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Notre Utopie
cmawesome
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Notre Utopie posté le [06/09/2016] à 22:41

Citation de Aron Le [06/09/2016] à 22:27

C'est bien que continu ta fic malgré le non-retour. J'essayerais de la lire quand j'aurais l'envie dans les semaines à venir.


Merci ^^

et oui j'écris quand meme d'abord parce que ça me plait 🙂


https://www.youtube.com/watch?v=d4gqsJ3Fz1k

Aron
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Notre Utopie posté le [06/09/2016] à 22:47

Et c'est la bonne mentalité. Après me connaissant, je fournirais un pavey, qu'il soit rageux ou non après lecture comme ce que j'ai fais à Dai et Heart. C'est toujours cool d'avoir un retour du type pavey.


cmawesome
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Notre Utopie posté le [06/09/2016] à 23:12

Citation de Aron Le [06/09/2016] à 22:47

Et c'est la bonne mentalité. Après me connaissant, je fournirais un pavey, qu'il soit rageux ou non après lecture comme ce que j'ai fais à Dai et Heart. C'est toujours cool d'avoir un retour du type pavey.


ça ne me gene pas; je prend tout ^^

par contre ne t'attend pas à ce que l'oeuvre s'arrette tot ^^ on est vraiment qu'au tout debut là 🙂


https://www.youtube.com/watch?v=d4gqsJ3Fz1k

cmawesome
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Notre Utopie posté le [07/09/2016] à 16:14

Chapitre 9 : La force shaolin



Spoiler :


Pour seule réponse Eric lui jeta un nouveau regard de dédain et se mis en position de combat. Son ennemi, le voyant sans arme sourit de manière sauvage, presque dénaturée. Puis il se projeta vers l'avant…leva son glaive et avant de le rabattre il s'était déjà pris une pluie de coup. Eric avait choisi de couper le souffle de son adversaire et avait enchaîné une demie douzaine de coups rapides dans les cotes et quand le glaive retomba, Eric était déjà derrière et l'attaquait toujours aux cotes enchaînant les crochets rapides puis avant que le cuisinier ne se retourne il lui attrapa les chevilles et le fit basculer face première contre le sol et mis ses genoux sur les omoplates de sa victime et lui pilonnait à présent le crane, la nuque, tout ce qui passait à sa portée. Le moine cuisinier avait beau se débattre, il n'avait pas la force de l'âge d'Eric et il en perdait la volonté du combat si chère à l'ordre shaolin. Au bout d'un moment Eric se releva et le cuisinier pensa alors que c'était grâce à un mouvement de dégagement de sa part qui avait enfin porté ses fruits, mais la vérité était bien loin de cette idée.

En effet devant une telle domination, devant la raclée humiliante qu'Eric infligeait au cuisinier, cinq parmi les autres cuisiniers se mirent à intervenir afin d'empêcher Eric de continuer à malmener leur chef. Pourtant à peine avaient-ils bougés qu'Eric s'était relevé et se dirigé vers celui le plus à droite, le plus éloigné des autres, et quand il en fut assez proche il lui sauta dessus d'un bond qui rappelait ceux de Morgana, et le plaqua au sol avec autorité. Mais à peine l'avait-il fait tomber que ses compagnons sautèrent eux aussi sur Eric. Mais à présent Eric avait pris de l'assurance et savait quand il devait utiliser son pouvoir, et à ce moment précis, il était le temps d'en user toute l'étendue. Quand il vit les quatre assaillants tout près de lui il su donc que c'était le moment opportun et il figea le temps au beau milieu de leur saut, s'enleva d'en dessous puis se mis tranquillement derrière eux et le temps se remit à tourner normalement et les quatre corps s'écrasèrent en retombant, telles des poupées de chiffons.

C'est alors que le chef shaolin se leva et dit à haute voix:

"-L'heure est venue de mettre un terme à ce combat. Il est évident qu'Eric est supérieur à Mousta, et je ne veux pas de sang, pas en ce lieu du moins. Puis il se tourna vers Mousta et ajouta, vas te reposer car nous aurons besoin de toi en cuisine dès demain matin"; et Mousta, visiblement ébranlé et exténué de cet affrontement, sorti de la pièce, la tête basse. Simultanément c'est là qu'Eric vit que Mousta n'était en réalité qu'un vieil homme dont le corps était courbé; probablement le résultat de nombreuses années de rudes combats au sein des forces shaolins. Il était tout juste plus grand qu'Eric mais visiblement pesait bien trop pour se permettre des déplacements hors norme.

La nuit d'Eric lui paru une éternité. D'habitude il s'endormait plutôt vite et se reposait pleinement pour le lendemain mais cette nuit il se posait de nombreuses questions sur le réel sens de sa présence au temple shaolin. Pourquoi les femmes ne pourraient elles pas profiter des même avantages que les hommes et de ce fait aussi participer aux entraînements et finalement faire autre chose que de s'occuper des taches ménagères…nul doute que plusieurs d'entre elles pourraient se révéler être de puissantes combattantes pensait Eric, d'autant plus que le chef shaolin avait éludé cette question à la fin du combat. Pourquoi ? Et se faisant il repensait à la soirée qui s'achevait à peine se demandant aussi ce qu'il allait réellement advenir du sort de ces femmes.

Le lendemain matin-ou plutôt quelques heures après cette intense réflexion, Eric se leva comme à l'accoutumée et alla se préparait en s'attendant à attirer une nouvelle fois les regards de ses compagnons et les messes basses dans la grande salle.

Ce qu'il y vit fut d'un autre genre. Les tables n'avaient pas été remises en place depuis la veille ni même nettoyées et plusieurs femmes pleuraient dans les quatre coins de la salle, certaines étaient même à genoux en train de supplier les quelques hommes qui se tenaient devant elles et qui les empêchaient de nettoyer les restes de la veille. Lorsqu'Eric fit son apparition sur le seuil de la porte de la salle il découvrit Mousta qui se tenait debout; l'arme à la main prêt à en découdre une nouvelle fois.

"-Hier soir tu m'as pris par surprise et j'ignorais tout de ta force mais aujourd'hui je suis apte à te faire taire à tout jamais; lança-t-il sur un ton de défi.

-Ou sont les chefs shaolins ? N'a-t-on pas dit hier que nul sang ne serait versé en ce lieu ? demanda Eric surpris.

-C'est bien le cas, répondit Mousta ignorant au passage la première question, c'est pour cela que nous allons nous affronter immédiatement dehors et si tu refuses mes hommes exécuteront ces quelques femmes qui ont cru que tu incarnerais le symbole de leur révolution.

-Tu en es donc resté à ce qui s'est passé hier soir; bien. Je te suis mais que tes hommes viennent dehors et les laissent en dehors de notre différend; ajouta Eric en désignant de la tête les femmes toujours recroquevillées dans les quatre coins de la pièce".

Mousta fit un geste à ses hommes et ceux-ci retirèrent leurs armes des visages de leurs otages pour suivre les deux antagonistes jusque devant l'entrée du château. Le combat allait donc se déroulait juste devant cette place forte; ce soit disant havre de paix ou Eric s’entraînait pour partir en guerre un jour ou l'autre. Le lieu semblait pourtant si paradisiaque sur cette plaine verte de fraîcheur parcouru par un vent doux en cette matinée si particulière. Les deux hommes prirent leur souffle plusieurs fois afin de faire descendre leur taux d'adrénaline qu'incombait pareil événement puis se mirent en position de combat, Mousta armé ce jour d'une lance bien aiguisé et de taille moyenne tandis qu'Eric n'avait rien de plus que son corps.

