprit mon partenaire, intrigué.

-Une fois aux côtés de Gariatron, je m’infiltrerai de mon côté avec mon invisibilité et je saboterai toute l’électricité du bâtiment. Là, je vous préviendrai par téléphone et vous en profiterez pour vous enfuir avec Gariatron.

Apophis mit sa main devant sa bouche et se mit à réfléchir en fronçant les sourcils avant de reprendre la parole quelques secondes plus tard.

-Cela ne me parait pas stupide. Je n’avais pas pris en compte vos pouvoirs dans ma stratégie mais puisque tu peux te rendre invisible, nous n’aurons pas besoin d’user de la force et de détruire ce bâtiment.

-Parce que c’était ça ton plan…Soupira Aymeric d’un air désespéré.

-Et il aurait fonctionné ! Rétorqua le serpent avec un air de défi.

Avant que les deux compagnons ne recommencent à se battre, je leur donnai un violent coup de pied qui les expulsa directement hors de la ruelle et directement devant la tour, à la vue de tous les gardes qui se précipitèrent immédiatement sur eux.

Activant ensuite mes pouvoirs, je me rendis invisible et me précipitai à la suite d’Apophis et Aymeric, encadrés de toutes parts par les gardes, afin de mettre mon plan à exécution.




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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [22/02/2018] à 13:48

allez hop, la suite!


https://www.youtube.com/watch?v=x0n5yObwyDE


Lorsque j’entrai à l’intérieur de la tour, je ne fus même pas surprise de constater qu’il s’agissait d’un hall d’accueil tout à fait ordinaire tel que j’aurais pu en trouver des dizaines à Paris ou à Domino City mais je ne m’attardai pas davantage là-dessus.

Apophis et Aymeric, continuant à se disputer – je me demandais d’ailleurs bien s’ils faisaient semblant ou s’ils étaient vraiment en train de s’étriper – se firent emmener dans un ascenseur par les gardes, menant directement au sommet de la tour.

Quant à moi, après avoir rapidement consulté un plan du bâtiment, je pris la direction radicalement opposée, vers les sous-sols.

Il ne me fallut pas longtemps pour descendre les escaliers lugubres menant au générateur central qui n’était gardé que par deux esprits à moitié endormis. Il ne me fut donc pas difficile de les assommer. Je pris donc leur place devant les caméras de sécurité et attendit qu’Aymeric et Apophis aient atteint Gariatron pour faire sauter les plombs.

Je vis d’ailleurs ce dernier au beau milieu d’une joute, dans une grande pièce circulaire ressemblant à une sorte de tribunal et haute de plafond, dans laquelle, en hauteur, se trouvaient des esprits de duels que je reconnus immédiatement comme étant Osiris, Nout et Ra, chacun assis dans une chaise et dominant la salle à plusieurs mètres de hauteur.

Gariatron était au centre, sous sa forme humaine, entouré de dizaines de gardes et disant visiblement quelque chose sans pouvoir l’entendre. Mais les visages des trois dieux me disaient qu’ils n’écoutaient absolument pas les paroles du démon.

Mes deux partenaires surgirent au même moment et tous les regards se tournèrent vers eux tandis que les yeux de Gariatron s’écarquillèrent lorsqu’il se rendit compte que ses deux associés venaient de se faire capturer également.


https://www.youtube.com/watch?v=rmAdUQAe-Fo


Mais je ne laissai pas le temps aux acteurs d’en dire davantage car je brisai d’un seul coup le tableau de commandes, de même que le générateur central et toutes les lumières s’éteignirent, de même que les caméras.

Ayant ainsi remplie ma part de la mission, je ressortis du bâtiment, toujours sous le couvert de l’invisibilité et j’attendis à l’extérieur. Une explosion retentit à l’intérieur du bâtiment deux ailes noires et immense sortirent du bâtiment en verre avant qu’un immense dragon sombre ne prenne son envol et ne vienne atterrir juste devant moi, l’air furieux.

-Je ne me rappelle pas avoir demandé de l’aide aux humains ; grogna Gariatron en plaçant sa gueule fumante à quelques centimètres de ma tête.

-On avait besoin de te parler, on n’a pas eu le choix ; lui répondis-je en haussant les épaules.

Je n’eus pas l’occasion de me prendre davantage la tête avec le démon car, juste derrière lui surgit un immense serpent qui, profitant du chaos que j’avais provoqué, donna un violent coup de queue à la tour qui vacilla sans pour autant s’effondrer puis vint se placer à côté de son maitre, suivi de près par Aymeric ainsi que par trois dieux spécialement en colère.

Dans toute la ville, des alarmes retentissaient et la panique s’était emparée des esprits de duel à la vue du démon. Cependant, la panne générale d’électricité à l’intérieur de la tour avait pris au piège les gardes derrière les portes automatiques, nous laissant un peu de répit.

-Gariatron, je pense qu’il est temps pour nous de nous éclipser ; siffla Apophis une fois à notre hauteur.

-Et moi qui tentais de faire une bonne action pour une fois…Cela m’apprendra à accorder une chance aux autres ; soupira le dragon.

Sans autre sommation, le corps de Gariatron émit une lueur sombre qui nous enveloppa tous et nous fit revenir instantanément dans le monde des esprits, à l’endroit exact où nous étions partis…

Gariatron reprit son apparence humaine et, à présent que je le voyais de près, je pus remarquer une énorme balafre le long de l’un de ses yeux, balafre qu’il n’avait pas dans mes souvenirs…


https://www.youtube.com/watch?v=p1lQ-MFco5U


Le démon leva les yeux vers le ciel sombre et je crus voir dans son regard une pointe de tristesse, ainsi que du regret.

-Et moi qui pensais que Luminion avait peut-être raison…Finalement, on ne peut compter que sur soi-même dans ce monde…Murmura le démon d’une voix lasse.

-C’était une perte de temps et je le savais ! Cracha Apophis en reprenant lui aussi forme humaine.

-Tu le pense vraiment ? Soupira Gariatron sans cesser de fixer le ciel. Tu as bien vu que nos méthodes n’ont pas fonctionné pour prévenir la catastrophe actuelle, qu’avions-nous à perdre ?

Cette phrase retint mon attention. Alors comme ça, Gariatron était en train de se remettre en question ? Peut-être que finalement, le rallier à notre cause n’allait pas être aussi difficile que nous le pensions.

Aymeric le remarqua également et me fit un signe de tête pour me dire de profiter de cette occasion.

M’engouffrant donc dans cette faille, je pris la parole à mon tour.

-Si je peux me permettre, qu’est-ce que tu comptais obtenir de ces trois là si tu es banni ? Demandai-je prudemment.

-Je ne sais même pas ; me répondit faiblement le démon. Depuis que le sanctuaire est tombé, je ne comprends plus ce que je fais…

-Mais…

Gariatron ne me laissa pas terminer et, déployant à nouveau ses ailes, disparut dans l’obscurité de la nuit, ne laissant qu’Aymeric et Apophis face à moi qui venais de rater ma chance.

Néanmoins, alors que je pensais que nous étions retournés au point de départ, je vis le dieu serpent donner un coup de pied dans un pierre et frapper l’une des colonnes de son poing, l’air furieux.

-Gariatron…Espèce d’imbécile…Tu savais que ça allait se terminer de la sorte…Alors pourquoi te plains-tu maintenant ? S’écria Apophis.

-Comment ça, il le savait ? M’étonnai-je.

L’esprit réprima un soupir et s’assit sur un rocher, l’air lui aussi las et fatigué de toutes ces histoires.

-Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu Gariatron ressentir une émotion autre que la colère et la haine ; déclara-t-il d’un ton presque nostalgique. Mais depuis que Shadow lui a proposé une alliance avec les autres démons, j’ai l’impression de retrouver en quelque sorte le leader que j’ai connu il y a de millénaires…

-Comment ça ? Gariatron était différent pendant la guerre ? S’étrangla Aymeric.

-Dois-je vous rappeler que Gariatron n’est, au départ pas un guerrier mais un penseur ? Reprit le serpent. L’esprit que j’ai connu…N’était pas un monstre assoiffé de sang ni guidé par la vengeance. Ce n’était qu’une personne désirant être délivré d’un régime qu’il trouvait injuste. C’est pour cela que je l’ai suivi. Car moi aussi, je refusais ce système mais je n’osais pas me rebeller, de peur d’être le seul. Mais à l’époque, ce qui m’a convaincu, ce n’était ni sa conviction, ni sa prestance, et encore moins sa force. Non, ce que j’admirais chez lui, c’est qu’il était comme nous, avec ses forces et ses faiblesses…

-J’ai vraiment du mal à croire ça…Déclara Aymeric, pensant à un autre mensonge.

-J’imagine, oui. Ce n’est que lorsque Luminion lui a proposé de s’allier aux humains qu’il a changé. Il a fallu qu’il tombe sur le pire d’entre eux et que ses plans soient réduits à néant pour qu’il change du tout au tout et ne commence à parler que de force brute et de destruction…

-Zetsubo, n’est-ce pas ? Un des plus grands tyrans de l’histoire. Gariatron nous l’a dit à l’époque, oui ; me rappelai-je alors.

-Nos objectifs ont fini par diverger au fils des siècles. Il n’était plus question de vaincre Armageddon mais de nous venger de ceux qui avaient détruit notre rêve, les humains et malgré moi, j’ai été entrainé dans la folie destructrice de Gariatron.

-C’est étonnant…de voir quelqu’un d’aussi fidèle même dans les rangs du plus cruel de nos ennemis ; déclarai-je, mi-amusé, mi-étonnée.

-Il est trop tard pour faire marche arrière. J’ai suivi Gariatron dans chacun de ses choix et, contrairement à Luminion et aux autres, je ne compte pas m’arrêter là. Je le suivrai jusqu’au bout, parce que je veux voir ce monde dont il me parlait, libéré du joug d’Armageddon.

-Dans ce cas, pourquoi ne pas le convaincre de se joindre à nous ? Ensemble nous aurions plus de chances de…

Apophis fit non de la tête en fermant les yeux en me coupant dans mon élan.

-J’ai ma propre rancœur contre les humains qui ont trahi mon chef. Malgré moi, je continue à me méfier de vous, à tord ou à raison, je ne sais pas. Mais sachez que si Gariatron prend la décision de se rallier avec vous, je ferai de même…bien que tu me sois spécialement insupportable, Aymeric.

-Parce que tu crois que je t’apprécie, sac d’écailles ? Rétorqua mon partenaire face à cette pique gratuite. Je me fiche des objectifs de Gariatron, je veux juste qu’il tienne sa promesse !

-Quoiqu’il en soit, la rage de mon maitre semble s’être apaisée. J’ai même cru comprendre qu’il avait sauvé celle que vous appelez Laura. Peut-être que vous arriverez à faire resurgir ce chef que j’admirais par le passé qui sait…

Apophis se leva et, mettant les mains dans les poches de son manteau, nous tourna le dos et commença à s’éloigner.

-Si vous voulez le retrouver, je pense qu’il est parti rejoindre sa protégée. Je vous laisse la suite, humains. Tâchez de ne pas décevoir Gariatron comme il a été déçu par le passé.

Sur ces mots, Apophis disparut également dans les ténèbres, ne laissant qu’Aymeric et moi au milieu des ruines.

Cependant, un sourire léger ornait mon visage et refusait de s’effacer après avoir écouté l’histoire du serpent. En un sens, lui et moi étions pareils. Je m’accrochais à Angéla autant qu’il s’accrochait à Gariatron et je savais que, tout comme lui, j’aurais été prête à faire n’importe quoi pour la suivre, même si elle avait mal tourné car elle était celle sur qui je prenais exemple.


https://www.youtube.com/watch?v=PcvtqN8BbeM


-Cet Apophis…Sérieusement, je ne le comprends pas ; déclara Aymeric. Il a certainement la force de changer les choses par lui-même et pourtant, il continue à coller aux basques de Gariatron comme un gentil petit toutou…

-Moi je le comprends…Lui répondis-je en regardant dans la direction où le serpent avec disparu. Lui aussi a besoin d’un modèle à suivre…

-Quand même…on ne parle pas de n’importe qui mais d’une créature révérée à l’égal d’un dieu dans l’antiquité…Lui-même doit certainement savoir qu’il égale en force celui qu’il prend pour son modèle…

-La force ne fait pas tout ; rétorquai-je. Après tout, je ne compte même plus le nombre de fois où j’ai battu Angéla en duel. Mais tu sais très bien de quoi je veux parler…n’est-ce pas ?

-Absolument pas…Ou alors j’ai fini par oublier qui sait…

Je lançai un regard furtif à Aymeric mais rien dans son attitude ne me permettait de deviner à quoi il pensait réellement.

-Bref, ce n’est pas le moment de disserter ; enchainai-je avec entrain. Si nous voulons faire changer Gariatron d’avis, c’est maintenant ou jamais ! On retourne à la ville du sanctuaire !

-Même pas une seconde de répit…


https://www.youtube.com/watch?v=pg_Nn2EUH5w


Nous étions sur le point de retourner à la voiture garée un peu plus loin lorsqu’un flash lumineux illumina les ténèbres du monde des esprits et nous aveugla quelques secondes.

Pensant d’abord à une nouvelle attaque des Qliphort ou des Infernoids, je me mis sur mes gardes mais la personne qui surgit de la lumière me laissa bouche bée.

D’une démarche élégante et semblant presque voler au-dessus du sol, une jeune femme sortie de nulle part s’approcha lentement de nous.

Encore une fois, comme pour Luminion, il m’était impossible de lui donner un âge, son visage présentant à la fois la beauté de la jeunesse et la sévérité et le sérieux de l’âge. Ses yeux étaient rouges comme la braise, de même que ses cheveux semblant faits de feu ardent. Son nez était fin, comme ceux des statues grecques tandis que sa bouche était mise en valeur par un rouge à lèvre écarlate.

La femme portait une longue robe noire et rouge laissant ses épaules et ses bras découverts et trainant derrière elle, se terminant par ce qui ressemblait à des plumes de paon pourpres.

Elle portait également un diadème d’or incrusté d’un rubis éclatant et sur sa poitrine brillait un cristal de la même couleur.

La diva s’arrêta à quelques mètres de nous, les mains sur les hanches et nous dévisagea d’un air moqueur.

-Quelle impolitesse de partir de la sorte, vous auriez pu au moins utiliser les portes au lieu de faire exploser le building comme des rustres ~ déclara-t-elle d’une voix claire et envoutante.

-Comme si vous alliez nous laisser partir gentiment ! Rétorqua Aymeric, insensible à la présence de la déesse.

-Quel préjugé rabaisseur ; s’offusqua la femme en passant sa main devant sa bouche tout en continuant à sourire. J’étais justement en train de plaidoyer en faveur de celui qui a enlevé mes enfants et tué mon mari ~

-Enlevé…vos enfants ? Répétai-je.

Un déclic se fit dans ma tête et j’écarquillai les yeux en comprenant à qui j’avais à faire à ce moment-là.

-Nout ! Qu’est-ce que vous faites-ici ? M’écriai-je.

-En effet, c’est bien moi ; rit la déesse. Je suis venue voir si Gariatron disait la vérité…et j’ai également envie de revoir les enfants de celle à qui j’ai confié mes pouvoirs par le passé. Puis-je donc faire un bout de chemin à vos côtés ? June, Aymeric ?

-Je…

-Faites comme bon vous semble ; me coupa le garçon, de mauvaise humeur. Tâchez juste de ne pas interférer.

-Je me ferai discrète, ne vous faites pas de soucis ~

Ainsi, accompagnés de cette voyageuse peu commune, nous reprîmes notre chemin en direction du village du sanctuaire afin d’y retrouver Gariatron et de le convaincre enfin de se joindre à nous pour mettre un point final à cette guerre.




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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [26/02/2018] à 02:46

Chapitre 25 : Angéla, la sagesse d’une immature


https://www.youtube.com/watch?v=gIi-crTFllI


Je courais dans les longs couloirs de la base aérienne sans m’arrêter, sans me retourner, sans penser à ce que je laissais derrière moi en agissant de la sorte. Ambre et Maya pouvaient bien penser ce qu’elles voulaient, mais sur ce coup, je ne pouvais pas les soutenir.

M’allier avec ceux qui avaient tenté de tuer Drago en plus de vouloir détruire ce monde que j’avais toujours rêvé de voir un jour en vrai ? Il en était hors de question, même si cela menaçait l’équilibre du nôtre.

Tout mon corps était en ébullition. Je sentais la rage et la colère bouillir en moi. Il fallait que je déverse ce torrent d’émotions négatives sans quoi, j’allais exploser et c’était bien pour cela que je me dirigeai vers le toit de la forteresse, là où Satoshi nous avait vaincues, afin d’y prendre ma revanche sur celle qui avait gâché nos vies.

Enfin, j’arrivai devant une imposante porte de métal fermée à double tour mais celle-ci ne me résista pas une seule seconde et, envoyant un puissant rayon de lumière, je la fis sortir de ses gongs. La plaque de fer s’envola immédiatement et rebondit plusieurs fois sur la carlingue de l’appareil avant d’entamer une longue chute dans le vide tandis que je m’avançai lentement vers la personne qui se tenait là, seule, le visage impassible malgré son crime, me dévisageant avec calme et mépris.

Je m’arrêtai à quelques mètres d’elle et nous nous regardâmes dans les yeux un long moment, le vent soufflant dans nos cheveux et s’infiltrant dans nos vêtements comme seul témoin de notre affrontement silencieux.

Sans dire un mot, la jeune fille aux yeux vairons dégaina une épée sombre et la pointa vers moi, me fixant toujours de son regard froid et sans une seule once de regret ou d’empathie. A mon tour, activant les pouvoirs de la fusion parfaite avec Athéna, un sceptre d’argent apparut dans ma main droite et mon bras gauche fut recouvert d’un large bouclier ovale.

-Viens, Angéla ; déclara froidement mon ennemie en se mettant en garde.


https://www.youtube.com/watch?v=F_WXs1X60wM


Ne prenant même pas le temps de lui répondre, avec un cri de rage, je me jetai sur la traitresse, laissant ma rage éclater en une seule fois.

A quelques mètres de la jeune fille, je sautai en l’air avec toute la vitesse que me conférait mon élan et plongeait en piqué, visant la tête d’Asuna avec la pointe de ma lance mais mon adversaire para aisément mon coup avec son épée. Cependant, je refusai de plier et je fis apparaitre dans mon dos les ailes de Vénus afin de prolonger mon attaque.

Asuna grimaça et ses bras commencèrent à trembler légèrement sous la force de mon coup et finit par être obligée de tenir son épée à deux mains pour ne pas perdre du terrain.

-Tu as tenté de le tuer ! M’écriai-je d’une voix remplie de haine.

