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A son retour au temple, Eric vit qu'il était attendu: deux femmes de moines étaient au niveau de la porte. Surpris Eric leur demanda pourquoi elles l'attendaient. "C'est pour vous préparer au repas de ce soir". Eric les suivi, mais arrivé à la porte de sa chambre il leur dit qu'il savait tout de même se préparer, qu'il en avait l'habitude et du coup après avoir échangé un regard elles se retirèrent et ne revinrent qu'à l'heure du repas. Eric était prêt. Il savait se débrouiller en revanche il n'avait encore jamais mangé avec quelqu'un d'autre que sa mère; et une fois arrivé dans la grande salle à manger il resta devant la porte, droit, car il ne savait que faire dans ce genre d'occasion.
"- Eric!
Eric cherchait du regard qui l'avait appelé et vit le Serpent qui lui faisait signe.
– Viens t'asseoir, que nos femmes vont arriver avec les plats.
Interloqué par cette précision Eric lui demanda:
– Mais… elles vont manger avec nous non?
– Et bien en fait non, elles ont mangé à 19 heures, il y a une heure et maintenant c'est notre tour.
– Mais je ne savais pas! s'inquiéta Eric, je croyais que tout le monde mangeait ensemble… je n'étais pas là il y a une heure!
– Mais pourquoi voudrais-tu cela? Je ne comprend pas…
– Tu viens de me dire qu'elles vont nous servir, mais je ne mérite pas d'être servi puisque je ne les ai pas aidé…
La voix se perdit dans des éclats de rire: Java et quelques autres shaolins à proximité avaient entendu les mots d'Eric et en riaient aux éclats. Le Serpent leur fit un signe de la main pour qu'ils se calment: après tout Eric ne connaissait pas leur culture, et l'apprendre ferait parti de sa formation. Il devra également apprendre le maniement des armes shaolins: l'épée, le lancer de shuriken ainsi que l'utilisation du grappin. En ce qui concerne leur défense, les shaolins utilisaient leur capacité d'esquive sans égal. La fin du repas se déroula sans autre interaction du genre. A la fin du repas, le Serpent amena Eric à l'abri des regards et lui dit:
"-Si tu veux t'intégrer ici Eric, il va te falloir adopter un profil plus bas, et ne pas faire autant de réflexion à voix haute.
– D'accord, répondit Eric, mais si je ne connais pas quelque chose, il me faut bien le dire pour apprendre, non?
– Alors tâches de le faire discrètement… bonne nuit, repose toi: ton entrainement commencera demain.
– Merci Serpent, et il s'inclina en ajoutant; bonne nuit."
A huit heure le lendemain matin, il était debout, prêt pour cette première journée. On frappa à la porte et il alla ouvrir: c'était Java, qui arborait un grand sourire:
"- C'est l'heure, viens manger un bout et on part en forêt pour la journée. Les autres matins tu descendras directement pour 8 heure et à 8h30 on démarre.
– Bien, merci. Tu as bien dormi?
Java le regarda avec curiosité: personne ne posait cette question d'habitude. Finalement il décida d'être souple car après tout il ne devait s'occuper d'Eric que pour le former militairement.
– Oui, la nuit a été bonne."
Eric compris à son ton qu'il n'ajouterait rien et il fit de même. Arrivés dans la salle à manger les femmes de moines étaient là, servant les hommes. Eric alla s'asseoir et de suit deux femmes s'approchèrent pour lui proposer différents aliments. Quand elles virent qu'Eric allait leur dire qu'il pouvait le faire lui même, elles lui soufflèrent:
"- Non, ne dis QUE ce que tu veux manger: ne te fais pas remarquer comme hier; et à voix haute une des deux ajouta:
– Du miel sur les tartines?
– Oui volontiers, ça m'ira très bien, acquiesça-t-il en lui souriant, merci beaucoup.""
Puis il pu manger et à 8h30, Java se leva, accompagnés de tout les shaolins et d'Eric qui compris que c'était l'heure, d'ailleurs il avait hâte de commencer car cette ambiance le mettait mal à l'aise. Jamais sa mère n'aurait supportée ce genre de traitement, rien que pour cette raison, il était normal qu'elle ne soit pas restée.