Et tout doucement l'un se rapprocha de l'autre et le combat commença. Cette fois pourtant Mousta avait élaboré sa stratégie; il ne se contentait pas de charger Eric avec violence mais plutôt de lui lancer des petits coups rapides afin d'éviter un contre comme la veille. Il en fut ainsi durant quelques minutes puis Eric constata que le but de la manœuvre était autre : les acolytes de Mousta s'avançaient eux aussi tout doucement mais cette fois il s'était auparavant attaché les uns aux autres d'une corde afin d'éviter tout déséquilibre dans leur assaut. Eric comprit alors pourquoi ils étaient sorti de la grande salle; ici à l'extérieur il n'y avait aucun élément qui pourrait couper cette corde ou lui permettre de se mettre à l'abri en utilisant le décor. Quand à leurs déplacements lents, ils leur permettaient de ne pas se faire contrer avec brutalité. "En cela réside finalement la force shaolin pensa Eric. Ils sont capables même après une humiliation de se relever et de repartir au combat avec leur atout". Voilà donc Eric cerné par cette petite horde de shaolin prêt à en découdre avec lui de façon virulente. Leur tactique était si au point et Eric si peu préparé à un tel assaut qu'il ne parvenait pas à faire usage de son pouvoir dans les conditions optimales et ralentir le temps face à des adversaires aussi lent pouvait-il seulement être efficace ? La perspective de voir son pouvoir contré par ces adversaires envahissait Eric au fur et à mesure du combat. Les assaillants finirent par l'attraper et le plaquèrent au sol. Profitant de l'avoir stoppé ils envoyaient un maximum de coup sur le jeune homme qui commençait à être en très mauvaise posture.

Eric en son for intérieur se sentait battu. Il repensait à Morgana, sa maman pleine de tendresse pour lui qui pensait de lui qu'il était prêt pour intégrer les forces shaolins. Il imaginait la déception que cette dernière ressentirait en apprenant la mort de son unique enfant. Des larmes coulaient le long du corps d'Eric se mêlant aux éclaboussures de sang issues de l'assaut de Mousta et ses hommes. Tout paraissait flou…Eric sentait sa tête tourner..ça n'allait vraiment pas… Soudain un bruit retentit autour d'eux et l'assaut pris fin. Grand, brun, portant sa cape de couleur violette et dévoilant une dague aiguisée telle une lame de rasoir; un homme dont les yeux étaient sensiblement les même que ceux de Morgana se dressait devant Mousta et les autres; il y avait dans son regard quelque chose qui était effrayant; tel un volcan endormi se réveillant après de nombreux siècles paisibles. Lorik Traptrisky avait choisi d'intervenir en faveur de son neveu. Sa fureur était telle que Mousta et ses acolytes sentait comme une sorte d'aura qui les entourait. Et ce qui devait arriver arriva… Les quelques minutes qui suivirent l'apparition de Lorik furent brèves mais pas moins sanglantes. les corps des cuisiniers tombaient les uns après les autres à la façon d'un plat dans lequel on jette des ingrédients. les coups que portaient Lorik étaient secs et précis; ils touchaient systématiquement le cœur de ses adversaires qui se vidaient à présent de leur sang sur cette belle herbe sur laquelle ils allaient reposés en paix. Il ne restait que Mousta, seul, debout, blessé et qui se tenait encore tant bien que mal debout. La terreur régnait dans son regard et celle-ci s'intensifiait toujours plus quand il posait ses yeux sur ses camarades tombés au combat.

"-Nous pouvons encore trouver un arrangement Lorik…commença-t-il en se mettant à genou.

-Je ne pense pas cela possible Mousta, répliqua sèchement Lorik dont la voix était dure et impassible.

-Je…je ne…balbutiait Mousta. Je ne voulais pas de tout cela!! S'exclama-t-il enfin en lançant un regard perdu tout autour de lui.

-Et pourtant tu as provoqué aujourd'hui même Eric tout en menaçant de morts de nombreuses femmes. Elles nous ont appris ce détail il y a deçà quelques minutes. C'est une faute impardonnable et c'est pourquoi j'ai lancé à mon tour un défi de mort contre toi. Comme tu le sais; lorsqu'un des chefs shaolins lance un défi de mort; le principal concerné n'a pas le choix d'accepter contrairement à hier ou Eric pouvait refuser le tien.

-Nooooonnnn, exulta Mousta en saisissant son arme; je..je ne veux pas mourir….

-Peut être t'aurais-il fallu y penser plus tôt Mousta. C'est fini; ajouta-il en levant sa dague.

-Ne fais pas ça s'il te plait, dit alors une voix s'élevant de derrière Lorik. C'était Eric qui s'était relevé tant bien que mal, un œil enflé et le visage recouvert de son propre sang, il boitait pour se rapprochait de Lorik.

-Comment ? lui demanda Lorik totalement surpris par cette intervention de son neveu.

-Je le veux vivant…il faut qu'il fasse changer les choses en cuisine, qu'il permette aux femmes de changer de statut ici, que les règles les englobent elles aussi car le jour ou nous serons en guerre il faudra qu'elles sachent se défendre convenablement."

Un silence pesant s'ensuivit durant lequel les trois hommes se regardaient tour à tour. Eric faiblement debout; Lorik prêt à achever Mousta et ce dernier encore à genou et rempli de désespoir et de honte.


https://www.youtube.com/watch?v=d4gqsJ3Fz1k

cmawesome
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Notre Utopie posté le [20/09/2016] à 22:38

Spoiler :


Chapitre 10 : Le tribunal Shaolin

Ce fut Lorik qui mis un terme à ce moment de flottement:

"-Es-tu conscient qu'il n'aurait jamais eu le même geste pour toi Eric ? demanda-t-il en se tournant vers son filleul toujours bien amoché mais qui s'efforçait de rester debout malgré la douleur qui le traversait.

-Oui je le sais bien…répondit Eric en un souffle.

-Mais alors pourquoi le laisses-tu vivant ? Lorsque tu seras parti d'ici; dans pareille situation il te faudra achever tes ennemis. Pas leur laisser la moindre chance de s'en reprendre à toi. Jamais; entends-tu ? insista-t-il.

-Oui je le sais Lorik…mais ici c'est différent. On peut changer des choses en le gardant vivant. Puis après un moment d'hésitation il ajouta : Mort il ne sert à rien.

-C'est ton choix et je le respecte; allons-y." Et il adressa un mouvement de tête à Mousta lui faisant comprendre qu'il devait à présent se lever et faire le chemin vers la grande salle qui allait servir de tribunal.

A leur retour dans la salle, les femmes étaient en train de s'afférer autour des nombreuses tables afin de les rendre propre; elles y distribuaient les plats à la troupe de Java qui se préparée déjà à partir s’entraîner. En entrant le temps sembla s'arrêter devant cette étrange scène et pour une fois les pouvoirs d'Eric n'étaient pas en cause. Mousta avançait devant les deux autres, il n'était plus que l'ombre de lui même, la mine réprobatrice et le regard vide. Venait ensuite Lorik, droit comme un "i" et qui allait d'un pas conquérant vers la table des chefs shaolins; et enfin Eric qui tenait encore debout de façon miraculeuse; exténué du combat qu'il venait d'endurer. Puis une voix parla; celle du grand chef shaolin :

"- Lorik!! Que se passe-t-il encore ? exigea-t-il sans la moindre bienveillance dans la voix.

-Mousta a déloyalement agressé Eric au petit matin. Lui et ses hommes ont failli le mettre en pièce. Il s'en est fallu de peu pour que j'arrive les séparer un à un. J'allais exécuter Mousta mais Eric a insisté de façon plutôt incompréhensible à ce que je le garde vivant.

-Ce n'est pas exactement ça… Eric malgré les coups et blessures arrivait à suivre le cours des événements bien que cet effort lui demande beaucoup d'énergie. Pour la première fois depuis son arrivée chez les shaolins il sentait la difficulté; la vraie, celle qui pousse un être à se sublimer au-delà de ses capacités, celle qu'il était venu chercher. Le chef des shaolins alla reprendre la parole mais Lorik le devança; grimaçant:

-Oui à un détail prêt. Il souhaite que le fait d'épargner Mousta permette un changement de notre système de gestion notamment du coté de la vie des femmes.

-Tu aurais pu attendre que toutes les femmes sortent avant d'en dire plus Lorik…lui répondit le chef shaolin, sous les regards des femmes partagés entre la surprise des unes et la curiosité des autres.

-A quoi bon leur cacher ? Eric avait lancé cette phrase avec plus de force que les quelques mots qui avaient précédés. Constatant que nul ne répondait, il poursuivi: ne méritent-elles pas le respect, la possibilité d'être traité en égale ? C'est tout de même aberrant que dans une communauté comme celle des shaolins la sagesse ne soit pas une vertu primordiale.