Mon adversaire ne me répondit rien et continua à me fixer de son regard vide et impassible, ce qui ne fit qu’augmenter mon courroux. Ainsi galvanisée par la colère, toujours volant à un mètre du sol, je basculai en arrière et assénai un violent coup de pied dans le dos de la jeune fille qui dérapa sur plusieurs mètres avant de se stabiliser.

Je ne lui laissai pas le temps de se remettre en position que je projetai un rayon de lumière éclatant dans sa direction.

-Il était prêt à donner sa vie pour toi ! Hurlai-je en l’attaquant.

Une fois de plus, elle ne put l’éviter et fut touchée de plein fouet. Un épais nuage de poussière s’éleva entre nous mais je n’attendis pas qu’il se fût dissipé et je repassai à l’assaut, faisant apparaitre plusieurs sphères d’énergie autour de moi et les projetant au milieu de la fumée.

-Vous vous étiez promis de rétablir la paix tous les deux en partant pour le monde des esprits !

Une explosion de lumière retentit et je vis Asuna sauter au-dessus de l’amas de poussière pour tenter de se repositionner plus loin et encore une fois, je me propulsai grâce à mes ailes alors qu’elle était encore dans les airs et utilisai mon bouclier comme une arme offensive.

-Drago était ton ami le plus proche ! M’égosillai-je tout en la frappant de toute mes forces avec le bouclier de métal.

Mon arme frappa à nouveau son épée mais la puissance de l’impact fit s’écraser Asuna au sol en formant un énorme cratère sur le toit de la base aérienne.


https://www.youtube.com/watch?v=qIEk0U782rM


Il fallait que j’en finisse en un seul coup.

Tandis que la servante d’Armageddon se relevait et que j’étais toujours dans les airs, tout mon corps fut illuminé d’un intense éclat doré si lumineux qu’Asuna fut obligée de détourner le regard et de cacher ses yeux avec son bras pour ne pas être aveuglée.

J’écartai les bras et derrière moi, des centaines de sphères de lumière apparurent, sphères qui prirent rapidement des apparences d’étoiles scintillantes. Mes yeux virèrent au doré et mes cheveux se mirent à crépiter alors que la lumière que j’émettais se faisait de plus en plus intense.

Asuna fronça les sourcils et fut soudain entourée d’une sinistre aura violette avant de brandir son épée au-dessus de sa tête, prête à riposter.

-Tu n’as pas hésité à le tuer…Asuna…Alors moi non plus…Je n’hésiterai pas…Murmurai-je, un sourire carnassier au coin de la bouche. Adieu ! Urano Metria !

D’un mouvement de la main, je projetai les centaines d’étoiles directement sur la traitresse qui ne recula pas. Bientôt, la jeune fille disparut dans un torrent de lumière et une nouvelle explosion retentit, si puissante qu’elle déstabilisa la forteresse et la fit basculer.

Lorsque la lumière se dissipa enfin, Asuna était toujours debout au milieu d’un cratère fumant traversant presque entièrement la base aérienne. Ses vêtements étaient en lambeaux, son épée brisée en deux et la fille aux yeux vairons avait la tête baissée, comme une poupée sans vie, ne tenant debout que par un équilibre instable, équilibre que je m’empressai de détruire.

-Ressens ce que tu as infligé aux autres…Asuna !

Dans un ultime assaut, je m’élançai sur le corps semblant sans vie de la jeune fille, la pointe de la lance d’Athéna visant son cœur, bien décidée à en terminer une bonne fois pour toute mais, alors que je n’étais plus qu’à quelques centimètres de sa poitrine, vive comme l’éclair et alors que je pensais en avoir fini avec elle, Asuna releva la tête et attrapa mon arme, me stoppant net dans mon élan.


https://www.youtube.com/watch?v=H5MuriyVJ-4


J’écarquillai les yeux, interdite et quand je plongeai mon regard dans le sien, mon cœur s’arrêta en voyant y briller des larmes qu’elle retenait.

-Crois-tu…Vraiment que cela me faisait plaisir ?! S’écria-t-elle soudain.

Utilisant ma propre arme contre moi, Asuna me jeta au sol et je rebondis plusieurs fois sur la carlingue avant de réussir à m’arrêter. Je voulus me relever mais j’eus à peine le temps de cligner des yeux que je vis la jeune fille à quelques millimètres de moi et toute ma rage disparut d’un seul coup pour ne laisser place qu’à la crainte.

-Crois-tu vraiment que j’aurais tué celui pour qui j’ai donné ma vie simplement sur un coup de tête ?! Hurla Asuna en me frappant au ventre de toutes ses forces.

Tout l’air de mes poumons fut expulsé d’un seul coup et je tombai à genoux, le souffle coupé.

-Crois-tu que cela m’a fait du bien de l’affronter ?!

Mon ennemie me mit à terre en me portant un coup de pied retourné au visage et je m’étalai sur le métal froid et dur de la citadelle, incapable de faire autre chose que de regarder Asuna me prendre de haut et me dévisager de son regard à la fois rempli de haine et de tristesse.

Un gout désagréable de sang m’envahit la bouche et une énorme plaie s’était ouverte sur ma joue, plaie de laquelle s’écoulait abondamment le liquide rouge.

Asuna me prit alors par le col de ma tunique et me souleva afin de me parler de près alors que je ne pouvais même pas riposter.

-Je ne me bats pas pour moi, Angéla ; déclara-t-elle lentement et en détachant soigneusement chacun de ses mots. Je ne me bats pas non plus pour sauver deux amies que j’ai moi-même mises en danger. Je me bats encore moins pour un rêve stupide et illusoire. Non. Je me bats pour sauver mon monde, pour la paix, pour ces milliers de gens qui ont soufferts, pour ceux qui ont mis leurs espoirs en moi, pour Drago qui m’a ordonné de ne renoncer devant aucun obstacle.

-Est-ce que cela te permet de tuer sans aucune considération celui qui t’a permis d’en arriver jusque-là ? Rétorquai-je d’une voix tranchante. Je sais très bien ce qu’il s’est passé. Penses-tu vraiment que, sans Drago, les choses en auraient été autrement ?

-Je n’ai jamais prétendu cela, Angéla. Mais je n’agis pas une personne seule. J’agis comme la volonté d’un monde tout entier. Mais cela, tu ne peux pas le comprendre, toi qui n’agis que selon tes désirs en prétextant vouloir aider les autres. Tout ce que tu fais, tu ne le fais que pour toi, et pour toi seule…Mais cela, on te l’a déjà dit, n’est-ce pas ?

En entendant ces mots, ma colère remonta en moi et je réussis à créer une nouvelle sphère d’énergie qui obligea Asuna à me lâcher. Essuyant d’un revers de la manche le sang qui coulait de ma bouche, je me remis en position, plus déterminée que jamais à faire payer à cette traitresse ses paroles et ses actes.

Un nouveau sourire illumina ma figure et Asuna me dévisagea comme si j’étais devenue folle à ce moment-là.

-Je vais te tuer. Pas pour venger Drago ni pour sauver ce monde, mais simplement parce que tu m’insupportes, Asuna ! C’est bien ce que tu veux voir ? Cette Angéla égoïste et égocentrique que tu crois connaitre ? Lançai-je en éclatant de rire. Alors je vais te la montrer.

Je fronçai les sourcils et cherchai au fond de moi la dernière chose que je n’avais pas encore dévoilé à personne, pas même à June, la chose qui allait me permettre de surpasser même Drago et Asuna, la chose que j’avais obtenu deux ans auparavant dans ce combat que j’avais toujours redouté de livrer.

Des bruits de pas se firent entendre et Satoshi, Marie, Ambre et Maya débarquèrent soudain sur le toit mais je les ignorai, me concentrant uniquement sur mon combat contre Asuna.

-Angéla, qu’est-ce…

-Restez en dehors de ça, Ambre, Maya ; les coupai-je froidement. J’ai pris ma décision, je ne reviendrai pas dessus.

Satoshi tenta aussi de nous interrompre mais Asuna lui envoya une boule d’énergie à ses pieds pour lui dire de ne pas intervenir non plus.

Mon adversaire fut à nouveau entourée de cette aura violette et son épée se reconstitua sous mes yeux mais cela ne me faisait pas peur.


https://www.youtube.com/watch?v=r7VVi1fULzE


-Carte magie activée…Légende de l’âme !

-Légende…de l’âme ? Répéta Asuna, les yeux ronds de colère. Drago a déjà tenté et il a déjà échoué ! Tu perds ton temps, Angéla !

-Protégeons à nouveau un monde qui nous est cher, je te libère de ta prison charnelle ! Invocation Parfaite ! Chevalier légendaire, Socrate, père de l’Atlantide !

Une puissante vague d’énergie s’échappa de mon corps et fusa vers le ciel, illumina les ténèbres causées par les destructions des Qliphorts. Ma tunique se recouvrit d’une armure vert émeraude, une longue cape de la même couleur se déploya dans mon dos et ma tête fut recouverte du casque du père de l’Atlantide. Ma lance quant à elle se changea en une longue épée verte scintillante incrustée d’un diamant blanc comme la neige sur la garde.

Mes forces revinrent également et mes plaies se refermèrent toutes seules, sous les yeux ébahis de Maya et Ambre.

D’un geste ample du bras, je dissipai la lumière que j’avais moi-même créée et ce simple mouvement fut suffisamment puissant pour soulever un vent qui déstabilisa Marie et Satoshi mais mon ennemie, elle, restait insensible à ma démonstration de force.


https://www.youtube.com/watch?v=1ErwgLxBNL0


-C’est vrai, Asuna, je suis égoïste et je n’agis que lorsque cela m’arrange ; déclarai-je en fermant les yeux.

-Oh, tu montres enfin ton vrai visage ? Je suis étonnée, moi qui pensais…

-Cependant, je préfère agir en sachant que je ne le fais que pour moi qu’en me leurrant moi-même sur mes intentions.

-Qu’est-ce que tu insinues ? Grimaça mon adversaire.

-Tu ne peux pas agir au nom d’un monde en oubliant qui tu es réellement. Le nier ne serait qu’un mensonge à toi-même ?

-Tu le penses vraiment ? Me répondit la jeune fille avec un large sourire. Ce n’est pas parce que toi, tu n’y arrives pas, qu’il en va de même pour tout le monde.

-C’est ce que nous verrons, Asu…Non, Servante d’Armageddon.

-Viens, je t’attends, Alliée de ceux qui ont tenté de détruire ta propre vie.


Derrière Asuna, des dizaines d’épée d’énergie se matérialisèrent et, instinctivement, Maya, Ambre, Satoshi et Marie retournèrent se mettre à l’abri à l’intérieur, mais moi, je ne reculai pas et me contentai de balayer l’air de mon épée. Cela souleva une nouvelle bourrasque si puissante qu’Asuna ne put maintenir son attaque et les armes d’énergie se dissipèrent comme si elles n’étaient faites que de poussière.

Asuna se retourna en grimaçant pour constater qu’il ne restait plus rien de son attaque et resserra sa prise sur son épée d’ébène.

-Ne sois pas surprise, traitresse ; déclarai-je d’une voix plus grave qu’à l’habituel. Ce pouvoir qui aurait dû servir à sauver l’atlantide, je vais l’utiliser pour sauver ce monde, mais avant tout pour moi et pour te faire payer tes actes.

Une grimace passa sur le visage de mon ennemie et l’aura qui l’entourait s’intensifia davantage, la faisant plus ressembler à une torche violette qu’à une combattante.

-Allons-y, traitresse. As-tu d’autres attaques à me montrer ?

La jeune fille émit un rire amusé.

-N’aie pas trop confiance en toi, égoïste ; rétorqua-t-elle.

Asuna recréa des centaines de lames d’énergies et les envoya sur moi sans attendre une seule seconde. Je fis un bond en arrière pour éviter la première vague puis j’attrapai l’une des épées en vol et, en réalisant un tour complet sur moi-même, je renvoyai l’arme sur une autre qui m’arrivai en pleine face.

Devant ma résistance, la traitresse matérialisa également des sphères d’énergie dans ses mains et les projeta sur moi à la vitesse de balles de fusils.

Concentrant toute ma force dans mon bras, je réussis à les arrêter et à les prendre au creux de mes mains avant de les écraser comme de vulgaires balles en mousse.

Asuna rentra alors dans une colère noire et commença à me bombarder d’attaques, lançant ses lames d’énergies comme une nuée de flèches me tombant dessus, ne me laissant aucune ouverture pour riposter.

Néanmoins, aucun de ses assauts ne réussissait à m’atteindre. Je parvenais toujours à esquiver toutes les sphères d’énergie en me déplaçant à une vitesse bien supérieure à celle que les limites de mon corps m’imposaient.

Soudain, je m’arrêtai de courir et décidai de combattre le feu par le feu. Ainsi, en réponse à la nué de flèches, je fis réapparaitre les étoiles naines tout autour de moi et en lançai une sur chaque lame, annihilant totalement les défenses d’Asuna.

-Pourquoi ? Pourquoi une simple lycéenne me donne-t-elle du fil à retordre alors que j’ai vaincu Drago sans problème ? Marmonna mon adversaire en fronçant les sourcils.

-Tu n’as toujours pas compris ? Tu possèdes peut-être la puissance d’une déesse dans ce monde parce qu’Armageddon t’a donné des pouvoirs…Mais tu es une fille ordinaire et non une guerrière ou une sauveuse de l’humanité. Hélios, Shadow, ou même Satoshi, ils n’ont rien à sacrifier car ils ne possèdent déjà plus rien…Mais toi, tu caches tes propres ambitions derrière ceux de ton peuple car tu n’as jamais renoncé à ta vengeance contre Drago ! Tu n’es rien de plus qu’une égoïste et une usurpatrice, tout comme moi !

-Angéla…Murmura Ambre en serrant sa main sur son cœur.

-Assez ! Rugit Asuna, perdant son sang-froid. Si c’est ce que tu désires, alors je vais te montrer que les pouvoirs d’une fille ordinaire sont largement suffisants pour broyer les os d’une égoïste comme toi !

Mon ennemi posa la main sur le sol et je sentis le vaisseau trembler sous mes pieds. Tout à coup, des centaines de lames d’énergie en surgirent de la carcasse de l’appareil, juste sous mes pieds, et j’eus tout juste le temps de déployer mes ailes pour les éviter et réatterrir un peu plus loin.

Mais Asuna n’en avait pas terminé et fit surgir de ses mains un immense rayon de lumière noire droit sur moi. Néanmoins, au lieu de reculer, je poussai un cri de rage et, l’épée pointée devant moi, je fonçai à travers l’attaque.

Mes jambes étaient en sang, ma tunique en lambeau sous mon armure et mes bras aussi lourds que des altères, mais je ne reculai pas et m’enfonçai toujours plus au cœur de son attaque.

Lorsque je fus suffisamment proche de la traitresse, je fis réapparaitre mon bouclier à mon bras et l’utilisai comme un miroir, renvoyant le rayon d’énergie directement sur Asuna qui fut obligée de s’arrêter pour se protéger.

Je profitai de cette ouverture pour abattre mon épée sur mon ennemie mais celle-ci para le coup avec sa propre lame en grimaçant. L’impact des deux armes souleva un épais nuage de poussière et obligea Asuna à reculer sous la force du coup.

-Impossible…Je suis aculée face à quelqu’un comme toi ?! S’écria-t-elle en tenant bon.

-Contre une véritable armée, je n’aurais eu aucune chance en utilisant le pouvoir d’un seul monstre…Mais contre toi, c’est comme si je me battais avec la force de deux contre un et c’est pourquoi, tu ne peux pas me vaincre !

Redoublant de force, je fis un tour sur moi-même pour asséner un violent coup de pied à Asuna avant d’abattre mon épée contre la sienne avec toute la puissance que la colère me prodiguait. Cette fois-ci, sa lame ne résista pas et, dans un bruit de métal, elle se brisa en un millier de morceaux tandis que la fille aux yeux vairons tituba en jurant.

-Enflure !

Sans perdre un instant, elle récréa une lame et repassa à l’assaut tout en m’insultant. Pendant une minute entière, seule le bruit de nos épées s’entrechoquant résonna dans l’espace et chacun de nos coups détruisait un peu plus le vaisseau qui ressemblait désormais plus à un champ de mine qu’à une forteresse.

Finalement, je réussis à désarmer Asuna et, d’un bond, j’attrapai son arme au vol sous ses yeux exorbités et remplis de haine.

Mon adversaire était sans défense et j’étais en position de force, à quelques mètres au-dessus d’elle, prête à fendre sur elle en piqué.

Décidée à mettre fin à cette mascarade, je puisai au fond de moi l’énergie de Socrate et je fus entourée d’une intense aura blanche tandis que mes deux épées se couvrirent d’un halo d’énergie et scintillèrent de mille feux.

Je pris de la hauteur et, après une pirouette aérienne pour me donner de l’élan, je fendis sur Asuna.

Je voyais le sol se rapprocher à grande vitesse, de même que le visage rouge de colère de la jeune fille et il m’était impossible de faire demi-tour mais cela n’avait aucune importance. J’allais en finir ici et maintenant et ainsi venger Drago et détruire l’un des piliers de cette guerre contre Armageddon.

Soudain, alors que j’allais enfoncer mes deux lames dans sa chair, son visage fut illuminé par un rictus mauvais et son aura sombre revint d’un seul coup.

-Je dois bien l’avouer…Tu es puissante…Angéla…Mais c’est loin d’être suffisant pour me surpasser !

Du sol s’éleva une nouvelle épée, bien plus grande que la précédente, bien plus sombre et parcourue de lignes émeraudes et luisant faiblement, exactement comme celles de l’armures d’Asuna.

Ne pouvant l’esquiver et dans un ultime effort, je jetai mes deux armes sur Asuna.

-Tu n’y échapperas pas, Traitresse !

Lorsque nos deux attaques atteignirent leur cible, l’espace résonna de nos cris de douleur à toutes les deux, ainsi que les cris d’effroi de Maya, Ambre et Marie.


https://www.youtube.com/watch?v=2FW6EGFm574


Sans pouvoir rien y faire, je m’embrochai sur la lame de mon ennemie, me faisant traverser de part en part tandis qu’Asuna fut transpercée au ventre et son œil vert était crevé par sa propre arme.

Je crachai une gerbe de sang avant de tomber à genoux devant Asuna qui, malgré ses blessures, restait debout devant moi, le visage déformé par la douleur.

Ambre tenta de se précipiter pour m’aider mais la forteresse s’effondra devant ses pieds, l’empêchant de me rejoindre et me laissant seule avec l’amie d’enfance de Drago dont chaque respiration semblait être un supplice pour elle.

-Angéla ! Hurla-t-elle, désespérée.