En file indienne, les shaolins arrivèrent dans la forêt et s'enfoncèrent dans son épaisseur. Java à leur tête, marchait à bonne allure, puis il lança à voix haute "On accélère!" et il se mit à courir, les shaolins et Eric également, le but recherché étant à la fois d'améliorer son endurance et être capable de se frayer un chemin sinueux parmi des obstacles. Eric n'avait pas de difficultés dans cet exercice: le test qu'il avait franchit quelques jours auparavant avec sa mère sur le parcours du Serpent avait été nettement plus relevé et du coup, au fur et à mesure il dépassait des shaolins et se rapprochait de plus en plus de Java. Il ne le rattrapa pas et après une heure d'effort Java se retourna et dit "Allez on arrête, récupérez!" et il vit qui était juste derrière lui: Eric, qui avait dépassé chacun des autres shaolins. Quand tous furent arrivés, Java les mena au niveau de la rivière et leur présenta le nouvel exercice: "Le principe est simple: le lit de la rivière a été creusé jadis par nos ancêtres, les premiers shaolins de sorte qu'il soit de plus en plus large quand on s'approche de la falaise et de la chute d'eau. La taille commence à un mètre et termine à sept mètre de large. Il vous faut tomber dans l'eau le plus tard possible. Une fois dans l'eau, vous allez être emportés par le courant et une fois dans le lac, en bas, vous devrez escalader la falaise et recommencer, jusqu'à ce que je décide d'arrêter l'exercice. Allez-y!" Et cette fois il les laissa tous passer devant lui afin de voir leur progression. De nombreux shaolins tombèrent dans l'eau à partir des trois mètres trente, et la majorité autour des cinq mètres. Seul une poignée était encore hors de l'eau dont Eric, mais déjà, il avait failli tomber sous les yeux d'un Java qui se retenait de jubiler. Et ce qui devait arriver, arriva: peu avant les six mètres, Eric vit la rive opposée lui échapper et il fut emporté par le courant. Sans appui et dans une eau plus profonde qu'elle n'y paraissait, Eric ne put se rattraper et fut balancé avec force par dessus la falaise tant le courant était fort. La chute n'était pas très haute car il n'y avait pas plus de quatre mètres, mais une fois en bas, Eric leva la tête et vit Java et les derniers shaolins le regarder "de haut" et il sentait qu'ils lui avaient été supérieurs. Quand à Java, il savourait le moment et pensa "un partout, nous nous départagerons quand je te mettrais hors course."
Etant donné qu'Eric était le dernier à être tombé, il fut aussi le dernier à escalader et arriver en haut où tous les autres shaolins l'attendaient. Il était midi et ils étaient à bonne distance du temple et ceux qui n'étaient pas en grande forme commençaient à avoir du mal. Java, dans son rôle de meneur leur annonça que le plus simple avait été fait et la suite leur montrerait pourquoi les shaolins étaient redoutés à travers le monde. Avec cette annonce s'ensuivit un moment de flottement, Eric, lui, ne battait pas d'un cil, et il attendait simplement de connaître la suite du programme. Il n'était pas fatigué mais il s'en voulait un peu d'être tombé à l'eau.
Java les amena vers une petite clairière, non loin, où ils finirent leur journée.
"- Bon les gars, commença-t-il, passons à ce qui est l'essence de la guerre: le combat. Mettez vous en groupe de deux, si possible en fonction de votre niveau. Ensuite le but est simple: vous avez un bras pour parer les coups adverses et un bras pour porter les coups. Pour marquer un point vous devez toucher le torse de votre adversaire et quand c'est fait vous affrontez votre adversaire qui se trouve le plus vers moi."
Ainsi tous se mirent en deux lignes, l'une face à l'autre, les shaolins qui avaient réussi l'épreuve du fleuve s'étaient mis le plus proche possible de Java tandis qu'Eric s'était situé au milieu de la file. Et dès que Java donna le départ son adversaire se précipita sur Eric qui para le coup en l'envoyant vers le côté afin de s'ouvrir un angle et posta un coup sec en plein milieu du torse de son adversaire. Ce coup n'avait pas échappé à Java, qui de loin, surveillait Eric et qui n'en revenait pas: En moins de trois secondes il avait atteint le torse adverse!
Du coup, Eric attendait de savoir qui serait son prochain adversaire.
Celui-ci -qui venait donc de perdre- s'avança d'Eric et lui souhaita " bonne chance". Eric fut surpris d'entendre ceci mais cela lui faisait plaisir et il y répondit en souriant. Le combat s'engagea et Eric sentait que la difficulté ne le repousser pas dans ses derniers retranchements, et au contraire il gagnait du terrain jusqu'au moment où:
" – Aahh, arrête! Tu n'as pas le droit de faire ça! s'exclama son adversaire.