-Tais toi donc Eric. La voix du chef shaolin retentit avec plus de force que celle de son interlocuteur. En tant que fondateur de cet ordre; et rescapé de la guerre qui a ravagé la planète je ne peux pas laisser un jeune garçon inexpérimenté comme toi me dire ce qu'il convient de faire. Je ne tolère pas les débordements; hors depuis ton arrivée tu les multiplies mettant en cause jusqu'au fondement même de cet ordre. Si tu ne te calmes pas je vais devoir prendre une mesure qui ne fera ni tes affaires ni les nôtres.

-Quand vous dites "nôtres" j'espère bien que vous ne pensez pas à ces femmes…vous les utilisez comme de simples instruments…elles n'ont jamais un jour de repos; pas un remerciement et vous trouvez cela normal. Je ne souhaite pas une révolution comme certains ont pu le croire. Je voudrais juste qu'elles puissent manger en même temps que les hommes; cela me parait plus convivial. Qu'elles puissent avoir accès à des techniques de défense basique afin de pouvoir savoir comment réagir le jour ou elles seront confrontées à un problème.

-S'en est assez Eric. La discussion reprendra plus tard; ton entrainement avec Java va commencer sous peu; manges un bout et allez-y. Et ne discutes pas mon ordre." Sa voix était dure, métallique et elle ne laissait pas la place à une réponse de quiconque dans cette salle.


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cmawesome
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Notre Utopie posté le [09/10/2016] à 12:15

Chapitre 11 : La valeur du shaolin réside en son courage



Spoiler :



Eric lui jeta un regard bien sombre mais dans l'état des choses il estima qu'il ne pouvait mieux faire et appliqua l'ordre. De l'autre coté de la table; Java était incrédule. Eric ne pouvait logiquement pas s'entrainer dans pareil état. C'est pourtant ce qui allait se passer. Eric mangea rapidement un ou deux morceaux que lui apportèrent deux femmes et il se leva prêt à continuer une journée qui avait commencé depuis la veille. "Fais attention à tes arrières Eric" lui chuchota une des deux femmes; la même déjà qui lui avait empêché de commettre un impair lors d'un précédent petit déjeuner quelques longues semaines auparavant. Eric sachant désormais que ses moindres faits et gestes pouvaient se retourner contre lui ne lui accorda pas un regard ni même un geste. Il se leva donc et suivi Java et les autres en direction de la foret comme à leur habitude. Java juste avant de lancer la course eu un léger mouvement vers l'arrière pour voir si tout le monde était prêt. Il n'avait jamais eu ce genre de geste jusqu'alors mais quelque part en lui il sentait qu'Eric, en s'étant ainsi dressé devant le chef shaolin, avait quelque chose de plus que toutes ces hordes de soldats qu'il avait entrainé, fait suer, et vu défiler au fur et à mesure des années. L'entrainement commença donc et forcément Eric était loin de produire les même résultats qu'à l'accoutumée. Tantôt il trébuchait sur une liane au sol; tantôt c'était une branche ou un feuillage qui lui venait sur le visage sans qu'il ne réagisse. Ainsi sa progression était des plus difficiles. Ils arrivèrent à la rivière et commencèrent à sauter; Eric ne pue franchir les trois mètres. Il boitait et sans appui il ne pouvait strictement rien faire. Il du nager; grimper et recommencer l'exercice un nombre record de fois. Pourtant lorsque Java annonça la fin de l'exercice il savait que le plus dur restait à venir. Et en effet lors des combats purement physique il eut un mal fou à se débarrasser de certains adversaires et au bout d'un moment il commença à perdre sans que cela ne cesse. A la fin des combats Eric ne tenait debout que parce qu'il s'était adossé à un arbre. Tout les muscles de son corps tétanisés; il tremblait fortement…"On rentre!" lança inévitablement Java et Eric savait qu'il aurait beau tout donner, ce soir il serait de garde. C'est effectivement ce qui se produisit. Eric rentra le dernier; cinq bonnes minutes après les premiers. Il fila directement vers sa chambre pour se laver sous le regard de la troupe. Il n'avait en tête qu'une idée : enlever son propre sang, séché, et qui depuis ce matin le salissait, lui donnant une mine encore plus faiblarde. En entrant dans sa chambre Eric apprécia le calme qui y régnait. Il alla se laver en profitant un maximum du léger confort que cela lui offrait. Ces moments dans sa chambre, isolé du reste de la forteresse, lui procurait plus de plaisir que le reste de la journée. Cela lui permettait de se souvenir de sa première nuit ici, au coté de sa mère. Quand il eut fini de se laver et de s'habiller, Eric sorti de la salle de bain; déjà prêt à redescendre pour essuyer ce rituel qui veut que les derniers rentrés veillent sur le château une nuit durant. Cela avait cet inconvénient d'être totalement épuisé pour le lendemain mais par ailleurs cela offrait également la possibilité de ne pas aller à l'entrainement le jour d'après. Eric était perdu dans ses pensées quand une voix l'interpella pour le ramener sur terre :

"-Bonsoir Eric. Il s'agissait de la femme qui lui avait dit de faire attention le matin même. Elle parlait d'une voix d'une douceur indescriptible.

-Oh! Eric surpris de cette visite se demandait ce que cela signifiait. Comment se fait-il que vous soyez ici?

-Et bien je suis venu voir comment tu te sens. On ne peut pas dire que tu as eu la meilleure journée de ta vie aujourd'hui…

En réponse à cela Eric haussa les épaules comme pour signifiait qu'il n'avait pas vraiment envie de repenser à cette journée marathon. Elle reprit donc toujours de sa voix douce. Une voix si belle et mélodieuse :

-Je m'appelle Kaori et je m'occupe de la partie nettoyage de cette demeure. J'ai trente cinq ans.

-Mmmhhh…je veux pas te paraitre impoli Kaori; mais pourquoi tu me dis ça ? Je veux dire par là…j'ai pas énormément de temps avant de devoir descendre, lui répondit Eric, prit de cours par le décalage entre sa situation et la scène qui se déroulait devant ses yeux.

-Ne t'en fais pas je comprend que tu sois pressé mais juste je voulais te témoigner mon soutien dans ce que tu fais depuis ton arrivée ici. Sur ces mots Kaori marqua une courte pause le temps de se passer les mains dans les cheveux d'une couleur dorée et ornée d'une petite fleur de lotus. Elle repris la parole pour ajouter : Tu sais, le jour ou tu as débarqué et ou tu nous as dit que tu savais te préparer et te servir à table nous avons parlé en cuisine entre deux services; et à l'abri des oreilles indiscrètes des hommes et il se trouve que deux tendances se sont dégagées.

-Ah c'était si choquant que ça ? lui demanda Eric mi-interloqué, mi-amusé de l'anecdote.

-Disons que c'est la toute première fois que quelqu'un d'autre que les cuisiniers vient nous rendre visite en bas. Du coup la première tendance est venue de quelques unes "traditionnalistes" pour ne pas être grossière envers elles qui ont trouvé le geste fortement déplacé. Mais en ce qui concerne la plus grande majorité je pense qu'elles ont plutôt apprécié ton intervention même si elles ne l'avouent pas publiquement.

-Donc en fait tu ne sais pas vraiment ce qu'elles en pensent si elles n'ont rien avoué…marmonna Eric."

Soudain un bruit se fit entendre dans le couloir : quelqu'un montait les escaliers pour les rejoindre. "Vas dans la salle de bain" siffla Eric a Kaori qui était effrayée et osée à peine bouger. Eric la pris lui même et alla la déposer à la salle de bain. Au même moment quelqu'un toqua à la porte et l'ouvrit en disant "Eric c'est l'heure d'aller monter la garde" c'était la voix de l'homme qu'Eric ne voulait surtout pas voir à ce moment précis : celle de Java. Discrètement Eric fit un geste à Kaori pour lui signifier de rester calme et silencieuse et il tira la chasse d'eau; puis il sorti de la salle de bain en s'étirant et en répondant "oui je sais, j'arrive" devant la mine de Java, interdit.