-Alors…C’est ainsi…Que tu termines…Après tous ces longs discours ? Murmura-t-elle, le regard vide. Pathétique…La victoire est tienne…Mais tu ne survivras pas…A quoi bon, Angéla ?

Je poussai un long soupir avant de cracher une nouvelle gerbe de sang. Ma vision se brouillait, la douleur s’estompait et lentement, je me sentais tomber en arrière.

-A quoi bon ? Répétai-je d’une voix lasse. Pour ma propre satisfaction…j’imagine.

La jeune fille pencha la tête sur le côté, cherchant à comprendre mes mots.

-Tu l’avais deviné toi-même…N’est-ce pas ? Et Aymeric me l’avait dit…Il y a longtemps…Je n’agis que selon mes désirs…Alors…je voulais accomplir cela…Venger Drago…Et sauver ce monde…Pour que je puisse être heureuse…Parce que je ne me bats…que pour moi-même…

J’expirai longuement avant que mon armure ne se fracture et ne disparaisse à son tour, ne me laissant qu’une tunique en lambeaux.

Dans un dernier effort, je tentai de lever le bras vers Ambre et Maya et je vis mes doigts tremblant, incapables de se fermer, comme si on m’empêchait de me rattacher à mes deux amies de toujours.

Quelques larmes coulèrent le long des mes joues puis j’entendis un craquement sous mes pieds. Lentement, le visage d’Asuna s’éloigna, de même que celui d’Ambre qui voulut se jeter pour me rattraper mais retenue par Maya et Marie tandis que Satoshi rattrapa Asuna qui s’effondra sur le sol, vidée de ses forces.

Sauver le monde…Hein ? Quel doux rêve inatteignable pour une fillette immature et égoïste comme moi…

Puis mon monde devint noir et tous mes sens disparurent.




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le bon temps…

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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [27/02/2018] à 19:03

https://www.youtube.com/watch?v=uFa1KAWV7b4&t=


Un parc d’attraction vide, des lumières toutes éteintes, une pluie battante, des éclairs illuminant une nuit sans étoile, des coups de tonnerre déchirant un ciel noir d’orage et une collégienne attendant là, seule, trempée jusqu’aux os, frigorifiée, abattue, attendant une personne qui ne viendra jamais mais attendant tout de même en vérifiant toutes les trente secondes les messages sur son portable à court de batterie.

Finalement, alors qu’il allait rendre l’âme, son téléphone se ralluma pour afficher sur l’écran cet unique mot qui mit fin à cette amitié d’enfance et cet amour naissant :

« Désolé ».

Puis le portable s’éteignit, vidé de son alimentation, de même que la jeune fille qui tomba à genoux sur le sol détrempé de ce qui aurait dû être le lieu où ses rêves allaient se réaliser.

Ce décor créé de toute pièce à partir de mes souvenirs disparut, comme un rêve s’estompant au réveil, et je me retrouvai au milieu d’un grand espace vide, avec pour seule compagne ma conscience.

Asuna avait raison. Toujours, je n’avais pourchassé que mon bonheur, prétendant vouloir celui des autres mais ne pensant qu’à moi et écartant de mon chemin ce qui ne me plaisait pas. Je le savais. Depuis que j’avais rejeté Aymeric ce jour-là, je savais que j’étais dans l’erreur, et pourtant, personne à part lui n’avait eu le courage de me le dire, pas même Ambre ou Maya.

Après tout, qui aurait été assez cruel pour me claquer cette dure vérité en face alors que j’étais moi-même persuadée d’agir pour le bien des autres ?

Je n’étais qu’une égoïste et une usurpatrice. Mais…même si j’en étais consciente, au fond de moi, quelque chose me criait que ce n’était pas un mal.

Je ne pensais qu’à moi ? Et alors ? Si cela permettait d’aider les autres, en quoi était-ce mauvais ? Pourquoi aurais-je du renoncer à cette philosophie qui, jusque-là, avait fait plus de bien que de mal ?

-Pour quelle raison te bats-tu, Angéla ? Me demanda un spectre d’Asuna résidant dans ma mémoire, comme un fantôme venu me hanter.

-Parce que j’aime ce monde ! Répondit la fille qui faisait face à l’amie d’enfance de Drago.

-Est-ce tout ? Reprit le fantôme.

-Pourquoi aurais-je besoin de quelque chose d’autre ? Rétorqua la blonde immature et égoïste. Qu’y-a-t-il de mal à protéger ce qu’on aime ?!

Les mains d’Asuna se couvrirent soudain d’un liquide rouge et poisseux dont l’odeur caractéristique remonta jusqu’à mes narines et me serra le cœur tandis qu’un trou béant s’ouvrit dans le ventre de la jeune fille, et dans le mien.

Horrifiée, je reculai avant de trébucher sur un objet invisible et de me retrouver à terre, sous le regard d’Asuna qui me prenait de haut.

Je mis mes bras devant mon visage, comme pour m’empêcher de voir cette réalité affreuse mais mon corps devint translucide, me forçant à voir le visage désormais borgne de celle qui aimait jadis Drago.

-Dans ce cas, pourquoi ne me comprends-tu pas, Angéla ? Continua le fantôme d’une voix suppliante. Pourquoi mets-tu en péril mon monde, celui de Drago, ainsi que le tien alors que nous nous battons pour la même chose ? Tu espères que ta vie reprendra son cours comme si de rien n’était ?

-C’est faux…Murmurai-je en me recroquevillant sur moi-même.

-Pourquoi accordes-tu ta confiance à des êtres n’ayant apporté que malheur et désolation à ton monde ? Désires-tu tant que ça sa destruction ?

-C’est faux…répétai-je, tremblante.

-Pourquoi ne prêtes-tu aucune importance à ces milliers de cris provenant du cœur des anciens amis de Drago ? Es-tu jalouse au point de le vouloir pour toi seule ?

-C’est faux. Affirmai-je avec conviction.

-Pourquoi es-tu incapable de comprendre que tout ne se résout pas selon tes envies ? Est-ce que tu penses que le monde tourne réellement autour de tes désirs ?

-C’est faux ! M’écriai-je en hurlant aussi fort que je le pouvais.

Un sourire mauvais déforma le visage borgne d’Asuna et ses cheveux se hérissèrent dans son dos tandis qu’une longue coulée de sang se déversa de son ventre et vint se répandre jusqu’à mes pieds.

-Tu l’as dit toi-même, Angéla. Nous sommes les mêmes, toutes les deux ignorant les appels d’un monde qui nous est inconnus, toutes les deux prêtes à faire couler le sang de milliers d’innocents pour en préserver un millier d’autre, toutes les deux incapables de ressentir la douleur des autres lorsqu’elle ne nous concerne pas.

-C’est faux ! Je refuse de m’abaisser à ton niveau, Asuna ! Je ne désire pas la destruction de ton monde ! Je trouverai une solution pour le sauver lui aussi !

Prise d’un accès de rage, je me relevai et tentai de trancher en deux le corps de la jeune fille avec l’épée qui m’avait transpercée mais ma lame passa au travers, comme si elle n’était composée que de brume et de poussière puis son visage se modifia, de même que ses habits et ses formes et je tombai à nouveau à la renverse en voyant apparaitre devant moi, Aymeric. Mais pas l’imbécile que je connaissais. Non. Il s’agissait de l’enfant que j’avais rejeté…

Il me regardait avec tristesse et mépris tandis que je tentais de m’enfuir en rampant sur le dos, en vain. Puis, après avoir simplement secoué la tête, le garçon, sans dire un seul mot, fit demi-tour et s’éloigna de moi, les épaules basses.

-Attends, Aymeric ! L’appelai-je désespérément. Ce n’est pas ce que je voulais !

Il n’y avait rien à faire. J’avais beau m’être relevée et avoir commencé à courir après lui, sa silhouette disparut dans les ténèbres de mon esprit, me laissant seule et abandonnée de tous.

Un frisson me parcourut l’échine lorsque je réalisai cela et je me recroquevillai sur moi-même, utilisant mes bras pour me former un cocon protecteur me protégeant de la dure réalité.

Froid…J’avais froid…Très froid…Tout mon corps grelotait comme si toute la chaleur que me procuraient les jours passés entourés de mes amis s’était dissipée en un instant pour ne laisser place qu’à l’enfer glacial du vide de l’espace.

Soudain, ce froid qui me parcourait se focalisa en un seul point : le trou béant dans mon ventre, là où la chair n’existait déjà plus et cette sensation se transforma aussitôt en douleur fulgurante me déchirant les entrailles. J’hurlai à la mort, suppliant que quelqu’un vienne me délivrer de ce supplice, commençant même à délirer en voyant autour de moi les images de mes tourments enfouis au plus profond de moi : la trahison d’Aymeric, l’affrontement contre June et Maya, leur disparition, la mort de Drago et une ville inconnue, périssant sous les flammes d’un seul homme…

Je ne pouvais pas continuer ainsi…J’en avais assez de faire souffrir les autres…Je devais faire comme Asuna…Laisser mes sentiments de côté, oublier cette imbécile pensant aider les autres et ne faisant que les blesser, abandonner cette fillette aveugle recherchant le plaisir…et agir uniquement pour le bien de ceux que j’aimais…

Je devais…grandir…


https://www.youtube.com/watch?v=8FqbTz9N5Do


J’ouvris les yeux en criant. Ma respiration était haletante, mon front suait à grosses gouttes et tout mon corps me faisait souffrir le martyr.

Prise d’une angoisse soudaine, me rappelant les derniers événements, je passais ma main sur mon ventre déchiqueté mais, à la place d’un trou béant, je trouvai des bandages froids et encore rougeoyants de mon sang.

Comment était-ce possible ? Comment avais-je pu survivre à une chute de milliers de mètres alors que je venais de me faire transpercer de part en part ?

Interloquée par cette réalité, je me décidai enfin à observer les alentours et je découvris avec stupeur que je me trouvais dans une pièce entièrement faire de glace. Les meubles, les murs, les décorations, tout était constitué de cette matière d’ordinaire si froide mais à ce moment-là, à la température ambiante.

A côté de moi, assis sur une chaise et lisant tranquillement un livre, se tenait un homme habillé d’une armure doré que je reconnus aussitôt, à mon grand désarroi.

-Voir Hélios au réveil…Est-ce que je suis en enfer ? Maugréai-je pour attirer son attention.

L’homme leva timidement le nez de son livre avant de me lancer un sourire niais qui m’insupporta aussitôt pour une raison que je ne pouvais expliquer.

C’était étrange…En temps normal, j’aurais dû être contente de le voir dans ces circonstances, mais à ce moment-là, je ne ressentais aucune joie.

-Bien le bonjour, Angéla ; déclara-t-il d’une voix claire. Bien dormi ?

-Ces bandages répondent-ils à votre question ? Rétorquai-je sèchement.

Hélios haussant légèrement les sourcils, surpris par autant d’agressivité de ma part. Je l’étais moi aussi. Pourquoi agissais-je ainsi ? Je voulais montrer un peu de chaleur et de reconnaissance envers l’homme…Mais cela m’était impossible.

-Tu ne me sembles pas d’excellente humeur ma chère ; continua-t-il sans se laisser démonter par mon attitude.

-Se faire transpercer par une épée, puis chuter de trois mille mètres et me réveiller à côté de vous, je ne vois pas comment je pourrais être de bonne humeur. Mais dites-moi plutôt, que s’est-il passé ?

Hélios pencha légèrement la tête sur le côté et mis un doigt sur sa bouche, faisant semblant de réfléchir avant de me répondre quelque chose qui aurait dû être immédiat.

-On t’a retrouvée à moitié morte dans les décombres ; déclara-t-il en haussant les épaules.

-On ? Répétai-je, dubitative.

Au même moment, la porte de glace s’ouvrit et je vis une longue chevelure blonde se précipiter sur moi et m’étreindre de toutes ses forces tandis que, sur mon épaule se répandaient quelques larmes de soulagement.

-Angéla, tu es vivante ! J’ai eu tellement peur ; sanglota June en me serrant de toutes ses forces comme si me lâcher allait me faire disparaitre. Ne me refais plus jamais ça !

-Désolée…June…Lui répondis-je en me forçant à sourire et en lui rendant faiblement son étreinte.

-Sérieusement…Il n’y a que toi pour te mettre dans un état pareil et me répondre « désolée » ! S’énerva-t-elle sans que son sourire de joie ne puisse s’effacer de sa figure.

Je détournai le regard, incapable de supporter cette amitié et cette confiance que mon amie m’accordait alors que, si je ne l’avais pas entrainée là-dedans, elle serait chez elle, à l’abri.

-Il y a un problème, Angéla ? S’inquiéta-t-elle devant ma réaction.

La blonde écarquilla les yeux et son visage blêmit à vue d’œil.

-Est-ce que Maya et Ambre…

-Non. Lui répondis-je sans émotion. Elles vont bien. Elles sont alliées à Satoshi désormais.

Mon cœur se serra légèrement lorsque je prononçai ces mots, comme si une partie de moi résistait encore, mais ce sentiment n’alla pas plus loin. C’était un fait. Je devais l’accepter.

June, elle, recula d’un pas, abasourdie en entendant mes paroles.

-Non…Impossible…Ambre…Et Maya…

-On n’y peut rien ; soupirai-je en retirant la couverture recouvrant mes jambes et m’asseyant sur le lit malgré la douleur.

-Co…Comment ça ? Mais qu’est-ce que tu racontes, Angéla ? Bégaya mon amie, interdite.

Hélios, qui jusque là était resté muet, ferma son livre et se leva pour venir me parler.

-Je vois…La médecine de Laura ne t’a pas fait que du bien il semblerait ; déclara-t-il d’une voix grave.

-La…médecine de Laura ? Répétai-je à voix basse.

Me souvenant de la douleur atroce qui m’avait envahie, et ignorant les avertissements de June, j’arrachai les bandages qui couvraient mon corps. Contre toute attente, je ne trouvai pas de trou béant mais une énorme cicatrice bleue et dure, comme un cristal incrusté dans mon ventre.

Je relevai la tête vers Hélios et June, attendant quelques explications et ce fut mon amie qui me répondit en détournant le regard et serrant le poing.

-Nous ne pouvions rien faire, Angéla…Tu étais détruite de l’intérieure…Nous n’avions pas d’autre choix que de…

-Je comprends ; l’interrompis-je sans émotion. Merci de m’avoir sauvée.

Sur ces mots, je tentai de me remettre debout mais à peine eussé-je posé un pied au sol que mes jambes ne supportèrent pas mon poids et June fut obligée de me rattraper avant que je ne m’écroule.

-Une minute, ou est-ce que tu vas comme ça ? S’affola-t-elle. Il faut que tu te reposes !

-Il faut…que je venge Drago…Grimaçai-je, ignorant la douleur qui me prenait aux tripes.

-Dans cet état ? C’est hors de question, tu…

Mon amie n’eut pas le temps de terminer sa phrase car, au même moment, un nouvel acteur rentra dans la pièce, acteur que j’aurais préféré ne pas revoir. Mais, alors qu’à chaque fois que je le voyais auparavant, j’avais envie de lui sauter à la gorge, cette fois-ci, je ne ressentis rien, pas même le moindre regret, comme s’il s’agissait d’un total inconnu pour moi.

-Laisse tomber, June. Angéla est bien trop têtue pour écouter quoique ce soit ; railla Aymeric, Adossé à la porte de la chambre de glace, les bras croisés sur son torse, me regardant un œil mauvais.

Me dégageant de l’emprise de June, je me remis debout en grimaçant et me trainait jusqu’à la sortie en boitant, ignorant totalement l’intervention de celui qui avait un jour compté pour moi.

Cependant, avant de franchir cette porte qui allait me séparer de mon passé, l’appel de mon amie résonna jusqu’à mes oreilles et je tournai lentement la tête vers elle avant de lui lancer un sourire se voulant rassurant.

-Ne t’inquiète pas, June. Je trouverai le corps de Drago, et je le ramènerai dans notre monde…parce que c’est là qu’est sa place…

-Angéla…Murmura-t-elle en serrant la main sur son cœur, choquée par mes paroles crues.

Je me tournai ensuite vers Aymeric qui continuait à me dévisager avec dédain.

– « Désolée ». C’est ce que tu voulais entendre depuis tout ce temps, n’est-ce pas ?

-Quelle importance ; cracha-t-il. Le passé est passé, je ne suis pas du genre à ruminer ce qui est terminé éternellement, moi.

Je baissai la tête et un sourire triste passa sur mon visage.

-Oui…Tu dois avoir raison ; soupirai-je.

Résolue, je mis mes mains dans mes poches et sortis de la salle sans ajouter un mot, laissant derrière moi ces années de bonheur et m’engageant sur le long chemin de la vengeance.

Dehors, je vis, garée juste devant la porte, la voiture que j’avais construite avec l’aide de Drago mais aucune larme ne me vint. Seul mon cœur se serra à l’idée que j’aurais dû pleurer mais que cela m’était impossible.

Alors que j’étais déjà loin de la maison de glace et que j’avançai dans les ruines de la ville du sanctuaire, la voix d’Hélios résonna jusqu’à mes oreilles :

-Tâche d’être là pour les jeux ! Me cria-t-il. J’ai toujours ma revanche à prendre à la course de Dragons !

Un nouveau sourire amusé éclaira mon visage et, sans me retourner ni m’arrêter, je levai le pouce en l’air, comme un dernier signe d’espoir que je me donnai, sans même savoir si j’allais être capable de tenir cette promesse.

Puis, je levai la tête au ciel et l’image d’Asuna poignardant Drago me revint en mémoire et toute trace de joie disparut pour ne laisser place qu’à un rictus mauvais.

Je la tuerai ! Cette traitresse ayant pris la vie de Drago et détruit la fillette que je m’efforçais de conserver. Parce que c’était ainsi que je fonctionnai. Le monde des esprits, la guerre contre Armageddon, tout cela n’avait plus d’importance désormais.

Asuna avait réussi, elle avait tué cette Angéla naïve, incapable de prendre une décision rationnelle et se laissant submerger par ses émotions pour ne laisser qu’une coquille vide ne cherchant que vengeance. Alors j’allais lui montrer laquelle d’entre nous deux était la plus résolue.




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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [01/03/2018] à 16:28

bon, pas un chapitre passionnant mais nécessaire après un combat comme celui d'angie :3



Chapitre 26 : Liens familiaux



Spoiler :



https://www.youtube.com/watch?v=cDQ_7gSnxeo


Nous explorions les ruines de la ville du sanctuaire, toujours à la recherche de Drago, mais il n’y avait rien à faire. Aucune trace de lui, comme s’il s’était volatilisé. Il fallait dire que les informations d’Hélios étaient pour le moins approximatives. Non seulement, ce boulet avait échoué dans sa protection de l’arbre des Naturia, mais en plus il n’était d’aucune utilité et ne faisait que jouer avec Katy comme un gamin de huit ans.