– Faire quoi? lui demanda Eric.
Autour d'eux, de nombreux groupes s'étaient arrêtés de se battre pour suivre cette scène.
– Tu n'as pas le droit d'utiliser tes pouvoirs dans ce genre de combat!
– Mais je ne les ai pas utilisés, rétorqua Eric.
– Dans ce cas, explique moi pourquoi? dit-il en s'approchant…
– Pourquoi? Mais quoi donc? s'étonna Eric. Et à peine avait-il fini de parler que son adversaire avait sauté en avant et lui toucha le torse. Il regarda alors Eric avec un sourire narquois avant d'ajouter :
– Pourquoi t'ai-je vaincu! ajouta-t-il d'une voix triomphante."
Eric regarda autour de lui et cherchait Java du regard, lequel dit à voix haute : "Allez, continuez!" et tous se remirent au combat. Eric était fou de rage! Autant il pouvait accepter une défaite ou son adversaire lui était supérieur, autant cette défaite, du à la lâcheté de son adversaire, le laissait amer. C'est alors qu'il repensa à ce que sa mère lui avait enseigné "ne fais pas confiance trop vite" et il compris pourquoi elle lui avait présenté l'espèce humaine comme multi faciale car l'Homme est capable du meilleur comme du pire et est rempli de contradictions. Lorsque l'adversaire suivant se présenta face à lui, Eric lui lança un regard qui voulait dire "tu n'as aucune chance". Et en effet dès que le combat s'engagea, la différence de niveau était visible. En moins d'une minute Eric atteint le torse de son adversaire avec bien plus de force que précédemment, puis il se tourna vers le prochain combattant. Quand il vit qu'il s'agissait de l'homme l'ayant trompé il le fusilla du regard et dès le début du combat il se jeta sur lui. L'autre était tellement sur la défensive qu'il reculait très rapidement et à un moment il se retrouva adossé à un arbre.
"-Tu ne tentes pas de me feinter? demanda Eric d'une voix des plus sèches. L'autre ne bougeait pas : il commençait à prendre la mesure de son erreur. Eric poursuivit :
-Tu devrais être en train de demander pardon pour ta couardise et ta lâcheté.
-Je suis désolé, s'exécuta-t-il, excuses moi, implora-t-il les yeux plein de terreur car il se demandait ce qu'Eric lui réservait.
-Ce n'est pas à moi que tu dois demander pardon, mais à tous l'ordre shaolin. Ce que tu viens de faire est une honte et une humiliation pour cette armée."
Un silence s'ensuivit. Eric avait touché la corde sensible : le sentiment d'appartenance. C'est alors que le shaolin fautif se mit à genoux, et, s'adressant à l'ensemble des shaolins présents il dit "veuillez m'excuser mes frères, mon comportement ne convenait pas."
Eric lui tourna le dos afin de se replacer et quand il fit volte face il vit son adversaire, les yeux exorbités et rouge colère, fondre sur lui à une vitesse folle mais cette fois Eric s'y attendait et Java avait compris "il va lui faire ce qu'il m'a fait" pensa-t-il immédiatement. Et il avait raison. Eric ralentit le temps à une vitesse affolante, il prit le temps de regarder son adversaire dans les yeux et il lui dit : "tu ne seras jamais assez rapide pour moi petit homme, et un conseil : n'essais plus jamais de me surprendre", puis avec beaucoup de douceur et de nonchalance il lui toucha le torse et le temps reprit sa vitesse réelle. Java dit alors "bon, on arrête tout. Vous vous êtes bien battu, c'est l'heure de rentrer : les dix derniers auront une pénalité". Et chacun donna le meilleur de soi afin de ne pas être pénalisé. Java et ses troupes arrivèrent, puis Eric. Les dix derniers eurent donc une pénalité : ils n'auraient pas le droit de dormir cette nuit et ils monteraient la garde à l'extérieur du temple. Le soir, peu avant le repos, on frappa à la porte de la chambre d'Eric qui alla ouvrir : sur le palier se tenait Java qui lui dit :
"-Juste pour te dire que tu dois éviter d'utiliser tes pouvoirs lors des entrainements Je comprend bien pourquoi tu en as fait usage et c'est pour ça que je n'ai rien dit, mais à l'avenir, évites ce genre de situation.
-D'accord Java, merci, acquiesça-t-il, et Java s'en retourna à ses occupations."