Sans un mot ils prirent la direction du hall d'entrée ou ils se séparèrent, Java se dirigea vers la salle à manger tandis qu'Eric rejoignit ses neuf compagnons de fortune pour la nuit. L'un d'entre eux s'adressa à Eric et lui dit "comme c'est la première fois que tu passes une nuit dehors tu as le choix de ton poste. Tu as le choix entre une des quatre façades du château." Pour seule réponse Eric regarda autour de lui et désigna d'un geste de la main la porte centrale ou ils se trouvaient. En effet s'il pouvait s'éviter de marcher davantage jusqu'à un autre poste de surveillance c'était tant mieux pour lui. Ils se répartirent ensuite par équipe de deux; et s'attribuèrent les autres rondes à effectuer puis chaque groupe prit la direction qui lui était destiné. Eric resta donc non loin de la porte en compagnie d'un shaolin qui avait comme lui fini en dernier son entrainement aujourd'hui. Méfiant, et se rappelant des paroles matinales de Kaori, Eric s'adressa à lui à voix basse:

"-Pendant ces rondes on a le droit de faire quoi au juste ?

-Ben, c'est à dire que je ne sais pas vraiment…on m'a jamais vraiment expliqué en fait…lui répondit l'autre lui aussi à voix basse.

-D'accord…je vois, reprit Eric. Donc dis moi plutôt ce que tu as l'habitude de faire quand tu fais cette ronde-ci.

-Je n'ai jamais fait cette ronde. je suis arrivé juste quelques jours avant toi ici et j'ai eu beaucoup de mal à m'adapter au rythme d'entrainement. C'est si dur je trouve. Pas toi ?

Eric marqua un temps d'arrêt ou il regarda son compagnon, se demandant s'il était réellement sérieux ou non, car lui même jusqu'alors n'avait rien trouvé de si dur dans ces entrainements. Il décida donc d'éluder la question pour le moment car il ne voulait pas que son compagnon nocturne se sente mal en apprenant ses pensées :

-Au fait je ne me suis pas présenté; je m'appelle Eric, et toi ? dit-il avec un sourire qui le fit ensuite grimacer à cause des cicatrices autour de ses lèvres. Mousta et sa bande avait fait du beau boulot pensa-t-il.

-Je m'appelle Jordan; et je sais comment tu t'appelles. On t'a suffisamment vu bouger dans tout les sens depuis ton arrivée. Honnêtement cela m'arrange parce que ça m'a permis de me fondre dans la masse. Quand j'étais nouveau on se moquait pas mal de moi…Maintenant ça va beaucoup mieux et je me suis même fait des amis! ajouta-t-il enthousiaste.

-Ah, content que ça t'ais arrangé alors, répondit Eric ravi de voir qu'il n'avait pas besoin de relever la question de son interlocuteur."

Leur petit dialogue fini, les deux jeunes hommes se reconcentrèrent sur une activité relativement ennuyante : la surveillance. Il fallait scruter d'éventuels ennemis qui n'étaient jamais venus. Une activité qui relevait de nombreuses questions pour Eric. Comment se faisait-il qu'aucune caméra; aucune technologie parmi les plus modernes ne s'occupent de relever toute possible trace de quelconque indésirable ? Quoiqu'il en soit Eric en était arrivé à devoir passer cette nuit dehors à monter la garde pendant que d'autres mangeaient, riaient et dormiraient sans se préoccuper le moins du monde de la façon dont les choses devaient évoluer depuis le combat contre Mousta. Une heure passa ainsi dans le silence; rompu de temps à autres par l'envol de quelques chauves souris au loin. Puis les shaolins sortirent de table; et un par un passèrent non loin d'Eric et Jordan sans même leur accorder un regard. Puis les chefs qui firent de même. Quelques minutes plus tard alors qu'il n'y avait plus personne dans les couloirs des bruits de pas se firent entendre. Les femmes arrivaient en nombre depuis le sous-sol afin de récurer la grande salle "comme si les hommes et elles; en mangeant ensemble n'auraient pas pu le faire ensemble pour aller plus vite" pensa Eric en son for intérieur. A leur passage, plusieurs femmes les regardèrent et leur firent un signe de la main. Eric leur répondit en levant la main tandis que Jordan fit un timide mouvement de tête donnant l'impression qu'il souffrait d'un torticolis. Une fois qu'elles étaient toutes passées Eric se retourna vers Jordan et lui demanda :

"-Les femmes te gênent tant que ça pour que tu aies une réaction si bizarre ? s'étonna-t-il.

-Et bien je t'avoue que je me sens pas spécialement à l'aise avec…oui…murmura Jordan en baissant la tête car il notait dans la voix d'Eric ce qui semblait être un reproche. Eric d'ailleurs perçu le ressenti de son interlocuteur et aussi lui dit:

-Tu sais Jordan, tu as parfaitement le droit de penser différemment de moi. Je ne veux pas forcer les gens à aller dans le sens contraire à leur pensée. Moi ce qui me gène c'est de voir que ces femmes sont bafouées et ne peuvent en rien avoir le droit à un peu de politesse et de convivialité. J'ai grandi avec ma mère en Russie; et là bas nous faisions tout ensemble donc je n'ai pas pour habitude d'exclure quelqu'un pour une raison aussi banale que son genre; expliqua-t-il. Au souvenir de sa mère, un coté nostalgique et passionné s'était ravivé en lui.

-Je vois; répondit Jordan surpris de cette révélation. Mais elle n'avait pas peur ? Et puis à ce qu'il parait la Russie est froide; détruite; invivable!

-Ben…commença Eric…c'est à dire qu'on a pas eu le choix, donc il a fallu s'adapter.

-Ah je vois…" Mais il ne continua pas sa phrase.

Devant eux, quelque chose avait fait du bruit. Un son qui provenait de la foret dans laquelle ils allaient s'entrainer chaque jour. Prudemment Eric commença à se préparer; un combat encore ? Serait-ce vraiment la poisse au point que la seule nuit de garde ou il se passerait quelque chose aurait lieu quand Eric devait monter la garde ? Il fallait tout de même rester prudent.

"-Attends que comptes-tu faire ainsi ? lui demanda immédiatement Jordan, bien qu'il sache ce à quoi Eric pensait. Dans sa voix, la tension et la peur était palpable.

-Plutôt que de me dire ça tu devrais toi aussi te mettre en position de combat. C'est pour ce genre de moment que nous sommes formés à nous battre.

-Oui tu as raison…reprit Jordan, pas si convaincu que cela. Sa voix en disait long sur son état d'esprit; il était terrorisé.

Le bruit se précisait tout doucement; comme s'il jouait avec eux.

-On devrait aller chercher de l'aide, dit Jordan convaincu qu'il devait à tout prix éviter l'affrontement. Je…J'y vais…

-Non attends, commença Eric, mais déjà Jordan était parti en courant et criait "alerte; danger" à tue-tête à travers les couloirs."

Super; me voilà seul et affaibli de la journée pensa Eric. C'est bien ma veine…Mais derrière lui un bruit de pas se fit entendre. Se pouvait-il que Jordan soit déjà de retour avec les renforts ? Se pouvait-il qu'il se soit ravisé et revienne prêter main forte à Eric ? Pour toute réponse, une voix parla, une voix belle et mélodieuse :

"-Il semblerait que tu aies besoin d'un petit coup de main, Eric."


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cmawesome
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Notre Utopie posté le [09/10/2016] à 23:46

Chapitre 12 : Une nuit pas si inutile



Spoiler :


Eric reconnut cette voix immédiatement. Il inclina légèrement la tête en sa direction -juste assez pour ne pas non plus perdre de vue le lieu d'ou provenait le bruit étrange-et découvrit le visage de Kaori. Derrière elle, un petit attroupement de femmes observait la scène en silence. Le bruit repris de plus belle à l'approche de Kaori. Eric lui adressa la parole à ce moment :

"-Quelque chose me dit que tu sais ce dont il s'agit.

-C'est exact; lui répondit Kaori. Presque tout les soirs, après avoir nettoyé la grande salle; nous autres avons pour habitude de sortir prendre l'air. C'est le seul moment ou nous pouvons le faire, ajouta-t-elle avec un brin de déception dans la voix.

-D'accord je vois…mais qu'en est-il en de ce bruit ? Cela pourrait m'être utile de savoir si il y a danger ou non; surtout aujourd'hui en fait.