Enfin…J’imaginais que c’était déjà pas mal que la petite ne s’enfuie pas à sa vue. Elle devait certainement penser qu’il avait le même âge mental qu’elle-même si, personnellement, je lui en aurais donné moins…

Finalement, après une nouvelle heure de recherche sans succès, je m’assis sur un reste de chaise pour prendre une pause bien méritée et je soupirai.

-Sérieusement, on devrait attaquer cette satanée forteresse au lieu de tourner en rond ; grommelai-je.

Plus les recherches avançaient et plus je me faisais à l’idée que, si Drago était introuvable, c’était forcément qu’il s’en était sorti et avait trouvé refuse ailleurs, ce qui rendait nos recherches totalement futiles. Alors pourquoi Hélios s’entêtait-il à continuer les recherches de la sorte…

Soudain, j’entendis un cri de terreur de Katy à quelques mètres de moi et, pensant à une nouvelle attaque, je me remis sur pieds et me précipitai vers l’origine du cri, armée de mon épée de glace mais ce que je trouvai sur place fut bien plus terrible qu’un ennemi.


https://www.youtube.com/watch?v=z9_RD-iRQW0


Katy se cachait le visage, apeurée, tandis qu’une marre de sang déjà séché semblait s’être formée depuis les décombres qu’Hélios s’efforçait de dégager. Mais, ce n’était pas l’idée d’un corps enfoui sous les gravats qui faisait battre mon cœur à cent à l’heure, mais une carte prise entre deux pierres et à moitié déchirée : celle de Socrate.

-Dégagez Hélios ! Ordonnai-je au roi en me mettant à déblayer à mon tour aussi vite que mes forces me le permettait.

D’un rayon glacial, j’envoyai valser le tyran qui creusait bien trop lentement avant de m’atteler à la tâche, brisant la roche avec mes pouvoirs afin de dégager le corps qui se trouvait en dessous et mes craintes se confirmèrent.

Là, dans un état pitoyable, gisait Angéla, un trou béant au milieu du ventre, les habits déchiquetés, la peau aussi blême que celle d’une morte, les joues creuses, ses yeux bleus comme l’azur ayant perdu tout leur éclat, regardant un ciel qu’ils ne pouvaient pas voir et le corps entier baignant dans un sang noir et putride.

J’eus un haut le cœur en voyant cela mais, réprimant mes peurs, je n’hésitais pas une seconde et, n’ayant que très peu d’espoir, je me précipitai pour prendre le pouls de la jeune fille.

Rien. Son cœur ne battait plus…Et certainement depuis bien longtemps à en juger par la température de sa peau, identique à celle du sol.

Lorsque je réalisai cela, mes forces m’abandonnèrent et je m’écroulai sur le sol, détruite. Les larmes me submergèrent et un torrent de pleurs s’abattit rapidement sur le corps décharné de mon amie.

-Pourquoi…Angéla…Que s’est-il passé ? Qui t’a infligé une telle chose ?

-Laura…Commença Hélios avant que je ne l’interrompe.

-Taisez-vous ! Je ne veux pas vous entendre me faire une leçon de morale sur la vie ou je ne sais quoi ! Rétorquai-je sèchement. Vous voulez me dire que je dois continuer à me battre pour mes amis et pour ceux qui ont donné leur vie pour moi ?! A quoi bon dire cela maintenant ! Je ne veux pas qu’on donne sa vie pour moi ! Je veux…

-J’aurais été ravi de te faire une leçon de morale ma chère Laura, mais je pense qu’il faudrait s’occuper rapidement d’Angéla à la place ; reprit Hélios en penchant la tête sur le côté.

-S’occuper d’elle ? Répétai-je soudain hors de moi. On a l’impression que vous parlez d’une totale inconnue ! Elle a été votre élève je vous rappelle ! Et vous, vous voulez l’enterrer sans rien d’autre ? Sans même prévenir June, Ambre et Maya ? Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez vous ?!

Je m’arrêtai, incapable de continuer davantage, submergée par l’émotion et par la colère de voir Hélios aussi peu émotif, même dans un moment pareil.

Cependant, celui-ci fit un geste qui attira mon attention malgré mon chagrin : Il souleva avec délicatesse le corps décharné d’Angéla avant de la prendre dans ses bras et m’ordonner de créer une chambre de glace.

Au début, je ne compris pas mais il réitéra sa demande avec tant d’ardeur que je m’exécutai sans poser de question.

Ainsi, je refroidis l’atmosphère et fit surgir des décombres une sorte de cube de glace dans lequel je créer un lit, une chaise ainsi qu’une sorte de porte et de fenêtre puis Hélios ne perdit pas une seconde et allongea le corps de la défunte avant de se tourner vers moi, la mine grave.

-Laura, sais-tu pourquoi tu es encore ici aujourd’hui ? Me demanda-t-il avec le plus grand sérieux.

-Parce que Gariatron m’a soignée avant que ne meure ? Hasardai-je.

Hélios secoua la tête et j’haussai les sourcils, légèrement surprise par sa réaction.

-Lorsque Gariatron t’a trouvée dans la forêt, ton cœur ne battait déjà plus.

-Co…Comment cela ? Bégayai-je, mettant ma main sur ma poitrine, pensant qu’Hélios délirait.

Hélios me tourna le dos et posa son regard sur le corps d’Angéla, croisant les bras derrière lui.

-Ne trouves-tu pas cela étrange que je sois toujours en vie, même en ayant passé des millénaires dans une prison ? Ou que ton père coure toujours malgré qu’une forteresse de glace se soit effondrée sur lui ?

-Je ne vois pas où vous voulez en venir…Hélios…

Le roi prit une grande inspiration et se retourna vers moi avant de déclarer :

-Les démons ont ce pouvoir particulier d’être en mesure de prolonger la vie des gens en partageant leur propre force vitale, Laura. Et même s’ils ne peuvent pas ressusciter les morts, ils sont capables de sauver ceux qui sont à sa porte, tout comme toi, tout comme moi, tout comme ton père.

-Et en quoi cela nous aidera-t-il ? Angéla n’est pas dans ce cas-là ! M’énervai-je après ce faux espoir.

-Non. Détrompe-toi. Angéla est vivante, mais son corps, lui, est mort.

-Je ne comprends pas…Arrêtez de parler par énigme et crachez le morceau à la fin ! Si on peut la sauver, alors dites-le et sinon, taisez-vous !

-Mais je viens de te le dire, Laura ; reprit-t-il en se grattant la barbe. Angéla est vivante pour la simple et bonne raison qu’elle utilisait la fusion parfaite au moment de rendre l’âme.

-La…Fusion parfaite ? Répétai-je, interdite.

-Oui. Et j’imagine que, tu le sais très bien mais cette invocation fonctionne dans les deux sens. Un Esprit peut donner ses pouvoirs à un humain…Mais l’esprit d’un humain peut entrer dans le corps d’un monstre…

J’écarquillai les yeux en entendant cela. Hélios avait raison…Je n’y avais jamais pensé mais si l’esprit d’une personne ne se trouvait pas dans son corps au moment de sa mort, alors il n’y avait aucune raison pour que sa conscience ne s’évapore avec lui !

-En ce moment même, l’esprit d’Angéla doit se trouver enfoui au plus profond de celui de Socrate et doit chercher à retourner dans son corps d’origine par tous les moyens, exactement comme l’esprit de Gariatron a sommeillé en mois pendant toutes ces années.

-Donc…Si j’ai bien compris…Si nous soignons le corps d’Angéla…elle sera en mesure de revivre ? M’exclamai-je, une lueur d’espoir brillant à nouveau dans mes yeux.

-Si « tu » soignes le corps de Laura ; me reprit le roi. Tu possèdes les pouvoirs de Gariatron par ton héritage je te rappelle.

Insuffler le pouvoir de Gariatron dans le corps d’Angéla…Cela ne me plaisait guère mais nous n’avions pas d’autre choix. S’il y avait un moyen de la ramener parmi nous, alors j’étais bien prête à accomplir cela !

Laissant à Hélios la garde de Katy l’espace de quelques heures, je m’enfermai à l’intérieur du bunker et commençai à soigner le corps déchiqueté d’Angéla.

Ce n’était vraiment pas beau à voir…Quelque que fût la chose ayant provoqué un tel désastre, elle devait être d’une puissance inconsidérable mais je n’avais pas le temps de m’attarder en spéculations.

Tout en finesse et tentant de contrôler mes tremblements dû au stress, je commençai par remettre en marche son cœur à l’aide d’une pompe de glace artificielle. Aussitôt, le sang se remit à jaillir mais je l’arrêtai immédiatement avec d’autres compresses gelées avant d’utiliser enfin les pouvoirs que me conférait Gariatron.

Lentement, la blessure d’Angéla se recouvrit de ténèbres qui semblèrent accélérer le processus de réparation de ses cellules lésées. Je compris alors comment Gariatron avait réussi à refermer mes blessures mais j’étais loin d’être aussi forte que lui, si bien que je ne pus refermer le trou entièrement et fut obligée de compléter le vide avec un cristal de glace ayant exactement la bonne forme.

Lorsque j’introduisis cet élément dans le corps d’Angéla, celui-ci se crispa et mon cœur s’accéléra, autant de peur que de joie.

-Tiens bon Angéla, je te sauverai. Tout comme tu m’as sauvé l’année dernière…

Lorsque j’eus terminé l’opération après plus de trois heures de travail, je vis finalement la bouche de la jeune fille s’entrouvrir légèrement et la blonde toussa quelques caillots de sang. Sa respiration repris, sa peau se colora légèrement et sa poitrine se souleva à intervalles réguliers.

Dégoulinante de sueur, je m’écroulai sur l’un des fauteuils que j’avais fabriqués, riant frénétiquement que cette malédiction ayant blessé tant de gens par le passé, ait servi à autre chose pour une deuxième fois.

Je me fichais des conséquences que cela aurait pour la jeune fille. Tout ce qui comptait était qu’Angéla était en vie. Et de toute façon, si Katy était sortie sans séquelle de la transmission de pouvoirs, je n’avais pas à m’inquiéter pour mon amie. Elle était forte, je le savais…Enfin, je l’espérais…

Cependant, j’étais épuisée après ces efforts et je sentais que j’allais rapidement tomber de sommeil. Je sortis donc de cette chambre improvisée et je vis à l’extérieur qu’une voiture à l’allure étrange était garée juste devant et qu’Hélios, toujours accompagné de la petite, était en grande conversation avec une femme aux cheveux rouges comme les flammes tandis qu’à côté se tenaient…June et l’un des alliés de Gariatron.

Intriguée et plutôt contente de voir des visages connus, je m’approchai mais je n’avais même pas fait un pas que la blonde se précipita sur moi, l’air affolée, et m’attrapa par les épaules pour me secouer comme un pommier.

-Laura ! Dis-moi qu’elle va bien ! Dis-moi qu’Angéla s’en sortira ! Dis-moi…

-Je…Oui, elle s’en sortira…Articulai-je, sentant la nausée me prendre à la gorge. Elle a juste besoin de repos à présent.

June eut l’air dubitative et, connaissant son intelligence et son sens de la déduction, je ne lui cachai pas plus longtemps la vérité et lui expliquai comment nous l’avions retrouvée et comment j’avais été obligée d’utiliser mes pouvoirs pour la sauver. La meilleure amie d’Angéla mit ses mains sur sa bouche, consternée mais je n’avais plus la force d’en dire plus et décidai de prendre congé d’elle pour rejoindre Hélios.

-C’est bon, c’est fait ; lançai-je en baillant. Si vous pouviez la surveiller à présent, cela m’arrangerait…Je suis exténuée moi…

Hélios, pour une fois, ne se fit pas prier et, s’excusant auprès de la femme, il prit congés de nous. Pendant un instant, l’étrangère me fixa du regard, l’air étonnée mais devant mon air mécontent, elle n’insista pas et alla rejoindre June et son acolyte.

Quant à moi, je ne perdis pas une seule seconde et, m’entourant d’un mur de glace et créant un hamac de fortune, je sombrai dans le pays des songes.


Katy me réveilla brutalement en faisant basculer mon hamac et me faisant tomber face contre terre par la même occasion.

Je me frottai le front en gémissant, sonnée par ce réveil peu conventionnel avant de me tourner vers la petite fille. Elle ne semblait pas effrayée, ce qui me rassurait déjà, mais son visage paraissait contrarié.

-Il y a un problème, Katy ? Lui demandai-je en me relevant.

-C’est cette fille que vous avez trouvée…Elle est partie…

Plus surprise par cette annonce qu’inquiète, je fis disparaitre la structure de glace qui nous entourait pour rejoindre Hélios et les autres, en grande discussion à l’extérieur.

Mon arrivée les fit s’arrêter net et tous les regards se tournèrent vers moi.

-Bon, que se passe-t-il encore ? Déclarai-je, simulant une mauvaise humeur.

-Angéla est partie pour venger Drago…Soupira June, les épaules basses.

-ça on s’en fiche, June. Mais elle n’était pas dans son état normal ; grogna Aymeric. Laura, que lui as-tu fait exactement ? Elle aurait dû m’insulter mais elle s’est excusée à la place, pour une vieille affaire poussiéreuse qui plus est.

Je croisai les bras sur ma poitrine pour réfléchir quelques instants. En vérité, cela ne me surprenait guère que mon amie ait réagi de la sorte. C’était même une réaction à laquelle je m’attendais. Après tout, je lui avais transmis une partie des pouvoirs de Gariatron, ce qui signifiait qu’elle avait dû hériter de ce qui, trois ans plus tôt, m’avait poussé à me venger de Darksky…

Ma théorie fit grimacer June lorsque je lui exposai mais elle ne trouva aucun contre argument.

-Mais si elle est dans le même état que toi, il doit bien y avoir un moyen de la faire revenir à la raison, n’est-ce pas ? Me demanda l’amie d’Angéla.

-Pour être franche…Je n’en ai pas la moindre idée. J’étais dans l’erreur et il était facile à Darksky de me contredire. Mais dans le cas d’Angéla…Même si Drago est vivant, elle ne pardonnera pas Asuna si facilement…

-Mais on se fiche de ce que fait Angéla ! Nous interrompit alors Aymeric, avec sa mauvais humeur habituelle. Si elle veut se venger, qu’elle le fasse. Cela nous arrange même. Pourquoi se soucier d’elle alors qu’elle fait le sale boulot à notre place ?

-Tu veux vraiment la laisser dans cet état ? Rétorqua June, outrée. Si elle survit à cette épreuve et qu’elle triomphe, que lui restera-t-il après ?

-Ca…Ce n’est pas mon problème…Murmura son ami en baissant la tête et détournant le regard.

-Aymeric…

-Je suis ici pour convaincre Gariatron de faire le bon choix. Je n’ai pas à me mêler de vos affaires, et encore moins de celles d’Angéla.

Sans ajouter un mot, le garçon s’éclipsa, me laissant légèrement déconcertée par la conversation et June retourna à l’intérieur du fort de glace, frustrée. Je me tournai vers Hélios pour trouver un soutien mais celui-ci se contenta de hausser les épaules et de partir de son côté, ne laissant que Katy et la femme aux cheveux de feu au milieu de la plaine.

-Et bien, quelle agitation ici. Si j’avais su, j’aurais attendu que les choses se calment pour venir ~ déclara-t-elle d’une voix claire et chantante.

-Excusez-moi…mais qui êtes-vous exactement ?

-Je ne suis qu’un simple esprit de duel pleurant son foyer, ma chère Laura. Sur ce, je vais vous laisser. J’ai à faire. Prends bien soin de Darksky~

Sans ajouter un mot, et d’une démarche élégante, la femme s’éloigna, me laissant dans l’incompréhension la plus totale. Mais cela faisait bien longtemps que je ne relevai plus les incohérences de ce monde, surtout depuis la chute du sanctuaire…

N’ayant pas grand-chose à faire pour le reste de la journée, j’allais proposer à Katy de s’entrainer un peu à maitriser ses pouvoirs mais au moment même ou j’ouvris la bouche, la terre trembla et une faille identique à celle planant dans le ciel s’ouvrit juste à côté de moi.

Katy se cacha derrière moi et j’activai mes pouvoirs, pensant encore à une attaque mais j’écarquillai les yeux en voyant les deux personnes qui en sortaient.

-Iori ! Papa ! M’écriai-je, abasourdie.

Mon amie portait mon père sur son dos, à moitié inconscient et dans un piteux état. Je ne me fis pas prier et, ordonnant à la petite de prévenir les autres, je me précipitai pour les aider.

-Iori, que s’est-il passé ? D’où est-ce que vous sortez tous les deux ? M’exclamai-je en épaulant la jeune fille.

-Je…Je t’expliquera plus tard…Laura…Pour le moment, on a…d’autres priorités…

Je vis à ce moment là qu’elle n’était pas non plus indemne et que sa jambe saignait abondamment, de mêmes que ses bras qui étaient couverts de bleus.

Presque heureuse d’avoir eu à construire cet abri plus tôt dans la journée, j’amenai mon père et Iori directement à l’intérieur de la maison de glace et June sursauta en nous voyant entrer mais compris aussitôt la situation.

Nous allongeâmes prudemment mon père sur le lit et June se chargea des soins de la jeune fille qui étaient moindres.


https://www.youtube.com/watch?v=XzDzY3Du5No


-Lau…ra…Murmura-t-il en entrouvrant faiblement les yeux.

Mon père s’arrêta et une grimace de douleur déforma son visage tandis qu’un mince filet de sang s’échappa de sa bouche.

-Ne te force pas ; déclarai-je d’une voix douce en prenant sa main dans ma mienne.

Il était gelé. Même si son corps ne semblait pas avoir de blessure externe, mon père était exténué et avait certainement des os cassés à l’intérieur mais il m’était impossible de le soigner comme je l’avais fait avec Angéla comme je ne savais même pas ce que je devais faire…

-Je suis…encore à te créer des soucis…On dirait…

Mon père perdit connaissance peu après et Iori, que June continuait à soigner, prit la parole.

-Désolée Laura…Je n’ai pas réussi à le ramener sain et sauf…déclara-t-elle tristement.

-Que…S’est-il passé exactement ? Pourquoi mon père est-il dans cet état ? Et surtout, que fais-tu ici, avec lui ?

Iori grimaça lorsque June lui appliqua une compresse sur ses blessures puis me répondit :

-Miyako m’avait demandé de venir te rejoindre mais j’ai reçu un appel de détresse de Shadow au même moment, alors j’ai changé de route. Ton père…a tenté de défier Armageddon mais il a été repoussé par ton frère…

-Défier…Armageddon ? M’étranglai-je ? Mais pourquoi ?

