Bonsoir les enfants ! Comme promis, la suite !
Les deux professeurs s'avancèrent au centre du Terrain des Sept Esprits. Max rehaussa ses lunettes, assorties à son manteau bleu. Ayase caressa le joyau qu'il portait en pendentif.
– C'est parti, s'écria Max en tirant ses cartes.
Partie 2
Max [4000] : J'active Océan Légendaire, et j'invoque Cavalerie Dragon de l'Atlantide. À toi.
Ayase restait paisible, il se pencha pour ramasser des pierres sur le sol.
Ayase [4000] : Je pose un monstre et deux cartes. À toi.
Max [4000] : J'invoque l'Escouade d'Attaque de l'Atlantide. Par son effet et le terrain, son atk est de 2400 ! Mes deux monstres t'attaquent directement, par l'effet de la Cavalerie Dragon !
Ayase se redressa, mit les cailloux dans sa poche, et joua.
Ayase [4000] : J'active Force de Miroir ! Tes monstres sont détruits.
Max [4000] : D'accord… Je pose une carte et termine mon tour.
Ayase [4000] : Je sacrifie mon monstre posé pour invoquer Hieracosphinx, que je sacrifie encore pour jouer Exxod, le Maistre de la Garde, en position d'attaque. J'active ensuite Bouclier et Epée, l'atk d' Exxod passe à 4000 ! Exxod, attaque !
Max [4000] : Joli, mais j'active le Mur Tornade ; je ne prends plus de dégâts.
Ayase [4000] : Je termine en posant une carte.
Max [4000] : J'invoque le Tireur de l'Atlantide, et j'attaque ton Exxod avec.
Ayase [4000] : j'active le piège Gravité Zéro
Max [4000] : Très bien, je termine mon tour en posant une carte.
Akiro était étonné par la ténacité d’Ayase : l’effet du monstre de Max aurait pu lui permettre de gagner, la moindre erreur ferait immédiatement perdre Ayase, son deck était trop passif. Et pourtant il tenait bon. Ce qui l’étonnait le plus, c’était que le professeur reste tranquille, à ramasser des cailloux pendant le tour de Max, d’un air un peu égaré.
Ayase [4000] : J'active le terrain Canyon. C'est tout.
Max [4000] : À moi, je pioche, et…
Ayase [4000] : Stop. J'active ma dernière carte posée : Féru De Bataille. Ton monstre sera donc obligé d'attaquer Exxod, et les dégâts seront doublés grâce au Canyon. En bref, tu as perdu. Quelque chose à répondre ?
Max : Je… Impossible !
Un grand cri fut poussé par tous les Rouges de l'assemblée : ils avaient gagné ! Et de justesse ! Quel renversement ! Ayase, sous ses airs déboussolés, était le redoutable gardien de ses élèves !
Le calme finit par retomber entre les sept obélisques du site. Le vent se levait, et le sable volait. Cette ambiance donnait à la scène un air plus mystique. Les deux professeurs se serrèrent amicalement la main.
Le Doyen Kagemaru fit son apparition ; il déclara :
«Élèves, professeurs, cet incident qui nous divisait est définitivement clos. Fêtons ça ! Aucun élève ne sera sanctionné pour ses agissements. Désormais, vivez en paix, sans conflits et sans recevoir d'ordres de personne ; c'est un ordre !
De plus, je vous l'annonce, un grand tournoi aura lieu dans trois semaines, et durera une majeure partie du mois de décembre. Tous pourront y participer et s'y affronter, élèves comme professeurs. Préparez-vous bien !»
Le soir, Akiro se rendit au dortoir Rouge, ou les élèves fêtaient la victoire du jour. Aurore se sentait fatiguée et ne l'avait pas accompagné. Il se jetait donc seul dans l'enfer des pièces sombres et bruyantes. Il apercevait Fergus et Jinid, blottis l'un contre l'autre dans un coin. Un joli couple, ils allaient bien ensemble. Choisissant de les laisser tranquille, il se mit à errer dans cette obscurité, sans prendre part aux danses lascives qui s'enchaînaient, et sans goûter aux boissons qui coulaient à flots. Il n'était pas certains que toutes soient autorisées sur l'île, cependant on pouvait être sûr que le lendemain serait difficile pour certains.
Ne tenant plus dans cette atmosphère surchauffée, il finit par sortir, retrouver le sein d'encre et le souffle pur de la nuit. Il en profita pour faire le tour du dortoir rouge, qu'il connaissait moins bien que son dortoir ou celui des bleus, près duquel il passait pratiquement chaque jour. Le bâtiment était relativement petit, simple, construit sur deux étages. Les murs blancs et le toit rouges étaient aux couleurs des élèves, l'air marin donnait au lieu une sorte d'aura fascinante. Derrière le bâtiment, il arriva sur une plage de galets. Il aperçut sur le sol un manteau rouge et une jupe en boule sur le sol. En relevant la tête, il se trouva nez à nez avec Camille, qui sortait de l'eau. S'apercevant soudain qu'elle ne portait rien, il détourna le regard.