-Rassures toi; il n'y a rien de dangereux derrière ce bosquet," repris-t-elle en se dirigeant vers un petit buisson tout près sur la gauche. Elle mis le bras juste derrière et dit à voix basse "allé sors de là toi; c'est rien, allé…" et Eric respira un grand coup en découvrant que le bruit provenait en fait d'un jeune cerf. Le cerf n'avait pas encore de longs bois et il semblait intimider devant tant de personne. Comprenant ce qui gênait l'animal; de très nombreuses femmes s'en retournèrent au château pour aller dormir laissant ainsi Eric; Kaori et une autre femme sur place. A partir du moment ou le comité fut restreint, l'animal se laissa plus facilement approché par Kaori. Cette dernière expliqua à Eric :

"- Ce petit cerf était blessé il y a de ça quelques semaines. Nous l'avons trouvé ici même un soir et nous l'avons soigné; depuis, chaque soir il revient par ici et dès qu'il voit de la lumière à l'entrée il fait entendre son brame afin de venir nous remercier de s'être occupé de lui. Nous nous occupons de le nourrir puis il repart dans le bois et nous rentrons dormir.

-Oh, je vois; vous l'avez adopté en quelque sorte, répondit Eric avec un sourire qui lui valu un nouveau tiraillement autour de la bouche. En le voyant grimacer Kaori ajouta :

-Au fait je ne t'ai pas présenté; voici Ruth-Ruth, Eric- dit-elle en désignant les deux individus d'un geste de main.

-Bonsoir Eric, dit-elle en hochant la tête en signe de salut. Autant Kaori était légère et paraissait même tête en l'air que Ruth semblait mathématique, raide et froide.

-Bonsoir Ruth, lui répondit Eric qui essayait toujours de sourire.

-Ruth est très habile en matière de soin. C'est elle qui est en charge de l'infirmerie ici. Puis se tournant vers cette dernière elle ajouta : tu peux l'ausculter un petit peu s'il te plait ? Je ne veux pas qu'il soit blessé; il a eu une journée suffisamment dure comme ça. Ruth s'approcha alors d'Eric qui la laissa faire et suivi les différentes instructions qu'elle lui donnait. Pendant ce temps il dit :

-Je ne savais pas qu'on avait une infirmerie…

-Tu es robuste; Java n'a pas du juger utile de t'en parler je suppose, répondit Ruth.

-J'ai l'impression que beaucoup de choses ici ne sont pas jugées comme utiles…grommela Eric.

-En tout cas tu es en un morceau; rien de casser mais tu as pris de sacrés coups…"

Ils n'eurent pas l'occasion de parler davantage. Provenant de l'entrée du château, Java et une poignée d'hommes arrivaient pour se débarrasser de la fameuse "menace" et du danger qui planait. Jordan était avec eux. Lorsqu'ils arrivèrent sur place Java ignora la présence des deux femmes et s'adressa directement à Eric :

"-Ou sont les ennemis ?

-Il n'y en a pas; fausse alerte…le regard d'Eric se perdit dans les yeux de Jordan qui comprenait à présent son erreur. Java se retourna alors sur place et attrapant Jordan par le col, il le souleva et sa voix lorsqu'il s'adressa à lui ressemblait à un râle:

-Jordan! Es-tu si peureux que ça pour qu'un foute cerf te foute la frousse ? Réponds moi bon sang; ne restes pas là comme une limace!

-Je suis…je suis dé…désolé…Javaaaa… Jordan était en larme; il n'arrivait pas à se contrôler et il tremblait de tout son corps.

-Désoléééé Javaaaaa!" reprit Java moqueur de Jordan, et il le lâcha par terre ou l'autre s'effondra en sanglots. On rentre ajouta-t-il sans un regard vers les autres.

Une fois la troupe partie, Eric aida Jordan à se relever tandis que Ruth et Kaori prirent congé en leur souhaitant une bonne nuit. Kaori ajouta "à demain Eric; ne vas pas à l'entrainement il faudra parler avec Ruth, moi même et peut être un des chefs shaolin à propos de la situation vis à vis de Mousta dans l'après midi".

Le cerf au départ de Kaori s'en alla lui aussi, laissant Eric et le fantôme de Jordan finir leur garde. Ce dernier était inconsolable et pour bien faire Eric lui demanda juste de rester assis et de se calmer ce qu'il fit avec plaisir. le reste de la nuit se passa sans plus d'action et au matin; quand les femmes passèrent dans le couloir et qu'ils virent les autres shaolins qui revenaient de leur nuit ils comprirent que leur périple se terminé. Ils rentrèrent manger un morceau puis chacun s'en retourna à sa chambre afin de s'y reposer. Eric prit le temps de se laver puis il s'allongea dans le confort que lui offrait son lit et une fois en place, ferma les yeux, inspira profondément et fit un voyage vers le pays des rêves.


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cmawesome
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Notre Utopie posté le [15/10/2016] à 22:24

Chapitre 13 : Le changement, c'est maintenant



Spoiler :


A son réveil, de nombreuses courbatures se firent ressentir sur le corps d'Eric. Celui-ci se leva; regarda l'heure qu'il était: onze heures trente. Ouf! Pour la première fois depuis son arrivée il allait prendre un repas dans la grande salle à midi un jour d'entrainement. Il se prépara, prenant une nouvelle douche au passage, puis pris la direction de la salle à manger alors que l'heure du repas approchée. Une fois en bas, Eric prit place et observa que lorsqu'il y a moins de monde cette salle sentait la fébrilité. En effet les têtes qui l'entourait n'était autre que celle d'enfant en bas âge, issus pour la plupart de la reproduction entre shaolins et femmes ou encore d'anciens combattants dont l'âge était plus avancé que Mousta et qui se trouvaient dans l'incapacité de se battre. A la table des chefs, avec l'absence de Java, Eric remarqua d'autres sièges vides-la moitié en fait- ce qui levait bien des questions… C'est dans cette ambiance bien terne que le repas, toujours aussi bon qu'à l'accoutumée, pris fin. Eric pris volontairement tout son temps pour sortir de table. Evidemment le chef shaolin le remarqua et demanda à Lorik d'aller le chercher pour l'amener dans son bureau. "N'oublies pas de rester un minimum courtois" lui souffla-t-il en sortant de la salle. Pour Eric la politesse avait toujours eu une importance, mais au vu des coutumes shaolins il ne voyait pas la politesse à tous les étages et cela contrastait fortement avec son éducation. Il commençait même sérieusement à réfléchir à quitter l'ordre pour se diriger vers de nouveaux horizons et cette réunion, d'une façon ou d'une autre, allait être déterminante sur la suite de son cheminement. Le bureau du chef des shaolins était situé au centre de la forteresse; pourtant seul un couloir y conduisait. Ce couloir montait en direction du bureau en formant un escalier. Tout portait à penser qu'il avait été bâtis de façon à repousser un envahisseur depuis le haut des marches pour l'empêcher d'accéder au chef suprême. Arrivés en haut, Lorik frappa à la porte et les deux entrèrent. Le décor de cette pièce était d'un ton légèrement différent des autres lieux du château. Le mur faisant face à la porte était recouvert d'une carte géographique; un planisphère bien qu'Eric ne voyait pas de quoi il s'agissait. Devant ce mur se tenait le chef des shaolin, assis à son bureau. Un bureau plutôt sobre en bois bien travaillé et qui semblait robuste malgré le poids des années sur lequel était entreposé différents objets et entre autre un sabre entreposé dans son étui de couleur argenté. Le manche de l'arme était vert pâle avec une sorte de trait jaune discontinu qui en faisait le tour. Sur la gauche de la pièce se trouvait une cheminée fermée, de décoration en quelque sorte, et sur la droite une fausse fenêtre qui une fois ouverte laisser place à un ventilateur placé sur un trépied. Ce cadre dégagé une drôle d'impression car les éléments ne semblaient pas en accord entre eux mais Eric n'eut pas plus le temps de s'attarder là-dessus puisque le chef des shaolins prit la parole:

"-Bonjour Eric. Bien la situation en résumé c'est que toi et Mousta, vous vous êtes affronté à plusieurs reprises de façon plus ou moins grossière à propos de ton intervention dans les cuisines. Ruth va arriver pour nous donner son avis sur la situation. Je crois savoir que tu l'as rencontré tout récemment, ajouta-t-il avec une pointe d'ironie dans la voix.

-Oui c'est bien le cas, répondit Eric. Elle sait y faire dans l'art de la médecine, c'est une chance de l'avoir ici.