-Et qu’est-ce que le frère de Laura faisait là ? S’étonna June en fronçant les sourcils. Satoshi avait dit qu’il n’y avait plus aucune défense pourtant.

-Il bluffait apparemment. Mais ce sont les faits. Shadow, après s’être occupé de la garde, a été attaqué par surprise par Arthur…Et vous avez le résultat…

Je serrai les dents et frappai la table de glace du poing. Evidemment. S’il y avait une seule chose qui pouvait vaincre mon père, c’était bien de devoir faire face à son propre enfant. Armageddon le savait et il utilisait cet atout contre nous !

Iori sursauta lorsqu’elle m’entendit et je me rendis compte que j’avais frappé si fort que la glace s’était fissurée et que ma peau s’était mise à saigner.

-Je…je n’ai pas fait de mal à ton frère, Laura ! Se défendit-elle précipitamment. J’ai simplement sorti Shadow d’affaire, rien de plus !

-Oh…mais non, ce n’était pas ça ; m’empressai-je de répondre pour rassurer la jeune fille. Mais dis-moi plutôt, où sont les autres ?

-Nous avons installé notre base à la citadelle originelle mais en ce moment, ils sont certainement en mission au pandémonium pour arrêter Serena.

-Est-ce que je peux te demander une faveur dans ce cas ? Pourrais-tu raccompagner Katy auprès de Terra ?

-O…Oui, c’est quelque chose que je devrais pouvoir faire ; bégaya-t-elle. Et toi ? Tu ne veux pas…

-Pas tout de suite. J’imagine que toi non plus, June, tu ne vas pas rentrer de sitôt ?

-Tu commences à me connaitre, Laura. Effectivement, j’ai encore quelqu’un à remettre dans le droit chemin et un vieux démon à trouver.

-Donc, c’est réglé. Iori, ramènes Katy chez elle et profites-en pour nous débarrasser d’Hélios, cela nous fera des vacances ; lui lançai-je en souriant.

-Si…Si c’est ce que vous voulez…mais je reviendrai vous épauler après dans ce cas…

June termina les derniers soins et la jeune fille prit congé de nous. A l’extérieur, nous l’entendîmes parler un peu avec le roi qui ne se fit pas prier et nous abandonna.

Avant de partir, Katy vint me remercier de l’avoir protégée et me menaça si je ne revenais pas. Je ris de bon cœur et serrai la petite fille dans mes bras, lui promettant d’aller la voir le plus vite possible et, sur ces paroles d’espoir, nous nous séparâmes.

Lorsqu’Hélios vint à son tour, je fis semblant de l’ignorer au début mais, après l’avoir laissé parler dans le vide pendant cinq bonnes minutes, je finis par lui répondre.

-Si vous croyez que je vais me laisser faire aux jeux, vous vous mettez le doigt dans l’œil ; raillai-je.

Le roi me sourit et disparut à son tour. Il ne restait plus que June, mon père et moi à l’intérieur, ainsi qu’Aymeric qui n’était pas parti avec Hélios mais qui n’était pas à l’intérieur non plus.

Nous restâmes ainsi plusieurs heures, dans le silence le plus total, attendant simplement que mon père se réveille mais rien. Sa respiration était normale. Son pouls également et il ne semblait pas souffrir. Il ne faisait que dormir.

Soudain, Aymeric, qui jusque-là s’était fait discret depuis l’arrivée de mon père, rentra à l’intérieur avec perte et fracas.

-Alors, c’est vrai ? Shadow est à moitié mort ? Déclara-t-il avec sa bonne humeur habituelle.

-Bonjour le tact ; soupira June.

-Non, c’est bon ; la rassurai-je. Il y a un problème, Aymeric ?

-Pas vraiment. Je venais juste voir si ce qu’Hélios a dit était vrai.

-Et bien, tu en as mis du temps ; railla la blonde.

Le garçon l’ignora simplement et il vint se placer au côté de moi, tout en restant debout et, lorsqu’il posa son regard sur mon père, celui-ci perdit son agressivité et se voila l’espace d’un instant.

-Shadow…Murmura-t-il.

-Il s’en sortira. Il a juste besoin de repos pour le moment ; dis-je, pensant qu’il s’inquiétait pour mon père.

-Evidemment qu’il s’en sortira ! Rétorqua-t-il sèchement. Shadow est un homme fort. Ce n’est pas l’épuisement qui aura raison de lui. Pas comme…

Aymeric s’arrêta là et sortit précipitamment de la pièce. June s’excusa et prit congé de moi, me laissant seule avec mon père.

Le voir dormir ainsi me faisait me sentir bizarre. Il avait l’air tellement…Humain…Il n’avait rien de l’homme voulant se venger du monde, trois ans auparavant. Mais en y repensant, le visage que j’avais sous les yeux, je l’avais vu récemment. Plus exactement, lorsqu’il m’avait donné rendez-vous sur le toit du monde de Drago.

A ce moment-là, ma rancune à son égard était encore bien trop forte mais, à présent, je me rendais compte que mon père n’était plus celui qu’il était, et que j’avais eu tord de lui en vouloir.

Je lâchai un soupir et un sourire s’inscrivit sur ma figure malgré moi. J’avais été stupide une fois de plus d’en vouloir à quelqu’un qui ne voulait que mon bien. D’abord Darksky, puis mon père…En réalité, je n’avais pas changé depuis tout ce temps. Je continuai à faire les mêmes erreurs, encore et encore, rejetant toutes les personnes essayant de m’aider. Qui allait être le prochain sur la liste ? Gariatron ?

Cette pensée me fit pouffer.

Mais il fallait croire que j’étais ainsi. Je n’aimais pas demander de l’aide aux autres, certainement par fierté, ou par refus de voir mes faiblesses. Mais peut-être allait-il falloir que j’apprenne à travailler en équipe désormais.

Je finis par m’endormir au chevet de mon père, épuisée par cette journée calme du côté de nos ennemis mais riches en surprises.


https://www.youtube.com/watch?v=q2lnfkmbPao


Lorsque je me réveillai, je sentis comme une main passer lentement dans mes cheveux et je poussai un cri de stupeur avant de tomber de ma chaise, sous le regard surpris de mon père.

-Oh…Désolé…Laura…Tu n’es plus une enfant, j’avais oublié…Déclara ce dernier avec un sourire.

-Mais tu es stupide ou quoi ! Rétorquai-je, les larmes aux yeux, autant à cause du choc que de l’émotion. Tu étais censé être dans le coma ! Au moins, préviens-moi quand tu reprends connaissance !

-Tu dormais si profondément, je n’ai pas osé te réveiller ; s’amusa-t-il.

-Tu…Tu n’es qu’un idiot, papa !

Ne pouvant me retenir plus longtemps, je fondis en larmes dans les bras de mon père qui me rendit mon étreinte.

Cette chaleur…Cette tendresse…je n’avais pas ressenti cela depuis bien des années et j’avais oublié à quel point j’aimais me blottir dans les bras de mes parents lorsque tout allait mal.

Nous restâmes ainsi, l’un contre l’autre, pendant presque une minute, savourant simplement ce geste si naturel pour une famille mais qui, pourtant, me semblait si étranger et si nouveau. J’étais simplement heureuse de voir mon père à nouveau, pas en tant qu’ennemi mais en tant que dernier membre de ma famille et j’aurais voulu prolonger ce moment indéfiniment. Oublier ces histoires de démons et simplement revenir à ces jours que je passai avec Darksky sur la falaise pendant la journée, et avec ma famille le soir…Mais non. Je ne pouvais pas. Je ne devais pas ressasser le passé de la sorte indéfiniment…

Lorsque nous étreinte se termina, mon père me regarda dans les yeux et me pris par les épaules, comme lorsqu’il voulait me gronder et je sus ce qu’il allait me dire avant même qu’il n’ait ouvert la bouche.

-Laura, tu dois…

-Non, je reste ; le coupai-je.

-Tu es consciente qu’Armageddon veut ta peau ? S’étrangla-t-il.

-Si la fuite était une solution, alors pourquoi l’affrontes-tu, papa ?

-Je…

Je me dégageai de son emprise et me mit à marcher dans la pièce jusqu’à la fenêtre et posai mon regard sur la ville dévastée qui s’offrait à moi.

-Tu me demandes donc de retourner cinq ans en arrière ? Dis-je avec une pointe de nostalgie dans la voix. S’il y a bien une chose que j’ai appris pendant mon voyage, c’est bien que, peu importe où on fuit, on finit toujours par être rattrapé.

-Tu as peut-être raison, Laura. Mais réfléchis-y. La situation est différente cette fois. Tu ne fuis pas seule. Je peux assurer tes arrières et…

-Ma décision est prise, papa. Je ne fuirai pas. J’affronterai Armageddon et si je dois y laisser la vie, alors soit. Mais j’ai en assez de refaire toujours les mêmes erreurs.

Devant ma résolution, mon père baissa les yeux et sourit légèrement.

-Tu es pire que moi ; rit-il légèrement.

-Que veux-tu, c’est de famille apparemment ; m’amusai-je en haussant les épaules.

Nous éclatâmes de rire en même temps et Aymeric et June entrèrent au même moment dans la pièce, totalement déconcertés par nos attitudes.

La soirée avançant rapidement et n’ayant rien mangé depuis le matin, nous prîmes un diner léger avec ce que nous avions dans nos sacs, ne parlant que peu, chacun étant toujours épuisé mais je pouvais voir que, pendant que j’étais avec mon père, une complicité semblait être née entre Aymeric et June. Je ne savais pas dire quoi…mais ils avaient l’air de mieux se comprendre.

Finalement, nous partîmes tous nous coucher à l’intérieur de l’abri de glace de bonne heure afin d’être en forme pour le lendemain. Cependant, je fus réveillée rapidement pas un bruit de pas et, quand j’entrouvris un œil, je vis Aymeric sortir discrètement.

Intriguée, j’ouvris un deuxième œil et je vis que mon père également avait disparu mais que June, elle, dormait à poings fermés.

Sur la pointe des pieds, je me mis à suivre le garçon et je le trouvai sur une colline non loin, aux côtés de mon père. Je m’envolai donc jusqu’à un arbre derrière eux et me mis à suivre leur conversation, tout en étant camouflée par les branchages et l’obscurité de la nuit.

-Alors, Shadow, qu’est-ce que vous vouliez encore ? Demanda le garçon à mon père.

-Je voulais simplement savoir comment tu allais depuis l’attaque. Je dois aussi m’excuser de t’avoir laissé en arrière mais j’ai sauté sur l’occasion de pouvoir enfin détruire Armageddon.

-Vous êtes encore là-dessus ? Grogna Aymeric, de mauvais poil. Vous voyez bien que je suis là, donc tout va bien, inutile de vous inquiéter…Mais c’est sympa de vous en soucier quand même après coup…

Mon père rit légèrement leva les yeux vers la faille béante dans le ciel qui ne s’était jamais refermée depuis notre arrivée.

-J’ai aussi des nouvelles des deux lézards ; enchaina le garçon. Apophis est parti de son côté et Gariatron est en mode déprime mais aucun des deux n’est prêt à s’allier aux humains et aux autres démons.

-C’est embêtant ça ; soupira mon père. Peut-être va-t-il falloir que je sois plus convainquant la prochaine fois…

-Occupez-vous de votre fille au lieu de faire la gestion ; répliqua sèchement l’ancien ami d’Angéla. Je me charge déjà de ça avec June, alors profitez de vos retrouvailles.

-Est-ce vraiment prudent de passer du bon temps avec elle ? Ne faudrait-il pas se concentrer sur l’élimination des menaces qui planent sur elle pour être serein une bonne fois pour toute ?

-Je peux vous assurer que vous regretterez ces mots le jour où elle ne sera plus là !

Mon père haussa légèrement les sourcils, surpris de voir Aymeric s’énerver de la sorte et, le garçon, voyant qu’il était allé trop loin, revint sur ses mots et se laissa tomber dans l’herbe.

-Désolé, ce n’est pas ce que je voulais dire…

-Oh, mais je te comprends, Aymeric et je suis d’accord avec toi. J’ai passé tellement peu de temps avec Laura ces dernières années et j’ai été tellement irresponsable que je me demande encore comment elle peut me considérer comme son père.

Mon cœur se serra en entendant cela. Qu’est-ce qu’il racontait ? Evidemment que je le considérais comme mon père ! Si je m’étais allié à lui, c’était aussi pour le voir revenir ! Irresponsable ou pas, il restait mon père ! C’est ce que je voulais lui crier mais aucun son ne sortait de ma bouche et je restai là, cachée au milieu des feuillages, regardant cette scène de loin, comme une simple spectatrice…

-Mais je ne voyais pas d’autre solution. Je pensais qu’en focalisant l’attention d’Armageddon sur moi, il la laisserait tranquille pendant ce temps et qu’elle pourrait profiter de la vie avec ses amis…

-Et bien, maintenant que vous ne pouvez plus, c’est le moment de lui prouver que vous méritez encore ce titre, non ? Resserrez vos liens avant qu’il ne soit trop tard…Ne faites pas comme moi…

Aymeric se recroquevilla sur lui-même en prononçant ces mots et mon père lui lança un regard doux, exactement comme ceux avec lesquels il me couvrait par le passé lorsque je me sentais mal.

-Il n’est jamais trop tard, Aymeric. Pas dans ton cas du moins ; déclara mon père d’une voix tendre.

-Je sais bien…June me l’a dit aussi…Mais voilà. On ne parle pas de moi mais de vous. Que voulez-vous, Shadow ? Quel est votre souhait ? Vous avez accepté l’aide de Gariatron pour revoir votre fille ? Alors pourquoi avez-vous passé l’année dernière à l’éviter ?

Celui qui se faisait encore appeler par son pseudonyme mit les mains dans ses poches et recommença à fixer ce ciel sans étoile ni lune.

-Être l’homme que je n’ai jamais pu être avec Laura et Arthur…Détruire ce monde qui nous avait tout pris pour créer un paradis, uniquement pour eux, pour qu’ils puissent vivre heureux, loin des dangers comme Sayer ou Armageddon…C’était ce que je voulais…Mais maintenant, je veux juste faire mon devoir de père et protéger mes enfants…

-Vous ne pensez pas être un peu excessif tout de même ? Ricana le garçon. Un jour, il faudra que Laura se débrouille sans vous. Profitez simplement du temps que vous avez ensemble. Ce n’est que lorsque vous serez séparés que vous comprendrez que vous êtes passés à côté de quelque chose.

-Je le sais bien, Aymeric…Je le sais bien ; s’amusa mon père. Toi aussi tu devrais…

-Non, c’est incurable ; Rétorqua-t-il sèchement. Ce que je fais actuellement est bien plus utile…

-Aymeric…Murmura soudain une voix à côté de moi.

Une fois de plus, je sursautai et lâchai un cri de surprise avant de basculer en arrière et de m’écraser lamentablement sur le sol, attirant aussitôt l’attention d’Aymeric et de mon père.

Je me relevai en gémissant et en me frottant le dos puis, sortie de nulle part, June apparut à mes côtés et m’aida à me relever, l’air désolée.

-Oups…je ne voulais pas te faire peur Laura…

-Pas me faire peur alors que tu me suis en étant invisible ? Ce n’est pas très logique…Marmonnai-je en enlevant les feuilles mortes collant à mon uniforme.

-June ? Laura ? Depuis quand nous espionnez-vous ? Me demanda mon père, l’air mécontent.

-Pas longtemps, je te jure papa ! Je faisais juste un tour et…

-Tu es une bien piètre menteuse ; ricana le garçon.

Je le foudroyai du regard tandis que je devais affronter mon père et je déglutis, exactement comme une enfant prise en train de faire une bêtise. Etrangement, me retrouver à nouveau face à mon père me faisait perdre tous mes moyens…Heureusement, June réussit à retourner la situation en notre faveur en une seule phrase.

-Laura ne vous voyait plus et a pensé qu’il se passait quelque chose de grave. Je n’ai fait que la suivre et on vous a vu en train de parler, rien de plus.

Aucun des deux hommes ne semblait réellement convaincu mais ils n’insistèrent pas et Aymeric finit par regarder sa montre affichant bientôt six-heures du matin.

-Bon, de toute façon, il est bientôt l’heure de se lever ; soupira mon père. Et nous avons à faire aujourd’hui.

-Nous ? Répétai-je, surprise. Tu ne m’exclus plus de tes plans maintenant ?

-Crois-moi, ce n’est pas l’envie qui me manque mais je sais que c’est inutile d’essayer à présent que tu connais la vérité.

-Et qu’avons-nous à faire ? Demanda June.

Aymeric fronça les sourcils et se tourna vers mon père, la mine grave.

-Convaincre Gariatron. De gré ou de force, il se joindra aux autres démons, j’en fais une affaire personnelle. Moi, Shadow…Non, en tant que Christopher Garden, je jure que, d’ici ce soir, les démons seront à nouveaux réunis.






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le bon temps…

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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [03/03/2018] à 16:20

Aymeric : Et si…


Prologue



Spoiler :



https://www.youtube.com/watch?v=f77SKdyn-1Y&t=8s


De l’eau…De l’eau à perte de vue. Une mer bleue…Non, un océan cristallin s’étendait à l’infini, allant et venant, inlassablement, sur ce sable d’un blanc immaculé. Un vent frais soufflait sur la plage toujours ardente en cette fin de journée et au loin, un soleil de feu embrasait lentement l’eau de saphir dans un mélange de couleurs à couper le souffle.

Il n’y avait plus un bruit humain. Les voitures étaient déjà toutes parties et seuls résonnaient encore les cris des mouettes ainsi que le roulement de l’eau.

Tous les touristes étaient déjà partis également. Il ne restait plus que nous deux sur cette plage abandonnée, entourés de coquillages et de petits crustacées sortant de leurs abris diurnes, moi assis sur ma chaise et plage et elle, contemplant la beauté de la nature depuis son fauteuil roulant.

Lentement, je levai ma main vers le ciel, comme pour attraper ce soleil de braise et me répétait dans ma tête cette phrase en boucle :

« Et si tu étais encore là… »

Soudain, celle qui m’accompagnait se tourna vers moi, me regardant avec ses yeux verts comme l’émeraude et me sourit puis j’entendis au loin la voix d’Angéla m’appeler.

J’hésitai un instant.

« Et bien, Aymeric, tu ne vas pas les rejoindre ? Me demanda-t-elle d’une voix rauque.

-Mais…Et toi…

-Tu n’es quand même pas venu ici pour rester auprès de moi toute la journée, non ? Insista-t-elle en fronçant les sourcils. »

Je continuai à hésiter et elle reprit d’une voix plus douce :

« Je peux encore me débrouiller seule tu sais. Et puis, l’hôtel n’est pas loin. Je t’attendrai là-bas. Tâchez d’être à l’heure pour le diner. »

A contrecœur, je la laissai là, seule au milieu de la plage, et allait rejoindre mon amie de toujours qui m’accueillit en gonflant les joues, frustrée d’avoir attendu si longtemps.