– Oh, tu rougis, comme c'est mignon ! s'écria-t-elle en se serrant contre lui. Tu sais, tu n'as pas à avoir peur, je ne vais pas me jeter sur toi !
– Euh… oui… ça… mais… c'est un peu déstalibi… déstabilisant quand même.
– Oh, allez, arrête de parler, tu as l'air un peu ridicule, dit-elle en riant et lui pinçant la joue. Viens te baigner…
– Bon, d'ac… d'accord, mais tu ne regardes p-pas
Et il commença à se déshabiller timidement
– Ouh, pas mal ! s'exclama Camille
– Mais, je t'avais dit de ne pas regarder, geignit Akiro, plus rouge qu'un Prisomate
– Oh, désolée, dit-elle d'un air absolument pas désolée, mais je ne fais que voir ce qui est à portée de mes yeux.
– Mais oui, c'est ça, rétorqua Akiro en l'éclaboussant
– Ah, tu veux jouer à ça ! Tu vas voir !
Après une dizaine de minutes passées à jouer à s'éclabousser, de l'eau jusqu'à la taille, riant ensemble dans le calme de la nuit, ils entendirent d'autres personnes approcher. Ils récupérèrent leurs vêtements et s'éloignèrent en vitesse vers les bois. Leurs vêtements avaient été éclaboussés, alors ils décidèrent de ne remettre que le strict nécessaire. Ils finirent par déboucher dans une petite clairière, et étendirent leurs habits sur des branches.
– Camille, tu n'as pas remis tes chaussures, tu n'as pas un peu mal aux pieds ?
– Non, ça va, j'ai l'habitude. C'est Jinid qui m'a montré ça, et depuis, j'adore aller me balader pieds nus las nuit.
– Oui, pas que les pieds… Tu n'as pas froid ?
– Si, je suis encore toute mouillée. Dommage qu'on ne puisse pas faire de feu… Dis-moi, Akiro, tu sors avec cette Aurore ?
– Non, c'est une amie proche, c'est tout
– Oh, je te vois rougir… C'est si mignon ! Enfin, tu as de quoi la séduire. Je vous surveille tous les deux.
Akiro, dans le silence de la nuit, détailla Camille. Des gouttes d'eau perlaient dans ses cheveux et sur sa peau, formant une tiare de rosée entourant son visage gracieux. Ses yeux bleus semblaient fouiller son âme. Elle se frictionnait de ses bras graciles pour tenter de se réchauffer. Son regard se baissa sur la poitrine qui ondulait devant lui, ferme, l'auréole large. Il remarqua que Camille avait une petite cicatrice au dessus du sein droit. Il se refusa à laisser son regard aller plus bas, car il savait que Camille était restée nue ; il regarda son visage, il y lut une douleur : la morsure du froid la blessait. Elle finit par dire :
– Akiro… j'ai froid. Viens contre moi me réchauffer…
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Musique
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Les notes cristallines fendaient l'air, la sonate englobait les environs dans un halo de son argenté. Mathys jouait si bien du piano qu'il parvenait presque à relever l'ambiance morne qui régnait dans le dortoir Bleu. Allongée près de lui sur l'un des canapés, Dorie l'écoutait en silence. Vegan lisait un livre. Nul n'était d'humeur à rire, mais ils étaient soulagés que Dorie ne soit pas punie. Le morceau se terminait. Mathys referma le piano.
– Estime-toi heureuse de ne rien avoir reçu, Dorie.
– C'était la faute de cette Camille ! J'y suis pour rien, moi !
– Enfin, rétorqua-t-il, elle t'a salement fait remarquer que tu avais la gueule de bois, mais c'est toi qui avait forcé sur la vodka le soir de mon anniversaire. D'ailleurs, estime-toi heureuse que presque personne ne se souvienne de la soirée.
– Pourquoi ? demanda-t-elle, amnésique.
– Non, laisse tomber, ça fera juste de bons souvenirs à certains. Et puis, même si cette Camille est une salope, elle est populaire parmi les garçons. On va devoir trouver d'autres moyens de la dénigrer. Ce tournoi annoncé pourrait être une bonne occasion.
Il bailla.
– Sur ce, moi je vais me coucher. Bonne nuit.
Sans Mathys, le silence retomba peu à peu dans le dortoir des Obelisk ; les ténèbres brumeuses reprenaient leurs droits sur les êtres du jour. Tous partirent un par un se rendre à la nuit. Dorie fut prise de l'envie de passer voir Mathys dans sa chambre, mais elle se ravisa. Elle avait bien vu cette flamme dans son regard lorsqu'il avait parlé de Camille, et elle se dit qu'elle n'aimerait pas être à la place de la blondasse…
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