Ils furent interrompus lorsqu'on frappa à la porte. Lorik alla ouvrir la porte et s'effaça pour laisser rentrer Ruth. Derrière elle, Kaori se montra et se décida à faire un pas de plus afin de rentrer dans la pièce. Lorik referma la porte et verrouilla. Il ne fallait pas être dérangé pendant leur entretien. A l'apparition de Kaori, le chef des shaolins apparut surpris :

-Kaori, que fais-tu ici ?

-C'est moi qui lui ai demandé de venir, expliqua Ruth instantanément.

-Vraiment…bien…très bien…

Ruth avait cette faculté d'etre très percutante dans sa façon de dire les choses et c'est surement cela qui lui valait d’être présente dans le bureau à ce moment pensa Eric. Elle reprit la parole et au fur et à mesure qu'elle s'exprimait le chef des shaolins sourcilla toujours plus :

-Lorsqu'Eric a débarqué ici il est rapidement apparu comme plein de potentiel et différent de bien d'autres membre de l'ordre shaolin. Il a grimpé dans la hiérarchie des guerriers plus vite que jamais et n'a du attendre qu'hier pour connaitre sa première nuit dehors dans les circonstances dont nous sommes tous au courant. Il a vaincu Mousta qui l'avait défié. A l'heure actuelle si tu avais suivi tes règles Mousta serait mort, conclut-elle en accentuant sur le caractère personnel de la tournure des faits.

A ces mots, le chef des shaolins prit le temps de la réflexion, fixant de ses yeux noirs Ruth qui maintenait le regard. La tension était palpable. Lorsque le chef des shaolins reprit la parole ce fut sur un ton solennel, et il déclara :

-Je sens que la présence de Kaori n'est pas un hasard dans le choix que tu fais Ruth. Il semblerait que celle qui autrefois me soutenait et se faisait mon porte-parole chez les femmes m'ait laissé de coté afin d'impulser un nouveau changement. Alors oui, le changement c'est maintenant, je l'accorde. Eric tu as voulu que les femmes puissent manger au même horaires que les hommes; c'est accordé. Tu as voulu qu'elles aient accès à une formation guerrière; j'y cède également. Elles suivront un entrainement avec Lorik les lundi, mercredi et vendredi. Etes vous tous les quatre satisfaits de ces décisions ?

Devant de telles paroles Eric et les autres n'avaient d'autres choix que de se montrer respectueux envers les chef des shaolins. Ainsi ils approuvèrent d'un signe de tête ferme et distinct.

-Bien, moi Nianzu, chef de l'ordre shaolin, officialise ces nouvelles règles qui seront désormais gravées dans la pierre, annonça-t-il d'une voix grave et claire. Vous pouvez reprendre le cours de votre journée mesdames et messieurs.

Ils ressortirent tous à l'exception de Nianzu; le chef shaolin qui avait enfin dévoilé son nom devant une petite assemblée. En redescendant de ce couloir il apparut que seul Ruth et Lorik connaissait son prénom. Kaori et Eric l'ignorait tout bonnement depuis toujours.

Le reste de la journée, Eric la passa dans sa chambre, allongé sur son lit à ressasser le discours de Nianzu. Il ne comprenait pas ce qui avait changé entre le moment ou Eric lui avait fait ses réclamations et le moment de l'acceptation…Nianzu avait paru céder si vite devant Ruth; une femme… Il manquait un élément à comprendre là-dedans mais pour le moment Eric devait faire profil bas pour ne surtout plus attirer l'attention sur lui, considérant qu'il avait eu ce qu'il voulait à travers ce plus de convivialité et d'équité. Il commençait à se faire tard; Java et la troupe allaient bientôt rentrer. Eric, ne voulant pas louper l'heure du repas attendit leur arrivée près de sa fenêtre qui donnait coté forêt. Quand il les vit s'avancer il ressenti un pincement en son for intérieur, se disant que même si la journée n'avait pas été perdue, il aurait du se trouver avec eux aujourd'hui. En les voyant rentrer Eric prit la direction de la grande salle, curieux de voir les différentes réactions de ses camarades, mais aussi et surtout celles des femmes. En effet selon Kaori une majorité silencieuse était soit disant partisane de l'idée d'Eric; il était temps de vérifier cela. En ouvrant la porte de la grande salle, Eric découvrit donc…qu'il était arrivé dans la salle avant les shaolins; qui eux étaient d'abord partis se laver avant de venir manger. Les femmes pour la plupart étaient assises et certaines assurées le service. Quelques minutes plus tard les shaolins rentrèrent en nombre dans la salle et découvrirent la présence des femmes; qui les attendaient à table. A leur arrivée elles se levèrent. Les shaolins pour leur part étaient totalement pris de court. C'est alors que la voix de Nianzu se fit entendre depuis la table des chefs:

"-Bonsoir à toutes et à tous, commença-t-il en se levant. Membres éminent de l'ordre shaolins; aujourd'hui marque un tournant dans notre Histoire. Les récents événements me permette en ce lieu divin de vous informer que désormais nos femmes auront accès à certains avantages comme celui de pouvoir être formé au combat, un jour sur deux pendant la semaine. En outre elles mangeront chaque repas en même temps que nous autres, hommes shaolins. Il se rassit et conclut en disant : bon appétit à chacune et chacun d'entre nous!"

Cette déclaration fut suivi des applaudissements à la table des chefs par Lorik et les autres chefs. Tous sauf Java qui fixé une nouvelle fois Eric d'un air dédaigneux. Cependant il prit le parti de ne rien dire et se contenta de manger. Dans les travées des nombreuses tables, les réactions étaient mitigées. Certains suivant le mouvement de Java regardaient Eric avec incrédulité et même dégoût pour quelques uns d'entre eux; d'autres semblaient assez surpris car ils n'avaient tout simplement pas l'habitude de pareils changements. Enfin la dernière catégorie de réaction chez les hommes étaient un petit rapprochement timide vers les femmes, afin qu'elles ne se sentent pas trop isolées; après tout, à se retrouver là, autant que cela soit convivial. Les femmes accueillirent ce dernier mouvement avec beaucoup de plaisir, sans s'emballer mais en s'estimant heureuse de pas être laissées de coté. Eric pu observer qu'elles furent nombreuses à arborer un sourire; et au fil du repas ce sourire se généralisa dans ce coin là de la pièce. Coté "réfractaire" on ne disait mot et le repas fut pris dans la hâte. Quand ils eurent fini ils quittèrent la salle en silence; laissant leurs affaires trainer sur les tables. Les premières femmes ayant fini de manger se chargèrent de nettoyer permettant à leur vis-à-vis qui avaient assuré le service de manger à leur tour. Le roulement qu'elles avaient mis en place était efficace et très égalitaire. On sentait qu'elles avaient l'habitude de travailler ensemble pour le confort de la communauté. Lorsqu'il ne resta plus que les hommes ayant accepté gracieusement la nouveauté dans la salle; l'atmosphère respira un air nouveau. Petit à petit la salle se vida; Java sorti en trombe juste devant Eric et lorsque ce dernier le suivi pour prendre la direction de sa chambre, Java se retourna et lui lança : "tu as eu ce que tu voulais une fois de plus. Sois prêt pour la semaine prochaine; l'entrainement va se durcir de façon évidente; on verra s'ils sont toujours aussi content de leur changement" cracha-t-il en lançant son regard le plus noir avant de filer à grandes enjambées vers sa chambre. Devant ce mouvement de haine, Eric ne réagit pas. Il était choqué qu'un changement si peu significatif déclenche pareille réaction. Derrière lui il entendit quelqu'un qui l'interpellait en sortant de la salle:

"-Ah ben génial Eric…c'était Jordan et manifestement il avait parfaitement entendu ce que Java avait annoncé. Déjà que l'entrainement était dur je n'imagine même pas ce qu'on va devoir faire…se plaint-il.

-Ben tu sais, cela nous permettra de nous mettre en condition de guerre… et si ça se trouve, c'est peut être juste ce qu'il a dit parce qu'il est énervé, proposa Eric dans l'espoir de couper la conversation.