Je donnerais tout pour revenir à ces jours-là…




Chapitre 1 : Une amie



Spoiler :



https://www.youtube.com/watch?v=5KMzDVf2Bx4


Encore ce long couloir d’hôpital…Je n’aimais vraiment pas l’atmosphère qui régnait ici. Je la trouvais…Oppressante, pesante, froide, désagréable, hostile, agressive. J’avais l’impression que cet endroit pouvait happer soudainement ses occupants et ne jamais les relâcher, les emprisonnant pour toujours en son sein. Pour dire la vérité…Je détestais ce lieu.

Lorsqu’enfin j’arrivais devant cette porte ou était inscrit le nom de « Lucia Muller », je m’arrêtai et, après avoir pris une grande inspiration, frappai deux coups secs.

« C’est moi, j’entre. »

Lorsque je pénétrai à l’intérieur de la chambre, je vis la silhouette affaiblie et amaigrie de ma mère, assise sur son lit et regardant par la fenêtre les fumées s’échappant des cheminées des immeubles gris de Paris d’un œil vide.

Lorsqu’elle m’entendit rentrer, elle tourna la tête vers moi et tenta de me sourire mais voir ses joues creuses et ses cernes me serra plus le cœur que ne le réchauffa. Néanmoins, je ne laissai rien paraitre et lui souris en retour, m’installant sur cette chaise où j’avais passé tant de temps en si peu de mois puis nous entamâmes les banalités et les actualités du jour.

Comme à chaque fois, je commençai par lui raconter mes journées. Elle aimait vraiment écouter mes anecdotes sur les cours, sur mes amis et plus particulièrement sur Angéla qu’elle connaissait depuis que nous étions enfants. Elle avait toujours apprécié la jeune fille pour son caractère joyeux et enthousiaste qui contrastait avec ma personnalité renfermée et peu émotive.

« Il faudra que tu lui dises de venir me rendre visite un de ces jours, j’aimerais beaucoup la revoir. Elle mettrait un peu de gaité dans mes journées ; déclara ma mère.

-Parce que tu n’es pas contente de me voir ? M’offusquai-je. Moi aussi je peux être amusant !

-Ce n’est pas ce que j’ai dit ; rit-elle légèrement. Mais vous faisiez tant de bêtises avant, je ris rien qu’en pensant à la fois où elle t’a forcé à te déguiser en monstre de duel. Tu avais fait toi-même ton costume en carton et…

-Arrête avec ça, Maman ! L’interrompis-je, commençant à rougir en repensant à cet épisode ridicule. »

Puis nous éclatâmes de rire ensemble. Ma mère n’avait pas changé depuis tout ce temps. Même dans les moments les plus durs, elle se forçait à sourire, encore et toujours, parce que c’était sa philosophie.

Je restai avec elle jusqu’à tard le soir avant d’être obligé de repartir à cause des cours le lendemain. Je lui promis donc de repasser la voir dès que possible et nous nous séparâmes.

Lorsque je me retrouvai dans les couloirs sombre de l’hôpital, je fus à nouveau saisi par ce sentiment de malaise. Je n’aimais pas venir dans cet endroit mais j’aimais encore moins en repartir. Je craignais à chaque fois que, en mettant le pied à l’extérieur de ce bâtiment, les portes ne se referment à jamais et ne me laissent plus revoir ma mère…

Pendant que j’étais perdu dans mes pensées, je fus bousculé par une personne et je tombai à la renverse, face contre terre.

« Oh, je suis vraiment désolée…je ne voulais pas…Rien de cassé ? »

Me frottant le nez, je levai la tête et je vis une grande fille portant un pyjama de l’hôpital me tendre la main pour m’aider à me relever.

« Non, tout va bien…lui répondis-je en enlevant la poussière qui s’était accrochée à mon manteau. »

La fille semblait avoir mon âge. Son visage était rond, ses cheveux, blonds comme l’or, étaient coiffés de telle sorte à ne laisser qu’une longue mèche pendre du côté droit et recouvrant partiellement ses yeux…Verts comme l’émeraude…Exactement comme ceux de ma mère…

Je dus rester quelques secondes figé sur place car celle-ci claqua des doigts devant moi pour me faire revenir à la réalité.

« Eh, tu es sûr que ça va ? Tu as l’air secoué ; s’inquiéta-t-elle.

-Euh…oui, tout va bien ! Mais je dois y aller ! »

Sans perdre une seconde, gêné, je m’enfuis de cet endroit, laissant derrière moi cette fille mystérieuse.

Je marchai vite dans les rues, l’heure tournant rapidement et n’ayant toujours pas diner ni fait mes devoirs. Heureusement, j’habitai dans un quartier relativement sûr et il n’y avait aucun risque à se promener en ville le soir, même pour un collégien comme moi.

Lorsqu’enfin j’introduisis la clé dans la serrure de mon appartement, je poussai la porte et restai une seconde sur le pas, n’arrivant pas à me faire à l’idée que les lumières puissent être éteintes à mon arrivée.

« Je suis rentré ; lançai-je machinalement. »

Personne ne me répondit, évidemment.

Depuis que ma mère était tombée malade, cinq ans auparavant, la maison me semblait bien vide et, chaque soir, je continuai à espérer voir un quelconque signe de vie dans cet appartement froid et sans vie.

Lâchant un soupir de lassitude, j’allumai la lumière et, après avoir posé mes chaussures dans un casier à côté de deux places vides, je me fis un diner léger, suivi d’une douche chaude avant de me mettre à ma table de travail, alternant les devoirs et les discussions sans queue ni tête avec Angéla, Ambre et Maya sur le groupe que nous avions créé deux ans plus tôt et qui se nommait « Allons en Agartha ».


https://www.youtube.com/watch?v=Ov1U1JLi8SU


Le lendemain, je retrouvai Angéla et ses amies à la pause de midi comme toujours et j’eus droit à son lot quotidien de plainte sur les lentilles de la cantine ainsi que sur les professeurs s’acharnant sur elle.

« Sérieusement, vous trouvez ça normal vous que je me sois pris encore un zéro parce que j’ai répondu honnêtement à la question ? »

Devant mon air dubitatif, Maya qui se retenait d’éclater de rire et Ambre qui se prenait la tête dans les bras, l’air désespérée, la blonde me montra sa copie en me prenant à témoin.

Lorsque je vis ce qui était inscrit sur la feuille, je fronçai les sourcils, me demandant si je devais en rire en pleurer. Il y avait un triangle rectangle dont l’hypoténuse valait X et la question demandait de « trouver x » …

Lentement, je levai les yeux de cette copie et lançai à Angéla un regard compatissant.

« Dis-moi…Angéla…Tu as vraiment marqué « il est ici » en entourant le x ? Lui demandai-je, n’en croyant pas mes yeux. »

Maya, n’en pouvant plus de se retenir, éclata de rire tandis qu’Ambre avait l’air de vouloir disparaitre à cet instant.

« Donc tu es d’accord avec moi ? C’était la bonne réponse ! J’aurais dû avoir les points !

-Tec…Techniquement…La réponse est juste ; tenta de dire Maya entre deux éclats de rire.

-Voila ! Enfin quelqu’un qui me supporte ! On va voir ce prof de maths alcoolique et lui dire deux mots ! Aymeric, tu viens avec nous ! »

Avant même que je n’aie eu le temps de répondre, Angéla se leva brusquement de table et fila hors de la cantine, laissant son plateau sur la table, suivie de Maya qui activa la caméra de son téléphone et qui nous un clin d’œil avant de disparaitre à son tour.

A la table, il ne resta donc plus qu’Ambre qui finissait tranquillement son repas, et moi, qui avais toujours la copie d’Angéla dans les mains.

« Je devrais peut-être aller lui rendre…Non ? Proposai-je.

-Oh, non, notre prof a marqué sa réponse dans son cahier de blagues avec son nom à côté. Il s’en souviendra je pense ; me répondit la brune en sirotant son jus d’orange personnel. »

La jeune fille s’arrêta soudainement et me lança un regard qui ne me dit rien de bon.


https://www.youtube.com/watch?v=AleCFI1hHkA


« Plus sérieusement, Aymeric, quand est-ce que tu l’invites à sortir ?

-Hein ? De quoi tu parles encore ? »

Ambre fronça les sourcils et posa son verre sur la table puis rapprocha son visage du mien si près que je fus obligé de reculer avec ma chaise.

« Ne crois pas que je n’ai pas remarqué les petits regards que tu lui lances. On se connait depuis le primaire et on est bientôt en troisième, alors, qu’est-ce que tu attends ? Angéla ne fera pas le premier pas, elle est bien trop immature pour ça.

-Je… »

Je détournai le regard, conscient qu’Ambre disait la vérité mais depuis quelques temps, je n’avais plus la tête à cela. Par le passé, je rêvais d’inviter Angéla à sortir un jour mais ce sentiment avait fini par s’atténuer depuis que l’état de ma mère s’était dégradé et ma seule priorité était de faire tout mon possible pour qu’elle aille mieux.

La jeune fille, voyant mon malaise devant cette question, se radoucit et se remit à siroter son jus en soupirant.

« C’est à cause de ta mère…n’est-ce pas ?

-En partie…Oui…

-Et…Tu n’as toujours rien dit à Angéla j’imagine ? Me demanda-t-elle d’une voix faible.

-Non. Je ne veux pas qu’elle s’inquiète. Tu sais comment elle est quand elle est inquiète…

-Tu devrais quand même lui dire un jour. Elle va finir par t’en vouloir si elle sait que tu l’as laissée sur le côté ; me prévint Ambre d’une voix douce.

-Je le sais bien mais ça ne durera pas. Je pense que d’ici quelques semaines, tout sera rentré dans l’ordre ! Et à ce moment-là, je compte sur toi pour m’aider !

-Nous verrons cela à ce moment-là ; s’amusa la brune. »

La cloche sonna la fin de la pause midi et, donnant la copie d’Angéla à son amie, nous partîmes chacun de notre côté. Lorsque je retournai en classe, je ne manquai pas de me faire chambrer par mes deux amis, Antoine et Charles, deux grands gaillards pas bien malins mais qui me prenaient pour leur modèle uniquement parce que j’avais toujours trainé avec des filles et pas eux. Mais je les laissai dire, au moins ils me tenaient compagnie en classe.

L’après-midi passa, comme chaque jour, lentement, entre les cours ennuyeux et l’angoisse à l’idée de pouvoir recevoir un message de l’hôpital à tout moment. Je n’avais même pas la bonne humeur des filles pour me changer les idées et j’étais condamné à rester sur l’îlot de mes pensées.

Le soir, Maya ne manqua pas d’envoyer sur le groupe la vidéo d’Angéla gagnant une heure de colle après avoir tenté de gagner les points sur sa question et la blonde passa la soirée à nous envahir de messages pour protester contre cette injustice.

Une journée typique pour moi somme toute.


https://www.youtube.com/watch?v=y5KS4i8kzjU


Lorsque je retournai voir ma mère en fin de semaine, je lui ramenai quelques affaires dont elle avait besoin dans sa chambre et je lui racontai mes journées, comme toujours. L’histoire la fit bien rire, comme à chaque fois que je lui parlais d’elle et je la laissai sur ces bonnes nouvelles.

Mais, alors que j’allais partir, je vis que la porte de la chambre d’en face était ouverte et, qu’à l’intérieur se trouvait la fille qui avait failli me rentrer dedans la dernière fois. Même si elle était assise sur le lit avec les vêtements de l’hôpital, elle semblait être en parfaite santé et était en grande discussion avec un homme qui devait être son père.

Elle ne me vit pas cette fois-ci et je passai mon chemin, pressé de rentrer.

Cependant, lorsque je revins la semaine suivante, je la vis encore, cette fois-ci dans le salon commun où ma mère regardait la télévision.

Lorsqu’elle m’aperçut, la jeune fille me sourit simplement, m’ayant reconnu, mais notre échange tacite n’alla pas plus loin. Après tout, je devais veiller sur ma mère.

Les semaines passèrent. Je continuais à venir à l’hôpital chaque semaine, toujours le même jour, toujours à la même heure et, même si certains patients arrivaient et d’autres repartaient, la fille aux yeux d’émeraudes, elle, restait là, toujours seule, dans ce salon à lire des livres, perdue dans ses pensées mais ne montrant jamais aucun signe de maladie.

Quant à moi, je passai également beaucoup de temps dans ce salon avec ma mère, mais jamais, je n’adressai la parole à cette fille. Nous nous contentions de nous regarder de loin, nous lançant un sourire en arrivant, et un regard en partant mais nous ne nous disions rien.

Les journées avec Angéla, Ambre et Maya, elles, restaient les mêmes. A midi, nous avions toujours ce rendez-vous quotidien à la cantine où la blonde du groupe animait le déjeuner en nous racontant ses « malheurs » et parfois, nous finissions avec un duel lorsque nous avions le temps.

Je n’étais pas spécialement fort à ce jeu mais déjà, ni Ambre, ni Maya ne savaient jouer et cela semblait faire plaisir à Angéla, alors je me prêtais au jeu avec mon deck de démarrage V pour victoire. La jeune fille n’arrêtait pas de me dire de m’acheter un vrai deck mais je l’appréciais moi. Après tout, nous étions allés l’acheter ensembles et j’étais persuadé que je pouvais en tirer quelque chose.


https://www.youtube.com/watch?v=Td1D1jjvrdE


Cela dura pendant six bonnes semaines, le temps que les vacances arrivent puis, lorsque je fus débarrassé de la contrainte scolaire, je me précipitai tous les jours à l’hôpital.

L’état de ma mère était stable selon les médecins et il n’y avait aucune raison de me faire du souci, mais je voulais m’assurer que tout allait bien, alors je me fichais de passer mes vacances dans cette chambre plus blanche que la montagne en hiver ou dans ce salon où les informations passaient en boucle malgré le harcèlement d’Angéla pour que je participe à ses activités telles que trouver le big foot ou explorer le bois de Vincennes.

Un jour, alors que le soleil et la chaleur étaient revenus et que nous nous baladions dans le parc, je vis une fois de plus cette fille, seule, à l’ombre d’un arbre, lisant inlassablement ce livre à la couverture ne laissant aucun indice sur sa nature.

Je ne savais pas pourquoi, mais cette fille m’intriguait vraiment. Elle n’était pas comme les autres résidents de l’hôpital. Elle n’était pas en fauteuil roulant, sa peau était claire, ses yeux respiraient la vie et personne ne semblait se faire du souci pour elle, pas même les infirmières qui passaient sans lui prêter une quelconque attention.

Le lendemain, ma mère voulut à nouveau prendre l’air et nous nous installâmes près du petit ruisseau artificiel du jardin de l’hôpital. Je calais son fauteuil sous un abri en bois pour la protéger du soleil et, la voyant s’endormir rapidement, je m’installai sur le banc à côté de l’eau et mis mes écouteurs pour passer le temps.

Mais, alors que j’étais perdu dans mes pensées, j’entendis un bruit de pas à côté de moi et, décalant légèrement le regard sur la droite, je vis à nouveau cette fille blonde, toujours avec son livre à la main, portant un large chapeau ivoire et une fine laine au-dessus de son pyjama d’hôpital.

Je la saluai, comme à chaque fois et elle s’installa sur ce banc à côté de moi, commençant à lire en silence.

Nous restâmes ainsi l’un à côté de l’autre pendant plusieurs heures, elle lisant inlassablement son livre et moi écoutant ma musique. De temps à autre, je la voyais me lancer de petits regards furtifs mais, dès que je tournai la tête, je me heurtais à la couverture de son livre mystérieux.

Finalement, ayant fait le tour de mon répertoire, je retirai mes écouteurs. Ce jardin était vraiment calme bien qu’en plein centre-ville.

La brise fraiche du soir, le clapotis de l’eau, les rayons ardents du soleil, l’ombrage des branchages, le bruissement des feuilles et ce froissement régulier des pages du livre de ma voisine…Tout cela avait vraiment quelque chose d’apaisant et de reposant. J’aurais pu rester là des années sans même m’en apercevoir.

Soudain, le vent se mit à souffler légèrement plus fort et l’une des pages du livre de la jeune fille s’envola. Elle poussa un petit cri d’étonnement mais je réussis à attraper le morceau de papier au vol et je lui rendis.


https://www.youtube.com/watch?v=mxIzlCdg76o


« Merci ; déclara-t-elle avec un large sourire.

-Mais de rien. »

Je m’arrêtai un instant en voyant que, contrairement à ce que je pensais, il ne s’agissait pas d’un roman mais d’une sorte d’encyclopédie où étaient dessinés toutes sortes de symboles auxquels je ne comprenais rien.

La jeune fille pencha légèrement la tête sur le côté, étonnée que je ne lâche pas ce bout de papier.

« Il y a un problème ? Me demanda-t-elle, l’air un peu désemparée.

-Oh, non, aucun ! Répondis-je précipitamment. Je me demandais juste ce que tu lisais ! »

La fille aux yeux d’émeraude regarda un instant son livre puis me montra la première page sur laquelle étaient inscrits les mots : « Les dieux Egyptiens sont parmi nous ! » et j’eus un petit hoquet de surprise, ne m’attendant absolument pas à voir cela.

Ma réaction amusa la mystérieuse fille qui ne put s’empêcher de pouffer avant de reprendre son ouvrage et de le poser sur ses jambes.

« C’est l’ouvrage de mon oncle qui est sorti l’année dernière ; me dit-elle d’une voix claire et calme. Il me l’a donné quand je suis arrivée ici.

-Ton oncle est un écrivain connu ? M’étonnai-je. »

Ma remarque refit pouffer la jeune fille qui mit sa main devant sa bouche pour cacher son amusement mais ses yeux remplis d’ironie la trahissaient.

« Pas vraiment. Enfin, il est connu dans le milieu comme il le dit lui-même…

-Mais tu aimes la mythologie ? Tu n’as pas l’air d’avancer énormément ; fis-je remarquer en voyant le marque page au tout début de l’ouvrage.

-Pas spécialement. Mais ma cousine m’a suppliée de le lire pour qu’il ait au moins un retour, alors je me force…Et puis, cela m’occupe on va dire. »

Je voulus continuer cette discussion plus longtemps mais au-même moment, ma mère fut réveillée par la cloche annonçant l’heure du diner.

« Oh, désolé…Je dois y aller, c’est l’heure ; m’excusai-je.