-Non il avait l'air sérieux, et il me fait peur en plus, ajouta-il avec ce qui effectivement était un ton apeuré dans la voix. Au moment ou il prononça ces mots des femmes; ou plutôt des jeunes filles sortirent de la salle, et eurent l'air gêné d'entendre cette conversation. Elles se précipitèrent vers les sous-sols, tête vers le sol et regards fuyants. Au vu de cette réaction Jordan devint subitement tout rouge et relança Eric:

-Voilà; maintenant même les femmes vont penser que je suis plus peureux qu'elles…

-Ah parce qu'être une femme est synonyme d'avoir peur jeune homme ? demanda une voix des plus dure. Jordan se retourna et se demanda si sa poisse allait cesser à un moment : Ruth les mains sur les hanches, dans une position qui 'engageait rien de bon pour Jordan, se tenait debout face à eux. Elle reprit :

-Je pense que tu devrais réviser tes jugements. Si tu estimes les choses trop dures alors changes de lieu. Si tu penses mériter ta place; alors fais en sorte de le prouver. Sur ce, bonne nuit messieurs." Et elle aussi tourna les talons pour aller dormir.

Jordan devant une telle femme ne pouvait plus parler. Il semblait pétrifié de s'être fait remballer avec autant de poigne par une femme. Il fini par bouger et Eric et lui prirent la direction de leur chambre respective sans un mot. Sur le trajet Eric se demanda encore comment un tel évènement pouvait-il engendrer de telles réactions : Java, Jordan…qui serait le prochain ? C'est avec ces réflexions en tête qu'il se coucha, se consolant avec la maigre pensée que le lendemain serait un dimanche et que pour cette raison les esprits seraient surement apaisés…Mais une chose demeurait en suspens : qu'est ce qui avait poussé Nianzu à agir de la sorte? Quoiqu'il en soit il fallait se reposer à présent. Le corps d'Eric en avait besoin même s'il sentait moins de douleur que la veille. Il s'endormit une nouvelle fois assez vite malgré tout ceci, tournant ses pensées vers sa maman, qui serait fière de lui si elle savait ce qu'il avait permis en ce lieu.


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cmawesome
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Notre Utopie posté le [19/02/2017] à 19:35

Après une pause assez flagrante me voici de retour et ce n'est pas sans raison que je viens vers vous pour publier : Aujourd'hui est un jour spécial puisqu'il s'agit de l'anniversaire d'un bon ami.

Profites donc bien de ton cadeau mon Blue ^^


Chapitre 14 : La fièvre du lundi matin



Spoiler :


Ce dimanche, le réveil d'Eric fut bien calme. C'était le seul jour ou les shaolins n'avaient pas de rythme imposé. En général ils en profitaient pour faire le plein de sommeil et se reposer. Ce dimanche ne fut pas différent des autres. Les femmes, bien conditionnées s'étaient tout de même levées tôt pour préparer de quoi manger et s'occuper des taches ménagères. L'ambiance dans la grande salle semblait totalement apaisée et même légère. Lorsqu'Eric y fit son apparition, pas de mauvais regard ni même de chuchotement à son égard. Non. Ce temps semblait bien loin. Chacun divaguait, prenait son petit déjeuner en toute tranquillité et ne se préoccupait que du bien être de son vis-à-vis que ce soit un homme ou une femme; un ancien ou un enfant de la nouvelle génération. Eric nota tout de même que la salle n'était pas aussi pleine qu'à son habitude mais peu importe; cela n'était pas forcément un mauvais signe. Le reste de la journée se déroula donc effectivement dans la douceur. Le soir venu, la grande salle était pleine et les attitudes étaient en général décontractée. "C'est dommage qu'ils n'aient pas agi de la sorte plus tôt" pensa Eric, car en agissant avec convivialité envers les femmes, les shaolins montraient qu'ils n'étaient pas juste de redoutables combattants. L'après repas aussi se passa sans accrochage et tous allèrent se coucher assez tôt; prêt pour une nouvelle semaine qui s'annonçait mouvementée.

Le lendemain matin la salle était plus pleine que d'habitude : les femmes tout comme les hommes s'étaient levées afin de commencer leur premier entrainement avec Lorik. Eric n'eut pas le temps d'échanger avec l'une d'entre elle que déjà Java, trente minutes avant ses habitudes, se leva et fit un geste du bras pour faire comprendre que l'heure de l'entrainement était avancée. Tous se levèrent sans un mot, bien que le regard de plusieurs d'entre eux parlait pour eux : Java avait en effet pour idée de faire grimper le niveau de ses exigences vis-à-vis de la troupe. Dès qu'ils furent sortis de l'enceinte il se retourna et les prévint : "Aujourd'hui marque un tournant dans l'histoire de nos entraînements. Au vu de votre maturité et capacité d'adaptation à la nouvelle ère shaolin je présume que vous êtes prêts à rentrer dans le grand bain. C'est pour cela que nous allons entamer une série d'épreuve à compter d'aujourd'hui. Par épreuve j'entend évidemment qu'il y aura sanction pour les plus faibles d'entre vous. Votre sort est entre vos mains et vos capacités physiques. Allons-y, et je vous le dis clairement : ne pensez pas une seconde ni à vous arrêter en chemin, ni à vous plaindre : je suis le seul maître à bord de l'entrainement shaolin. Il s'agit là de ma fonction." A ces mots de nombreux shaolins échangèrent des regards sombres mais ils ne bronchèrent pas devant le regard noir intense de Java, en pleine possession de ses moyens et qui affichait une grande détermination. C'est ainsi que tous suivirent Java jusqu'à une montagne. Une montagne sur laquelle on voyait des sapins et qui donnait sur une foret; une foret dense qu'Eric ne pu que reconnaître : c'était ici qu'il avait passé les épreuves du Serpent. L'endroit était si éloigné qui leur avait fallu pas moins d'une demi-douzaine d'heures pour y arriver.

La troupe avait déjà bien cavalé lorsqu'ils arrivèrent en ce lieu et que Java s'arrêta pour se tourner vers eux et leur donner de nouvelles instructions : "Nous nous sommes bien échauffés. A présent passons à l'entrainement, commença-t-il en arborant un sourire narquois avant de reprendre; voyez l'heure qui l'est : quatorze heures trente. Nous ne rentrerons surement pas avant la nuit. Je n'exclu même pas la possibilité de rester ici, en place pour demain. Après tout; durant une guerre, il n'y a de repos, ni de jour, ni de nuit. Mes consignes sont simples; vous aurez remarqué qu'hier je n'étais pas présent au château. C'est parce que je suis venu ici préparer de vrais pièges pour vous. Durant toute la journée vous allez vous mesurer à des dangers sous mes yeux; et vous mesurerez à quel point vous êtes plus ou moins loin d'un soldat prêt à aller au front." Java laissa quelques secondes s'écoulaient; le temps de reprendre son souffle et de contempler les visages de ses congénères, prenant au passage beaucoup de satisfaction en constatant la peur et les interrogations des uns et des autres. Lorsqu'il reprit la parole, ce fut sur ce même ton autoritaire et tranché qui le caractérise :

" Dans la foret se trouve un indice capital pour savoir ou vous devez aller. Trouvez-le et interprétez-le correctement : il saura vous guider vers le point de sûreté ou l'épreuve sera finie pour vous. Atteindre ce point de sûreté sera pour vous le seul moyen de vous reposer en attendant les autres. Bonne chance." Puis il tourna les talons et partis en courant dans l'épaisseur de la foret. Le premier réflexe d'Eric fut de penser que cet endroit devait être une sorte de lieu d'entrainement privé des shaolins au vu du fait qu'ils y aillent ainsi…Il fut rapidement ramené à la réalité et sorti de sa torpeur par le bruit qui l'entourait. Certains shaolins; et en particulier les "fidèles" habituels amis de Java semblaient vouloir partir dans une sorte de contre-la-montre comme lors des entrainements ou chacun travaillait pour soi. En face certains leur rétorquait déjà qu'en temps de guerre ils sont censés faire partie d'une même unité; un groupe de combat ce qui tend à agir en groupe. Il était évident que les deux clans étaient au bord de l'implosion.

Eric se tourna donc vers eux et pris la parole : " D'une façon générale; personne ici ne peut forcer d'autres à suivre un mouvement qu'ils n'approuvent pas. Si certains pensent qu'il leur sera profitable de tenter l'aventure seul; qu'ils y aillent." Ici Eric marqua une pause; désignant du bras la direction qu'avait pris Java en partant. D'un regard conquérant; le quart de la troupe se mit en route en trottinant sans mot dire ni même un regard en arrière. Lorsqu'ils furent suffisamment éloigné, Eric repris la parole avec plus d'entrain et un léger sourire se dessinait sur son visage:

"- Bien. Il est assez évident qu'en temps de guerre partir comme ils viennent de le faire représente un gros danger pour eux. Je vous avouerai que moi même, j'avais pour habitude de préférer être seul, avancer seul de sorte à ne pas avoir besoin de me soucier de ce qui m'entourent. Pourtant aujourd'hui je n'ai pas du tout cette envie de partir et vous laisser. Chaque jour nous faisons du chemin ensemble et maintenant je vois cette épreuve comme l'occasion de prouver qui nous sommes et montrer que nous savons nous battre de façon organisée face à un imprévu. Par exemple; dans la situation actuelle nous n'avons pas établi de règle et pourtant vous m'écoutez avec attention sans pour autant que je me considère comme votre leader. Il convient donc de s'organiser. Si quelqu'un a une idée il peut tout à fait prendre la parole afin que nous l'écoutions, je ne suis pas plus légitime qu'un autre à diriger.

Devant la non réaction continue du groupe entier, Eric en conclut qu'il pouvait poursuivre même s'il se demandait pourquoi un tel attentisme régnait dans les rangs.

– Personne ? Bon; donc nous savons qu'il y a un indice ici qui va nous permettre de comprendre le but de l'expédition. Il nous faut donc partir à sa recherche en faisant attention à l'environnement car on ne sait pas ce que Java a pu y placer. Qui est avec moi ?"

En réponse à sa question Eric pu constater qu'en effet la troupe entière le considérait comme leur chef : une cinquantaine de bras s'était ainsi levés à l'unisson. Surpris mais satisfait de l'efficacité de son discours Eric lança un "Alors allons-y" des plus déterminés et tous s'engouffrèrent dans l'épaisseur de la foret.

Dans l'immensité de la foret la chaleur se faisait ressentir et les corps étaient mis à plus rude épreuve qu'il n'y paraissait. Un aussi grand nombre de personnes marchant dans un lieu aussi dense ne laissait que peu d'espace pour respirer et c'est dans un étouffement général que la troupe avançait. Au bout d'approximativement deux heures de marche ils firent une pause. Certains shaolins avaient les mains sur les genoux; d'autres levaient la tête, espérant glaner un peu plus d'air; sans eau et sans nourriture la fatigue que représentait ces efforts laisser la place à un doute : et si ils n'étaient pas assez bon ? Il est étonnant de remarque combien la nature humaine peut changer à travers les douleurs de la vie; comment un simple homme peut basculer dans le bien ou le mal à partir de la succession d'évènements plus ou moins favorables.

Quelques heures encore plus tard les shaolins n'eurent d'autres constats à faire que celui-ci : ils ne pourraient pas trouver le fameux indice laissé par Java avant la tombée de la nuit. Ils décidèrent donc de se rapprocher du pied de la montagne au mieux possible afin d'éviter la densité des arbres et pouvoir dormir un peu; tout en élaborant des tours de gardes durant la nuit par petits groupes de quatre ou cinq.

***

La nuit malgré sa breveté eu le mérite de présenter un moment de détente pour les shaolins qui se levèrent à l'aube. Aujourd'hui, il fallait absolument qu'ils parviennent à trouver l'indice qui leur permettrait de comprendre l'intention de Java. affaiblie de la veille; et sans nouvelle ni de leur compagnon partis plus tôt et du château; la troupe se remis en marche avec tout de même une détermination intacte. Et leurs efforts payèrent lorsqu'au bout de la matinée un des shaolins annonça à voix haute "je crois qu'on a quelque chose par ici!". Sa voix était un mélange de surprise et de stupéfaction devant sa découverte. Lorsque plusieurs shaolins s'approchèrent de lui pour voir ce qu'il avait vu des cris d'horreur se firent entendre!

Jonchant le sol et à moitié recouvert par le feuillage; les corps sans vie de leur camarades, les fameux "fidèles" de Java étaient tous là. Les shaolins s'affolèrent mais eurent la présence d'esprit de délimiter la scène afin d'essayer d'en comprendre les éléments clefs. Une fois faite ils virent donc les corps des victimes. C'est avec un certain pincement au cœur qu'Eric s'approcha d'eux. Il avait déjà vu des cadavres de corps, mais jamais d'humain et encore moins de personne qu'il connaissait et cette découverte n'envisageait rien de bon pour la suite. De suite en regardant les corps, il ne manqua pas un détail important : l'absence de blessure en dehors du coup qui leur avait donné la mort qui formé un trou en plein milieu de leur abdomen. Tous pareil. Visiblement leur assassin avait utilisé la même méthode pour en finir avec eux. Devant cette découverte les shaolins restèrent interdits mais durent se rendre à l'évidence : il y avait en effet un danger dans cette foret et il était nécessaire à présent de trouver l'indice leur permettant de comprendre ce qu'il convenait de faire. Ils reprirent donc leur chemin; ne pouvant rien pour les défunts. Quelques très longues minutes plus tard une nouvelle mauvaise surprise les pris de court : Eric et les shaolins venaient d'arriver à la lisière de la foret, cette fois de l'autre coté de la montagne et ici il n'y avait rien. Ils avaient échoués, l'indice ? Personne n'avait plus en tête l'espoir de le retrouver, ils étaient abattu, s'asseyant de droite et de gauche pour se reposer et se remettre des différents revers qu'ils venaient d'essuyer. Cela faisait une journée et demie qu'ils étaient loin du château, isolés; et à présent voilà que l'entrainement se transformait en meurtre du quart le plus fort des combattants…

Et d'un coup Eric se mis à réfléchir, cela ne pouvait pas être de simple coïncidence "méfies toi de tout le monde", les paroles de Morgana lui revinrent sèchement en mémoire et c'est alors que la lumière se fit : cette journée n'était pas un entrainement, c'était une trahison. Et un seul homme avait pu correctement orchestrer tout cela. Ce même homme dont les motivations n'étaient autres que la rancœur et la soif de pouvoir s'étaient chargés d'éloigner non seulement Eric mais aussi toutes les forces guerrières du château shaolin.

"-Il faut rentrer au château, s'exclama alors Eric, on aurait du y penser… la mort de nos compagnons; tout ça n'a rien d'un entrainement, c'est bien réel. Il nous faut rentrer au moins pour prévenir les autres si ce n'est pas encore trop tard !"

A cette annonce la troupe se leva d'un seul homme, des voix s'élevèrent "que fait-on des corps de nos camarades ? Nous sommes à bout de souffle! On ne peut physiquement plus accélérer le rythme". La fatigue était là; et Eric ne pouvait dressait que le constat, personne ne pouvait arriver rapidement au château…et pourtant il le fallait.

"-Je peux y aller seul si vous voulez. Je peux encore avancer à un rythme correct, ce qui vous laissera de quoi ramener les corps et ne pas trop vous épuiser, proposa Eric d'un air hésitant car il savait qu'en quittant ses partenaires ceux-ci perdaient leur dernier leader. Si on prend cette option il vous faudra vraiment être un groupé soudé, comme nous avons su le faire jusqu'à présent."

Les autres acquiescèrent et de nombreux "bonne chance Eric" se firent entendre. Ce dernier se retourna vers la foret et y fonça tete la première. Il savait ce qu'il devait faire pour gagner du temps et il se concentra, et réalisa qu'il le pouvait. C'était une drôle de sensation que d'avancer en ce lieu tout en ayant une certaine maîtrise de l'espace. Eric pu ainsi traverser la foret en quelques minutes et atteindre le haut de la montagne. Cette montagne qui avait marquée le début de son aventure shaolin semblait lié avec force à son destin en ce sombre jour. Arrivé en haut Eric cessa de ralentir le temps, l'utilisation prolongé de son pouvoir l'avait fortement fatigué…

Il allait entamait la deuxième partie de la foret en descendant la montagne lorsqu'un élément attira pleinement son attention : quelque part au loin une fumée d'un noir sans nom se dirigeait vers le ciel; en dessous de cette fumée, une tour embrasée par des flammes, une tour familière pour Eric : le château des shaolin était en feu.


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Bluenigars
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Notre Utopie posté le [19/02/2017] à 21:06

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Sinon merci mon Cma, t'as géré <3


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