-Je vais y aller aussi de toute façon. Il commence à faire froid ici. »

Délicatement, la jeune fille remit son pull sur ses épaules et nous accompagna, ma mère et moi jusqu’à sa chambre où son repas était servi. Elle fut prise en charge par les infirmières venues également lui administrer ses médicaments et je me retrouvai seul dans le couloir avec cette fille étrange dont la chambre était juste en face.

« Bien, à une prochaine fois peut-être ; me lança-t-elle en me faisant un signe de la main tout en rentrant dans sa propre chambre. »

Lorsque je fus à nouveau seul, je ris de ce qu’il venait de se passer. On ne pouvait pas dire que j’étais vraiment habitué au calme et à la tranquillité entre Angéla et les boulets qui me servaient d’amis en classe. Passer du temps avec cette fille cette après-midi m’avait vraiment apaisé, moi qui n’arrivais jamais à trouver la paix lorsque je venais à l’hôpital, sans cesse pensant au pire.

Je repris mon téléphone et découvrit une centaine de messages de la part d’Angéla sur le groupe qui se battait avec Maya pour qu’on fasse ses devoirs à sa place et je souris. Malgré tout, j’aimais l’ambiance farfelue qu’Angéla nous imposait à tous les trois et je finis par accepter de lui donner les miens en rentrant chez moi.


https://www.youtube.com/watch?v=WEASss7MSQk


Les jours qui suivirent, je n’eus pas le temps de retourner à l’hôpital à cause de la rentrée approchant à grand pas et les examens d’avril. Mais encore une fois, c’était une période que je réussissais à supporter plutôt bien grâce aux réponses d’Angéla aux contrôles.

« Non mais, vous avez vu le sujet de français encore ? S’énerva la blonde comme à chaque repas. Qu’est-ce que l’inconscience ? Vous avez répondu quoi encore vous ?

-Et bien, j’ai cité Freud puisqu’on avait le texte à côté…Répondit Maya, qui faisait de son mieux pour imaginer une autre réponse.

-Ah, moi j’ai rajouté un passage sur Sartre et le philosophe Alain. Calvere nous avait demandé de les lire si on voulait donc je ne me suis pas privée ; rajouta Ambre, fière d’elle.

-C’est vrai qu’on ne peut pas vraiment inventer sur un sujet pareil…Déclarai-je, embêté pour la jeune fille. Qu’est-ce que tu as raconté toi ?

-Bah…Déjà j’avais pas lu les livres…

-Non ? Vraiment ? Nous soupirâmes tous les trois comme une seule personne.

-Donc j’ai dit que l’inconscience, c’est de s’inscrire à un tournoi avec Scorpion noir… »

Maya entra dans un fou rire tel à ce moment précis qu’elle fut obligée de sortir de table pour se calmer, Ambre fit de même, ayant visiblement trop honte de connaitre Angéla et moi, je me contentai de regarder la jeune d’un air dubitatif.

« Quoi ? C’est mieux que copie blanche, non ? S’offusqua-t-elle.

-Je ne peux pas nier que c’est vrai, oui ; soupirai-je.

-En parlant de ça, il serait tant que tu changes ton deck pourri toi !

-Hors de question. Et je te rappelle que le tien n’est pas meilleur, tu as simplement mis tous les elfes que tu avais chez toi.

-C’est faux ! Rétorqua Angéla en gonflant les joues. J’ai fait des changements depuis le temps !

-C’est vrai que Monster Reborn a disparu mais qu’Elfe Mystique est toujours là… »

Nous continuâmes à nous lancer des piques jusqu’à ce que Maya et Ambre revinssent nous chercher pour terminer la journée sur d’autres examens, dont Angéla ne manqua pas de se plaindre le soir, comme la physique ou elle avait été obligée de répondre « oui » à la question « la balle atteindra-t-elle sa cible ? » ou la géographie où elle n’avait pas été capable de placer la Belgique et l’avais mise à la place du Luxembourg.


Enfin, lorsque la fin de la semaine arriva, je me précipitai à l’hôpital pour raconter à ma mère cette semaine plus que mouvementée. Evidemment, elle fit les gros yeux en voyant les sujets de cette année, particulièrement celui de philosophie.

« Vraiment…Ils vous font étudier ça en quatrième maintenant…Ils sont fous…

-Oui mais attends, tu ne connais pas la réponse d’Angéla en Français ! »

Lorsque je lui racontais, elle éclata de rire jusqu’à en avoir les larmes aux yeux et ne s’arrêta que lorsqu’elle fut à bout de souffle. S’il y avait bien une chose qui mettait ma mère de bonne humeur, c’était quand je lui racontais les mésaventures de la fille qu’elle appréciait depuis toujours, c’est pourquoi, je remerciais toujours Angéla intérieurement quand ma mère oubliait ses tracas grâce à elle.

Je restai une heure de plus pour discuter avec elle de la fin de l’année, parler de ses futures sorties d’hôpital et planifier nos prochaines vacances ensembles puis je m’éclipsais, la laissant comme toujours avec les infirmières.

Lorsque je sortis de la chambre, quelqu’un sortit également de la chambre d’en face. Une jeune fille portant le même uniforme que nous, et ressemblant vaguement à la personne occupant la chambre de par la couleur de ses cheveux et de ses yeux.


https://www.youtube.com/watch?v=nWx0Iw5lw3E


« Si tu as besoin de quoique ce soit, n’hésite pas à m’appeler ! Lança-t-elle à la fille mystérieuse. Je compte sur toi cousine ! »

Ne m’ayant pas vu, la visiteuse me bouscula légèrement en reculant et s’excusa avant de partir précipitamment, sans même fermer la porte derrière elle.

La jeune fille à l’intérieur me vit alors et me salua avec un large sourire que je lui rendis. Cependant, contrairement aux autres fois, elle ne se remit pas immédiatement à livre son livre et continua à me fixer pendant plusieurs secondes avec ce sourire bienveillant figé sur sa figure et je finis par comprendre qu’elle m’invitait à rentrer.

Prudemment, je franchis la porte mais ne m’avançai pas trop à l’intérieur, de peur de déranger.

« Cela faisait longtemps que je ne t’avais pas vu ; déclara la jeune fille avec sa voix douce et enchanteresse.

-Oui, j’ai eu pas mal d’examens ces derniers temps, je n’ai pas eu beaucoup de temps pour moi ; m’excusai-je en me frottant la nuque, comme si je me sentais obligé de rendre des comptes à cette personne. »

Ses yeux s’illuminèrent lorsque je prononçai le mot « examens » et un sourire passa sur sa figure, qu’elle tenta une fois de plus de camoufler en mettant son livre devant son visage.

« Vraiment ? Des examens ? Ça devait être amusant.

-Du point de vue de certains, oui, c’est très amusant, mais pas pour d’autres ; ris-je de bon cœur. »

La jeune fille pencha légèrement la tête sur le côté comme elle le faisait quand elle était intriguée par quelque chose et je remarquai alors que, à côté de son éternel livre, était posé une affiche pour un grand tournoi pour lequel Angéla avait raté les qualifications.

« Tu fais des tournois ? La questionnai-je, surpris.

-Oh, non. Je n’en fais pas. Ma cousine est juste venue me prévenir qu’elle allait passer à la télévision bientôt et a déposé ce prospectus pour que je ne la rate pas ; s’amusa la fille aux yeux d’émeraudes.

-Ah, celle qui t’a demandé de lire ce livre aussi ?

-Oui, on parle bien de la même personne ; enchaina-t-elle en regardant l’ouvrage posé sur sa table. »

L’horloge sonna sept heures du soir et des infirmières vinrent frapper à la porte pour annoncer le diner dans la cantine de l’hôpital où allaient manger les patients capables de se déplacer par eux-mêmes.

« Je crois que nous continuerons cette discussion un peu plus tard…Euh…

-Aymeric. Aymeric Muller ; déclarai-je en lui tendant la main amicalement.

-Enchantée, Aymeric. Mon nom est July. July Wheeler ; me répondit-elle en répondant à mon geste.

-July…Wheeler, hein ? C’est un joli nom… »

Sans ajouter un mot, la dénommée July descendit de son lit se rendit au réfectoire avec l’aide des infirmières.


https://www.youtube.com/watch?v=Y_bQW5hVkMI


A partir de ce jour-là, à chaque fois que je venais voir ma mère à l’hôpital et avant de partir, je faisais un saut dans la chambre d’en face pour saluer la jeune fille qui semblait parfois m’attendre, regardant simplement par la fenêtre, le livre de son oncle posé sur sa table de chevet.

Elle n’était pas bien bavarde mais s’intéressait à tout ce que je disais, même la moindre banalité sur le feu rouge en panne de la rue d’en face ou même si ma plomberie défectueuse. Elle semblait prendre plaisir à simplement écouter mes histoires et à y réagir en riant aux éclats tout en tentant de cacher sa bonne humeur à chaque fois.

Au début, je ne lui parlai que des faits banals comme les cours qui, étrangement, la captivaient, ou du dernier article que j’avais vu sur internet et elle me répondait de la même façon, me parlant rapidement de sa cousine ou de ce qui passait aux actualités.

Rapidement, July apprit l’existence d’Angéla en entendant ma mère éclater de rire régulièrement dans sa chambre lorsque je venais lui rendre visite et je finis par lui raconter à elle aussi les anecdotes, récentes ou anciennes, que j’avais sur la jeune fille qui passait son temps à faire des bêtises et à se plaindre ensuite.

« Et là, Angéla a entouré le X sur sa copie quand on lui a demandé de le trouver !

-Sérieusement ? Je t’envie vraiment d’avoir une telle amie ; pouffa July.

-Oh, crois-moi, c’est fatigant sur le long terme. J’ai l’impression de faire garderie parfois…Soupirai-je.

-Tu me la présenteras un jour ? Je lui présenterai ma cousine aussi, je suis certaine qu’elles s’entendraient bien.

-Qui sait. Peut-être qu’un jour, je lui dirai de venir, oui. »

C’était amusant. Nous ne savions rien l’un sur l’autre. Rien sur nos gouts musicaux, rien sur nos styles d’émissions, rien sur nos loisirs, rien sur nos passés respectifs, presque rien sur nos vies privées, et pourtant, je m’entendais bien mieux avec July qu’avec les deux idiots qui me servaient d’amis en cours. C’était une sensation étrange que je n’avais jamais ressentie auparavant, comme si nous n’avions pas besoin de mots pour communiquer.

L’été arriva, de même que la fin des cours. L’état de santé de ma mère ne s’était toujours pas amélioré et les médecins préconisaient une durée encore indéterminée à l’hôpital. Ainsi, tandis qu’Angéla partit pour le sud avec sa famille et qu’Ambre prit également des vacances bien méritées, il ne resta plus que Maya et moi à Paris, dans un mois de juillet étouffant de chaleur.

Mais cela ne me dérangeait pas et je passai même le plus clair de mon temps à l’hôpital, à l’ombre d’un chêne ou d’un marronnier, en compagnie de July, soit lisant son livre au bord de la rivière, soit écoutant mes histoires du quotidien avec intérêt.

Un jour, vers la mi-juillet, alors que je venais lui rendre visite comme souvent, je la trouvai assise à notre endroit de rendez-vous, sous le grand marronnier du parc près du cours d’eau mais, contrairement aux autres jours, elle ne portait pas son pyjama d’hôpital mais une fine robe blanche de satin, ainsi que de légères sandales et son imposant chapeau ivoire. Elle regardait au loin, comme perdue dans ses pensées et tenait entre ses doigts un crayon de papier tapotant à rythme régulier la feuille d’un grand bloc note.


https://www.youtube.com/watch?v=kVUekqhpt9M


Je m’arrêtai un instant, surpris par ce tableau singulier. C’était comme si une peinture impressionniste venait de prendre vie devant mes yeux : ces couleurs vives de l’été contrastant avec la candeur de la jeune fille, le vent faisant onduler lentement ses cheveux d’or et ses yeux brillant comme deux joyaux…

Soudain, July tourna la tête dans ma direction et me sourit, comme à chaque fois.

« Tiens, Aymeric. Je ne t’ai pas entendu arriver ; déclara-t-elle lentement.

-Tu avais l’air perdue dans tes pensées aussi. Qu’est-ce que tu fais avec ça ? Tu écris ? »

July hésita un instant en regardant son bloc-notes avant de me le tendre. Une fois de plus, je fus vraiment surpris de voir les occupations de la jeune fille. Sur ces pages à l’allure banale étaient faits des dessins. Mais il ne s’agissait pas de simples dessins faits au hasard mais d’une véritable histoire, un manga encore inachevé mais déjà bien plus beau que tout ce que j’aurais pu faire, même avec quatre bras.

Je me mis alors à regarder les autres pages, bouche bée et subjugué par la qualité du dessin, la qualité du trait et la finesse des détails constants de case en case. Chaque vignette aurait pu, à elle seule, être un tableau à part entière.

« C…C’est toi qui as dessiné ça, July ? Bégayai-je, encore abasourdi. C’est…magnifique…

-Je n’ai pas grand-chose à faire ici…Alors je m’occupe comme je peux…Me répondit-elle en détournant le regard. Tu aimes ?

-Evidemment que j’aime ! Tu veux devenir dessinatrice plus tard ? Tu en aurais largement les moyens !

-Je…J’aimerais bien…Rougit-elle. Mais je suis nulle pour raconter des histoires…

-Allons, cela ne peut être que bon avec des dessins pareils ; la rassurai-je. »

Ne m’étant concentré jusque-là que sur les graphismes, je me mis à lire quelques lignes de dialogue et immédiatement, tout mon enthousiasme retomba d’un seul coup…

« C’est une maladie difficile que tu as là Michael ; déclarait un médecin sur la première vignette en parlant seul dans le vide. «

« Parce qu’il existe des maladies faciles ? Répondait une bulle sortant du vide. »

« Oui ; se contentait de répondre l’homme, sans expression. »

Toutes les autres lignes de dialogues étaient du même style et ressemblant à une conversation qu’on aurait pu avoir sur le groupe avec les filles. Je compris néanmoins qu’il s’agissait de l’histoire d’un lama invisible cherchant à rajeunir…ou quelque chose du genre…

Je restai encore une fois bouche bée devant son travail, mais pas pour les mêmes raisons cette fois-ci et le visage de la jeune fille s’empourpra davantage devant mon expression dubitative.

« C…C’est si mauvais que ça ? Bafouilla-t-elle.

-Comment dire…Je pense qu’il y a une bonne marge de progression…Déclarai-je en tentant de paraitre le moins critique possible.

-C’est aussi ce que ma cousine m’a dit la dernière fois…Mais ça fait trois ans qu’elle me le répète…

-Et elle ne te donne jamais de conseils, elle ? M’étonnai-je.

-Si, des tonnes…Mais je n’arrive pas à les appliquer. Ils sont à la fin… »

Intrigué, je passais directement à la dernière page du bloc-notes et, effectivement, de nombreuses inscriptions étaient marquées là, d’une écriture assez fine et élégante, tout le contraire d’Angéla dont l’écriture ressemblait à des pattes de mouche pour camoufler ses mauvaises réponses en espérant que le correcteur mette les points en supposant une bonne réponse.

Je me mis à lire les conseils qui étaient en réalité plus une réécriture de l’histoire que de vrais conseils, mais une réécriture plutôt bien tournée, simple mais compréhensible malgré les gribouillis servant d’illustrations.

« Ce ne sont que des petites histoires qui me passent par la tête mais J’ai…J’en ai aussi une autre plus aboutie ! S’exclama-t-elle en sortant un second bloc-notes de son sac. »

L’air un peu plus assurée, elle me le tendit et je me remis à lire. Les dessins étaient toujours somptueux et je ne manquais pas de lui faire remarquer et l’histoire, quant à elle, était légèrement meilleure mais toujours annotée de remarques de la main de sa cousine en bas de page.

Cette fois-ci, les événements semblaient un peu plus fantastiques et avec plus d’actions, comme dans un shônen.

« Je voulais mettre en image les écrits de mon oncle ; déclara-t-elle. Enfin…j’ai aussi essayé de faire une histoire autour…Mais ma cousine m’a dit que je pouvais encore faire mieux…

-Vraiment ? Et de quoi parle-t-elle ? Lui demandai-je, vraiment intéressé.

-Du combat d’une paysanne malade, accompagnée de son dragon contre un souverain maléfique ; me répondit-elle, l’air gênée de son idée…Tu trouves que c’est mauvais ?

-Non, j’aime beaucoup l’idée ; enchainai-je en lui souriant. Je peux t’aider à le mettre en forme si tu veux.

-Tu saurais écrire des histoires pour moi ? S’étonna July, ses yeux émeraudes pétillants d’une fougue nouvelle.

-Je…Je ne suis pas très bon mais à force de raconter les anecdotes d’Angéla à tout le monde…J’imagine que je dois pouvoir me débrouiller. Et puis, ta cousine pourra nous aider. Qu’en dis-tu ? »

July acquiesça avec un sourire rayonnant de bonheur. Je ne connaissais rien de cette fille. Je ne savais même pas pourquoi elle était hospitalisée et pourtant, à cet instant j’avais envie de l’aider à écrire son histoire plus que tout autre chose. Je voulais…voir son manga un jour terminé.






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le bon temps…

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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [11/03/2018] à 01:07

Aymeric : Une sœur


https://www.youtube.com/watch?v=Y_bQW5hVkMI


Ainsi commença mon nouveau quotidien pendant ces vacances d’été. Le matin, je partais tôt pour l’hôpital en emportant avec moi un bloc-notes ainsi qu’un stylo dans mon sac, à côté des affaires dont ma mère avait parfois besoin puis je me rendais dans la chambre de July afin de travailler ses écrits.

Au début, je voulais alterner entre les deux chambres puisqu’elles étaient voisines mais ma mère, remarquant rapidement mon petit manège, finit par m’ordonner d’arrêter de vérifier son état de santé toutes les heures et c’est pourquoi, après une semaine à faire des allers-retours, j’acceptai à contrecœur de ne me focaliser que sur le travail de July.

Les débuts furent plutôt simples. Elle se contentait de me dicter ses idées puis de montrer les dessins qu’elle avait déjà faits et mon rôle était simplement de valider ou d’infirmer. Car, avant de retravailler les dialogues sur leur forme, il fallait s’occuper du fond qui, lui aussi, laissait parfois à désirer…

« Et, que penses-tu de Gontran, le cheval de feu immortel qui a échangé sa place son cavalier pour échapper à ses poursuivants et…

-Trop compliqué ; l’arrêtai-je avant qu’elle ne développe plus. »

La jeune fille qui avait déjà fait des dessins de son personnage baissa la tête, l’air déçue.

« Encore un qui va finir à la poubelle…Soupira-t-elle en déchirant la feuille.

-Mais pourquoi vouloir créer plein de personnages ? M’étonnai-je en voyant le nombre de boulettes de papier au pied de son lit.

-Je ne sais pas vraiment…J’ai simplement envie de donner vie à ce que je fais mais je ne sais pas comment y parvenir…

-Mais à quel résultat veux-tu arriver exactement ?

-Je ne sais pas non plus ; m’avoua-t-elle. J’aime simplement dessiner et je voudrais être capable de faire plus que de simples dessins vides de sens en créant une histoire autour…

-Mais tu dois bien avoir un but pour écrire, non ? Un message particulier à faire passer au travers de tes histoires ? Une ambiance spéciale que tu aimerais reproduire ? Pourquoi aimes-tu tant dessiner ?

-Je…Je veux juste être capable…de laisser quelque chose dernière moi…C’est mon souhait le plus cher ; Lâcha-t-elle d’une voix presque inaudible. »

Un court silence s’abattit entre nous et la jeune fille serra le poing sur sa poitrine tandis que, dans son regard d’émeraude brilla une détermination intense, exactement comme celle d’Angéla lorsqu’elle était décidée à faire quelque chose et je sus à ce moment-là que July ne renoncerait devant rien pour réaliser son rêve. Mais cette détermination était masquée par un voile de tristesse couvrant ses pupilles.

Avec un sourire, je me mis à tapoter sur mon bloc-notes du bout de mon crayon pour la faire sortir de ses pensées.

« Créer une histoire mémorable…hein ? Repris-je alors. C’est un but en soi. On peut donc partir là-dessus si c’est ce dont tu as envie.

-Tu…Tu le penses vraiment ? S’exclama-t-elle, ne s’attendant pas à une telle réponse de ma part.

-Evidemment. Il faut voir les choses en grand pour réaliser de grandes choses comme dirait Angéla !

-Ton amie dit vraiment des choses comme ça ? S’étonna July.

-Oui…Mais à contretemps en général…Comme lorsqu’elle a tenté de monter sur le toit de chez elle… »

Mon anecdote fit glousser mon amie qui retrouva aussitôt sa bonne humeur et son enthousiasme.

Avec ce nouvel objectif en tête, nous passâmes en revue tous livres que nous connaissions, de même que les films à succès afin de déceler tous les clichés et autres techniques sur-utilisées pour ne pas les réutiliser.

Pendant ce temps-là, je me rendis compte que July avait l’air d’apprécier particulièrement les histoires d’aventures, des explorations de terres inconnues, voire de mondes inconnus. A vrai dire, elle ne connaissait presque que des films et des romans traitant du sujet, allant de la simple expédition pour gravir le mont blanc à la colonisation de mars.

Lorsque je lui fis remarquer, elle haussa légèrement les sourcils, comme découvrant cela elle-même.

« Tiens, c’est vrai que toutes ces histoires ont ça en commun ; s’étonna-t-elle.

-Tu aimerais voyager toi aussi ?

-Pas vraiment. Je ne pense pas que je supporterais ces climats exotiques. Mais les imaginer me suffit amplement. C’est à ça que servent les histoires, n’est-ce pas ? Elles permettent de transmettre aux autres ce qu’ils ne peuvent pas vivre.

-C’est une bien jolie façon de le dire ; m’amusai-je en repensant aux dialogues de ses romans.

-Et toi, Aymeric, si tu pouvais voyager n’importe où, où irais-tu ? »

Je croisai les bras sur mon torse pour réfléchir quelques instants et la première image qui me vint en mémoire fut celle de cet hôtel au bord de la plage, en été en compagnie d’Angéla, ambre, June et de ma mère qui habitait encore avec moi et je murmurai :

« Dans le temps…

-Dans…le temps ? Répéta July, légèrement surprise de ma réponse.

-Euh…Oui…Enfin, tu vois…C’est…

-Mais je te comprends ; enchaina-t-elle avec un sourire. C’est certainement le plus beau voyage qui puisse exister. Je t’accompagnerai bien si tu y arrives un jour. »

Un déclic se fit dans ma tête lorsqu’elle dit cela et je me mis à griffonner frénétiquement sur mon bloc-notes des mots et des idées en vrac. La jeune fille ne comprit pas immédiatement ce qui me prenait mais son visage s’éclaira lorsque je lui tendis mes pattes de mouche.

« Une histoire…de voyage dans le temps ? Me dit-elle, sidérée. Mais…Je n’ai pas le niveau pour une telle histoire…

-Quelle importance ! Tu l’acquerras au fur et à mesure ! Mais une histoire de voyage dans le temps, si elle est bien tournée, sera mémorable, tu en penses quoi ? »

La jeune fille réfléchit quelques instants pendant lesquels mon cœur battit la chamade avant de commencer à dessiner quelques croquis sur son propre bloc-notes.

Du papier blanc et vierge surgirent alors deux visages, celui d’une jeune fille et celui d’un garçon devant un portail temporel et se tenant par la main. Le garçon portait un uniforme de collégien tandis que la fille semblait à peine sortie de son lit, encore en pyjama et tous deux se regardaient dans les yeux.

« Time Gate ; déclara-t-elle en me montrant son travail avec une pointe d’hésitation dans la voix. L’histoire d’un frère et d’une sœur découvrant leur ville à différentes époques…Qu’est-ce que tu en penses ?

-Oh, j’aime beaucoup l’idée ! M’exclamai-je, réellement emballé. »

Nous passâmes le reste de l’après-midi à réfléchir à cette histoire, cherchant comment faire pour garder une cohérence tout au long de l’histoire tout en construisant au fur et à mesure nos personnages.

Lorsque le soir tomba, nous avions à peine terminé de réfléchir sur le nom des deux personnages ainsi que sur les lieux et les époques qu’ils allaient traverser mais je m’étais tellement amusé que je n’avais pas vu le temps passer.

July avait parfois des idées aussi farfelues que celle d’Angéla, voire même plus et mes compétences médiocres de scénaristes n’aidaient que peu.

« Je vais demander à ma cousine ce qu’elle en pense ; finit par dire July en voyant que le soleil commençait à décliner. Je pense que d’ici la fin de la semaine, elle pourra nous donner son avis. »

-Dis-lui d’être un peu plus tendre que la dernière fois dans ce cas. J’ai vraiment eu l’impression d’être face à un prof de français mécontent en lisant ses commentaires sur l’histoire du lama…

-Peut-être n’avait-elle pas tort ; rigola la jeune fille. Faire combattre le cheval de feu et le lama invisible pendant moins d’une page était finalement un peu rapide en y réfléchissant.

-Mais on s’en fichait de ce combat ! Protestai-je. Il était là pour le remplissage et parce qu’il fallait tuer ce lama pour faire avancer l’histoire !

-C’est bien ça qu’elle nous reprochait ; déclara July, l’œil brillant.

-Et bien je suis certain que cette fois, elle ne trouvera rien à redire ! Affirmai-je, confiant.

-Nous verrons cela… »

Je laissai mon amie prendre son diner et passai dire au revoir à ma mère comme toujours et, alors que je passai le portail de l’hôpital, une voix féminine bien connue m’interpella.


https://www.youtube.com/watch?v=PPyNlaCVme0


« Eh bien, je vois qu’on s’amuse bien sans moi, j’en serais presque jalouse. »

Je me retournai en sursautant et je vis, adossée à l’un des poteaux de la rue, les bras croisés sur sa poitrine et attendant visiblement là depuis longtemps, Maya qui me dévisageait avec son éternel air moqueur et son œil vif et pétillant de malice.

« Tu pourrais répondre au moins quand je te spamme de messages ; grogna-t-elle.

-Désolé, j’ai été pris par un travail cette après-midi ; m’excusai-je en voyant effectivement une centaine de sms non lus.

-Enfin, tu fais ce que tu veux, ça ne me regarde pas ; continua-t-elle en haussant les épaules. Je suis juste venue t’apporter ce que tu m’as demandé. »

De son sac, Maya sortit plusieurs pages agrafées les unes aux autres, une dizaine en tout et mon visage s’illumina en les voyant.

« Oh, vraiment, tu as trouvé ? Merci beaucoup Ma… »

Je voulus prendre le paquet qu’elle me tendait mais à la dernière seconde, mon amie le retira et le garda hors de ma portée, le regard affichant soudain que je n’allais pas l’avoir si facilement.

« Et, tu croyais que tu allais l’avoir gratuitement après m’avoir obligée à courir dans tout Paris rien que pour te retrouver ? Déclara-t-elle d’une voix malicieuse.

-Très bien, combien tu veux encore ? Soupirai-je en sortant déjà mon portefeuille.

-Le prix d’un verre m’ira très bien ! »


https://www.youtube.com/watch?v=Wp0xitgAc4A


N’ayant pas d’autre choix et commençant à avoir faim moi-même, je n’insistai pas plus et j’allai nous trouver un restaurant bon marché pas trop loin de l’école. Sans surprise, et sans aucune gêne, Maya ne se priva pas et prit les plats les plus chers de la carte avant de me faire glisser les feuilles sur la table.

Lorsque j’attrapai le paquet, la jeune fille croisa les jambes et s’accouda avant de me lancer un regard sceptique.

« Quand même, Aymeric, ce n’est pas tous les jours qu’on me demande de trouver un éditeur de Manga. Tu écris une histoire ou un truc du genre ?

-Oui, on peut dire ça. Enfin, je ne fais qu’aider une amie…

-Toi ? Tu aides en rédaction ? Pouffa-t-elle en s’étouffant à moitié avec sa grenadine. Autant demander directement à Angéla, la catastrophe sera plus propre !

-Eh, je ne suis pas si mauvais que ça ! Protestai-je.

-Mais oui, j’y crois. Rappelle-moi ta moyenne en français cette année ? Rétorqua Maya, l’œil brillant.

-Ce…Ce n’est pas un argument ! Je peux très bien écrire une histoire si je le veux ! C’est juste que les sujets de français sur les abeilles ou les melons ne m’intéressent pas !

-Alors fais-toi éditer rapidement que je lise ton chef d’œuvre ; railla la jeune fille. Je t’ai donné toutes les cartes en main. Le reste ne dépend que de toi. D’autant plus que mes parents sont en manque de livres prometteurs ces derniers temps donc c’est le moment ou jamais.

Nos plats arrivèrent quelques instants plus tard et nous ne reparlâmes plus de ces histoires d’édition de la soirée, nous concentrant sur la rentrée prochaine d’Ambre et Angéla, ainsi que sur la rentrée des classes tout court puis nous nous séparâmes vers dix heures.


https://www.youtube.com/watch?v=rIwl2cDwStw


De retour chez moi, je me mis à bouquiner attentivement les recommandations des parents de Maya pour publier un manga. Je ne l’avais pas encore dit à July mais je voulais lui faire la surprise une fois que notre projet serait suffisamment avancé.

Heureusement que les parents de Maya tenaient une petite maison d’édition car, à en juger par toutes les conditions à remplir en temps normal, je me serais découragé en un rien de temps mais grâce au soutien de la jeune fille, j’avais un avantage considérable par rapport aux autres écrivains.

Les jours qui suivirent, nous avançâmes considérablement dans l’écriture de « time gate ». Nous avions fixé un cadre, donné des noms aux personnages, mentionné leurs objectifs et trouvé approximativement quelles époques ils allaient visiter.

July, de son côté, avait déjà terminé quelques planches représentant les décors ainsi que les personnages secondaires et les lieux importants de l’histoire.

C’est ainsi que, lorsque je revins le dimanche, je trouvai comme à chaque fois July assise sur son lit en train de lire le livre de mythologie de son oncle, un bout de papier posé sur sa table de chevet.


https://www.youtube.com/watch?v=C8CU46C7gnU


« Tiens, Aymeric, tu viens de rater ma cousine à quelques minutes d’intervalle ; déclara-t-elle en fermant son livre.

-Tant pis, je la rencontrerai bien un jour j’imagine. A-t-elle donné ses conseils alors ?

-Tu peux voir par toi-même. »

July me tendit le morceau de papier sur lequel étaient inscrites des tas d’annotations à côté des idées que nous avions travaillées avec la jeune fille…Et j’avais une fois de plus l’impression de lire la correction d’un professeur de français…

« Pourquoi restent-ils en ville ? Pourquoi partent-ils seulement tous les deux ? Pourquoi ce portail se trouve-t-il chez eux ? Leurs actions ont-elles un impact sur le présent ? Quel est leur passé ? Pourquoi choisissent-ils ces époques en particulier ? »

Je m’arrêtai là, soudain pris de vertige devant la montagne de travail considérable qu’il nous restait à faire avant d’avoir terminé. Même si ces remarques ne semblaient pas très sympathiques, la cousine de July avait raison. Il y avait énormément de points sur lesquels nous n’avions pas réfléchis et qui étaient des non-sens s’ils n’étaient pas expliqués…

« Désolée, ma cousine est un peu directe parfois mais elle cherchait vraiment à aider ; s’amusa la jeune fille en voyant mon visage perdu.

-Mais elle a raison, il faut que nous continuions à travailler cette histoire si nous voulons qu’elle soit parfaite ! Après tout, nous voulons créer quelque chose de mémorable, n’est-ce pas ? Alors il faut nous surpasser et prendre en compte tous ses conseils ! »

July acquiesça avec un sourire et nous nous remîmes au travail. Lentement, nous réussîmes à combler la plupart des failles de l’histoire, parfois par des stratagèmes un peu tirés par les cheveux mais amusants et s’accordant bien avec le ton de l’histoire.

C’est ainsi que démarra une longue conversation assez étrange avec la cousine de July. J’écrivais nos idées sur un papier, le week-end, elle venait déposer son avis, puis je corrigeais et elle continuait à donner son avis, et, par l’intermédiaire de lettres, je fis connaissance avec cette mystérieuse personne.

C’était amusant…J’avais parfois l’impression que nos discussions tournaient en véritable chat de groupe, mais sur papier…

« Pourquoi restent-ils en ville ? Me demandait-elle. »

« Parce qu’ils ont peur de s’éloigner de la machine ; je lui répondais. »

« Et ils n’ont qu’un temps limité dans chaque époque ; ajoutait July. »

« Dans ce cas, pourquoi ne prennent-ils pas le portail avec eux ? Reprenait la fameuse cousine. »

« Parce que c’est un portail énorme ! J’écrivais en gros et en majuscules. »

« Je n’ai jamais eu cette information ; rétorquait mon interlocutrice. »

Cela faisait beaucoup rire July, surtout quand elle faisait office de porte-paroles et me rapportait que parfois, sa cousine s’arrachait parfois les cheveux devant mes réponses et faisait les cents pas dans sa chambre en cherchant ce qui n’allait pas dans notre histoire, s’investissant tout autant que moi dans sa création.

De mon côté, je me renseignai toujours un peu plus auprès de Maya pour discuter d’une éventuelle publication chez ses parents et la fin des vacances passa encore plus rapidement que je ne l’aurais imaginé, me retrouvant en troisième avant même de m’en rendre compte.

Mais l’entrée en dernière année de collège ne changea en rien mes habitudes. Le midi, je continuai à déjeuner avec Angéla et les autres riant des mésaventures de la blonde, me faisant sermonner par la première de la classe de n’avoir toujours pas invité Angéla à sortir et supportant les tacles gratuits de Maya sur ma lenteur en écriture tandis que, le week-end je passai à l’hôpital rendre visite à ma mère ainsi qu’à July pour continuer notre histoire.

Etrangement, je considérais également la cousine de July presque comme une amie également. J’avais beau ne connaitre ni son nom, ni son visage, nos échanges à travers les pages du bloc-notes de la jeune fille était amplement suffisant pour moi. J’avais vraiment l’impression de lui parler réellement lorsque mon amie me décrivait ses réactions.

Les jours passèrent tranquillement, poursuivant cette routine agréable et amusante, faite de toujours plus de nouveautés sans pour autant sortir de cette routine qui s’était installée dans ma vie.


https://www.youtube.com/watch?v=VE51Xz9XD1I


Cependant, un jour, alors que l’hiver s’était déjà installé sur Paris et que la neige commençait à recouvrir les rues de la capitale, July me fit une proposition qui bouscula ces habitudes.

Nous étions en fin de journée. Le soleil s’était déjà couché sur la ville et la jeune fille dessinait en silence sur son bloc-notes les dernières scènes que nous avions écrites et qui avaient été corrigées par sa cousine pendant que je tentai d’imaginer la suite de notre histoire.

« Dis, Aymeric, est-ce que je pourrais te poser une question ? Me demanda-t-elle sans lever le nez de son bloc-notes.

-Tu viens de le faire mais dis toujours ?

-Tu aimes le duel de monstres, n’est-ce pas ?

-Oui, enfin, j’aime surtout y jouer avec Angéla. Pourquoi cette question ? Tu voudrais que je t’apprenne ?

-Oh, non, ce n’est pas ça…C’est juste que…j’ai une autorisation de sortie prochainement… »

Je m’arrêtai dans l’écriture de mon scénario en entendant ces mots. Depuis presque un an que je connaissais la jeune fille, c’était la première fois qu’elle évoquait une sortie hors de l’hôpital. Lorsqu’elle vit que je la regardais avec surprise, la fille aux yeux d’émeraude détourna aussitôt le regard vers l’extérieur, se mettant à contempler les fins flocons de neige tombant sur la ville endormie.

« Mais c’est génial July ! M’exclamai-je. Est-ce que cela signifie que tu seras bientôt rétablie ?

-Je…Je ne sais pas vraiment. C’est exceptionnel après tout. Je suis simplement invitée à aller voir ma cousine disputer un grand tournoi dans la région et il se trouve que j’ai une place de trop… »

Elle me sortit de sa poche un petit billet et je penchai la tête sur le côté, légèrement déconcerté.

« Tu voudrais y aller avec moi ? M’étonnai-je. C’est une sortie de famille plutôt s’il s’agit de ta cousine. »

Mon amie ne put s’empêcher de réprimer un petit rire moqueur en m’entendant dire cela et tenta de dissimuler son sourire derrière sa main comme elle le faisait souvent.

« Justement. C’est bien parce que ma cousine a refusé que mon oncle vienne que j’ai une place en plus.

-Vraiment ? Pourquoi ne veut-elle pas que son père y assiste ? Elle a peur de perdre devant lui ou quelque chose comme ça ?

– « Papa est dépassé et il me fait honte à me crier depuis les gradins d’invoquer Guerrier Panthère… » A-t-elle dit ; déclara July en tentant de prendre une voix lasse.

-Et bien…Dans ce cas, oui, je serai ravi de t’accompagner ; lui répondis-je, dissimulant difficilement ma propre joie. Et puis, je pourrai peut-être apprendre deux ou trois trucs pour battre enfin Angéla ! »

Sur ces mots, July me donna le billet. La date indiquée était une semaine plus tard, un samedi à partir de huit heures à Bercy.




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